Accueil Blog Page 240

 Andrés Ondo Nze : « Les services postaux fonctionnent à merveille conjointement avec les TIC »

(TIC Mag) – Le directeur général de la Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL), Andrés Ondo Nze, présente à TIC Mag les défis du secteur postal face à la percée des TIC et Télécommunications.

TIC Mag : Dans votre pays, comment évaluez-vous les pertes du secteur postal occasionnées la percée qu’on observe aujourd’hui avec l’utilisation des TIC ?

Andrés Ondo Nze : Merci de m’avoir accordé cet entretien. Comme vous le savez, les populations sont aujourd’hui accros aux courriers électroniques plutôt qu’au courrier postal. Les jeunes, vous l’imaginez bien, n’écrivent plus des lettres à leurs ami(e)s ou à leurs parents. Ils utilisent à présent leur smartphone pour écrire leur message ou leur mail. Pour nous réajuster à ce nouvel environnement, nous sommes en train de préparer une réglementation du secteur postal. Nous travaillons également à faire de la publicité. Avec les TIC, vous ne pouvez pas transporter les colis postaux comme un passeport ou encore des paquets spéciaux et des produits achetés loin de votre lieu de résidence. Le courrier traditionnel reste le meilleur moyen d’acheminer ces colis. En réalité, les services postaux peuvent fonctionner à merveille conjointement avec les TIC. Les deux secteurs sont importants et doivent travailler ensemble pour avoir un service de qualité.

TIC Mag : Comment ces nouvelles technologies aident à l’amélioration de la qualité de service dans le secteur postal en Guinée équatoriale ?

AON : Les nouvelles technologies peuvent apporter un appui spécial au secteur postal. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est en train de tirer avantage des NTIC pour booster son secteur postal. Aussi, les sociétés comme Money Express ou Small World en profitent également en proposant des services innovants de transfert d’argent. Nous travaillons également avec l’Union postale universelle pour moderniser nos activités postales avec l’aide des TIC. L’UPU a déjà mis des financements pour la mise en place d’un système à la GECOTEL permettant le suivi en temps réel du cheminement des colis postaux. Ce sont quelques exemples de l’apport que peuvent avoir les TIC dans le secteur postal.

TIC Mag : Comment ce secteur postal se porte-t-il aujourd’hui en Guinée équatoriale ?

AON : Le gouvernement équato-guinéen accorde une place importante au secteur postal. Ce secteur était par le passé placé sous la tutelle du ministère en charge des Postes et des Nouvelles technologies. Mais récemment, le gouvernement a pensé à créer un ministère des Transports et des Postes. Ce qui traduit l’importance spéciale que le gouvernement accorde au secteur postal. C’est pour cela que nous assistons à cette session ordinaire de l’Union panafricaine des Postes (UPAP) à Yaoundé au Cameroun. Une délégation de la Guinée équatoriale est conduite par le ministère des Postes et des Transports. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est donc présente ici comme opérateur national en charge des Postes. Nous avons également dans notre délégation un expert du secteur postal. Le gouvernement souhaite donc que ce secteur occupe une place spéciale dans le développement du pays.

TIC Mag : Combien d’opérateurs postaux dénombre-t-on aujourd’hui dans votre pays ?

AON : Plusieurs opérateurs postaux exercent en Guinée équatoriale. Mais, nous sommes en train de réglementer le secteur. Lorsqu’il y aura une loi et des textes qui réglementent clairement ce secteur, nous aurons une idée plus claire du nombre des opérateurs légalement constitués. Pour le moment donc, nous attendons la loi qui fixera chacun sur ses droits et obligations.

TIC Mag : Le transfert d’argent dans votre pays est contrôlé par quel département ministériel ? Celui en charge des Postes ou celui en charge des Finances ?

AON : En principe, nous avons des normes qui ne sont pas encore des lois. Nous travaillons avec les normes du ministère des Transports et des Postes. Pas avec les normes du ministère de l’Economie et des Finances.

TIC Mag : De manière globale, comment percevez-vous les défis pour l’amélioration des services postaux en Afrique ?

AON : C’est la raison pour laquelle nous sommes à Yaoundé pour la 9e session ordinaire de l’UPAP. Nous devons examiner comment appuyer ce secteur, comment résoudre cette question importante de l’amélioration de la qualité des services postaux avec la percée des TIC. Nous ne devons pas laisser tomber le courrier traditionnel. C’est d’ailleurs important pour préserver la qualité de langue et de l’écriture. Nous travaillons tous à l’UPAP pour examiner les voies et moyens d’amélioration de la qualité de service.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

Côte d’Ivoire : le 4ème opérateur ayant la 4G sera connu dans les prochains jours, d’après Bruno Koné

(TIC Mag) – Le quatrième opérateur détenteur de la licence 4G sera connu dans les prochains jours, confie Bruno Koné, le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, dans un entretien exclusif accordé à TIC Mag le 22 juillet 2016.

Le secteur ivoirien de la téléphonie mobile aujourd’hui selon Bruno Koné permet un bon fonctionnement. Ce bon fonctionnement se fait avec trois opérateurs majeurs MTN CI, Orange CI et Moov CI. Les licences des « petits » opérateurs Comium (Koz), GreenN, Warid et Café mobile avaient été retirées par le régulateur télécoms l’ARTCI en avril 2016. Ceci après plusieurs mises en garde du ministère qui leur avait même suggéré une fusion pour créer une compagnie « plus forte ». La raison principale du retrait de leur licence étant le non-respect de leurs cahiers de charges et le manquement au paiement de leurs créances s’élevant à plus de 80 milliards de francs Cfa.

Et quid de GreenN, la filiale du groupe libyen des postes et des technologies de l’information et de la communication (LPTIC), qui avait sollicité la licence 4G ? La réponse du ministre peut laisser imaginer l’issue : « Nous aurons quatre opérateurs majeurs en Côte d’Ivoire. Ce quatrième opérateur a été choisi au terme d’un appel à candidatures auquel trois groupes ont participé. Dans les prochains jours, sinon dans les prochaines semaines, vous saurez qui a été retenu », explique le ministre de l’Economie numérique et de la Poste.

Bruno Koné, par ailleurs porte-parole du gouvernement ivoirien, soutient que le paysage des télécoms dans son pays est désormais « classique et permet au secteur de fonctionner de manière efficace. Auparavant, nous avions neuf opérateurs de téléphonie. Deux dans le secteur de la téléphonie mobile fixe et sept dans le mobile. C’était excessif, inopérant, inefficace. Il fallait prendre des mesures fortes et nous y sommes allés ».

L’intégralité de l’interview vidéo de Bruno Koné réalisée par Beaugas-Orain Djoyum, le directeur de publication de TIC Mag, sera publiée cette semaine sur TIC Mag. Il y évoque les défis du secteur ivoirien des Postes et Télécommunications.

Gabon : pourquoi Jean Norbert Diramba claque la porte de la SPIN

(TIC Mag) – Le directeur général de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN), Jean Norbert Diramba, aurait claqué la porte à cause des contrôles, des questions des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, les différentes critiques du récent conseil d’administration de la société et de son salaire qu’il jugeait bas. Ce sont là quelques raisons du départ de Jean Norbert Diramba rapportées par le site d’informations Afric Telegraph.

L’on apprend également de ce site web que Jean Norbert Diramba gagnait pourtant 07 millions de francs Cfa.

Durant son mandat, le DG se serait également illustré par des dépenses non justifiées. Le dernier conseil d’administration de la société se serait étonné de la dépense de plus 70% du budget de fonctionnement en quelques mois, rapporte le portail d’informations.

Plus encore, des retraits d’espèce de plusieurs dizaines de millions de F.Cfa du compte BGFI seraient non-justifiés. Ce qui fait croire au portail d’informations que le DG craignait les résultats de l’audit financier qui a été commandé à un cabinet d’experts afin de contrôler l’ensemble des dépenses.

Dans un entretien accordé à Beaugas-Orain DJOYUM en 2015 à Libreville, Jean Norbert Diramba expliquait que la SPIN est une jeune entreprise créée en juin 2012 avec pour mission d’exploiter, de maintenir et de commercialiser les infrastructures numériques mises à sa disposition par l’État, afin de réduire la fracture numérique en République gabonaise.

« En juin 2014, la SPIN a reçu de l’État deux infrastructures de grande valeur à savoir le point d’atterrissement du Câble fibre optique ACE et le Câble fibre optique sous-marin qui relie Libreville à Port-Gentil. Pour atteindre rapidement ses objectifs, nous avons fait appel à un opérateur d’infrastructures (le français Axione, ndlr) ayant une expérience avérée dans le domaine. Le choix de ce modèle nous permet de concilier deux objectifs majeurs : la rentabilité de l’investissement et la réduction de la fracture numérique », expliquait-il alors.

Gabon : Ali Bongo évalue le déploiement du Service universel des télécoms

(TIC Mag) – Dans le cadre de sa tournée républicaine, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a visité le 21 juillet 2016 des villages de la province de l’Ogooué-Ivindo. Notamment, les villages Andock, Makebe-Bakwaka, Ovan, Booué, Mokeko et Ekobakoba. Dans ce dernier village, le président gabonais a visité le site pilote d’expérimentation du projet de déploiement du service universel des télécommunications.

Ici, Ali Bongo, qu’accompagnaient le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, le président du conseil de régulation de l’Arcep, Lin Mombo et le directeur général de Gabon Telecom, Abderrahim Koumaa, a salué l’avancée des travaux qui, à terme, permettront aux populations locales d’accéder aux communications électroniques, notamment aux services Internet et aux services de téléphonie mobile.

Le projet du service universel des télécommunications avait été présenté le 07 juillet 2016 au ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, par Serge Essongue, le secrétaire exécutif de l’Arcep.

D’après le chronogramme, le premier site de déploiement du SUT est prévu dans l’Ogoué Ivindo et permettra aux habitants de la zone de Lekoba de disposer des services de téléphonie et de l’Internet.

D’après le ministre qui s’exprime sur son compte Facebook, 25% du territoire gabonais est couvert en téléphonie mobile par des réseaux de 2ème, 3ème et 4ème génération. Ce SUT va donc, à terme, permettre de couvrir l’ensemble des zones blanches du pays.

En termes de valeur ajoutée, la mise en place de ce projet devrait assurer une couverture maximale du territoire gabonais de manière à offrir une meilleure qualité réseau ainsi qu’un accès fiable aux services Internet.

Cameroun : Infrastructure de clé publique, pourquoi ça coince ?

Depuis bientôt vingt ans, l’infrastructure de clé publique (PKI) traîne la patte.

Il y a une quinzaine d’années, un opérateur économique convia le public dans un grand hôtel de la ville, à la présentation d’une technologie révolutionnaire, la signature électronique ; Bien sûr, ce promoteur pensait investir dans un secteur innovant et évidemment rentable, mais patatras, l’expérience fit long feu.

Une dizaine d’années plus tard, nous avons appris par les médias qu’un séminaire sur la certification électronique à l’intention des hauts responsables de l’administration s’était tenu à Yaoundé.

Dans la même mouvance, une loi sur la communication électronique était promulguée, de même sur la cyber sécurité, et des décrets étaient pris sur la certification électronique et le commerce électronique.

Malgré tous ces événements, le secteur tarde à bouger, même si à notre grande inquiétude, nous apprenons que des projets dans les secteurs stratégiques comme les impôts ou les marchés publics avec un module important voire déterminant de certification électronique, sont lancés.

La raison de ce sur place est simple : l’infrastructure de clé publique, Public Key  Infrastructure pour les puristes, est une révolution ; Il s’agit d’un passage de témoin, de l’Etat au secteur privé. L’Etat qui aujourd’hui certifie les documents doit céder ce pouvoir à la société civile, au secteur privé.

Concrètement, les Maires, Sous-préfets, Préfets, Gouverneurs et autres commissaires de police, doivent céder leurs pouvoirs de certification au secteur privé. Evidemment pour celui qui connaît un tant soit peu notre société, cette cession n’est pas et ne sera pas une ballade de santé. La bagarre avec les représentants du pouvoir exécutif, parce qu’il y aura de la résistance, s’annonce corsée et ce n’est  pas demain la veille.

En dehors de la cession qui s’annonce orageuse des prérogatives de  l’Etat au secteur privé, les choses ne sont pas bien claires : La certification électronique s’applique sur les documents électroniques, mais c’est quoi un document électronique ? Là, motus et bouche cousue, aucun texte ne définit le document électronique, le seul fait de penser que ma carte d’identité nationale est un document numérique, est pour moi sujet à une grande préoccupation. Un arsenal juridique doit encadrer les activités de numérisation. Les textes en vigueur au Cameroun aujourd’hui, offrent un encadrement insuffisant.

Dans le même ordre d’idée, l’infrastructure de clé publique a deux composantes : la composante technique, les logiciels de cryptographie, et la composante organisationnelle, les  tiers- confiances.

Pour le contexte camerounais, la composante organisationnelle est celle qui pose vraiment problème  en raison de sa dimension sociale.

Question simple : Chez nous, un sujet A peut-il facilement faire confiance à un sujet B ? Dans le cas d’espèce, deux sujets A et B peuvent-ils faire confiance à un sujet C ? Les réponses à ces questions dans notre environnement coulent de source.

Dans notre milieu où les dysfonctionnements tendent à être la règle générale, comment instituer la confiance ? Dans les récentes affaires de cybercriminalité, il est apparu que les veilleurs de nuit, ces messieurs qui ont des salaires inférieurs à cinquante mille francs CFA, font partie du périmètre de confiance de sécurisation des guichets de retrait automatique, ce qui est un risque important.

Le logiciel de cryptographie peut être hyper performant mais son déploiement dans un milieu social conditionne ses performances. La question demeure, comment faire confiance à un tiers dans un milieu où la confiance n’est pas la chose la mieux partagée ?

Nous sommes toujours surpris de constater que les acteurs de la certification électronique au Cameroun, aient foncé tête basse sur les logiciels de cryptographie que l’on se procure facilement ; Même mes étudiants les développent comme travail pratique. Le problème à résoudre est celui de la confiance car, comme le disent souvent ces acteurs,  l’adage, ce qui a marché ailleurs va marcher chez nous, pour une fois n’est pas vrai. Malgré tous les logiciels, les experts et autres gros projets, rien ne bouge. Diagnostic, la confiance est le ventre mou de l’infrastructure de clé publique au Cameroun. Comment instaurer la confiance dans l’infrastructure de clé publique au Cameroun ?

Voilà tout un programme dans lequel devront s’investir les acteurs de la certification numérique au Cameroun.

Sous nos cieux, la certification numérique n’est plus seulement l’affaire des ingénieurs des TIC ; La maîtrise de ce secteur passe par l’analyse et la scénarisation des pratiques professionnelles dans tous les secteurs de la vie de la Nation. Pour ces missions, de nouveaux professionnels sont nécessaires ; Il s’agit de macro-développeurs capables de formaliser les domaines dans lesquels ils ont une expertise avérée. Tous les secteurs d’activités doivent être formalisés dans la recherche de la solution de confiance, de même devront être soigneusement analysés les différents scénarios de transfert  des prérogatives de l’Etat au secteur privé en matière de certification de document.

Avant ces préalables, s’aventurer dans le secteur de la certification électronique au Cameroun risque d’être un exercice périlleux aux conséquences inattendues.

Par  Hermann NJIPGANG, Expert consultant en systèmes d’information documentaire

Publiez vous aussi votre analyse sur TIC Mag
Vous aussi, vous pouvez publier votre chronique ou une tribune libre relative au secteur des TIC et des Télécoms sur TIC Mag ! Envoyez simplement votre texte à [email protected] ou à [email protected]. Illustrez votre texte avec votre belle photo d’une bonne résolution (1000 pixels en largeur) que vous envoyez aux mêmes adresses.

 

Ade Ayeyemi (Ecobank) : «Nous n’allons pas seulement allouer des crédits aux acteurs du digital… »

(TIC Mag) – Le Nigérian Ade Ayeyemi, directeur général du groupe Ecobank, explique comment la banque qu’il dirige soutien les jeunes innovateurs africains du numérique. Pour lui, au-delà des crédits apportés à ces jeunes entrepreneurs, les banques et institutions devraient aider à organiser les acteurs du numérique afin qu’ils travaillent ensemble.

TIC Mag : Comment le groupe Ecobank soutient-il les entrepreneurs africains du numérique ?

Ade Ayeyemi : Nous donnons la possibilité aux jeunes entrepreneurs du continent de transformer leurs idées, de réaliser leur vision en utilisant les services financiers pour les concrétiser. Ce sont quelques actions que nous menons. Que cela soit dans le domaine du digital ou dans les autres secteurs de l’économie, nous avons l’intention de continuer de soutenir les jeunes entrepreneurs africains afin qu’ils réalisent leurs rêvent. Plus spécifiquement dans le digital, parce que c’est quelque chose que nous consommons tous les jours. Ainsi donc, il sera toujours important d’allouer des ressources, de l’argent, du temps à ces jeunes que nous encourageons. Nous encourageons également tous les acteurs du numérique et les gouvernements afin de nous assurer que les plateformes digitales dans nos pays continuent de conduire le changement.

TIC Mag : Pourrait-on s’attendre à plus de financements et de crédits de votre banque aux porteurs des projets numériques de l’Afrique ?

AE : Nous n’allons pas seulement allouer des crédits pour rendre tout cela possible. Mais, nous voulons également leur permettre d’avoir accès aux marchés, permettre aux populations de consommer leurs produits, leur permettre d’entrer en contact avec les autres acteurs africains du numérique afin qu’ils puissent travailler ensemble pour créer de la valeur et développer le marché dans lequel ils entreprennent. Agissant seuls, sans être ensemble, ils ne peuvent pas créer un marché. Ils parviendront quand ils seront ensemble. Ils ont besoin de trouver un moyen de travailler ensemble. Nous qui travaillons dans les banques, dans les institutions ou autres agences, avons la responsabilité de réunir ces acteurs du numérique afin qu’ils travaillent ensemble. Quand on parle de révolution digitale, il ne s’agit pas simplement des personnes qui utilisent les téléphones portables avec l’Internet. Nous avons besoin de connecter cela avec la valeur créée dans notre économie.  Si vous avez par exemple un champ agricole, les récoltes doivent être acheminées au marché. Mais, le marché peut également exister dans des localités éloignées de votre ville, de votre pays et de votre continent. Donc, il est toujours important de travailler ainsi pour la transformation digitale.

TIC Mag : Quels sont les conseils que vous donnez aux institutions comme les vôtres et aux Etats pour soutenir les jeunes qui entreprennent dans le numérique ?

AE : Nous devons soutenir au maximum les jeunes africains afin qu’ils aient les possibilités et les opportunités de résoudre les problèmes de leur pays et de leur communauté à travers le digital. Nous avons déjà des solutions. Mais, si vous allez à une compétition olympique, vous allez concourir avec les meilleurs du monde.  La question est de savoir qu’est-ce qu’il nous faut pour gagner. Et gagner signifie d’être capable de donner aux jeunes africains la possibilité de réaliser leurs rêves. Ce n’est pas assez de parler de cela simplement de ces rêves dans le futur. Il est important de rendre ce futur possible maintenant, afin que ces compétences qui proviennent de nos universités et de nos écoles secondaires aient des outils pour réaliser leurs rêves selon leur chronogramme.

Ade AYEYEMI (6)

Premièrement, il faut rêver grand. Deuxièmement, il faut avoir l’ambition de réaliser son rêve. L’on ne doit pas simplement dire que les innovations que nous voyons en Afrique sont des innovations qui sont possible simplement au Kenya, au Rwanda, en Afrique du Sud. Non ! Toutes ces innovations peuvent être possible ici au Cameroun et partout ailleurs.Ade AYEYEMI

TIC Mag : Quels sont d’après-vous les secteurs en Afrique qui se sont développés grâce à l’utilisation des TIC ?

AE : Si vous allez par exemple au Kenya, vous allez voir le m-Pesa (service local de paiement mobile, ndlr) qui est utilisé comme principal moyen de transfert d’argent. Un service démontré comme étant le meilleur en Afrique et même dans le monde. Si vous allez au Rwanda, vous trouverez des réfugiés dans des camps être payés par mobile money. Il n’est donc pas question des innovations que l’on voit simplement à la télévision, mais également des innovations perceptibles sur le terrain en Afrique. Mais, ce n’est pas suffisant ! Nous avons besoin de créer plus d’innovations et de les rendre accessibles dans le plus grand nombre de localités.

TIC Mag : Et que faire pour davantage lever des obstacles à la création d’innovations pour les communautés d’Afrique ?

AE : Premièrement, il faut rêver grand. Deuxièmement, il faut avoir l’ambition de réaliser son rêve. L’on ne doit pas simplement dire que les innovations que nous voyons en Afrique sont des innovations qui sont possible simplement au Kenya, au Rwanda, en Afrique du Sud. Non ! Toutes ces innovations peuvent être possible ici au Cameroun et partout ailleurs.

TIC Mag : Quels sont d’après vous les défis de l’économie numérique aujourd’hui en Afrique ?

AE : Pour que l’économie numérique décolle chez nous, il nous faut rendre ses acteurs libres. Les rendre libres pour faciliter les coûts de réalisation des affaires. Nous devons également accueillir d’autres acteurs plus expérimentés dans nos marchés. Il faut se mettre en tête qu’à la fin de la journée, si nous comptons uniquement sur Camtel par exemple pour l’offre des services de communications électroniques, nous serons toujours où nous voulons. Mais, en permettant à d’autres opérateurs de télécommunications de s’installer, d’investir et de participer à ce marché, les résultats et les retombées peuvent aller au-delà de notre imagination. C’est ce que nous devons faire dans le monde du digital.

TIC Mag : Quels sont les ambitions d’Ecobank pour le Cameroun ?

AE : Je dirige une banque. Une banque présente dans 36 pays dans le continent. Une banque présente au Cameroun depuis très longtemps. Ce qu’on verra dans les jours à venir c’est un engagement continu avec les acteurs économiques locaux, les banques, les établissements de microfinance, les PME et les particuliers. C’est notre intention. Au vu des potentialités du Cameroun, nous voulons trouver le moyen de doubler nos affaires dans ce pays et de montrer notre succès aux autres acteurs du secteur. Pour moi, je parle comme une banque, je sais qu’il y a de bonnes affaires au Cameroun, parce qu’il y a des clients, il y a des entrepreneurs, il y a des gens qui veulent investir et en tant que banque, nous voulons les accompagner.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Dr Cissé Kane : « Les TIC et télécoms sont de plus en plus dominées par le business »

(TIC Mag) – Le président de la Société civile africaine sur la société de l’information (ACSIS) partage avec les lecteurs de TIC Mag son appréciation de l’évolution des TIC en Afrique et dresse le bilan de l’implémentation de la société de l’information en Afrique. Pour lui, le marché des TIC et Télécoms en Afrique est désormais contrôlé par des multinationales qui ont pour souci premier de se faire du chiffre.

TIC Mag : Plus de quinze ans après le SMSI de Tunis, quel bilan faites-vous de la mise en place des recommandations de Tunis pour que les Etats se transforment en société de l’information via les TIC ?

Dr Cissé Kane : Dans l’ensemble les choses bougent positivement dans tous les domaines avec l’amélioration de la connectivité et de l’accès à la large bande. L’accès à la société de l’information s’améliore globalement. Les taux de pénétration du mobile sont également de plus en plus élevés, notamment dans les pays africains. Cela constitue en soi une belle opportunité pour les pays africains de pouvoir bénéficier des avantages du numérique. Pour autant que les pays africains soient bien conscients des enjeux et des défis liés au numérique, je vois plusieurs défis majeurs :

Premièrement, les TIC et le secteur des télécoms sont de plus en plus dominés par le business et le souci des multinationales de faire du chiffre. Le marché africain notamment est en train d’être complètement dominé par de très grosses multinationales qui ne laissent que des miettes à l’Afrique. Il y a aussi les coûts de connections, les coûts liés à la téléphonie qui restent encore très élevés en Afrique (y compris l’itinérance ou roaming). Le secteur rime souvent dans plusieurs pays avec la corruption.

Deuxièmement, cette domination de l’argent dans le secteur des télécommunications et des TIC en Afrique risque de faire passer au second plan plusieurs aspects sociaux liés à l’accès aux TIC pour le plus grand nombre. C’est d’ailleurs souvent le cas dans plusieurs pays où les licences se vendent à prix d’or, mais où les bénéfices vont tout d’abord dans les poches des actionnaires. Nos pays ne reçoivent que des miettes qui ne sont pas toujours réinvesties à bon escient

Troisièmement, les TIC posent aussi de nouveaux problèmes dans leur utilisation avec les questions liées à la cybersécurité, à la pollution liée aux déchets électriques et électroniques, le respect de la vie privée, le cyberespionnage, etc.

De ce point de vue, on peut se poser la question de ce que l’on fait des recommandations du SMSI.

TIC Mag : La société civile des TIC a particulièrement été active lors du dernier Forum du SMSI à Genève en Suisse. Quel bilan faites-vous de sa participation à ce forum ?

C.K : La participation de la société civile africaine des TIC au Forum du SMSI a connu un très franc succès : Nous avons organisé deux panels de très haut niveau qui ont été rehaussé par la présence de très hautes personnalités parmi lesquelles M. le Secrétaire général de l’UIT, plusieurs ministres (Afrique du Sud, Soudan, Sénégal, Guinée, etc.), des ambassadeurs africains et hauts responsables en charge des TIC. De l’avis de plusieurs observateurs, nous avons organisé les meilleurs panels lors de ce Forum. Nous sommes également très fiers d’avoir développé une très grande complicité avec les ministres africains présents à Genève que nous avons rencontrés. Nos deux panels nous ont permis de dégager des orientations très fortes sur la mise en œuvre des recommandations du SMSI en Afrique notamment sur les questions de financement, mais aussi sur la mise en relation pratique entre les TIC et les objectifs de développement durable des Nations Unies. A ce sujet, nous envisageons d’organiser dans les mois qui viennent le premier Sommet panafricain sur l’économie numérique et la croissance durable en Afrique. A ce sujet, j’ai prononcé la déclaration solennelle d’ACSIS au FORUM 2016 du SMSI. Déclaration disponible sur notre site web.

FORUM 2016 du SMSIMis à part les deux panels organisés par ACSIS, j’ai eu l’honneur de représenter la société civile africaine aux comités d’organisation du forum en tant que facilitateur de haut-niveau. A ce sujet, j’ai modéré une session de très haut niveau. J’ai également été panéliste de haut niveau sur les questions liées à la société des savoirs et des connaissances. L’ensemble des résultats de ces sessions sont disponibles sur notre site Internet.

L’Afrique à beaucoup marqué sa présence à Genève et la société civile africaine y a largement contribué. Je profite de l’occasion pour remercier l’ensemble des membres d’ACSIS pour leur mobilisation exceptionnelle à tous les niveaux qui a permis le succès de notre participation au WSIS FORUM 2016.

TIC Mag : Aujourd’hui, comment la société civile africaine peut-elle mieux s’organiser pour inciter davantage les États à mettre en place les ingrédients d’une société de la connaissance et de l’information ?

C.K : La société civile africaine excelle dans le domaine de l’expertise et des capacités intellectuelles. Elle se veut donc un partenaire stratégique de premier plan pour les Etats africains. Elle continue à jouer son rôle de veille et d’alerte sur les enjeux des TIC et pour l’accès à des TIC ouverts et inclusifs, dans le domaine de la formation et de la sensibilisation, mais aussi en tant que relai avec populations de nos contrées reculées. Nous ne sommes pas une société civile politisée ou d’opposition, nous nous voulons être des partenaires de nos gouvernants. C’est pourquoi il doit y avoir une relation de confiance mutuelle pour le développement d’initiatives profitables à nos pays et à notre continent. Le Forum du SMSI 2016 a montré une très belle image de cette confiance et de ce partenariat. Nous avons réfléchi ensemble à l’unisson sur l’avenir de l’Afrique et le rôle que les TIC peuvent y jouer. Nous comptons nous positionner davantage sur cette lancée dans tous les pays africains et vis-à-vis de nos gouvernants. Cela est d’une impérieuse nécessité. Nous tenons à remercier nos leaders pour cette relation de confiance. Nous leur lançons un appel pour qu’ils soutiennent davantage les actions de la Société civile des TIC qui sont d’une très grande utilité pour les peuples africains.

TIC Mag : Quels sont d’après vous les grandes problématiques qui ont retenu l’attention des participants du forum du SMSI ?

C.K : Mis à part les questions liées à la relation entre les TIC et les ODD qui étaient le thème central de ce forum, nous avons passé en revue les grandes questions que sont l’accès, les infrastructures, les outils mobiles et leur apport, la mise en œuvre des lignes d’actions. Plusieurs problématiques importantes ont été soulevées comme la cybersécurité, la gouvernance de l’Internet, les droits économiques et sociaux, les multiples applications des TIC, notamment en relation avec la création d’emplois, l’agriculture, etc.

Les TIC sont souvent aux mains de multinationales qui se préoccupent d’abord de leurs intérêts. Le conseil que je donne aux ministres africains c’est de renforcer une vision panafricaine et de faire en sorte que l’Afrique soit comme l’Europe ou les USA avec une vision, un leadership fort pour faire face aux enjeux du numérique.Dr Cissé KANE

TIC Mag : Quel serait votre conseil principal aux ministres africains en charge des TIC pour qu’ils puissent véritablement développer les TIC et en faire l’instrument primordial de l’accélération de la croissance ?

C.K : Tout le monde est maintenant d’accord que les TIC peuvent être un levier important pour le développement de l’Afrique. Lors du Forum du SMSI 2016, nous avons découvert avec beaucoup d’intérêt les initiatives ambitieuses des Etats africains. Les tâches sont immenses dans certains pays et il y a des urgences dans les domaines de la santé, de l’éducation, en matière de création d’emploi et de formation. Les TIC sont donc le « capacitateur » et le catalyseur par excellence de tous ces aspects. Mais les TIC sont souvent aux mains de multinationales qui se préoccupent d’abord de leurs intérêts. Le conseil que je donne aux ministres africains c’est de renforcer une vision panafricaine et de faire en sorte que l’Afrique soit comme l’Europe ou les USA avec une vision, un leadership fort pour faire face aux enjeux du numérique qui sont dominés par le business. Il faudrait que l’Afrique se dote d’un arsenal juridique pour se protéger, pour bénéficier des retombées du numérique, s’assurer d’avoir le contrôle de la situation face aux multinationales. Les ministres africains des TIC peuvent aider nos gouvernements et leurs dirigeants à dégager un leadership africain fort face aux enjeux colossaux du numérique

TIC Mag : ACSIS a mis en place en juin dernier une coopération avec l’Union européenne. Que faut-il attendre d’une telle coopération ?

C.K : ACSIS a lancé le 08 juin dernier une coopération avec GIPO (Global Internet Policy Observatory) avec le soutien de la Commission européenne pour développer l’observatoire global sur l’Internet dans le monde. Cet observatoire dispose désormais d’une fenêtre africaine portée par ACSIS. Dans le cadre de cette coopération, une fenêtre de GIPO est ouverte en permanence sur le site Internet d’ACSIS en vue d’informer sur l’Internet et ses politiques dans le continent africain.

Cette fenêtre interactive permet aux internautes de s’informer et de faire des recherches sur toute l’actualité de l’Internet en Afrique. Elle sera alimentée au fur et à mesure par le recensement de l’information existante, mais aussi par des actions de collecte d’information au niveau des pays africains. Grâce à un formulaire interactif, GIPO Afrique, vous permet de faire des recherches sur des domaines divers relatifs à l’Internet en Afrique !

Cette coopération ACSIS-GIPO a été lancée à Bruxelles le 08 juin 2016 dans le cadre d’une conférence sur le thème « Co-designing GIPO´s Observatory Tool – Bringing together IG communities » en marge de la conférence européenne sur la gouvernance de l’Internet EURODIG 2016. La conférence a été précédée d’une table ronde sur : « contribution of the Global Internet Policy Observatory to « multistakeholderism » in Internet governance » le 08 juin 2016 à laquelle j’ai également pris part.
N’hésitez pas à nous communiquer vos actions et événements via le formulaire de contact d’ACSIS pour que nous puissions les publier sur GIPO Afrique.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Identification des abonnés au Cameroun : les risques du décret du PM

(TIC Mag) – L’opération d’identification des abonnés mobiles au Cameroun a pris fin le 30 juin 2016. Depuis lors, les opérateurs mobiles du pays indiquent qu’ils suppriment progressivement les numéros mobiles non-identifiés. Pour l’instant, les opérateurs n’ont pas encore communiqué sur le nombre exact des cartes SIM désactivées depuis le 30 juin 2016. Mais, dans les coulisses l’on annonce des milliers de cartes SIM désactivées. D’autres comme MTN Cameroon indiquent qu’ils ont désactivés tous les abonnés non identifiés, toujours sans donner un chiffre précis.

Par contre, d’après les informations obtenues par TIC Mag, ils sont nombreux les Camerounais qui se sont fait identifiées par les récépissés de Carte nationale d’identité qui n’ont qu’une durée de validité de trois mois. MTN Cameroon et Orange Cameroun ont enregistré environ trois millions d’abonnés identifiés avec ces récépissés. Ce qui pose un problème au regard des exigences de la réglementation en vigueur.

En effet, le décret du Premier ministre, Philemon Yang (photo), n°2015/3759 du 3 septembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques indique en son article 11 alinéa 1 qu’« à l’expiration du délai de validité de la carte nationale d’identité ou de la pièce en tenant lieu, l’opérateur restreint en réception simple l’abonné concerné et l’en informe par message sans frais ». L’alinéa 3 précise que trois mois après la restriction de l’utilisation de la carte SIM, le numéro est complètement suspendu si l’abonné n’apporte toujours pas les nouvelles données de sa CNI. Et l’opérateur est tenu de l’en informer.

Récépissés de CNI d’un an

En clair, tous ceux qui se sont fait identifiés avec les récépissés de CNI ne pourront plus, dans trois mois au plus, effectuer des appels avec leurs numéros mobiles s’ils ne réactualisent pas les informations sur leur identification. Ceci en fournissant les nouvelles données de leurs CNI. Leur numéro peut également être suspendu.

Pourtant, le processus de délivrance de CNI au Cameroun rencontre en ce moment quelques problèmes. Et ils sont nombreux ceux-là dont le récépissé a expiré depuis longtemps, mais qui n’ont pas toujours de nouvelle CNI. Un sujet évoqué il y a peu par TIC Mag.

Campagne d'identification
Campagne d’identification au Cameroun

Venu s’enquérir auprès d’un officier du service d’identification de Douala il y a une semaine, TIC Mag a appris que les retards dans la délivrance de la CNI étaient dus au fait que le système utilisé avait montré plusieurs limites. Notamment, celui de la double identité avec des personnes se retrouvant avec deux CNI différentes. « C’est ce qui justifie le fait que certaines cartes nationales d’identité ne sortent pas de la machine et que les usagers se retrouvent à utiliser un récépissé parfois plus d’un an, alors que la période prévue est de trois mois », expliquait l’officier à TIC Mag.

Il annonçait alors à l’occasion à TIC Mag qu’un nouveau système de délivrance de CNI était en cours d’implémentation et que désormais, pour attribuer un nouveau numéro de CNI, toutes les pièces justificatives de la perte ou de l’expiration de l’ancienne carte doivent être présentées. Et en l’absence de ces justificatifs, la nouvelle carte ne sortira jamais, parce que le nouveau système n’attribuera qu’un seul numéro de CNI par citoyen. « Avec le nouveau système, chaque Camerounais aura un seul numéro d’identification toute sa vie. Du coup, le problème de la double identité sera définitivement résolu et la nationalité camerounaise sera mieux préservée », confiait-il.

Pourquoi l’abonnement mobile ?

Concrètement, tous les détenteurs de récépissé de CNI qui n’ont pas soumis des justificatifs de perte de leurs anciennes CNI n’auront jamais de CNI, et par ricochet seront privés de leur numéros de téléphone et ne pourront plus effectuer des appels téléphoniques. A moins qu’ils ne produisent à nouveau toutes les pièces justificatives.

Ce qui, visiblement, n’arrange pas les opérateurs mobiles qui verront ainsi leur chiffre d’affaires réduit avec probablement des répercussions sur le montant des taxes et redevances à verser à l’Etat.

« Lorsque votre CNI expire, est-ce que votre compte bancaire est bloqué ? Lorsque votre CNI expire, votre boite postale est-elle bloquée ? Votre assurance maladie est-elle bloquée ? Pourquoi votre abonnement téléphonique doit-il être suspendu quand votre CNI expire ? Y a-t- il un nouveau concept de “Camerounité” ? Pourquoi les retards de renouvellement de la CNI par la DGSN doivent-ils pénaliser les citoyens camerounais ? », autant de questions que se pose un haut cadre du secteur camerounais de la téléphonie mobile.

Pour les opérateurs mobiles, il faudrait donc rapidement trouver une solution aux nombreux retards accusés par la DGSN dans la délivrance des CNI ou encore réajuster le décret du PM portant sur les modalités d’identification des abonnés mobiles. Au risque de voir les revenus de ces opérateurs mobiles, et même de l’Etat, chuter si la réglementation est appliquée à la lettre.

Curiosité : Il épouse son smartphone, un iPhone 6 [VIDÉO]

(TIC Mag) – La scène se passe à Las Vegas aux Etats-Unis. Un pasteur a célébré le 20 mai 2016 le mariage entre Aaron Chervenak et son smartphone. « Par les pouvoirs qui me sont conférés par l’Etat du Nevada, je vous déclare mari et smartphone » a proclamé le révérend Michael Kelly.

Pour le marié, il s’agit d’un symbole pour montrer le niveau élevé d’addiction des populations aux smartphones.  «Les gens sont tellement connectés à leur téléphone qu’ils passent leur vie avec. Ils dorment avec leur smartphone, ils se réveillent avec leur smartphone et il est parfois la première chose qu’ils consultent», affirme Aaron Chervenak avant d’ajouter que sa relation avec son smartphone a été sa plus longue relation.

TIC Mag et ICT Media STRATEGIES sur Canal 2 International [VIDÉO]

(TIC Mag) – Dans le cadre de l’émission Nous Chez Vous diffusée le 30 juin 2016 sur Canal 2 International, l’équipe de production de ce programme a choisi de s’intéresser à ICT Media Strategies et TIC Mag pour la rubrique « Au Boulot ». Une occasion pour cette chaîne de télévision de s’infiltrer dans le quotidien de ce jeune cabinet spécialisé dans la veille stratégique, la fourniture des contenus médiatiques, l’e-Reputation, l’édition des magazines et sites web spécialisés, les relations presse et la formation.

Occasion également de voir le travail de la plateforme TIC Mag, le portail web spécialisé sur l’actualité quotidienne des TIC et Télécommunications en Afrique centrale. Une plateforme éditée par ICT Media STRATEGIES et qui totalise déjà 50 000 visiteurs uniques par mois et 7 500 abonnés à sa newsletter. Tous des professionnels, passionnés, experts et spécialistes du secteur des TIC et Télécommunications.

Arrêt également dans cette rubrique « Au Boulot » sur la récente visite de l’ambassadeur d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, dans les locaux de ICT Media STRATEGIES et de TIC Mag.

L’émission Nous Chez Vous est diffusée de lundi à vendredi sur Canal 2 International de 10h30 à 12h.

Ludovic Biyong : « Dans un avenir proche, tous les objets de la terre généreront des données »

(TIC Mag) – Le Camerounais Ludovic Biyong, promoteur de la start-up PA2M, présente à TIC Mag les défis des acteurs du secteur de l’aéronautique dans l’appropriation du numérique et surtout dans l’utilisation des algorithmes et de la Business intelligence pour prédire les défaillances des avions.

TIC Mag : Quelle est l’importance de l’algorithme que vous avez développé pour l’industrie de l’aéronautique ?

Ludovic Biyong : Le monde scientifique aujourd’hui essaye de trouver des méthodes efficaces pour traiter des données liées à l’environnement ou à la médecine. L’algorithme intelligent que nous avons mis au point pour réduire le nombre d’hospitalisations inutiles va aujourd’hui s’adapter à tout nouveau secteur : celui de l’aéronautique. Car, c’est bien là le rôle même de ces fameux algorithmes : proposer des outils pour améliorer le bien-être et le quotidien de chacun.

La connectivité des aéronefs est une première étape critique. Ceci ajouté aux services de sécurité, puis à l’amélioration de la performance opérationnelle en offrant un meilleur service aux usagers. Cet algorithme qui va collecter les données des appareils permettra également l’augmentation des revenus des compagnies aériennes, etc… Les données collectées peuvent améliorer les opérations au sol, en soutenant des délais plus rapides et de meilleures solutions de gestion de l’espace aérien.

TIC Mag : Quels sont les exemples concrets de ce qui est désormais possible avec les données analytics et avec votre algorithme ?

L.B. : Avec une architecture Big Data, une compagnie aérienne peut enrichir les données historiques avec des informations en temps réel (grâce à la connectivité) pour aider à prévoir, en vol, les défaillances partielles. Avec ces alertes en temps réel, une compagnie aérienne peut avoir de manière proactive des pièces prêtes à l’arrivée d’un avion, réparer la pièce manquante et ainsi réduire les temps d’arrêt, les retards des clients, et des contrôles de maintenance globaux.

TIC Mag : Quels sont les principaux enjeux pour Big Data dans le domaine de l’aviation ?

L.B. : Les avions sont de plus en plus des machines compatibles avec Internet. Donc, ils peuvent être sujettes à des attaques de piratage. Nous devons faire notre possible pour protéger les renseignements sur les passagers, les détails de paiement et les adresses IP à la fois à bord, mais aussi par le contenu en streaming.  Chaque outil puissant peut avoir un côté sombre. Tout ce qui a la capacité de changer le monde, par définition, peut être en mesure de le changer autant pour le pire que pour le meilleur. L’un ne fonctionne pas sans l’autre.

TIC Mag : Quels sont les perspectives dans ce domaine ?

L.B. : Dans un avenir proche, tous les objets de la terre généreront des données, y compris nos maisons, nos voitures, même nos corps. Presque tout ce que nous faisons aujourd’hui laisse une trace/traînée numérique, un flux perpétuel de textes, de données de localisation et d’autres informations qui continueront de bien vivre après que chacun de nous sera mort depuis longtemps. Nous sommes maintenant exposés à autant d’informations en une seule journée que nos ancêtres du XVème siècle l’ont été dans toute leur vie. Tout est stocké et enregistré à jamais. Ceci est l’histoire d’une révolution extraordinaire qui file d’une manière presque invisible dans notre vie.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM


Note de la rédaction : Après des doutes sur l’authenticité de la photo initiale d’illustration, celle-ci a été changée par une autre photo. Toutes nos excuses.

Samuela Isopi : « Les ministres camerounais gagneraient à utiliser Twitter »

(TIC Mag) – En visite dans les locaux d’ICT Media Strategies à Yaoundé le 21 juin 2016, l’ambassadrice d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, a également voulu en savoir plus l’utilisation de la communication digitale par les officiels camerounais. Notamment quand on sait que le président de la République Paul Biya a recommandé à ses ministres l’utilisation des réseaux sociaux.

En effet, ICT Media Strategies propose également aux particuliers, entreprises et institutions (y compris départements ministériels) la définition de leurs stratégies de communication digitale et aussi l’accompagnement dans l’implémentation de cette stratégie.

De manière générale, les ministres camerounais peinent encore à communiquer sur les réseaux sociaux, ont répondu les responsables de ICT Media Strategies à l’ambassadrice. « Il y a quelques ministres qui ont des pages officielles de leur département ministériel sur les réseaux sociaux et ont des sites web. Mais, ils doivent encore relever plusieurs défis, notamment des contenus, de la régularité ou encore de la mise à jour. Ce qui trahit un peu le manque de stratégie de communication digitale à la base. Pour ce qui est des comptes personnels sur les réseaux sociaux, il y a encore véritablement du chemin à faire », a par exemple exposé Beaugas-Orain Djoyum.

Pour Samuela Isopi, les ministres camerounais gagneraient énormément à communiquer sur les réseaux sociaux. « Tous les grands hommes politiques comme Barack Obama ont des comptes sur Twitter. Notre Premier ministre ne produit plus de communiqués de presse comme avant. Un tweet suffit. Il a une page Facebook officielle de la Primature et il a également une page Facebook personnelle qu’il avait depuis longtemps. Idem sur Twitter !  Il utilise ces plateformes-là. Il fait un tweet et c’est la position officielle. La communication est faite ! C’est plus rapide, c’est plus efficace ! Les ministres gagneraient vraiment à utiliser ces réseaux sociaux », a affirmé l’ambassadrice.

Pour Samuela Isopi, Twitter est la solution la plus simple et la plus facile d’utilisation pour une bonne communication sur les réseaux sociaux. Mais, avant, il faudrait surpasser la peur d’être insulté, avoir une culture de communication et d’exposition quand on est ministre, mais aussi et surtout avoir un esprit de transparence. « La transparence est importante et appréciée aux yeux des citoyens et internautes », indique l’ambassadrice, et ce, même si l’on doit parfois essuyer les insultes des internautes. Car au fond, ces internautes apprécient la transparence lorsqu’on communique sur les réseaux sociaux.

Cameroun : L’ambassadrice d’Italie Samuela Isopi visite TIC Mag et ICT Media STRATEGIES

(TIC Mag) – L’ambassadrice d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, a rendu visite au cabinet ICT Media STRATEGIES qui, parmi ses activités, édite TIC Mag, le portail d’actualités quotidiennes sur les TIC et Télécommunications en Afrique centrale. C’était dans l’après-midi du 21 juin 2016 au quartier Etoudi de Yaoundé dans les bureaux dudit cabinet.

Une occasion pour la diplomate de comprendre le fonctionnement du cabinet ICT Media Strategies. Samuela Isopi a particulièrement tenu à comprendre comment le cabinet collabore avec de nombreux médias à la fois. En effet, a expliqué Beaugas-Orain Djoyum, le DG de ICT Media Strategies, le cabinet fournit du contenu rédactionnel spécialisé aux médias spécialisés internationaux et nationaux qui en font la demande. La spécialisation étant davantage dans les domaines de l’Economie, de la Finance, des TIC et Télécommunications, du Marketing et de la Communication même si certains secteurs sont souvent abordés. Le cabinet peut ainsi s’occuper de l’intégralité du contenu rédactionnel d’un magazine, d’un site web, de certaines rubriques, dossiers ou simplement des articles spécialisés, a indiqué Beaugas-Orain Djoyum.

TIC Mag

Autre sujet d’intérêt pour l’ambassadrice, le fonctionnement de TIC Mag, la plateforme spécialisée d’actualités quotidiennes sur les TIC et Télécoms en Afrique centrale. « Comment vous faites ? », a-t-elle demandé. L’équipe a donc présenté à la diplomate le processus de collecte d’informations, de traitement, de confection de la newsletter et de sa diffusion. Tout comme elle a présenté l’audience de TIC Mag à l’ambassadrice, à savoir 50 000 visiteurs uniques par mois et 7 500 abonnés à la newsletter quotidienne. Tous des professionnels du secteur des TIC et télécoms ou encore des passionnés du numérique du monde et de l’Afrique centrale en particulier.

Pour ce qui est de l’édition, il a été expliqué à l’ambassadrice que le cabinet propose également la création des magazines ou sites web spécialisés et s’occupe de toute la chaîne de production : de la définition de la charte graphique à l’impression (pour ce qui est des magazines) en passant par la fourniture des contenus rédactionnels et le montage. Un service également offert aux entreprises et particuliers.

L’ambassadrice italienne a également voulu comprendre si les Camerounais s’intéressent à la définition des stratégies de communication digitale, un service proposé par les équipes et consultants de ICT Media Strategies. L’intérêt est croissant pour les entreprises et institutions sensibilisées, mais un gap existe encore entre le passage de la volonté à l’action, ont laissé entendre les responsables du cabinet.

Au sujet de la veille stratégique, l’ambassadrice a demandé si les Camerounais étaient de bons clients. L’équipe de ICT Media STRATEGIES a expliqué à la diplomate qu’elles sont encore peu nombreuses les entreprises et institutions qui s’intéressent à la veille stratégique au Cameroun et que le cabinet met du temps à la sensibilisation des potentiels clients qui apprécient, mais peinent encore à souscrire à une offre.

Après deux heures trente minutes de discussion avec l’ensemble de l’équipe qui n’a pas manqué de lui poser des questions sur son travail, Samuela Isopi est repartie satisfaite en encourageant la jeune équipe à continuer à travailler dur, tout en promettant d’apporter son soutien au travail effectué autant qu’elle le pourra.

Pour savoir plus sur TIC Mag, suivre le lien : www.digitalbusiness.africa

Pour savoir plus sur ICT Media STRATEGIES, suivre le lien : www.ictmedia.cm

Cameroun : Opération séduction pour ré-identifier les abonnés mobiles

(TIC Mag) – Depuis vendredi, une vaste opération de sensibilisation des abonnés est organisée dans les 10 régions du pays. L’opération, pilotée conjointement par les délégués régionaux du Minpostel et les représentants régionaux des opérateurs de téléphonie mobile, vise à attirer les abonnés encore réticents à venir « compléter » ou « faire » leur identification dans les différents points créés pour l’occasion.

Pour la région du Centre, c’est à Hilaire Biwolé Mezoa, le Délégué régional du Minpostel qu’a été confiée la mission d’annoncer la bonne nouvelle. Rencontrer les abonnés dans les points d’identification et leur expliquer le bien-fondé de cette opération et espérer, grâce au bouche à oreille, qu’ils puissent aussi amener leurs proches à se faire identifier. Le patron des Postes et Télécommunications dans la région du Centre, était accompagné de représentants de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) et de l’Agence nationale des Technologies de l’information et de la communication (Antic).

La descente sur le terrain d’Hilaire Biwolé Mezoa a également permis de faire le point sur les dispositifs mis en place par les opérateurs pour respecter le délai du 30 juin. La date butoir pour les opérations d’identification des abonnés. Même si Mtn et Orange n’ont pas souhaité donner des estimations, Nexttel et Camtel disent être respectivement à 80% et à 99% d’abonnés identifiés. Des informations rapportées par Parfait Nguele Ze, le Chef d’Agence Camtel-Jamot, et Ababakar Abadam, le directeur Adjoint de Nexttel pour la région du Centre.

Même si ces données sont encourageantes, il faut attendre la confirmation de l’ART, seule institution habilitée à confirmer la qualité du processus d’identification. Une condition désormais sine qua non, après les nombreuses insuffisances observées dans les précédentes opérations d’identification.

Des insuffisances expliquées par Beaugas Orain Djoyum, CEO de ICT Media Strategies, dans une interview accordée au quotidien gouvernemental (CT du 10 juin 2016). « Il se trouve que les opérateurs n’ont pas appliqué à la lettre les principes de l’identification des abonnés tels que prescrits par le régulateur. A savoir, disposer pour chaque abonné, des éléments comme son nom, son adresse, le numéro de la pièce d’identité avec laquelle il s’est fait identifier et également la date d’activation du numéro du téléphone » avait-il déclaré. Avant d’ajouter que « Ces détails n’ont pas tous été fournis de manière adéquate. Probablement, à cause d’une formation incomplète des agents identificateurs d’une part, et du manque d’une solution logicielle d’identification optimale d’autre part ».

Dans les quartiers généraux, les opérateurs de téléphonie mobile disent avoir renforcé leurs effectifs. Chez Orange, plus de 600 agents supplémentaires ont été mobilisés dans la ville de Yaoundé, et plus de 800 dans région du Centre. Idem chez Mtn Cameroon, où Ahmadou Bello, le délégué régional pour la région du Centre dit avoir « déployé plus de 800 téléphones » pour l’opération.

Cameroun : des abonnés boycottent la ré-identification, le gouvernement les prévient  

(TIC Mag) – C’est une opération que de nombreux Camerounais hésitent encore à refaire. La raison, ils ont été convoqué à plusieurs reprises à se faire identifier auprès des opérateurs mobiles. Certains se sont d’ailleurs fait identifier trois fois. Mais, le régulateur a demandé aux opérateurs mobiles de reprendre l’opération, parce que parce que les données personnelles requises n’étaient pas bien collectées par les dispositifs mis en place par les opérateurs.

Dans ce contexte où de nombreux abonnés boycottent l’opération, la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom li Likeng, a publié un communiqué le 14 juin 2016 pour rappeler que les cartes SIM non identifiées et activées sur le territoire camerounais seront purement et simplement désactivées au-delà du 30 juin 2016.

Des médias comme Cameroon Tribune (photo) ou encore la CRTV ont déjà fait des dossiers sur le sujet.  Ce qui semble ne pas toujours convaincre les plus radicaux.

Beaugas-Orain DJOYUM, le directeur général du cabinet ICT Media STRATEGIES, a donné son avis à ce sujet dans une interview publiée le 10 juin 2016 dans le quotidien national Cameroon Tribune. Cliquez sur la photo pour lire.

« Cette fois-ci, MTN Cameroon va seulement supprimer ma carte SIM. Je me suis déjà fait identifiée à trois reprises. C’est à eux de voir comment gérer cela. Et s’ils désactivent mon numéro, sans problème ! Je vais directement chez les concurrents », lance une journaliste sur Facebook.

Pour encourager les abonnés à se faire ré-identifier, des opérateurs offrent des bonus de communication aux abonnés. Chez Mtn par exemple, un crédit de communication de 10 000 francs en bonus à consommer en trois jours est offert.

Pour le moment, des responsables de MTN Cameroon affirment qu’ils enregistrent environ un million de numéros mobiles identifiés par semaine. Ce qui peut laisser croire, au regard du délai imposé par la ministre des Postes et Télécoms (encore deux semaines), que de nombreux abonnés ne passent pas chez les agents identificateurs, et verrons probablement leur carte SIM suspendue. L’opérateur MTN compte en effet le plus grand nombre d’abonnés au Cameroun avec un peu plus de neuf millions d’abonnés.

En avril 2016, l’ART, le régulateur télécoms, avait sommé les opérateurs mobiles du pays de désactiver systématiquement les puces non identifiées ou celles dont les informations sur l’identité des détenteurs étaient erronées.

Cameroun : Camtel rétrocède le portail agropastoral Camagro au Minpostel

(TIC Mag) – Pour le directeur général de Camtel, David Nkoto Emane, la cession du portail agropastoral du Cameroun (www.camagro.cm) au ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun constitue une étape décisive vers la concrétisation et l’exploitation du projet.

« Camagro apparait comme une réponse pertinente, pratique et accessible susceptible de booster à moyen terme, l’activité agropastorale du pays et au-delà, l’économie toute entière. Désormais, producteurs, consommateurs, agro-industries, financiers seront directement connectés à l’espace virtuel du marché », a déclaré le DG de Camtel ce vendredi 10 juin 2016 au ministère des Postes et Télécommunications lors de la cérémonie de rétrocession. La plateforme a déjà enregistré 1000 souscriptions de ces différents acteurs.

Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom li Likeng, parvenu à sa phase d’exploitation, il était important d’assigner au site Camagro un cadre interministériel de gestion pour assurer sa visibilité et sa compétition. « Cette unité de gestion interministérielle aura pour objet la prescription d’orientation sur les plans des ressources de la plate-forme, des services à développer, de l’adéquation des services proposés, de la sécurisation des transactions réalisés sur la plateforme et de sa vulgarisation », indique la ministre.

Présent également à cette cérémonie, Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général du cabinet ICT Media Strategies, indique que le site Camagro a aujourd’hui un défi principal : celui du contenu. « L’une des garanties de succès du projet Camagro c’est la disponibilité du contenu du secteur agropastoral du Cameroun. Sur ce site web, il faut des informations régulières sur le secteur agropastoral du Cameroun, notamment en terme de disponibilité des produits agricoles et de présentation des acteurs de ce secteur ainsi que de leurs défis communs. Et ce dans toutes les régions du pays. Actuellement, ce n’est pas encore le cas quand on jette un coup d’œil sur ce portail. Le Minpostel et Camtel devraient s’assurer que des experts en terme de production de contenus se chargent de ce volet, car s’il n’y a pas de contenus sur ce site web, cela ne sera pas attractif pour les agriculteurs et leurs potentiels clients », explique le DG d’ICT Media Strategies, cabinet également spécialisé dans la fourniture de contenus médiatiques.

Camagro vise en effet à intégrer les TIC au cœur du secteur agropastoral du Cameroun, à travers la fourniture des services et des ressources facilitant la communication, les échanges et l’accès à l’information en temps réel entre les acteurs du secteur agropastoral et les acheteurs ou investisseurs. Les usagers de CAMAGRO peuvent bénéficier de services qui vont de l’inscription dans l’annuaire agropastoral, de l’alerte et la notification par e-mail et sms des produits désirés, de la recherche d’informations dans la base de données, de la géolocalisation des acteurs ou encore de la publication d’annonces sur le site.

Saqib Shaikh, l’ingénieur malvoyant de Microsoft qui redonne la « vue » aux non-voyants

(TIC Mag) – Au matin du 06 juin 2016, c’est une vidéo qui dépasse les 10 600 vues sur YouTube. Celle qui présente la vie de Saqib Shaikh, un brillant ingénieur travaillant pour Microsoft. La particularité de l’ingénieur, malvoyant depuis l’âge de sept ans, il a réussi à changer son quotidien grâce à l’intelligence artificielle et des lunettes qu’il a développées. Une trouvaille qui peut améliorer la vie des milliers d’handicapés visuels dans le monde.

Saqib Shaikh a en effet réussi à mettre sur pied « Seeing AI », une application cognitive pour non voyant qui permet de s’orienter en entendant une description de son environnement. ¨Pour arriver à cette fin, il a eu recours aux API d’intelligence artificielle de la Cortana Intelligence Suite. L’application est reliée à ses lunettes connectées Pivothead, qui propose une reconnaissance et une description de son interlocuteur. A titre d’exemple, l’application peut fournir des détails comme une approximation de l’âge, de la couleur des cheveux, de l’action en cours et même l’émotion des personnes qui se trouvent en face de lui.

Dans la même veine, l’application offre aussi à son utilisateur la possibilité de lire les menus via son smartphone. A titre d’illustration, quand l’utilisateur de l’application souhaite prendre un repas, « SeeingAI » lui indique (en lisant) comment se positionner et même les entrées, les plats de résistance ou encore les desserts disponibles. De manière générale, l’application se veut être les « yeux » des malvoyants.

 

Top 10 des arguments qui font du Gabon la locomotive des TIC en Afrique centrale

(TIC Mag) – Le Gabon est en avance dans plusieurs secteurs des TIC en Afrique centrale. TIC Mag propose dix arguments qui montrent comment le pays d’Ali Bongo, locomotive de l’Afrique centrale dans ce secteur, tire les autres pays à accélérer davantage leur développement de l’économie numérique.

1 – Une bande passante de forte capacité : 6400 Gigabit/s

Le Gabon dispose d’une des meilleures capacités en bande passante internationale en Afrique centrale avec une capacité allant jusqu’à 6400 Gigabit/s. Une capacité qu’envie bon nombre de pays de la sous-région. Au ministère de l’Economie numérique et de la Poste l’on affirme que la connectivité Internet internationale du Gabon a été multipliée par huit ces trois dernières années.  « Cela voudrait dire qu’au Gabon, nos communications entrantes et sortantes sont, non seulement rapides, mais aussi fluides », explique le ministre Pastor Ngoua N’Neme.

2 – Un taux de pénétration du mobile unique en Afrique centrale : 186%

En avril 2016, le ministre Pastor Ngoua N’Neme a expliqué aux journalistes que les deniers chiffres présentaient un taux de pénétration de la téléphonie mobile au Gabon de 186% et le taux de pénétration de l’Internet mobile de 76%. Avec une estimation de près de trois millions d’abonnement à la téléphonie mobile. Donc, un taux de pénétration de la téléphonie mobile unique en Afrique centrale.

Sur une population de près de deux millions d’habitants, le Gabon compte au 30 juin 2015 plus de 2,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile. Dans ce pays, qui s’étend sur une superficie de 268 000 km2, nombreux sont les abonnés possèdent deux cartes SIM. Parfois plus. Au terme du deuxième trimestre 2015, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep) indiquait plus exactement que le parc mobile total déclaré par les quatre opérateurs du pays était de 2 717 257 abonnés, soit un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 179%.

En léger recul par rapport à décembre 2014 où 2 932 731 abonnés étaient enregistrés pour un taux de pénétration du mobile de 193,24%. Des pourcentages à l’époque calculés par l’Arcep sur la base d’une population de 1 517 685, conformément à la une décision de la Cour constitutionnelle prise le 17 février 2005 et relative à la requête du ministre de la Planification et de la Programmation du Développement au sujet des résultats provisoires du dernier recensement général de la population et de l’habitat. D’après l’Arcep, au 30 juin 2015, le Gabon comptait au total de 1 009 719 personnes ayant accès à Internet, soit un taux de pénétration d’Internet dans le pays de 67%.

Aninf 2

3- Premier dans le Classement de l’Indice de     développement des TIC (2015) de l’UIT

En Afrique centrale, le Gabon occupe le 1er rang dans le classement de l’Indice de développement des TIC (2015) de l’UIT. Il est suivi du Congo Brazza, de la Guinée équatoriale, du Cameroun et du Tchad. Pour le ministre en charge de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’neme, « ce classement, on le doit certes aux efforts déjà accomplis ces six dernières années à travers le plan Gabon Numérique du PSGE qui est la déclinaison opérationnelle du projet de société « l’avenir en confiance » du Président Ali BONGO ONDIMBA, mais beaucoup reste encore à faire pour hisser le Gabon dans les standards mondiaux ».

Classement de l’Indice de développement des TIC (2015) de l’UIT

Pays Rang Afrique centrale Rang africain Rang mondial IDI 2015
Gabon 1er 12e 133e 2,68
Congo 2e 17e 141e 2,27
Guinée

équatoriale

3e 19e 146e 2,21
Cameroun 4e 20e 147e 2,19
Tchad 5e 37e 167e 1,17

4- Premier pays à attribuer la licence 4G en Afrique centrale.

Bien que la licence 4G est ait été officiellement attribuée à Gabon Telecom en avril 2014, il faudra attendre le 10 octobre 2014 à Libreville pour expérimenter l’Internet mobile en mode 4G. Notamment, pour des raisons de déploiement de ce réseau 4G. Gabon Telecom devenait ainsi le premier opérateur de l’Afrique centrale à proposer les services 4G, même si en juillet 2014 au Tchad, l’opérateur de téléphonie mobile Tigo du groupe Millicom International Cellular, avait déjà commencé le test de son réseau 4G. La filiale de l’indien Airtel a pris un petit retard pour rejoindre son concurrent. Mais, Airtel Gabon a lancé le 10 décembre 2015 son réseau 4G à Libreville.

Technologie 4G

Pour ce qui est de la 3G, le Gabon a été parmi les premiers pays à l’octroyer aux opérateurs mobiles. C’est lors de la préparation de la Can 2012 conjointement organisée avec la Guinée équatoriale que le Gabon évoquait déjà l’octroi de la 3G en 2011. L’Indien Airtel s’était rapidement positionné. Un accord pour la fourniture de la technologie 3G avait alors été signé le 4 octobre 2011 par Lin Mombo, alors directeur de l’Agence de régulation des télécommunications (ARTEL), et Mamadou Kouladou, alors directeur Afrique d’Airtel. Mais, c’est trois ans plus tard, le 20 mars 2014, que l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste attribuera officiellement à Airtel les licences 3G et 4G. Coût de l’acquisition de ces technologies pour une période d’exploitation de dix ans : 5,5 milliards de francs CFA. Gabon Telecom suivra un mois plus tard, le 24 avril 2014. Le régulateur lui attribuera officiellement les licences 3G et 4G pour une période de 10 ans suite à l’accord du 07 mars 2014 signé par Maroc Telecom et le gouvernement gabonais.

5 – Un pays désigné point d’échange Internet de l’Afrique centrale par l’UA

L’Union africaine a désigné le Gabon Internet eXchange (Gab-IX) comme le point d’échange Internet régional (RIXP) de l’Afrique centrale en août 2015. Concrètement, c’est par cette infrastructure que transitera le trafic Internet entre le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale, le Tchad et la Centrafrique. La désignation du Gab-IX comme aéroport numérique d’Afrique centrale est le fruit d’une consultation d’experts de la Commission de l’Union Africaine (UA), réunis à Addis-Abeba en Ethiopie en juillet 2015. Ce GAB-IX sera ouvert à tous les acteurs qui souhaitent se connecter (opérateurs, Fournisseurs d’Accès Internet, sociétés de services, grands comptes, collectivités locales, etc.). Bon à savoir, l’Internet eXchange Point (IXP), est une infrastructure physique qui permet aux acteurs interconnectés de s’échanger du trafic Internet local grâce à des accords mutuels dits de « peering ».

Les utilisateurs d’un IXP peuvent améliorer la qualité de leur débit Internet et éviter les coûts supplémentaires importants liés au transport des données. Les échanges entre les usagers d’un territoire ne passeront donc plus par des infrastructures lointaines (Paris, Londres, Amsterdam, même New York). Créé après la signature d’une convention le 23 janvier 2014 entre 15 opérateurs publics et privés, fournisseurs de services Internet du Gabon, le Gab-IX est géré par le groupement d’intérêt économique du même nom (GIE Gab-IX), dont les activités ont été lancées le 2 décembre 2014.

6 – Un président super connecté !

Le président de la République, Ali Bongo, a lancé son compte Instagram en mai 2016. Il était déjà présent sur Facebook (facebook.com/alibongoondimba, 351 235 fans au 03 juin 2016) et Twitter (@PresidentABO 26 340 abonnés au 03 juin 2016) où il est hyperactif, partage avec ses fans ses idées, ses actualités et ses photos. Le président gabonais compte plus de fans sur Facebook que son homologue camerounais Paul Biya qui compte 259 194 fans au 03 juin 2016, mais devance Ali Bongo sur Twitter avec 56 600 abonnés à la même date.

Plus encore, Ali Bongo est le premier chef d’Etat africain présent sur Sina Weibo, ce réseau social qui compte plus de 400 millions d’utilisateurs à travers la Chine. La création de ce compte en décembre 2015 venait ainsi agrandir le dispositif de communication digitale d’Ali Bongo qui entend communiquer directement sur ce réseau social dans la langue chinoise. Il y communique sur les événements clés de la vie économique gabonaise ainsi que les rencontres et les réalisations menées dans le cadre de la coopération sino-gabonaise.

Ali Bongo Selfies

Confidences du ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme : « J’essaye de faire comme lui tout simplement. Je ne sais pas si vous visitez ses pages Facebook et autres. Il est toujours à jour et c’est ce que nous essayons de faire. Le président Ali Bongo est vraiment notre boussole. J’ai toujours la hantise qu’il m’interroge pour savoir : « Mais, vous, quelle est votre page Facebook ? Quelle est votre adresse web ? » Donc, nous faisons tout ce qu’il faut pour que ce ministère soit le reflet des ambitions du chef de l’État dans le domaine du numérique. »

7 – Une implication personnelle du président pour le développement des TIC

Dès son accession à la magistrature suprême, le président de la République s’est personnellement engagée à développer le secteur du numérique. On l’a ainsi vu aller dans plusieurs étrangers pour vanter le secteur gabonais des TIC ou encore pour inviter les investisseurs du secteur à investir au Gabon. La cybercity de l’Ile Mandji aura pour vocation d’attirer les principaux acteurs de l’économie numérique à venir s’installer au Gabon. En octobre 2011, à Genève, en Suisse, du haut de la tribune de l’ITU World Telecom, le président Ali Bongo avait lancé un appel aux entreprises internationales de venir investir au Gabon et notamment dans le projet de la Cybercity de l’île de Mandji. Le président leur promettait : « l’exonération d’impôts pendant les 10 premières années, un taux d’impôt réduit sur les bénéfices plafonnés à 10% à partir de la 11ème année, l’enregistrement rapide et facile des sociétés à partir d’un guichet unique, la liberté d’expatriation des fonds, etc. »

L’on a également vu le président en octobre 2015 en Inde lors du Sommet Inde-Afrique où il a invité de nombreuses entreprises indiennes du secteur des TIC et Télécoms de venir investir au Gabon. Sur place, le pays, à travers l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) a signé un accord préalable à un mémorandum d’entente avec l’Indian Centre for Social Transformation afin d’accompagner le pays dans sa transformation digitale.

Houlin Zhao, SG de l’UIT : “Ce prix distingue les dirigeants qui ont su engager des actions décisives pour améliorer l’accès aux TIC”

Cette implication personnelle du chef de l’Etat dans ce secteur permet de garder en éveil les dirigeants de ce secteur d’activité et les incite à travailler davantage. Pas surprenant donc que le 27 septembre 2015, le président Ali Bongo reçoit, comme neuf autres chefs d’Etat dans le monde, le prix « TIC pour le développement durable ». D’après Houlin Zhao, SG de l’UIT, ce prix distingue « les dirigeants qui ont su engager des actions décisives pour améliorer l’accès aux technologies de l’information et de la communication, diminuer leurs coûts et étendre leur diffusion au service du développement socio-économique ».

8 – Une architecture institutionnelle propice à la concurrence

Contrairement aux autres pays comme le Cameroun, le Gabon a créé une société qui se charge de la construction et du déploiement de la fibre optique et des infrastructures numériques. C’est l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf). Une autre est chargée de la gestion et de la commercialisation de ces infrastructures. C’est la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN).

Au Cameroun par exemple, c’est Camtel qui gère tous ces aspects en plus d’être opérateur télécoms lui-même. Au Gabon, il y a également une Autorité de régulation des communications électronique et de la Poste (Arcep) qui est le gendarme du secteur et travaille en « en toute indépendance ». Le ministre Pastor Ngoua N’Neme affirme que cette architecture institutionnelle est « d’une parfaite lisibilité et prémunit contre toute forme de conflits de compétence et de tentations hégémoniques ».

9- Une gratuité du nom de domaine local .ga

Au Gabon, tous les usagers peuvent acquérir le nom de domaine national .ga gratuitement. Du moins, pour la première année. Cette politique permet aux populations d’adopter facilement ce nom de domaine. D’après Alex Bernard Bongo Ondimba, le directeur général de l’Aninf qui gère le nom de domaine local, près de 550 000 noms de domaines ont déjà été enregistrés.

.gaDès la deuxième année, le paiement des frais de location du .ga est de 5 000 francs Cfa par an. Un montant que ne pratiquent pas toujours les autres pays de la région qui le vendent un peu plus cher. En plus, ici, il est facile d’acheter son nom de domaine. L’Aninf a mis sur pied un site web http://my.ga où chacun peut vérifier la disponibilité d’un nom de domaine « .ga » et acquérir le sien. L’Aninf a également lancé une campagne nationale d’accréditation de bureaux d’enregistrement ou de revendeurs afin de couvrir 100% du marché national.

Pour Pastor Ngoua N’Neme, avant qu’il n’y ait des retombées autour du .ga, le Gabon a d’abord choisi de s’assurer que tout le monde au Gabon ait son nom de domaine. « Nous avons commencé par les administrations et nous allons continuer avec la population et les sociétés pour que le .ga soit une réalité », explique le ministre.

10 – Une régulation sévère, mais souple

Le régulateur, l’ARCEP, ne manque pas de sanctionner les opérateurs télécoms qui ne respectent pas leurs engagements en termes de couverture réseau et de qualité de service. De nombreux opérateurs ont déjà été sanctionnés au moins deux fois ces deux derniers années pour mauvaise qualité de service. Des amendes leur ont été infligées. En ce moment, des menaces pèsent d’ailleurs sur ces opérateurs s’ils n’améliorent pas la qualité de leur réseau. Mais, ceux-ci n’ont pas toujours payé ces amendes en cash lors des sanctions !

Lin Mombo : « Lorsqu’un opérateur est sanctionné, il peut venir vers le régulateur pour des discussions”

Explications de Lin Mombo, le président du Conseil de régulation de l’Arcep :  lorsqu’un opérateur est sanctionné, il peut venir vers le régulateur pour des discussions. Si le conseil de régulation sent que l’opérateur veut vite prendre des mesures pour améliorer sa qualité de service, un transactionnel est mis en place et un comité mixte opérateur-régulateur est créé pour vérifier la résolution du problème. Ce qui permet à l’opérateur d’utiliser le montant de la sanction pour améliorer son réseau. Cette méthode de co-régulation est appréciée et des pays voisins viennent s’y inspirer si l’on en croit aux dires de Lin Mombo.

Aussi, le régulateur, sur instruction du président Ali Bongo, a demandé aux opérateurs mobiles en 2015 de ne pas suspendre les appels des OTT comme WhatsApp, Viber ou encore Skype qui grignotent sur les revenus des opérateurs mobiles traditionnels. Ceci dans l’intérêt des populations gabonaises. Certains pays africains avaient interdit ces OTT avant de revenir plus tard à la raison.

Par Beaugas-Orain DJOYUM

Alex Bernard BONGO : « Nous permettons aux usagers de disposer gratuitement du .ga »

(TIC Mag) – Le directeur général de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences du Gabon (ANINF), Alex Bernard BONGO ONDIMBA, dans un entretien exclusif accordé à TIC Mag, le portail d’actualité sur les TIC et Télécommunications en Afrique centrale, évoque les avancées du Gabon en matière du numérique et particulièrement les actions de la structure dont il a la charge dans la marche du pays vers la société de l’information et de la connaissance.

TIC Mag : En 2014, on évaluait à 39 le nombre de sites web réalisés par l’ANINF pour le compte des différentes administrations et des grandes institutions gabonaises. A ce jour, quel est le bilan ?

Alex Bernard BONGO ONDIMBA : Aujourd’hui, nous comptons 77 sites web de l’administration réalisés dont un Portail gouvernemental, 28 sites pour les départements ministériels, huit pour les institutions, 10 pour les ambassades, 10 pour les mairies et 19 autres administrations et enfin un site web pour le Secrétariat général du gouvernement.

Une rétrocession des activités d’administration et maintenance de ces sites est effectuée au profit des Directions centrales des systèmes d’information (DCSI) qui doivent en assurer le suivi et la maintenance de premier niveau pour le compte des différentes administrations et des grandes institutions.

TIC Mag : Combien d’entreprises, d’institutions gabonaises (ou étrangères) disposent d’un site web avec le nom de domaine local (.ga) ?

ABBO : Il existe près de 500 sites web d’entreprises et d’institutions gabonaises sur la toile portant l’extension « .ga ». Ce qui est minime au vu du nombre d’opérateurs, d’institutions et d’autres entités en activité au Gabon. En effet, en tant que gestionnaire du nom de domaine Internet gabonais « .ga », nous permettons aux usagers de disposer d’un nom de domaine internet gratuitement pendant un an, ou payant à partir 5000 F.Cfa. Près de 550 000 noms de domaines ont été enregistrés. Nous faisons plusieurs efforts dans ce sens pour encourager la création de contenus locaux. A l’instar des challenges de développeurs organisés en partenariat avec le Fonds francophone de l’innovation numérique (FFIN) ou certains accélérateurs numériques.

Par ailleurs, avec la création en 2013, dans chaque département ministériel d’une Direction centrale des systèmes d’informations, chargée de mettre en œuvre la politique de l’Etat en ce qui concerne le numérique, chaque agent public pourra disposer d’une adresse de messagerie électronique professionnelle avec une extension en « .ga ».

.ga

TIC Mag : Comment procède-t-on pour acquérir le .ga ?

ABBO : La procédure d’enregistrement est extrêmement simple et automatisée sur le site web http://my.ga ou plus tard sur le site de l’un des bureaux d’enregistrements du « .ga ». ou revendeur accrédité. Il s’agit dans un premier temps de vérifier que le nom de domaine « .ga » que l’on veut est disponible et remplir le formulaire qui est proposé. Pour enregistrer un domaine « .ga »., un utilisateur peut choisir des domaines gratuits ou des domaines payants.   Afin de couvrir 100% du marché national nous avons lancé une campagne d’accréditation de bureaux d’enregistrement ou de revendeurs. A ce jour, près de 550.000 domaines en « .ga » ont été enregistrés. Enfin, le prix standard d’un nom de domaine est de 5.000 FCFA par an.

TIC Mag : Le Gabon a lancé en 2013 par l’intermédiaire de l’ANINF une infrastructure nationale à clé publique (PKI) qui sécurise toutes les transactions électroniques du gouvernement. Sur le terrain, comment fonctionne cette PKI ?

ABBO : En effet, dans le cadre du projet ‘‘Autorité de certification nationale’’ du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE), le 23 novembre 2013 nous avons lancé l’Infrastructure de gestion des clés (IGC). Il s’agissait de mettre en place le Tiers de Confiance de l’Etat pour la délivrance des certificats électroniques du Gabon. On y distingue trois PKIs : la PKI technique, la PKI passeport et la PKI nationale.

A ce jour, les différentes PKIs permettent la délivrance des cartes opérateurs pour s’authentifier sur l’infrastructure de production de passeports et l’infrastructure PKI elle-même. Elles permettent également la délivrance des Certificats pour sécuriser la fabrication des passeports ordinaires, ainsi que la délivrance des Certificats SSL DV, VPN et Cachet Serveur pour le compte de l’administration et des particuliers.

TIC Mag : Combien d’administrations utilisent déjà la PKI ?

ABBO : A ce jour, les principaux utilisateurs de ces PKIs sont le ministère de l’Intérieur, qui l’utilise présentement pour l’établissement et la délivrance des passeports et dans un futur proche pour la carte nationale d’identité électronique et l’ANINF pour sécuriser les sites web de l’Administration, notamment le portail de l’Education nationale.

aninf_gabon

TIC Mag : Parlant d’éducation nationale, où en sommes-nous avec le projet e-Education en cours au Gabon ?

ABBO : Aujourd’hui, dans le cadre du programme e-Education, nous comptons huit salles de classe numériques déployées à Libreville, 34 établissements scolaires câblés en réseau Ethernet dont 23 sont fournis en Internet par Vsat et 11 à travers le RAG, un mini Datacenter au ministère de l’Education nationale, huit locaux techniques réhabilités dans les directions académiques provinciales ainsi que 1300 ordinateurs distribués.

Sur le plan applicatif, une plate-forme éducative dénommée ‘‘Portail Educatif’’ a été réalisé. Un progiciel national de gestion de la vie scolaire appelé ‘‘X-gest’’ a également été développé. Il sera déployé dans 74 établissements au cours de l’année 2016.

De plus, nous avons plusieurs projets en cours, notamment la formation de 400 enseignants à la découverte du numérique et au Certificat Internet et Informatique (C2I).

Il y a également un programme de formation massif à l’endroit des jeunes, scolarisés et non-scolarisés, en collaboration avec la Fondation Sylvia BONGO ONDIMBA qui mettra à disposition dans les établissements des salles de formation mixtes, tandis que Microsoft fournira les contenus de formation. Parmi les autres actions en cours il y a la formation sur la culture entrepreneuriale avec l’ONG Junior Achievement Gabon (JA) ; la mise en place du réseau de l’éducation avec HUAWEI ; et la création des Laboratoires technologiques dans les établissements avec Microsoft, ORACLE et CISCO.

Nous projetons également la mise en place de plateformes culturelles et de formation en ligne par le campus numérique (e-Learning), dans l’objectif de rendre accessible par l’internet la culture et l’éducation aux populations.

TIC Mag : Le 30 octobre 2015, en marge du 3ème Sommet Inde-Afrique qui s’est tenu du 26 au 29 octobre 2015 à New Delhi en Inde, l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) a signé un accord préalable à un mémorandum d’entente avec l’Indian Centre for Social Transformation (ICST – comité d’utilité publique). Quel peut être l’apport d’ICST dans la modernisation des services numériques au Gabon ?

ABBO : Comme vous le savez le développement de l’économie numérique au Gabon est une des exigences du projet de société « Gabon Emergent » de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Ali BONGO ONDIMBA. Au début de l’année 2015, ce secteur d’avenir employait plus de 12 000 personnes et contribuait déjà à hauteur de 5% du PIB du pays dans le bilan de l’année 2014.

Ce dynamisme est perceptible à travers de nouveaux services et métiers dans les domaines de la banque, de la finance, des postes et des télécommunications, de la formation et des médias. C’est donc tout naturellement que nous avons pris part, au sein de la délégation gabonaise au 3ème sommet Inde-Afrique afin de nouer des partenariats de développement dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication et bénéficier ainsi de l’expertise technologique des entreprises indiennes.

Nous avons donc signé un accord de partenariat avec la société indienne MU SIGMA, un des leaders mondiaux de l’externalisation des services avancés d’aide à la décision et l’Indian Centre for Social Transformation (ICST), fondation reconnue d’utilité publique œuvrant dans le secteur numérique.

Ces accords se matérialiseront à court terme avec la formation de plusieurs centaines de nos compatriotes et la mise en place d’un dispositif évolué d’administration numérique qui facilitera l’information, l’orientation et l’accès des usagers aux services publics.

Alex Bernard Bongo : “Ces accords se matérialiseront à court terme avec la formation de plusieurs centaines de Gabonais”

TIC Mag : Dans le cadre de la création de contenus et services en ligne, on a suivi il y a quelques temps le challenge 55H Gabon. Quelles sont les autres actions de l’ANINF pour promouvoir et développer les contenus locaux ? 

ABBO : Notre positionnement comme leader dans le développement numérique au Gabon nous contraint naturellement à soutenir les initiatives visant la formation et entrepreneuriat des jeunes dans ce domaine. L’objectif est de guider ces jeunes vers les métiers porteurs d’avenir professionnel ; et les TIC constituent un secteur passionnant, porteur de croissance économique. Actuellement et en collaboration avec nos partenaires au sein du projet Central Africa Backbone (CAB4), nous avons sélectionné 30 jeunes qui vont bénéficier pendant six mois d’une formation pratique dans les métiers de la fibre optique. Nous sommes aussi en partenariat avec des incubateurs, accélérateurs de projets générateurs d’emplois, tel que JA Gabon.

Parmi nos actions, nous citerons le soutien à l’organisation de la première édition du BarCamp Gabon qui a eu lieu le 31 janvier 2015 et de la semaine de l’entreprenariat qui s’est tenue du 16 au 22 novembre 2015. Egalement, du 14 au 18 décembre 2015, nous avons été partie prenante dans l’organisation du premier Salon international de l’économie numérique et de l’innovation au Gabon (SENIG) dont le thème était : « Jeunesse et numérique, levier de développement durable ».

Nous nous sommes également investis pour permettre le développement des échanges et des contenus locaux. (…) Un point d’échange internet nommé ‘‘GAB-IX’’ a été aussi construit. Ce dernier verra dans les prochains jours, l’installation en son sein d’un serveur cache de Google.

Enfin, sous la tutelle du ministère de l’Economie numérique et en partenariat avec la Banque mondiale, nous lancerons dans les mois à venir le premier incubateur gabonais intégralement dédié aux TICs. Je rappelle aussi que nous disposons d’un département Recherche et Développement (R&D) pour accompagner l’innovation technologique au Gabon.

TIC Mag : Aujourd’hui à l’ANINF, combien d’applications gabonaises pour faciliter la vie des populations avez-vous recensé ? 

ABBO : Nous disposons d’un portefeuille de 41 projets prioritaires regroupés au sein d’un Schéma directeur national des systèmes d’information. Certains d’entre eux sont déjà opérationnels et participent à rapprocher l’usager de l’administration. Notamment le logiciel de gestion de la vie scolaire : ‘‘X-gest’’ ; le logiciel de gestion des examens : ‘‘GE’’, offrant la possibilité de s’inscrire en ligne aux examens nationaux ; le logiciel de déclaration et de paiement en ligne des impôts et taxes : ‘‘e-Tax’’ et le logiciel de demande de visa en ligne : ‘‘e-Visa’’.

Aninf 1

TIC Mag : A ce jour, quel est le pourcentage de dématérialisation de procédures administratives au Gabon ?

ABBO : Aujourd’hui, nous avons identifié près de 500 procédures dont 95% ont été dématérialisées dans le cadre du lancement du Centre de l’information de l’administration gabonaise (CIAG).

Un autre projet important dans le cadre de la dématérialisation est la gestion électronique du courrier et des documents (GED). Ce projet est bien avancé et devrait être opérationnel dans moins d’un an. Il se déroule en deux phases : il y a d’abord une phase pilote dont le périmètre est limité à l’ANINF et qui sera ensuite suivie d’une phase de généralisation de la plateforme à l’ensemble de l’administration gabonaise.

TIC Mag : Où en est-on aujourd’hui avec la construction du Backbone national ?

ABBO : Le projet Africa Coast to Europe (ACE) a permis au Gabon de disposer d’un second accès à très haut débit vers l’international et d’une liaison fibre optique sous-marine entre Libreville et Port-Gentil. Ces infrastructures sont en exploitations et ont été transférées à la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN) pour leur valorisation. Une délégation de service public a été signée entre la SPIN et Axione dont les activités d’exploitations ont débuté en janvier 2016.

Alex Bongo

Dans le respect du nouveau modèle de gouvernance des infrastructures numériques construit par l’Etat pour un accès ouvert, la filiale ACE a été créée par la SPIN en octobre 2015 et est aujourd’hui fonctionnel. La première phase du projet sous régional Central Africa Backbone 4 (CAB4) qui va relier Libreville à Franceville avec un prolongement vers la République du Congo, est en cours de réalisation depuis le 8 mai 2015. Il devrait s’achever en octobre 2016 et totalisera 1075 kilomètres de fibre optique. Le constructeur a actuellement ouvert quatre fronts pris en charge par trois équipes distinctes. Il s’agit des liaisons « Owendo – Franceville », « Franceville – Moanda – Bakoumba – Lekoko », « Koula-Moutou – Lastourville » et « Franceville – Bongoville – Lekoni ». Nous comptons à ce jour 755 kilomètres de pose de conduite PEHD, 70% de la distance à couvrir. Toutefois, tenant compte de l’avancée des constructions de centres techniques et du tirage de la fibre optique, nous évaluons l’avancement global du projet à 20%.

La deuxième phase de ce projet portera sur les extensions Nord et Sud, avec prolongement vers le Cameroun et la Guinée équatoriale. Cette phase débutera en juin 2016.

TIC Mag : A ce jour quel est l’état du développement de la fibre optique (nombre de km) au Gabon et quels sont les projets dans ce domaine pour l’année 2016 ?

ABBO : Actuellement, près de 800 Km de fibre optique ont été déployés sur l’ensemble du territoire national via les différents projets (RAG, ACE, FE). A la fin du projet CAB4, 2 000 km de fibre optique auront été déployés.  Pour l’année 2016, nous réaliserons l’extension du Réseau de l’administration gabonaise (RAG) qui consistera à déployer 50 Km de fibre optique supplémentaire pour raccorder les zones Sud et Est de Libreville. Dans le même temps, nous procéderons aux extensions du projet CAB4 pour raccorder les villes d’Oyem et de Lambaréné.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Pastor Ngoua N’Neme : « Les TIC sont au cœur de notre politique au Gabon » [Vidéo]

(TIC Mag) – L’architecture institutionnel mis en place au Gabon pour développer le numérique et les télécommunications est saluée par bon nombre de pays qui n’hésitent pas à se rendre au Gabon pour explorer de près les avantages de l’exemple gabonais. Le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, affirme que son pays a déjà stabilisé l’environnement institutionnel des TIC et Télécoms.  Une organisation institutionnelle d’ailleurs saluée par la Banque mondiale. Pour Michel Rogy, conseiller en politiques des TIC à la représentation gabonaise de la Banque mondiale, le pays a déjà pris un excellent départ dans ce domaine et il reste à présent à consolider les acquis.

Comment cet environnement est-il organisé institutionnel ? Le pays a en effet mis en place au moins quatre institutions pour développer le programme Gabon numérique du PSGE (Plan stratégique Gabon émergent). Il s’agit d’un ministère de l’Economie numérique et de la Poste, d’une Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep), d’une Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) et d’une Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN).

D’après les explications du ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, cette architecture institutionnelle mise en place dans le cadre du Plan Gabon numérique a permis au Gabon de stabiliser l’environnement institutionnel des TIC et Télécoms en assignant notamment aux acteurs publics des missions précises. Brièvement, l’Etat définit les objectifs stratégiques ; la régulation du secteur est assurée par une autorité administrative indépendante qui est l’ARCEP ; une agence (Aninf), maître d’ouvrage délégué de l’Etat, est chargée de la construction des infrastructures numériques et une autre (la SPIN) est chargée de leur gestion.

A chacun son rôle

Dans le détail, explique le ministre, l’Etat est chargée de la mission régalienne. Il définit la norme et la stratégie. L’ANINF, maître d’ouvrage délégué de l’Etat, construit les infrastructures pour le compte de l’Etat. L’Arcep, le régulateur, veille sur le bon fonctionnement du marché : c’est elle le gendarme du marché des télécoms au Gabon. La Spin qui intervient dans un modèle neutre pour les opérateurs, commercialise et gère les infrastructures construits par l’ANINF.  Ces infrastructures construites par l’Etat sont ainsi partagées à l’ensemble des opérateurs télécoms du pays sans discrimination aucune.

Une architecture qui évite des conflits de compétence ou encore des accusations de concurrence déloyale comme on l’observe dans d’autres pays.

« Imaginez qu’un opérateur ait la propriété d’un câble sous-marin. Rien ne garantit que cet opérateur ne va pas d’abord privilégier ses propres besoins. Le modèle qu’on a créé avec la Société de patrimoine des infrastructures numériques est un modèle qui consiste à faire en sorte qu’une fois une infrastructure construite, sa gestion est rétrocédée à la SPIN. Nous l’avons fait pour le câble sous-marin ACE et le backbone en cours de construction dans le cadre du projet CAB4. Pour ces infrastructures, il y a une convention de rétrocession qui a été signée entre l’ANINF et la SPIN. La SPIN va donc pouvoir vendre les capacités à tous les opérateurs sans aucun parti pris et selon les besoins. C’est le modèle économique que nous avons choisi », explique le ministre.

S’il reconnaît qu’aucun modèle n’est parfait, le ministre Pastor Ngoua N’Neme affirme que celui appliqué au Gabon est d’une parfaite lisibilité et prémunit contre toute forme de conflits de compétence et de tentations hégémoniques. Il explique que cet agencement institutionnel est “porteur de stabilité et de prévisibilité, d’où sa réelle attractivité”. Les opérateurs télécoms peuvent ainsi réaliser leurs projets sans crainte de compétition déloyale et sans implication directe de l’Etat qui n’a plus besoin de leur dire ce qu’il y a à faire ou ce qui est bon pour eux hormis le respect de la loi. “Nous invitons les entreprises à venir investir au Gabon.  Ce cadre attractif va être renforcé par l’adoption de dispositions favorisant le partenariat public- privé dans le cadre de la loi PPP (Partenariat Public-Privé, ndlr)”, promet le ministre.

Nouvelle loi télécoms

Aussi, le Gabon est entrain de réformer sa loi sur les communications électroniques. Après près de quinze ans sans mise à jour, le Gabon a confié au mois de juin 2016 la refonte de son cadre légal des télécommunications au cabinet international Bird & Bird, qui sera chargé de conduire cette réforme. Michel Rogy, le conseiller en politiques des TIC à la représentation gabonaise de la Banque mondiale, indique que dans le cadre des réformes, ce qui est conseillé généralement c’est de tirer parti de l’expérience internationale des pays qui ont déjà derrière eux la révolution du haut débit et d’appliquer les principes de neutralité technologique, de convergence des technologies, de limiter les licences individuelles uniquement en ce qui concerne les ressources rares et d’avoir une politique d’autorisation générale pour faciliter l’investissement du maximum des acteurs sur le marché. Des propositions qui seront sans doute pris en compte par le cabinet Bird & Bird.