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Gabon : retour en images sur le SENIG 2016, le salon du numérique

(TIC Mag) – Des invités spéciaux comme Maximiliano Martin Meko Abeme, ministre des Postes et Télécommunications de la Guinée équatoriale ou encore le Dr Hamadoun I. Touré, ancien SG de l’Union internationale des télécommunications et actuel directeur exécutif de l’alliance Smart Africa, ont participé à la deuxième édition du Salon international de l’Economie numérique et de l’Innovation du Gabon (SENIG 2016) s’est tenu du 25 au 28 juillet 2016 à l’hôtel Boulevard à Libreville.

Rencontre qui a également vu la participation de Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général du cabinet ICT Media STRATEGIES, qui a entretenu les participants sur les contraintes du e-commerce en Afrique.

Beaugas SENIG 2016

TIC Mag présente quelques images de ce salon qui a connu deux journées d’ateliers de formation et deux journées de conférences et débats sur les problématiques aussi diverses que l’e-agriculture, l’e-commerce, l’e-santé ou encore les services financiers mobiles.

Crédit photos : TIC Mag et INPTIC

L’AAFPIL, une association engagée dans la protection des données personnelles en Afrique

(TIC Mag) – Les technologies avancent chaque jour à une vitesse fulgurante. Les méthodes et stratégies pour usurper les données personnelles des utilisateurs du web ou de l’Internet. En Afrique, des professionnels de l’informatique s’organisent progressivement pour limiter les dégâts. Les dernières tendances des attaques informatiques font état du piratage ou de la prise de contrôle par des hackers des objets connectés. Le dernier en date étant le piratage des caméras de surveillance.

En juin 2016, l’entreprise de sécurité informatique Sucuri Security a découvert que 25.000 caméras de surveillance, éparpillées dans le monde, auraient servi à mener des attaques informatiques de type DDoS (Distributed Denial of Service). Attaques communément appelées attaques « par déni de service » dont le but est de rendre un site internet inaccessible en saturant de requêtes le serveur qui l’héberge.

D’après cette entreprise, les caméras de surveillance qui servent à filmer et enregistrer des images qui sont par la suite transmises à leur propriétaire peuvent servir à toute autre chose, toutes des caméras, bien qu’étant de marques différentes, fonctionnent avec le système BusyBox dont une faille a été découverte en mars 2016.

André Augand et Claude Ihavi

Mon action est d’assurer l’information, l’accompagnement du plus grand nombre à l’utilisation pratique, avancée et sécuritaire du numérique ainsi que l’accès et le respect des droits Internet dans une logique de protection des données à caractère personnel et de la vie privée.André Jacques Augand

Objectifs de l’Aafpil

Chaque pays africain s’organise donc pour se protéger comme il peut. Les Africains aussi. L’Association africaine et francophone des professionnels de l’informatique et libertés (Aafpil) veut les accompagner. Au moment où la surveillance prend de plus en plus d’importance dans les orientations stratégiques des pays en voie de développement, explique André Jacques Augand, le président de l’Aafpil (photo à droite avec Claude Ahavi, le vice-président de l’Aafpil en charge de la Formation et des RH, ndlr), il est important que les Africains ne se laissent pas distraire par les dangers de l’informatique. Car, à son avis, « l’informatique représente pour l’Afrique l’opportunité de croissance la plus rapide, la plus réductrice des inégalités culturelles et de l’accès à la formation ».

Ainsi, l’association se donne pour objectif de sensibiliser le public et de permettre aux individus, aux organisations de la société civile, aux médias et aux professionnels de la protection des données personnelles de développer une meilleure compréhension et une analyse commune des enjeux relatifs à la vie privée et ainsi, renforcer leur capacité d’action ; de favoriser la concertation avec les entreprises et les pouvoirs publics relative à l’ensemble des questions posées par la protection des données à caractère personnel et de la vie privée ; d’assurer une veille (technique, juridique, managériale, …) sur les enjeux relatifs à la protection des données à caractère personnel et de la vie privée et de la mettre à disposition de ses membres, voire du public ou encore d’informer et de sensibiliser toute personne physique ou morale sur l’existence, de la protection des données à caractère personnel et de la vie privée par l’organisation des colloques et des séminaires.

L’AAFPIL est une association ouverte aux personnes physiques, aux professions libérales et aux personnes morales intéressées par la protection des données personnelles ayant une diversité de profil tels que des juristes d’entreprise et avocats, des spécialistes de la gestion des ressources humaines, des informaticiens, des professionnels du marketing et du commerce électronique, des universitaires et étudiants, des responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), des qualiticiens et autres consultants divers.

Numérique : Pastor Ngoua N’Neme présente les acquis et défis du Gabon au SENIG 2016

(TIC Mag) – La deuxième édition du Salon international de l’Economie numérique et de l’Innovation du Gabon (SENIG 2016) s’est tenu du 25 au 28 juillet 2016 à l’hôtel Boulevard à Libreville. Une occasion pour les invités spéciaux comme Maximiliano Martin Meko Abeme, ministre des Postes et Télécommunications de la Guinée équatoriale et le Dr Hamadoun I. Touré, ancien SG de l’Union internationale des télécommunications et actuel directeur exécutif de l’alliance Smart Africa, de présenter les enjeux du numérique « accélérateur de la croissance et de l’innovation » en Afrique, thème du salon.

Si plusieurs experts ont abordé au cours de ce salon des thématiques aussi diverses que l’e-agriculture, l’e-commerce, l’e-santé ou encore les services financiers mobiles, le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, a profité de la tribune du SENIG pour présenter les acquis et défis du Gabon en matière du numérique.

D’abord, il a rappelé que le président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui a d’ailleurs reçu en 2015 une distinction de l’UIT pour son engagement dans l’essor du numérique, considère les TIC comme un levier important de croissance et de transformation sociale. Cette importance, explique le ministre, s’est traduite par la définition du plan sectoriel Gabon numérique, composante du Plan stratégique Gabon émergent. « Le plan Gabon numérique définit l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs que le président de la République s’est fixé, à savoir : faire du Gabon un pôle régional de services numériques à valeur ajoutée ; connecter l’ensemble des Gabonais, aussi bien les personnes physiques que morales afin qu’elles bénéficient de ces technologies pour travailler efficacement, reformer, créer des richesses, échanger, apprendre, se soigner, se divertir, etc. », a déclaré le ministre.

Acquis du numérique

Concrètement sur le terrain, expose le ministre, le Gabon a adhéré au câble sous-marin ACE qui a permis de multiplier par huit sa connectivité internationale afin de faciliter les échanges de toute nature ente le Gabon et le monde grâce à la rapidité des communications et à la baisse des coûts de communication téléphonique et de l’Internet. Par ailleurs, le pays dispose d’un réseau national de fibre optique appelé Backbone national gabonais avec à son actif déjà 146 km de fibre optique installés entre Libreville et Port-Gentil.

Beaugas-Orain DJOYUM, DG du cabinet ICT Media STRATEGIES, invité du 20h de Kanal 7 du 27 juillet pour parler du SENIG 2016

Plus encore, le Gabon a intégré le projet sous-régional Central African Backbone dont le but est d’interconnecter l’ensemble des pays de la sous-région. La première phase allant de Libreville à la frontière avec le Congo, d’un linéaire 1 100 Km est en phase de finalisation, indique le ministre. La deuxième phase, d’une longueur de 600 Km, reliera la ville de Booué à la frontière Nord en interconnexion avec le Cameroun et la Guinée équatoriale.

Autre acquis du Gabon en la matière, le point d’échange Internet national est devenu point d’échange sous-régional. Cette infrastructure a permis une relocalisation du trafic national et sous-régional ce qui a entraîné, d’après le ministre, une baisse des coûts de communication téléphonique et de l’Internet.

A l’actif du Gabon également, la mise en place des applications comme l’e-taxe et l’e-visa qui sont déjà opérationnelles et permettent respectivement de faciliter le payement des taxes et du visa.

Encore des défis à relever…

Au rang des chantiers du Gabon dans le secteur du numérique, Pastor Ngoua N’Neme évoque des projets qui sont en cours d’implémentation comme les projets e-Santé, e-Education, le projet de mise en place des réseaux d’incubateurs d’entreprises du numérique pour favoriser l’entreprenariat jeunes ou encore le projet d’extension du service universel des télécommunications dans l’ensemble des localités du pays. Ce dernier programme qui vise à offrir les services de téléphonie mobile et de l’Internet dans près de 1000 villages (15% de la population non couverte) a d’ailleurs été lancé il y a quelques jours par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Mais, le chantier reste encore immense, reconnaît le ministre de l’Economie numérique et de la Poste. « Beaucoup reste encore à faire pour connecter l’ensemble des Gabonais, créer des contenus locaux et faire face à la révolution de l’Internet des objets. C’est le challenge que nous devons réussir dans les prochaines années avec son Excellence, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, pour faire basculer définitivement le Gabon dans la société numérique », affirme Pastor Ngoua N’Neme.

Au terme du salon qui s’est clôturé le 28 juillet 2016 par Flavien Nzengui Nzoundou, 3ème Vice-Premier ministre, ministre de la Formation professionnelle et de l’Insertion des jeunes, représentant du PM, Daniel Ona ONDO, celui-ci a promis que le gouvernement va résolument s’engager à ce que toutes les recommandations des experts et participants soient misent en œuvre.

Léon Juste Ibombo : « Nous travaillons pour améliorer la qualité des services télécoms au Congo » [VIDEO]

(TIC Mag) – Le ministre des Postes et Télécommunications du Congo Brazza explique à TIC Mag les défis du secteur postal et télécoms dans son pays et en Afrique centrale. Occasion de revenir également sur la question des tarifs d’itinérance en Afrique centrale, sur la mise en place de la fibre optique au Congo, sur la réforme en cours de la loi télécoms.

Extraits :

« La poste restera toujours la poste, même s’il y a une percée du numérique »

« Pas de société d’information sans infrastructures nécessaires »

« Il reste 10 km de fibre optique pour raccorder le Congo au Gabon… plusieurs entreprises sont déjà raccordées à la fibre optique »

Yannick TABANON : « Atos veut être le partenaire technologique du Cameroun » [VIDEO]

(TIC Mag) – Le Vice-président d’ATOS, en charge du Développement et des Ventes en Afrique et au Moyen Orient, indique que son entreprise veut aider le Cameroun à mettre en place un technopôle.

« Si Atos est venu aujourd’hui au Cameroun c’est pour travailler et s’inscrire dans cette démarche-là ensemble. La volonté d’Atos est de s’engager en tant que partenaire technologique pour mettre en place un technopôle au Cameroun. Ce qui permettra au Cameroun de gagner en compétitivité, en matière de création d’emplois et en visibilité. En plus, Atos propose le transfert des compétences qui permettra aux Camerounais de s’approprier ces sujets et d’être capable d’être autonome, de rayonner et faire du Cameroun la perle de la région », explique Yannick TABANON.

Yannick TABANON : « Pour la mise en place d’un technopôle, il y a des fondamentaux à respecter »

(TIC Mag) – Le Vice-président d’ATOS, en charge du Développement et des Ventes en Afrique et au Moyen Orient, indique que son entreprise veut aider le Cameroun à mettre en place un technopôle.

TIC Mag : De nombreux pays africains installent ou annoncent la création des technopôles avec des fortunes diverses. Quels sont les préalables pour qu’un technopôle réussisse ?

Yannick TABANON : Pour la mise en place d’un technopôle, d’une smart nation, il y a des fondamentaux à respecter. Il faut premièrement que le gouvernement s’engage dans cette démarche-là. Deuxièmement, il faut que les briques essentielles telles que l’énergie et l’éducation soient en place pour accueillir le technopôle. Il faut que des axes de formation soient mis en place pour pouvoir accueillir les entreprises qui vont s’intégrer dans cette démarche-là. Quand on travaille dans cette démarche, le technopôle va pouvoir offrir des services et il faut que ces services soient orientés pour les entreprises locales. Donc, vous allez avoir un écosystème qui va se mettre en place et qui permettra à chacun d’y travailler aisément et d’y retrouver les dernières technologies et devenir compétitif pour le marché local, régional et international.

TIC Mag : Quel est l’avantage pour les pays africains de mettre en place ces technopôles ?

Y.T. : Je dirais qu’en mettant en place ces technopôles, cela permet aux pays de rayonner dans la région. Quand on regarde l’Afrique centrale et la position du Cameroun, ce serait pour le Cameroun un moyen de proposer de nouveaux services et de rayonner dans la sous-région, en Afrique et même dans le monde.

TIC Mag : Vous pensez que le Cameroun a la possibilité de le faire ?

Y.T. : Si Atos est venu aujourd’hui au Cameroun c’est pour travailler et s’inscrire dans cette démarche-là ensemble. La volonté d’Atos est de s’engager en tant que partenaire technologique pour mettre en place un technopôle au Cameroun. Ce qui permettra au Cameroun de gagner en compétitivité, en matière de création d’emplois et en visibilité. En plus, Atos propose le transfert des compétences qui permettra aux Camerounais de s’approprier ces sujets et d’être capable d’être autonome de rayonner et faire du Cameroun la perle de la région.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

 Andrés Ondo Nze : « Les services postaux fonctionnent à merveille conjointement avec les TIC »

(TIC Mag) – Le directeur général de la Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL), Andrés Ondo Nze, présente à TIC Mag les défis du secteur postal face à la percée des TIC et Télécommunications.

TIC Mag : Dans votre pays, comment évaluez-vous les pertes du secteur postal occasionnées la percée qu’on observe aujourd’hui avec l’utilisation des TIC ?

Andrés Ondo Nze : Merci de m’avoir accordé cet entretien. Comme vous le savez, les populations sont aujourd’hui accros aux courriers électroniques plutôt qu’au courrier postal. Les jeunes, vous l’imaginez bien, n’écrivent plus des lettres à leurs ami(e)s ou à leurs parents. Ils utilisent à présent leur smartphone pour écrire leur message ou leur mail. Pour nous réajuster à ce nouvel environnement, nous sommes en train de préparer une réglementation du secteur postal. Nous travaillons également à faire de la publicité. Avec les TIC, vous ne pouvez pas transporter les colis postaux comme un passeport ou encore des paquets spéciaux et des produits achetés loin de votre lieu de résidence. Le courrier traditionnel reste le meilleur moyen d’acheminer ces colis. En réalité, les services postaux peuvent fonctionner à merveille conjointement avec les TIC. Les deux secteurs sont importants et doivent travailler ensemble pour avoir un service de qualité.

TIC Mag : Comment ces nouvelles technologies aident à l’amélioration de la qualité de service dans le secteur postal en Guinée équatoriale ?

AON : Les nouvelles technologies peuvent apporter un appui spécial au secteur postal. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est en train de tirer avantage des NTIC pour booster son secteur postal. Aussi, les sociétés comme Money Express ou Small World en profitent également en proposant des services innovants de transfert d’argent. Nous travaillons également avec l’Union postale universelle pour moderniser nos activités postales avec l’aide des TIC. L’UPU a déjà mis des financements pour la mise en place d’un système à la GECOTEL permettant le suivi en temps réel du cheminement des colis postaux. Ce sont quelques exemples de l’apport que peuvent avoir les TIC dans le secteur postal.

TIC Mag : Comment ce secteur postal se porte-t-il aujourd’hui en Guinée équatoriale ?

AON : Le gouvernement équato-guinéen accorde une place importante au secteur postal. Ce secteur était par le passé placé sous la tutelle du ministère en charge des Postes et des Nouvelles technologies. Mais récemment, le gouvernement a pensé à créer un ministère des Transports et des Postes. Ce qui traduit l’importance spéciale que le gouvernement accorde au secteur postal. C’est pour cela que nous assistons à cette session ordinaire de l’Union panafricaine des Postes (UPAP) à Yaoundé au Cameroun. Une délégation de la Guinée équatoriale est conduite par le ministère des Postes et des Transports. La Guinée équatoriale des Postes et des Télécommunications (GECOTEL) est donc présente ici comme opérateur national en charge des Postes. Nous avons également dans notre délégation un expert du secteur postal. Le gouvernement souhaite donc que ce secteur occupe une place spéciale dans le développement du pays.

TIC Mag : Combien d’opérateurs postaux dénombre-t-on aujourd’hui dans votre pays ?

AON : Plusieurs opérateurs postaux exercent en Guinée équatoriale. Mais, nous sommes en train de réglementer le secteur. Lorsqu’il y aura une loi et des textes qui réglementent clairement ce secteur, nous aurons une idée plus claire du nombre des opérateurs légalement constitués. Pour le moment donc, nous attendons la loi qui fixera chacun sur ses droits et obligations.

TIC Mag : Le transfert d’argent dans votre pays est contrôlé par quel département ministériel ? Celui en charge des Postes ou celui en charge des Finances ?

AON : En principe, nous avons des normes qui ne sont pas encore des lois. Nous travaillons avec les normes du ministère des Transports et des Postes. Pas avec les normes du ministère de l’Economie et des Finances.

TIC Mag : De manière globale, comment percevez-vous les défis pour l’amélioration des services postaux en Afrique ?

AON : C’est la raison pour laquelle nous sommes à Yaoundé pour la 9e session ordinaire de l’UPAP. Nous devons examiner comment appuyer ce secteur, comment résoudre cette question importante de l’amélioration de la qualité des services postaux avec la percée des TIC. Nous ne devons pas laisser tomber le courrier traditionnel. C’est d’ailleurs important pour préserver la qualité de langue et de l’écriture. Nous travaillons tous à l’UPAP pour examiner les voies et moyens d’amélioration de la qualité de service.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

Côte d’Ivoire : le 4ème opérateur ayant la 4G sera connu dans les prochains jours, d’après Bruno Koné

(TIC Mag) – Le quatrième opérateur détenteur de la licence 4G sera connu dans les prochains jours, confie Bruno Koné, le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, dans un entretien exclusif accordé à TIC Mag le 22 juillet 2016.

Le secteur ivoirien de la téléphonie mobile aujourd’hui selon Bruno Koné permet un bon fonctionnement. Ce bon fonctionnement se fait avec trois opérateurs majeurs MTN CI, Orange CI et Moov CI. Les licences des « petits » opérateurs Comium (Koz), GreenN, Warid et Café mobile avaient été retirées par le régulateur télécoms l’ARTCI en avril 2016. Ceci après plusieurs mises en garde du ministère qui leur avait même suggéré une fusion pour créer une compagnie « plus forte ». La raison principale du retrait de leur licence étant le non-respect de leurs cahiers de charges et le manquement au paiement de leurs créances s’élevant à plus de 80 milliards de francs Cfa.

Et quid de GreenN, la filiale du groupe libyen des postes et des technologies de l’information et de la communication (LPTIC), qui avait sollicité la licence 4G ? La réponse du ministre peut laisser imaginer l’issue : « Nous aurons quatre opérateurs majeurs en Côte d’Ivoire. Ce quatrième opérateur a été choisi au terme d’un appel à candidatures auquel trois groupes ont participé. Dans les prochains jours, sinon dans les prochaines semaines, vous saurez qui a été retenu », explique le ministre de l’Economie numérique et de la Poste.

Bruno Koné, par ailleurs porte-parole du gouvernement ivoirien, soutient que le paysage des télécoms dans son pays est désormais « classique et permet au secteur de fonctionner de manière efficace. Auparavant, nous avions neuf opérateurs de téléphonie. Deux dans le secteur de la téléphonie mobile fixe et sept dans le mobile. C’était excessif, inopérant, inefficace. Il fallait prendre des mesures fortes et nous y sommes allés ».

L’intégralité de l’interview vidéo de Bruno Koné réalisée par Beaugas-Orain Djoyum, le directeur de publication de TIC Mag, sera publiée cette semaine sur TIC Mag. Il y évoque les défis du secteur ivoirien des Postes et Télécommunications.

Gabon : pourquoi Jean Norbert Diramba claque la porte de la SPIN

(TIC Mag) – Le directeur général de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN), Jean Norbert Diramba, aurait claqué la porte à cause des contrôles, des questions des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, les différentes critiques du récent conseil d’administration de la société et de son salaire qu’il jugeait bas. Ce sont là quelques raisons du départ de Jean Norbert Diramba rapportées par le site d’informations Afric Telegraph.

L’on apprend également de ce site web que Jean Norbert Diramba gagnait pourtant 07 millions de francs Cfa.

Durant son mandat, le DG se serait également illustré par des dépenses non justifiées. Le dernier conseil d’administration de la société se serait étonné de la dépense de plus 70% du budget de fonctionnement en quelques mois, rapporte le portail d’informations.

Plus encore, des retraits d’espèce de plusieurs dizaines de millions de F.Cfa du compte BGFI seraient non-justifiés. Ce qui fait croire au portail d’informations que le DG craignait les résultats de l’audit financier qui a été commandé à un cabinet d’experts afin de contrôler l’ensemble des dépenses.

Dans un entretien accordé à Beaugas-Orain DJOYUM en 2015 à Libreville, Jean Norbert Diramba expliquait que la SPIN est une jeune entreprise créée en juin 2012 avec pour mission d’exploiter, de maintenir et de commercialiser les infrastructures numériques mises à sa disposition par l’État, afin de réduire la fracture numérique en République gabonaise.

« En juin 2014, la SPIN a reçu de l’État deux infrastructures de grande valeur à savoir le point d’atterrissement du Câble fibre optique ACE et le Câble fibre optique sous-marin qui relie Libreville à Port-Gentil. Pour atteindre rapidement ses objectifs, nous avons fait appel à un opérateur d’infrastructures (le français Axione, ndlr) ayant une expérience avérée dans le domaine. Le choix de ce modèle nous permet de concilier deux objectifs majeurs : la rentabilité de l’investissement et la réduction de la fracture numérique », expliquait-il alors.

Gabon : Ali Bongo évalue le déploiement du Service universel des télécoms

(TIC Mag) – Dans le cadre de sa tournée républicaine, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a visité le 21 juillet 2016 des villages de la province de l’Ogooué-Ivindo. Notamment, les villages Andock, Makebe-Bakwaka, Ovan, Booué, Mokeko et Ekobakoba. Dans ce dernier village, le président gabonais a visité le site pilote d’expérimentation du projet de déploiement du service universel des télécommunications.

Ici, Ali Bongo, qu’accompagnaient le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, le président du conseil de régulation de l’Arcep, Lin Mombo et le directeur général de Gabon Telecom, Abderrahim Koumaa, a salué l’avancée des travaux qui, à terme, permettront aux populations locales d’accéder aux communications électroniques, notamment aux services Internet et aux services de téléphonie mobile.

Le projet du service universel des télécommunications avait été présenté le 07 juillet 2016 au ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’Neme, par Serge Essongue, le secrétaire exécutif de l’Arcep.

D’après le chronogramme, le premier site de déploiement du SUT est prévu dans l’Ogoué Ivindo et permettra aux habitants de la zone de Lekoba de disposer des services de téléphonie et de l’Internet.

D’après le ministre qui s’exprime sur son compte Facebook, 25% du territoire gabonais est couvert en téléphonie mobile par des réseaux de 2ème, 3ème et 4ème génération. Ce SUT va donc, à terme, permettre de couvrir l’ensemble des zones blanches du pays.

En termes de valeur ajoutée, la mise en place de ce projet devrait assurer une couverture maximale du territoire gabonais de manière à offrir une meilleure qualité réseau ainsi qu’un accès fiable aux services Internet.

Cameroun : Infrastructure de clé publique, pourquoi ça coince ?

Depuis bientôt vingt ans, l’infrastructure de clé publique (PKI) traîne la patte.

Il y a une quinzaine d’années, un opérateur économique convia le public dans un grand hôtel de la ville, à la présentation d’une technologie révolutionnaire, la signature électronique ; Bien sûr, ce promoteur pensait investir dans un secteur innovant et évidemment rentable, mais patatras, l’expérience fit long feu.

Une dizaine d’années plus tard, nous avons appris par les médias qu’un séminaire sur la certification électronique à l’intention des hauts responsables de l’administration s’était tenu à Yaoundé.

Dans la même mouvance, une loi sur la communication électronique était promulguée, de même sur la cyber sécurité, et des décrets étaient pris sur la certification électronique et le commerce électronique.

Malgré tous ces événements, le secteur tarde à bouger, même si à notre grande inquiétude, nous apprenons que des projets dans les secteurs stratégiques comme les impôts ou les marchés publics avec un module important voire déterminant de certification électronique, sont lancés.

La raison de ce sur place est simple : l’infrastructure de clé publique, Public Key  Infrastructure pour les puristes, est une révolution ; Il s’agit d’un passage de témoin, de l’Etat au secteur privé. L’Etat qui aujourd’hui certifie les documents doit céder ce pouvoir à la société civile, au secteur privé.

Concrètement, les Maires, Sous-préfets, Préfets, Gouverneurs et autres commissaires de police, doivent céder leurs pouvoirs de certification au secteur privé. Evidemment pour celui qui connaît un tant soit peu notre société, cette cession n’est pas et ne sera pas une ballade de santé. La bagarre avec les représentants du pouvoir exécutif, parce qu’il y aura de la résistance, s’annonce corsée et ce n’est  pas demain la veille.

En dehors de la cession qui s’annonce orageuse des prérogatives de  l’Etat au secteur privé, les choses ne sont pas bien claires : La certification électronique s’applique sur les documents électroniques, mais c’est quoi un document électronique ? Là, motus et bouche cousue, aucun texte ne définit le document électronique, le seul fait de penser que ma carte d’identité nationale est un document numérique, est pour moi sujet à une grande préoccupation. Un arsenal juridique doit encadrer les activités de numérisation. Les textes en vigueur au Cameroun aujourd’hui, offrent un encadrement insuffisant.

Dans le même ordre d’idée, l’infrastructure de clé publique a deux composantes : la composante technique, les logiciels de cryptographie, et la composante organisationnelle, les  tiers- confiances.

Pour le contexte camerounais, la composante organisationnelle est celle qui pose vraiment problème  en raison de sa dimension sociale.

Question simple : Chez nous, un sujet A peut-il facilement faire confiance à un sujet B ? Dans le cas d’espèce, deux sujets A et B peuvent-ils faire confiance à un sujet C ? Les réponses à ces questions dans notre environnement coulent de source.

Dans notre milieu où les dysfonctionnements tendent à être la règle générale, comment instituer la confiance ? Dans les récentes affaires de cybercriminalité, il est apparu que les veilleurs de nuit, ces messieurs qui ont des salaires inférieurs à cinquante mille francs CFA, font partie du périmètre de confiance de sécurisation des guichets de retrait automatique, ce qui est un risque important.

Le logiciel de cryptographie peut être hyper performant mais son déploiement dans un milieu social conditionne ses performances. La question demeure, comment faire confiance à un tiers dans un milieu où la confiance n’est pas la chose la mieux partagée ?

Nous sommes toujours surpris de constater que les acteurs de la certification électronique au Cameroun, aient foncé tête basse sur les logiciels de cryptographie que l’on se procure facilement ; Même mes étudiants les développent comme travail pratique. Le problème à résoudre est celui de la confiance car, comme le disent souvent ces acteurs,  l’adage, ce qui a marché ailleurs va marcher chez nous, pour une fois n’est pas vrai. Malgré tous les logiciels, les experts et autres gros projets, rien ne bouge. Diagnostic, la confiance est le ventre mou de l’infrastructure de clé publique au Cameroun. Comment instaurer la confiance dans l’infrastructure de clé publique au Cameroun ?

Voilà tout un programme dans lequel devront s’investir les acteurs de la certification numérique au Cameroun.

Sous nos cieux, la certification numérique n’est plus seulement l’affaire des ingénieurs des TIC ; La maîtrise de ce secteur passe par l’analyse et la scénarisation des pratiques professionnelles dans tous les secteurs de la vie de la Nation. Pour ces missions, de nouveaux professionnels sont nécessaires ; Il s’agit de macro-développeurs capables de formaliser les domaines dans lesquels ils ont une expertise avérée. Tous les secteurs d’activités doivent être formalisés dans la recherche de la solution de confiance, de même devront être soigneusement analysés les différents scénarios de transfert  des prérogatives de l’Etat au secteur privé en matière de certification de document.

Avant ces préalables, s’aventurer dans le secteur de la certification électronique au Cameroun risque d’être un exercice périlleux aux conséquences inattendues.

Par  Hermann NJIPGANG, Expert consultant en systèmes d’information documentaire

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Ade Ayeyemi (Ecobank) : «Nous n’allons pas seulement allouer des crédits aux acteurs du digital… »

(TIC Mag) – Le Nigérian Ade Ayeyemi, directeur général du groupe Ecobank, explique comment la banque qu’il dirige soutien les jeunes innovateurs africains du numérique. Pour lui, au-delà des crédits apportés à ces jeunes entrepreneurs, les banques et institutions devraient aider à organiser les acteurs du numérique afin qu’ils travaillent ensemble.

TIC Mag : Comment le groupe Ecobank soutient-il les entrepreneurs africains du numérique ?

Ade Ayeyemi : Nous donnons la possibilité aux jeunes entrepreneurs du continent de transformer leurs idées, de réaliser leur vision en utilisant les services financiers pour les concrétiser. Ce sont quelques actions que nous menons. Que cela soit dans le domaine du digital ou dans les autres secteurs de l’économie, nous avons l’intention de continuer de soutenir les jeunes entrepreneurs africains afin qu’ils réalisent leurs rêvent. Plus spécifiquement dans le digital, parce que c’est quelque chose que nous consommons tous les jours. Ainsi donc, il sera toujours important d’allouer des ressources, de l’argent, du temps à ces jeunes que nous encourageons. Nous encourageons également tous les acteurs du numérique et les gouvernements afin de nous assurer que les plateformes digitales dans nos pays continuent de conduire le changement.

TIC Mag : Pourrait-on s’attendre à plus de financements et de crédits de votre banque aux porteurs des projets numériques de l’Afrique ?

AE : Nous n’allons pas seulement allouer des crédits pour rendre tout cela possible. Mais, nous voulons également leur permettre d’avoir accès aux marchés, permettre aux populations de consommer leurs produits, leur permettre d’entrer en contact avec les autres acteurs africains du numérique afin qu’ils puissent travailler ensemble pour créer de la valeur et développer le marché dans lequel ils entreprennent. Agissant seuls, sans être ensemble, ils ne peuvent pas créer un marché. Ils parviendront quand ils seront ensemble. Ils ont besoin de trouver un moyen de travailler ensemble. Nous qui travaillons dans les banques, dans les institutions ou autres agences, avons la responsabilité de réunir ces acteurs du numérique afin qu’ils travaillent ensemble. Quand on parle de révolution digitale, il ne s’agit pas simplement des personnes qui utilisent les téléphones portables avec l’Internet. Nous avons besoin de connecter cela avec la valeur créée dans notre économie.  Si vous avez par exemple un champ agricole, les récoltes doivent être acheminées au marché. Mais, le marché peut également exister dans des localités éloignées de votre ville, de votre pays et de votre continent. Donc, il est toujours important de travailler ainsi pour la transformation digitale.

TIC Mag : Quels sont les conseils que vous donnez aux institutions comme les vôtres et aux Etats pour soutenir les jeunes qui entreprennent dans le numérique ?

AE : Nous devons soutenir au maximum les jeunes africains afin qu’ils aient les possibilités et les opportunités de résoudre les problèmes de leur pays et de leur communauté à travers le digital. Nous avons déjà des solutions. Mais, si vous allez à une compétition olympique, vous allez concourir avec les meilleurs du monde.  La question est de savoir qu’est-ce qu’il nous faut pour gagner. Et gagner signifie d’être capable de donner aux jeunes africains la possibilité de réaliser leurs rêves. Ce n’est pas assez de parler de cela simplement de ces rêves dans le futur. Il est important de rendre ce futur possible maintenant, afin que ces compétences qui proviennent de nos universités et de nos écoles secondaires aient des outils pour réaliser leurs rêves selon leur chronogramme.

Ade AYEYEMI (6)

Premièrement, il faut rêver grand. Deuxièmement, il faut avoir l’ambition de réaliser son rêve. L’on ne doit pas simplement dire que les innovations que nous voyons en Afrique sont des innovations qui sont possible simplement au Kenya, au Rwanda, en Afrique du Sud. Non ! Toutes ces innovations peuvent être possible ici au Cameroun et partout ailleurs.Ade AYEYEMI

TIC Mag : Quels sont d’après-vous les secteurs en Afrique qui se sont développés grâce à l’utilisation des TIC ?

AE : Si vous allez par exemple au Kenya, vous allez voir le m-Pesa (service local de paiement mobile, ndlr) qui est utilisé comme principal moyen de transfert d’argent. Un service démontré comme étant le meilleur en Afrique et même dans le monde. Si vous allez au Rwanda, vous trouverez des réfugiés dans des camps être payés par mobile money. Il n’est donc pas question des innovations que l’on voit simplement à la télévision, mais également des innovations perceptibles sur le terrain en Afrique. Mais, ce n’est pas suffisant ! Nous avons besoin de créer plus d’innovations et de les rendre accessibles dans le plus grand nombre de localités.

TIC Mag : Et que faire pour davantage lever des obstacles à la création d’innovations pour les communautés d’Afrique ?

AE : Premièrement, il faut rêver grand. Deuxièmement, il faut avoir l’ambition de réaliser son rêve. L’on ne doit pas simplement dire que les innovations que nous voyons en Afrique sont des innovations qui sont possible simplement au Kenya, au Rwanda, en Afrique du Sud. Non ! Toutes ces innovations peuvent être possible ici au Cameroun et partout ailleurs.

TIC Mag : Quels sont d’après vous les défis de l’économie numérique aujourd’hui en Afrique ?

AE : Pour que l’économie numérique décolle chez nous, il nous faut rendre ses acteurs libres. Les rendre libres pour faciliter les coûts de réalisation des affaires. Nous devons également accueillir d’autres acteurs plus expérimentés dans nos marchés. Il faut se mettre en tête qu’à la fin de la journée, si nous comptons uniquement sur Camtel par exemple pour l’offre des services de communications électroniques, nous serons toujours où nous voulons. Mais, en permettant à d’autres opérateurs de télécommunications de s’installer, d’investir et de participer à ce marché, les résultats et les retombées peuvent aller au-delà de notre imagination. C’est ce que nous devons faire dans le monde du digital.

TIC Mag : Quels sont les ambitions d’Ecobank pour le Cameroun ?

AE : Je dirige une banque. Une banque présente dans 36 pays dans le continent. Une banque présente au Cameroun depuis très longtemps. Ce qu’on verra dans les jours à venir c’est un engagement continu avec les acteurs économiques locaux, les banques, les établissements de microfinance, les PME et les particuliers. C’est notre intention. Au vu des potentialités du Cameroun, nous voulons trouver le moyen de doubler nos affaires dans ce pays et de montrer notre succès aux autres acteurs du secteur. Pour moi, je parle comme une banque, je sais qu’il y a de bonnes affaires au Cameroun, parce qu’il y a des clients, il y a des entrepreneurs, il y a des gens qui veulent investir et en tant que banque, nous voulons les accompagner.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Dr Cissé Kane : « Les TIC et télécoms sont de plus en plus dominées par le business »

(TIC Mag) – Le président de la Société civile africaine sur la société de l’information (ACSIS) partage avec les lecteurs de TIC Mag son appréciation de l’évolution des TIC en Afrique et dresse le bilan de l’implémentation de la société de l’information en Afrique. Pour lui, le marché des TIC et Télécoms en Afrique est désormais contrôlé par des multinationales qui ont pour souci premier de se faire du chiffre.

TIC Mag : Plus de quinze ans après le SMSI de Tunis, quel bilan faites-vous de la mise en place des recommandations de Tunis pour que les Etats se transforment en société de l’information via les TIC ?

Dr Cissé Kane : Dans l’ensemble les choses bougent positivement dans tous les domaines avec l’amélioration de la connectivité et de l’accès à la large bande. L’accès à la société de l’information s’améliore globalement. Les taux de pénétration du mobile sont également de plus en plus élevés, notamment dans les pays africains. Cela constitue en soi une belle opportunité pour les pays africains de pouvoir bénéficier des avantages du numérique. Pour autant que les pays africains soient bien conscients des enjeux et des défis liés au numérique, je vois plusieurs défis majeurs :

Premièrement, les TIC et le secteur des télécoms sont de plus en plus dominés par le business et le souci des multinationales de faire du chiffre. Le marché africain notamment est en train d’être complètement dominé par de très grosses multinationales qui ne laissent que des miettes à l’Afrique. Il y a aussi les coûts de connections, les coûts liés à la téléphonie qui restent encore très élevés en Afrique (y compris l’itinérance ou roaming). Le secteur rime souvent dans plusieurs pays avec la corruption.

Deuxièmement, cette domination de l’argent dans le secteur des télécommunications et des TIC en Afrique risque de faire passer au second plan plusieurs aspects sociaux liés à l’accès aux TIC pour le plus grand nombre. C’est d’ailleurs souvent le cas dans plusieurs pays où les licences se vendent à prix d’or, mais où les bénéfices vont tout d’abord dans les poches des actionnaires. Nos pays ne reçoivent que des miettes qui ne sont pas toujours réinvesties à bon escient

Troisièmement, les TIC posent aussi de nouveaux problèmes dans leur utilisation avec les questions liées à la cybersécurité, à la pollution liée aux déchets électriques et électroniques, le respect de la vie privée, le cyberespionnage, etc.

De ce point de vue, on peut se poser la question de ce que l’on fait des recommandations du SMSI.

TIC Mag : La société civile des TIC a particulièrement été active lors du dernier Forum du SMSI à Genève en Suisse. Quel bilan faites-vous de sa participation à ce forum ?

C.K : La participation de la société civile africaine des TIC au Forum du SMSI a connu un très franc succès : Nous avons organisé deux panels de très haut niveau qui ont été rehaussé par la présence de très hautes personnalités parmi lesquelles M. le Secrétaire général de l’UIT, plusieurs ministres (Afrique du Sud, Soudan, Sénégal, Guinée, etc.), des ambassadeurs africains et hauts responsables en charge des TIC. De l’avis de plusieurs observateurs, nous avons organisé les meilleurs panels lors de ce Forum. Nous sommes également très fiers d’avoir développé une très grande complicité avec les ministres africains présents à Genève que nous avons rencontrés. Nos deux panels nous ont permis de dégager des orientations très fortes sur la mise en œuvre des recommandations du SMSI en Afrique notamment sur les questions de financement, mais aussi sur la mise en relation pratique entre les TIC et les objectifs de développement durable des Nations Unies. A ce sujet, nous envisageons d’organiser dans les mois qui viennent le premier Sommet panafricain sur l’économie numérique et la croissance durable en Afrique. A ce sujet, j’ai prononcé la déclaration solennelle d’ACSIS au FORUM 2016 du SMSI. Déclaration disponible sur notre site web.

FORUM 2016 du SMSIMis à part les deux panels organisés par ACSIS, j’ai eu l’honneur de représenter la société civile africaine aux comités d’organisation du forum en tant que facilitateur de haut-niveau. A ce sujet, j’ai modéré une session de très haut niveau. J’ai également été panéliste de haut niveau sur les questions liées à la société des savoirs et des connaissances. L’ensemble des résultats de ces sessions sont disponibles sur notre site Internet.

L’Afrique à beaucoup marqué sa présence à Genève et la société civile africaine y a largement contribué. Je profite de l’occasion pour remercier l’ensemble des membres d’ACSIS pour leur mobilisation exceptionnelle à tous les niveaux qui a permis le succès de notre participation au WSIS FORUM 2016.

TIC Mag : Aujourd’hui, comment la société civile africaine peut-elle mieux s’organiser pour inciter davantage les États à mettre en place les ingrédients d’une société de la connaissance et de l’information ?

C.K : La société civile africaine excelle dans le domaine de l’expertise et des capacités intellectuelles. Elle se veut donc un partenaire stratégique de premier plan pour les Etats africains. Elle continue à jouer son rôle de veille et d’alerte sur les enjeux des TIC et pour l’accès à des TIC ouverts et inclusifs, dans le domaine de la formation et de la sensibilisation, mais aussi en tant que relai avec populations de nos contrées reculées. Nous ne sommes pas une société civile politisée ou d’opposition, nous nous voulons être des partenaires de nos gouvernants. C’est pourquoi il doit y avoir une relation de confiance mutuelle pour le développement d’initiatives profitables à nos pays et à notre continent. Le Forum du SMSI 2016 a montré une très belle image de cette confiance et de ce partenariat. Nous avons réfléchi ensemble à l’unisson sur l’avenir de l’Afrique et le rôle que les TIC peuvent y jouer. Nous comptons nous positionner davantage sur cette lancée dans tous les pays africains et vis-à-vis de nos gouvernants. Cela est d’une impérieuse nécessité. Nous tenons à remercier nos leaders pour cette relation de confiance. Nous leur lançons un appel pour qu’ils soutiennent davantage les actions de la Société civile des TIC qui sont d’une très grande utilité pour les peuples africains.

TIC Mag : Quels sont d’après vous les grandes problématiques qui ont retenu l’attention des participants du forum du SMSI ?

C.K : Mis à part les questions liées à la relation entre les TIC et les ODD qui étaient le thème central de ce forum, nous avons passé en revue les grandes questions que sont l’accès, les infrastructures, les outils mobiles et leur apport, la mise en œuvre des lignes d’actions. Plusieurs problématiques importantes ont été soulevées comme la cybersécurité, la gouvernance de l’Internet, les droits économiques et sociaux, les multiples applications des TIC, notamment en relation avec la création d’emplois, l’agriculture, etc.

Les TIC sont souvent aux mains de multinationales qui se préoccupent d’abord de leurs intérêts. Le conseil que je donne aux ministres africains c’est de renforcer une vision panafricaine et de faire en sorte que l’Afrique soit comme l’Europe ou les USA avec une vision, un leadership fort pour faire face aux enjeux du numérique.Dr Cissé KANE

TIC Mag : Quel serait votre conseil principal aux ministres africains en charge des TIC pour qu’ils puissent véritablement développer les TIC et en faire l’instrument primordial de l’accélération de la croissance ?

C.K : Tout le monde est maintenant d’accord que les TIC peuvent être un levier important pour le développement de l’Afrique. Lors du Forum du SMSI 2016, nous avons découvert avec beaucoup d’intérêt les initiatives ambitieuses des Etats africains. Les tâches sont immenses dans certains pays et il y a des urgences dans les domaines de la santé, de l’éducation, en matière de création d’emploi et de formation. Les TIC sont donc le « capacitateur » et le catalyseur par excellence de tous ces aspects. Mais les TIC sont souvent aux mains de multinationales qui se préoccupent d’abord de leurs intérêts. Le conseil que je donne aux ministres africains c’est de renforcer une vision panafricaine et de faire en sorte que l’Afrique soit comme l’Europe ou les USA avec une vision, un leadership fort pour faire face aux enjeux du numérique qui sont dominés par le business. Il faudrait que l’Afrique se dote d’un arsenal juridique pour se protéger, pour bénéficier des retombées du numérique, s’assurer d’avoir le contrôle de la situation face aux multinationales. Les ministres africains des TIC peuvent aider nos gouvernements et leurs dirigeants à dégager un leadership africain fort face aux enjeux colossaux du numérique

TIC Mag : ACSIS a mis en place en juin dernier une coopération avec l’Union européenne. Que faut-il attendre d’une telle coopération ?

C.K : ACSIS a lancé le 08 juin dernier une coopération avec GIPO (Global Internet Policy Observatory) avec le soutien de la Commission européenne pour développer l’observatoire global sur l’Internet dans le monde. Cet observatoire dispose désormais d’une fenêtre africaine portée par ACSIS. Dans le cadre de cette coopération, une fenêtre de GIPO est ouverte en permanence sur le site Internet d’ACSIS en vue d’informer sur l’Internet et ses politiques dans le continent africain.

Cette fenêtre interactive permet aux internautes de s’informer et de faire des recherches sur toute l’actualité de l’Internet en Afrique. Elle sera alimentée au fur et à mesure par le recensement de l’information existante, mais aussi par des actions de collecte d’information au niveau des pays africains. Grâce à un formulaire interactif, GIPO Afrique, vous permet de faire des recherches sur des domaines divers relatifs à l’Internet en Afrique !

Cette coopération ACSIS-GIPO a été lancée à Bruxelles le 08 juin 2016 dans le cadre d’une conférence sur le thème « Co-designing GIPO´s Observatory Tool – Bringing together IG communities » en marge de la conférence européenne sur la gouvernance de l’Internet EURODIG 2016. La conférence a été précédée d’une table ronde sur : « contribution of the Global Internet Policy Observatory to « multistakeholderism » in Internet governance » le 08 juin 2016 à laquelle j’ai également pris part.
N’hésitez pas à nous communiquer vos actions et événements via le formulaire de contact d’ACSIS pour que nous puissions les publier sur GIPO Afrique.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Identification des abonnés au Cameroun : les risques du décret du PM

(TIC Mag) – L’opération d’identification des abonnés mobiles au Cameroun a pris fin le 30 juin 2016. Depuis lors, les opérateurs mobiles du pays indiquent qu’ils suppriment progressivement les numéros mobiles non-identifiés. Pour l’instant, les opérateurs n’ont pas encore communiqué sur le nombre exact des cartes SIM désactivées depuis le 30 juin 2016. Mais, dans les coulisses l’on annonce des milliers de cartes SIM désactivées. D’autres comme MTN Cameroon indiquent qu’ils ont désactivés tous les abonnés non identifiés, toujours sans donner un chiffre précis.

Par contre, d’après les informations obtenues par TIC Mag, ils sont nombreux les Camerounais qui se sont fait identifiées par les récépissés de Carte nationale d’identité qui n’ont qu’une durée de validité de trois mois. MTN Cameroon et Orange Cameroun ont enregistré environ trois millions d’abonnés identifiés avec ces récépissés. Ce qui pose un problème au regard des exigences de la réglementation en vigueur.

En effet, le décret du Premier ministre, Philemon Yang (photo), n°2015/3759 du 3 septembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques indique en son article 11 alinéa 1 qu’« à l’expiration du délai de validité de la carte nationale d’identité ou de la pièce en tenant lieu, l’opérateur restreint en réception simple l’abonné concerné et l’en informe par message sans frais ». L’alinéa 3 précise que trois mois après la restriction de l’utilisation de la carte SIM, le numéro est complètement suspendu si l’abonné n’apporte toujours pas les nouvelles données de sa CNI. Et l’opérateur est tenu de l’en informer.

Récépissés de CNI d’un an

En clair, tous ceux qui se sont fait identifiés avec les récépissés de CNI ne pourront plus, dans trois mois au plus, effectuer des appels avec leurs numéros mobiles s’ils ne réactualisent pas les informations sur leur identification. Ceci en fournissant les nouvelles données de leurs CNI. Leur numéro peut également être suspendu.

Pourtant, le processus de délivrance de CNI au Cameroun rencontre en ce moment quelques problèmes. Et ils sont nombreux ceux-là dont le récépissé a expiré depuis longtemps, mais qui n’ont pas toujours de nouvelle CNI. Un sujet évoqué il y a peu par TIC Mag.

Campagne d'identification
Campagne d’identification au Cameroun

Venu s’enquérir auprès d’un officier du service d’identification de Douala il y a une semaine, TIC Mag a appris que les retards dans la délivrance de la CNI étaient dus au fait que le système utilisé avait montré plusieurs limites. Notamment, celui de la double identité avec des personnes se retrouvant avec deux CNI différentes. « C’est ce qui justifie le fait que certaines cartes nationales d’identité ne sortent pas de la machine et que les usagers se retrouvent à utiliser un récépissé parfois plus d’un an, alors que la période prévue est de trois mois », expliquait l’officier à TIC Mag.

Il annonçait alors à l’occasion à TIC Mag qu’un nouveau système de délivrance de CNI était en cours d’implémentation et que désormais, pour attribuer un nouveau numéro de CNI, toutes les pièces justificatives de la perte ou de l’expiration de l’ancienne carte doivent être présentées. Et en l’absence de ces justificatifs, la nouvelle carte ne sortira jamais, parce que le nouveau système n’attribuera qu’un seul numéro de CNI par citoyen. « Avec le nouveau système, chaque Camerounais aura un seul numéro d’identification toute sa vie. Du coup, le problème de la double identité sera définitivement résolu et la nationalité camerounaise sera mieux préservée », confiait-il.

Pourquoi l’abonnement mobile ?

Concrètement, tous les détenteurs de récépissé de CNI qui n’ont pas soumis des justificatifs de perte de leurs anciennes CNI n’auront jamais de CNI, et par ricochet seront privés de leur numéros de téléphone et ne pourront plus effectuer des appels téléphoniques. A moins qu’ils ne produisent à nouveau toutes les pièces justificatives.

Ce qui, visiblement, n’arrange pas les opérateurs mobiles qui verront ainsi leur chiffre d’affaires réduit avec probablement des répercussions sur le montant des taxes et redevances à verser à l’Etat.

« Lorsque votre CNI expire, est-ce que votre compte bancaire est bloqué ? Lorsque votre CNI expire, votre boite postale est-elle bloquée ? Votre assurance maladie est-elle bloquée ? Pourquoi votre abonnement téléphonique doit-il être suspendu quand votre CNI expire ? Y a-t- il un nouveau concept de « Camerounité » ? Pourquoi les retards de renouvellement de la CNI par la DGSN doivent-ils pénaliser les citoyens camerounais ? », autant de questions que se pose un haut cadre du secteur camerounais de la téléphonie mobile.

Pour les opérateurs mobiles, il faudrait donc rapidement trouver une solution aux nombreux retards accusés par la DGSN dans la délivrance des CNI ou encore réajuster le décret du PM portant sur les modalités d’identification des abonnés mobiles. Au risque de voir les revenus de ces opérateurs mobiles, et même de l’Etat, chuter si la réglementation est appliquée à la lettre.

Curiosité : Il épouse son smartphone, un iPhone 6 [VIDÉO]

(TIC Mag) – La scène se passe à Las Vegas aux Etats-Unis. Un pasteur a célébré le 20 mai 2016 le mariage entre Aaron Chervenak et son smartphone. « Par les pouvoirs qui me sont conférés par l’Etat du Nevada, je vous déclare mari et smartphone » a proclamé le révérend Michael Kelly.

Pour le marié, il s’agit d’un symbole pour montrer le niveau élevé d’addiction des populations aux smartphones.  «Les gens sont tellement connectés à leur téléphone qu’ils passent leur vie avec. Ils dorment avec leur smartphone, ils se réveillent avec leur smartphone et il est parfois la première chose qu’ils consultent», affirme Aaron Chervenak avant d’ajouter que sa relation avec son smartphone a été sa plus longue relation.

TIC Mag et ICT Media STRATEGIES sur Canal 2 International [VIDÉO]

(TIC Mag) – Dans le cadre de l’émission Nous Chez Vous diffusée le 30 juin 2016 sur Canal 2 International, l’équipe de production de ce programme a choisi de s’intéresser à ICT Media Strategies et TIC Mag pour la rubrique « Au Boulot ». Une occasion pour cette chaîne de télévision de s’infiltrer dans le quotidien de ce jeune cabinet spécialisé dans la veille stratégique, la fourniture des contenus médiatiques, l’e-Reputation, l’édition des magazines et sites web spécialisés, les relations presse et la formation.

Occasion également de voir le travail de la plateforme TIC Mag, le portail web spécialisé sur l’actualité quotidienne des TIC et Télécommunications en Afrique centrale. Une plateforme éditée par ICT Media STRATEGIES et qui totalise déjà 50 000 visiteurs uniques par mois et 7 500 abonnés à sa newsletter. Tous des professionnels, passionnés, experts et spécialistes du secteur des TIC et Télécommunications.

Arrêt également dans cette rubrique « Au Boulot » sur la récente visite de l’ambassadeur d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, dans les locaux de ICT Media STRATEGIES et de TIC Mag.

L’émission Nous Chez Vous est diffusée de lundi à vendredi sur Canal 2 International de 10h30 à 12h.

Ludovic Biyong : « Dans un avenir proche, tous les objets de la terre généreront des données »

(TIC Mag) – Le Camerounais Ludovic Biyong, promoteur de la start-up PA2M, présente à TIC Mag les défis des acteurs du secteur de l’aéronautique dans l’appropriation du numérique et surtout dans l’utilisation des algorithmes et de la Business intelligence pour prédire les défaillances des avions.

TIC Mag : Quelle est l’importance de l’algorithme que vous avez développé pour l’industrie de l’aéronautique ?

Ludovic Biyong : Le monde scientifique aujourd’hui essaye de trouver des méthodes efficaces pour traiter des données liées à l’environnement ou à la médecine. L’algorithme intelligent que nous avons mis au point pour réduire le nombre d’hospitalisations inutiles va aujourd’hui s’adapter à tout nouveau secteur : celui de l’aéronautique. Car, c’est bien là le rôle même de ces fameux algorithmes : proposer des outils pour améliorer le bien-être et le quotidien de chacun.

La connectivité des aéronefs est une première étape critique. Ceci ajouté aux services de sécurité, puis à l’amélioration de la performance opérationnelle en offrant un meilleur service aux usagers. Cet algorithme qui va collecter les données des appareils permettra également l’augmentation des revenus des compagnies aériennes, etc… Les données collectées peuvent améliorer les opérations au sol, en soutenant des délais plus rapides et de meilleures solutions de gestion de l’espace aérien.

TIC Mag : Quels sont les exemples concrets de ce qui est désormais possible avec les données analytics et avec votre algorithme ?

L.B. : Avec une architecture Big Data, une compagnie aérienne peut enrichir les données historiques avec des informations en temps réel (grâce à la connectivité) pour aider à prévoir, en vol, les défaillances partielles. Avec ces alertes en temps réel, une compagnie aérienne peut avoir de manière proactive des pièces prêtes à l’arrivée d’un avion, réparer la pièce manquante et ainsi réduire les temps d’arrêt, les retards des clients, et des contrôles de maintenance globaux.

TIC Mag : Quels sont les principaux enjeux pour Big Data dans le domaine de l’aviation ?

L.B. : Les avions sont de plus en plus des machines compatibles avec Internet. Donc, ils peuvent être sujettes à des attaques de piratage. Nous devons faire notre possible pour protéger les renseignements sur les passagers, les détails de paiement et les adresses IP à la fois à bord, mais aussi par le contenu en streaming.  Chaque outil puissant peut avoir un côté sombre. Tout ce qui a la capacité de changer le monde, par définition, peut être en mesure de le changer autant pour le pire que pour le meilleur. L’un ne fonctionne pas sans l’autre.

TIC Mag : Quels sont les perspectives dans ce domaine ?

L.B. : Dans un avenir proche, tous les objets de la terre généreront des données, y compris nos maisons, nos voitures, même nos corps. Presque tout ce que nous faisons aujourd’hui laisse une trace/traînée numérique, un flux perpétuel de textes, de données de localisation et d’autres informations qui continueront de bien vivre après que chacun de nous sera mort depuis longtemps. Nous sommes maintenant exposés à autant d’informations en une seule journée que nos ancêtres du XVème siècle l’ont été dans toute leur vie. Tout est stocké et enregistré à jamais. Ceci est l’histoire d’une révolution extraordinaire qui file d’une manière presque invisible dans notre vie.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM


Note de la rédaction : Après des doutes sur l’authenticité de la photo initiale d’illustration, celle-ci a été changée par une autre photo. Toutes nos excuses.

Samuela Isopi : « Les ministres camerounais gagneraient à utiliser Twitter »

(TIC Mag) – En visite dans les locaux d’ICT Media Strategies à Yaoundé le 21 juin 2016, l’ambassadrice d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, a également voulu en savoir plus l’utilisation de la communication digitale par les officiels camerounais. Notamment quand on sait que le président de la République Paul Biya a recommandé à ses ministres l’utilisation des réseaux sociaux.

En effet, ICT Media Strategies propose également aux particuliers, entreprises et institutions (y compris départements ministériels) la définition de leurs stratégies de communication digitale et aussi l’accompagnement dans l’implémentation de cette stratégie.

De manière générale, les ministres camerounais peinent encore à communiquer sur les réseaux sociaux, ont répondu les responsables de ICT Media Strategies à l’ambassadrice. « Il y a quelques ministres qui ont des pages officielles de leur département ministériel sur les réseaux sociaux et ont des sites web. Mais, ils doivent encore relever plusieurs défis, notamment des contenus, de la régularité ou encore de la mise à jour. Ce qui trahit un peu le manque de stratégie de communication digitale à la base. Pour ce qui est des comptes personnels sur les réseaux sociaux, il y a encore véritablement du chemin à faire », a par exemple exposé Beaugas-Orain Djoyum.

Pour Samuela Isopi, les ministres camerounais gagneraient énormément à communiquer sur les réseaux sociaux. « Tous les grands hommes politiques comme Barack Obama ont des comptes sur Twitter. Notre Premier ministre ne produit plus de communiqués de presse comme avant. Un tweet suffit. Il a une page Facebook officielle de la Primature et il a également une page Facebook personnelle qu’il avait depuis longtemps. Idem sur Twitter !  Il utilise ces plateformes-là. Il fait un tweet et c’est la position officielle. La communication est faite ! C’est plus rapide, c’est plus efficace ! Les ministres gagneraient vraiment à utiliser ces réseaux sociaux », a affirmé l’ambassadrice.

Pour Samuela Isopi, Twitter est la solution la plus simple et la plus facile d’utilisation pour une bonne communication sur les réseaux sociaux. Mais, avant, il faudrait surpasser la peur d’être insulté, avoir une culture de communication et d’exposition quand on est ministre, mais aussi et surtout avoir un esprit de transparence. « La transparence est importante et appréciée aux yeux des citoyens et internautes », indique l’ambassadrice, et ce, même si l’on doit parfois essuyer les insultes des internautes. Car au fond, ces internautes apprécient la transparence lorsqu’on communique sur les réseaux sociaux.

Cameroun : L’ambassadrice d’Italie Samuela Isopi visite TIC Mag et ICT Media STRATEGIES

(TIC Mag) – L’ambassadrice d’Italie au Cameroun, Samuela Isopi, a rendu visite au cabinet ICT Media STRATEGIES qui, parmi ses activités, édite TIC Mag, le portail d’actualités quotidiennes sur les TIC et Télécommunications en Afrique centrale. C’était dans l’après-midi du 21 juin 2016 au quartier Etoudi de Yaoundé dans les bureaux dudit cabinet.

Une occasion pour la diplomate de comprendre le fonctionnement du cabinet ICT Media Strategies. Samuela Isopi a particulièrement tenu à comprendre comment le cabinet collabore avec de nombreux médias à la fois. En effet, a expliqué Beaugas-Orain Djoyum, le DG de ICT Media Strategies, le cabinet fournit du contenu rédactionnel spécialisé aux médias spécialisés internationaux et nationaux qui en font la demande. La spécialisation étant davantage dans les domaines de l’Economie, de la Finance, des TIC et Télécommunications, du Marketing et de la Communication même si certains secteurs sont souvent abordés. Le cabinet peut ainsi s’occuper de l’intégralité du contenu rédactionnel d’un magazine, d’un site web, de certaines rubriques, dossiers ou simplement des articles spécialisés, a indiqué Beaugas-Orain Djoyum.

TIC Mag

Autre sujet d’intérêt pour l’ambassadrice, le fonctionnement de TIC Mag, la plateforme spécialisée d’actualités quotidiennes sur les TIC et Télécoms en Afrique centrale. « Comment vous faites ? », a-t-elle demandé. L’équipe a donc présenté à la diplomate le processus de collecte d’informations, de traitement, de confection de la newsletter et de sa diffusion. Tout comme elle a présenté l’audience de TIC Mag à l’ambassadrice, à savoir 50 000 visiteurs uniques par mois et 7 500 abonnés à la newsletter quotidienne. Tous des professionnels du secteur des TIC et télécoms ou encore des passionnés du numérique du monde et de l’Afrique centrale en particulier.

Pour ce qui est de l’édition, il a été expliqué à l’ambassadrice que le cabinet propose également la création des magazines ou sites web spécialisés et s’occupe de toute la chaîne de production : de la définition de la charte graphique à l’impression (pour ce qui est des magazines) en passant par la fourniture des contenus rédactionnels et le montage. Un service également offert aux entreprises et particuliers.

L’ambassadrice italienne a également voulu comprendre si les Camerounais s’intéressent à la définition des stratégies de communication digitale, un service proposé par les équipes et consultants de ICT Media Strategies. L’intérêt est croissant pour les entreprises et institutions sensibilisées, mais un gap existe encore entre le passage de la volonté à l’action, ont laissé entendre les responsables du cabinet.

Au sujet de la veille stratégique, l’ambassadrice a demandé si les Camerounais étaient de bons clients. L’équipe de ICT Media STRATEGIES a expliqué à la diplomate qu’elles sont encore peu nombreuses les entreprises et institutions qui s’intéressent à la veille stratégique au Cameroun et que le cabinet met du temps à la sensibilisation des potentiels clients qui apprécient, mais peinent encore à souscrire à une offre.

Après deux heures trente minutes de discussion avec l’ensemble de l’équipe qui n’a pas manqué de lui poser des questions sur son travail, Samuela Isopi est repartie satisfaite en encourageant la jeune équipe à continuer à travailler dur, tout en promettant d’apporter son soutien au travail effectué autant qu’elle le pourra.

Pour savoir plus sur TIC Mag, suivre le lien : www.digitalbusiness.africa

Pour savoir plus sur ICT Media STRATEGIES, suivre le lien : www.ictmedia.cm

Cameroun : Opération séduction pour ré-identifier les abonnés mobiles

(TIC Mag) – Depuis vendredi, une vaste opération de sensibilisation des abonnés est organisée dans les 10 régions du pays. L’opération, pilotée conjointement par les délégués régionaux du Minpostel et les représentants régionaux des opérateurs de téléphonie mobile, vise à attirer les abonnés encore réticents à venir « compléter » ou « faire » leur identification dans les différents points créés pour l’occasion.

Pour la région du Centre, c’est à Hilaire Biwolé Mezoa, le Délégué régional du Minpostel qu’a été confiée la mission d’annoncer la bonne nouvelle. Rencontrer les abonnés dans les points d’identification et leur expliquer le bien-fondé de cette opération et espérer, grâce au bouche à oreille, qu’ils puissent aussi amener leurs proches à se faire identifier. Le patron des Postes et Télécommunications dans la région du Centre, était accompagné de représentants de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) et de l’Agence nationale des Technologies de l’information et de la communication (Antic).

La descente sur le terrain d’Hilaire Biwolé Mezoa a également permis de faire le point sur les dispositifs mis en place par les opérateurs pour respecter le délai du 30 juin. La date butoir pour les opérations d’identification des abonnés. Même si Mtn et Orange n’ont pas souhaité donner des estimations, Nexttel et Camtel disent être respectivement à 80% et à 99% d’abonnés identifiés. Des informations rapportées par Parfait Nguele Ze, le Chef d’Agence Camtel-Jamot, et Ababakar Abadam, le directeur Adjoint de Nexttel pour la région du Centre.

Même si ces données sont encourageantes, il faut attendre la confirmation de l’ART, seule institution habilitée à confirmer la qualité du processus d’identification. Une condition désormais sine qua non, après les nombreuses insuffisances observées dans les précédentes opérations d’identification.

Des insuffisances expliquées par Beaugas Orain Djoyum, CEO de ICT Media Strategies, dans une interview accordée au quotidien gouvernemental (CT du 10 juin 2016). « Il se trouve que les opérateurs n’ont pas appliqué à la lettre les principes de l’identification des abonnés tels que prescrits par le régulateur. A savoir, disposer pour chaque abonné, des éléments comme son nom, son adresse, le numéro de la pièce d’identité avec laquelle il s’est fait identifier et également la date d’activation du numéro du téléphone » avait-il déclaré. Avant d’ajouter que « Ces détails n’ont pas tous été fournis de manière adéquate. Probablement, à cause d’une formation incomplète des agents identificateurs d’une part, et du manque d’une solution logicielle d’identification optimale d’autre part ».

Dans les quartiers généraux, les opérateurs de téléphonie mobile disent avoir renforcé leurs effectifs. Chez Orange, plus de 600 agents supplémentaires ont été mobilisés dans la ville de Yaoundé, et plus de 800 dans région du Centre. Idem chez Mtn Cameroon, où Ahmadou Bello, le délégué régional pour la région du Centre dit avoir « déployé plus de 800 téléphones » pour l’opération.