[Digital Business Africa] – Invitée au Connect Live, web conférence organisée par La Tribune d’Afrique le 28 juillet 2020, la ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, n’a pas manqué d’exposer et de magnifier l’action de son pays pour apporter une réponse digitale face aux contraintes de la Covid-19. Le thème de la rencontre était d’ailleurs « Transformation digitale en Afrique, l’effet Covid-19 ».
Pour la ministre, « le Bénin n’a pas attendu la Covid-19 pour amorcer notre transformation digitale. Avec cette crise, nous avons compris pourquoi le chef de l’Etat Patrice Talon a eu raison de placer le numérique au cœur de son action », a-t-elle indiqué d’entrée de jeu. Le Président de la République Patrice Talon, a en effet, dès son accession à la magistrature suprême, placé la digitalisation des services publics comme une priorité.
C’est d’ailleurs pourquoi Patrice Talon a créé un département ministériel uniquement consacré au numérique et à la digitalisation du pays piloté par Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
Parlant de l’action du gouvernement béninois dans le domaine du digital pour faire face à la Covid-19, Aurélie Adam Soulé Zoumarou évoque en premier l’effort du pays pour donner la bonne information aux citoyens. « La première chose que j’ai constaté c’est la place de l’information juste, correcte et à jour dans la vie des citoyens. Lorsque les Béninois se sont retrouvés face à cette incertitude liée à l’évolution de la maladie, la première chose c’est que les gens avaient besoin d’avoir accès à l’information fiable. Nous avons donc répondu à ce besoin en exploitant la plateforme gouvernementale d’information qui existait déjà (www.gouv.bj/coronavirus, ndlr). Les équipes de communication gouvernementale se sont activées pour créer des contenus numériques et des contenus multimédias dans différents formats… », explique Aurélie Adam Soulé Zoumarou.
Aussi, plusieurs administrations sont passées au télétravail, les numéros verts ont été ouverts et mis à la disposition des populations avec des téléconseillers répondant même dans les langues nationales.
E-gouvernance
Comme action concrète, la ministre rappelle que la fourniture de services publics s’est très vite transformée. Le gouvernement a lancé le 26 mars 2020 le portail national des services publics, unique point d’entrée vers les services proposés par l’administration publique béninoise.
Désormais au Bénin, pour accéder aux différents services proposés par les structures étatiques, il faut passer par l’adresse : www.service-public.bj. Une plateforme de procédures administratives mise en place par l’Etat pour centraliser les services publics. Dès son lancement, les citoyens béninois pouvaient avoir accès aux informations sur plus de 250 services publics avec 37 services dématérialisés et 31 e-services de l’administration regroupés et désormais disponibles sur ce guichet unique.
A ce jour, le nombre de services publics dématérialisés a doublé. « Nous avons constaté l’engouement des populations à l’utilisation de cette plateforme en cette période de Covid-19 où elles ont du mal à se déplacer et à se mouvoir comme d’habitude. Aujourd’hui, la plateforme intègre les informations sur 370 services publics avec environ 80 services dématérialisés et accessibles en ligne », a confié la ministre.
Dans le secteur de l’éducation, relève également la ministre, le pays a mis en place le 23 juillet 2020 un site web d’e-learning. Aujourd’hui, les candidats aux différents examens et concours nationaux (élèves, collégiens/lycéens, étudiants) peuvent désormais, grâce au portail www.eresultats.bj, consulter en ligne et recevoir dans leurs boîtes mail, les résultats de leurs examens et concours dès la fin des délibérations sans se déplacer vers les lieux d’affichage habituels. « Ce qui permet d’éviter des agglutinations dans les centres d’affichage », explique la ministre qui précise que toutes ces initiatives ont été des éléments clés dans la gestion de la riposte contre le Covid-19.
Il faudra peut-être ajouter à cela le lancement en mai 2020 de la plateforme web monentreprise.bj qui permet aux Béninois de créer une entreprise étant à domicile sans toutefois se rendre dans un bureau.
En plus de l’action des pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile se sont mobilisés pour apporter des solutions digitales face à la Covid-19, relève avec insistance la ministre qui indique que ceux-ci ont répondu à l’appel du président Patrice Talon invitant chacun des béninois à contribuer à la lutte contre cette pandémie.
« Nous avons relevé un fort engouement du secteur privé. Plus encore, la Task Force Innov Covid-19 a permis de révéler un certain nombre de solutions digitales pour gérer la crise. Je vais en citer deux : Corona Check a mis en place un outil en ligne pour évaluer le risque d’avoir été en contact avec une personne contaminée et la conduite à tenir. Nous avons également Robot Covid qui a permis de lutter contre les fake news et de mettre à disposition des populations la bonne information », a énuméré la ministre.
Au finish, elle se réjouit de ce que la gestion du changement des comportements des populations a été plus rapide. Comme enseignement pour l’Afrique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou indique qu’il est nécessaire de continuer sur cette lancée de digitalisation des services publics et avoir une attitude d’anticipation comme le Bénin l’a fait.
« Cette crise est venue révéler quelque chose de fondamental, c’est que ce notre capacité d’adaptation sera toujours remise en cause. Dans cette transformation digitale, ce ne sont pas forcément les plus grandes puissances et les plus grands pays qui vont le plus s’en sortir, mais ce sont les pays les plus agiles dans la transformation digitale qui s’en sortiront mieux. C’est ce que je crois. Et ce n’est pas parce que je suis le ministre de la digitalisation. La transformation digitale des Etats africains a montré qu’il y a du chemin à parcourir et qu’il faut accélérer le pas », plaide-t-elle.
[Digital Business Africa] – Depuis le 07 juin 2020, les Camerounais désirant participer aux concours lancés par la Fonction publique n’ont pas forcément besoin de se déplacer. Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA) a mis sur pied la plateforme web http://concoursonline.minfopra.gov.cm/ permettant aux usagers de s’inscrire en ligne aux différents concours lancés par ce département ministériel.
A ce jour, 28 juillet 2020, Digital Business Africa a appris que le Minfopra comptabilise déjà près de 3300 comptes ont été créés et près de 600 candidatures enregistrées via cette plateforme web. « Nous observons aussi une forte mobilité des candidats, car près de 72% de candidatures reçues utilisent le téléphone portable et près de 60% de candidatures proviennent des zones reculées en dehors des grandes métropoles qui n’ont plus besoin de se déplacer », confie à Digital Business Africa Joseph Le, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative.
Cette plateforme numérique est une preuve de la volonté de ce département ministériel à digitaliser ses services. Déjà, dès son arrivée au Minfopra, Joseph Le avait rendu public son mail professionnel.
Le la dès le départ
Dans sa toute première note d’information du 17 avril 2018, après sa nomination le 02 mars 2018 à la tête de ce département ministériel, Joseph LE mis à la disposition des usagers et des agents publics son adresse mail professionnelle : [email protected]. Ceci à la disposition des usagers non satisfaits des services offerts par son département ministériel.
Aussi, le ministre, dans sa note d’information, rappelait aux personnels de l’Etat et aux usagers de son département ministériel qu’afin d’éviter les déplacements à risques et parfois onéreux dépensés pour le suivi des dossiers à Yaoundé la capitale et pour faciliter leur renseignement, le site web du ministère www.minfopra.gov.cm reste disponible avec une possibilité de suivre en ligne l’évolution de son dossier.
Plus tard, toujours dans une volonté de digitalisation des services publics, le 13 novembre 2019, le MINFOPRA et la compagnie de téléphonie mobile MTN CAMEROON ont signé un accord permettant à MTN de soutenir le MINFOPRA dans ses stratégies de proximité avec les usagers du MINFOPRA, par des moyens de diffusion facile de leurs informations.
Sur un plan pratique, grâce à ce partenariat, les usagers pourront entre autres recevoir toutes les informations concernant leurs dossiers, lieux d’examen, salle et même numéros de tables pour les candidats devant passer un examen organisé par le MINFOPRA ou encore recevoir des notifications concernant leurs modalités de prise de service pour des candidats admis à un concours organisé par le MINFOPRA.
Projets et défis du Minfopra
Si ces initiatives constituent des pas significatifs, beaucoup reste à faire. Parmi les défis à relever, la finalisation de l’implémentation du SIGIPES II (Système informatique de gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la solde), qui se présentait dès le début de l’année 2020 comme le projet phare du Minfopra.
Avec la version II du Sigipes, il est en effet attendu une intégration des outils numériques et des avancées technologiques les plus récentes en matière de gestion des ressources humaines (GRH). Ce qui permettra la rationalisation des dépenses de personnels, la maîtrise de la dette salariale, l’organisation de la fonction publique locale avec le contexte actuel de l’accélération de la décentralisation, la maîtrise du phénomène d’affectation, de mobilité entre les ministères, d’abandon des postes et de décès non déclarés.
Plus encore, il est prévu que le SIGIPES II intègre la biométrie afin de garantir l’identification des agents publics, l’amélioration de l’assiduité des agents à leur poste de travail, l’éradication du phénomène d’agents fictifs et d’indemnités indues.
En début d’année, Joseph Le précisait alors que ce projet va considérablement améliorer les conditions de travail des personnels de l’Etat. Aussi, indiquait-il, la mise en œuvre de ce projet participera à la préservation de la souveraineté de l’Etat et sa crédibilité vis-à-vis des bailleurs de fonds. Car, expliquait-il, plusieurs autres réformes budgétaires en cours dépendent de la mise en service du SIGIPES II.
Déjà, le Minfopra, en collaboration avec l’IAI-Cameroun, a mis en formation une bonne partie de son personnel à l’appropriation de ce nouveau système. « Après le déploiement du nouveau SIGIPES, cette formation réussie sera à nouveau implémentée à l’endroit de toute la chaîne de la gestion des ressources humaines de tous les départements ministériels, pour non seulement la bonne maîtrise de l’application, mais aussi la maîtrise de l’outil informatique », explique à Digital Business Africa Joseph LE.
Numérisation des archives
A ce jour, apprend-on, du côté du Minfopra, les projets numériques de dématérialisation qui sont les défis de ce département ministériel sont donc : la dématérialisation complète de toutes les procédures de recrutement dans la fonction publique ; la numérisation des archives ; le suivi en ligne du traitement des dossiers et la notification des actes de carrière via les plateformes actuelles de communication numériques; et bien entendu comme indiqué plus haut, la mise en œuvre intégrale du Sigipes II.
Préalable à ne pas oublier
Pour une meilleure intégration de la dématérialisation des services publics dans l’administration camerounaise, il ne faudrait pas faire fi de l’importance de la mise en place de certaines institutions et organes de facilitation. Car, au sein des organisations étatiques, plusieurs initiatives individuelles non coordonnées se mettent en place.
L’on se rappelle par exemple qu’à l’issue des travaux du Colloque national sur la modernisation de la Fonction publique camerounaise, qui s’est tenu du 13 au 15 janvier 2020, à l’Hôtel de ville de Yaoundé, parmi les recommandations des experts, l’on a relevé non seulement la nécessité de la création d’une plateforme interministérielle pour l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de modernisation des services publics, mais aussi, la création d’un Comité national chargé de la transformation du numérique au sein de l’Administration publique camerounaise. Ces deux instances sont toujours attendues.
[Digital Business Africa ] – Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative du Cameroun, Joseph LE, dans un entretien avec Digital Business Africa, fait le point sur quelques avancées et défis de la dématérialisation des services publics dans son département ministériel.
Digital Business Africa :Vous avez lancé le 07 juin 2020 la plateforme web http://concoursonline.minfopra.gov.cm/ permettant aux usagers de s’inscrire en ligne aux différents concours lancés par le MINFOPRA. A ce jour, quel bilan faites-vous de son utilisation près de deux mois après ?
Joseph LE : La mise en place de cette plateforme s’inscrit déjà en droite ligne de la volonté impulsée par le Chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA, soucieux de la modernisation de l’administration publique camerounaise.
En plus, au vu du contexte sanitaire actuel, il devenait impératif de disposer d’un moyen permettant de faciliter la procédure d’inscription aux concours administratifs organisés par le MINFOPRA.
Il est important de rappeler ici que l’inscription en ligne est un pan du Projet de dématérialisation du processus de recrutement des agents publics, en cours d’implémentation dans le département ministériel dont j’ai la charge. Comme toute réforme induit un changement et une nouvelle façon de procéder, nous pouvons relever depuis la mise en ligne de cet outil le 07 Juin 2020, que les candidats prennent progressivement la main. Ils sont déjà assez nombreux qui utilisent la plateforme.
Ainsi, des données exploitées, il ressort que près de 3300 comptes ont été créés à ce jour et près de 600 candidatures ont été enregistrées. Nous observons aussi une forte mobilité des candidats, car près de 72% de candidatures reçues utilisent le téléphone portable et près de 60% de candidatures proviennent des zones reculées en dehors des grandes métropoles qui n’ont plus besoin de se déplacer.
Tout Ceci a été rendu possible grâce à la collaboration mise en place avec le ministère de l’Administration territorial, afin de déconcentrer au niveau des sous-préfectures la signature de certains documents exigés, qui relevaient de la compétence exclusive du Préfet et du Gouverneur.
Digital Business Africa : Combien de concours ont été lancés et mis en œuvre à travers cette plateforme web ?
Joseph LE : En dehors des concours organisés par l’ENAM qui dispose d’une plateforme consacrée à cet effet, tous les autres concours lancés par le MINFOPRA sont accessibles à travers la plateforme concoursonline.minfopra.gov.cm. Je tiens à rappeler que pour cette année les dossiers sont également déposés de manière physique dans nos délégations régionales, étant donné que nous sommes dans une période transitoire. D’ici l’année prochaine, l’ensemble des candidatures devraient être reçues à travers cette plateforme.
Digital Business Africa : D’après vous, toutes les inscriptions se font en ligne sur ce site web spécialisé. Et les épreuves orales en visioconférence. Quels sont les outils que vous avez choisi pour implémenter ces visio-conférences et pourquoi ces outils-là ?
Joseph LE : Les épreuves orales dès cette année se feront dans toutes nos délégations régionales en dehors de celle du Centre, par vidéoconférence afin de garantir l’accès équitable à tous les candidats. Rappelons que jusqu’à présent toutes les phases orales étaient organisées exclusivement au centre unique de Yaoundé, ce qui pouvait être un handicap pour des candidats résidents dans des zones éloignées de notre capitale politique.
Cette prouesse technologique sera effective grâce au partenariat scellé entre le MINFOPRA et le Centre d’Excellence Technologique Paul BIYA (IAI-Cameroun) qui a permis d’implémenter notre propre plateforme de vidéoconférence mise en œuvre à travers notre réseau privé d’interconnexion entre les services centraux et nos dix délégations régionales. Le déploiement de cette solution a été rendue possible grâce à nos ingénieurs informaticiens, au travers des outils technologiques actuels permettant de garantir la sécurité et la fluidité dans nos échanges.
Il faut noter qu’il y a une vision globale qui est celle de la dématérialisation des procédures. En termes de digitalisation des services du MINFOPRA, nous devons procéder à la dématérialisation de la procédure de recrutement ; à la numérisation des archives ; au suivi en ligne du traitement des dossiers et la notification des actes de carrière via les plateformes actuelles de communication numériques et enfin à la mise en œuvre du nouveau Sigipes.Joseph LE
Digital Business Africa : Parmi les difficultés rencontrées sur cette plateforme, certains candidats ont évoqué « la validation des timbres fiscaux présents sur les documents numérisés ». Quelles sont les dispositions prises pour que cela puisse se faire en ligne et pour que la Direction générale des Impôts (DGI) puisse apporter un appui pour l’authentification desdits documents ?
Joseph LE : La validation des timbres fiscaux sur des documents scannés est une difficulté réelle, du fait des outils de falsification des documents disponibles dans des secrétariats bureautiques un peu partout. Pour pallier cette difficulté une concertation interministérielle fructueuse a eu lieu sous ma présidence avec toutes les administrations impliquées dans la dématérialisation du processus de recrutement et d’ici peu, il ne sera plus question d’apposer un quelconque timbre sur les documents exigibles. Les candidats seront invités à payer directement au travers d’une plateforme implémentée au niveau des services des impôts et une consolidation sera faite instantanément avec notre plateforme d’inscription en ligne.
Digital Business Africa : A l’issue des travaux du Colloque national sur la modernisation de la Fonction publique camerounaise, qui s’est tenu du 13 au 15 janvier 2020, à l’Hôtel de ville de Yaoundé sous votre initiative, parmi les recommandations des experts, l’on a relevé non seulement la nécessité de la création d’une plateforme interministérielle de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de modernisation des services publics, mais aussi, la création d’un comité national chargé de la transformation du numérique au sein de l’administration publique camerounaise. Ces deux instances sont-ils déjà mis sur pied ?
Joseph LE : La plateforme interministérielle de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de modernisation des services publics a déjà amorcé la réflexion sur la dématérialisation des procédures administratives au sein des administrations publiques de manière générale et plus précisément au MINFOPRA.
De même, je n’oublierai pas de faire mention de la concertation récente avec mon homologue du Ministère des Enseignements secondaires et des correspondances adressées au MINESUP et au MINEDUB, à l’effet d’identifier et d’implémenter une plateforme d’authentification des différents diplômes délivrés par les établissements dont ils sont les tutelles. Car, faudrait-il encore le rappeler, l’authentification des diplômes reste le principal maillon faible dans le processus de recrutement des agents publics.
Quant au comité national chargé de la transformation du numérique au sein de l’administration publique camerounaise, des réflexions très poussées sous la coordination des services du Premier ministre, Chef du Gouvernement, ont commencé à travers le comité en charge de la gouvernance électronique dans l’administration.
Digital Business Africa : Il avait également été recommandé l’acquisition des outils de travail modernes. Le Minfopra s’est-il doté de nouveaux outils modernes de travail ?
Joseph LE : Après le colloque, cette recommandation avait été immédiatement implémentée à travers la formation à l’usage des TIC de tout le personnel du MINFOPRA au Centre d’Excellence technologique Paul Biya.
De même, le MINFOPRA à travers un financement spécial du chef de l’Etat s’est doté de nouveaux outils modernes de travail. Soit près de 200 ordinateurs complets et des imprimantes, mais aussi la réhabilitation du réseau informatique. C’est une indication claire de ce que le MINFOPRA entend faire dans la vulgarisation des TIC.
Après le déploiement du nouveau SIGIPES (Système informatique de Gestion Intégrée des Personnels de l’Etat et de la Solde), cette expérience de formation réussie sera à nouveau implémentée à l’endroit de toute la chaîne de la gestion des ressources humaines de tous les départements ministériels pour non seulement la bonne maîtrise de l’application, mais aussi la maîtrise de l’outil informatique.
Actuellement, chaque agent public peut, à partir de notre site web, suivre l’évolution de sa carrière. De plus, dans la nouvelle application, chaque agent public aura un accès individuel (compte utilisateur) qui lui permettra de suivre personnellement sa carrière, ce qui induit implicitement l’apprentissage et l’utilisation de l’outil informatique.
Digital Business Africa : Pour avoir une administration publique digitale, il est important de vulgariser et de mieux apprendre l’usage des TIC à tous les agents publics qui ne sont pas toujours bien avisés et bien formés. Cela figurait d’ailleurs parmi les recommandations du Colloque national sur la modernisation de la Fonction publique. Comment le Minfopra entend-il participer à la vulgarisation de l’usage des TIC à l’endroit de tous les agents publics camerounais ?
Joseph LE : A ce jour les besoins du MINFOPRA en termes de digitalisation de ses services sont énormes. Nous avons juste amorcé le processus qui ne sera complet que lorsque le papier ne sera presque plus utilisé dans l’administration.
Digital Business Africa : Quels sont à ce jour les besoins et défis du Minfopra en termes de digitalisation de ses services ?
Joseph LE : Il faut noter qu’il y a une vision globale qui est celle de la dématérialisation des procédures. En termes de digitalisation des services du MINFOPRA, nous devons procéder à la dématérialisation de la procédure de recrutement ; à la numérisation des archives ; au suivi en ligne du traitement des dossiers et la notification des actes de carrière via les plateformes actuelles de communication numériques et enfin à la mise en œuvre du nouveau Sigipes.
Digital Business Africa : Quels sont à ce jour les projets de digitalisation des services publics que vous avez jusqu’ici entrepris au Minfopra et dont vous êtes le plus fier ?
Joseph LE : Comme nous l’avons dit plus haut, la modernisation du MINFOPRA est en marche et tous les axes de réflexion sont aussi importants les uns que les autres.
[Digital Business Africa] – Vous êtes producteur de contenus vidéos et vous êtes déjà demandé pourquoi vous n’êtes pas directement payé quand vous publié une vidéo exclusive sur Facebook ou YouTube ? Si oui, StarNews apporte une réponse à votre préoccupation. Cette plateforme web de vidéos accessible à l’adresse Url https://www.starnewsmobile.com/ rétribue les producteurs de vidéos sur sa plateforme.
Le Camerounais Guy Kamgaing qui pilote l’équipe de cette aventure entrepreneuriale depuis 2016 présente StarNews comme un réseau de chaînes de vidéos mobiles. L’une des forces de cette initiative réside dans le fait qu’elle soit également accessible via le code Ussd des opérateurs télécoms avec qui StarNews a signé des accords de collaboration. Et les vidéos ne sont pas les seuls services de StarNews…
Guy Kamgaing l’explique dans cet entretien avec Beaugas Orain Djoyum de Digital Business Africa. Aussi, il présente la particularité de cette innovation en indiquant comment ils ont réussi à convaincre de grands opérateurs télécoms de l’Afrique comme MTN, Orange et Moov à adhérer à cette solution web de vidéos via mobile.
Plus encore, l’ancien consultant senior de PwC servant les clients Télécommunications, Internet et Médias à Los Angeles et en Suisse, explique comment les autres opérateurs télécoms africains, tout comme les producteurs de contenus, peuvent tirer un bénéfice substantiel via ce projet.
Digital Business Africa: StarNews se présente comme un réseau de chaînes vidéos mobiles qui permet aux célébrités et aux marques de s’engager, de commercialiser et de monétiser leurs bases de fans auparavant difficiles à atteindre en Afrique. Concrètement, comment cela se passe-t-il par exemple si une artiste comme Daphné veut monétiser ses vidéos à travers StarNews et à sa base de 2,5 millions de fans sur Instagram ?
Guy Kamgaing : StarNews est un service de vidéo par abonnement qui fournit aux clients des contenus vidéo exclusifs de leurs célébrités ou marques préférées. Grâce à cette plateforme, les clients peuvent recevoir des messages personnalisés, accéder à des vidéos des coulisses et même mieux connaître leur star par le biais de messages directs et d’appels vidéo exclusifs.
Pour une artiste comme Daphné sa façon de monétiser son talent est de signer un contrat de distribution avec StarNews, de créer et réserver du contenu vidéo pour sa chaîne StarNews qui pourra être ensuite vendu à des abonnés sur les puissantes plateformes que sont MTN, Orange ou Moov.
Chaque abonné supplémentaire lui permettra d’augmenter ses revenus. Plus elle aura d’abonnés sur sa chaîne, plus ses revenus augmenteront. C’est aussi simple que ça ! StarNews assure la promotion et le marketing à travers le digital, les réseaux sociaux, campagnes SMS, ou spots TV.
Digital Business Africa : Quels sont les autres services de StarNews ?
Guy Kamgaing : Nous avons une grande variété de contenus allant de la musique, à la comédie, aux nouvelles, aux gens, à la nourriture, au sport, à la culture, à la beauté, au fitness et bien d’autres choses encore comme StarCall ou bientôt un nouveau produit dans la musique grâce aux partenariats signés avec Universal Music et Sony Music.
Nous sommes présents dans quatre pays (Côte d’Ivoire -CiV-, Congo, Cameroun et Afrique du Sud) sur un total de cinq réseaux combinant plus de 50 millions d’abonnés. Nous préparons des lancements au Nigeria et Ghana en fin d’année.
Digital Business Africa : Quotidiennement, quel est le nombre d’infos et de vidéos qui circulent en moyenne dans le réseau StarNews ?
Guy Kamgaing : Nous avons plus de 60 chaînes entre l’Afrique francophone et anglophone. De nouveaux contenus sont mis à jour quotidiennement ce qui représente en moyenne plus de 80 infos et vidéos. Une notification est envoyée quotidiennement par SMS avec un lien url. Il vous suffit de cliquer dessus pour pouvoir regarder le contenu de votre choix.
Digital Business Africa : Pourquoi un fan devrait-il par exemple s’abonner à StarNews plutôt que d’aller suivre l’actualité et les vidéos de ses stars préférées sur leurs différents comptes sur les réseaux sociaux, car ces stars mettent régulièrement à jour leur compte Instagram, Facebook ou Youtube ?
Guy Kamgaing : La spécificité du contenu présenté sur les chaînes StarNews est qu’il est exclusif et présente des moments uniques que seuls les abonnés ont la chance de regarder sur leur mobile. Aussi, les abonnés ont accès à des privilèges comme des communications personnelles avec leurs artistes préférés grâce à StarCall, la possibilité de gagner des places de concerts, des points de fidélités et des cadeaux. Donc, l’expérience d’un abonné sur StarNews va bien au-delà de visionner des vidéos.
Digital Business Africa: Pour un simple abonné de MTN Cameroon ou de MTN Côte d’Ivoire par exemple, comment fait-il pour s’abonner à StarNews afin d’avoir les infos des stars et monétiser sa liste d’amis ?
Guy Kamgaing : StarNews propose différents modèles d’abonnements en fonction des pays et opérateurs partenaires. Pour MTN Cameroon par exemple, il le fait via le menu USSD et bientôt via le web. C’est très simple, rapide et peu cher. Il est possible de s’abonner à plusieurs chaines. Actuellement, seuls les producteurs de contenus peuvent monétiser leurs listes de fans. Cela sera possible pour tout abonné en début 2021
Starnews est un réel moyen pour les producteurs de contenus en Afrique de gagner de l’argent. La plateforme a été créée par un Africain pour les Africains. Et c’est une plateforme qui permettra de libérer le potentiel créatif des Africains et permettre de redonner au contenu africain ses lettres de noblesse.Guy Kamgaing
Digital Business Africa: Vous dites travailler avec les opérateurs mobiles comme MTN et Orange en Afrique pour distribuer le contenu et les infos sur les stars. Comment cette collaboration se passe-t-elle ?
Guy Kamgaing : StarNews est un réseau de chaînes vidéo mobiles qui donne accès à ses utilisateurs à un contenu riche et varié, grâce en effet à de solides partenariats de distribution et de marketing avec des opérateurs mobiles panafricains tels que MTN, Orange et Moov.
Ces opérateurs nous donnent la possibilité d’entrer en contact avec leurs utilisateurs afin de communiquer et promouvoir StarNews. Ils participent également à la promotion de StarNews via des campagnes ciblées vers les utilisateurs les plus à même d’utiliser la plateforme. Les revenus générés sont donc en partie partagés avec l’opérateur ainsi qu’avec le fournisseur de contenu. Chaque opérateur offre sa propre méthode de souscription et est enregistré indépendamment dans notre système
Digital Business Africa: Cela dit, comment êtes-vous parvenus à convaincre les opérateurs Orange et MTN à adopter ce projet ? Ils n’ont pas posé des conditions drastiques ?
Guy Kamgaing : Les géants des télécoms ont très vite compris l’opportunité et le potentiel de ce service unique qui apporte un contenu local et innovant; ainsi que les revenus pouvant rapidement être générés, le tout à moindre cout.
Ce modèle de consommation de contenus en Afrique a fait ses preuves et notre offre a séduit les opérateurs de par la qualité du contenu proposé, les partenariats que nous avons déjà en place et les revenus que celui-ci peut générer.
Il va également dans l’intérêt des opérateurs de maximiser la promotion de StarNews afin d’obtenir des résultats optimaux. Les accords acquis avec MTN et Orange ont permis à StarNews de cibler une audience massive, à l’affût des dernières nouveautés en termes de divertissement et d’éducation.
Digital Business Africa: Que gagnent les opérateurs télécoms africains à adopter StarNews, du moins pour ceux qui ne l’ont pas encore adopté ?
Guy Kamgaing : Générer des revenus quotidiens sans investissement en infrastructure et en acquisition de contenu en proposant un service attractif et innovant. Voilà l’opportunité qu’offre StarNews aux opérateurs télécoms, avec une solution clef en main qui ne nécessite quasiment aucun investissement quotidien de la part de leurs équipes.
En faisant confiance à StarNews, les opérateurs télécoms proposent à leurs abonnés un service unique et un contenu de qualité. Un avantage concurrentiel qui peut jouer en leur faveur lors du choix de sélection d’un opérateur pour une ouverture de ligne ou pour une recharge de crédit.
Digital Business Africa: Quelle est la petite histoire qui se cache derrière StarNews? Comment est-elle née ?
Guy Kamgaing : La petite histoire est que StarNews est née d’un ras-le-bol de constater l’image négative de l’Afrique dans les médias dans le monde entier, alors que nous savons que l’Afrique est le continent de la joie, la bonne humeur et de l’humanité.
Nous savons que l’Afrique est riche et généreuse; que l’Afrique est un continent magnifique. Il fallait trouver un moyen de montrer cette Afrique et il fallait trouver un moyen pour que les Africains le fasse. D’où l’idée de StarNews.
Digital Business Africa: Quelles sont vos ambitions avec ce projet ?
Guy Kamgaing : Starnews est un réel moyen pour les producteurs de contenus en Afrique de gagner de l’argent. La plateforme a été créée par un Africain pour les Africains. Et c’est une plateforme qui permettra de libérer le potentiel créatif des Africains et permettre de redonner au contenu africain ses lettres de noblesse.
Je reste convaincu que grâce à StarNews l’Afrique pourra produire des contenus de meilleure qualité et que nous pourrons diffuser ces contenus dans le monde entier. Mon ambition est que l’image de l’Afrique soit bien représentée, reconnue, appréciée et respectée dans le monde entier. Ceci bien évidemment à travers ses contenus originaux, exclusifs et de qualité que l’on retrouvera bien entendu également sur StarNews.
[Digital Business Africa] – Pour la seconde année consécutive, le ministère des Postes et Télécommunications a lancé ce lundi 27 juillet 2020, la deuxième édition de la Semaine de l’innovation numérique.
Pour la ministre Minette Libom Li Likeng qui a procédé à ce lancement officiel, il s’agira de détecter, recenser, évaluer, primer et accompagner les meilleurs projets d’innovation numérique de l’année 2020 au Cameroun.
Les candidats devront veiller à ce que leur projet soit innovant et à fort potentiel : « innovation de produit, de service, de procédé, d’organisation, etc. ».
D’après le règlement du concours, les projets invités à concourir peuvent être un projet de création ex-nihilo ou un projet d’activités nouvelles mises en œuvre par des structures existantes.
L’inscription au concours national du meilleur projet TIC se fait exclusivement en ligne, via un formulaire à renseigner sur le site web du concours à l’adresse Url www.ictinnovationweek.cm. Le règlement du concours et bien d’autres informations s’y trouvent également. Les inscriptions au sont ouvertes du 28 juillet au 17 août 2020 à 15h30 min.
Calendrier du concours national 2020 du meilleur projet TIC
Les 15 meilleurs projets présélectionnés pour la première phase seront invités à Yaoundé pour la phase finale du concours. Pendant trois jours, les présélectionnés bénéficieront de séances de coaching, de partage d’expérience et de formations spécialisées. Puis, les 15 présélectionnés seront conviés à faire une présentation orale (pitch) et une démonstration pratique de leurs projets devant un grand jury.
Ce concours comporte deux types de prix distincts : le Prix Spécial du Président de la République et les Prix Catégoriels. Le prix spécial du Président de la République est décerné au meilleur projet du concours et les prix catégoriels sont décernés aux autres lauréats. Ces prix et récompenses seront remis par la ministre des Postes et Télécommunications lors de la cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 28 août 2020.
Agrix Tech est une application, qui, grâce à son intelligence artificielle intégrée, permet aux agriculteurs, à l’aide d’une photo de la plante malade, de savoir de quelle maladie souffre la plante et surtout de savoir comment éradiquer la maladie et quel produit utiliser pour ce faire.
Avec ces initiatives, la ministre Minette Libom Li Likeng estime que l’économie numérique a véritablement commencé à prendre corps au Cameroun. « Cette 2è édition de la Semaine de l’innovation numérique apparait donc comme une opportunité précieuse pour stimuler l’ingéniosité de notre jeunesse. Celle-ci doit la saisir. C’est-à-dire inscrire ses inventions dans le sens de l’Histoire en marche. C’est alors qu’elle répondra de manière pertinente aux exhortations du Président de la République, qui nous honore encore une fois, de son prestigieux parrainage de l’évènement », a déclaré la ministre lors de son allocution.
[Digital Business Africa] – Le groupe français des télécommunications Orange et le groupe ivoirien de bancassurance NSIA, ont annoncé ce 23 juillet 2020 le lancement des activités commerciales d’Orange Bank Africa à Abidjan en Côte d’Ivoire. D’après les deux groupes, Orange Bank Africa, dirigée par Jean-Louis Menann-Kouamé, a pour ambition de proposer aux clients une offre de crédit et d’épargne simple et accessible à tout moment depuis son mobile. Si cette banque commence à Abidjan, Orange Bank Africa a vocation à s’étendre au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso.
« Orange Bank Africa répondra aux besoins d’une grande partie de la population, souvent exclue du monde bancaire classique, en lui permettant d’emprunter ou épargner de faibles montants essentiels pour leur quotidien. Dès son lancement, Orange Bank Africa proposera, à travers le canal Orange Money, une offre d’épargne et de micro crédit permettant d’emprunter à partir de 5.000 FCFA de façon instantanée depuis son mobile», indique le communiqué conjoint.
La stratégie d’Orange dans les services financiers mobiles en Afrique vise à offrir des solutions accessibles au plus grand nombre quel que soit leur niveau de revenu ou leur lieu d’habitation. Ainsi, l’objectif d’Orange Bank Africa est de devenir l’acteur de référence de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest.
Commentant le lancement officiel de cette banque digitale, Stéphane Richard, le président directeur général d’Orange, indique que les nouvelles technologies sont nécessaires pour renforcer l’inclusion financière et soutenir le développement économique, comme le mobile money l’a prouvé au cours des dernières années. « L’activité bancaire est nouvelle pour Orange en Afrique, reconnaît-il. Elle s’inscrit en parfaite cohérence avec notre stratégie d’opérateur multi-services et notre volonté d’être moteur de la transformation digitale du continent. Grâce à notre association avec NSIA, un autre leader du marché africain, nous facilitons l’accès aux services bancaires au plus grand nombre, à travers des services simples et essentiels, pour le bénéfice de tous nos clients. »
Jean Kacou Diagou, PDG du groupe NSIA, pour sa part indique que « depuis 25 ans, le Groupe NSIA élabore des solutions de banque et d’assurance adaptées aux besoins des populations africaines avec pour objectif de les rendre accessibles au plus grand nombre. Nous le savons, la digitalisation bancaire est une condition sine qua non de l’inclusion financière de nos populations. Nous sommes donc fiers d’avoir pu joindre notre expertise et notre capital humain à ceux d’Orange pour la création de la banque 100% digitale : Orange Bank Africa. »
Au cœur des transactions financières depuis plusieurs années, Orange Money et les services digitaux ont vu leur importance renforcée et leur adoption accélérée en période de crise sanitaire. Dans ce contexte, Orange a la conviction que le Mobile Banking a un véritable rôle à jouer en Afrique.
Le groupe Orange
Le groupe français Orange est l’un des principaux opérateurs de télécommunications dans le monde, avec un chiffre d’affaires de 42 milliards d’euros en 2019 et 145 000 salariés au 31 mars 2020, dont 85 000 en France. Le groupe servait 253 millions de clients au 31 mars 2020, dont 208 millions de clients mobile, 21 millions de clients haut débit fixe. Orange est présent dans 26 pays. C’est également l’un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales sous la marque Orange Business Services.
En décembre 2019, le Groupe a présenté son nouveau plan stratégique « Engage 2025 » qui, guidé par l’exemplarité sociale et environnementale, a pour but de réinventer son métier d’opérateur. Tout en accélérant sur les territoires et domaines porteurs de croissance et en plaçant la data et l’IA au cœur de son modèle d’innovation, le groupe entend être un employeur attractif et responsable, adapté aux métiers émergents.
NSIA
Le groupe ivoirien NSIA pour sa part est un groupe de services financiers qui intègre des produits et services bancaires et d’assurances. Le groupe NSIA est fort de trois banques, trois succursales bancaires, 21 Compagnies d’Assurances, une société́ de gestion et d’intermédiation (SGI), une société́ de gestion des OPCVM, une société́ immobilière, une société́ de courtage en réassurance et une fondation. Il compte près de 3 000 employés.
Par Digital Business Africa. Source : Orange, Nsia
Mise à jour du 23 juillet 2020, à 15h36. Précisions. La rédaction de DIGITAL BUSINESS AFRICA a été contactée par M. Éric Josué BOUMNDJEL, directeur à l’Antic, pour apporter des précisions à cet article. D’après lui, le journal en ligne Actu Cameroun et le Quotidien de l’Economie s’étaient trompés en publiant en 2017, se basant sur sa présentation lors d’une conférence à Douala, que le pays comptait jusqu’à 135 671 noms de domaine enregistrés en .Cm.
Le journaliste d’Actu Cameroun avait fait une erreur en rapportant ce nombre, dit-il. “Ma présentation lors de cette conférence à Econuma parlait bien de 35 671 noms de domaine enregistrés en. CM et non de 135 671. J’avais appelé le journaliste pour qu’il modifie cette erreur qui avait été reprise par d’autres médias“.
Le présent article de DIGITAL BUSINESS AFRICA a été rédigé sur la base de ces 135 671 noms de domaine en 2017. Avec cette précision faite, pour 35 671 noms de domaine en .Cm enregistrés en 2017 et avec 39 000 noms de domaine à ce jour en juillet 2020, il faut plutôt noter ou lire que le Cameroun a enregistré 3 329 nouveaux noms de domaine en .Cm en trois ans. Les raisons de ce faible taux d’enregistrement en .Cm restent les mêmes que celles indiquées dans l’article.
[Digital Business Africa] – Le Cameroun a enregistré une perte de 96 000 noms de domaine en .Cm en trois ans. En 2017, le pays comptait 135 000 noms de domaine. A ce jour, le Cameroun compte juste 39 000 noms de domaine enregistrés en .Cm. Ce dernier chiffre a été indiqué par des responsables de l’Antic présents ce 20 juillet 2020 à Yaoundé à la salle de conférence du Minpostel dans le cadre de la session extraordinaire du Cercle de Concertation Permanente Public-Privé du Secteur des Postes et Télécommunications (en abrégé CPPT).
Le pays a pris conscience de cette chute importante dans l’enregistrement des noms de domaine en . Cm. C’est l’une des raisons pour lesquelles la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a pris une décision le 22 juin 2020 qui instruit l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) chargée de la gestion de ce domaine, à procéder à la vente du nom de domaine de premier niveau du Cameroun à deux mille (2000) F.CFA, toutes taxes comprises.
Du 01er juillet 2020 au 01er octobre 2020, tout citoyen camerounais peut donc enregistrer le .Cm auprès des 14 registrars agréés au tarif de 2000 francs F.Cfa seulement.
Mais, qu’est-ce qui explique cette chute drastique de l’enregistrement des noms de domaine en .CM ? Digital Business Africa a appris auprès de l’Antic que la première raison est due aux suspensions des noms de domaine opérées par l’Antic. « Ceux qui acquièrent des noms de domaine pour des activités de pornographie ou encore pour des activités de hacking ou propagation des virus par exemple perdent leur noms de domaine qui sont suspendus par l’Antic. Car l’Antic dispose d’une charte de nommage que doit respecter tous ceux qui achètent le .Cm. Cette charte de nommage est disponible sur le site web de l’Antic et ceux qui s’y écartent perdent leur .Cm. De milliers de noms de domaine ont été suspendus dans ce sens », explique notre source.
Plus encore, nombreux sont ceux qui, après un an, ne renouvellent pas toujours leurs noms de domaine une fois acquis. « De nombreuses personnes ont également perdu leur noms de domaine faute de non renouvellement », apprend-on.
Aussi, il faut noter que le 23 mars 2017, invité à la 2ème édition du forum Econuma dédié à la Petite et moyenne entreprise et à la TPME, avec pour thème « La transformation numérique de l’entreprise au Cameroun », Eric Josué Boumndjel, alors chef d’antenne régionale de l’Antic de Douala, avait laissé entendre que le .cm souffre de préjugés et d’une crise de confiance. « Je pense qu’il y a un problème de confiance; ce n’est pas seulement dans les télécommunications. Beaucoup de Camerounais ont l’impression que les produits étrangers sont meilleurs que ceux du pays », avait-il expliqué avant de présenter les multiples avantages du .Cm. Ses explications sur Actu Cameroun.
« Nous pensons que tous les promoteurs camerounais devraient avoir le .cm, parce qu’il y va de la souveraineté de notre pays. On ne peut pas développer l’économie numérique avec le .com tout comme on ne peut pas développer l’agriculture de notre pays avec le cacao étranger. Pour développer l’économie de notre pays, il faut des contenus locaux, il faut l’extension locale », avait-il alors déclaré. Argument valable à ce jour.
[Digital Business Africa] – Lepersonnel de l’opérateur historique des télécommunications du Cameroun, Camtel, suit un atelier de formation du en matière de sécurisation du patrimoine public. Cette formation qui a débuté ce lundi 20 juillet 2020 se tient jusqu’au mercredi 22 juillet à Yaoundé dans les locaux des services du Conseil supérieur de l’Etat.
L’atelier qui se déroulera en six sessions a pour objectif de sensibiliser les dirigeants et personnels de la Camtel sur le cadre normatif et institutionnel régissant les entreprises publiques au Cameroun, ainsi que sur le régime de responsabilités et de sanctions applicables.
En effet, le contexte général est marqué depuis quelques années au Cameroun par la multiplication des missions de contrôle et de vérification mettant en cause des responsables des entités publiques à tous les titres, devant le Conseil de discipline budgétaires et financière, à l’issue desquels de lourdes sanctions sont prononcés alors que les concernés ignorent les contours de ces sanctions ainsi que des mécanismes y conduisant.
La Camtel se voit donc particulièrement interpellée, au vu des ressources importantes qu’elle génère pour déployer ses activités. Elle a donc saisi dans une correspondance le 07 novembre 2019 les services du Consupe afin qu’un séminaire de sensibilisation soit organisé au profit de son personnel.
La formation a été précédée par une cérémonie d’ouverture présidée par la Ministre Déléguée à la Présidence de la République chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat, Rose Mbah Acha Fomundam, qui déclare que « le Consupe est le gendarme de l’Etat, mais par ailleurs nous sommes tenus d’accompagner les ordonnateurs gestionnaires des crédits publics sur le plan méthodologique, technique et même pédagogique, et nous le faisons à travers des séminaires comme ceux-ci ».
Elle ajoute par ailleurs que « mes formateurs ici présents sont doués et prêts à répondre à toutes leurs questions, nous souhaitons qu’en tant qu’auditeur externes, dès notre prochaine descente à Camtel, nous constatons qu’ils se sont améliorés en terme de gestion de leur budget. Nous comptons ainsi beaucoup sur les dirigeants de Camtel pour qu’on trouve moins de fautes de gestion à Camtel, pas pour nous faire plaisir mais parce que c’est leur devoir car l’ignorance n’est pas une défense »
Mme la directrice générale de Camtel, Judith Yah Sunday, a quant à elle déclaré que « Camtel est une entreprise d’Etat et nous avons le devoir de nous assurer que dans cette entreprise dont on nous a confié la charge, toutes les actions que nous menons, les actes que nous posons se fassent selon les lois et les règlements qui encadrent la gestion des entreprises publiques. »
[Digital Business Africa] – « Nous avons aussi saisi cette opportunité pour annoncer, en application des hautes directives du Premier Ministre, l’institution d’une fréquence trimestrielle pour les sessions du CPPT ». C’est l’une des annonces de Minette Libom Li Likeng, la ministre des Postes et Télécommunications.
Elle s’adressait ainsi ce 20 juillet 2020, à la clôture de la session extraordinaire du Cercle de Concertation Permanente Public-Privé du Secteur des Postes et Télécommunications (en abrégé CPPT). Ce cercle qui se tenait donc habituellement une fois par an se tiendra désormais une fois tous les trois mois. Ceci afin de mieux adresser les problèmes du secteur et d’explorer et de trouver des solutions.
D’après la ministre, la rencontre d’hier a permis de rappeler les dispositions et les mesures prises par le gouvernement en vue de garantir une saine concurrence entre acteurs du secteur des Télécommunications, et en particulier le segment des communications électroniques.
« Les travaux nous ont donné l’occasion de réitérer l’engagement ferme du gouvernement à tout mettre en œuvre pour la création d’un environnement des affaires, propice au développement et à l’épanouissement du secteur privé, créateur d’emplois et des richesses », a indiqué Minette Libom Li Likeng.
Plateforme de concertation et de dialogue entre le Gouvernement, les entreprises du secteur des Postes et Télécommunications et la société civile, le CPPT a pour objet de rassembler les acteurs publics, ceux du privé et la société civile, pour adresser les préoccupations soulevées, ainsi que les défis qui se font jour dans le secteur, afin d’y apporter des solutions appropriées.
Sa création s’inscrit en droite ligne de la volonté du Gouvernement, de promouvoir un dialogue permanent entre l’Etat et les milieux d’affaires. La session actuelle se tient près de deux ans après la dernière, et elle est placée sous le thème « Les atouts de l’environnement des affaires au Cameroun, pour garantir une saine concurrence dans le secteur des communications électroniques. ».
Cette 4è session extraordinaire du CPPT se tient en effet quelques mois après l’arrivée d’un nouvel acteur dans le domaine des communications mobiles à savoir l’opérateur public historique Camtel. D’où les différentes thématiques retenues à l’ordre du jour, à savoir : Les enjeux de l’arrivée d’un 4ème operateur dans le marché des communications électroniques ; l’amélioration des relations entre le régulateur et les opérateurs pour une saine concurrence et le rôle des associations des consommateurs.
[Digital Business Africa] – Au Maroc, l’opérateur Maroc Telecom a rendu publics ses résultats pour le compte du premier semestre 2020. Des performances globalement à la hausse, avec un chiffre d’affaire de 1,8 milliard de dollars. Ce qui représente une hausse de 2,7% par rapport à la même période en 2019.
D’après l’opérateur, cette belle performance réalisée durant la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid 19 est attribuable au segment Data mobile, qui a particulièrement été sollicité durant la période de confinement, tout comme le Data Fixe qui a également progressé au Maroc. Aussi, les services de mobile Money en nette progression à l’international ont contribué à consolider les résultats de l’opérateur.
Dans le sillage de la progression du chiffre d’affaire, Maroc Telecom a également vu son parc d’abonné croître, pour atteindre 68,4 millions de client au premier semestre de 2020, en augmentation de 9,1% par rapport à la même période un an plus tôt. Une performance qui provient en partie de l’intégration de Tigo Tchad dans le giron du Groupe depuis le 1er juillet 2019.
[Digital Business Africa] – Au Zimbabwe, le principal opérateur de téléphonie mobile, Econet Wireless, a nié le 20 juillet 2020 une accusation de blanchiment d’argent et a qualifié ‘‘d’illégal’’ un mandat de perquisition émis par la police. En effet, au moment d’émettre le mandat, la police zimbabwéenne avait déclaré qu’elle enquêtait sur des soupçons de blanchiment d’argent. Les enquêteurs avaient demandé à l’opérateur de leur divulguer les détails des clients et les enregistrements de toutes les transactions effectuées au cours du premier semestre 2020.
“Le mandat de perquisition et de saisie est illégal et constitue une violation du droit du requérant à la vie privée ainsi que du droit à la vie privée des abonnés du requérant”, explique le directeur général d’Econet Wireless, Douglas Mboweni (photo), dans des documents déposés à la Haute Cour. Il ajoute : “Les warrants sont calculés pour enrager les abonnés d’Econet et les conduire vers d’autres opérateurs de téléphonie mobile”.
Dans la foulée, Douglas Mboweni a déclaré qu’un haut responsable du parti ZANU-PF au pouvoir a accusé Econet Wireless et la compagnie d’assurance Old Mutual d’être à l’origine de la baisse de la valeur du dollar zimbabwéen. Ainsi, Chris Mutsvangwa, un ancien ministre, est récemment apparu à la télévision menaçant Econet d’une action similaire au coup d’État militaire de 2017 qui a évincé le dirigeant de longue date Robert Mugabe.
“La référence au coup d’État trahit un programme visant à détruire Econet et à le retirer de sa position de leader sur le marché au profit d’un autre opérateur“, maintient Douglas Mboweni. Il ajoute que “ce que fait le mandat de perquisition et de saisie, c’est de criminaliser la nation tout entière et d’enfreindre le droit à la vie privée et à la dignité de toute la nation sans aucune raison valable“.
Le mois dernier, le gouvernement a brusquement suspendu les transactions d’argent mobile fournies par les opérateurs de téléphonie, la plate-forme la plus utilisée pour effectuer et recevoir des paiements dans ce pays en crise.
Le porte-parole du gouvernement Nick Mangwana a accusé les plates-formes de transfert d’argent mobile d’être à l’origine de l’inflation galopante, et a déclaré que le gouvernement avait la preuve que les fournisseurs de services téléphoniques étaient impliqués dans des activités illicites qui sabotaient l’économie. Le gouvernement a également suspendu le commerce à la bourse du pays, qu’il a accusé d’être complice d’activités financières illicites.
[Digital Business Africa] – En Côte d’Ivoire, la filiale locale du groupe de télécommunications MTN a annoncé à la fin juin 2020 son projet de se doter d’un nouveau siège dans la capitale Abidjan. A cet effet, elle a signé avec le groupe Teyliom, un contrat pour la construction de ce siège à Port-Bouët dans le sud d’Abidjan pour un coût total de 20 milliards FCFA. Il sera situé dans la nouvelle zone « Akwaba Business Park» non loin de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Pour le Directeur général de MTN Côte d’Ivoire, Djibril Ouattara (photo), « ce nouveau siège répondra aux normes les plus rigoureuses au monde en matière de construction durable et de bien-être de ses occupants».
Sur les spécificités du projet, on apprend de MTN Côte d’Ivoire que son nouveau siège sera bâti sur 1,5 hectare. Les travaux devraient débuter en décembre 2020 pour une durée d’environ 20 mois.
[Digital Business Africa] – Au Cameroun, outre les cartes bancaires, il est désormais possible de payer ses impôts via mobile money, le moyen de paiement le plus utilisé par la population.
L’annonce est de la Direction générale des impôts (DGI) qui informe de la mise sur pied du Syampe, le Système d’agrégation des moyens de paiements de l’État.
Sur le site web de la Direction générale du budget (DGB), il est précisé que SYAMPE permet non seulement au contribuable de contrôler pleinement ses frais de contribuable sans se déplacer vers les administrations compétentes pour les suivis, mais elle vous fournit également des relevés sécurisés, automatiques et authentifiées de toutes les opérations fiscales et non fiscales. « Ce qui représente un gain en temps considérable tout en mettant à votre disposition un module de tous les moyens de paiement unifiée à disposition sur une seule plateforme. La facilité du tout en un », explique la DGB.
Pour la DGI, « ce nouveau portail de gestion des transactions gouvernementales s’adresse aux chefs d’entreprise, aux commerçants, aux étudiants, aux employés ou à toutes les autres professions confondues. Le but de cette plateforme numérique est de mettre à disposition des contribuables tous les moyens de paiement unifié et ainsi faciliter le paiement des taxes fiscales et non fiscales, le tout de manière simple, sécurisée et authentifiée ».
Sur la plateforme Syampe qui se réclame simple d’utilisation, les nouveaux usagers peuvent utiliser un tutoriel pour se familiariser. Déjà, il existe deux processus pour effectuer un paiement sur cette plateforme. Le premier, via le paiement direct. Le contribuable ne dispose pas nécessairement d’un compte utilisateur. Le second implique la création d’un compte utilisateur sur la plateforme SYAMPE. Une fois connecté, le contribuable a un accès direct à son espace de contribuable où il trouvera des notifications, son profil d’utilisateur ainsi qu’un tableau de bord et tous les services qui l’accompagne.
Aussi, le contribuable a à sa disposition un ensemble d’outils qui leur permet d’accéder à l’historique et de suivre leurs situations et leurs opérations fiscales. Ils peuvent également faire des réclamations directement depuis la plateforme. Pour les télédéclarations, les contribuables camerounais peuvent déjà se connecter en ligne via l’url http://teledeclaration-dgi.cm/
[Digital Business Africa] – En Afrique de l’Est, difficile de faire sans le Kenya, notamment dans le secteur de la téléphonie mobile. D’après l’opérateur Airtel Africa, présent dans plusieurs pays de la sous-région, le Kenya possède un taux de pénétration mobile de 62%. Ce qui fait le lui le pays disposant du plus fort taux de pénétration mobile, devant la Zambie (54%), la Tanzanie (49%), le Nigeria (45%), l’Ouganda (42%) et la République démocratique du Congo (39%).
A l’intérieur même du marché kenyan, le régulateur indique un taux de pénétration du mobile à 114,8% au cours du trimestre clos en décembre 2019. Ce qui se justifie par l’enregistrement de plusieurs cartes SIM par abonné auprès des opérateurs concurrents. Logiquement, ces abonnés entendent bénéficier des prix les plus bas des offres concurrentiels de différents opérateurs.
Toujours est-il que cette situation souligne le fort potentiel de ce marché, qui est en soi une grosse opportunité de croissance pour les fournisseurs de services mobiles.
[Digital Business Africa] – Au Cameroun, le projet « E-procurement » qui vise la mise en service d’une plateforme de passation en ligne des marchés publics piétine. Alors que le mémorandum d’entente entre la partie camerounaise et sud-coréenne a été signé depuis novembre 2018, la seconde phase du projet n’est toujours pas engagée.
La faute, d’après une note du ministère de l’Economie à « une incompréhension de la part de l’ambassade de Corée relativement aux procédures internes du Cameroun qui exigent la signature des documents contractuels “Arrangement” pour chaque phase du projet ».
Cependant, le Minepat affirme que l’incompréhension a été levée, ou du moins, est en train de l’être, à la suite d’une réunion d’urgence tenue le 14 juillet 2020, et présidée par le secrétaire général du ministère des Marchés publics.
Il a notamment été décidé au cours de celle-ci que le ministère des Marchés publics doit désormais travailler en étroite collaboration avec l’agence de développement de la Corée, la Koica.
De cette collaboration, un draft de protocole d’accord co-signé de la partie coréenne et camerounaise sera soumis à l’ambassade de Corée avant le 10 août 2020 pour pouvoir insérer le projet dans le budget de l’exercice 2021.
[Digital Business Africa] – En Algérie l’ancien ministre des Télécommunications Moussa Benhamadi qui a effectué son mandat sous Abdelaziz Bouteflika est décédé le vendredi 17 juillet 2020 des suites de la Covid 19, alors qu’il se trouvait en détention préventive.
D’après son frère Hocine Benhamadi qui s’exprimait chez nos confrères du quotidien Liberté en dénonçant le manque de suivi médical dont aurait normalement bénéficié l’ancien ministre, « Moussa Benhamadi est décédé vendredi. Il avait contracté le virus le 4 juillet et ce n’est que le 13 du même mois qu’il a été évacué en urgence vers un hôpital à Alger ».
L’ancien ministre Moussa Benhamadi avait été placé en détention préventive dans la prison d’El Harrach le 19 septembre 2019. Il est accusé avec son frère Abderahmane lui aussi en détention préventive de corruption.
Ceci, dans le cadre d’une affaire de corruption liée au groupe familial spécialisé dans le montage de produits électroniques Condor Electronics. Il subit ainsi les conséquences de la vaste enquête anti-corruption lancée par la justice algérienne sous la pression du mouvement anti régime « Hirak », qui vise notamment les barons de l’ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika.
[Digital Business Africa] – Au Soudan, l’armée a annoncé ce 18 juillet 2020 qu’elle allait désormais poursuivre en justice les journalistes et militants qui “l’insultent”. Dans un communiqué, elle affirme que “des actions légales pourront être engagées contre des militants, journalistes et autres, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays“, s’ils insultent l’armée.
Dans la foulée de cette annonce, l’armée dit avoir nommé un officier spécialisé dans la cybercriminalité qui sera chargé de traquer sur Internet toute personne qui tient des propos insultants contre elle.
Pour justifier cette décision, l’armée évoque “sa patience qui est à bout face aux insultes et aux accusations dont elle est l’objet et qui s’inscrivent dans un plan visant à porter atteinte à l’armée et au système de sécurité” soudanais.
Cette annonce ne devrait pas calmer les tensions et la méfiance entre la population soudanaise et son armée. Ceci, alors même que des militants accusent régulièrement l’armée de ne pas avoir protégé des manifestants qui s’étaient installés pour un sit-in devant le siège de l’armée en avril 2019, réclamant d’abord la destitution de Omar El Béchir, l’ancien président, puis le transfert du pouvoir aux civils.
[Digital Business Africa] – Sous l’impulsion de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (GIMAC) a annoncé ce 09 juillet 2020 le lancement de GIMACPAY. Un écosystème convergent carte, mobile et transfert d’argent.
A ce jour, GIMACPAY a déjà traité 3500 transactions de monétique intégrale, pour un montant cumulé de 85 millions de francs Cfa par jour.
Ainsi donc, le GIMAC a entamé la commercialisation des services de la monétique intégrale à l’issue d’une phase pilote à laquelle participaient la CBC, la BGFIBank Gabon, la BICEC, UBA, Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, la CCEI Bank, la NFC Bank, la BSCA Bank, le CCA BANK, Express Union, TERRAPAY, MAVIANCE, et durant laquelle plus d’une centaine de milliers de transactions mobiles ont été traitées avec succès pour un montant cumulé de plus de 1,7 milliards de francs Cfa.
Les populations de la CEMAC peuvent donc utiliser les services financiers des institutions suscitées, en vue de transférer de l’argent du compte mobile d’un opérateur X au compte mobile d’un autre opérateur Y ; ou encore d’un compte mobile vers un compte bancaire et vice-versa (wallet to wallet).
Plus encore, les populations de la sous-région pourront effectuer des achats de biens et de services chez des commerçants affiliés, retirer de l’argent sur les distributeurs automatiques de banques à l’aide d’un code (voucher) et aussi recevoir des transferts internationaux dans leurs comptes mobiles ou bancaires (rémittence).
A ce jour, le réseau monétique intégrale GIMAC compte 54 participants, 800 000 cartes GIMAC et internationales VISA, Mastercard, UPI, 18 millions de comptes mobiles, plus de 1300 GAB et de 1000 TPE.
Pour en savoir plus sur ce nouveau système de paiement et de transfert, Digital Business Africa a rencontré Valentin Mbozo’o, le Directeur général du Gimac. Dans cet entretien avec Beaugas Orain DJOYUM, il donne plus de détails sur les fonctionnalités de GimacPay.
Valentin Mbozo’o, Directeur général du Gimac : Favoriser l’interopérabilité intégrale en zone Cémac.
Digital Business Africa : Sous l’impulsion de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), vous venez de lancer un écosystème convergent carte, mobile et transfert d’argent baptisé GIMACPAY. A quoi servira-t-il ?
Valentin Mbozo’o : Avant l’avènement de l’écosystème GIMACPAY, chaque univers monétique fonctionnait de manière cloisonnée, à savoir la carte avec les banques, le mobile avec les opérateurs du Mobile Money et le transfert d’argent avec les Sociétés de Transferts d’Argent (STA). A cela, sont venus s’ajouter des FinTech pour se frayer un chemin dans ce paysage de la finance digitale.
GIMACPAY permet désormais à l’ensemble de ses acteurs d’inter-opérer d’une manière sécurisée et de fédérer aussi bien les canaux que les instruments de paiement.
Digital Business Africa : Concrètement, cela veut dire quoi pour le citoyen de l’Afrique centrale?
Valentin Mbozo’o : L’environnement GIMACPAY permet à un client d’un opérateur mobile de transférer de l’argent vers un client d’un autre opérateur mobile du Cameroun, si ce n’est à l’échelle des cinq autres pays de la CEMAC. L’environnement GIMACPAY permet de recevoir de l’argent venant hors de l’espace CEMAC d’une Société de transfert d’argent (STA) directement dans son compte bancaire ou mobile ; de retirer de l’argent sur des distributeurs automatiques avec ou sans carte bancaire ; de payer des factures d’eau, d’électricité, de téléphone, des services E-Gov (impôts, taxes divers, etc.), si ce n’est auprès de tout autre marchand déclaré dans l’écosystème, pour ne citer que ces services parmi les plus courants.
Comme il est loisible de le constater, l’environnement GIMACPAY est un bouquet de solutions digitales de paiement électronique, source de distanciation sociale par ces temps de Covid-19, d’accentuation de l’inclusion financière et d’intégration nationale et sous régionale.
Il apporte comme innovation en grande première en Afrique, le décloisonnement des transactions Mobile Money entre tous les opérateurs mobiles de la sous-région ainsi que l’intégration des transferts d’argent, à l’exemple de ce qui se faisait déjà depuis fort longtemps avec la carte bancaire. En d’autres termes, GIMACPAY assure une parfaite convergence des transactions cartes, mobiles et transferts d’argent.
Digital Business Africa : Quels problèmes GIMACPAY vient-il résoudre ?
Valentin Mbozo’o : GIMACPAY apporte comme spécificité le décloisonnement des plateformes de paiement existantes en technologies cartes et mobiles, accentuant ainsi la vulgarisation des services financiers digitaux pour une plus grande inclusion financière.
Pour le volet mobile, cela se traduit par la transformation du compte mobile en un compte universel inter-opérant non seulement avec les comptes mobiles d’autres opérateurs, mais aussi en grande première en Afrique, tout aussi avec les comptes bancaires.
S’agissant de la carte bancaire, en plus des transactions cartes GIMAC, le Groupement assure désormais le processing des transactions cartes internationales VISA, Mastercard et UPI effectuées dans l’espace CEMAC, émises par les banques de ladite aire géographique, ainsi que la compensation et le règlement localement en Francs CFA.
GIMACPAY développe le paiement avec le mobile à travers la technologie QR Code, ainsi que via les terminaux électroniques traditionnels.
Ce nouvel environnement constitue une avancée majeure appelé à réduire l’utilisation des devises tout en régulant les opérations monétiques effectuées dans la CEMAC.
Valentin Mbozo’o, DG du GIMAC.
Grâce à la plateforme GIMACPAY un client Orange Money pourra transférer de l’argent directement dans le compte mobile d’un client MTN Mobile Money, disponible dans le menu dudit opérateur et après avoir saisie le numéro du bénéficiaire, le montant et son code secret.Valentin Mbozo'o
Digital Business Africa : Le Gimac parle de «commercialisation des services de la monétique intégrale». Pourquoi commercialisation de ce service ?
Valentin Mbozo’o : Il faut comprendre le mot commercialisation ici en termes de phasage dans la mise en œuvre d’un nouvel environnement, la phase commercialisation étant celle qui suit la phase pilote de la monétique intégrale qui s’est faite avec plus de quatorze (14) participants de différents pays de la CEMAC.
Pendant la phase pilote, le système a été éprouvé sur tous les angles, aussi bien en montée en charge et en volumétrie, que sur la fiabilité et l’intégrité des transactions sous régionales.
A toutes fins de certification de des plateformes de processing, plus de 100 000 transactions pour un montant cumulé de près de 2 milliards de FCFA, ont été traitées sans soucis majeur.
C’est ainsi qu’au terme de cette phase pilote très éprouvante en terme de nouveaux apprentissages et d’ajustements des environnements au départ non préparés à ce type d’évolution, on est passé à la phase dite de commercialisation permettant aux Banques, aux établissements de microfinance et aux opérateurs mobiles de mettre à la disposition des populations de l’ensemble des pays de la sous-région, les services de la monétique intégrale.
Digital Business Africa : Combien cela va-t-il coûter ? ou bien quel est le coût estimatif de cette opération ?
Valentin Mbozo’o : Les services offerts par l’écosystème GIMACPAY participent à la vulgarisation de l’usage des paiements digitaux dans la sous-région, et se veulent à la portée du plus grand nombre, permettant ainsi à chaque citoyen de la CEMAC d’en bénéficier.
A titre d’illustration, le coût d’un transfert transfrontalier intra CEMAC se situe en deçà des commissions habituellement pratiqué par les Sociétés de transfert d’argent (STA).
Digital Business Africa : Concrètement, comment le citoyen Lamda utilise GIMACPAY ?
Valentin Mbozo’o : GIMACPAY est l’écosystème qui fédère les acteurs de la chaine de paiement. Concrètement, le client d’un opérateur mobile va utiliser les services GIMACPAY via l’outil dont il dispose à travers les menus USSD dudit opérateur. Pour les clients bancaires, cela se fera grâce à une application Mobile Banking de la banque.
Ainsi, grâce à la plateforme GIMACPAY un client Orange Money pourra transférer de l’argent directement dans le compte mobile d’un client MTN Mobile Money, disponible dans le menu dudit opérateur et après avoir saisie le numéro du bénéficiaire, le montant et son code secret.
Sans avoir besoin d’expliciter l’utilisation de chacun(e) de la douzaine de types de transactions offertes par GIMACPAY, le principe régissant l’ergonomie de la mise en œuvre des services de l’écosystème s’est voulue simple et facile pour quelque utilisateur que ce soit.
Digital Business Africa : Le Gimac indique que dans la phase pilote de ce projet, la CBC, la BGFIBank Gabon, la BICEC, UBA, Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, la CCEI Bank, la NFC Bank, la BSCA Bank, le CCA BANK, Express Union, TERRAPAY et MAVIANCE ont participé à la phase test. Pourquoi seulement les trois opérateurs télécoms Airtel Gabon, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun ?
Valentin Mbozo’o : Le GIMAC étant une institution à vocation sous régionale, en charge de la mise en œuvre de la monétique intégrale, il fallait assurer la représentation communautaire parmi les participants de la phase pilote. Ces trois opérateurs étant des succursales de grands groupes mobiles présents dans plusieurs pays de la CEMAC, il nous a semblé judicieux de les associer à cette première phase du projet.
La finalité de la mise en œuvre de la monétique intégrale portant sur l’intégration de l’ensemble des acteurs du paiement et de la dépense dans l’écosystème GIMACPAY, l’arrimage du restant des acteurs banques, établissement de micro finance, opérateurs mobiles, STA, agrégateurs, FinTechs est activement en cours avec pour objectif l’intégration du plus grand nombre d’ici la fin de l’année 2020.
Digital Business Africa : Que faut-il précisément pour que les autres opérateurs mobiles de la sous-région intègrent cette solution GIMACPAY ?
Valentin Mbozo’o : Permettez-moi de rappeler que le projet a pour vocation de connecter l’ensemble des acteurs du paiement dans la CEMAC, conformément à la mise en œuvre de l’instruction du gouverneur de la banque centrale N° 001/GR/2018.
Aussi, n’avons-nous pas attendu la fin de la phase pilote pour démarrer au mois de mai 2020, l’intégration de l’ensemble des acteurs du Mobile Money, avec des projets déjà très avancés. On peut citer YUP de Société générale, Airtel Tchad, MTN Congo, Airtel Congo et Orange Centrafrique, appelés à rejoindre d’ici septembre 2020 ceux déjà opérationnels dans GIMACPAY.
Les discussions continuent avec le restant des opérateurs afin que ceux-ci saisissent cette belle opportunité pour renforcer leur offre de services, mais aussi pour se conformer avec la règlementation.
Dans la même veine, un grand nombre de projets d’intégration des banques, des micros finances et des FinTechs est en cours, ceci dans l’optique d’intégrer le plus grand nombre de participants au système d’ici la fin de l’année 2020.
Digital Business Africa : Quels sont les chiffres actuels qui font le réseau monétique intégrale GIMACPAY ?
Valentin Mbozo’o : A titre d’illustration et sans avoir véritablement communiqué sur ces nouveaux services, GIMACPAY traite actuellement 3500 transactions monétique intégrale, pour un montant cumulé de FCFA 85 millions par jour.
Il va s’en dire qu’avec la stratégie engagée depuis le lancement le 10 juillet 2020 de la phase commercialisation, ainsi que celle à la clientèle parallèlement menée par les participants déjà opérationnels, il y aura une évolution significative de ces chiffres au fur et mesure.
[Digital Business Africa] – Le Tchad vient de se doter de son Plan stratégique de développement du numérique et des postes 2020-2030. Un atelier national de validation organisé par le ministère des Postes et de l’Economie numérique s’est tenu du 15 au 16 juillet 2020 à N’Djamena. Au cours de cette rencontre présidé par le ministre Dr Idriss Saleh Bachar, ce plan a été validé. Il faudra rassembler au total un financement prévisionnel de 1 452 993 105 112 F CFA à l’horizon 2030.
C’est un document volumineux de 346 pages qui servira de feuille de route dans la décennie 2020-2030 pour le développement de l’économie numérique du Tchad.
Comprenant neuf axes stratégiques, le document a été rédigé initialement par un haut comité mis en place par un Arrêté du ministre des Postes et l’économie numérique, puis révisé et adopté par un cabinet d’experts internationaux dans les TIC en vue de sa validation, d’où l’objet de cet atelier national.
Ce sont au total neuf thèmes d’exposés correspondant aux neuf axes stratégiques et trois panels qui ont été retenus et débattus lors de cette assise. Les discussions ont donné lieu à des échanges enrichissants assortis d’un certain nombre d’observations et recommandations (14 plus précisément).
Les participants à l’atelier national de validation du plan stratégique de développement du numérique et des postes 2020-2030 tout en reconnaissant l’importance du document soumis à la validation, ont examiné toute la vision stratégique déclinée en six (06) objectifs globaux dont l’atteinte repose sur sept (07) objectifs stratégiques conduisant à définir neuf (09) axes stratégiques.
Ces derniers comportent trente (30) programmes totalisant soixante-dix-neuf (79) projets desquels découlent deux cent soixante-dix-sept (277) sous-projets..
Découpée en deux (02) plans quinquennaux, sa mise en œuvre prévoit des mécanismes opérationnels et de suivi et évaluation.
Le ministre Dr Idriss Saleh Bachar et Cie lors de l’ouverture de l’atelier de validation du PSDNP
C’est pour la troisième fois que le Tchad met en place Plan Stratégique de développement du Numérique, couplé au développement du secteur des Postes. Cette stratégie élaborée pour fixer de nouveaux caps au développement du secteur numérique devra être soutenue énergiquement par l’ensemble des acteurs dudit secteur, par les politiques, par les partenaires techniques et/ou financiers et par la population.
En outre, il faut noter que le PSDNP 20-30 est une retombée du forum Tchad Numérique tenu à N’Djamena en juillet 2019 qui avait pour but final de faire le bilan de 20 années de réforme du secteur des postes et télécommunications et de l’économie numérique en vue de projeter sa redynamisation sur une décennie.
Sous le haut patronage du Maréchal du Tchad, Idriss DEBY ITNO, l’atelier national de validation du Plan Stratégique de Développement du Numérique et des Postes 2020-2030 a mobilisé une cinquantaine d’experts en visioconférence et 121 participants en présentiel.
Par Josué Nékoura Koumnobeye
@JokyLaDoxa, Correspondant spécial résident à N’Djamena
[Digital Business Africa] – Le ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi, et son collègue des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, ont animé une conférence de presse ce 13 juillet 2020 au Ministère de la Communication à Yaoundé. Thème à l’ordre du jour : « Dérives médiatiques, la désinformation, le discrédit de l’action gouvernementale et des hautes personnalités dans les réseaux sociaux ». Ici, la déclaration liminaire de la ministre Minette Libom Li Likeng.
Monsieur le Ministre de la Communication
Mesdames et Messieurs les journalistes
Permettez-moi de remercier au préalable le Ministre de la Communication de m’avoir associé à cette conférence de presse consacrée à un sujet d’importance capitale, à savoir les dérives médiatiques, la désinformation et le discrédit de l’action gouvernementale et des hautes personnalités nationales et étrangères dans les réseaux sociaux.
En d’autres termes, nous dirons que cette rencontre avec la presse est consacrée aux actes de cybercriminalité et de cyber délinquance, terminologie employée pour désigner l’ensemble des infractions pénales commises via les réseaux informatiques, notamment sur le réseau internet, portant atteinte aux biens et aux personnes.
S’agissant spécifiquement du sujet qui nous concerne, à savoir, les atteintes aux personnes dans les réseaux sociaux au Cameroun, il convient tout d’abord nous attarder sur le concept de « réseau social », d’en relever les avantages et inconvénients, les dérives constatées au Cameroun, avant de présenter les mesures réglementaires encadrant leur utilisation. Nous terminerons par l’action du Gouvernement pour lutter contre les dérives cybercriminelles à travers les réseaux sociaux au Cameroun.
RÉSEAUX SOCIAUX, AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
De manière simplifiée, un réseau social est un ensemble d’individus ou d’organisations reliés par un groupe d’applications en ligne, fondées sur la philosophie et la technologie du net, et permettant la création, le partage et la discussion du contenu généré et diffusé par les utilisateurs.
Le réseau social trouve ses origines dans les forums, groupes de discussion et salons de chat, introduits dès les premières heures d’Internet. Plusieurs types de réseaux sociaux sont utilisés à travers le monde, dont les plus connus au Cameroun sont WhatsApp, Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn, YouTube.
Créés pour un but noble, qui est celui de véhiculer et de partager l’information en temps plus ou moins réel, ces réseaux apportent également de nombreuses dérives dans notre société.
Les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la vie quotidienne. En effet, à l’ère de l’économie numérique, le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion et la circulation de l’information et des images dans l’espace public est devenu capital.
C’est un moyen gratuit et facile de communication avec les amis, la famille, partout dans le monde de manière instantanée. On peut y partager, pensées, messages, photos, et autres vidéos, à l’aide d’un simple clic.
C’est également aujourd’hui un outil utile pour le travail quotidien dans les Administrations, organisations et entreprises car, il permet un contact direct avec les employés et les clients. Ils sont en outre des moyens efficaces de publicité.
Outils de veille de publication ou de promotion, les réseaux sociaux s’imposent de plus en plus dans le quotidien des hommes de média, permettant de mesurer l’efficacité d’un article et de déceler les tendances ou produire de nouveaux contenus.
Pour les jeunes d’aujourd’hui, utiliser les réseaux sociaux représente l’une des activités les plus courantes tant pour leurs apprentissages que pour des besoins de loisir.
Chaque évolution est porteuse d’opportunités mais aussi de risques, que ce soit pour les individus les organisations publiques et privées ou l’Etat et la société. Tous les acteurs de l’internet peuvent agir de manière bienfaisante et/ou malveillante, loyale et/ou déloyale.
Ainsi, bien que plusieurs avantages découlent des réseaux sociaux, les inconvénients et les dangers qui en résultent sont aussi nombreux que variés. Dans les réseaux sociaux, presque tout est virtuel (les amis, les interactions, l’argent, …). Une seule chose est sûre, les dangers sont bien réels. Nous citerons entre autres :
Addiction : les utilisateurs passent plusieurs minutes, voir plusieurs heures sur les réseaux sociaux, entrainant des répercutions sur les autres activités de la vie humaine ;
Exposition de la vie privée : les utilisateurs ont tendance à exposer leur vie sur les réseaux sociaux. A titre d’exemple, leurs profils sont représentés par des photos de toutes sortes qui sont ainsi exposées sur la place publique ;
Perte de la propriété des données échangées : tout ce que l’on publie sur le mur ou la page web de son réseau social (photos, vidéos, écrits, etc.), ne vous appartient vraiment plus après le clic. Ce qui n’est pas sans conséquences sur votre vie future. Chaque utilisateur gagnerait donc à faire attention à ce qui est mis sur ces réseaux sociaux. (En effet, il est possible qu’un employeur puisse faire des recherches approfondies sur un employé, et tomber sur des vieilles photos compromettantes datant de plusieurs années).
Usage du faux : il est possible de créer de faux profils afin d’usurper la personnalité d’autrui ou pour toute autre raison. Avec les réseaux sociaux, c’est facile de tricher lorsqu’on se crée un compte. On peut inventer toutes les informations et se créer une fausse identité. Cette fausse identité met la personne sous anonymat, ce qui peut engendrer plusieurs problèmes. (Il importe alors d’être très vigilant car dans ce cas, on ne peut facilement savoir qui est l’interlocuteur derrière l’écran d’ordinateur).
Vol d’identité : l’un des dangers des réseaux sociaux est de ne pas protéger correctement la confidentialité de votre profil, car le vol d’identité est très courant. Alors, il faut limiter l’accès de votre profil qu’aux amis sinon les cybercriminels auront accès à toutes les informations du profil de l’utilisateur telles que noms, prénoms, adresse et numéro de téléphone, ainsi que les centres d’intérêts, etc. ;
Harcèlement et Cyberintimidation : Les informations recueillies à travers les réseaux sociaux favorisent ces délits qui font beaucoup de victimes ;
Désinformation : les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour véhiculer des informations erronées engendrant souvent des conséquences néfastes sur les individus ou les institutions.
Quoiqu’il en soit, la mauvaise utilisation de ces réseaux sociaux malheureusement, parce qu’elle porte atteinte aux biens et aux personnes, constitue une menace grave pour les individus, les entreprises et les Etats.
Et le Cameroun n’est pas épargné par cette vague déferlante que constituent les réseaux sociaux. Autant les réseaux sociaux contribuent à l’essor de l’économe numérique si chère au Président de la République et au développement économique social et culturel, autant leur utilisation malveillante, aux fins de désinformation et de distorsion de la réalité, est de nature à créer la psychose au sein de l’opinion publique et à rompre l’équilibre social.
Elle met en péril la sécurité nationale, l’économie, la cohésion sociale, la démocratie, la santé, la culture et nos différents modes de vie.
DERIVES MEDIATIQUES ET DESINFORMATION SUR LES RESEAUX SOCIAUX AU CAMEROUN
Au regard de l’actualité qui a cours au Cameroun, les réseaux sociaux sont devenus de véritables outils de désinformation, d’intimidation, d’appel à la haine, aux meurtres, à la violence. Cette désinformation émane généralement des individus, dont le but est de nuire justement à la réputation des individus ou des institutions de la République.
Le cycle politique ouvert depuis les élections présidentielles, a particulièrement été significatif s’agissant du recours à l’usage des réseaux sociaux par les citoyens.
La période s’avère aussi propice à toutes sortes de manipulations, notamment la diffusion d’éléments à la véracité incertaine et contestable.
À l’observation, on assiste à l’amplification d’un discours de haine et d’exclusion, parfois selon un vocabulaire appelant à la division des Camerounais, sur des bases communautaires, ethniques ou tribales.
Dans le même temps, l’on note la montée en puissance de l’intolérance et des extrémismes de tout bord.
A titre d’illustration, de fausses informations relatives à la crise sécuritaire dans certaines région du pays sont régulièrement diffusées jetant ainsi du discrédit sur le Cameroun en général et sur son armée en particulier.
Des annonces sont faites concernant également le décès de hautes personnalités de la République.
Les comptes Facebook de hautes personnalités et ceux des institutions sont fréquemment piratés, ainsi que les sites web de certaines administrations. De faux comptes de personnalités sont également créés.
La désinformation est aussi faite sur la gestion de la pandémie COVID-19 au Cameroun.
En un mot, nous en sommes aujourd’hui au règne des « fake news » et des « deep fake ».
L’usage des réseaux sociaux a été dangereusement dévoyé, au point que ce qui apparaissait au premier abord, comme une formidable opportunité pour la démocratie numérique, s’est mué en menace sur notre vivre-ensemble.
LE CADRAGE CAMEROUNAIS DE L’UTILISATION DES RESEAUX SOCIAUX.
Face à la recrudescence de ces dérives marquées par le non respect de la déontologie, d’infractions juridiques et sur le plan technique, le Gouvernement, à travers le MINPOSTEL, a mis en place un ensemble de stratégies coordonnées permettant de prévenir, de suivre, de surveiller et de sanctionner les dérives criminelles dans l’utilisation des plateformes numériques.
III.1. Sur le plan légal et réglementaire
Le Cameroun a adopté en 2010 la loi N°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Cette loi régit le cadre de la sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information, définit et réprime les infractions liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication d’une manière générale, et des réseaux sociaux en particulier. Elle vise entre autres à :
Instaurer la confiance dans les réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information ;
Protéger les droits fondamentaux des personnes physiques, notamment le droit à la dignité humaine, à l’honneur et au respect de la vie privée, ainsi que les intérêts légitimes des personnes morales.
En son article 78, elle stipule que :
(1) est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux ans (02) ans et d’une amende de 5 000 000 (cinq millions) à 10 000 000 (dix millions) FCFA ou de l’une des deux peines seulement, celui qui publie ou propage par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir en apporter la preuve de véracité ou justifier qu’il avait de bonnes raisons de croire à la véracité de ladite nouvelle ;
(2) les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de porter atteinte à la paix publique.
Il faut dire que le code pénal du Cameroun pourrait également être appliqué pour régler certaines infractions commises lors de l’utilisation des réseaux sociaux, notamment en ce qui concerne…les articles 189 (copie de documents administratifs), 300 (violation de correspondance), 310 (secret professionnel).
Le code pénal prévoit des peines/sanctions dans ces cas, c’est-à-dire certains cas d’atteinte à la moralité publique ou d’atteinte à l’autorité de l’Etat. Celles-ci sont plus sévères pour les infractions commises par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions.
III.2. Sur le plan organisationnel.
Plusieurs structures interviennent dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité en général et les dérives observées sur les réseaux sociaux.
Le Ministère des Postes et Télécommunications, notamment chargé de l’élaboration et du suivi de la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information.
L’Agence Nationale des Technologie de l’information et de la Communication (ANTIC) qui, en plus d’être le régulateur de l’internet, a entre autres pour mission la régulation, le contrôle et le suivi des activités liés à la sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information. Pour cela, il dispose en son sein d’un CIRT (Centre de prévention et de réponse aux incidents cybernétiques) qui surveille l’utilisation qui est faite du cyberespace national et mènent des investigations numériques en cas d’infractions cybernétiques constatées sur les réseaux sociaux.
Les investigations numériques sont également menées par les officiers de police judiciaires de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN), de la Délégation Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) et du Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) lorsque ces derniers sont saisis par des victimes.
Le Ministère de la Justice (MINJUSTICE), chargé de dire la loi afin de réprimer les infractions commises à travers les réseaux sociaux ;
IV- L’ACTION DU GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS CONTRE LES DÉRIVES CRIMINELLES DANS LES RÉSEAUX SOCIAUX
Au regard de l’utilisation de plus en plus récurrente des réseaux sociaux pour la dépravation et la radicalisation, ainsi que des conséquences désastreuses qui en découlent, le Gouvernement a engagé un programme global, permettant de prévenir, de suivre, de surveiller et de sanctionner les dérives criminelles dans l’utilisation des plateformes numériques.
Ce que recherche le Gouvernement, c’est d’assurer l’intégrité des activités dans le cyberespace, en luttant notamment contre la cyber-délinquance, à travers une prise de conscience généralisée et l’action de tous les acteurs de la société.
Sur le plan stratégique, un document de politique nationale de cybersécurité a été élaboré et les aspects relatifs aux réseaux sociaux y sont traités.
Sur le plan opérationnel, un programme de promotion de l’utilisation responsable des réseaux sociaux, est engagé depuis quelques années. Et dans ce cadre, de nombreuses actions ont déjà été menées. Il s’agit entre autres :
Des opérations de sensibilisation
Sensibilisation par SMS à travers les opérateurs de téléphonie mobile.
Sensibilisation des jeunes à travers les camps TIC et autres rencontres.
Ces opérations de sensibilisation visent de manière concrète des actions ciblées, afin d’informer le public sur les sanctions pénales encourues, en cas d’émission ou de propagation des nouvelles fausses ou mensongères au moyen des réseaux sociaux.
Il convient également de relever que l’ANTIC mène de nombreuses campagnes de sensibilisation des internautes camerounais, et organise les ateliers de formation pour les acteurs clé. L‘ANTIC accompagne également des structures publiques et privés dans la certification de leurs comptes officiels.
Autre action, de la promotion d’une meilleure gouvernance numérique, à travers l’utilisation responsable des réseaux sociaux, par les hommes de média.
Il s’agit ici de leur fournir les outils nécessaires leur permettant de communiquer de manière raisonnée dans les réseaux sociaux. En effet, en raison de sa fonction dans le dispositif démocratique, la presse, exposée à ces dérives dans les réseaux sociaux, devrait être dotée de moyens lui permettant de résister à ce dévoiement des réseaux sociaux.
C’est dans cette optique que nous avons organisé, au mois de novembre 2018, un séminaire de sensibilisation, de formation et d’information sur l’utilisation rationnelle des réseaux sociaux, à l’intention des journalistes de la section Cameroun de l’Union de la Presse Francophone.
L’objectif ici était d’outiller une quarantaine d’hommes et de femmes de médias, sur les enjeux liés à l’utilisation des réseaux sociaux, et les contours de la communication sur les plateformes communautaires, de vulgariser la réglementation en matière de communication dans les réseaux sociaux et de présenter les best practices, pour faire face aux dérives et aux menaces, dans le but de mettre en place les bases d’une utilisation raisonnée des réseaux sociaux par la presse camerounaise.
Dans le même ordre d’idées, nous avons participé au mois de mai 2019, comme panéliste, à la Conférence sur la Communication gouvernementale à l’ère des réseaux sociaux, organisée par les étudiants de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication.
Cette conférence avait pour but de sensibiliser des étudiants en Communication, en vue d’une utilisation responsable des réseaux sociaux, dans la communication des institutions publiques.
Nous n’oublierons pas l’appui apporté par le MINPOSTEL aux premières Journées Citoyennes de la Presse organisées l’année dernière également par l’Association Média Médiations et Citoyenneté sur le thème : « quel journalisme pour quelle citoyenneté ? »
Sur un autre plan le MINPOSTEL apporte sa contribution aux autres administrations compétentes en matière d’équipements techniques.
C’est ainsi qu’à travers le fonds des activités de sécurité numérique, le MINPOSTEL a financé la mise en place de laboratoires d’investigations numériques à la DGSN et à l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé.
LES PERSPECTIVES.
En perspective, les actions déjà menées ci-dessus devront être renforcées, au regard de la recrudescence des actes cybercriminels et autres dérives, à travers les réseaux sociaux. Nous citerons entre autres :
La modification de la législation en vigueur, dans l’optique d’une répression dissuasive des faits perpétrés en ligne, et constitutifs d’incitations ou d’atteinte à l’ordre public, à la paix sociale ou aux valeurs fondamentales de la République. Cette modification, qui est déjà amorcée, vise également à accentuer le rôle et la responsabilité des opérateurs de communications électroniques, dans la surveillance et la lutte contre la criminalité cybernétique.
L’élaboration d’une charte de protection des mineurs en ligne dans le but de mieux protéger les mineurs victimes des infractions perpétrées à travers les réseaux sociaux ;
L’élaboration d’une réglementation en matière de protection des données à caractère personnel ;
L’introduction des modules de cybersécurité dans les programmes scolaires;
Le déclenchement de la procédure de ratification de la convention de Budapest sur la cybercriminalité qui permettra au Cameroun de renforcer sa coopération internationale en matière d’investigation numérique.
Au-delà de ce qui précède, je voudrais déjà vous annoncer le lancement dans les tous prochains jours, sur Très Hautes Prescriptions du Président de la République, d’une vaste campagne nationale de sensibilisation à la culture de la cybersécurité et à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.
Il s’agit ici de manière concrète, de mener sur toute l’étendue du territoire national, des actions de sensibilisation en direction de toutes les cibles, à savoir : Administrations, entreprises, société civile, élèves et étudiants, populations locales, afin que les camerounais adoptent des comportements citoyens et responsables, dans l’utilisation de ces outils modernes de communication que sont les réseaux sociaux.
Il est évident que, pour mener à bien cette campagne, nous aurons besoin de la collaboration des hommes de média que vous êtes.
CONCLUSION
Pour terminer, il est important de rappeler à l’attention des camerounais, les conséquences néfastes des dérives, constatées dans les réseaux sociaux. Les auteurs de ces dérives qui constituent des actes de cybercriminalité, sont passibles de sanctions pénales.
Les dérives et déviances constatées de nos jours sur les réseaux sociaux au Cameroun interpellent fortement le Gouvernement.
Tout en renforçant la sensibilisation, le Gouvernement prendra toutes ses responsabilités face aux menaces cybercriminelles.
Sachons que les techniques et les outils digitaux permettent de recueillir un ensemble de preuves en vue de l’identification de l’auteur de toute communication électronique.
Retenons tous, qu’une information erronée véhiculée, inconsciemment ou à dessein dans les réseaux sociaux, peut faire vaciller toute une vie, tout un pays.
Ce qui est mis en ligne reste en ligne, même supprimé.
Les réseaux sociaux constituent un instrument extraordinaire de communication. Mais ils doivent être utilisés de manière responsable et pour ce faire, chaque acteur doit jouer pleinement son rôle./.
Par Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun