Economie : Faudrait-il revoir la gouvernance du secteur du numérique au Congo ?

Avec le développement de l’économie numérique devenu crucial en ce qu’il entraîne en même temps le développement et la croissance des autres secteurs d’activités, des voix s’élèvent pour proposer la création d’un ministère en charge de l’Industrie du numérique. Cette mutation devrait, semble-t-il, pour des acteurs du secteur, être concrétisée au moment où le Congo va se doter de nouvelles institutions.
Autrefois axé sur la technologie et l’usage, le numérique a pris une place très importante dans tous les domaines d’activités tant individuels qu’institutionnels. Les entreprises et le secteur public s’en servent comme levier indispensable. Le numérique a permis l’édification d’une société de l’information inclusive et exige de nouvelles formes de solidarité, de partenariat, d’entrepreneuriat et de coopération entre les gouvernements et les autres acteurs, c’est-à-dire le secteur privé, la société civile et les organisations internationales. Il a fait évoluer les principes fondamentaux juridiques, économiques, sociétaux, financiers, communicationnels et sécuritaires, analysent des experts.

Si la gouvernance numérique est assujettie à l’implémentation d’infrastructures nécessaires, le Congo peut se réjouir d’avoir pris l’élan essentiel en raccordant le pays d’une fibre optique déjà opérationnelle et, en amorçant un écosystème juridique en phase de déploiement. Mais, plusieurs acteurs du secteur conçoivent qu’au-delà de ceci, le pays devra asseoir une nouvelle forme de gouvernance et sa structuration pour intégrer des mécanismes modernes de développement. En clair, ils estiment que si l’on considère que le numérique est le catalyseur du développement pour un pays émergent, il faut un département ministériel fort doté de moyens importants et de pouvoir exécutif puissant pour encadrer et réglementer tous les aspects liés au numérique.

« Il faut aujourd’hui revoir la gouvernance de tout ce secteur au sein d’un grand ministère, non seulement d’appui aux actions gouvernementales, mais aussi jouant un rôle structurant de l’économie et artisan du développement national », soulignait, il y a plusieurs mois, un haut responsable du secteur lors d’un échange.

Une vision commandée par le développement du secteur

Lorsque l’on regarde bien l’écosystème du numérique, l’on se rend bien compte qu’il est structuré en trois couches : infrastructures, économiques et sociétales. Dans la forme actuelle d’un ministère des Télécommunications, des experts font remarquer que les deux dernières couches ne sont pas complètement abordées. Même si la dénomination d’un ministère ne reflète pas ces attributions, ce que la plupart des sachants redoutent c’est le fait qu’on considère les télécommunications comme un ministère d’Airtel, Congo Télécom, MTN et Azur qui sont les seuls acteurs en télécommunication. Or, pensent-ils, le secteur est bien plus large que ce que l’on juge aujourd’hui.

La création d’un ministère du numérique est certes un combat que salue de tous leurs vœux plusieurs acteurs du secteur, cependant la problématique de l’Agence du numérique annoncée depuis est un autre sujet qui occupe les débats dans les différents états majors du secteur. L’Agence, explique-t-on, devrait servir à combler un vide juridique. En effet, la gouvernance du numérique nécessite une structure en charge de tout ce qui est lié aux services et à Internet. Pour l’heure, elle n’existe pas au Congo, ce qui expliquerait la difficulté de mettre en place un cyberespace (e-gouv, e-education, e-sécurité …) et le service universel. L’agence devrait être un organe technique opérationnel pour mettre en place et gérer le cyber espace congolais. Cependant le ministère a souhaité que soient intégrés tous les aspects économiques liés au développement.

Selon nos informations, l’année dernière la commission mise en place pour gérer le projet avait transmis au gouvernement les documents nécessaires pour que celui-ci soit validé en conseil de ministres puis adopté à l’Assemblée nationale. Pas d’amalgame à faire avec l’ARPCE qui est un régulateur des acteurs et marchés des communications électroniques et de la Poste. L’Agence du numérique attendue ambitionne le développement du numérique en améliorant le cyberespace congolais (infrastructure, cyber-securité, e-administration, e-education, e-santé …) en vue d’un meilleur usage d’Internet pour les institutions et les citoyens.

Texte initialement publié sur Adiac-Congo

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