Maroc Télécom en quête d’un nouveau souffle

L’opérateur Maroc Télécom pourrait être mis en vente par le groupe Vivendi. Face à l’érosion de ses marges dans le royaume, il doit trouver de nouvelles perspectives à l’international.

Fin août, Vivendi a confirmé étudier la vente d’un de ses actifs télécoms pour réduire sa dette. Un temps envisagée, la constitution au sein du groupe d’un holding regroupant l’opérateur brésilien GVT, le français SFR et Maroc Télécom a été abandonnée compte tenu du montant très élevé des créances associées. Le nom de l’entreprise cédée sera probablement connu début 2013.

Selon Taha Jaidi, analyste chez Attijari Intermédiation, « la vente de Maroc Télécom est tout à fait envisageable car l’entreprise n’offre actuellement pas assez de perspectives ». Dans le royaume, sa part de marché a fortement reculé, passant de 60,7 % fin juin 2009 à 46,5 % fin juin 2012. En outre, la société peine à y maintenir ses marges à mesure que les prix des communications baissent (- 21 % entre juin 2011 et juin 2012) sous la pression de ses concurrents, Inwi et Méditel.

Dans un contexte de désaffection globale des investisseurs pour les opérateurs télécoms, le français Vivendi, qui détient 53 % du capital, serait sans doute obligé d’accepter une décote sur le prix de vente. « Cela ne me semble pas être rédhi­bitoire. Au cours des années 2000, Maroc Télécom a été une véritable vache à lait pour ses actionnaires, distribuant 100 % de ses bénéfices. Son acquisition est donc largement rentabilisée », estime Taha Jaidi.

Principal reproche fait à l’entreprise chérifienne : son état-major s’est d’abord focalisé sur la gestion du marché marocain et son expansion en Afrique subsaharienne a été trop modeste pour offrir un réel relais de croissance. Durant ses années fastes, l’effort pour s’imposer sur le continent aurait dû être plus important. « Le groupe ne tire qu’environ 20 % [23 %, NDLR] de ses revenus de ses opérations en Mauritanie, au Gabon, au Burkina et au Mali », souligne Benoît Maynard, analyste pour la banque Natixis. Sans parler des effets de la crise malienne, qui risque à l’avenir de peser sur les profits à l’international.

« Il ne faut pas être trop sévère avec Maroc Télécom, relativise Jean-Michel Huet, spécialiste du secteur au sein du cabinet BearingPoint. Peu d’opérateurs historiques africains ont réussi à se développer hors de leurs frontières. » En outre, le marocain est candidat à l’attribution de la troisième licence de téléphonie mobile au Cameroun, attendue pour 2013 ; un succès pourrait offrir de nouvelles perspectives de croissance. Maroc Télécom souligne par ailleurs qu’entre juin 2011 et juin 2012, le chiffre d’affaires de ses filiales a augmenté de 21 %.

Peu endettée, l’entreprise peut encore mobiliser entre 1 et 2 milliards d’euros pour de nouvelles acquisitions. Mais parviendra-t-elle à trouver la cible qui lui donnera un nouvel élan ?

Conscient de l’inévitable érosion de ses marges au Maroc, l’opérateur a pour le moment adopté une stratégie défensive en engageant en juillet un plan de départs volontaires concernant plus de 1 000 salariés. Sans doute sa direction anticipe-t-elle aussi les investissements qui devront être consentis dans le royaume dès 2013 pour l’achat d’une licence 4G (très haut débit mobile).

Source: Jeune Afrique

Avez-vous aimé ce texte? Vous aimerez sans doute bien d'autres. Rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités. Aussi, merci de nous laisser un petit commentaire au bas de cet article.

Par ailleurs, ne manquez pas la première édition du Salon de l’e-Gouvernance et de l’innovation digitale en Afrique (E-Gov’A), qui se tiendra du 14 au 16 mai 2026 à Yaoundé, sous le haut patronage du Ministère des Postes et Télécommunications.

Organisé par l’association Smart Click Africa et Digital Business Africa, cet événement réunira décideurs publics, organismes de développement, institutions publiques, entreprises, experts et acteurs privés de l’Afrique autour du thème : « Intelligence artificielle et e-gouvernance : bâtir des services publics efficaces dans une Afrique cashless et paperless ».

Plus d’infos sur www.e-gov.africa et via mail [email protected].

Bonne navigation !

spot_img

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

A la Une cette semaine

Télécoms : Lyca Mobile débarque au Burundi et poursuit sa prospection de l’ Afrique

– Lyca Mobile met le Cap sur le...

Cyberharcèlement : Le rappeur français Booba placé en garde à vue après la plainte de Gims et DemDem

- Le cyberharcèlement, fléau numérique aux conséquences bien réelles,...

Zimbabwe : 100 000 jeunes bientôt formés en cybersécurité par des Russes

Zimbabwe : 100 000 jeunes bientôt formés en cybersécurité par des Russes

Présidentielles 2025/ Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo veut adapter les langues locales au numérique et à l’IA

Présidentielles 2025/ Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo veut adapter les langues locales au numérique et à l’IA

Régulation

PUB

spot_img
spot_img

Articles similaires

Catégories populaires

spot_imgspot_img