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Sénégal : le Marocain Kamal Okba DG de Free, ce qu’il faut absolument savoir sur le dirigeant

[DIGITAL Business Africa] – Installé à la direction générale de Free Sénégal, ce premier juillet 2024, Kamal Okba jouit des qualités qu’on recherche chez un dirigeant. Fahd Bennani, un acteur de l’industrie des télécommunications en Afrique, le confirme sur son compte Linkedln.

Fahd Bennani est le PDG de Cosmos Electro et le DG du groupe Thriathlète, par ailleurs spécialisé dans le retail.

Le Marocain Kamal Okba, un expert des télécoms et manager panafricain, débarque donc chez le deuxième opérateur télécom au Sénégal derrière Orange, avec environ 24 % de parts de marché sur le mobile. Les chiffres reconnaissent à Free Sénégal  une progression de 20 % de son chiffre d’affaires en trois ans. Ce dernier dépasserait, selon l’opérateur, les 100 milliards de francs CFA (soit plus de 153 millions d’euros). Kamal Okba remplace Mamadou Mbengue, ex-directeur général de Free Sénégal, qui va « poursuivre de nouvelles opportunités ». Ce changement est ordonné par Axian Telecom, l’un des principaux groupes de télécommunications panafricains.

Kamal Okba a été tour à tour CEO de Tigo Tanzania, Anxian Group (juillet 2022-juillet 2024). Mais avant, il va occuper plusieurs postes de responsabilités, dont celui de CEO Airtel Gabon de janvier 2020 à juin 2022. Administrateur général d’Airtel Mobile Money Gabon, de février 2020 à novembre 2021 ; CEO de Tigo Tchad (mars 2017-novembre 2019). VP B2C Market chez Inwi de 2016 à 2017 ; CEO de Mauritel de février 2011 à novembre 2015. Régional director chez Maroc Télécom de 2007 à 2011 ; CEO de Casanet SA, filiale de Maroc Télécom entre 2002 et 2005, sans oublier le poste d’Internet Opérations Manager à Maroc Télécom de 1996 à 2002.

À son actif, plusieurs formations. Notamment, un Master of Business Administration (MBA) (2006-2008), décroché à l’École des Ponts Business School, d’un Master en Informatique, Mise en réseau de systèmes informatiques et télécommunications, délivré par l’Université Côte d’Azur (1994-1995). À l’École nationale des Mines de Rabat, il obtint un diplôme d’ingénieur d’État. En Informatique après y avoir passé quatre ans (1990-1994). Kamal Okba fut même vice-président du club Informatique.

Par Jean Materne Zambo

ANIP-Bénin : Aristide Adjinacou, la force de l’expérience

[DIGITAL Business Africa] – Un féru des nouvelles technologies et du Numérique à la direction générale de l’ANIP. Aristide Adjinacou remplace le Rwandais Pascal Nyamulinda, démissionnaire après y avoir passé 16 mois. Jusqu’à sa nomination à la direction générale del’ANIP, ce mardi 02 juillet 2024, Aristide Adjinacou était encore directeur général du Pôle système d’information et digitalisation à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN). C’est sous cette casquette qu’il a ébloui le jury de la première édition des African Cio Awards dans la catégorie « Innovation », en marge du Gitex Africa.

Aristide Adjinacou a remporté le GPT-BJ, un assistant conversationnel basé sur l’IA générative. Le « bot » est capable de répondre aux questions relatives à la réglementation béninoise ( exemple du code des impôts, du code du numérique, du code du travail, du code pénal du Bénin). Une innovation de l’ASIN pour rendre la réglementation béninoise accessible à tous. L’Agence nationale d’Identification des Personnes (ANIP) est créée par la loi n°2017-08 du 19 juin 2017, portant identification des personnes physiques en République du Bénin.

De la base au sommet

C’est à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) que le nouveau directeur de l’ANIP se révèle au grand public. Pourtant, un travail de fond a débuté depuis. Aristide Adjinacou a été cumulativement de 2019 à juillet 2024 Manager de Transition, la première communauté des DSI/CTO de transition de décembre. Président de iSHEERO, Managing Director Hakili Labs.
Avant cela, il a été Managing Director Digilense d’août 2016 à juillet 2024 ; Associate and Member of Supervisory Board, Solidarités Entreprises Nord-Sud (SENS), de mai 2015 à juillet 2024 ; Directeur des opérations à l’Agence des Services et Systèmes d’Information du Bénin entre septembre 2020 et mai 2023 et Head of IT Delivery (Transition Manager) chez Europcar Mobility Group de mai 2017 à décembre 2019.

Chez Alcatel-Lucent Entreprise, il aura passé 16 ans et quatre mois (temps plein). Aristide Adjinacou y est arrivé à la pointe des pieds, et en est reparti d’un pas rassuré. Il débute dans la boîte comme Development Team Lead de mars 2000 à février 2005. Puis Software Projet Manager de mars 2005 à décembre 2007. Entre janvier 2008 et mars 2014, Aristide Adjinacou occupe le poste de R&D Director ( temps plein). Avant de finir, PMO director (mars 2014 – juin 2016).

Mais la carrière du jeune Aristide débute réellement chez Safran Aircraft Engine en tant que Embedded Software Engineer entre septembre 1998 et février 2020. Aristide Adjinacou est diplômé de l’École des hautes Technologies et du Numérique (ISEN), option Engeneer, Télécommunication (1995-1997). Il est aussi nanti de plusieurs formations, dont un MBA (ESSEC) complété avec des certificats tels que « Leading Digital Transformation » (HEC Mines Paris Tech) et « Artificial Intelligence Implications for Business Strategy » (MIT).

Par Jean Materne Zambo

Côte d’Ivoire : Le processus d’archivage numérique du journal Fraternité Matin à une phase avancée

[DIGITAL Business Africa] – Soixante ans d’existence. Le journal ivoirien Fraternité Matin a donc plus d’un demi siècle. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun) a associé le support médiatique le plus capé de Côte d’Ivoire à souffler sa cinquantième bougie. C’était à la faveur de la célébration de l’âge d’or du quotidien Cameroon Tribune. Journal édité par la Sopecam. Les festivités de ce cinquantenaire se tiennent du 01 au 05 juillet 2024 à Yaoundé. Adama Koné, directeur général adjoint de Fraternité Matin, a pris part au colloque scientifique international organisé pour l’occasion. Dans son propos, il a évoqué la question de l’archivage numérique, dont le processus serait presque achevé.

« C’est un projet que nous avons déjà lancé, et qui est presque terminé. Toutes nos archives qui étaient matérielles, nous les avons dématérialisées. Et donc, on les a numérisées. C’est quand même 60 ans de témoignages de la vie politique, économique et sociale de la Côte d’Ivoire, consignée dans des documents désormais numériques. La prochaine étape sera d’avoir une salle multimédia de consultation numérique de ces archives ou bien d’avoir un lien à travers lequel les chercheurs, les étudiants, les élèves, pourront venir consulter soit un document économique, soit un document de société, soit un document de faits divers, soit un document scientifique, politique. Vraiment tout ce dont Fraternité Matin a été témoin depuis sa création jusque maintenant. Donc, c’est notre contribution à l’évolution du pays, à la recherche, à l’école, à tout ce qui concerne la vie sociale en Côte d’Ivoire » , a-t-il expliqué.

Durant deux jours, de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique se sont entretenus des défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun, en particulier. Au total, on a eu l’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria et l’ACAP de la RCA, tous conviés par la Sopecam.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : La presse numérique à la peine, la providence de l’État sollicitée 

[DIGITAL Business Africa] – Emprunter le train du numérique. L’exhortation est faite à la presse traditionnelle par le Pr Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’ Enseignement supérieur du Cameroun. Le premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune (quotidien national) en 1974 a prononcé une note inaugurale à la faveur du colloque scientifique international pour les 50 ans de Cameroon Tribune, ce jeudi 04 juillet 2024 à Yaoundé. Un discours historique qui s’appuie sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique ».

La presse en ligne est célébrée par un membre du Gouvernement camerounais, pas des moindres. Même si sur le plan légal, un désert subsiste. Le Pr Jacques Fame Ndongo ne s’arrête pas à la simple invitation des médias traditionnels à migrer vers le numérique. Il leur prodigue un cours d’économie des médias. Comment faire pour ne pas être évincé du circuit. Bref, la conduite à tenir par une entreprise de presse pour maximiser son profit.

« Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus ». Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « À l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformé en des contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales. La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse », a prescrit le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo.

Les promoteurs d’entreprises de presse présents dans la salle ont fait bon accueil de cette masterclass du Pr Jacques Fame Ndongo. La preuve, à la chute de son propos, toute l’assistance s’est dressée spontanément pour saluer cet enseignement on ne peut plus important. Mais il ne suffit pas simplement de s’aligner au numérique pour générer plus de revenus. La DG de la Sopecam Marie Claire Nnana, peut le confirmer.

« Dans le passé, on faisait trois milliards de FCFA par an, c’est-à-dire trois milliards par an. Maintenant, avec le numérique, en publicité, je ne suis pas sûre que nous gagnons 50 millions de FCFA. En ventes d’éditions numériques papier, là c’est encore un peu plus grave. En ventes d’éditions numériques papier, nous avons à peu près 100 millions de FCFA. Quand la vente du papier donne plusieurs milliards de FCFA… On doit créer des contenus intéressants, mais quelle que soit la façon dont vous ferez, cela ne donnera pas le milliard », a-t-elle dit.

La présence en ligne n’est donc pas gage de rentabilité. L’on ne saurait douter de la pertinence, de la qualité des contenus qu’offrent les produits de la Sopecam : Cameroon Tribune ou Nyanga Magazine. Le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo, a d’ ailleurs salué le travail abattu par l’équipe rédactionnelle de Nyanga. Que faut-il faire pour que la presse cybernétique prospère, dans un environnement où l’abonnement et la publicité ne rapportent pas ? Beaugas Orain Djoyum, PDG de Digital Business Africa, a demandé au Pr Jacques Fame Ndongo si le gouvernement pouvait apporter un appui financier aux « pure players ». Entendez, entreprise qui exerce son activité uniquement en ligne. À quoi le ministre a répondu qu’il faut que chaque entreprise ait un modèle économique qui lui permet de fonctionner normalement. Selon lui, elle n’a pas à attendre une quelconque aide de l’État pour fonctionner. Même si le ministre d’État, ministre de l’ Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo, a rappelé que l’aide à la presse existe bien au Cameroun, et celle-ci est appelée à disparaître un jour.

Le directeur adjoint de Fraternité Matin, journal ivoirien, pense que l’État doit apporter une contribution à ces entreprises dédiées à l’information.

« Oui, l’État a le droit de soutenir un peu la presse parce que la presse, d’une manière générale, qu’elle soit privée ou bien publique, intervient dans un domaine qu’on appelle le service public. Donc il y a une contribution à apporter. Mais cette contribution ne peut pas être majoritaire. Il faut bien savoir que la presse est une activité à part entière. C’est une entreprise aussi. Tout comme une entreprise de fabrication de bijoux, une entreprise de fabrication de bonbons. On pourrait dire que celui qui fait des bonbons ou bien qui fabrique des médicaments, c’est un service public aussi qu’il rend parce que cela s’adresse à la population. Mais quand vous venez créer votre entreprise de presse, il faut avoir un business plan », a-t-il dit.

Adama Koné rappelle que la structure de financement d’une presse dans le système anglo-saxon est de 80 % de publicité et 20 % de vente. Mais que les 80 % de publicités qui doivent soutenir l’activité de l’entreprise, son fonctionnement, ne viennent que lorsque l’annonceur est sûr d’atteindre un certain public.

Par Jean Materne Zambo

50 ans de Cameroon Tribune. Sauter dans le train du digital ou mourir : ce que doit faire la presse écrite en Afrique

[DIGITAL Business Africa] – Cameroon Tribune, le quotidien national bilingue du Cameroun, a eu 50 ans ce 01er juillet 2024. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), éditrice de ce journal, a organisé ce 04 juillet 2024 au Hilton de Yaoundé un colloque pour célébrer cet âge d’or.

Durant deux jours, ce sera l’occasion pour de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique de cogiter sur les défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun en particulier. L’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria, tous invités par la Sopecam, vont participer au débat.

Comme Cameroon Tribune au Cameroun, en effet, l’on relève l’existence de journaux de presse publique écrite comme Fraternité Matin en Côte-d’Ivoire, créé par Houphouët Boigny le 9 décembre 1964 ou encore Le Soleil, héritier de Paris-Dakar, créé par Charles de Breteuil en 1933 au Sénégal qui devient Dakar Matin après l’indépendance, puis Le Soleil le 20 mai 1970, aux trajectoires relativement similaires.

En s’intéressant à cette presse écrite publique, ce colloque cherche à ressortir les lignes de clivage et les plages de continuité qui s’accusent dans les trajectoires de ces différents organes de presse publics. Il vise également à comprendre comment ils ont pu informer et digérer le pluralisme médiatique consécutif du pluralisme politique ; comment ont-ils survécu aux nécessaires mutations subséquentes ? Ont-ils modifié leur ligne éditoriale ou l’ont-ils conservée ? Le profil de leur management a-t-il changé ou est-il resté le même ? Leur modèle financier de gestion a-t-il changé ou est-il resté le même ?

Et pour répondre à ces différentes questions, qui de mieux que le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur.

Premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune en 1974 alors qu’il n’avait que 23 ans et huit mois, c’est le Pr Jacques Fame Ndongo qui a été sollicité pour délivrer la leçon inaugurale de ce colloque. Sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique »

De manière générale, le Pr Jacques Fame Ndongo va inviter les médias de la presse écrite à emprunter le train du numérique ou à mourir.

Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus. Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse »

S’adapter au numérique impose également l’adaptabilité et la mise à niveau des compétences des journalistes. C’est d’ailleurs obligatoire, d’après le Pr Jacques Fame NDONGO. Ceci afin de cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de proposer des contenus de qualité.

« C’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse », propose le Pr Jacques Fame NDONGO.

 

Par Digital Business Africa

Lire aussi la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGO:

Pr Jacques FAME NDONGO: “L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire”

 

Pr Jacques FAME NDONGO: « L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire »

[DIGITAL Business Africa] – Cameroon Tribune, le quotidien national bilingue du Cameroun, a eu 50 ans ce 01er juillet 2024. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), éditrice de ce journal, a organisé ce 04 juillet 2024 au Hilton de Yaoundé un colloque pour célébrer cet âge d’or.

Durant deux jours, ce sera l’occasion pour de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique de cogiter sur les défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun en particulier. L’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria, tous invités par la Sopecam, vont participer au débat.

Comme Cameroon Tribune au Cameroun, en effet, l’on relève l’existence de journaux de presse publique écrite comme Fraternité Matin en Côte-d’Ivoire, créé par Houphouët Boigny le 9 décembre 1964 ou encore Le Soleil, héritier de Paris-Dakar, créé par Charles de Breteuil en 1933 au Sénégal qui devient Dakar Matin après l’indépendance, puis Le Soleil le 20 mai 1970, aux trajectoires relativement similaires.

En s’intéressant à cette presse écrite publique, ce colloque cherche à ressortir les lignes de clivage et les plages de continuité qui s’accusent dans les trajectoires de ces différents organes de presse publics. Il vise également à comprendre comment ils ont pu informer et digérer le pluralisme médiatique consécutif du pluralisme politique ; comment ont-ils survécu aux nécessaires mutations subséquentes ? Ont-ils modifié leur ligne éditoriale ou l’ont-ils conservée ? Le profil de leur management a-t-il changé ou est-il resté le même ? Leur modèle financier de gestion a-t-il changé ou est-il resté le même ?

Et pour répondre à ces différentes questions, qui de mieux que le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur.

Premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune en 1974 alors qu’il n’avait que 23 ans et huit mois, c’est le Pr Jacques Fame Ndongo qui a été sollicité pour délivrer la leçon inaugurale de ce colloque. Sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique »

De manière générale, le Pr Jacques Fame Ndongo va inviter les médias de la presse écrite à emprunter le train du numérique ou à mourir.

Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus. Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse »

S’adapter au numérique impose également l’adaptabilité et la mise à niveau des compétences des journalistes. C’est d’ailleurs obligatoire, d’après le Pr Jacques Fame NDONGO. Ceci afin de cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de proposer des contenus de qualité.

« C’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse », propose le Pr Jacques Fame NDONGO.

 

Par Digital Business Africa

Digital Business Africa vous présente l’intégralité de la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGOPr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

  • 0. Liminaire

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, en vos rangs, titres et grades respectifs, vous permettrez qu’à l’entame de la Leçon inaugurale, je convoque une citation de Fernand Terrou, ancien professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et ex-Directeur de l’Institut Français de Presse (Université Paris II), non seulement au regard de l’immense stature scientifique du sus-nommé, mais aussi en raison de l’épithète « politiques » et du substantif « presse » inhérents aux fonctions qu’il occupa : « Si je lâche la bride à la presse, je ne resterai pas  trois mois au pouvoir », déclara Napoléon Bonaparte, au lendemain du 18 Brumaire (N.B. coup d’Etat du 9 novembre 1799, par lequel Bonaparte renversa le régime du Directoire). Sous le règne de Napoléon, la presse ne fut qu’un service de propagande gouvernementale et les journalistes, des agents du pouvoir, exposés à l’arbitraire le plus complet, tandis qu’aux Etats Unis où, comme l’a écrit Brissot, la Révolution ne se serait pas faite sans les gazettes, naissait une presse qui finira par l’emporter sur toutes les autres, au moins par son ampleur, et en Angleterre, à l’abri de la liberté de publication et à la faveur des progrès techniques et économiques, la presse prenait son essor » (La presse P.U.F. Paris. p. 25).

« Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique ». Telle est la thématique, fort complexe et délicate, de la leçon inaugurale que le Directeur Général de la SOPECAM, Mme Marie Claire Nnana, m’a demandé de délivrer, à la faveur du colloque organisé à l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire du quotidien « Cameroon Tribune ».

De prime abord, il me fait plaisir de remercier Mme le Directeur Général de cette entreprise de presse et d’édition pour l’auguste responsabilité scientifique et professionnelle dont elle a bien voulu me créditer, en cette circonstance historique où l’un des plus prestigieux quotidiens d’Afrique, voire du monde, célèbre son âge d’or.

Au demeurant, afin de m’acquitter convenablement, autant que faire se peut, de cette mission ô combien délicate, m’adressant à un auditoire averti et perspicace s’il en fut, je voudrais articuler ma communication autour de trois axes structurants : l’intérêt du sujet, la définition des concepts opératoires, la plus-value induite par la révolution numérique.

  • L’intérêt du sujet

Le thème du colloque scientifique qu’organise la Société de presse et d’éditions du Cameroun est d’une acuité, d’une pertinence et d’un intérêt on ne peut plus évidents. La citation relative à Bonaparte prouve, à suffisance, que depuis plusieurs siècles, la presse est au cœur de la problématique liée à la politique et qu’elle formate les invariants socio-culturels de la civilisation humaine, depuis le 18è siècle au moins, jusqu’à ce jour.  En effet, la civilisation de l’information qui se consolide sous nos yeux a pour noumène la presse au sens large, ce terme fût-il d’essence informatique, politique, journalistique, économique, culturelle ou sociétale. La presse, stricto sensu, dans ses trois composantes essentielles (écrite, audio-visuelle, cybernétique) ne laisse personne indifférent ou à l’écart de son champ de compétence.

Nul, aujourd’hui, ne peut se passer de la presse publique ou privée, à l’aune des acceptions que je viens d’énumérer.  La presse formate notre existence, nos comportements, nos schèmes mentaux, nos choix, nos visions, nos rêves voire nos fantasmes surtout dans son volet ludique le divertissement). Et, qui plus est, elle est en télescopage permanent avec l’homo politicus qui l’encourage, l’utilise, l’accepte, la craint, la manipule, l’oriente, la modifie, la formate, la courtise, en fonction de ses a-priori philosophiques, psychiques, cognitifs, lyriques ou idéologiques (tout est idéologique, même l’art culinaire). D’où l’intérêt évident du thème que nous auscultons aujourd’hui. Et ce, d’autant plus que l’épithète « politique » est accolée à « pluralisme », sans oublier cette arlésienne qu’est   la révolution numérique, véritable hydre à sept têtes que chaque humain se doit de dompter, de maitriser ou de séduire pour éviter d’être phagocyté par ce « dinosaure » (au sens neutre voire mélioratif du terme.

  • Définition des concepts opératoires

Cette étape méthodologique s’impose de manière apodictique, afin d’éviter un dialogue de sourds puisque le mot colloque signifie « parler ensemble » (cum – loquare). Et je sais que, pendant que je parle, hic et nunc, vous aussi vous parlez en esprit en disant (mentalement), a-t-il raison ? Est-il en train de pérorer dans le néant ? Est-il pédant, accessible, hors sujet, véridique ou déphasé ? Je souhaite qu’intérieurement, chacun se dise : c’est vrai, il a raison, je n’y avais pas pensé ». Mais, c’est une gageure. Alors, définissons les concepts.

2-1- Presse :    chacun sait que ce mot vient de la grande invention de Jean Gutenberg et de ses deux associés, Jean Fust et Pierre Schoeffer.  L’utilisation simultanée de deux éléments (les caractères mobiles métalliques faits d’un alliage de plomb, d’antimoine et d’étain d’une part, et de la presse à imprimer d’autre part, imaginé sur le modèle des pressoirs à vis employés par les vignerons rhénans) se situe vers 1450 après J.C.. Elle constitue l’événement fondamental qui marque la naissance de l’imprimerie et, donc, de la presse au sens technique, logique et professionnel.

Après cette date, le substantif « presse » a acquis une notoriété exponentielle en commençant par l’édition des livres, puis des journaux, avec des procédés toujours plus modernes : typographie, héliogravure, offset etc.

Aujourd’hui, le vocable « presse » est devenu polysémique. Il désigne aussi bien la presse écrite, la presse parlée, la presse télévisée que la presse cybernétique. D’aucuns lui préfèrent un terme plus snob, issu du latin : medium, media. Le neutre pluriel a fini par devenir un nominatif singulier qui s’accorde au pluriel en gardant un « s », ce qui constitue un barbarisme grammatical.

2-2- « Publique »                             

Et quid de l’adjectif qualificatif « publique » ? Presse publique s’oppose à presse privée dans notre imaginaire collectif manichéen, voire dans les références juridiques, économiques, normatives. Mais, la différence entre les deux syntagmes nominaux n’est pas aussi claire qu’il n’y parait. En effet, toute presse est publique, puisqu’elle s’adresse à un public (lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, cybernautes …). Sans public, la presse n’existe plus. Elle n’existe que parce qu’il y a un public, c’est-à-dire le consommateur du message émis par l’organe de presse. Toute presse est donc publique par destination, voire par essence. Du reste, le schéma élémentaire de la communication, bien connu de tous, implique, a minima, un émetteur, un code commun, un message, un récepteur. Le récepteur (ou les récepteurs, de plus en plus nombreux aujourd’hui, avec la presse cybernétique), c’est l’autre appellation du public, qui accepte le produit (la marchandise), le rejette ou reste indifférent.

Or, donc, comme dirait Léopold Sedar Senghor, malgré le monosémisme (unité de sens) de l’épithète « publique », il existe une différence essentielle, d’ordre économique. Certes, la presse publique ou privée s’adresse, l’une et l’autre, à un ou à des publics. Mais, les deux entités sont économiquement différentes : la presse publique est une presse à capitaux publics (l’Etat, totalement ou majoritairement). Quant à la presse privée, elle est une presse à capitaux privés (un ou plusieurs actionnaires qui peuvent être soit des personnes physiques, soit des personnes morales). Mais, il existe une presse hybride, au plan économique, c’est la presse qui participe de l’« économie mixte ». Ce fut le cas, de l’ainée de la SOPECAM, à savoir la Société Camerounaise de Publications, Société anonyme, créée le 15 mars 1974 à 16h au siège de la SNI.

Son capital social était de 30 millions de F CFA. Il était divisé en 3000 actions de 10 000F CFA chacune. Huit personnes y avait souscrit (7 500 000F furent versés séance tenante). Par l’intermédiaire de la SNI (Société Nationale d’Investissement), l’Etat prit une participation majoritaire avec 69,93 % d’actions (20 950 000F). Un tiers environ fut souscrit par deux principaux partenaires étrangers : la Société France Edition et Publications (SFEP) et la Société Camerounaise de presse et d’éditions. Cinq personnes physiques, dont trois représentants de la SNI et deux représentants de la SFEP (Société France Editions et Publications et (Société Camerounaise de Presse et d’Editions) prirent aussi des parts.

La SNI et deux représentants de la SFEP (Société France Editions et Publications) et de la SCPE (Société Camerounaise de Presse et d’Editions) avaient acquis, à titre symbolique une action chacune.

Mais, cette expérience ne fut pas couronnée de succès au plan financier. La création de la Société Camerounaise de Publications et d’éditions (SOPECAM), éditrice de Cameroon Tribune, le 18 juillet 1977, par l’ancien Président de la République, M. Ahmadou Ahidjo, consacra le monopole étatique du capital de cet établissement public à caractère industriel et commercial dont les ressources « proviennent du capital social, de la vente de ses produits et services, de ses biens propres, des subventions de l’Etat, des emprunts, des dons et legs » (article 32, titre 3 du décret sus-visé).

Au plan sémantique, je voudrais insister sur la périphrase « subventions de l’Etat », en ce qui concerne la SOPECAM. Il s’agit, d’une Société financée principalement par l’Etat, bien qu’il y ait des revenus endogènes (biens propres, vente des biens produits et services) et exogènes (dons, legs).

Il me semble également nécessaire de préciser que le concept « service public » est ambivalent. Il peut vouloir dire que le service est public (dans cette hypothèse, une école dite privée – confessionnelle ou laïque – est aussi publique car, a priori, elle a une mission socio-culturelle d’éducation et de formation de tout citoyen, sans distinction (en principe) d’appartenance religieuse, philosophique, ethnique, géographique ou sociétale.

La périphrase « service public » peut aussi signifier que le service proposé n’a aucune restriction absolue s’agissant du consommateur du produit qui est le bien immatériel appelé « savoir » ou, parfois, « savoir-faire ». L’épithète « public » induit, dans ce cas de figure, une plus grande ouverture à tous les courants de pensée, par-delà le paradigme « pécuniaire ». Mutatis mutandis, la presse de service public a plus de contraintes sociétales que la presse de service « privé » (bien que cette derrière catégorie relève d’un barbarisme sémantique).

Nous retenons donc que le véritable distinguo scientifique entre la presse publique et la presse privée réside dans la nature du capital financier, foncier, logistique etc. qui relèvent, en principe, de l’Etat et non du gouvernement comme d’aucuns ont tendance à le subodorer. L’Etat est différent du gouvernement, même si le gouvernement est au service de l’Etat (le gouvernement est constitué de ministres et le mot ministre vient du latin « minister » = serviteur, et le lexème ministère vient de « ministerium » = service). Le gouvernement sert l’Etat. L’inverse n’est pas nécessairement vrai à travers le monde.

La presse publique est donc au service de l’Etat (c’est-à-dire de tous les publics, car les capitaux viennent principalement de l’Etat qui est constitué de tous les citoyens, sans exclusive).

Un journal partisan (appartenant à un Parti, à une Eglise, à une Association etc) ethnique, scientifique, corporative… s’adresse à un public, certes, mais ce public est par essence, restreint ou, parfois, élitiste voire hermétique.

Les missions assignées à ce qu’il est convenu d’appeler « presse publique » sont donc plus larges, plus contraignantes, plus complexes, plus délicates, plus difficiles à assumer, surtout dans un contexte de pluralisme politique où les publics sont, fondamentalement, éclatés par chapelle politique, voire idéologique, dans une arène où des gladiateurs des temps modernes s’affrontent, parfois de manière féroce, à qui mieux mieux, bien que « pluralisme politique » ne signifie guère combat physique, moral ou trivial ; Il s’agit d’une bataille d’idées (programmes, vision, stratégie pour une bonne gestion de la Cité).

2-3- Pluralisme politique

Cet archilexème est bien connu de tous. Il comprend deux lexèmes :

2-3-1 Pluralisme où l’on retrouve le mot « pluriel » (à la fois adjectif qualificatif et nom commun, masculin singulier, venant de « pluralis »)

2-3-2 Politique (du grec « politikos » = qui concerne la Cité, voire l’Etat, précise Le Larousse).Pr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

Le pluralisme politique concerne donc la forme la plus libérale de la démocratie (demos = peuple ; kratos = pouvoir, en grec). C’est le régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même. Il peut déléguer ce pouvoir à des citoyens élus au suffrage universel direct ou indirect ou exceptionnellement, l’exercer directement, lorsque la collectivité concernée est très réduite (cas des sociétés acéphales, ce qui est une vue de l’esprit, chaque communauté ayant toujours un chef = caput = tête. Or, le mot « acéphale » = a privatif et képhalê = tête en grec) signifie « sans tête ».

En dehors de quelques pays, la plupart des Etats, à travers le monde, ont adopté le régime du pluralisme politique (élections libres transparentes, conformément aux lois et règlements librement adoptés par chaque Etat). C’est la résultante d’un long et parfois pénible cheminement, depuis la Préhistoire, jusqu’à nos jours, en passant par des périodes d’autocratie (pouvoir personnel), de ploutocratie (« ploûtos » = richesse, kratos = puissance c’est le pouvoir des riches), d’oligarchie (« oligos » peu nombreux, et « arkhê » = commandement, en grec. C’est un pouvoir détenu par un petit nombre de citoyens).

En principe, dans un régime fonctionnant avec un régime de pluralisme politique, la presse est plus libre et les opinions émises ne sont pas censurées. La seule censure qui vaille est celle qui concerne la ligne éditoriale définie, en réalité, par celle ou celui qui détient la majorité ou la totalité des capitaux. Pour la presse dite, mutatis mutandis, publique, c’est l’Etat qui détient la majorité ou la totalité des capitaux. Et l’Etat, avec une majuscule, c’est dit le Larousse, selon le droit « 1- l’entité politique constituée d’un territoire délimité par des frontières, d’une population et d’un pouvoir institutionnalisé ». 2- « l’ensemble des pouvoirs publics ».

L’Etat est différent du gouvernement qui est (1/- Action de diriger politiquement un pays. 2/- Forme politique qui régit un Etat, 3/- Organe qui détient le pouvoir exécutif dans un Etat).

L’Etat appartient au même champ notionnel, et lexico-sémantique que la Nation, qui est un concept plus général et plus souple.

Consultons encore le Larousse, à propos de la Nation :

  • Grande communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire, et qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique plus ou moins forte ».
  • Communauté politique distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté.

Dans les temps anciens, Cameroon Tribune avait un para-texte (fiche signalétique) en première page, au-dessus du titre qui n’avait pas encore graphiquement muté, à la faveur de l’introduction de la quadrichromie induite par l’acquisition des rotatives ultra-modernes par la Sopecam, les unes plus futuristes que les autres.

La rotative actuelle est l’une des plus sophistiquées d’Afrique. Je n’ose pas dire plus. Qu’était donc ce para-texte des temps anciens ? « Grand quotidien national d’informations ». Aujourd’hui, il a été remplacé par … rien. Cela signifie, lorsqu’on décode le texte, qu’il y a un génotexte (texte crypté ou caché) qui est le suivant : « quotidien d’informations générales ». Mais, déduction très importante, ce journal est au service du public c’est-à-dire, de tous, pour tous et par tous (C.Q.F.D).

Mais, l’Etat n’est pas acéphale. Il a un chef d’Etat qui est le chef de l’exécutif, qui nomme le chef du gouvernement et les membres du gouvernement (ministres = serviteurs de l’Etat), qui nomme aux emplois civils et militaires (constitution) qui garantit l’indépendance de la magistrature et qui respecte la séparation des pouvoirs jadis codifiée par Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755).

Ce journal d’informations générales obéit donc à des prescriptions inhérentes à cette catégorie de journaux : respect de la déontologie journalistique, respect des normes constitutives de l’information (vérité, objectivité, intérêt et actualité), respect des règles esthétiques et graphiques les plus attractives, respect des quatre missions classiques assignées par la profession à tout organe de presse d’intérêt général :

1/- Information : collecte, mise en forme et diffusion de toute nouvelle préalablement recoupée et vérifiée, conformément aux principes de base du journalisme (critique des sources et respect de la loi du mort kilométrique) et aux principes déontologiques connus de tous.

2/- Education : ne diffuser que des informations qui obéissent à une échelle des valeurs républicaines et qui permettent au lectorat d’être crédité d’une plus-value cognitive et éthique. Exemples : éviter des articles qui attisent la haine, la division, la désagrégation de l’Etat ou qui exhibent les mœurs dépravées, qui diffusent des « secrets d’Etat », des « secrets défense », qui portent atteinte à la vie privée, qui font le panégyrique de la rébellion, de la sécession, qui enveniment les rapports entre l’Etat et les Nations amies. Privilégier toute information qui magnifie le vivre-ensemble dans un monde fraternel et solidaire.

3/- Reliance sociale : (rapprochement des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, internautes grâce à des textes à connotation sociale et psychologique etc.)

4/- Divertissement (exemples : mots croisés, bandes dessinées, dessins animés pour la télévision, etc).

Après avoir ainsi défini les concepts opératoires nous pouvons examiner la relation entre la presse publique, dans un contexte de pluralisme politique et la révolution numérique.

  • La plus-value induite par la révolution numérique

3-1 Le choc des idées

Point n’est besoin de revenir sur les notions déjà explicitées, sinon pour souligner que dans un contexte de pluralisme politique, la presse a l’obligation de respecter les règles du jeu démocratique. Les opinions étant multiples et parfois contradictoires, elles doivent, toutes, s’exprimer à travers les divers supports publics, pour autant qu’elles (les opinions) respectent scrupuleusement les lois et règlements de la République (–« res publica = ce qui est public »).

Ces opinions contradictoires s’expriment, notamment, à travers les débats à armes égales, les tribunes libres, les interviews etc, sans injures, sans outrages, sans diffamation, sans atteinte à l’ordre public et au vivre-ensemble. C’est le sens de la belle et célèbre sentence de S.E. Paul BIYA : « Ne nous battons pas. DEBATTONS !»  Un débat républicain. Un débat sain. Un débat constructif car, nous le savons tous, du choc des idées, jaillit la Lumière.

Ce débat républicain attire le lectorat, les auditeurs, les téléspectateurs et les « followers », ce qui maximise le nombre d’annonceurs, crédibilise l’organe de presse, informe et éduque l’opinion publique qui n’a besoin ni du dénigrement systématique et abject, ni de la flagornerie ubuesque. Comme disait Molière : « la parfaite raison fuit toute extrémité et veut que l’on soit sage avec sobriété » (le Misanthrope).

3-2- Une triple révolution

Le numérique catalyse et accélère la convergence de tous les modes de communication sur les autoroutes de l’information et particulièrement sur l’Internet. Sur le marché des images et des contenus se greffe désormais celui des tuyaux et des services. Hier centré sur l’industrie des médias, le secteur de la presse est plus que jamais au confluent des passerelles et des synergies d’intégration entre entrepreneurs et secteurs jusque-là cloisonnés: (a) les éditeurs de presse, de livres, de jeux, de bandes dessinées et de musique ; (b) les producteurs de films et programmes audiovisuels ; (c) les fabricants de matériels numériques (téléphones, smartphones, logiciels, décodeurs, tablettes, ordinateurs, etc.) ; (d) les réseaux sociaux (facebook, instagram, X, youtube, tiktok, etc.) ; (e) les diffuseurs, câblo-opérateurs,  opérateurs de télécoms, de satellites et de bouquets TV & divertissement.

Sur ce vaste marché, les protagonistes recherchent des alliances pour définir les standards, amortir les coûts de développement, atteindre la taille critique et intégrer en amont les savoir-faire permettant d’offrir la gamme de produits la plus large. Tout change donc ; le cadre règlementaire de la presse reposait sur la différence entre les divers supports, l’ère numérique implique leur convergence.

L’espace de diffusion était un bien rare, la compression et la convergence numérique en font une ressource inépuisable. Désormais, dans ce vaste marché en intégration, le but de chaque acteur est d’être en mesure d’avoir une maitrise combinée des images, des données, du son et du contrôle des réseaux.

Le secteur de la presse vit ainsi non pas une évolution, mais une révolution sans précédent. Cette révolution évolue au rythme de trois facteurs combinés : (1) la révolution des nouvelles technologies, en particulier celle d’Internet, qui fait émerger un monde du temps réel (temps zéro) et de l’ubiquité (distance zéro) ; (2) la révolution des mœurs de plus en plus orientés vers les exigences d’une consommation nomade et instantanée où chacun a plus d’un écran à sa disposition et est en mesure d’accéder, à tout moment et en tout lieu, à l’information qui l’intéresse ;  (3) la révolution de l’intégration des contenus, des services et des réseaux d’information.

La presse publique (papier, audiovisuelle, cybernétique) publique et privée a essayé de s’adapter à cette métamorphose multidimensionnelle, en mettant dans un premier temps, sur le Net et les réseaux sociaux, une information de qualité variable, mais à accès libre. Au fil du temps, pour la viabilité économique et la fiabilité de la presse, il est important de mieux gérer cette migration vers le numérique en négociant une cohabitation délicate entre contenu payant et contenu gratuit.

  • L’ère du changement et de la convergence des modèles économiques de la presse publique et de la presse privée.

La presse contribue de manière essentielle à l’information des citoyens et à la diffusion des courants de pensées et d’opinions plurielles. Elle permet une mise en perspective des événements, une confrontation des analyses et aboutit ainsi à la construction d’une véritable conscience culturelle et politique.

C’est la raison pour laquelle l’État s’attache, de longue date, à soutenir le secteur. Ce soutien s’opère à travers la subvention de la presse publique et l’aide à la presse privée. Mais, classiquement la presse trouve son équilibre économique grâce à deux sources principales de revenus : la vente d’espaces publicitaires aux annonceurs et la vente d’exemplaires de journaux aux consommateurs.  Le marché de la presse est ainsi un marché à demande double.

En effet, la demande sur le marché des annonceurs dépend de la taille de la demande sur le marché des consommateurs de presse (lecteurs, auditeurs et téléspectateurs) et celle du consommateur de presse dépend de la taille de la demande sur le marché publicitaire.

En effet, plus l’audience d’un organe de presse est élevée, plus les annonceurs seront prêts à payer pour un espace publicitaire, car l’impact du message y sera plus important. Du côté du consommateur, plus l’organe de presse est financé par la publicité, plus il a les moyens de proposer au consommateur une offre attractive (dans le respect de l’éthique et de la déontologie de la presse).

La migration vers le numérique remet en cause ce modèle économique classique de la presse basé la vente d’espaces publicitaires aux annonceurs et la vente d’exemplaires de journaux aux consommateurs d’autant que de nouveaux acteurs apparaissent, tels les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et les sites internet généralistes ou plus spécialisés, qui viennent capter la valeur en amont.

Ce contexte impose donc un profond travail de métamorphose co-permicienne du secteur de la presse. Concernant l’information elle-même, la durée de vie moyenne d’un scoop correspond désormais au temps nécessaire pour qu’il soit partagé sur tous les réseaux sociaux, c’est-à-dire quelques secondes. De fait, le scoop n’existe plus et, pour le journaliste d’aujourd’hui, la question n’est donc plus de savoir s’il écrit pour le papier ou pour le digital.

Dorénavant, les journalistes produiront un contenu qui sera ensuite édité, sous diverses formes, par d’autres professionnels venus du digital, capables de créer la valeur pour le numérique. Pour être en mesure de créer de la valeur pour le numérique, il faut s’assurer que ce qui est mis en ligne gratuitement touche une audience qualifiée suffisante pour qu’on puisse obtenir, en retour, de la publicité de la part des annonceurs potentiels. Si, ensuite, on veut faire payer l’accès aux contenus en ligne, il faut offrir au lecteur une expérience captivante et extraordinairement différente de celle qu’il vit quand il obtient gratuitement un contenu banalisé.

Le premier défi de la transformation digitale de la presse est donc de repenser les rédactions pour qu’elles travaillent sur une approche, très différente, de l’information, désormais devenue instantanée et qui nécessite des arbitrages toute la journée entre ce qui fait du sens en étant gratuit et ce qui peut être monétisé.

La deuxième transformation induite par la révolution numérique est que la presse s’adresse, non plus à des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, mais à des consommateurs à fidéliser, à qui on doit apporter non seulement un contenu d’informations générales et locales, mais également un contenu, sous une forme ou sous une autre, qui lui dispense d’aller chercher ailleurs les informations et les services gratuits ou payants qui lui sont utiles.

Pour survivre économiquement, les entreprises de presse sont contraintes de s’aligner sur les meilleures pratiques du marketing digital et en se mettant en phase avec les habitudes d’usagers rodés aux achats en ligne. Ce que l’on vend désormais aux annonceurs, ce sont des cibles très spécifiques sur lesquelles l’on peut garantir, au plus offrant, un retour sur investissement mesurable, non plus sur une seule publication mais sur un ensemble de journaux et supports, afin de créer un maximum de valeur sur les plateformes digitales de l’entreprise, en monétisant le nombre de visiteurs uniques et, de manière beaucoup plus significative, le nombre de pages que chacun consulte et le temps qu’il y passe, en plus des abonnements classiques.  Ce nouveau paradigme offre à la presse publique, jusque-là tributaire en grande partie des subventions publiques, de nouvelles sources de revenus susceptibles de faire converger à terme les modèles économiques de la presse publique et de la presse privée.

 

  • L’ère du transmédia et de la vente des contenus digitaux.

Le transmédia dans la presse consiste pour un organe de presse (écrite, audiovisuelle, cybernétique), dans le but de créer un maximum de valeur, à décliner son contenu principal sur différents média, plateformes de diffusion et agrégateurs d’actualité. Le développement narratif prend ainsi une nouvelle envergure en jouant avec les avantages de chaque média.

Le public peut ainsi utiliser différentes entrées, dont en particulier les applications mobiles, pour intégrer l’histoire. C’est ainsi que même la presse écrite s’est saisie des podcasts (fichiers audios diffusés sur le web) et des vidéos destinés à être écoutés aussi bien chez soi qu’au bureau ou dans les transports, pour suivre les tendances et les évolutions de la société. Le transmédia apparaît dès lors comme une technique permettant un quadruple intérêt :

  • Augmenter le potentiel de son marché et l’enrichir ;
  • Créer des nouvelles opportunités publicitaires ;
  • Capter des consommateurs spécifiques à travers des contenus contextualisés et personnalisés ;
  • Enrichir l’expérience des consommateurs.

A l’ère du transmédia, pour le journaliste d’aujourd’hui, la question n’est donc plus de savoir s’il écrit pour le papier, la radio, la télé ou pour le digital. Un contenu produit par la rédaction d’un organe de presse écrite, audiovisuelle ou cybernétique est dorénavant édité et diffusé sous divers formats et formes numériques au public dont les modes de consommation de l’information migrent de plus en plus vers l’internet et les réseaux sociaux.

C’est ainsi par exemple que de nombreux groupes de presse écrite, en s’appuyant sur leur position forte et leur notoriété sur le papier sont devenus transmédia et disposent aujourd’hui de plusieurs supports (télévision, radio, tablettes, smartphones et papier) à travers lesquels ils déclinent leurs contenus papiers principaux à des cibles différentes (L’équipe, Le figaro, etc.).

Pour survivre, les groupes de presse sont désormais présents sur l’ensemble des supports. Ces nouveaux fondamentaux numériques conduisent à un emboitement du marché de la presse avec le marché des contenus numériques. Cette transformation induit un changement radical : la culture de la presse traditionnellement centrée sur l’audience et les abonnés est en mutation vers une culture centrée sur la vente de contenus à partir des plateformes digitales (applications mobiles, sites internet, réseaux sociaux), ce qui est un métier fondamentalement différent.

Sur mobile par exemple, les vidéos génèrent une partie importante de l’audience et, de ce fait, les annonceurs sont prêts à payer plus cher pour leur diffusion. Les groupes de presse sont ainsi emmenés à se doter de moyens vidéo. Les journalistes deviennent plurimédias pour être capables, y compris avec un smartphone, de réaliser des audios et vidéos et de travailler ensuite avec YouTube, TikTok, Facebook, Google, etc., dans le but de créer des flux plus attractifs sur leurs contenus principaux.

Dans ce nouveau marché, les groupe de presse sont en concurrence avec de nouveaux acteurs qui qui diffusent gratuitement une information substituable à celle des médias traditionnels. Les portails diffusent des dépêches d’agences de presse qui entrent en concurrence frontale avec les articles classiques relatant les faits, notamment dans les quotidiens.

Face aux articles d’investigation des médias traditionnels, certains sites, se sont fait une spécialité de révéler des scoops en étant peu regardants sur leur provenance.  Enfin, concernant les analyses et les éditoriaux, plusieurs sites personnels ou de blogs sont créés pour donner une tribune aux individus souhaitant donner leur avis et le partager avec les Internautes. Dans cet environnement, le pari pour les sites de presse est de promouvoir le modèle de diffusion d’une information de qualité irréprochable, clairement différenciée dans l’esprit des consommateurs.

Toutes les informations étant désormais accessibles en étant au même niveau, le signal de qualité envoyé au consommateur peut le fidéliser et l’inciter à délaisser d’autres publications de qualité moindre. La stratégie de l’offrir gratuitement, au moins partiellement, fournit au consommateur une sorte de signal d’information sur la qualité de ce bien. Face à la concurrence d’acteurs dont le modèle économique repose sur l’audience de masse (pour certains grâce aux fake news), les sites de presse traditionnels sont tenus à la différenciation pour exister auprès de leurs lecteurs et de leurs annonceurs. À cette fin, leur souci premier doit être celui de garantir une qualité irréprochable de leurs productions, ce qui requiert une responsabilisation accrue de leurs rédactions.

  • L’ère du marketing digital pour attirer de nouveaux clients et générer le trafic sur les produits éditoriaux

Le marché de contenus et de la publicité en ligne, qui repose sur la vente et l’abonnement aux produits numériques d’une part et d’autre sur  la monétisation du trafic web (nombre de visiteurs, nombre de pages que chacun consulte, temps que chacun passe), est désormais largement supérieur au marché de contenus et de la publicité sur les médias traditionnels.

La rentabilité économique de la presse repose donc désormais, en plus de la qualité de ses produits éditoriaux, sur l’appropriation des meilleures techniques de marketing digital pour générer le trafic sur l’ensemble des plateformes digitales. Ainsi, le marketing, pratique peu généralisée dans le monde de la presse, est devenu un élément essentiel de la vie de la presse. Dorénavant, la presse est appelée à mettre en place un marketing client et un marketing produit, sachant que si l’on développe un produit, c’est pour le vendre en réponse à un besoin client.

La presse est désormais contrainte à observer et s’approprier les meilleures pratiques des géants de l’économie du web, dont en particulier celles des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Leurs dispositifs de marketing les plus éprouvés permettent au client potentiel de goûter au produit à travers des offres gratuites, de faire ses listes de préférence, sachant qu’au terme de cette période d’essai, s’il ne pose aucun acte d’achat (abonnement), il perd l’accès à ces offres.

Le rôle du marketing digital dans la presse est donc de rendre l’acte d’achat des produits de presse générateur de plaisir pour le consommateur. Le marketing digital se substitue ainsi à la gestion traditionnelle des abonnements et/ou de suivi de l’audience qui est devenue inadéquate pour le suivi et la fidélisation personnalisés des consommateurs et des annonceurs. Le marketing digital en presse poursuit donc trois objectifs complémentaires : (1) attirer et fidéliser les clients potentiels à travers des tunnels d’expériences positives débouchant sur des actes d’achat (abonnements), (2) générer et accroitre le trafic sur les sites et les plateformes en ligne et, (3) attirer et fidéliser les annonceurs.

Désormais, pour se différencier de la concurrence, les nouveaux défis à relever par les entreprises de presse se rapportent notamment à : (i) la personnalisation des offres aux consommateurs et aux annonceurs, (ii) l’anticipation des futures tendances de consommation et d’usages, (iii) l’affirmation de sa présence sur les réseaux sociaux et, (iv) l’augmentation de sa visibilité sur les moteurs de recherche. Pour relever ces défis, les entreprises de presse vont de plus en plus procéder à une diversification des métiers de la presse et recourir aux outils émergents d’intelligence artificielle, pour l’analyse des habitudes et des préférences de consommation, pour se montrer réactif face à l’actualité, pour attirer de nouveaux annonceurs, pour diversifier les offres et pour répondre aux attentes des publics cibles.

  • L’ère de la transformation et la diversification des métiers de la presse

La transformation digitale de la presse induit donc naturellement une transformation digitale des métiers traditionnels de la presse, donc en particulier le métier de journaliste, dont les outils et environnements de travail se numérisent d’avantage, et surtout l’émergence de métiers numériques de la presse (Journalisme 2.0) qui sont liés à la transformation digitale de la presse. On peut en citer quelques-uns qui sont devenus incontournables :

  • Le traffic manager (responsable gestion du trafic web) a pour mission d’optimiser tous les leviers d’acquisition de trafic sur le web (référencement, partenariats…) afin de donner de la visibilité aux sites et plateformes en ligne, de générer le maximum de trafic et de chiffre d’affaires.
  • Le journaliste plurimédia est capable de travailler sur tous les types de supports et de médias (presse écrite, télévision, radio, web, réseaux sociaux) et d’écrire des articles pour la presse ou le web, de réaliser des interviews vidéo, des infographies, des sons, etc.
  • Le journaliste/rédacteur web doit transmettre une information fiable et précise comme tous les journalistes, tout en prenant en compte les spécificités du numérique et notamment l’optimisation du référencement dans les moteurs de recherche (technique d’écriture adapté pour le web afin que l’article soit le plus vu et lu possible) qui ne doit rien enlever à la fluidité, la qualité, l’intérêt et le sens du contenu.
  • Le data journaliste (journaliste des données) exploite des données, publiques ou non, afin de les rendre intelligibles pour les lecteurs. Contrairement à de nombreux journalistes, il n’écrit pas d’articles mais rédige des analyses et propose une visualisation différente de l’information. Le journalisme de données consiste à collecter des données et les analyser pour en faire ressortir des informations, puis les traduire graphiquement pour les expliquer.
  • Le journaliste front page editor joue un rôle important pour chaque lecteur de contenus sur internet. Il est chargé de la cohérence de la page d’accueil du site. Il s’agit donc d’un rôle majeur pour captiver le lecteur, accroître la visibilité et l’audience du site et mettre en avant des articles, dossiers, enquêtes, images, vidéos…. Il optimise la présence du site sur les moteurs de recherche, en agissant sur cette même page d’accueil, en modifiant les titres, les chapeaux, les photos, les sujets mis en avant…
  • Le journaliste fact checker (journaliste de vérification) part des informations qui circulent sur les réseaux sociaux et médias et les traite pour déterminer si elles sont vraies ou fausse. C’est ainsi par exemple que lorsqu’une vidéo faisant le tour de la planète semble douteuse, le journaliste fact-checker va ainsi scruter l’image et enquêter pour déterminer où et quand la scène a-t-elle vraiment été tournée, qui en est vraiment l’auteur, quelle histoire raconte vraiment la scène, etc…
  • Le community manager (animateur de communautés virtuelles) est devenu incontournable dans le monde des médias et une véritable spécialité en matière de journalisme web. Le community manager a pour rôle d’animer et développer les réseaux sociaux pour son média. Il gère la relation directe et favorise les interactions avec le public/la communauté.
  • Le data analyst (analyste des données) crée, administre, analyse le big data, autrement dit les données générés par l’activité de l’entreprise, afin de favoriser son fonctionnement et son développement.
  • Le responsable open data (responsable des données brutes)  organise de manière optimale les données pour faciliter la recherche d’informations. Le journaliste d’aujourd’hui souffre du nombre gigantesque de data (données/informations) qu’il reçoit en continu. Il passe de plus en plus de temps à la vérifier, à la canaliser. Le responsable open-data Il est considéré comme le responsable technique (entretien, normalisation) et juridique de fichiers de données.

Dans les entreprises de presse, les équipes de rédaction (constituées autour des métiers traditionnels de la presse) et les équipes digitales (constitués autour des nouveaux métiers numériques de presse) travaillent désormais de manière collégiale, au sein des équipes de travail fonctionnelles transversales, avec pour objectif de rendre l’acte d’achat des contenus générateur de plaisir pour le consommateur et de fidélisation des clients.

  • Les contenus éditoriaux digitaux de qualité et le trafic web comme nouvelles sources de revenus pour la presse

Les technologies numériques, couplées à une diffusion à la demande, suppriment tous les impératifs de taille ou de style inhérents aux anciens médias. Les contraintes de maquette pesant sur les textes imprimés et les contraintes de temps limitant les durées des séquences audio ou vidéo disparaissent sur le web. Journaux, radios et télévisions ne peuvent se limiter à publier sur le web des contenus prévus initialement pour d’autres supports.

Un article transmmédia est une combinaison de textes, de photographies, de clips vidéo et audio, de graphiques et d’interactivité présentée sur un site web d’une manière non-linéaire (l’utilisateur reste maître de la navigation ; la lecture sur internet est une lecture hypertexte qui se fait en cliquant directement sur les mots, images ou vidéos recherchés) et dans laquelle l’information fournie par chaque média est complémentaire et non pas redondante.

C’est ainsi qu’un journal télévisé en ligne n’est pas compatible avec ces impératifs.  Les nouveaux médias exigent une nouvelle forme de narration qui propose un univers à part entière, immersif et participatif (narration transmédiatique), qui ne découle d’aucun ancien média particulier. Ces transformations vers de nouvelles formes de récit vont pousser les entreprises de presse à redéfinir leur rôle et leurs modèles d’affaires. Le secret est désormais de produire des contenus éditoriaux qui attirent et rassemblent les gens et leur donnent en même temps quelque chose à faire dans le but d’intensifier l’engagement des audiences. La presse est ainsi en mesure d’optimiser son marché de vente qui est un marché biface, constitué en amont des annonceurs à qui on vend les audiences et en aval des consommateurs à qui on vend les produits éditoriaux.

A titre d’illustration théorique, si nous essayons de plonger le magazine people Nyanga de Sopecam dans l’univers de la narration transmédiatique, intuitivement on voit se révéler un énorme potentiel en termes d’audience web, auprès des jeunes notamment (les « digital natives »). Deux cent mille (200 000) abonnés à 100 F CFA, ce qui est très loin d’être une ambition commerciale élevée, rapportent un revenu abonnement de 20 millions F CFA par numéro.

Un million d’abonnés à 25 F CFA rapportent un revenu abonnement de 25 millions F CFA par numéro, mais dans ce cas de figure, on dispose d’un million de visiteurs uniques à fidéliser par des offres personnalisés et d’autres produits dérivés (gratuits ou semi-payants) du magazine lui-même ou du groupe de presse, dans le but d’augmenter le nombre de pages que chacun consulte et le temps qu’il y passe.

Le magazine Nyanga disposerait ainsi en plus des abonnements, pour son marché en amont des annonceurs potentiels d’un produit commercial dont les caractéristiques sont les suivantes : « une audience internet de un million de visiteurs uniques, dont chacun consulte en moyenne X pages web et passe un temps moyen de Y minutes par jour; cette audience étant susceptible selon le besoin de l’annonceur d’être segmentée suivant les caractéristiques socioéconomiques et/ou les préférences des visiteurs uniques.»

(NB : l’intelligence artificielle permet aujourd’hui d’analyser les habitudes et les préférences des internautes, et donc de faire une segmentation de la cible, une sélection de leurs centres d’intérêt, un ciblage plus important et une personnalisation des contenus éditoriaux et des publicités).

Il ne revient ensuite qu’à la force de vente du magazine d’optimiser les revenus financiers susceptibles d’être générés par ce produit auprès des annonceurs. Si un visiteur unique est vendu à un annonceur donné à 25 centimes F CFA par jour pour un certain type de publicité digitale, ce seul contrat génère un revenu de 250 000 F CFA par jour.Pr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

Plus l’audience internet est élevée, plus le prix de vente en ligne devient faible, plus le journal est accessible à un plus grand nombre, plus les revenus permettant d’améliorer la qualité des contenus éditoriaux augmentent. Ainsi, la vente des publicités aux annonceurs en amont soutient la production des contenus éditoriaux de qualité pour les consommateurs en aval ; les contenus éditoriaux de qualité eux-mêmes développent le trafic web qui est le produit vendu aux annonceurs en amont. Notons que par souci de simplicité et d’intelligibilité, nous avons fait le choix de faire abstractions des techniques de publicité utilisées dans la presse en ligne (fenêtres pop-up, info-bulles, bannières web, liens sponsorisés, etc.).

  • L’adaptabilité des compétences et la qualité de l’information comme gages de survie de la presse

L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire, afin de pouvoir cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de pouvoir proposer des contenus de qualité ; c’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse.

Les journalistes sont désormais appelés à comprendre et à adhérer à de nouvelles stratégies de création de valeur, notamment par le digital, ce qui n’était pas leur préoccupation première quand la presse était plus riche. Ils doivent donc se familiariser avec les nouvelles écritures, puisque le digital met à disposition du journaliste quantité de moyens dont il ne pouvait disposer jusque-là. Ces nouvelles écritures transmédia combinent et intègrent les outils de narration (textes, hypertextes, sons, images, vidéos), les outils de génération et d’optimisation du trafic web (navigation, référencement, personnalisation, flux RSS, etc.) et les outils de e-commerce (paiement en 1 clic).

  • La digitalisation comme nouvelle source de revenus pour la presse publique

A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse.

  • Epilogue

Au terme de cette leçon inaugurale, il importe de retenir une idée simple mais fondamentale : la question n’est plus, aujourd’hui, de savoir si entre presse publique ou privée et pouvoir politique pluriel il y a inféodation, antagonisme, relation collaborative, incestueuse, torrentielle, conflictuelle, servile ou terreur amoureuse. La seule question qui vaille la peine d’être posée est la suivante : le journaliste est-il prêt à faire le saut qualitatif et apparemment terrifiant quoique fascinant vers le numérique total ?

Est-il prêt à dépasser le clivage suranné (du moins potentiellement) entre

  • Homo scribens (l’homme qui écrit) / presse écrite ;
  • Homo loquens (l’homme qui parle) / presse radiophonique ;
  • Homo imago (l’homme – image) / presse télévisée pour devenir un homo « digitalis » ?

Je sais que, dans la salle, la majorité des journalistes répondra « OUI » … Mais, nous n’avons pas de financement pour le recyclage des journalistes, les salaires des nouveaux journalistes digitaux et l’achat des équipements.

Sachez qu’en dehors des efforts multidimensionnels que fournissent les Etats à travers le monde, chaque organe de presse doit chercher ses ressources endogènes pour transformer de manière radicale l’esprit et la finalité de l’équipe rédactionnelle qui doit devenir, absolument, une entreprise scripto-audio-visio-digitale. Il s’agit d’un vouloir-faire, d’un savoir-faire, d’un pouvoir-faire au confluent de la volonté du savoir et du pouvoir médiatiques. Avec, comme épicentre, la Vérité. Celle-ci n’est ni à gauche, ni à droite, ni au centre pour utiliser des termes liés au jargon politique. Comme, Dieu, elle EST.

Souvenez-vous de la phrase apodictique de Yahvé : « je suis celui qui est ». Comme disaient les Latins, « Veritas se ipsa defendet » (la vérité se défend d’elle-même).

Défendez-vous, vous vous-mêmes, dans le Bien, le Beau et le Vrai.

Et, comme le soleil d’Afrique, illuminez le monde, par votre étincelance.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Revoir en intégralité la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGO en vidéo

L’ UTICA crée Afri’Tech, un fédérateur des acteurs privés du numérique africains au SPEN 2024

[DIGITAL Business Africa] – Les acteurs du numérique africains pourront se faire entendre partir d’ Afri’Tech. L’ Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) a profité du SIPEN 2024 à Dakar pour donner un acte de naissance à Afri’Tech, ce vendredi 28 juin 2024. Afri’Tech est une entité qui rassemble les organisations et associations professionnelles, représentant les secteurs privés du numérique à travers les pays africains. Afri’Tech vise à fédérer les acteurs privés du numérique, en mutualisant leurs intérêts et en favorisant le développement de l’innovation et du numérique en Afrique.

« Cette création annoncée et officialisée hier 28 juin à Dakar, en marge du SIPEN, est l’aboutissement de toute une démarche persévérante d’union qui a commencé il y a 2 ans avec la signature d’un protocole d’accord à Abidjan puis l’organisation de divers échanges et réunions de coordination, marqués par une volonté et une détermination des acteurs à fédérer les différentes organisations patronales africaines du numérique et à promouvoir un partenariat à long-terme entre les communautés des secteurs privés numériques et des startups innovantes en Afrique. Tout en étant inclusive, Afri’tech se veut être catalyseur et fédérateur des acteurs privés du numérique dans leurs efforts de défense des intérêts mais aussi de développement de l’innovation et du digital africain », a rapporté Afri’tech.

La Confédération africaine du Numérique Afri’Tech est un projet lancé initialement en 2022 par Kais Sellami (le 1er Vice-président Afri’Tech), président de la Fédération tunisienne du Numérique de l’UTICA; Antoine Ngom (Président Afri’tech) président de Optic Sénégal et de Roptic UMEOA et Patrick Mbengue, président de Gotic Côte d’Ivoire. Afri’Tech aura pour siège, l’UTICA à Tunis.

Par Jean Materne Zambo

Cote d’Ivoire : L’ ARTCI somme les falsificateurs de certificats d’homologation des équipements télécom [Consultez la liste des produits homologués]

[DIGITAL Business Africa] – La fraude des certificats d’homologation des équipements de télécommunication mise à index en Côte d’Ivoire. L’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) met en demeure les auteurs de cette pratique dans un communiqué,  signé ce premier juillet 2024. L’ Agence à constaté que des certificats d’homologation, prétendument émis par l’ARTCI, sont en circulation et pourraient induire en erreur tant les consommateurs que les opérateurs.

Des pratiques que l ‘ARTCI condamne fermement. L’Agence prévoit même de mener les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les responsables de ces infractions conformément aux dispositions règlementaires en vigueur.

« Il est important de rappeler que l’ARTCI suit des procédures rigoureuses et transparentes pour l’homologation des équipements, conformément au décret N° 2013-301 du 02 mai 2013, relatif a l’homologation des équipements terminaux et radioélectriques et à l’agrément d’installateur », précise le communiqué.

L’ ARTCI enjoint aux équipementiers, opérateurs, commerçants et toutes autres parties prenantes, l’obligation de faire homologuer les équipements de télécommunications auprès de l’ARTCI préalablement à leur commercialisation, en application de l’article 83 de l’ordonnance N° 2012-293 du 21 mars 2012, relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la Communication. Au public, l’ ARTCI propose de se procurer et utiliser des téléphones et autres équipements d’accès aux réseaux des opérateurs, qui ont fait l’objet préalable d’une homologation. La liste des équipements homologués est disponible sur le site web de l’ARTCI : www.artci.ci

 

Par Jean Materne Zambo

Alioune Sall lance le Projet d’Accélération de l’Economie numérique au Sénégal (PAENS)

[DIGITAL Business Africa] – Le Sénégal dit aménager un environnement propice à l’essor des startups et des entreprises technologiques. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a procédé au lancement du Projet d’Accélération de l’Economie numérique au Sénégal (PAENS), ce 28 juin 2024. Le projet est financé par la Banque mondiale à hauteur de 95,05 milliards de FCFA, et a pour objectif de développement : « Etendre l’accès à une connectivité à large bande abordable et résiliente aux changements climatiques et améliorer l’adoption des services gouvernementaux en ligne et des dossiers médicaux électroniques ». 

Un objectif qui cadre avec la  vision numérique, impulsée par le chef de l’ Etat du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, à en croire le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall.

« Nous nous sommes donnés comme objectif de définir une nouvelle vision numérique dont l’ambition est de renforcer la souveraineté numérique, d’assurer la digitalisation des procédures pour une administration performante et de favoriser l’accélération et le développement de l’économie numérique. Cette vision vise à positionner notre pays comme un leader régional en matière de technologie et d’innovation… tout en garantissant la sécurité et la souveraineté de nos données » , a-t-il rappelé.

 

Présentation du PAENS

 

Le PAENS tient sur cinq ans (octobre 2023 – avril 2028), et est soutenu par comporte cinq (5) composantes principales :

• Composante 1 : Renforcement de l’environnement juridique, réglementaire et institutionnel de l’économie numérique tenant compte du climat : 3,80 milliards de FCFA (4%).

Il s’agit essentiellement d’activités d’assistance visant à renforcer la concurrence sur le marché des télécommunications et du haut débit, à stimuler la participation du secteur privé à la réduction de la fracture numérique et consolider de l’environnement juridique, réglementaire et institutionnel pour accélérer le développement de l’économie numérique.

Composante 2 : Développement de la connectivité numérique à large bande et l’inclusion numérique : 34,85 milliards de FCFA (36,7%).

Elle se donne pour principal objectif d’étendre la couverture haut fixe et mobile aux zones mal ou non desservies, prioritairement dans les régions de Casamance et du Bassin arachidier. Cela passe par la forte implication du secteur privé par le biais de PPP dans l’extension des infrastructures fibre optique et la couverture du dernier kilomètre.

Composante 3 : Soutien à l’adoption du numérique : 22,18 milliards de FCFA (23,3%).

Il s’agit de construire les fondements d’une approche gouvernementale de la numérisation du secteur public, d’étendre la disponibilité de services publics numériques transactionnels de haute qualité dans les secteurs clés et de renforcer des compétences numériques de base et intermédiaires de la population pour développer l’adoption d’Internet à des fins productives.

• Composante 4 : Santé digitale : 29,15 milliards de FCFA (30,7%).

Cette composante a pour but d’impulser la transformation digitale du secteur de la santé en tirant le meilleur parti des technologies numériques pour renforcer l’accessibilité, la sécurité et la qualité des services de santé, conformément aux orientations stratégiques du Programme de Digitalisation du Système de Santé (PDSS). Elle couvre différents volets complémentaires et nécessaires à la réussite d’une stratégie de transformation digitale :

• Les politiques, la gouvernance et le renforcement des capacité;

• Les infrastructures, les équipements et la connectivité;

• Les plateformes et services de santé numérique.

• Composante 5 : Gestion de projet : 5,07 milliards de FCFA (5,3%).

C’est la mise à disposition de l’ensemble des ressources et moyens humains, techniques, matériels, logistiques et financier pour assurer la conduite et la bonne exécution du projet.

Comme acteurs clé du projet, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) dont des démembrements et structures sous tutelle en sont les partenaires de mise en œuvre. Il s’agit pour le MCTN de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT), de Sénégal Numérique SA (SENUM SA) et de directions internes, pour le MSAS de la Cellule de la Carte Sanitaire et Sociale, de la Santé Digitale et de l’Observatoire de la Santé (CSSDOS).

La gestion du PAENS est assurée par une unité de coordination et deux unités d’exécution comprenant une vingtaine d’experts et de spécialistes dans divers domaines : management, administration, finances et comptabilité, ressources humaines, passation de marchés, communication, gestion environnementale et sociale, suivi-évaluation, secteurs du numérique et de la santé.

Par Jean Materne Zambo, Source : paens.sn

Cameroun : Lancement d’Orange Summer Challenge 2024 à Orange Digital Center

Le lancement de la 4e édition d’Orange Summer Challenge a eu lieu hier, 01 juillet 2024 à Orange Digital Center (Akwa-Soudanaise).

Le programme de la compétition a été présenté aux étudiants et aux porteurs de projet qui ont répondu présents pour le lancement de ce rendez-vous technologique qui a pour thème ; « #Tech4Impact : changeons le monde avec l’entrepreneuriat ».

Les anciens participants ont également partagé leur expérience d’Orange Summer Challenge et apporté des précisions sur les différentes étapes ainsi que sur leurs acquis aux nouveaux entrants.

Pour en savoir plus sur cette compétition, rendez-vous dans l’univers Pulse via Max it.
-Android : https://bit.ly/OrangeMaxIt
-IOS : https://bit.ly/OrangeMaxitCM

Plus d’infos sur les hashtags : #OrangeSummerChallenge #OSC2024 #Tech4Impact #ODCCMR #OrangePulse

Source : Orange Cameroun

Valentin Mbozo’o : « L’outil de gestion des réclamations du Gimac va digitaliser et automatiser les réclamations »

[DIGITAL Business Africa] – Aujourd’hui, 77 % des flux du GIMAC sont mobiles. La carte bancaire représente 8 % de ces flux. Il peut arriver des problèmes lors de certaines transactions mobiles ou via carte. C’est pourquoi le Gimac a mis en place un nouvel outil de gestion des réclamations pour limiter les délais d’attente des usagers et clients qui se plaignent et la résolution rapide de leurs problèmes.

Les participants au Gimac, cadres des établissements de microfinances, responsables des institutions bancaires et de certains agrégateurs de paiement, 56 personnes au total, ont bénéficié d’une formation à la gestion de ce nouvel outil de gestion des réclamations. C’était du 1er au 2 juillet 2024 à l’hôtel Djeuga Palace de Yaoundé.

Digital Business Africa a rencontré le directeur général du Gimac, Valentin Mbozo’o, qui explique le bien-fondé de ce séminaire atelier du Gimac Academy. Pour lui, 99,9 % des participants au système Gimac doivent à terme maîtriser cet outil.

Lire aussi: 

De janvier à août 2023, le GIMACPAY c’est 7,5 millions de transactions d’ un montant cumulé de 377 milliards de FCFA

Digital Business Africa : Quel est le sens de la formation que vous animez à l’intention des cadres des banques et établissements de microfinance membres du GIMAC ?

Valentin Mbozo’o : Les usagers des services Gimac peuvent faire face à certaines difficultés lors de l’utilisation des cartes Gimac ou lors de certaines transactions mobiles. Il faut faire en sorte que les réclamations de ces usagers qui se faisaient manuellement dans des groupes WhatsApp, via des e-mails, de personne à personne, puissent désormais être gérées par un outil automatisé.

Donc, cette rencontre vise à former les participants à l’outil de gestion des réclamations de paiements numériques, de paiements mobiles interopérables, de paiements par cartes, etc. Cela va être un outil qui va relier les utilisateurs des services délivrés par le GIMACPay au profit des populations de la CEMAC. Une plateforme proposée par le GIMAC.

Digital Business Africa : Comment cette plateforme de gestion des réclamations va-t-elle améliorer la relation entre les usagers et les banques tout en renforçant la confiance entre les usagers ?

Valentin Mbozo’o : La confiance, c’est tout simplement la possibilité de faire des opérations via les GAB ou via les mobiles de manière automatique sans soucis. Si je suis un utilisateur de la monétique, si je suis client d’une banque, d’une microfinance ou client d’un opérateur mobile, etc., lorsque j’ai fait mon opération instantanée, si je veux retirer mon argent dans un Gab, il faudrait que cela soit automatique et sans souci. Je dois pouvoir mettre de l’argent dans mes comptes sans souci. Je dois pouvoir envoyer de l’argent à un malade qui est à l’hôpital et ce malade reçoit son argent sans souci.

Cela doit être instantané et immédiat. La confiance se maintient quand les services sont délivrés dans les délais. Si c’est instantané, cela doit se faire instantanément. Tout est instantané avec les outils du GIMAC. Nous travaillons en temps réel et dans l’instantané.

Mais, imaginez ce qui se passe lorsque vous avez fait une transaction et qu’elle n’a pas de suite. Imaginez un malade, quelqu’un qui veut payer dans un restaurant ou chez un marchand, quelqu’un qui veut payer la scolarité, etc. Lorsque la transaction de cette personne échoue, c’est un problème.

Digital Business Africa : Y a-t-il parfois des échecs lors de la réalisation des transactions en utilisant les moyens, dispositifs et solutions d’interopérabilité intégrale fournis par le Gimac ?

Valentin Mbozo’o : J’ai pris l’exemple d’une maman qui est venue me voir dans mon bureau en me disant : « Je suis venu chercher mon argent, je l’ai envoyé par tel opérateur et il n’est pas arrivé. On m’a dit que c’est vous, M. Mbozo’o au Gimac, qui détenez cet argent. Donnez-moi mon argent. » J’étais obligé de m’excuser. Quand les clients perdent donc cette confiance, ils rentrent dans le Cash. Ils disent : « Cette affaire, c’est du bluff, cela ne marche pas ».

L’outil de gestion des réclamations va donc digitaliser et automatiser les réclamations. Il fera en sorte que, tranquillement, on minimise ce genre de situations. Ce qui va générer la confiance. Confiance aux utilisateurs pour qu’ils continuent d’utiliser les services numériques.

Digital Business Africa : Qu’est-ce que cela apporte pour le client lambda en matière de réclamations aujourd’hui ? Plus de rapidité dans le traitement de leurs plaintes et réclamations ?

Valentin Mbozo’o : Absolument. Le service va davantage améliorer la qualité de service. Cela va minimiser le nombre de réclamations. Parce que des réclamations, il y en aura toujours. Mais il nous revient de répondre très rapidement, parce que c’est un service temps réel.

Je prends un exemple, si vous avez envoyé de l’argent à votre neveu qui étudie ou qui est au Gabon. Vous êtes à Yaoundé, vous avez utilisé un des opérateurs. Il va de soi qu’il veut recevoir cet argent instantanément. Mais, s’il y a eu un incident, il ne veut pas recevoir cet argent une semaine après. Ou un jour après. Ou même des heures après. L’outil de gestion des réclamations fonctionne bien et rapidement. Si le GIMAC est saisi, il fait la relation entre le destinataire, qu’on appelle l’acquéreur (là où il devait retirer de l’argent) et l’émetteur.

Cela est automatisé et tracé pour tout le monde. C’est un avantage. Il y a d’autres avantages de cet outil de gestion des réclamations. En back-office, tous ceux qui sont chargés des réclamations au Gimac et au niveau des opérateurs sont informés. Cela fait que les délais de résolution des incidents de paiement sont réduits à la satisfaction du client.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

 

Mali : Assimi Goïta  reçoit les ministres en charge de l’Economie numérique de l’AES

[DIGITAL Business Africa] – Après la Semaine du Numérique malienne, les ministres en charge de la Communication et de l’ Economie numérique des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont fait un détour par le Palais de Koulouba. Où le président de Transition, le Colonel Assimi Goïta, les a reçus en audience, ce 28 juin 2024. L’hôte et ses invités ont discuté de « l’importance du numérique dans l’assainissement de l’administration publique », selon Sidi Mohamed Raliou, ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique de la République du Niger, pays invité d’honneur. Il s’est également agi d’explorer les moyens permettant de placer le numérique au centre des décisions stratégiques des pays membres de l’AES.

Madame le ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso, Dr Aminata Zerbo/Sabane, a indiqué que les pays de l’AES travaillent sur les pistes permettant de mutualiser les expertises pour aller vite dans ce domaine qui pourra être un levier de développement socio-économique.

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a, quant à lui, souligné la volonté du Mali de maintenir et de renforcer cette dynamique numérique et de continuer à travailler ensemble pour le bien commun des États membres et de leurs populations.

 

Alhamdou Ag Ilyène félicité pour le succès de la Semaine du Numérique 2024

 

Au crépuscule de la Semaine du numérique, ce 27 juin 2024, des félicitations ont été octroyées à Alhamdou Ag Ilyène. Surtout celles venant du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga. Le chef du Gouvernement malien a reçu,  ce 27 juin 2024, la ministre de la Transition Digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso, Dr Aminata Zerbo/Sabane, le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique de la République du Niger, Sidi Mohamed Raliou. Ils étaient conduits par le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration de la  du Mali, Alhamdou Ag Ilyène.

Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga a félicité le ministre Alhamdou Ag Ilyène pour le succès de la deuxième édition de la Semaine du numérique. Le Premier ministre a aussi indiqué que le numérique constitue une priorité pour l’ensemble des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et doit permettre de renforcer leur souveraineté.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Le CNC et TikTok pour réguler les contenus et sécuriser la vie sur le réseau social

[DIGITAL Business Africa] – TikTok, l’opium de la jeunesse connectée. L’ on peut se permettre cette image pour traduire l’engouement et parfois l’insouciance des abonnés du réseau sociale chinois. Le Conseil national de la Communication (CNC), régulateur des médias au Cameroun, et une délégation de TikTok, ont officialisé, ce 27 juin 2024 à Yaoundé, la signature d’un protocole d’accord.

Il vise principalement à réguler les contenus, protéger les utilisateurs camerounais, en garantissant la sécurité et le respect de leur vie privée, et à s’assurer que TikTok se conforme aux lois et régulations en vigueur au Cameroun. Notamment en matière de protection des données. Ont également été impliqués dans ces discussions entre le CNC et TikTok, des journalistes et des blogueurs camerounais.

Le président du CNC, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, a ainsi jeté les jalons d’ une collaboration  solide pour bâtir un cyberespace sain et responsable.

« Nous sommes heureux d’avoir commencé le premier pas pour essayer d’atteindre un memorandum d’apprentissage avec les différentes plateformes. Et nous sommes particulièrement satisfaits avec ce que nous avons aujourd’hui parce que cela se trouve directement en ligne avec ce que nous voulions. Mais d’une perspective managériale, TikTok ne pourrait pas signer immédiatement, parce qu’ils doivent au préalable se référer à leur département légal. Mais, de ce que l’administrateur a dit, je pense que cela se trouve en droite ligne avec ce qu’ils veulent. Et nous sommes aussi satisfaits, parce que TikTok n’est pas seulement une plateforme, mais un créateur de contenu », a-t-il dit.

Pour la représentante de l’entreprise TikTok, cet accord représente un engagement envers une coopération proactive avec les autorités camerounaises pour garantir une expérience en ligne sécurisée et responsable pour ses utilisateurs, comme  l’a si bien dit Tokunbo Ibrahim. Elle est Head of Government Relations and Public Policy TikTok West Africa.

« Nous sommes très satisfaits de la réunion que nous avons eue avec le CNC aujourd’hui. Nous attendons de travailler ensemble pour assainir le contenu sur TikTok au Cameroun. Nous allons travailler avec eux de manière à ce qu’ils puissent rapporter des contenus illégaux ou offensifs sur TikTok pour que nous puissions prendre les actions appropriées. Nous sommes donc très satisfaits que nous ayions eu l’opportunité de rencontrer non seulement le président du CNC, mais aussi la grande équipe du CNC. Nous sommes heureux de toutes les conversations que nous avons eues », a-t-elle confié.

Du côté des utilisateurs camerounais, cet accord devrait se traduire par une amélioration de la gestion des contenus proposés, réduisant ainsi les risques liés à la diffusion de contenus inappropriés ou préjudiciables.

Par Jean Materne Zambo

Bénin : L’ APDP invite les institutions à collaborer pour protéger les droits et la vie privée des citoyens en ligne

[DIGITAL Business Africa] – Quatre mois après sa prestation de serment à la présidence de l’ APDP-Bénin (13 mars 2024), le Dr Luciano Hounkponou, s’illustre. Le président de l’Autorité de Protection des Données personnelles (APDP-Bénin) a réuni des institutions et acteurs du numérique à la faveur de l’atelier, le 27 juin 2024 autour du thème : « Conformité et gestion des données personnelles : enjeux, pratiques et collaborations institutionnelles ». La thématique inscrite à l’ordre du jour a été fragmentée en quatre sous-thèmes, qui ont donné lieu à quatre panels. Ainsi avons-nous eu le Panel 1, intitulé « Notions, enjeux juridiques fondamentaux en matière de protection des données personnelles et les risques juridiques encourus par le représentant légal d’un organisme ». Le Panel 2 a abordé les questions de « Sécurité et protection des données personnelles à l’épreuve de l’Intelligence Artificielle ». Pour le Panel 3, les panélistes ont nourri une réflexion autour de la « Gestion des données personnelles : Conservation, archivage et destruction ». Et le Panel 4, s’est intéressé au « Mécanisme de collaboration institutionnelle visant à renforcer la protection des données personnelles et une meilleure prise en charge des plaintes relatives à la violation de données à caractère personnel ».

 

Vision du gouvernement 

 

Parler de l’aspect judiciaire dans une concertation aussi importante sans la présence de ceux-là qui incarnent la justice au Bénin ne pouvait pas être envisagé. Le ministre de la Justice, Yvon Detchenou, y était convié. Pour lui, rapporte le site cybersecuritymag.africa, « le cadre de conformité et de réglementation des données personnelles en République du Bénin est d’une importance capitale, donc essentielle pour assurer une prise de conscience suffisante et heureuse à l’ensemble des acteurs du domaine. Ce cadre va permettre d’évaluer les risques, les impacts et surtout de mettre en place des principes qui vont guider le traitement des données personnelles au Bénin »,a-t-il promis. 

Le Dr Luciano Hounkponou, président de l’APDP-Bénin, autorité en charge de veiller à la protection des données à caractère personnel a, dans son mot de clôture, invité tout usager du numérique à avoir des attitude saines en ligne.

« La protection des données personnelles est un enjeu majeur dans notre société moderne. Il est de notre devoir en tant que responsable d’entreprise et en tant que citoyen de veiller à ce que les données des individus soient traitées de manière éthique et surtout conforme à la réglementation », a-t-il dit.

Mesures contre la cybercriminalité

Le pays de S.E Patrice Talon a mis en place plusieurs mesures en vue de renforcer la résilience de la sécurité des données. Elles sont une réponse à la montée des cybermenaces et à l’importance croissante de la protection des informations sensibles. Voici quelques-unes de ces mesures :
1. Cadre Législatif et Réglementaire :
• Loi n° 2017-20 du 20 avril 2018 modifiée par la loi n°2020-35 du 06 janvier 2021 portant code du numérique en république du Bénin :
Le Bénin, à travers les dispositions du livre Vème du code du numérique, a adopté une loi spécifique pour la protection des données personnelles, assurant ainsi un cadre juridique solide pour la collecte, le traitement et la conservation des données.
• Stratégie Nationale de Sécurité Numérique (SNSN) :
Le gouvernement béninois avait approuvé la SNSN le 06 mai 2020. Cette stratégie ambitionne de garantir un cyberespace sécurisé pour une économie numérique florissante. Elle est assortie d’un plan d’actions triennal (2020-2022) composé de 47 actions et repartie sur 5 axes.
2. Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) :
• Création de l’ASIN : Cette agence est chargée d’assurer la mise en œuvre opérationnelle des programmes et projets entrant dans le cadre des stratégies de développement des services et systèmes d’information sécurisés au Bénin.
• Formation et Sensibilisation : L’ASIN organise des formations pour les agents publics et des campagnes de sensibilisation pour le grand public sur les bonnes pratiques en matière de sécurité informatique.
3. Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) : Il reprendra les attributions de l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) et disposera de missions plus élargies absorbant partiellement celles de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) relatives à la cybercriminalité.
4. Infrastructures et Technologies :
• L’équipe gouvernementale de réponse aux incidents de sécurité informatique au Bénin (bjCSIRT) : Le Bénin dispose d’un bjCSIRT qui assure la surveillance des menaces, la réponse aux incidents de sécurité et le partage d’informations sur les vulnérabilités et les attaques.
• Investissement dans les technologies de sécurité : Le gouvernement investit dans des solutions technologiques avancées pour détecter et prévenir les cyberattaques, telles que les systèmes de détection d’intrusion et les pare-feux.
5. Collaboration Internationale :
• Partenariats et Coopération : Le Bénin est membre de l’Association Francophone des Autorités de Protection des Données Personnelles (AFAPDP) et du Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP). Il collabore également avec d’autres organisations internationales (l’Union Africaine par exemple) et des pays partenaires pour renforcer ses capacités en cybersécurité. Des programmes de formation, des échanges d’expertise et des initiatives conjointes sont mis en place pour améliorer la sécurité des données.
6. Promotion de l’Innovation et de la Recherche :
• Encouragement de la recherche en cybersécurité : Le gouvernement soutient les initiatives de recherche et développement dans le domaine de la cybersécurité, y compris les collaborations avec les universités et les institutions de recherche.
• Hackathons et concours : Des événements comme les hackerLab sont organisés par l’ASIN pour encourager les innovations en matière de cybersécurité et découvrir de nouveaux talents

Par Jean Materne Zambo, source : extrait interview du Dr Luciano Hounkponou, président APDP-Bénin à cybersecuritymag.africa 

Tchad : Les projets de développement du numérique passés au scanner

[DIGITAL Business Africa] – Une délégation de Huawei s’est rendue à la Primature. Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, l’Amb. Allah-Maye Halina, a déroulé le tapis rouge au directeur de Huawei Tchad, Feng Guo Jeremy et sa suite, ce vendredi 28 juin 2024. Au menu des échanges, les civilités d’usage envers le Premier ministre pour sa nomination en tant que Chef du Gouvernement de la cinquième République, mais aussi des discussions concernant les projets de développement du numérique. Ceci, en vue d’accompagner le Tchad dans ses ambitions de digitalisation et de développement des technologies de l’information et de la communication.

Le ministre des Communications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’Administration, Dr Michel Boukar, était  évidemment présent à cette audience. Il a encouragé l’entreprise chinoise, Huawei, de l’accompagnement qu’elle offre au gouvernement tchadien  pour l’atteinte de ses objectifs de développement technologique.

La visite du directeur de Huawei Tchad advient qelques jours après celle de l’Ambassadeur de Chine chez le ministre des Communications, de l’Economie Numerique et de la Digitalisation de l’Administration. Le Dr Michel Boukar avait reçu, ce 24 juin 2024, l’Ambassadeur de la Chine au Tchad, Wang Xining. Dr Michel Boukar a rassuré son hôte de la disponibilité de son département à travailler en synergie pour répondre aux attentes des populations Tchadiennnes en matière de l’économie numérique, des Communications. L’Ambassadeur Wang Xining, pour sa part, a profité de l’occasion pour inviter officiellement le ministre des Communications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’Administration, Dr Michel  Boukar, à prendre part au Forum Sino-Africain, qui se tiendra en septembre 2024 à Pékin en Chine.

Il faut rappeler que l’entreprise chinoise, Huawei, et le Tchad sont partenaires dans le cadre de plusieurs initiatives. Notamment, le Huawei Connect 2023. Un protocole d’accord a été signé dans ce sens entre le secrétaire général du ministère des Télécommunications et de l’Economie numérique du Tchad, Mahamat Saleh Ibrahim, et le vice-président, directeur général de Huawei zone CEMAC, Léo Lingyu Kong, le samedi 23 septembre 2023 à Shanghai. Dans le cadre de cet accord, Huawei s’engage à devenir un partenaire important du gouvernement tchadien et à l’accompagner dans sa mission de construction d’un écosystème favorable pour l’éclosion des talents numériques au Tchad.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Un atelier de l’ Antic pour sécuriser le cyberespace des enfants

[DIGITAL Business Africa] – Les membres de l’atelier « Child Online Protection Work force », organisé par l’Antic, devront trouver des solutions pour sécuriser les enfants en ligne. Les travaux se tiennent depuis le 18 juin et se terminent ce 28 juin 2024. Le directeur général de l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication ( Antic), Prof. Ebot Ebot Enaw, a invité les membres de la « Child Online Protection Work force »,  à travailler en synergie pour assurer l’application effective de la Charte sur la protection des enfants en ligne au Cameroun (CCOPC).

La loi N° 2023/009 du 28 juillet 2023, portant, Charte camerounaise de Protection des Enfants en ligne, a été promulguée par le président de la République, S.E Paul Biya le 28 juillet 2023. Selon cette loi, pour être considéré comme enfant, il faut avoir un âge situé en deçà de 18 ans. Elle a été élaborée par le ministère des Postes et des Télécommunications, en collaboration avec les autres administrations. Elle vise, dans son article 05, à garantir un accès sécurisé à internet pour son apprentissage, le développement de ses potentiels et son épanouissement ; sensibiliser les acteurs de protection des enfants contre les effets pervers de l’internet ; prendre en compte la protection des enfants dans le traitement et la diffusion des informations par les professionnels de l’audiovisuel.

La Child Online Protection Work force est composée du personnel de l’Antic, les agents d’application de la loi, le personnel judiciaire et juridique, les agences de publicité, les administrateurs de sites Web, les fournisseurs de contenu en ligne ainsi que les parties prenantes du gouvernement.

L’atelier est piloté par un cabinet juridique américain – Igxtelle Law Group PLLC. Il intervient, selon l’ Antic, à la lumière de la loi n° 2023/009 du 25 juillet 2023 instituant la CCOPC qui donne mandat à l’ Agence et à d’autres parties prenantes du gouvernement d’assurer son application.
A la fin de l’atelier, un « Compliance and Enforcement Framework » sera rédigé et remis à qui de droit. Il permettra assurément à la main-d’œuvre de fournir un cyberenvironnement sûr pour les enfants.

Le document devrait s’attaquer aux dangers tels que : le cyberbullying, l’exposition à des contenus inappropriés, la pornographie enfantine, les prédateurs en ligne, les logiciels malveillants, le hameçonnage et l’escroqueries, le vol d’identité, la dépendance à Internet et exposition à des contenus et des influences néfastes.

L’atelier  de l’ Antic est consécutif à une séance de travail que l’Antic a eue avec  et  la Federal Trade Commission (FTC), le mercredi 05 juin 2024 à l’ Ambassade des États-Unis d’Amérique au Cameroun. Il était question d’un partage d’expériences entre les deux institutions sur la mise en œuvre de la Children’s Online Privacy Protection Act aux États-Unis d’Amérique, d’une part. Et, d’autres part, de l’ implémentation de la Charte camerounaise de Protection des Enfants en ligne (COPC).

Par Jean Materne Zambo, source : Antic ( Facebook)

SIPEN 2024 : Le baptême du feu pour le ministre en charge du Numérique Alioune Sall

[DIGITAL Business Africa] – Le Salon international des Professionnels de l’Economie Numérique de Dakar est à sa septième édition. Une première pour le ministre de la Communication et de l’Économie Numérique, Alioune Sall, qui a ouvert, ce jeudi 27 juin 2024, l’ un des plus grands salons du Numérique en Afrique. Le SIPEN a pour objectif de relever durablement le potentiel de croissance, de stimuler la créativité et l’initiative privée. Il a été initié afin de créer un réseau de professionnels de l’économie numérique en Afrique de l’Ouest. Le SIPEN 2024 est placé sous le Haut patronage du président de la République du Sénégal, S.E Bassirou Diomaye Faye et sous l’égide du ministère de la Communication et de l’Économie Numérique. Son ministre Alioune Sall a salué tous ceux qui sont mis à contribution pour le succès éclatant du SIPEN 2024.

« Je tiens à exprimer mes remerciements au président de l’Organisation des Professionnels du Numérique (OPTIC), M. Antoine Ngom, et à travers lui, l’ensemble des membres d’OPTIC pour l’organisation. La présence d’OPTIC et d’autres organisations constituent une opportunité afin de nous appuyer sur les acteurs du secteur privé, qui nous permettent sans aucun doute, d’accélérer la digitalisation des services administratifs tant voulue et de renforcer la souveraineté numérique avec un fort contenu local dans la mise en œuvre des projets structurants. Nous sommes convaincus que c’est en accentuant nos échanges et en raffermissant notre confiance commune, que nous établirons cette alliance stratégique public-privé pour réaliser la vision du président de la République exprimée lors de son adresse à la nation du 03 Avril 2024 : « renforcer le secteur privé et accélérer la digitalisation des services administratifs afin de rendre plus performante notre administration », a-t-il dit.

Le thème de cette septième édition du SIPEN est : « L’ accélération de la Digitalisation, un puissant levier de compétitivité au Sénégal et en Afrique ». Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre Alioune Sall a célébré la signature de l’accord-cadre entre la Banque Ouest Africaine de Développement et le Regroupement des Organisations professionnelles des TIC (ROPTIC) pour accélérer la transformation digitale en zone UEMOA. Le Rwanda participe en tant que pays invité d’honneur à ce SIPEN, qui s’achève ce vendredi 28 juin 2024.

Par Jean Materne Zambo, source : MCTN

Des Camerounais sollicitent une « coopération solide » avec les Gafam pour la formation et la recherche en IA [Recommandations des Conia 2024]

[DIGITAL Business Africa] – Élaborer une stratégie nationale de développement de l’intelligence artificielle au Cameroun ; mettre en place une instance de coordination nationale de l’IA dotée d’un leadership fort ; relire et améliorer les textes législatifs et réglementaires pour prendre en compte l’introduction des technologies innovantes, à l’instar de l’intelligence artificielle ; mettre en place une coopération solide avec les géants du numérique que sont les GAFAM (Google-Apple-Facebook-Amazon-Microsoft) pour la formation et la recherche en matière d’IA ; ou encore mettre en place une législation spécifique visant à encourager et à encadrer les startups du domaine du numérique.

Voilà quelques-unes des recommandations formulées lors des Concertations nationales sur l’Intelligence Artificielle au Cameroun (Conia 2024) se sont achevées hier, 26 juin 2024, à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Durant deux jours, des experts et professionnels de l’IA se sont réunis pour discuter autour du thème « Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’IA au Cameroun ? ».

A la cérémonie de clôture de ces Conia, le Dr Raphaël Nlend, conseiller technique N°1 au Minspotel a présenté les recommandations de ces concertations. Digital Business Africa vous présente l’intégralité de ces recommandations telles que lues par le Dr Raphaël NLEND.

Dr Raphaël NLEND
Dr Raphaël NLEND

« Madame le Ministre des Postes et Télécommunications ;

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;

Monsieur le Secrétaire Général du ministère des Postes et Télécommunications ;

Monsieur le Représentant Résident de l’Union Internationale des Télécommunications pour l’Afrique centrale et Madagascar ;

Monsieur le Directeur du Bureau Régional et Multisectoriel de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Sciences et la Culture (UNESCO) ;

Monsieur le Directeur National Cameroun de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) ;

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux ;

Messieurs les Conseillers Techniques ;

Mesdames et Messieurs les Directeurs et assimilés ;

Mesdames et Messieurs les Experts ;

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs.

Le Ministère des Postes et Télécommunications a organisé du 25 au 26 juin 2024 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, les concertations nationales sur l’intelligence artificielle en abrégé CONIA 2024 sur le thème : « quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’intelligence artificielle au Cameroun ? ». Cette rencontre qui a regroupé les participants issus du secteur public, du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et des organisations internationales, visait à discuter des défis, des enjeux et des opportunités liées à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans les différents secteurs d’activités au Cameroun et d’en dégager des recommandations. Dans cette optique, les assises ont été organisées en trois (03) conférences de cinq (05) exposés chacune et en trois (03) tables rondes, le tout animé par des experts issus d’horizons divers.

Au terme des débats qui ont alimenté ces assises, les recommandations ont été formulées, en matière d’intelligence artificielle, dans les domaines portant sur :

  • la politique, les stratégies et la législation ;
  • la sensibilisation, la formation et la recherche;
  • les infrastructures sécurisées, la collecte des données et le développement d’applications;
  • et les financements.

Pour ce qui est des politiques, des stratégies et de la législation en matière d’intelligence artificielle, il a été suggéré :

  • d’élaborer une stratégie de développement de l’intelligence artificielle au Cameroun ;
  • de mettre en place une instance de coordination nationale dotée d’un leadership fort ;
  • de relire et d’améliorer les textes législatifs et réglementaires pour prendre en compte l’introduction des technologies innovantes, à l’instar de l’intelligence artificielle ;
  • de mettre en place une législation spécifique visant à encourager et à encadrer les startups du domaine du numérique ;
  • d’établir des directives éthiques pour l’utilisation de l’IA, en veillant à ce que les technologies soient développées et utilisées de manière responsable et équitable ;
  • de mettre en place une structure qui accompagne les initiatives publiques et privées en matière d’intelligence artificielle en particulier et de transformation numérique en général ;
  • de mettre en place un cadre juridique favorable au développement de partenariats public-privé incitatif et intégrant les nouvelles exigences de l’économie numérique ;
  • de mettre en place des stratégies pour anticiper et accompagner l’impact de l’IA sur le marché du travail ;
  • de mettre en place une coopération solide avec les géants du numérique que sont les GAFAM (Google-Apple-Facebook-Amazon-Microsoft) pour la formation et la recherche en matière d’IA ;
  • de ratifier la Convention de l’Union Européenne sur l’intelligence artificielle ;
  • de faciliter la collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème de l’IA, y compris les entreprises, les universités, les centres de recherche, et les autres agences gouvernementales.

S’agissant de la sensibilisation, de la formation et de la recherche en matière d’intelligence artificielle. Il a été préconisé :

  • de favoriser l’intégration de l’intelligence artificielle dans les curricula de formation des apprenants notamment des filières liées au numérique ;
  • de sensibiliser et de renforcer les capacités du personnel de l’Etat en matière d’intelligence artificielle ;
  • de proposer des stratégies de sensibilisation pour faire comprendre les enjeux de l’IA aux acteurs du secteur public et privé ;
  • de proposer des programmes de formation en IA pour les cadres des administrations publiques et privés ;
  • d’organiser annuellement un salon des innovations technologiques du numérique ;
  • d’encourager la conception et la mise en œuvre d’algorithmes adaptés à la résolution des problèmes locaux ;
  • de mettre en place un dispositif encourageant la recherche dans le domaine des TIC et particulièrement l’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle ;
  • d’encourager l’acquisition des outils d’IA de lutte contre la fraude et le plagia dans le domaine de la formation et de la recherche.

S’agissant des infrastructures sécurisées, de la collecte des données et du développement d’applications liées à l’IA. Il a été recommandé :

  • de mettre en place une approche de développement cohérent des infrastructures liées à l’intelligence artificielle ;
  • d’encourager la collecte et la sécurisation des données;
  • de favoriser le développement des plateformes open-data ;
  • d’organiser des concertations sectorielles en matière d’intelligence artificielle en vue de prendre en compte les besoins spécifiques des cibles avec un accent particulier sur l’agriculture, la santé, l’éducation, la justice, l’environnement, les finances, l’administration publique en général et les autres secteurs à fort impact de transformation sociale ;
  • de favoriser la mise en place des systèmes de sécurité électroniques ;
  • de mettre en place un cadre favorable au développement et au déploiement des infrastructures sécurisées comme les réseaux à fibres optiques et les centre de données de haute performance capable de soutenir le développement et l’utilisation de l’Intelligence artificielle ;
  • de favoriser la standardisation et l’interopérabilité entre les systèmes digitaux en général et entre systèmes d’intelligence artificielle en particulier ;
  • de plaider pour l’amélioration et l’accroissement de l’offre énergétique.

S’agissant du volet financier. Il a été préconisé :

  • de favoriser les partenariat public-privé dans la mise en œuvre des solutions numériques endogènes utilisant l’intelligence artificielle ;
  • d’encourager le financement des initiatives d’intelligence artificielle par le recours au crowdfunding ;
  • de doter les administrations publiques de lignes budgétaires dédiées à la recherche et au développement des technologies innovantes en général et de l’intelligence artificielle en particulier.

Au vu des recommandations formulées au cours de ce forum et de l’importance de leur mise en œuvre pour le développement de l’intelligence artificielle au Cameroun, il est suggéré de proposer une feuille de route en vue de l’élaboration d’une stratégie nationale de l’IA. »

Par Digital Business Africa

Minette Libom Li Likeng aux Conia 2024 : « Il faut avancer en synergie pour tirer pleinement parti du développement de l’IA »

[DIGITAL Business Africa] – Pour la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, en adoptant une approche collaborative et en exploitant pleinement le potentiel de l’intelligence artificielle, il est possible de créer un écosystème numérique dynamique et résilient, capable de répondre aux exigences futures et de contribuer à la croissance économique et au bien-être social du Cameroun.

La ministre invite les acteurs privés, publics et la société civile d’avancer en synergie, chacun dans son rôle, pour tirer pleinement parti du développement de l’intelligence artificielle. Ceci en conjurant le spectre des menaces qu’elle présente, afin d’aspirer à « un avenir où la technologie sert de levier pour le développement durable, l’inclusion sociale, et le bien-être de tous les citoyens camerounais ».

La ministre s’exprimait ainsi lors de la cérémonie de clôture des Concertations nationales sur l’Intelligence Artificielle au Cameroun (Conia 2024) se sont achevées hier, 26 juin 2024, à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Durant deux jours, des experts et professionnels de l’IA se sont réunis pour discuter autour du thème « Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’IA au Cameroun ? ».

Digital Business Africa vous présente l’intégralité du discours de clôture de la ministre. 

« Monsieur le Ministre d’État, ministre de l’Enseignement Supérieur

 Monsieur le Ministre Délégué à la Présidence Chargé des Marchés Publics

Monsieur le Représentant zone de l’UIT pour l’Afrique centrale et Madagascar

Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Corps Diplomatique et Représentants des Organisations Internationales accréditées au Cameroun

Monsieur le Directeur National de la BEAC

Mesdames et Messieurs les représentants des départements ministériels

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et   Directeurs d’Établissements d’Enseignement Supérieur

Mesdames et Messieurs les experts 

Distingués invités en vos titres et grades respectifs

Chers participants

Mesdames et Messieurs.

Nous voici au terme des travaux des concertations nationales sur l’Intelligence Artificielle, qui se sont tenues pendant 2 jours, sur le thème : « Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’Intelligence artificielle au Cameroun ».

C’est donc avec un immense plaisir doublé de satisfaction que je prends la parole en cette circonstance.

Je suis d’autant plus satisfaite que j’ai le sentiment que nos concertations ont fait considérablement avancer la réflexion sur la problématique de l’intelligence artificielle et son intégration dans notre société.

Ces échanges riches et constructifs nous ont permis d’identifier des axes prioritaires et des actions concrètes à engager pour une adoption efficace de l’intelligence artificielle au Cameroun. Nous avons pu discuter des défis et des opportunités, ainsi que des mesures nécessaires pour assurer un développement harmonieux, éthique et inclusif de cette technologie.

Ce d’autant qu’il s’agissait d’un dialogue ouvert, avec un objectif commun : se mobiliser autour de l’impératif de créer un cadre propice à l’émergence et à la croissance des technologies de l’intelligence artificielle.

Ce dialogue inclusif a rassemblé des acteurs de divers horizons : des représentants des institutions publiques et privées, des chercheurs, des universitaires, des entrepreneurs, Startups ainsi que des membres de la société civile. Chacun a pu apporter sa contribution, enrichissant ainsi le débat et permettant de dégager des pistes d’action concrètes et adaptées à notre contexte national.

Je voudrais donc exprimer ma sincère gratitude à tous les consultants, experts et participants, en même temps que je leur adresse mes félicitations pour le sérieux dont ils ont fait montre tout au long des travaux, ainsi que pour les résultats obtenus.

Distingués invités

Mesdames et Messieurs

Ces concertations tirent leur thème de l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans notre monde actuel. En choisissant de débattre sur les politiques gouvernementales devant être adaptées  pour une meilleure appropriation de l’Intelligence artificielle au Cameroun,  nous avons voulu répondre à une question cruciale pour l’avenir de notre pays, à savoir, comment pouvons-nous tirer pleinement parti des avantages offerts par l’intelligence artificielle, tout en minimisant ses risques?

L’intelligence artificielle représente une opportunité sans précédent pour transformer notre économie, améliorer nos systèmes éducatifs et de santé, et offrir de nouvelles perspectives dans de nombreux domaines.

Toutefois, pour que ces transformations soient bénéfiques, il est impératif de les encadrer par des politiques publiques réfléchies et adaptées à notre réalité.

Au cours de ces concertations, nous avons eu l’occasion de discuter des meilleures stratégies pour promouvoir l’innovation, protéger nos citoyens, et assurer une utilisation éthique et responsable de l’intelligence artificielle.

Nous avons exploré les défis liés à la formation, à l’emploi, à la régulation, et à l’infrastructure technologique, et avons dégagé des recommandations concrètes pour surmonter ces obstacles.

Les échanges, fort enrichissants, qui constituent la parfaite illustration du dialogue ouvert et franc que les pouvoirs publics ont voulu engager avec tous les acteurs en cette circonstance, ont permis l’adoption de recommandations fort porteuses, pour l’avenir de l’intelligence artificielle au Cameroun.

Ces recommandations, fruits de discussions constructives et d’une collaboration étroite entre les représentants du secteur public, du secteur privé, des chercheurs, des universitaires et des membres de la société civile, les startups, tracent une feuille de route ambitieuse pour notre pays.

Elles mettent ainsi en lumière les actions prioritaires à entreprendre pour garantir une appropriation efficace et bénéfique de l’intelligence artificielle dans les divers domaines d’impact.

Parmi ces recommandations, on peut citer :

  • L’élaboration d’une stratégie nationale pour l’IA.
  • Le renforcement des infrastructures numériques.
  • Le développement des compétences en IA.
  • La promotion de l’innovation et de la recherche en IA.
  • L’élaboration d’un cadre juridique et réglementaire adapté pour l’IA.
  • L’adoption de l’IA dans les secteurs clés : Santé, éducation, agriculture et autres secteurs à fort impact de transformation sociale.
  • La promotion de l’éthique et de la responsabilité en IA.

 Je me réjouis donc des résultats éloquents auxquels nous sommes parvenus à la fin des travaux, et qui permettront de susciter une prise de conscience collective plus aiguë, de la nécessité de proposer et de mettre en œuvre des politiques publiques robustes et visionnaires, en matière d’Intelligence Artificielle.

Ces politiques devraient être, non seulement adaptées à notre contexte national, mais également inclusives et durables, pour permettre à chaque citoyen de bénéficier des avancées technologiques.

Les recommandations formulées au cours de ces concertations serviront donc de socle dans l’élaboration de stratégies efficaces favorisant l’appropriation de l’intelligence artificielle par tous les secteurs de notre société.

Ils constituent effectivement notre feuille de route pour le développement responsable de l’IA au Cameroun. Et le Gouvernement mettra tout en œuvre pour leur mise en œuvre.

Distingués invités

Chers participants

Dans son livre « Life 3.0: Being Human in the Age of Artificial Intelligence« , Max Tegmark, un éminent physicien et cosmologiste, déclare je le cite : « L’Intelligence Artificielle est la technologie la plus puissante jamais créée, et nous devons être attentifs à la manière dont nous l’utilisons. »

Cette déclaration met en lumière l’importance cruciale de l’Intelligence Artificielle et la nécessité de développer des stratégies appropriées pour maximiser ses avantages tout en gérant les risques qui y sont liés.

Elle s’aligne parfaitement avec la Très Haute Vision du Président Paul BIYA, lui qui, dans son livre-programme Pour le libéralisme communautaire. Une pensée dynamique à la mesure des temps présents, affirme (je cite): «  Le pari de l’intelligence artificielle est à la mesure des défis actuels et à venir: l’intelligence artificielle est un démultiplicateur de développement, de croissance et de démocratisation, à condition que son usage soit éthique » (édition Favre, 2024, p. 82).

Dans un contexte, qui nous impose une remise en question permanente pour l’efficacité de nos actions, il nous revient dès lors de veiller à ce que les initiatives de l’ensemble des acteurs contribuent, dans les proportions espérées, à la mise en œuvre des recommandations issues de nos concertations nationales sur l’intelligence artificielle. Ceci afin de garantir plus de performance, avec des solutions adaptées aux préoccupations majeures de la transformation numérique. Il s’agit là d’un important chantier pour le Gouvernement. 

Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur 

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement 

Distingués invités en vos titres et grades respectifs 

Mesdames et Messieurs.

Le Cameroun comme de nombreux autres pays, se trouve à la croisée des chemins, face à l’essor rapide de l’Intelligence Artificielle, qui est née de la nécessité de répondre à certains besoins liés à la rapidité, à la sécurité, aux économies et à la précision.

L’Intelligence Artificielle, est cependant, nous le savons tous, une technologie à double tranchant, offrant à la fois des avancées significatives dans de nombreux domaines et laissant néanmoins apparaître des défis éthiques et sécuritaires.

En tant que vecteur de progrès et d’innovation, l’IA offre des perspectives prometteuses pour accélérer la transformation digitale de notre société. Il est crucial de reconnaître son rôle central dans cette transformation, qui est de révolutionner la manière dont les services sont fournis, en augmentant l’efficacité opérationnelle, en personnalisant les interactions avec les clients, et en permettant une prise de décision plus rapide et plus précise basée sur des analyses de données avancées.

Et dans cette optique, le développement d’un secteur des Télécommunications plus performant et compétitif doit être un impératif partagé par tous, dans le but d’atteindre les objectifs de modernisation, d’efficacité, et de transformation numérique de notre société.

Ce défi ne peut être relevé que si tous les acteurs sont pleinement conscients des enjeux et résolument déterminés à agir, quoique conformément à leurs rôles respectifs, mais dans une collaboration intersectorielle pour une vision commune.

En adoptant une approche collaborative et en exploitant pleinement le potentiel de l’Intelligence Artificielle, il est possible non seulement de moderniser le secteur, mais également de créer un écosystème numérique dynamique et résilient, capable de répondre aux exigences futures et de contribuer à la croissance économique et au bien-être social de notre pays.

C’est notre appel au terme de ces concertations nationales sur l’Intelligence Artificielles. Avancer en synergie, chacun dans son rôle, pour tirer pleinement parti du développement de l’Intelligence Artificielle, tout en conjurant le spectre des menaces qu’il présente, afin d’aspirer à un avenir où la technologie sert de levier pour le développement durable, l’inclusion sociale, et le bien-être de tous les citoyens camerounais.

Je ne saurais terminer mon propos, sans féliciter vivement toute l’équipe intersectorielle d’organisation, de ces concertations nationales sur l’Intelligence Artificielle au Cameroun, présidée par le Secrétaire Général du Ministère des Postes et Télécommunications, pour le succès de ces assises.

Je remercie en même temps, tous les partenaires qui ont contribué à ce succès : CAMTEL, ENEO, Port Autonome de Kribi, ANTIC, ICT University, Orange, MTN Cameroun, Swecom, META, IHS.

Ensemble, secteur public – secteur privé, universitaires, société civile,  mobilisons-nous autour de la mise en place d’un environnement favorable pour l’émergence et la croissance des technologies de l’Intelligence Artificielle au Cameroun.

Le Ministère des Postes et Télécommunications pour sa part, et sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, s’attelle au quotidien à mettre en œuvre des programmes visant le développement de l’économie numérique, favorisant l’inclusion et la transformation numérique de la société.

Pour que

Vive le secteur des Postes, des Télécommunications et des TIC !

Vive le Cameroun et son illustre Chef, le Président de la République Son Excellence Paul BIYA !

Je vous remercie de votre bienveillante attention. / »

Gabon: Les CNI électroniques gratuites, produites par la DGDI

[DIGITAL Business Africa] – Le Général de Brigade, président de la Transition au Gabon, prêche par l’exemple. Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé que la carte nationale d’identité électronique sera gratuite, ce lundi 24 juin 2024.

« Je suis heureux de vous annoncer que vous pouvez désormais faire la demande pour obtenir votre Carte Nationale d’Identité Électronique ! J’ai obtenu la mienne aujourd’hui. C’est une avancée majeure que nous attendions avec impatience », a posté le président Brice Clotaire Oligui Nguema sur sa page Facebook.

Cette carte hautement sécurisée intègre une puce électronique contenant l’identité numérique et un numéro d’identification personnel unique (NIP). La CNIE est produite par la direction générale de Documentation et de l’Immigration. La DGDI est chargée de recueillir et de centraliser toutes les informations sur la sécurité du territoire, des institutions et de l’économie nationale. C’est elle qui produit déjà d’autres titres sécurisés tels que le Passeport et la Carte de Séjour.

La CNIE permettra aux citoyens d’accéder à des services administratifs numérisés, garantissant la protection de leurs données personnelles. L’initiative s’ aligne sur la volonté du gouvernement de la Transition d’améliorer la sécurité, l’efficacité et la transparence dans la gouvernance.

Mais au-delà de l’euphorie que génère la mesure du président gabonais, il demeure la question du timing de l’enrôlement. L’enrôlement a-til une période ? L’abonné « Lech KL » sur Facebook attire l’attention du président gabonais.

« Mr le président, pourquoi on ne pourrait juste pas faire sa carte d’ identité à n’importe quel moment sans passer par des files d’attente pour s’enrôler? Je m’ explique. Pourquoi un Gabonais ne peut simplement pas se lever un matin et dire aujourd’hui je vais aller au commissariat ou je ne sais où pour faire la démarche d’avoir ma CNI…? Donc comme il y a une période de fin d’enrôlement, ceux et celles qui ne l’auront pas fait avant cette date de fin ne pourront-ils plus se faire établir la CNI? Pour moi cela devait être un document que l’on fait dès qu on veut… », a-t-elle suggéré.

Ce projet intervient après une décennie sans renouvellement des cartes d’identité en raison de la rupture de contrat avec un prestataire belge en 2015.

Par Jean Materne Zambo, source: gabonmediatime.com