Accueil Blog Page 256

Informatique : le Tchad va bénéficier de l’appui du Sénégal

(TIC Mag) – Le gouvernement tchadien a sollicité l’appui du Sénégal pour implémenter une politique nationale visant le développement de son secteur informatique. Dans ce sens, un protocole d’accord a récemment été signé entre les deux pays ouvrant la voie à  l’Agence de développement des technologies de l’information et de la communication du Tchad (ADETIC) pour s’inspirer de l’Agence sénégalaise de l’informatique de l’Etat (ADIE) afin de  mettre en œuvre la politique informatique de l’Etat tchadien.

De manière concrète, le Tchad bénéficiera du soutien et de l’assistance technique de l’ADIE dans l’élaboration du plan stratégique de développement de I’ADETIC, l’harmonisation et la modernisation des sites web des structures administratives tchadiennes, l’étude et la mise en place d’un centre de ressources pour I’ADETIC, la mise en place de services de communication pour l’Etat du Tchad (messagerie gouvernementale, hébergement, gestion de courriers, portails web, etc.) et de la mise en place de télé-procédures et d‘un réseau intranet administratif couvrant tout le Tchad.

MTN Cameroon explique la répartition des revenus entre l’Etat, les ’’call-boxeurs’’ et lui-même

(TIC Mag) – A l’occasion du mouvement de grève lancé le 7 mars 2016 par les distributeurs de crédits de communications, l’opérateur de téléphonie mobile MTN a publié une note d’information qui apporte quelques détails sur le fonctionnement de la distribution des crédits de communication. D’après cette note d’information rapportée par Le quotidien de l’Economie dans sa livraison du 11 mars 2016, on apprend par exemple qu’ « aucun contrat ne lie les call-boxeurs aux opérateurs de téléphonie mobile. Ils n’en sont pas non plus les sous-traitants… Un call-boxeur est un intermédiaire indépendant entre le grossiste et le détaillant. Il est une espèce de Bayam sellam (revendeurs) de la téléphonie mobile. Il achète du crédit de communication à des prix préférentiels chez les opérateurs et les revend aux usagers en y incluant sa marge bénéficiaire».

En ce qui concerne la répartition de l’argent issu des ventes des crédits de communication, on apprend également de MTN que les revendeurs de crédits (Call box) bénéficient de 5% de discount à chaque nouvel achat de crédit. Un bénéfice qui peut varier en fonction des opérations effectués, qu’il s’agisse des appels, des transferts de crédit ou autres : « Pour chaque carte de 10 000 FCFA vendu, le call boxeur perçoit d’office 500 FCFA. 4 500 FCFA sont reversés dans les caisses de l’Etat sous forme d’impôts, taxes et autres redevances payées». Tout calcul fait, si on s’en tient à ces données publiées par MTN on se rend compte qu’après-vente de crédit, l’opérateur bénéficie 50%, l’Etat 45%, et le revendeur de crédit s’en sort avec 5%.

Corriger les déséquilibres entre les sexes dans les TIC

A l’occasion de la Journée internationale de la femme, TIC Mag publie la tribune libre de Tumi Chamayou, la Vice-présidente Stratégie et Marketing Afrique sub-saharienne d’Ericsson. Elle plaide pour que les entreprises accordent plus de place au leadership féminin. Pour elle, toute l’industrie des TIC et Télécoms dans son ensemble doit  intervenir et s’impliquer d’avantage pour cette cause.

La disparité de la fracture numérique entre les sexes est non seulement un  problème social et d’égalité, mais aussi un défi essentiel pour une croissance économique durable, une inclusion financière, et une Afrique véritablement connectée. Malgré d’importants progrès de pénétration du mobile au cours des dernières années en Afrique sub-saharienne, la région abrite plus de 300 millions de femmes non connectées.

Les dernières recherches de la GSMA (association regroupant plus de 800 opérateurs du mobile dans le monde) montrent que le secteur mobile apporte une contribution substantielle au PIB, avec un total d’environ 100 milliards $ en 2014, et il est appelé à atteindre 166 milliards $ d’ici 2020. Des rapports ont indiqué qu’en réduisant l’écart entre les sexes dans l’accès et la possession d’un téléphone mobile, nous pourrions ajouter 170 milliards $ à l’ensemble de l’industrie d’ici 2020.

Non seulement cela augmentera le PIB, mais si nous pouvons travailler à accroître le nombre de femmes qui ont accès aux services mobiles, cela aura un effet important sur de nombreuses industries, cruciales pour la croissance, y compris l’agriculture, la santé, les services financiers, et à travers l’innovation de l’administration.

Les exemples de cette corrélation sont visibles dans tous les coins du continent. Un de mes exemples préférés dans lequel l’innovation des TIC concerne spécifiquement les femmes est le Midwife Mobile par la Fondation Grameen. C’est un service mobile gratuit qui permet aux femmes et à leurs familles de recevoir des SMS et/ou des messages vocaux dans leur langue maternelle, leur offrant des informations pertinentes et en temps opportun, tout au long de la grossesse et la première année après la naissance.

Un autre bon exemple qui a récemment attiré mon attention est venu d’Afrique du Sud : Fone Astra,  et son system pour pasteuriser le lait maternel. L’application rend plus facile le suivi et permet de retrouver les donatrices pour un contrôle et une assurance accrus de la qualité du lait, et qui peut être adapté pour une utilisation dans des environnements sans électricité. Jusqu’à 25 % des bébés prématurés ou de faible poids à leur naissance ne peuvent pas obtenir suffisamment de lait maternel de leur mère, souvent pour des raisons de maladie ou d’insuffisance, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies infantiles mortelles telles que la diarrhée, la pneumonie et la septicémie néonatale.

Malgré les avantages sociaux et économiques, la question de savoir comment nous connectons plus de femmes demeure. J’ai vécu et travaillé dans de nombreux pays et une réponse évidente se trouve avec les responsables politiques et les organismes de régulation ; nous avons besoin de poser cette question de façon plus agressive au niveau local, afin qu’elle soit inscrite au programme des Plans Nationaux de Développement. Très souvent nous omettons la réduction de l’écart numérique entre les sexes dans nos conversations qui se concentrent sur la croissance inclusive à travers l’innovation et la création d’opportunités d’emploi.

Par exemple, des pays comme le Niger et la République Démocratique du Congo ont tous deux un écart de plus de 30 % en termes d’égalité des sexes concernant le mobile. Le coût est le plus grand obstacle pour posséder et utiliser un téléphone ; la réduction de taxes inefficaces sur les services mobiles entraînera la croissance de la couverture mobile.

Cela étant dit, le secteur privé a potentiellement un rôle encore plus important à jouer. J’ai été impressionnée d’apprendre récemment que Tigo Rwanda a promis d’augmenter le pourcentage de femmes accédant à sa plate-forme financière Mobile « Tigo Cash » de 39 % du total des utilisateurs à 45 % d’ici 2020. Ces types d’engagements sont forts et doivent être reproduits dans d’autres entreprises et dans de multiples secteurs.

Nous devons fournir un engagement continu afin d’assurer une représentation équilibrée des sexes pour qu’une croissance inclusive se produise, ce qui est essentiel à l’émergence de l’Afrique. Il ne suffit pas que de mettre en place des programmes. Ces initiatives doivent être encouragées activement à tous les niveaux de l’entreprise. Donc, que ce soit au niveau de la direction ou celui des fonctions de débutants, il faut fournir des postes et des opportunités d’emploi qui reconnaissent une distribution plus égalitaire entre les sexes à travers tout l’écosystème mobile.

Ce secteur est en pleine expansion et crée près de 120 000 nouveaux emplois chaque année et nous avons besoin de plus de femmes impliquées dans cette croissance. Beaucoup de filles et de femmes n’ont pas profité de cette occasion pour diverses raisons, telles que les barrières culturelles.

Ericsson a été l’une des premières entreprises à annoncer publiquement des objectifs spécifiques en matière d’emploi et à définir sa vision pour 2020, date d’ici laquelle la structure s’est engagée à avoir un ratio de 30 % de personnel féminin. À cet effet, un conseil régional pour la diversité a été mis en place pour attirer et retenir le personnel féminin. Ceci est lié à des programmes qui favorisent et mettent l’accent sur le développement de carrière et le leadership féminin. Je suis fière d’en être la présidente, mais pour que de telles initiatives réussissent, la clé est l’engagement (de tous), de la direction au plus bas niveau de la compagnie.

Nous pensons que les entreprises ont  un rôle à jouer, en jetant les bases pour l’égalité et l’autonomisation des femmes. Nous faisons cela de différentes façons, en abordant la question du déséquilibre actuel de la représentation féminine chez Ericsson, et en faisant en sorte que nos collègues masculins comprennent que la diversité n’est pas une menace pour eux, mais plutôt, un avantage concurrentiel pour notre entreprise.

Cela comprend l’accueil d’événements « Filles dans les TIC », ainsi que des programmes d’études supérieures et de bourses avec un accent particulier sur les femmes diplômées en STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques).

Il y a aussi des mesures d’incitations spéciales internes pour les références d’emploi pour les filles et femmes. Notre formation « Préjugés inconscients » pour le personnel sensibilise les employés aux préjugés sous-jacents dont nous ne pourrions même pas être conscients, eu égard à notre passé, à l’environnement culturel et à nos expériences. Plus important encore, le développement continu du leadership, le mentorat et le parrainage des femmes sont mis en œuvre.

Ce sont des étapes importantes pour le changement des déséquilibres traditionnels. Mais il est clair qu’il y a toujours des défis importants à surmonter. Et pendant que quelques entreprises s’efforcent de faire la différence, pour vraiment changer les inégalités du passé entre les sexes, toute l’industrie dans son ensemble doit  intervenir et s’impliquer d’avantage.

Par Tumi Chamayou,

Vice-présidente Stratégie et Marketing Afrique sub-saharienne chez Ericsson


Vous aussi, vous pouvez publier votre chronique ou une tribune libre relative au secteur des TIC et des Télécoms sur TIC Mag ! Envoyez simplement votre texte à [email protected] ou à [email protected]. Illustrez votre texte avec votre belle photo d’une bonne résolution (1000 pixels en largeur) que vous envoyez aux mêmes adresses.

Jérôme Bezzina : « Avoir des infrastructures n’est pas suffisant pour développer l’économie numérique »

(TIC Mag) – L’économiste principal de la régulation auprès de représentation camerounaise de la Banque mondiale répond aux questions de TIC Mag sur l’importance et les défis à relever dans le développement de l’économie numérique au Cameroun.

TIC Mag : Quel est l’impact de l’économie numérique pour un Etat comme le Cameroun?

Jérôme Bezzina: L’économie numérique a d’énormes impacts sur l’économie en général. D’une part, sur le produit intérieur brut (PIB) et sur la croissance des économies, elle peut contribuer jusqu’à hauteur, dans certains pays, de 15% du PIB. Au Cameroun, je pense qu’elle est entre 2 ou 4%. Et d’autre part, elle apporte la création de l’emploi et celle des valeurs notamment chez les jeunes.

TIC Mag : Parlant de l’économie numérique, quel est le plus grand défi auquel le Cameroun doit faire face ?

Jérôme Bezzina: Le grand défi aujourd’hui, c’est dans la 3G et la 4G. C’est-à-dire l’internet haut débit qui permet à tout le monde d’avoir accès à l’Internet à partir de son smartphone. Aujourd’hui malheureusement, le Cameroun est encore à la traîne. Je ne sais pas quels sont les chiffres exacts, mais ce que je sais, c’est qu’on est loin derrière les pays comme la Mauritanie qui est à 7%, ou la Tunisie qui est à 17%.

Donc, c’est vraiment le défi. Les utilisateurs doivent avoir l’Internet mobile, la 3G et la 4G. Encore faut-il qu’il y ait des ressources de fréquences et que les ressources de fréquences soient de capacité internationale afin de permettre à ces opérateurs de fournir des offres et services de qualité.

TIC Mag : Quels sont les préalables pour arriver à ce développement ?

Jérôme Bezzina: Parlant de préalable, ce qu’on essaie de démontrer dans le rapport 2016 de la Banque mondiale portant sur “Les dividendes numériques”, c’est qu’avoir des infrastructures c’est bien. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante.

Avoir des infrastructures ce n’est pas suffisant pour permettre à l’économie de se développer. Ce qu’on dit dans le rapport, c’est qu’il faut travailler sur ce qu’on appelle les piliers analogiques ou les compléments analogiques. Ces piliers sont au nombre de trois: les règlementations, les compétences, les institutions.

Pour la règlementation, il faut des organes de régulations. Ce qui existe déjà avec l’ART, l’ANTIC et le Minpostel quelque part déjà. Il faut renforcer la capacité et donner des outils à ces organes pour qu’ils puissent permettre de contrôler par exemple la qualité de service et le taux de pénétration.

Du côté de la régulation, il faut voir les compétences. Il ne sert à rien de donner un ordinateur ou de l’Internet à des enfants ou des étudiants, s’ils ne savent pas comment s’en servir. De même les travailleurs doivent être formés.

À côté de la régulation et de la formation, il faut des institutions fortes, un État fort. Une bonne démonstration a été faite avec l’allocution de Madame la ministre des Postes et des Télécommunications. Ce qui montre qu’on commence déjà à avoir des composantes essentielles analogiques avec la force des institutions qui a un cadre et qui régule le secteur.

TIC Mag : Quels sont les dangers si l’on ne s’oriente pas véritablement vers le développement de l’économie numérique au le Cameroun ? 

 

Jérôme Bezzina : Les inconvénients sont d’autant plus désastreux au regard de ce qu’on appelle coût d’opportunité. Nous sommes dans un environnement qui est global, régional.  Et aujourd’hui si le Cameroun ne le fait pas, d’autres pays le feront. Donc, il y a un risque pour le Cameroun de perdre à terme sa position de leader dans les pays de la CEMAC.

Puisqu’il a une position tout à fait confortable. Le Cameroun a des points d’atterrissage de la fibre optique au bord de la mer. Il peut donc prendre ces capacités pour les distribuer au niveau régional. C’est vraiment un coût d’opportunité important pour le Cameroun. Ce n’est pas seulement une recherche d’augmentation de la croissance, mais c’est aussi pour éviter qu’en ne le faisant pas, cela conduit à des pertes énormes des coûts d’opportunités.

Propos recueillis par Patricia Nya Njaounga (Stg)

57 recommandations pour accélérer l’économie numérique au Cameroun

(TIC Mag) – Les premières journées nationales de l’Economie numérique du Cameroun (JNEC) se sont tenues du 03 au 04 mars 2016 au Palais des congrès de Yaoundé. TIC Mag a participé à ces JNEC en dressant 10 propositions pour booster l’economie numérique. Aussi, à l’issue de ces journées des recommandations, propositions et chantiers ont été formulés par divers intervenants privés et de la société civile dans le domaine de l’économie numérique, Opérateurs de téléphonie mobile, Fournisseurs d’accès Internet, Développeurs de solutions, Milieux d’affaires.

TIC Mag publie l’ensemble des propositions formulées par ces différents acteurs organisés pour la circonstance en sessions de discussion et d’échanges.

Atelier N°1 : Opérateurs de téléphonie mobile

  1. L’élaboration d’un plan de développement des infrastructures large bande afin:
    • d’accélérer le déploiement des infrastructures à large bande ;
    • de mettre en œuvre de la mutualisation des infrastructures de télécommunications.
  2. La mise en place en place des Datacenters pour les besoins de l’administration et du grand public ;
  3. La mise en place des points d’échange internet ;
  4. La mise en œuvre des mesures de facilitation de l’accès aux terminaux ;
  5. Le renforcement du développement des contenus locaux ;
  6. La sensibilisation à l’utilisation du .cm ;
  7. La mise en œuvre d’une stratégie volontariste de numérisation des actes administratifs ;
  8. La mise en place d’un cadre de financement des infrastructures large bande porté par l’Etat ;
  9. Le renforcement de la sensibilisation des populations en matière de sécurité ;
  10. L’intégration des infrastructures d’accueil fibre optique dans les projets routiers ;
  11. La mise en place des énergies alternatives pour faire face au déficit énergétique

Atelier N°2 : Fournisseurs d’accès Internet 

Recommandations
1)      L’élaboration d’un cahier de charges de création d’une entreprise autonome chargée de la gestion des infrastructures
2)      L’application effective et le renforcement de la réglementation sur le partage des infrastructures ;
3)      La création d’un cadre de concertation sectoriel pour la résolution des problèmes de partage d’infrastructure.
4)      L’introduction dans le marché les offres Cloud de communication unifiée (standard automatique IPVX, call center)
5)      La clarification des critères de taxation des fréquences par région ;
6)      L’adaptation du cadre juridique actuel au développement de l’économie numérique.
7)      Le respect des normes par l’ensemble des intervenants ;

 

Atelier N°3 : Développeurs de solutions

  1. La mise en place de technopoles et des incubateurs développés par les principaux acteurs (les établissements d’enseignement supérieur, opérateurs, les banques…) 
  2. La dématérialisation et la production de contenus locaux et soutien des start-up stratégiques, en vue d’encourager le patriotisme numérique ;
  3. La création d’un mode de paiement électronique national indépendant des réseaux
  4. L’organisation des développeurs par centre d’intérêt / secteur d’activité ;
  5. L’encadrement de la recherche dans le domaine spécifique de l’économie numérique/informatique ;
  6. La subvention de la bande passante et de l’hébergement des applications des éditeurs de logiciels / startupers ;
  7. Le développement des nouvelles filières et compétences numériques adaptées aux exigences de l’économie numérique,
  8. La réduction du cout d’importation du matériel électronique et informatique
  9. L’élaboration d’une cartographie (régulièrement actualisée) des éditeurs de logiciels et applications camerounais, etc.

Atelier N°4 : Milieux d’affaires

  1. La Réalisation d’une étude pour identifier où va l’économie numérique, de quels types de formations on aura besoin demain, et orienter en conséquence, les actions, les programmes, et les filières de formation.
  2. La formation des business analyst et des spécificateurs pour les administrations ;
  3. La conception des procédures publiques dématérialisées ;
  4. La généralisation de la possibilité de disposer de services publics VIP ou d’urgence, en payant officiellement plus que pour le service standard, ce qui contribuera fortement à réduire la corruption ;
  5. L’utilisation du numérique et de la législation pour garantir les délais de paiement ;
  6. La mise en place d’un mentorship, avec un cadre incitatif ;
  7. L’attribution aux PME de droit camerounais d’un pourcentage des achats relatifs à la commande publique (marchés) dans le domaine du numérique ;
  8. L’accompagnement diplomatique de l’Etat pour accéder aux marchés extérieurs. Cela pourra favoriser l’accès aux marchés étrangers pour les PME locales ;
  9. L’Opérationnalisation de la plateforme de la PKI de l’Antic et le démarrage de l’agrément des autres autorités de certification, etc.

Atelier N°5 : Investissement – financement – accompagnement des start-ups

    1. La révision du code des investissements pour permettre aux start-ups de bénéficier des financements ;
    2. La révision de la taxation en matière de douane et TVA pour les équipements informatiques et logiciels en vue d’en favoriser l’acquisition par les jeunes entrepreneurs ;
    3. La proposition d’un cadre d’information via la création d’un guichet unique reposant sur un portail relatif aux activités et au développement des start-ups ;
    4. La révision du système de taxation des droits de téléchargement des logiciels ;
    5. La création d’incubateurs de projets au sein des structures de formation dans le domaine des TIC ;
    6. La mise en place d’un cadre juridique facilitant le développement du capital-risque et le crowdfunding (financement par la foule), tout en protégeant les projets innovants ;
    7. La création à la Douala Stock Exchange d’un compartiment réservé uniquement aux jeunes entrepreneurs proposant des projets porteurs mais à risque élevé.

Atelier N°6 : Société civile

    1. Le développement des infrastructures ;
    2. La sensibilisation des opérateurs et de l’ART sur l’accessibilité au service Interne ;
    3. La participation aux travaux de normalisation du secteur de normalisation de l’UIT
    4. La réflexion sur une méthodologie de financements des initiatives innovantes des acteurs de la société civile ;
    5. La sensibilisation de masse et des administrations sur l’arrimage au numérique ;
    6. La promotion d’une saine gouvernance des infrastructures d’accès au numérique ;
    7. L’élaboration du document de stratégie nationale de développement de l’économie numérique ;
    8. La mise en place d’un conseil national du numérique ;
    9. La protection des droits du consommateur du numérique consacrés par la loi ;
    10. La généralisation de la digitalisation des services publics dans l’optique du renforcement de la lutte contre la corruption, etc.
    11. La promotion et la vulgarisation de l’économie numérique ;
    12. La sensibilisation des acteurs de la presse numérique sur le respect de l’éthique et de la déontologie.
    13. L’élaboration d’un modèle de formation adapté au numérique ;
    14. L’établissement des partenariats d’échanges entre établissements de formation supérieurs dans le domaine des TIC.

Bien évidemment, TIC Mag a participé à l’atelier constitué des acteurs de la société civile (N°06) qui a eu le maximum de propositions. Télécharger les dix propositions de TIC Mag pour booster l’économie numérique au Cameroun (Journées nationales de l’économie numérique – Mars 2016)

Comment le Pr Jean Emmanuel Pondi et Minette Libom li Likeng incitent à l’adoption des TIC

TIC Mag publie des extraits du rapport général des premières Journées de l’Economie numérique du Cameroun (03 au 04 mars 2016 au Palais des Congrès de Yaoundé). Rapport général présenté hier à la cérémonie de clôture de ces journées par Jean-Claude OTTOU, ancien journaliste de la CRTV et ancien DGA de MTN.

« La cérémonie solennelle d’ouverture était présidée par le Ministre des Postes et Télécommunications, Mme Minette LIBOM LI LIKENG, entourée par trois autres membres du gouvernement : le Ministre de l’Education de Base, Mme YOUSSOUF HADIDJA ALIM ; le Ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Mme Marie Thérèse ONDOA ABENA, et le Ministre de la Communication, M. Issa TCHIROMA BAKARI.

Cette cérémonie a connu une participation importante et de très haute qualité. On notait la présence des représentants de la Banque Mondiale, de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), de la Société Financière Internationale (SFI) et de la Banque Africaine de Développement (BAD), de divers acteurs du secteur des télécommunications et de l’internet, des institutions de formation, de la société civile, des hommes d’affaires et des Responsables du Ministère des Postes et Télécommunications.

Démarrée à 9h30, cette session plénière d’ouverture a enregistré trois communications : (i) le discours d’ouverture de Mme le Ministre des Postes et Télécommunications, (ii) la leçon inaugurale prononcée par le Pr Jean Emmanuel PONDI, Secrétaire général de l’Université de Yaoundé I et (iii) la présentation du rapport sur les « dividendes numériques » de la Banque Mondiale.

  1. Le discours d’ouverture

Dans son discours d’ouverture, Mme LIBOM LI LIKENG a campé les enjeux des JNEN en relevant que l’impact de l’économie numérique sur la richesse des nations « est bien supérieur à celui qu’ont eu dans le passé les révolutions industrielles ».

Tout en reconnaissant que « le développement de l’économie numérique véhicule […] des enjeux importants pour notre pays », l’oratrice souligne « [qu’au] Cameroun, le développement de l’infrastructure de télécommunication est en cours, mais la promotion et la vulgarisation des TIC, ainsi que l’arrimage de tous à la ‘norme numérique’ reste une condition pour rattraper le retard consommé ».

Ce retard, a rappelé Mme LIBOM LI LIKENG dans son discours, a été constaté par le Chef de l’Etat qui a demandé au Gouvernement d’accorder « toute l’attention méritée » au développement de l’économie numérique. Et le Premier Ministre Chef du Gouvernement a déjà mis en place un comité interministériel qui devrait proposer des actions visant à booster l’économie numérique au Cameroun.

Le ministre a déclaré que l’organisation des Journées Nationales de l’Economie Numérique visait à associer les acteurs du secteur privé et de la société civile à la réflexion menée en interne au sein de son département ministériel, et de recueillir ainsi leurs contributions en vue de l’élaboration d’un projet de stratégie qui sera soumis à la validation du Comité interministériel de développement de l’économie numérique, instance regroupant tous les intervenants publics du secteur.

Le ministre a relevé que le pays devait faire des progrès dans la mise en place des infrastructures et des compétences adéquates pour le développement d’une industrie viable des TIC et, dans la promotion de la recherche, du développement et de l’innovation dans le secteur numérique, afin d’avoir un avantage comparatif par rapport aux autres pays de même niveau de développement. De même elle a aussi souligné la nécessité pour le Cameroun de mettre en place un environnement juridique et institutionnel favorable à la concurrence, et d’améliorer l’accès aux services de communication, notamment la téléphonie mobile.

Le Ministre a suggéré des questions qui devraient nourrir les réflexions des participants aux JNEN avant de céder la place au Pr Jean-Emmanuel PONDI pour la leçon inaugurale.

  1. La leçon inaugurale

Professeur des Sciences politiques et des Relations internationales, M. Jean-Emmanuel PONDI, a donné une leçon inaugurale sur le thème : « L’économie numérique comme accélérateur des échanges dans les relations économiques internationales ».

En introduction de sa leçon, l’enseignant a défini la notion d’économie numérique comme étant l’ensemble des activités économiques créatrices de valeurs et d’emplois, qui sont générées par des plateformes telles que les réseaux internet, ou des téléphones mobiles.

La première partie de la leçon du Pr Jean-Emmanuel PONDI a été le lieu de lister les prérequis pour l’optimisation du déploiement de l’économie numérique : la disponibilité à bon niveau de l’énergie électrique ; la mise en place d’un système scolaire doté d’infrastructures informatisées ; et la mise en place d’une culture qui favorise la créativité, l’innovation et la compétitivité.

S’agissant de la disponibilité permanente de l’énergie électrique, l’enseignant a suggéré que les pays africains devraient diversifier les sources d’énergie électriques, en se gardant de privilégier seulement l’électricité d’origine hydraulique pour s’orienter aussi vers l’énergie d’origine solaire et éolienne pour laquelle le continent a le meilleur potentiel mondial.

S’agissant du système scolaire, il a plaidé pour que du primaire au supérieur en passant par le secondaire, une vraie politique de développement des infrastructures soit mise en place par les pouvoirs publics pour permettre une éclosion du génie créateur des jeunes.

Au sujet du développement d’une culture qui favorise la créativité, l’innovation et la compétitivité, l’enseignant a regretté que dans le contexte de l’Afrique noire, le succès soit toujours perçu non pas comme la conséquence du travail, mais comme le résultat d’une démarche négative. « Il faut changer de logiciel » en la matière, a-t-il martelé.

La seconde partie de la leçon inaugurale était axée sur « l’impact de la révolution digitale sur les différents secteurs de l’économie nationale et sur l’accélération des échanges (intra-africains et internationaux) ». L’enseignant a notamment insisté sur la télémédecine, la cyber agriculture, et  le télé enseignement.

En guise de conclusion à sa communication, le Pr PONDI a cité quelques chiffres donnant une idée de l’apport de l’économie numérique à l’accroissement du PIB. Selon une étude de la Banque mondiale, 10 nouveaux téléphones portables pour 100 habitants induisent une croissance de PIB de 0,8%. Selon une autre étude, 1000 nouvelles connexions internet génèrent 80 nouveaux emplois.

Enfin, le Pr Jean-Emmanuel PONDI a cité une étude menée par le Pr Emmanuel TONYE de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique qui conclut qu’au Cameroun, « 86,5% des emplois du secteur tertiaire en l’an 2035 seront générés dans les domaines directement liés au TIC ».

  • la présentation du rapport sur les « dividendes numériques » de la Banque Mondiale.

Cette présentation a été délivrée par deux responsables de la Banque Mondiale : Mme Elisabeth HUYBENS, Directeur des opérations, et M. Jérôme BEZZINA, Chargé du projet CAB (Central Africa Backbone).

Il ressort de cette communication que les technologies numériques connaissent une expansion rapide et que la révolution numérique génère de nombreux avantages privés.  Un exemple : plus de 207 milliards de courriels sont envoyés quotidiennement à travers le monde.

Le rapport soulève la question de savoir si les pays tirent vraiment des dividendes substantiels de la révolution numérique ? Les avantages profitent-ils à tous, partout ? Certes, les technologies numériques élargissent la base d’information, réduisent le coût de l’information et créent des biens d’information. Force est néanmoins de constater que la fracture numérique reste profonde sur la planète.

Le rapport souligne qu’il subsiste dans le monde 6 milliards de personnes sans connexion à large bande, 4 milliards sans internet, 2 milliards sans téléphone mobile et près d’un demi-milliard sans signaux numériques. Selon le rapport, les plus gros obstacles au développement de l’économie numérique ne sont pas que technologiques. La révolution numérique doit agir sur les compléments analogiques importants : la réglementation, les compétences et les institutions.

Cette communication de la Banque Mondiale a marqué la fin de la session plénière d’ouverture, pour faire place aux travaux en ateliers cordonnés par le modérateur général des Journées Nationales de l’Economie numérique, M. David ABOUEM A TCHOYI, ancien ministre. »

Quelle place pour l’économie numérique dans les politiques publiques au Cameroun ?

(TIC Mag) – Le thème des Journées nationales de l’Economie numérique (JNEN) qui se tiennent du 03 au 04 mars 2016 au Palais des Congrès de Yaoundé est connu : “La place de l’économie numérique dans les politiques publiques, en vue de l’émergence du Cameroun.” C’est autour de cette problématique que les acteurs nationaux du secteur des TIC et des Télécommunications échangeront.

D’après le ministère des Postes et Télécommunications qui organise l’événement, les JNEN constituent un grand regroupement des intelligences pour nourrir cette réflexion en vue de propositions concrètes pour inscrire l’économie numérique dans les politiques publiques et donner ainsi corps au projet du président de la République.

Lire aussi : Paul Biya insiste sur le développement de l’économie numérique

Les participants qui se recrutent dans le secteur privé, dans le secteur public et au sein de la société civile vont donc se charger de dresser un état des lieux et identifier les obstacles au développement de l’économie numérique au Cameroun ; définir le rôle des divers acteurs et intervenants ainsi que les interactions ; identifier les besoins dans ce domaine ; impulser les dynamiques en cartographiant les chantiers (à court, moyen et long terme) en vue du développement de l’économie numérique.

D’après Minette Libom li LIkeng, la ministre des Postes et Télécommunications, après les interpellations du président de la République le 31 décembre 2015 et le 10 février 2016 sur les opportunités et défis de l’économie numérique, il était important de regrouper tous les acteurs publics et privés du secteur, pour la définition d’une stratégie de développement de l’économie numérique au Cameroun. « Sous la houlette du Premier ministre, Chef du Gouvernement, un comité interministériel a été mis en place, afin de proposer à la hiérarchie les actions à court, moyen et long terme pour booster ce secteur », précise d’ores et déjà le Minpostel.

Facebook lance six nouveaux boutons pour apprécier les Posts

(TIC Mag) – De nombreux abonnés sur Facebook avaient réclamé le bouton ‘’Dislike’’ à l’opposé de ‘’Like’’. Ceux-là ne seront pas très contents. Mais, en guise de consolation, Facebook leur propose depuis ce mois de février 2016 de nouveaux boutons sous forme d’émoticônes. Il faut survoler le bouton ‘’Like’’ avec sa souris pour pouvoir choisir les six nouveaux moyens d’apprécier une photo par exemple : Like, Love, Haha, Wow, Sad, Angry.

Pour Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, qui s’est exprimé sur son compte Facebook, les nouveaux émoticônes permettent d’exprimer l’amour, le rire, la surprise, la tristesse ou la colère. Pourquoi n’avoir pas proposé un bouton Dislike ? Le patron de Facebook a son explication.

« Tous les moments que vous voulez partager ne sont pas forcément heureux. Parfois, vous voulez partager quelque chose de triste ou de frustrant. Pendant plusieurs années, notre communauté a demandé le bouton ‘’Dislike’’, mais pas pour dire à leurs amis qu’ils n’aiment pas leurs posts. Les gens voulaient exprimer de l’empathie et le rendre confortable pour le partager avec des amis avec un large éventail d’émotions. J’ai passé beaucoup de temps à réfléchir à la bonne façon de le faire avec notre équipe. L’un de mes objectifs était de le rendre aussi simple que d’appuyer et maintenir le bouton Like. Le résultat ce sont ces réactions, qui vous permettent d’exprimer l’amour, le rire, la surprise, la tristesse ou la colère », explique-t-il.

Déjà, Mark Zuckerberg se réjouit du fait que parmi ces nouveaux émoticônes ce soit le bouton ‘’Love’’ qui soit le plus populaire à ce jour.

Pierre Dandjinou : « Pour le .africa, les choses ont bien avancé »

(TIC Mag) – Le vice-président de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) pour l’Afrique explique à TIC Mag que la solution sur le nom de domaine .africa est imminente. De bonnes nouvelles pourraient être annoncées au début du mois de mars à Marrakech lors de l’ICANN55. Entretien et aux sources du conflit qui oppose deux registres qui se discutent l’attribution de la gestion du nom de domaine de l’Afrique .africa.

TIC Mag : Il y a aujourd’hui plusieurs types de noms de domaine. Mais, le .africa tarde à se mettre en place en raison des divergences qu’il y a entre les deux registres Dot Africa et Dot Connect Africa qui veulent chacun gérer ce nom de domaine. Qu’est-ce qui bloque aujourd’hui et comment faire dans cette situation pour que finalement l’on dispose également du .africa en Afrique comme du .eu en Europe ?

Pierre Dandjinou : Il faut comprendre deux choses : le .africa fait partie de ce qu’on appelle les nouveaux noms de domaine. C’est-à-dire qu’on est parti des 22 noms de domaine qu’on avait initialement à près de 1 900 aujourd’hui. Le .eu par exemple a bénéficié d’un programme qui n’était pas aussi contraignant que le programme qu’on a aujourd’hui. On n’a pas encore officiellement donné l’autorisation à un registre de gérer le .africa, parce que dans le cadre des procédures qui sont contenues dans ce que nous appelons ‘’The Guide Book’’ qui sert un peu de bible, il y a des mécanismes de gestion de conflits. Le .africa fait partie des noms de domaine qui sont venus avec des conflits. Il y en a beaucoup. D’où viennent les conflits ? Simplement parce qu’il y a plusieurs personnes qui souhaitent gérer le .africa. Si vous voulez, la gestion du .africa avait déjà été donné à une entreprise sud-africaine (DOT Africa, ndlr) travaillant avec l’Union africaine. Du moins, l’Union africaine avait, si vous le voulez, soutenu cette entreprise sud-africaine avec un contrat plus moins formel. Maintenant, dans le Guide Book qui est la bible de gestion des noms de domaine, il est indiqué que lorsqu’une partie n’est pas d’accord de l’attribution de la gestion d’un nom de domaine à un tiers, il peut toujours faire appel. Il y avait donc deux entreprises qui ont soumissionné pour la gestion de ce nom de domaine. Et ils ne sont pas d’accord que l’on octroie la gestion à l’un ou à l’autre.

TIC Mag : Parce qu’ils ne sont pas d’accord, doit-on abandonner le .africa et punir ceux qui en ont besoin ? Quelle est la solution préconisée par l’ICANN pour sortir de l’impasse ?

Pierre Dandjinou : Il y a un panel qui gère ce problème et c’est le panel qui s’est saisi de cette plainte et a indiqué à l’ICANN de geler l’attribution de la gestion de ce nom de domaine. Le panel avait donné son point de vue sur la situation et avait demandé à l’ICANN de réétudier la requête de la partie adverse. L’évaluation avait été faite et il y a eu un critère clé défini : il fallait avoir le soutien de 60% des pays. Le plaignant a eu 35% des pays (…). On avait donné trois mois au plaignant d’accepter le verdict qui estime qu’il n’a pas rempli ce critère. Le plaignant avait jusqu’à la fin du mois de janvier 2016 pour dire s’il était d’accord ou pas.

Donc, pour le .africa, les choses ont bien avancé avec la décision finale du panel géographique qui a estimé que la candidature de DCA (Dot Connect Africa, Ndlr) n’a pas satisfait le critère des 60% de soutien et donc ne passe pas. Nous nous attendons donc à ce que le conseil d’administration statue sur le sujet dans les prochains jours. Probablement, avant le 04 mars pour une décision à annoncer durant la rencontre internationale ICANN 55 à Marrakech. Car, à Marrakech, nous avons également prévu le forum africain du DNS du 04 au 06 Mars. Le 06 mars suivra avec la rencontre des ministres africains sur l’économie numérique.

TIC Mag : Pour vous le problème que traverse le .africa n’est pas seulement spécifique à l’Afrique…

Pierre Dandjinou : C’est dommage, pour le .africa, ce problème qu’il y a eu. Mais, ce n’est pas seulement le cas de l’Afrique. Beaucoup de noms de domaine sont passés par ces conflits, comme par exemple le .vin.  C’est vrai que cela prend beaucoup de temps pour les gérer, mais pour l’ICANN c’est important, parce que nous sommes en train de mettre en place une gouvernance. On doit travailler par rapport aux règles inscrites dans le Guide Book. Cela doit se faire, même si cela prend du temps.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

 


En rappel, Pierre Dandjinou invite toujours les pays africains à considérer le business des noms de domaine locaux comme une réelle opportunité de développement. Il leur recommande de mettre en place des stratégies pour que les Africains s’orientent de plus en plus vers la consommation des noms de domaine de premier niveau, c’est-à-dire les noms de domaine de leur pays respectif. Par exemple, le .ga pour le Gabon ou le .cm pour le Cameroun.

Cameroun : Atangana Kouna clame haut et fort qu’il n’a pas de compte sur Facebook

(TIC Mag) – Le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, le Dr Basile Atangana Kouna, a publié un communiqué dans la presse écrite camerounaise le 16 février 2016 dans lequel il affirme être victime d’une usurpation d’identité sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook. Dans son communiqué, le MINEE explique que «  des individus mal intentionnés ont créés et alimentent de faux comptes Facebook prétendument en son nom ».

Par la suite, le Dr Basile Atangana Kouna précise « qu’il ne dispose pas pour l’instant d’un quelconque compte sur le réseau Facebook, et invite par conséquent les utilisateurs à rester prudents, eu égard aux actes malveillants que ces usurpateur pourraient poser en son nom ». Pour finir, le MINEE menace de poursuivre les auteurs de ces faux comptes en justice.

Notons qu’il ne s’agit pas de la première fois qu’une personnalité camerounaise se voit attribuer un faux compte Facebook. Au cours des mois précédents, le Premier ministre, l’ancien ministre de la Défense, le DG de la Sonara et plusieurs autres personnalités publiaient également dans la presse des communiqués similaires pour démentir l’existence de leurs comptes Facebook. Dans la quasi-totalité des cas, ces comptes sont utilisés pour arnaquer les internautes en quête de positionnement. Certains d’ailleurs ont déjà été mis aux arrêts.

Communication inappropriée 

Mais seulement, il faut questionner et remettre en question ces modes de communication et la réaction quelque peu maladroite de ces ministres qui communiquent dans la presse écrite. Le cabinet ICT Media Strategies par exemple trouve ce genre de communication peu efficace, si non inappropriée. « Ces ministres et DG publient des communiqués dans la presse écrite locale parce qu’ils ont sans doute des échos des victimes qui se font arnaquer par les détenteurs de ces faux comptes qui leur promettent soit des emplois, soit des marchés publics avec une contrepartie financière. Ces victimes sont sur un terrain précis : le web. Et sur Facebook particulièrement. C’est donc sur ce terrain-là que les ministres devraient communiquer en priorité. C’est sur Facebook que la communication doit se faire de manière optimale pour qu’elle touche la cible précise et les potentielles victimes », affirme Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général de ICT Media Strategies, un cabinet qui offre également des conseils en e-réputation.

D’après lui, « les montants dépensés dans la presse écrite peuvent très bien servir à avoir une communication optimale sur le web. Et il n’est pas toujours très évident que les internautes, du moins ceux qui sont les potentielles cibles de ces arnaqueurs, lisent les journaux. Il est donc anormal que ces ministres et DG communiquent essentiellement dans la presse traditionnelle et délaissent le web où toute une stratégie de communication doit être mise sur pied pour éviter la confusion ».

Aussi, de nombreux experts affirment qu’à l’ère du digital, l’on ne devrait pas toujours se vanter de ne pas disposer de comptes sur les réseaux sociaux, surtout qu’en ce moment au Cameroun le discours sur l’Economie numérique a du vent en poupe. « Il suffit simplement d’avoir la volonté de rester en contact avec les populations, avec les jeunes notamment et de présenter ses actions.  En plus de la communication, cela fera montre d’un esprit de transparence et d’ouverture », conseille les responsables de ICT Media Strategies.

L’ANINF célèbre ses cinq années d’actions au service du Gabon numérique

(TIC Mag) – L’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) célèbre cette année 2016 ses cinq années d’existence. Occasion pour elle de dresser un bilan de ses réalisations.

Pour l’année 2015 par exemple, l’Aninf, dirigée par Alex Bernard Bongo Ondimba, classe au rang de ses réalisations, l’inauguration du premier Centre d’information de l’administration gabonaise (CIAG), la collaboration avec la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) pour l’émission des passeports biométriques et la mise en place du visa électronique (E-Visa) et la création du premier certificat de sécurité électronique par l’infrastructure de gestion de clé publique. En 2015, l’Aninf a également participé aux côtés de la l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l’Institut africain d’informatique (IAI) à l’organisation des « 55 heures » Innovathon, un concours pour les jeunes talents du numérique organisé avec le Fonds francophone du numérique.

Les autres réalisations de l’ANINF

Aninf 1

Il faut noter que c’est le Décret N° 0212/PR du 27 janvier 2011 portant création et organisation de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences qui met en place l’ANINF. A ce titre, en matière de télécommunications, l’ANINF est chargée : de construire les infrastructures nationales partagées de transport et de connectivité ; d’acquérir des infrastructures de transport et de connectivité existantes et les intégrer dans les infrastructures partagées : d’acquérir, gérer et sécuriser l’infrastructure de télécommunication de l’Etat ; de mettre en place les opérateurs d’infrastructures chargés de l’infrastructure partagée de transport et de connectivité ; de coordonner l’implantation sur le territoire national des stations radioélectriques de toute nature afin d’assurer la meilleure utilisation des sites disponibles ; de contribuer aux activités de recherche, de formation et d’étude afférentes aux radiocommunications, et d’une manière générale à tout autre activité dont elle peut être chargée par l’autorité de tutelle en relation avec son domaine d’intervention ; de gérer les fréquences radioélectriques, en collaboration avec les organismes compétents ou encore d’élaborer le plan national des fréquences radioélectriques, en coordination avec les organismes compétents.

L’économie numérique au Gabon et les projections de l’ANINF

Aninf 2

En matière d’audiovisuel, l’ANINF est chargée de construire les infrastructures nationales partagées de transport et de connectivité dans le domaine de l’audiovisuel numérique; d’acquérir des infrastructures de transport hertzien et satellitaire et les stations hertziennes existantes et les intégrer dans les infrastructures partagées. Enfin en matière d’informatique, elle a la charge de construire l’infrastructure nationale partagée d’hébergement des données et des applications ; d’acquérir les équipements et accessoires informatiques et réseaux de l’administration ; de mettre en place les grands registres unifiés de l’Etat ; de doter l’Etat d’un système d’information cohérent et d’outils d’aide à la décision ; de faciliter l’accès des citoyens et des entreprises à l’administration par la mise en ligne sur Internet des procédures administratives ; d’assurer le déploiement, l’administration et la sécurité de l’Intranet administratif ; d’assister les administrations et les démembrements de l’Etat dans l’exécution des projets informatiques et d’infrastructures réseaux locaux ; de gérer le domaine Internet du Gabon « .ga » ou encore de veiller au respect des normes et procédures de sécurité informatique sur l’ensemble des réseaux de l’administration, notamment en ce qui concerne l’accès aux infrastructures, et aux informations, ainsi qu’à l’intégrité et à la conservation des données.

En fin d’année 2015, Alex Bernard Bongo Ondimba, annonçait d’autres projets imminents. « L’Aninf va également accélérer la construction du backbone national du Gabon qui se traduira par un maillage du territoire en fibre optique, pour le déploiement des services larges bandes. Par ailleurs, nous allons poursuivre la mise en œuvre progressive des projets inscrits dans le Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) signé avec l’Etat gabonais pour une période de trois ans, le 24 octobre 2013 », indiquait-il.

Samuel Eto’o répond subtilement à Nathalie Koah sur Facebook

(TIC Mag) – Il y a du mouvement sur la page Facebook de Samuel Eto’o. « Mon cher Chrys, je te remercie tout d’abord pour ton message qui témoigne d’un grand respect, tant par la forme que par le fond. C’est avec tout autant de respect que je me permets d’y répondre.  Si tu vois dans mon silence un manque de respect, il n’en est rien ! Bien au contraire, c’est par respect pour mes fans et autres que j’ai pris la décision de rester calme, et de rester focalisé sur ma famille et mon travail ; afin de ne pas amplifier les débats houleux et d’éviter qu’une partie de la toile ne se transforme en instance judiciaire. Il y a des voies et moyens plus adéquats, à mon sens, pour soit mettre des personnes d’accord ou à défaut les départager. J’espère que ce bout de réponse t’éclairera quelque peu. Bon week-end à toi mon frère. SEF », ainsi a répondu ce 20 février 2016 l’ancien capitaine des Lions indomptables Samuel Eto’o à Chrys Arnaud Augou, l’un de ses fans sur sa page Facebook.

Ce fan invitait le footballeur camerounais à répondre de ses actes et à s’excuser auprès de Nathalie Koah qui a livré au public les détails de leur privé dans un livre qui défraie la chronique sur la toile et les réseaux sociaux.

Quelques heures plus tôt, Samuel Eto’o avait écrit un post sur sa page Facebook pour inviter ses fans à commenter avec respect le débat en cours sur les différentes sorties médiatiques de Nathalie Koah, son ex-maîtresse, même s’il ne la cite pas dans son post.

« Chers frères et sœurs, je constate avec tristesse et amertume, que depuis quelque temps des batailles verbales assez violentes se livrent sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur mes pages, avait écrit Samuel Eto’o quelques heures avant. Cela ne nous honore pas ! Mes réseaux sociaux ne sauraient être un terrain fertile aux agressions verbales et au manque de respect. Même lorsque des divergences d’opinions existent, et il est clair qu’on ne peut jamais faire l’unanimité, il reste possible d’avoir des discussions franches et honnêtes sans pour autant user d’un langage prohibé. Je vous exhorte donc à préserver le respect mutuel, quel que soit votre opinion ; car on ne devrait pas pouvoir s’octroyer le droit de heurter son prochain au nom de la liberté d’expression. Soyons libres… dans le respect ! Je vous remercie sincèrement pour votre compréhension et votre bienveillance. Je vous souhaite un excellent week-end (dans la paix). 😉✌🏿❤❤❤#RespecfYourself ‪ #‎RespectOthers  ‪#‎OneLove ‪#‎KeepCalm‪#‎Peace ‪#‎SEF »

Pour Chrys Arnaud Augou qui a interpellé l’ancien capitaine des Lions indomptables, Samuel Eto’o gagnerait à s’excuser publiquement, ce que n’approuve pas plusieurs internautes. « Le grand 9 ! Je te salut avec respect. Mais, tu ne peux pas venir nous parler de respect quand toi-même tu ne pratiques pas ce respect-là. Il y a un problème que tu n’arrives pas à gérer par ton manque de respect. Le respect passe d’abord par la reconnaissance des actions posées et les excuses. Clinton a trompé sa femme, il a reconnu publiquement et s’est fait pardonner. C’est cela la force d’un homme.  Toi, tu ne fais que fuir la vérité te cachant derrière de belles paroles et ton pouvoir. Il ne suffit pas de réussir financièrement pour être un modèle. Nathalie Koah est peut-être une prostituée, mais c’est un être humain comme toi. Elle mérite les mêmes droits. Tu ne respectes pas tes fans, ton peuple et ta famille. Ce n’est pas digne d’un modèle comme toi. Soit un homme, assume et résout le problème. Clinton n’est pas mort, il est aujourd’hui l’un des anciens présidents américains les plus aimé de l’histoire des USA. Merci. », écrit le fan qui reçoit également les répliques d’autres fans qui désapprouvent sa réaction.

Depuis la publication du livre de Nathalie Koah intitulé « Revenge Porn » où l’auteure raconte les moments palpitants de la vie intime de Samuel Eto’o, avec qui elle a flirté, la star camerounaise du ballon rond ne s’était pas exprimé jusqu’ici. Mais, les commentaires inondent la toile et les réseaux sociaux soit pour condamner les agissements de Nathalie Koah, soit pour apprécier son choix d’écrire un livre pour détailler et dévoiler au public ce qu’ils faisaient entre deux murs. Elle annonce d’ailleurs l’adaptation de son livre en film vidéo.

SEF

Commentaire

De cette sortie de Samuel Eto’o, l’on pourrait bien dire que ses paroles ne s’adressent pas seulement à ses fans, mais également à son ex, Nathalie Koah. Quelques extraits qui pourraient bien s’adresser à Nathalie Koah :

« Même lorsque des divergences d’opinions existent, et il est clair qu’on ne peut jamais faire l’unanimité, il reste possible d’avoir des discussions franches et honnêtes sans pour autant user d’un langage prohibé »

Ceux qui ont lu le livre de Nathalie Koah peuvent attester du langage assez osé qu’elle utilise dans son livre dont le titre seul en dit long sur le contenu « Revenge Porn ».  Elle pouvait le faire « sans pour autant user d’un langage prohibé ».

« Je vous exhorte donc à préserver le respect mutuel, quel que soit votre opinion ; car on ne devrait pas pouvoir s’octroyer le droit de heurter son prochain au nom de la liberté d’expression. Soyons libres… dans le respect ! » “#RespecfYourself ‪ #‎RespectOthers

N’est-ce pas également un message qui sied à Nathalie Koah afin qu’elle ne pas heurte des gens (y compris lui-même) au moyen d’un livre ou d’un film au nom de la liberté d’expression ? Un peu comme pour dire également à Nathalie Koah « Sois libre… dans le respect ». Les points de suspension en tout cas peuvent en dire long sur le post de Samuel Eto’o sur Facebook.

“Il y a des voies et moyens plus adéquats, à mon sens, pour soit mettre des personnes d’accord ou à défaut les départager.”

Probablement pour rappeler à Nathalie Koah que l’affaire est entre les mains de la justice qui fait son travail.

L’interactivité de Samuel Eto’o avec ses fans est tout de même appréciée. Ce que ne font pas toujours les stars qui, généralement, postent un message et se contentent de lire les milliers des commentaires qui suivent sans interagir avec leurs fans.

700 startuppeurs camerounais inscrits pour discuter avec la ministre des TIC

(TIC Mag) – La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a discuté avec les jeunes promoteurs de projets de cinq régions du Cameroun  le 19 février 2016 lors d’une vidéo-conférence. Deux jeunes par région ont présenté leurs projets ainsi que leurs besoins à la ministre qui a promis de les accompagner.

Au total, 700 jeunes se sont inscrits sur la plateforme www.ticforjob.com mise en place par le ministère des Postes et Télécommunications. La région du Centre a enregistré le plus grand nombre d’inscription avec plus de 500 jeunes inscrits. Ce sont les délégués régionaux du ministère des Postes et Télécommunications qui ont pris le soin de sélectionner les deux promoteurs de projet qui allaient présenter leur projet et leurs doléances à la ministre lors de la vidéoconférence. Vidéoconférence organisée sous le thème : « Jeunes, TIC et entreprenariat : quelles activités pour quel développement ? ». Régions impliquées à cette première édition, le Centre, le Nord, le Littoral, le Nord-Ouest et l’Ouest. Les cinq autres régions suivront pour la seconde édition.

Au terme de ces échanges entre la ministre et les promoteurs de projet, Minette Libom Li Likeng, a indiqué sa détermination à aider les jeunes camerounais à concrétiser leur projet. Elle promet d’être l’avocate des jeunes startuppeurs camerounais. « L’accompagnement c’est dans l’écoute, en donnant aux jeunes la possibilité de s’exprimer, les encourager, les mettre en contact avec les personnes ressources susceptible de les aider. Nous voulons être un catalyseur », promet-elle.

Plus de 550 000 noms de domaine en .ga déjà délivrés au Gabon par l’ANINF

(TIC Mag) – D’après les informations obtenues par TIC Mag auprès de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), plus de 550 000 noms de domaine locaux ont déjà été attribués au Gabon par l’ANINF. Le nom de domaine est offert gratuitement pour la première année. Un forfait de location est attribué dès la deuxième année. L’utilisateur devra alors payer 10 dollars (moins de 6 000 Francs Cfa) dès la deuxième année d’utilisation du .ga. En Afrique centrale, le Gabon a donc l’une des meilleures politiques de gestion de nom de domaine national que les experts appellent généralement nom de domaine générique de premier niveau (gTLD).

La procédure d’enregistrement est simple. Une plateforme d’enregistrement www.my.ga est mise à la disposition de chaque utilisateur peut s’y enregistrer. Une plateforme d’enregistrement mise sur pied par l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) pour une gestion optimale du .ga.

L’Aninf offre également aux utilisateurs la possibilité de devenir un Bureau d’enregistrement du .ga. Pour cela, il faudra signer un contrat d’accréditation et payer des frais d’accréditation qui s’élèvent à 50 000 Francs CFA payable à l’ANINF soit par virement bancaire, par chèque ou en espèces. Ces revendeurs peuvent avoir un nombre infini de sous-revendeurs.

Bonnes pratiques

Quelques bonnes pratiques existent en matière de gestion de noms de domaine nationaux. D’après Pierre Dandjinou, le vice-président de l’ICANN pour l’Afrique, « le premier conseil que nous donnons aux gouvernements est que la gestion du nom de domaine doit se faire par consensus. Internet c’est un truc multi-acteurs. Les politiques, les businessmen et les techniciens doivent chacun jouer leur rôle dans cette industrie. Nous conseillons le plus souvent d’avoir un comité national pour gérer cette affaire de nom de domaine. Comment ? Nous avons diverses fonctions dans ce domaine : Il y a la fonction de gouvernance, c’est-à-dire toute la stratégie pour gérer le nom de domaine au niveau national, car il y a toute une stratégie derrière. La deuxième chose c’est l’opération technique. Il y a des gens qui vont gérer les serveurs et il y a également des gens qui vont travailler au niveau marketing pour faire prospérer le nom de domaine ».


Les précisions de l’ANINF au sujet du .ga

Domaines spéciaux : Les domaines courts (un, deux et trois caractères), les domaines de marque populaire et certains mots courants du dictionnaire peuvent avoir un prix par an plus élevé. Les domaines spéciaux peuvent être enregistrés pour une période allant de 1 à 10 ans, et leur titulaire peut, comme tout titulaire de domaine payant, faire figurer ses coordonnées dans la base WHOIS.

Domaines payants : Tous les domaines qui ne sont pas des domaines spéciaux peuvent être enregistrés comme domaines payants. Les domaines payants peuvent être enregistrés pour une période allant de 1 à 10 ans, et leur titulaire peut faire afficher ses informations dans la base WHOIS.

Domaines gratuits: Tous les domaines qui ne sont pas considérés comme des domaines spéciaux peuvent être enregistrés comme domaines gratuits. Les domaines gratuits peuvent être enregistrés pour une période de trois à douze mois et peuvent être renouvelés (gratuitement) pendant les deux dernières semaines de la période d’enregistrement choisie. A l’inverse des domaines payants, les domaines gratuits ne sont pas la propriété du titulaire et son nom n’apparait pas dans le WHOIS. Le titulaire d’un domaine Gratuit a un simple droit d’usage sur le domaine.

Economie numérique : Quand le Cameroun se transformera…

 

TIC Mag publie la tribune libre de Jean-Melvin Akam, le sécretaire exécutif de la Fondation MTN au Cameroun. Il propose quelques idées pour le développement de l’économie numérique. Au rang de ses quatre propositions, le renforcement du backbone national de fibre optique pour garantir l’accès universel à l’Internet haut débit, la production des contenus numériques, la protection des données individuelles associée à la lutte contre toutes les formes de cybercriminalité et enfin la formation à une éducation numérique des générations futures.

Notre pays veut rattraper son retard dans l’arrimage au nouveau monde digital. Enjeux et exigences de la conversion numérique pour le Cameroun.

 

Le monde semble résolument entré dans l’ère numérique. L’Internet fait désormais partie de notre quotidien. Demain, très peu de choses pourront être accomplies sans le concours d’Internet et les personnes non connectées n’existeront tout simplement pas. C’est ce que les sociologues appellent le ‘’nouvel âge de l’Humanité’’.

La bonne nouvelle est que ce monde nouveau est ouvert à tous. Pour une fois dans l’histoire de l’humanité, les pays du Sud disposent des technologies nouvelles au même moment que ceux du Nord. D’ici à 2025, près de 600 millions d’Africains -soit près de la moitié de la population du continent – seront connectés à Internet, certains d’entre eux y auront même droit avant d’avoir accès à l’électricité ou à l’eau potable. La question est de savoir ce que nous pouvons faire de ces technologies, et surtout ce que nous voulons en faire.

Il est heureux de constater que le sujet devient une préoccupation nationale au Cameroun. Le Chef de l’Etat a donné le ton dans son Message à la Nation le 31 décembre 2015, en faisant de l’économie numérique un enjeu majeur pour notre pays. Pour le Président de la République, en effet,  « il nous faut rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’économie numérique. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance en plus d’être une véritable niche d’emplois pour notre jeunesse. Nous pouvons en tirer avantage pleinement ».

L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) vient d’emboîter le pas au Chef de l’Etat, en organisant à Yaoundé, un forum de deux jours sur l’économie numérique, avec tous les acteurs du secteur des télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au Cameroun. Il était temps.

 

La manne numérique

Contrairement aux idées reçues, l’économie numérique ne se résume pas aux gadgets, à Facebook et à Whatsapp. C’est l’ensemble des biens et services fournis ou échangés sur les réseaux électroniques et les technologies numériques. Elle apparaît aujourd’hui comme le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale.

L’économie numérique a représenté près de 30% de la croissance mondiale en 2013 et son taux de croissance est le double de celui de l’économie ordinaire dans la plupart des pays développés. Le numérique compte pour 40% des gains de productivité en France et selon le cabinet Mc Kinsey, il pourrait apporter 300 milliards de dollars au PIB de l’Afrique en 2025.

L’économie numérique est également considérée comme un important vivier d’emplois. Le nombre d’emplois directs créés dans le secteur des TIC représente de 3 à 5% de la population active dans le monde. Et, chaque emploi dans les TIC crée 4,9 emplois dans d’autres secteurs, selon la Banque Mondiale. C’est ainsi que l’essor du commerce électronique en Chine a entraîné la création de 10 millions d’emplois dans les magasins du pays.

Il convient de le rappeler : l’économie numérique se nourrit de l’Internet, et surtout de l’Internet haut débit. C’est son carburant. Le numérique tend également à devenir le système sanguin de la vie sociale. Il impacte l’ensemble de nos vies. Au-delà de l’économie, il faut l’appréhender comme un outil puissant de transformation de la société. Le numérique c’est le nouveau nom du développement.

 

Le numérique contre la pauvreté

 

Imaginons l’Administration numérique par exemple. Le Rwanda en fournit un exemple intéressant aujourd’hui avec le portail Irembo qui crée un accès direct et permanent entre les citoyens rwandais et l’administration. Tous les services de l’Etat sont en voie de digitalisation et les Rwandais peuvent par exemple renouveler leur passeport, demander une nouvelle carte d’identité ou obtenir une copie du casier judiciaire en ligne,  sans avoir à se déplacer. Au Cameroun, la Direction Générale des Impôts expérimente avec succès la télé-déclaration et le paiement des impôts par téléphone portable (Mobile Tax) depuis 2014. La Direction Générale des Douanes s’inscrit également dans cette voie.

L’Administration numérique comporte plusieurs avantages. D’abord pour les citoyens, y compris ceux des zones reculées, qui peuvent accéder à l’information et aux services de l’Etat sans avoir à se déplacer et gagnent ainsi en temps, en énergie et en argent. Ensuite pour l’Etat qui réduirait sensiblement les délais de traitement des dossiers et ferait des économies significatives en consommables bureautiques (papier, encre, agrafes…). Le numérique pourrait également permettre d’améliorer les taux de collecte des recettes fiscales. Imagine-t-on les gains supplémentaires que l’Etat engrangerait si le péage routier était numérisé, par exemple ? Enfin, la gouvernance électronique contribuerait à la lutte contre la corruption. Le citoyen qui sollicite un service en ligne n’a pas un agent en face de lui et ne court pas le risque qu’on lui demande le tchoko.

 

Que dire du mobile money et de la dématérialisation des paiements ? Dans notre pays où près de 90% de la population est laissée en marge du système bancaire traditionnel, les TIC et le numérique constituent un formidable accélérateur de l’inclusion. Chaque Camerounais abonné à la téléphonie mobile peut transférer de l’argent, payer des factures et effectuer des transactions commerciales à l’aide de son téléphone. Nous nous préparons aussi à nous adapter à la disparition annoncée de la monnaie fiduciaire. Demain, on ne paiera plus avec des billets de banque, mais avec sa carte bancaire, sa tablette,  son téléphone portable, ou tout autre objet connecté.

Déjà, dans un pays comme la Suède, les banques ne délivrent plus d’argent liquide à leurs clients dans la grande majorité des agences. En Norvège, l’argent liquide n’est plus utilisé que dans 5% des transactions. Chez nous, Georges Wega, le Directeur Général Adjoint de la Société Générale révélait il n’y a pas longtemps que près de 50% des virements effectués par les entreprises sont déjà électroniques et coûtent dix fois moins cher que les virements à partir des formulaires sur papier.

Les transactions électroniques offrent à l’usager le don d’ubiquité, avec la possibilité de payer en ligne, sans frontières et sans se déplacer. Elles lui offrent aussi la sécurité, avec la réduction des risques de braquage ou de cambriolage. Avec les transactions électroniques, l’Etat pourrait mieux collecter la TVA et lutter contre la corruption. En effet, contrairement à la monnaie papier qui est anonyme, les paiements numériques sont transparents et traçables. Ils renseignent sur les entrées et sorties d’argent ainsi que sur l’identité de ceux qui effectuent ces opérations.

 

Appliqué à l’Education, le numérique peut accroître l’égalité des chances et l’accès du plus grand nombre à des enseignements de qualité. Les TIC offrent, en effet, de nombreux outils et techniques modernes pour améliorer considérablement la qualité des enseignements. Aujourd’hui, un enfant de Bépanda peut suivre des cours en ligne dans les meilleures universités du monde. Un étudiant ou n’importe quel apprenant désireux d’approfondir ses connaissances peut accéder gratuitement à des cours et à des données documentaires en ligne.

 

Le numérique peut également favoriser l’accès à des services de santé de qualité. Les TIC offrent des outils modernes permettant d’améliorer l’efficacité du système de santé et de sauver des vies. Avec la télémédecine par exemple, on peut suivre à distance des patients se trouvant dans des zones reculées ou insuffisamment dotées de personnels de santé. Autre illustration concrète : La Fondation MTN et la Fondation Clinton contribuent au Cameroun à sauver la vie de nourrissons infectés au vih sida à la naissance, en utilisant les TIC pour accélérer le processus de diagnostic qui permet de les placer rapidement sous traitement.

On pourrait ainsi multiplier ces exemples à l’infini, il demeurera une constance cependant : les pays africains qui ont très tôt placé les TIC au cœur de l’agenda de leur transformation économique, en tirent déjà des bénéfices importants. Mais qu’en est-il du Cameroun ?

 

Un retard à rattraper

Dans un exposé en Conseil de Cabinet le 26 janvier 2009, le Ministre des Postes et Télécommunications de l’époque, estimait qu’un Internet suffisamment développé au Cameroun pourrait entraîner le triplement du chiffre d’affaires du secteur des télécommunications évalué à l’époque à 450 milliards de francs CFA annuels. Le Cameroun n’en est malheureusement pas encore là. L’économie numérique a contribué au PIB du Cameroun à hauteur de 1,1% seulement en 2013, contre 3,8% au Kenya. Manifestement parce que des politiques conséquentes n’ont pas suivi les discours.

Les investissements du Cameroun dans le numérique sont restés 5 fois moins importants qu’au Ghana, et 7 fois moins importants qu’au Sénégal par exemple. Résultat, le Cameroun qui est la 13e économie du continent ne fait pas partie des 15 pays africains où le taux d’accès à l’Internet haut débit est le plus élevé, à l’inverse des pays comme le Gabon, le Swaziland ou le Cap-Vert. Le nombre d’utilisateurs de l’Internet représente encore moins de 20% de la population de notre pays. Et, seules 4,6 entreprises camerounaises sur 7 sont connectées à Internet, contre 5 au Kenya et 5,3 au Sénégal. Egalement, seuls 15% des agents de nos ministères ont accès à Internet, contre 32% en Côte d’Ivoire.

Reste que, si nous avons pris du retard, le potentiel du Cameroun est très important. D’abord, nous avons un pays très urbanisé, avec une classe moyenne émergente et une population majoritairement jeune et férue de nouvelles technologies. Ensuite, le Cameroun dispose d’un accès à 3 câbles sous-marins à fibre optique (le SAT3, le WACS et le Maine One), qui vont lui offrir des capacités surabondantes en haut débit. Et lorsque les projets ACE et CBCS (câble reliant Kribi à la ville brésilienne de Fortaleza) auront abouti, le Cameroun deviendra l’un des rares pays au monde à être connecté à 5 câbles sous-marins. De quoi prendre une sérieuse avance sur les pays de même importance et devenir un véritable hub technologique régional. Nous avons également une capacité de transformation extraordinaire. Le Cameroun ne vient-il pas de réussir l’implémentation de technologies 3G et 4G en l’espace de quelques mois seulement ? Un exploit assez rare dans le monde.

Le temps des réalisations

Il faut maintenant espérer qu’après les orientations données par le Chef de l’Etat le 31 décembre 2015 – et  réaffirmées dans son Message à la Jeunesse le 10 février  2016-, des politiques efficaces seront implémentées pour exploiter le potentiel énorme du Cameroun et accélérer la transformation numérique du pays. A notre sens, de telles politiques pourraient être déployées dans quatre axes majeurs.

 

Premièrement : renforcer le backbone national de fibre optique pour garantir l’accès universel à l’Internet haut débit. Près de 80% des Camerounais n’ont toujours pas accès à Internet et sont par conséquent exclus de la société numérique qui se construit. Or, pour que les dividendes de la manne numérique soient largement partagés, il faut permettre à tous les Camerounais, où qu’ils se trouvent, d’accéder aux réseaux et aux services numériques. C’est vrai, nous allons disposer de capacités surabondantes avec notre connexion à 5 câbles sous-marins, mais il faut aussi veiller au maillage du territoire. Sinon cette surabondance imminente de bande passante sera sous-utilisée.

De l’avis même du Directeur Général de l’ART, il nous faudra construire plus de 10.000 km de fibre optique à court terme, pour garantir une couverture convenable du pays. Ceci demande des investissements importants. Le Cameroun ne pourra pas réaliser cet objectif sans la contribution du secteur privé qui se dit prêt à investir massivement mais se heurte aux limitations imposées par la réglementation. Les privilèges de l’exclusivité accordés jusqu’ici à l’Opérateur historique pour la pose et la gestion de la fibre optique ne peuvent pas répondre aux exigences de l’heure. La libéralisation de la fibre optique apparaît désormais comme une exigence incontournable pour la transformation numérique du Cameroun.

Deuxièmement : développer la production de contenus numériques. Nous ne devons pas seulement être des consommateurs de l’économie numérique. Nous devons aussi nous positionner comme producteur de contenus ; des contenus locaux adaptés à notre contexte et répondant à nos besoins. Cet objectif ne pourra pas être réalisé si nous ne développons pas un écosystème d’innovation. L’Etat devra par conséquent mettre en place des politiques susceptibles de faciliter l’entreprenariat numérique. Et si par exemple on transformait nos télécentres communautaires en réels incubateurs ?

Comme on le voit, la transformation numérique intègre des problématiques qui vont au-delà du déploiement des infrastructures de télécommunications. Elle nécessiterait sans doute la création d’un point focal chargé d’assurer le pilotage et la coordination de l’ensemble des politiques publiques dans le domaine du numérique. Nombre de pays d’Afrique et d’Europe ont tiré les leçons de la conversion numérique en nommant un ministre de l’Economique numérique ou de la Transformation numérique. Le Cameroun peut-il en faire l’économie, s’il veut impulser des avancées rapides, fructueuses et durables ? Pas sûr.

 

Troisièmement : renforcer la confiance numérique. Pour favoriser l’essor des services à distance et dématérialisés dans l’ensemble des secteurs de l’économie, il faut absolument garantir la sécurité des échanges. L’Etat devra par conséquent accentuer la protection des données individuelles, et la lutte contre toutes les formes de cybercriminalité. Un véritable challenge pour l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication.

 

Quatrièmement : assurer l’éducation numérique des générations futures. Etant donné l’impact du numérique sur l’économie et sur la société de manière globale, il importe de donner une éducation numérique à chaque enfant pour garantir son insertion dans ce nouveau monde digital. L’école et la formation, de manière générale, devront par conséquent s’adapter aux besoins de la société numérique.

Au début des années 90, le Cameroun fut le premier pays d’Afrique noire à lancer un réseau de téléphonie mobile, avant d’être rejoint et dépassé par nombre de pays qui ont réussi à développer des technologies nouvelles avant lui. La révolution numérique en cours nous donne une excellente opportunité de repositionner notre pays parmi les grandes nations numériques du continent et pour le bonheur de nos populations. Saisissons cette opportunité que l’avenir nous offre.

 

Par Jean-Melvin AKAM, Secrétaire Exécutif de la Fondation MTN


Vous aussi, vous pouvez publier votre chronique ou une tribune libre relative au secteur des TIC et des Télécoms sur TIC Mag ! Envoyez simplement votre texte à [email protected] ou à [email protected]. Illustrez votre texte avec votre belle photo d’une bonne résolution (1000 pixels en largeur) que vous envoyez aux mêmes adresses.

Nexttel a installé 8 000 Km de fibre optique au Cameroun pour déployer sa 3G

(TIC Mag) – Première entreprise à disposer d’une licence 3G au Cameroun, Viettel Cameroun, la filiale de l’entreprise vietnamienne qui opère au Cameroun sous la marque Nexttel, a déployé dans le pays 8 000 Km de fibre optique. L’information a été donnée par Abakar Abadam (photo), le directeur régional adjoint de Viettel Cameroon et porte-parole de Nexttel lors du forum sur les services 3G et 4G dans l’économie numérique au Cameroun.  Forum tenu le 09 et 10 février 2016 à Yaoundé et organisé à l’initiative de l’ART, le régulateur télécoms.

Pour proposer ses services 3G, l’entreprise a donc déployé avec l’accord de Camtel, des dizaines de milliers de Km de fibre optique au Cameroun. 8 000 km au total, d’après par Abakar Abadam. « Viettel a fait beaucoup de réalisation pour accompagner l’opérateur historique (Camtel, ndlr) dans la fibre optique. Nous avons un linéaire de plus de 8 000 Km de fibre optique actuellement au Cameroun. A côté de ces liaisons par fibre optique, nous avons des back Up en faisceaux hertziens qui nous permettent de parer à toutes les ruptures qui sont multiples du fait des coupures de fibre optique ou alors de rupture de l’électricité dont tous les opérateurs sont presque dépendants », explique Abakar Abadam.

L’on se souvient que la pose de la fibre optique interurbaine au Cameroun est pour le moment une exclusivité de Camtel, l’opérateur historique des télécommunications. La société Orange Cameroun, l’un des trois opérateurs privés de téléphonie mobile, avait par exemple été condamné le 21 juin 2011 à payer à l’Art une pénalité de trois milliards deux cent millions (3 200 000 000) de francs Cfa pour établissement des liaisons de transmission inter urbaines sans autorisation. L’opérateur avait illégalement installé cette fibre optique. Comment se fait-il que Viettel Cameroun puisse installer cette fibre optique sans être sanctionnée ? Une question que se posent les opérateurs mobiles et les FAI qui y voient une levée de l’exclusivité de Camtel.

Réponse de Sosthène Bounoung Essono, le directeur des Licences, de la Concurrence et de l’Interconnexion à l’Agence de régulation de télécommunications (ART) : l’exclusivité de Camtel sur la fibre optique n’est en aucun cas tombée. « Viettel a une autorisation conformément à la réglementation en vigueur pour déployer la fibre optique après avoir fait le constat de la carence de Camtel. Les dispositions sont technologiquement neutres. L’autorisation que Viettel a est la même que celle que Orange et MTN ont eu jusqu’à présent pour les faisceaux hertziens. C’est le même type d’autorisation, parce qu’il n’y a pas un type d’autorisation pour la fibre optique et un autre pour les faisceaux hertziens », explique-t-il.

« L’exclusivité demeure et cette exclusivité c’est pour les transmissions interurbaines quel que soit la technologie qui existe, ajoute Sosthène Bounoung Essono. Et tout ce qui se déploie aujourd’hui, c’est conformément à cet arrêté sur les transmissions interurbaines. Et je voudrais rappeler que l’arrêté qui donne les droits exclusifs à Camtel est le même qui ouvre la possibilité pour donner des autorisations spéciales. Aujourd’hui, les opérateurs de téléphonie mobile peuvent se déployer, parce qu’il y a eu cet arrêté qui a cadré les conditions de déploiement des infrastructures de transmission. »

D’après Abakar Abadam, Viettel Cameroun aujourd’hui c’est deux centraux téléphoniques, deux backbones et deux VSAT. « Nous avions prévu de réaliser 1 629 BTS, nous en avons réalisé 1 236 sites GSM, soit un taux de réalisation de plus de 80%. Nous sommes allés dans les zones les plus risquées. Vous connaissez l’actualité au Cameroun. Nous avons par exemple couvert à 100% les dix départements de l’Extrême-Nord », relève-t-il.

Viettel
Les équipes de Viettel Cameroun lors de l’installation de leur réseau

775 sites 3G au Cameroun

Hamadou Yaouba, le directeur des Services à valeur ajoutée de Nexttel, lui, indique que Nexttel aujourd’hui c’est de 75% de couverture du territoire national en 2G et 85% de couverture nationale en 3G dans les zones urbaines et semi urbaines. D’après lui, pour parvenir à une réelle économie numérique, il faut investir dans les infrastructures. C’est pourquoi Nexttel est parvenu à installer 8 000 km de fibre optique, plus de 1 236 sites GSM et plus de 775 sites 3G, apprend-on. Ce qui peut expliquer la qualité de service de sa 3G appréciée par bon nombre d’utilisateurs dans les zones reculées du pays.

En rappel, Viettel Cameroun est une entreprise née du partenariat entre Viettel Global, l’opérateur historique du Vietnam, et BestCam Cameroun, une entreprise à 100% camerounaise. « L’opérateur camerounais a des actions qui peuvent nous permettre de parler à haute voix. Excusez-moi, je ne vais pas donner le taux de son actionnariat, mais nous avons un taux assez élevé qui peut nous permettre de parler d’égal à égal avec notre partenaire », indique Abakar Abadam.

En termes d’emplois, Viettel Cameroun dispose d’un effectif de plus de 1 000 personnes, dont plus de 800 camerounais. En une année d’existence, Nexttel revendique plus de trois millions d’abonnés. « Je crois que si vous multipliez le nombre d’abonnés que nous avons obtenu en un an par le nombre d’années qu’ont fait autres opérateurs au Cameroun, je crois que vous allez pouvoir situer où nous serons.  Le meilleur est à venir », s’en vante de directeur régional adjoint de Viettel Cameroun.

Selon Abakar Abadam, Viettel Cameroun travaille aujourd’hui avec 834 partenaires et a déjà versé à ses partenaires et à l’Etat « de centaines de milliards en terme de contribution d’impôts et en terme de paiement ».

Economie numérique : réalité ou slogan de plus au Cameroun ?

TIC Mag publie la tribune libre du Dr Solve-Edwige AKAMBA. Cette fonctionnaire en service au ministère des Postes et Télécommunications revient sur le concept de l’économie numérique et soutient qu’il sort progressivement du simple slogan pour tendre vers la réalité au Cameroun.

L’Economie numérique conceptualise le secteur des activités économiques liées au numérique. Ces activités peuvent être basées sur des modèles économiques classiques ou nouveaux. Elle dématérialise l’économie, car elle effectue une migration de l’Economie physique vers l’Economie virtuelle. Au Cameroun le binôme est évoqué dans toutes les chaumières. Est-ce par mimétisme, effet de mode ou est-elle une réalité locale ?

Dans son adresse au peuple camerounais le 31 décembre 2015, le président de la République du Cameroun, a consacré tout un paragraphe à l’Economie Numérique. Il dit, concernant «le développement des infrastructures de communication et télécommunications » qu’il faudrait « Dans ce dernier domaine,( …) rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’Economie numérique.

Il continue et argumente en disant que, Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour notre  jeunesse.  Nous devons pouvoir en tirer avantage pleinement ». Le 10 février 2016, dans son traditionnel message à la jeunesse, Il a réitéré son intérêt pour la question.

Le concept d’Economie numérique, qui  prospère  sous d’autres cieux depuis plus d’une décennie fait  son  entrée  chez nous « en grande pompe ». Son évocation dans tous les discours reflète-t-elle la réalité d’une politique générale implémentée en la matière au Cameroun ou alors un slogan de plus sans réel contenu et vide de substance ?

Les bénéfices

La notion Economie numérique est l’assemblage de deux termes plurivoques, dont l’économie, les télécommunications, la Communication audiovisuelle numérique et les Technologies de l’information et de la communication constituent le contenu.

Elle est un concentré de notions différentes qui, mises ensemble, influencent presque tous les secteurs d’activités. Cette transversalité agit non seulement sur  les comportements, mais davantage modifie les modes de vie (achats, ventes, consommation, échanges, contacts…)

On parle désormais de commerce électronique ou  d’e-commerce, de commerce  mobile  ou  de m-commerce,  d’ économie  électronique, de nouvelle économie, etc.), que l’on tente d’englober dans une seule et même sémantique.

Que gagne-t-on à plonger de plain-pied dans ce type d’économie qualifiée à raison ou à tort de nouvelle économie ? Sur ce nouvel échiquier, où se bousculent les individus, les entreprises, les perpétuelles innovations les multiples réseaux que peut-on espérer pour un pays comme le nôtre ?

– Au  niveau  des  entreprises la nouvelle économie s’illustre  par  la  dématérialisation  de l’économie où tout bascule désormais  vers  le  virtuel.  La conséquence immédiate est la productivité, la fluidité dans les transactions, la saine concurrence, l’innovation constante, entres autres.

– Au niveau des individus, la création d’emplois nouveaux, la formation permanente, la mise en exergue des compétences, l’ouverture sur le monde. La résultante  de ces  nouveaux process en fin ce compte est la croissance et par ricochet, l’amélioration du mode de vie des populations. La contribution totale de l’économie numérique à la croissance des pays est composée d’un effet direct via l’accumulation de capital numérique et l’effet indirect mesuré par la diffusion du capital numérique dans le système productif. En plein essor, l’économie numérique est un secteur stratégique de  l’économie  et  sa contribution à la croissance des Etats est non négligeable.

Les enjeux

L’Economie numérique est  aujourd’hui au cœur de la croissance et de la compétitivité des nations et des entreprises à l’échelle planétaire. Elle est devenue le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale avec un taux de croissance double de celui de l’économie classique, dans la plupart des pays développés. Les pays du Sud qui ploient encore sous le joug de la fracture numérique, peuvent-ils se prévaloir des mêmes exploits ?

L’Economie numérique est le principal facteur de gain de compétitivité pour les économies des pays du Nord et représente désormais près de 30% de la croissance mondiale. Le marché du numérique a enregistré une progression mondiale de 4,3% en 2011 pour s’établir à 3070 milliards d’euros en valeur, a indiqué l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate). Ce type d’économie, impose forcement de nouvelles règles, conventions et lois qui régentent  les  relations  internationales.   L’économie numérique a remis en cause et transformé en profondeur les processus de production, de distribution, de vente et de consommation des biens et services.

De nouveaux besoins, nés d’une offre de plus en plus agressive  et diversifiée, ont vu le jour dans des domaines aussi variés que la santé (télémédecine),  l’éducation  (elearning), l’énergie et l’environnement,  la  culture  (contenus numériques),  le  commerce  (ecommerce) les médias et les loisirs (site web, blogs, réseaux sociaux divers etc.), la sécurité, la défense (réseaux fermés de télécommunications), les transports, les administrations  et  le  secteur  public (e-administration, open data), les services (e-services), les modes de production et l’industrie, l’informatisation et le management des entreprises  (  e-management), la poste (e- center)…

Les perspectives

L’importance que revêt l’économie numérique exige que certains aspects y relatifs soient revisités. L’exécutif a l’air d’accorder un intérêt particulier au sujet.  Il est donc nécessaire dans le cas du Cameroun, que le législatif prenne le relai, afin que soit aménagé un cadre légal et normatif, portant sur toutes les questions liées à cette l’économie. Cet encadrement sortira l’économie numérique du simple domaine du discours.

A cela, devra s’ajouter, la mise sur pied d’une régulation du secteur.  Car, les missions de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART),    de l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC),  ou du Conseil National  de  la  Communication (CNC) ne se rapportent pas à la régulation  de  l’Economie  numérique.

Certains pays à l’instar du Sénégal ont tout un ministère de l’économie numérique.  C’est  la preuve de l’intérêt que revêt  cette question  là- bas. Il n’est point de honte à calquer ce qui rentable et avantageux, concourant à l’épanouissement des populations. La création d’un ministère pareil exprimera dans les faits l’importance accordée à l’expansion d’une Economie numérique. Cette création devra s’accompagner de la mise sur pied impérative, d’un système d’incitation qui  galvanisera et encouragera les jeunes à créer des contenus nationaux (Start up, développeurs),  dont les prouesses boosteront notre Economie numérique.

L’amélioration de la qualité des services postaux et ceux des  télécommunications  devra s’appuyer sur le développement et la démocratisation de l’Internet haut débit, la réduction drastique de la fracture numérique, mais aussi la production de contenus numériques.

Tout cela devra être soutenu par une formation professionnelle en adéquation avec les nouveaux besoins des entreprises et administrations, mais aussi prenant  en compte  les  préoccupations  des multinationales  du  Nord  pour booster une délocalisation de leurs activités de production chez nous. Cette démocratisation de l’infrastructure et des services porte au moins sur trois dimensions essentielles :

  • L’accessibilité géographique (rendre disponible un accès haut débit partout sur le territoire national),

  • L’accessibilité financière (garantir l’application de tarifs modérés en adéquation avec les revenus des  usagers)

  • Le développement d’une offre de contenus  numériques  de  haute facture.

A ce qui est sus-évoqué, s’ajoute une nouvelle dimension liée au besoin d’accroissement et de diversification des usages et des services tant au niveau de l’administration, des entreprises, des collectivités locales qu’au niveau des particuliers. Le plan devra en outre repenser les procédures,  modes d’organisation, de gestion et de gouvernance pour les adapter aux nouvelles exigences nées de cette « révolution numérique ». Toutefois, il faudra veiller à ne point occulter, la nécessaire mise  en conformité des curricula de formation professionnelle, qui devront tous intégrer des préoccupations de « compétences numériques ».

Selon l’ART, l’Economie numérique a un impact réel sur le développement de l’Economie camerounaise pour illustration :

  • Le chiffre d’affaires global du secteur des télécoms est passé de 75 milliards de FCFA en 2000 à plus de 453 milliards de FCFA en 2014

  • Les investissements effectués par les opérateurs entre 2000 et 2014 s’élèvent à 2 486 milliards

  • Le nombre d’emplois directs créés dans le secteur télécoms/TIC est passé de 1.900 en 2000 à 5.253 en2014

  • Le nombre d’emplois indirects générés est passé de 1.700 en 2000 à plus de 500.000 en 2014

Ces données nous laissent entrevoir que le concept d’Economie numérique sort progressivement du slogan pour tendre vers la réalité au Cameroun.

Par Dr Solve-Edwige AKAMBA


Qui est le Dr Solve-Edwige AKAMBA ?

Journaliste diplômée de la 31ème promotion de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC), le Dr Solve –Edwige AKAMBA fait partie de la deuxième cuvée de l’Unité de formation doctorale (Ufd) de l’Esstic. C’est le 08 mai 2015 à l’amphithéâtre B de l’Esstic qu’elle a soutenu sa thèse sur le thème : « La régulation des médias audiovisuels : Etude comparative des instances de régulation et d’autorégulation du Bénin, du Cameroun et du Tchad. Etat des lieux, évolution et perspectives ». Sanction du jury : mention très honorable.
Mais, avant elle avait soutenu dans la même institution son Master en Sciences de l’information et de la communication avec pour thème de travail : ” La police de l’audiovisuel privé au Cameroun “. Par le passé, le Dr Solve Edwige Akamba a flirté avec l’enseignement (elle est juriste de formation et titulaire d’une maîtrise en droit) et le journalisme (Africa N°1 et Radio Campus).  Aujourd’hui, elle est en service au ministère des Postes et Télécommunications.

Vous aussi, vous pouvez publier votre chronique ou une tribune libre relative au secteur des TIC et des Télécoms sur TIC Mag ! Envoyez simplement votre texte à [email protected] ou à [email protected]. Illustrez votre texte avec votre belle photo d’une bonne résolution (1000 pixels en largeur) que vous envoyez aux mêmes adresses.

Licences 3G et 4G : l’ART agacée par les abattements accordés à MTN et Orange Cameroun

(TIC Mag) – Interrogé au cours du forum sur les services 3G et 4G dans l’économie numérique au Cameroun tenu du 09 au 10 février 2016 à Yaoundé et organisé par l’Agence de régulation des télécommunications (ART), le DG de l’ART, Jean-Louis Beh Mengue, a laissé entendre qu’il avait été très gêné par l’abattement fiscal accordé à MTN et à Orange Cameroun par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, et le ministre en charge des Télécoms de l’époque, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, lors des négociations en vue du renouvellement de leur licence télécoms. C’était en 2015.

Déjà, dans un rapport récemment publié par la Commission nationale anticorruption, Garga Haman Adji, affirme que lors de sa mission de contrôle auprès des opérateurs mobiles Orange et MTN, la Conac a pris connaissance de deux protocoles d’accord signés en mars et en juin 2015 par le ministre des Finances et le ministre des Postes et Télécommunications. « Par ces deux ’’protocoles d’accord’’, ces deux autorités ministérielles concèdent un abattement de 60% sur les redevances et contributions dues par Orange Cameroun et MTN Cameroon, mais non encore payées à l’ART, personne morale de droit public, créancière chirographaire légale et exclusive de ces sommes », écrit la Conac. « Cette libéralité, conclût la commission nationale anticorruption, équivaut purement et simplement à un CADEAU de 52 560 058 300 (cinquante-deux milliards cinq cent soixante millions cinquante-huit mille trois cents) F.Cfa, lequel cadeau est généreusement alloué, sur le dos de l’Etat, à Orange Cameroun, pour 28 339 783 500 (vingt-huit milliards trois cent trente-neuf millions sept cent quatre-vingt-trois mille cinq cents) F.Cfa et à MTN Cameroon, pour 24220274 800 (vingt-quatre milliards deux cent vingt millions deux cent soixante-quatorze mille huit cents) F.Cfa ».

D’après les explications du DG de l’ART, au début, lors du renouvèlement des conventions de concession des opérateur MTN et Orange, l’ART avait fixé un montant de droit d’entrée qui couvrait à la fois le renouvellement de la 2G et l’octroi de la 3G. Montant que MTN et Orange ont refusé de payer. D’où le début des négociations qui se sont effectuées sans la présence de l’ART.

Pour Beh Mengue, « il y a donc eu des négociations entre le gouvernement et les opérateurs. Le chef du département des Télécommunications (Jean-Pierre Biyiti bi Essam, ndlr) était celui qui menait ces opérations. Après plusieurs rencontres entre le gouvernement et les opérateurs d’une part, et à l’intérieur du gouvernement d’autres part (avec le ministère des Finances, ndlr), il y a eu des orientations qui ont été données au cours des réunions. Il y avait notamment deux camps. Un camp qui voulait que l’on tourne totalement la page des arriérés et autre impayés au moment où on renouvelle pour que l’on commence sur des nouvelles bases. L’autre camp voulait qu’on dissocie le renouvellement de la convention et les problèmes de sanction et autres impayés. Pendant les réunions qui étaient officielles avec la présence de tous les responsables en rapport avec ce dossier, c’est le camp qui voulait que l’on tourne la page qu’on a suivi. C’est pour cela que les responsables qui devaient donc mener les discussions savaient qu’il fallait régler le problème une fois. Ce n’était pas la décision personnelle d’un individu ».

La Cour des comptes

Plus tard, l’ART sera informée de la décision prise. « C’est par la suite que les résultats de ces négociations nous sommes parvenus. J’avoue qu’en en ce qui nous concerne, puisque je me trouvais dans le camp de la dissociation des deux opérations, cela nous a gêné à l’ART. Parce que nous avons fait les émissions pour un montant pendant plusieurs années et la Cour des comptes doit s’attendre à ce qu’on justifie la contrepartie de cette partie des émissions de recettes. Quand il y a rabattement, cela met en cause l’ART. L’Art n’a pas participé aux négociations », explique le DG de l’ART.

Il faut noter que certains observateurs affirment que le DG de l’ART et le ministre en charge des Télécoms de l’époque s’étaient entendus pour faire des rabattements et prendre des dessous de table. « Ce n’est pas la vérité », tranche Jean-Louis Beh Mengue, qui rejette en bloc toutes ces accusations en indiquant que ce sont les deux ministères de tutelle qui menaient les négociations et non pas l’ART. Leur décision met d’ailleurs en difficulté le régulateur qui a des comptes à rendre à la Cour des comptes, affirme le régulateur. C’est pourquoi son DG interpelle d’ailleurs ouvertement ces deux ministères pour qu’il n’y ait pas de problèmes à l’avenir avec ce dossier.

« Il y a la tutelle technique qui est le ministère des Postes et Télécommunications et la tutelle financière qui est le ministère des Finances qui ont signé le document (portant l’abattement fiscal, ndlr) et en engagent le gouvernement. Pas leur individu. Nous leur disons qu’ils doivent prendre des dispositions réglementaires pour nous donner quitus de ce que nous n’avons pas à répondre de ce qu’il y a dans la différence qu’il y a entre les émissions de recettes et ce qui est effectivement encaissé. Voilà le problème, il n’y a pas de tabou », plaide-t-il.

En rappel, certains journaux comme Le quotidien de l’Economie avaient laissé entendre que c’est le président de la République, Paul Biya, qui aurait validé cet abattement fiscal de 60%.

MTN Cameroon a payé 200 milliards de F.Cfa de taxes, impôts et redevances diverses en 2015

(TIC Mag) – Au cours du forum sur les services 3G et 4G dans l’économie numérique au Cameroun tenu du 09 au 10 février 2016 à Yaoundé et organisé par l’Agence de régulation des télécommunications (ART), l’opérateur mobile MTN Cameroon a dressé un bref bilan de sa contribution à l’économie camerounaise. D’après Serge Esso, le directeur central des Affaires publiques de MTN Cameroon, qui présentait ce bilan, pour la seule année 2015, la filiale du groupe sud-africain a payé au Cameroun sous forme de taxes, impôts et redevances diverses près de 200 milliards de francs Cfa.

« Depuis son installation au Cameroun, MTN a investi plus de 800 milliards de Francs CFa pour construire des infrastructures de télécommunications modernes qui permettent de renforcer les liens et désenclaver les zones les plus éloignées du pays. Mtn Cameroun est également reconnu comme l‘un des plus gros contributeurs de l’Etat. Depuis 2010, nous avons payé pour plus de 600 milliards de francs Cfa à l’Etat et à ses organismes sous forme de taxes, impôts et redevances diverses dont près de 200 milliards de francs Cfa pour la seule année 2015 », a déclaré Serge Esso.

Dans un communiqué publié le 12 février 2015, l’entreprise a indiqué avoir payé en quatre ans au gouvernement camerounais sous forme de taxes, impôts, redevances diverses et renouvellement de sa licence 542,65 milliards de F.Cfa. : « Entre 2010 et 2014, MTN a payé 467,65 milliards de francs CFA au gouvernement camerounais et à l’Agence de régulation des télécommunications sous forme d’impôts, taxes et redevances payés dans le strict respect de la réglementation en vigueur. MTN Cameroon a également payé 75 milliards de francs CFA à l’Etat pour le renouvellement de sa licence en 2015 », indique l’entreprise.

Un chiffre d’affaires de 312,5 milliards de F.Cfa en 2015 ?

En ce qui concerne la répartition de son chiffre d’affaires, le communiqué de MTN Cameroon indique qu’elle « reverse à l’Etat en moyenne près de 40% de son chiffre d’affaires annuel. Dans le même temps, 53,1% de ce chiffre d’affaires annuel est réinvesti dans l’entreprise et l’économie locale, sous forme de renforcement des infrastructures et de paiement des salaires des employés, des factures des fournisseurs de services, des commissions des partenaires de la distribution ; sans oublier les activités de la Fondation MTN qui continuent de recevoir une reconnaissance nationale ».

Si l’on soustrait les 75 milliards de F.Cfa consacrés au renouvellement de sa licence (obtention de la licence 3G et 4G), l’on se rend compte que les taxes, impôts et redevances diverses pour l’année 2015 payés par MTN se sont élevés  à 125 milliards de Francs Cfa. Etant donné que l’entreprise affirme qu’elle reverse à l’Etat en moyenne près de 40% de son chiffre d’affaires annuel, l’on peut donc supposer que le chiffre d’affaires de MTN Cameroon pour l’année 2015 s’est élevé en moyenne à près de 312,5 milliards de F.Cfa. [A confirmer. Les chiffres seront publiés en mars]. Il faut noter que pour l’année 2014, la filiale du sud-africain MTN avait réalisé un chiffre d’affaires de 283,3 milliards de fcfa et enregistré un accroissement de 6,9% de ses revenus.

D’après Serge Esso, avec près de 10 millions d’abonnés actifs et 57% de parts de marché, MTN Cameroon est non seulement le leader de la téléphonie mobile, mais aussi « le premier opérateur à avoir lancé la 4G dans notre pays ». Dans ce sens, le directeur central des Affaires publiques de MTN indique qu’« au cours de ses quinze premières années d’activité au Cameroun, MTN a contribué à apporter de la modernité, du progrès, de la richesse au Cameroun et aux Camerounais. Notre volonté aujourd’hui est de jouer un rôle déterminant dans le développement de l’économie numérique qui est un élément essentiel dans la croissance et l’émergence continue du Cameroun pour l’année 2016. Nous pensons que le Cameroun doit être présent au partage de la manne numérique ». Mais, Serge Esso précise que le pays doit encore faire des efforts, car le Cameroun ne remplit pas encore toutes les conditions pour une réelle économie numérique.

Dans son bilan, l’opérateur mobile relève également qu’il a contribué au développement de dizaines d’entrepreneurs camerounais « qui ont grandi avec nous comme sous-traitants ou fournisseurs de biens et services » et qui ont créé une main d’œuvre évaluée à plus de 100 000 personnes. L’entreprise elle-même affirme avoir 650 employés directs et des dizaines de milliers d’emplois indirects.

L’importance des SVA dans l’émergence de l’économie numérique au Cameroun

TIC Mag publie la tribune libre de Pierre-François KAMANOU, directeur général de GTS-Infotel Cameroon, qui plaide au sujet de la place des opérateurs de Services à valeur ajoutée dans l’univers des télécoms au Cameroun.

Organisé par l’Agence de Régulations des Télécommunications (ART), il s’est tenu du 9 au 10 Février 2016, le premier Forum sur les services 3G/4G dans l’économie numérique au Cameroun. L’un des objectifs de ce Forum était de mettre en place un nouveau type de partenariat entre les opérateurs concessionnaires de réseau mobile et les fournisseurs d’accès télécom (Internet et Mobile) titulaires de licence, appelés aussi opérateurs alternatifs de télécommunications, en vue de dynamiser le sous-segment des fournisseurs de services de communications électroniques à valeur ajoutée (FSVA), dont la part de marché dans l’économie numérique reste négligeable. C’est le thème de l’un des 2 exposés que j’ai présenté pour le compte du CONESTEL, l’Association des opérateurs alternatifs de télécommunications au Cameroun.

Je voudrais tout d’abord adresser mes félicitations à l’ART pour avoir organisé ce premier Forum qui a réuni les dirigeants des opérateurs concessionnaires et les autres acteurs du secteur. Je remercie également l’ART pour l’opportunité à moi offerte de présenter une fois de plus au cours de mon exposé, notre demande aux opérateurs mobiles d’un nouveau mode d’interconnexion de type « Télécom » adapté à notre nouvelle activité d’opérateur mobile virtuel de numéros SVA, pour le développement des Fournisseurs SVA locaux.

Malheureusement, aucune réponse à notre demande n’a été fournie à l’issue des présentations des 3 opérateurs mobiles. Ils se sont contentés de présenter l’unique modèle d’interconnexion de type « API » pour les Fournisseurs SVA locaux, sans faire cas du modèle d’interconnexion « Telecom » qu’ils offrent aux Fournisseurs SVA internationaux. Cela permet ainsi aux opérateurs mobiles de garder le contrôle entier de ce sous-segment du marché des services mobiles à valeur ajoutée, le domaine à fort potentiel de développement de l’économie numérique.

A cet effet, il convient de rappeler les principaux objectifs visés par la réforme du secteur des télécommunications engagée depuis 1998 et contenus dans la Loi sur les télécommunications, qui s’est traduite par l’introduction de 2 opérateurs mobiles internationaux (Orange et MTN) dans le marché :

  1. Améliorer l’offre globale des services de télécommunications du point de vue quantité, qualité et à des prix accessibles, et faciliter l’accès au plus grand nombre de la population y compris en zone rurale, pour répondre aux besoins multiples des utilisateurs et de la population,
  2. Favoriser la participation des opérateurs économiques privés nationaux, surtout dans le domaine de la libéralisation des services à valeur ajoutée (téléphonie mobile cellulaire, transmission de données, fourniture d’accès Internet, …….),
  3. Assurer la contribution de ce secteur au développement économique et social du pays.

Sur le premier objectif, le bilan est mitigé avec un taux de pénétration mobile de 80% bien que la qualité de service reste à améliorer, mais on note un très faible taux de pénétration Internet mobile de l’ordre de 5%, alors que la moyenne africaine est de 8%. Alors qu’en Occident, on a atteint la saturation de la population connectée et on est entré dans l’ère des objets connectés (Internet Of Things) qui va révolutionner les modes de fonctionnement dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.

S’agissant des 2 autres objectifs mentionnés plus haut et correspondent aux indicateurs de la dynamisation de l’économie numérique, force est de reconnaître qu’après plus de 15 ans suivant la libéralisation du secteur des télécommunications, ils sont loin d’être atteints.

A cet égard, le constat de retard pris dans le développement de l’économie numérique fait par le Président Paul Biya dans ses 2 discours du 31 décembre 2015 et 10 février 2016 est salvateur, d’autant qu’il interpelle tous les acteurs de la chaîne de valeur (Institutions publiques, Professionnels du secteur des télécommunications et TIC, Entreprises, Jeunes) à se mobiliser davantage pour l’émergence d’une véritable économie numérique en vue d’un Cameroun émergeant.

C’est ainsi que l’ART, ayant pris conscience de la situation d’atonie du segment de marché des SVA, a organisé ce premier forum pour dresser un bilan de l’état des lieux et rappeler l’obligation d’interconnexion entre tous les opérateurs soumis au régime de l’Autorisation (de type Concession et Licence) conformément à la nouvelle Loi sur les Communications électroniques de 2010. Il s’agit là d’une condition indispensable à la dynamisation du soussegment des fournisseurs SVA, et par conséquent au développement du marché des services en ligne, socle de l’économie numérique.

Les deux bases du développement de l’économie numérique

En effet, le développement de l’économie numérique repose sur 2 bases : une base des personnes connectées correspondant aux consommateurs ou utilisateurs potentiels de produits numériques, et une base de sites connectés regroupant les entreprises, les administrations et les datacenters dans lesquels les produits numériques sont hébergés sur les plateformes pour être accessibles au plus grand nombre d’utilisateurs via les canaux mobiles : GSM (Voix, SMS, USSD) ou Internet (Voix, SMS, Image, Video). La croissance de cette économie numérique se mesure par le volume de transactions entre les abonnés mobiles /internet et les plateformes de services en ligne fournies par les fournisseurs SVA.

Afin de combler le retard dans le développement de cette économie numérique, il s’agit donc d’une part d’accroître de manière significative le nombre d’abonnés mobile internet et le nombre de sites connectés, et d’autre part de développer et héberger des milliers d’applications ou services à valeur ajoutée, puis les mettre en ligne afin de les rendre accessibles via les canaux mobile GSM et/ou Internet.

C’est le rôle des opérateurs concessionnaires de développer davantage cette base de personnes et d’entreprises connectées, avec une meilleure qualité de service. Ces opérateurs peuvent également fournir des services à valeur ajoutée à leur base d’abonnés mobiles, en établissant des partenariats avec des fournisseurs d’applications ou de contenus. C’est d’ailleurs à ce jour la seule solution pour monétiser des services mobiles à valeur ajoutée et générer des revenus. En d’autres termes, ce sont les opérateurs concessionnaires qui contrôlent toute la chaine de valeur, assurant la gestion  des abonnés connectés, ainsi que la mise en ligne et la distribution des produits numériques.

Par analogie avec le secteur de l’économie traditionnel, on se retrouve dans une situation de monopole où c’est une seule classe d’acteurs qui assure tous les types de transport (terrestre, aérien et maritime) sur le plan local, national et international, et qui de plus décide des  personnes, des biens et services utilisant leurs différentes routes.

Afin de palier à cette situation, il est impérieux de faire évoluer l’écosystème des TIC avec l’introduction d’opérateurs alternatifs de télécommunications spécialisés dans la fourniture d’accès mobile aux services à valeur ajoutée à travers tous les réseaux mobiles et sur tous les canaux GSM : Voix, SMS, USSD.

C’est en fait le projet que je porte depuis que j’ai décidé de créer GTS-Infotel Cameroon en 2002 dont la vocation est de devenir un opérateur mobile virtuel SVA. A cet effet, il nous a fallu attendre plus de 15 ans pour obtenir du Régulateur une licence de services support de communications électroniques ainsi que des milliers de numéros longs SVA à préfixe 8 du plan national de numérotation, nous positionnant ainsi comme le premier opérateur alternatif de télécommunications mobiles.

Ceci a été le même cas au Nigeria où notre société-sœur GTS-Infotel Nigeria a également obtenu récemment une licence de services de numéros SVA  après 10 ans d’endurance. D’où le prix de pionnier de développement des services à valeur ajoutée au Nigeria qui m’a été personnellement attribué le 30 octobre 2015 par ATCON, l’Association des sociétés de télécommunications du Nigeria. Aussi, je tiens à remercier la Ministre des Postes et Télécommunications, Mme Minette Libom Li Likeng, qui m’a adressée une lettre de félicitation et d’encouragement en ses termes: « Je saisis cette occasion pour vous encourager à persévérer dans cette voie de l’excellence et à continuer de développer au Cameroun, le segment de marché des services à valeur ajoutée dont le potentiel reste important ».

Il convient de noter qu’au Nigeria, il existe déjà plusieurs centaines de sociétés locales détenues par des nationaux, exerçant les activités d’opérateurs alternatifs de télécommunications tels que : Accès Internet très haut débit 4G-LTE, Transmission de données par Fibre optique, Terminaison d’appels Voix & SMS, Numéros vert & alphanumériques. De plus dans le domaine des SVA, les opérateurs mobiles sont interdits d’établir des partenariats avec des fournisseurs SVA internationales n’ayant pas une structure locale. On peut aussi remarquer qu’il existe dans tous les pays d’Europe, des milliers d’opérateurs alternatifs de télécommunications exerçant dans un ou plusieurs sous-segments de l’industrie des TIC, notamment celui des numéros SVA longs et courts (numéro vert, banalisé, surtaxé).

En conséquence, il devient urgent que les opérateurs concessionnaires mettent en place une offre de services d’interconnexion multicanal (Voix, SMS, USSD) pour les opérateurs titulaires de licence, disposant des ressources en numérotation en vue du développement des Fournisseurs SVA déclarés ou non, et permettre à des milliers de fournisseurs de services Web/IT de devenir des fournisseurs de services TIC.

En conclusion, l’émergence de l’économie numérique repose sur la mise en place d’une infrastructure des services d’accès Mobile multicanal (via les numéros mobiles virtuels) associée aux infrastructures des services d’accès Internet (via les adresses IP),  afin de permettre le développement et la mise en ligne des centaines de milliers de plateformes d’application et de contenus locaux  à valeur ajoutée accessibles à l’ensemble des abonnés mobiles internet. C’est ainsi que l’on pourra bénéficier à court terme des dividendes de l’économie numérique en termes d’accélération de la croissance, de création d’emplois, et d’amélioration de la qualité de service et de l’expérience client.

Tribune libre publiée par Dr. Ing. Pierre-François KAMANOU, Directeur Général de GTS-Infotel Cameroon


A propos de l’auteur

Pierre-François KAMANOU est un franco-camerounais âgé de 56 ans. Il est titulaire d’une Maîtrise en Sciences Physiques obtenu à l’Université de Yaoundé, d’un diplôme d’Ingénieur SUPELEC Paris et d’un diplôme de Doctorat d’Ingénieur SUPTELECOM Paris.

Il débute sa carrière professionnelle en 1985 à Alcatel France comme Ingénieur d’études pendant 8 ans, où il participe notamment à l’élaboration des spécifications GSM.

En 1994, il rejoint TELEMATE Mobile Consultants, une filiale du groupe France Telecom, où il a en charge l’optimisation du réseau GSM Itinéris à Paris.

En 1995, il crée la filiale française du groupe anglais MSI  (fondé par le Dr. Mohamed Ibrahim), spécialisé dans la fourniture du logiciel PLANET de planification et optimisation des réseaux mobiles GSM en France et dans plusieurs pays en Afrique.

En 1997, il devient Directeur « Business Development » au sein du nouveau groupe MSI/Cellular Investments crée par le même Dr. Mohamed Ibrahim, maison-mère des filiales CELTEL en Afrique, devenue ZAIN puis AIRTEL. A ce titre, il est en charge de l’acquisition de licences d’Opérateur mobile dans les pays francophone : Cameroun, Sénégal, Tchad, Centrafrique, Congo, Togo, Côte d’Ivoire.

En 1999, il devient le premier Directeur Général de Telecel Gabon, le 3ème opérateur mobile GSM au Gabon.

En 2001, il crée le groupe Global Telecom Services Africa en France puis sa 1ère filiale GTS-Infotel au Cameroun en 2002, qui obtient la première licence de services de télécommunications à valeur ajoutée de type audiotex.

En 2004, en tant que Consultant, il occupe les fonctions de Directeur des opérations chez Alcatel au Nigeria, en charge du déploiement du réseau GSM/2,5G de l’Opérateur Globacom.

En 2005, il crée la 2ème filiale GTS-Infotel au Nigeria, et occupe jusqu’à ce jour les fonctions de Directeur Général, cumulativement à celles de GTS Africa et de GTS-Infotel Cameroon.

KAMANOU, en qualité d’Expert UIT, a réalisé de nombreuses missions d’études d’ingénierie radio dans plusieurs pays africains. En Octobre 2015, il reçoit le prix de Pionnier du développement des services de télécommunications à valeur ajoutée au Nigeria décerné par ATCON, l’Association des Sociétés de services de télécommunications du Nigeria.


Vous aussi, vous pouvez publier votre chronique ou une tribune libre relative au secteur des TIC et des Télécoms sur TIC Mag ! Envoyez simplement votre texte à [email protected] ou à [email protected]. Illustrez votre texte avec votre belle photo d’une bonne résolution (1000 pixels en largeur) que vous envoyez aux mêmes adresses.