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Mondia et Jumia lancent un nouveau service de jeu sur JumiaPay App en Afrique

[Digital Business Africa] – L’entreprise technologique Mondia, spécialisée dans la commercialisation et la distribution de contenu numérique et l’e-commerçant Jumia ont annoncé le lancement de Jumia Games, une catégorie de divertissement à prix compétitif sur l’application JumiaPay. Dans sa première phase, le portail de jeux entièrement personnalisé est disponible dans cinq pays africains, dont l’Égypte, le Nigeria, le Maroc, le Kenya et le Ghana, et il est prévu d’étendre le service aux clients de Jumia en Tunisie et en Côte d’Ivoire au cours des prochains mois.

Avec le lancement de cette nouvelle catégorie sur JumiaPay Apps, nous offrons à nos consommateurs une expérience de jeu et de divertissement numérique passionnante. Avec l’aide de notre partenaire, Mondia, les consommateurs peuvent profiter de services de divertissement grâce à notre JumiaPay Apps en plus d’autres services numériques et financiers“, explique Sami Louali, le vice-président directeur des services financiers du groupe Jumia. On apprend également des deux partenaires qu’avec le service par abonnement, les consommateurs de JumiaPay auront un accès complet à Jumia Games avec des milliers de jeux tels que CR7, Ben10, Tom and Jerry et les jeux de Cartoon Network.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Telecoming devient l’un des distributeurs officiels du contenu numérique du Paris Saint-Germain pour l’Afrique et la France

[Digital Business Africa] – Telecoming, opérateur spécialisé dans le développement de technologies de distribution et monétisation de services numériques a annoncé le 13 octobre 2020 s’être engagé pour devenir l’un des distributeurs du contenu numérique officiel du Paris Saint-Germain à travers les opérateurs mobiles. D’après un communiqué de presse de l’entreprise, le nouveau service offrira un contenu exclusif centré sur la vie du club, sur le terrain et dans les coulisses. En plus des actualités quotidiennes officielles du Paris Saint-Germain, les fans pourront profiter d’un service de vidéo avec notamment des entretiens avec les joueurs et le staff, des documentaires et d’autres contenus interactifs.

« En collaboration avec les clubs les plus iconiques d’Europe, nous voulons offrir une nouvelle expérience de football numérique en France. Nous sommes très heureux d’accompagner nos partenaires historiques, les opérateurs mobiles, dans ce nouveau défi. Nous souhaitons placer le football au centre de la nouvelle économie numérique… Les habitudes des supporters et des consommateurs ont changé dans leur manière d’apprécier les contenus sportifs. Nos innovations et services numériques garantissent aux supporters de vivre des expériences incomparables à travers leurs écrans », explique dans le communiqué Cyrille Thivat, le PDG de Telecoming.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Côte d’Ivoire : Le gouvernement sollicite Huawei pour l’accompagner dans le développement des TIC

[Digital Business Africa] – Alors que la tendance mondiale, notamment en Europe et aux Etats-Unis est le rejet du chinois Huawei, le groupe chinois a été sollicité par le gouvernement ivoirien dans l’accompagnement en vue du développement de son secteur des TIC. Dans ce sillage, le groupe et le gouvernement ont signé un avenant de protocole d’accord en vue du développement du secteur des TIC en Côte d’Ivoire.

Le document prévoit entre autres que Huawei devra ‘’assister’’ le gouvernement ivoirien dans le cadre du projet “Côte d’Ivoire numérique 2030“. Il s’agit notamment de la stratégie ivoirienne de développement de l’économie numérique. Dans le même sillage, Huawei devra assister le gouvernement ivoirien dans la mise en place d’une stratégie de développement du Broadband (large bande).

Ecrit par Jephté Tchemedie

Frédéric Debord : Nous allons appliquer la mesure “une fois que la BEAC aura confirmé la légalité de l’utilisation du crédit de communication comme moyen de paiement”

[Digital Business Africa] – Conformément à une décision conjointe MINFI-DGD/MINPOSTEL- IGT de septembre 2020, c’est à partir de ce 15 octobre 2020 qu’entre en application le nouveau mécanisme numérique de collecte des taxes douanières sur les téléphones portables et tablettes.

Les abonnés camerounais à la téléphonie mobile désirant utiliser un téléphone portable neuf et nouvellement acheté seront  appelés à payer une taxe douanière représentant 33,05% de la valeur du téléphone sorti de l’usine. Il est prévu que le paiement de cette taxe se fasse à partir du crédit de communication de l’abonné.  Deux possibilités de règlement de cette taxe sont proposées. L’abonné peut choisir de payer la taxe intégralement ou encore par tranche. Soit 0,5% ponctionné quotidiennement sur son crédit de communication jusqu’à l’épurement des 33, 05% de la valeur de votre téléphone.

Seulement, au jour dit, les opérateurs mobiles n’ont pas toujours activé l’interconnexion entre leur réseau et celui de la Plateforme développée par Arintech, mandataire désigné par l’Etat du Cameroun. Digital Business Africa a approché Frédéric Debord, DG d’Orange Cameroun, mais surtout président de l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun, pour comprendre les motivations des opérateurs mobiles. C’est à ce titre de président de cette association qu’il répond à nos questions.

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C’est aujourd’hui, 15 octobre 2020, que doit entrer en application le nouveau mécanisme de collecte des taxes douanières sur les téléphones portables au Cameroun. Les membres de l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun sont-ils prêts à implémenter cette mesure telle quelle se présente ?

Frédéric Debord : Les opérateurs de téléphonie mobile se doivent de donner suite aux sollicitations des pouvoirs publics  dans les limites de leurs possibilités et des termes de leur convention de concession.

S’agissant de l’implémentation de la collecte des droits et taxes de douane prévue par l’article 7 de la Loi des Finances 2019, sa mise en œuvre opérationnelle ne pourra être effective qu’une fois les obstacles juridiques, techniques et opérationnels levés.

Digital Business Africa : Le règlement CEMAC N° 01/11/CEMAC/UMAC/CM du 18 septembre 2011 relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) suit à la lettre définit la monnaie électronique dans la CEMAC comme « une valeur monétaire incorporée sous forme électronique contre remise de fonds de valeur égale qui peut être utilisée pour effectuer des paiements à des personnes autres que l’émetteur, sans faire intervenir des comptes bancaires dans la transaction ». Et c’est ce que veut faire le gouvernement et son mandataire, c’est-à-dire incorporer sous forme électronique une valeur monétaire dans le crédit téléphonie contre remise de fonds de valeur égale qui sera ensuite utilisée pour effectuer le paiement des taxes au Trésor.  La collecte de ces taxes via le crédit de communication est-elle légale ?

Frédéric Debord : Selon la compréhension par l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun des dispositions de l’article 12 du Règlement n°02/03/CEMAC/UMAC/CM du 04 avril 2003  relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement, le crédit de communication n’est pas considéré comme un moyen de paiement et ne peut pas par conséquent être utilisé pour s’acquitter du paiement des droits de douanes.

Pour éclaircir ce point de droit important, l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun a  sollicité l’avis de la BEAC afin qu’elle se prononce sur ce sujet. Sa réponse reste  attendue

Quelles sont, d’après l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun, les conditions pour l’application de cette loi de 2019 sur la collecte des taxes douanières sur les téléphones portables?

Frédéric Debord : L’application de cette disposition de la loi des finances pourra se faire une fois que la BEAC aura confirmé la légalité de l’utilisation du crédit de communication comme moyen de paiement, et dès que les parties prenantes auront convenu des différents modes opératoires et de leur faisabilité technique.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

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Africa Top STRATEGIES : Du cuivre, mais aussi de l’argent à extraire des déchets électroniques [Vidéo]

[Digital Business Africa] – A l’initiative du WEEE Forum, la 3e journée internationale des déchets électroniques se tient demain, 14 octobre 2020. Les organisateurs, l’UIT compris, ont choisi d’insister sur la sensibilisation sur les dangers, mais également sur la nécessitéer de recycler ces déchets selon les règles de l’art.

Dans sa deuxième chronique Africa Top STRATEGIES, Beaugas Orain DJOYUM, DG du cabinet de veille stratégique et d’e-Réputation ICT Media STRATEGIES et DP de Digital Business Africa, s’intéresse au potentiel que représentent les déchets électroniques. Notamment les ressources issues de ces déchets et leur traitement. Et comment les pays Africains peuvent tirer profit de cette cette situation pour instaurer un mécanisme professionnel de gestion de ces déchets électroniques, mais aussi générer de nouvelles sources de revenus pour les Etats africains. C’est le programme SGS Renovo.

Voir la chronique…

Africa Top STRATEGIES est la chronique de Beaugas Orain DJOYUM, DG du cabinet de veille stratégique et d’e-Réputation ICT Media STRATEGIES et DP de Digital Business Africa, la plateforme web francophone de référence sur l’actualité des TIC, des Télécoms et du Numérique en Afrique.

Africa Top STRATEGIES analyse et décrypte régulièrement les stratégies des principaux acteurs du numérique, de l’économie, parfois de la politique. La chronique propose également aux décideurs des clés pour tirer bénéfice ou ressortir la valeur des infos stratégiques qui circulent au sein des administrations, des organisations, des entreprises du monde et principalement de celles de notre continent.

Par Digital Business Africa

Taxes douanières sur les téléphones portables au Cameroun : les questions-réponses de la DGD pour mieux comprendre

[Digital Business Africa] – La direction générale des douanes a rendu public ce 12 octobre 2020 un document précisant les raisons et contours de la réforme annoncée sur le paiement de la taxe douanière sur les terminaux mobiles.Dès le 15 octobre 2020, les abonnés camerounais désirant utiliser un téléphone portable neuf et nouvellement acheté seront  appelés à payer une taxe douanière représentant 33,05% de la valeur du téléphone sorti de l’usine. Le paiement de cette taxe sera fait à partir du crédit de communication de l’abonné.  Il est prévu deux possibilités de règlement de cette taxe. L’abonné peut choisir de payer la taxe intégralement ou encore par tranche. Soit 0,5% ponctionné quotidiennement sur votre crédit de communication jusqu’à l’épurement des 33% de la valeur de votre téléphone. La FAQ de la DGD.

Pourquoi cette réforme a-t-elle été entreprise ?

Malgré le renforcement de la surveillance des frontières notamment par l’Opération Halte au Commerce Illicite « HALCOMI », l’Administration des Douanes a enregistré une baisse drastique des recettes à l’importation des téléphones. Aujourd’hui, moins de 100 millions de F CFA sont collectés par mois sur les 2 milliards environ encaissés dans les années 2000. Cette baisse contraste avec l’augmentation du nombre et de la qualité des téléphones importés dans un contexte sécuritaire délicat. Selon les estimations, près de 4 millions de téléphones sont importés au Cameroun par an, soit un potentiel de 13 milliards de F CFA de recettes par an si l’on chaque téléphone a une moyenne minimale de 10 000 F CFA. Cela représente un manque-à-gagner de près de 12 milliards par an.

Pendant ce temps, les objectifs de recettes assignés à l’Administration des Douanes ont plus que doublé en 15 ans, passant de 347 milliards en 2005 à 841,5 milliards en 2019. Dans ce contexte où le Gouvernement œuvre lui-même pour le maintien de la pause fiscale, il a fallu élargir l’assiette fiscale, explorer les niches qui échappaient encore à l’imposition, rechercher les meilleurs mécanismes de recouvrement et de sécurisation de recettes. La mise sur pied d’un dispositif de collecte par voie numérique des droits et taxes de douane sur les téléphones et terminaux importés s’inscrit en droite ligne de cette réflexion. Cette solution innovante et révolutionnaire a été présentée par le Gouvernement au Parlement qui l’a approuvée et consacrée à l’article septième de la loi de finances pour l’exercice 2019.

2 – Quels sont les objectifs de cette réforme ?

La réforme vise l’optimisation des recettes collectées sur les téléphones et terminaux (tablettes et modems) importés au Cameroun, qu’ils aient acquittés spontanément les droits et taxes lors du passage de la frontière, ou qu’ils aient été introduits frauduleusement ou en suspension desdits droits. A court terme, la Douane envisage à travers cette réforme de multiplier ses recettes de 2500 % dès la première année de mise en œuvre.
D’autre part, cette réforme vise à doter l’Administration des Douanes des outils modernes de captation de l’impôt où qu’il se trouve notamment à travers notamment les NTIC. De même, l’automatisation de la collecte réduit les contacts humains qui sont parfois à la base de mauvaises pratiques.
Enfin, cette numérisation de la collecte des droits et taxes de douane annihile tout effet de la contrebande sur les téléphones dans la mesure où quel que soit le mode d’entrée, ils seront taxés dès la connexion à un réseau de téléphonie.

3- Existe-t-il encore la possibilité de dédouanement des téléphones lors du passage aux frontières ?

Le droit de payer les droits et taxes de douane dus à l’importation demeure une option légale prévue par l’article septième de la loi de finances pour l’exercice 2019. Dans ce cas, l’importateur lève une déclaration en douane lors du franchissement de la frontière et procède immédiatement au paiement des droits et taxes de douane dus. Une fois le paiement réalisé, la Plateforme est renseignée par l’Administration des Douanes afin d’éviter une double imposition ultérieure des téléphones et terminaux concernés. Force est de relever que dans le cas de dédouanement aux frontières, les téléphones qui ont acquittés les droits et taxes de douane ne recevront plus de message invitant à un quelconque paiement lors de la première connexion.

Force est de relever que dans le cas de dédouanement aux frontières, les téléphones qui ont acquittés les droits et taxes de douane ne recevront plus de message invitant à un quelconque paiement lors de la première connexion.


4- Quels sont les appareils concernés par la mesure de prélèvement à travers la Plateforme ?

Sont concernés les téléphones (fixes et portables) ainsi que les terminaux numériques assimilés (tablettes, modems) importés au Cameroun après la date de lancement de la « Plateforme gouvernementale numérique de collecte des droits et taxes de douane », qui n’ont pas été spontanément dédouanés lors du point d’entrée sur le territoire.

Quoiqu’il en soit, tous les téléphones et terminaux qui se sont connectés au moins une fois sur un réseau d’un opérateur de téléphonie au Cameroun sont considérés comme « dédouanés » et ne feront pas l’objet d’un quelconque prélèvement.


5- Quels sont les droits et taxes à prélever ?

Il convient de préciser d’entrée de jeu que cette réforme n’a pas entrainé des droits et taxes de douane nouveaux. Elle opère simplement un basculement de la « frontière physique » aux points d’entrée que sont les aéroports, les Ports et autres vers la « frontière numérique » qui est la frontière numérique qui est la puce insérée dans le téléphone. S’agissant spécifiquement du détail, les téléphones acquittent d’ordinaire 33,05 % de leur valeur imposable au titre des droits et taxes de douane (tarif extérieur commun, taxe sur la valeur ajoutée, centimes additionnels, taxe communautaire d’intégration, contribution communautaire d’intégration, Contribution d’intégration africaine, redevance informatique, etc.).


6- Quel est le mode opératoire de le « Plateforme de collecte » ?

Placée sous l’autorité du Ministère des Postes et Télécommunications qui en assure la
maintenance directement ou par l’intermédiaire d’un mandataire, la « Plateforme » est un dispositif institutionnel numérique interconnecté avec les serveurs et les systèmes de réseaux des opérateurs de téléphonie opérant légalement au Cameroun. Ainsi, dès qu’un téléphone se connecte à l’un des réseaux de ces opérateurs, la Plateforme le détecte et l’identifie à travers son « numéro IMEI » qui est en principe unique au monde. Si elle s’aperçoit qu’il s’agit d’une première connexion, le propriétaire du téléphone recevra un message qui lui indiquera le montant des droits et taxes de douane à payer, avant de lui proposer deux options de paiement : en une traite (one-off) ou de façon échelonnée (paiement graduel).

Le propriétaire qui dispose de suffisamment de crédit et qui paye ses droits et taxes en une traite reçoit aussitôt un message qui lui indique que son téléphone est désormais dédouané. A contrario, celui qui ne dispose pas de suffisamment et qui choisit l’option « paiement échelonné » se verra prélevé graduellement et à fréquence quotidienne s’il a du crédit, jusqu’à la totalité des droits et taxes dus. Dès la fin du prélèvement, il recevra à son tour un message lui indiquant que son téléphone est désormais « dédouané ».

Force est de relever que la « Plateforme » est renseignée automatiquement lorsqu’un
opérateur a fait le choix de dédouaner son ou ses téléphone (s) à la frontière et a acquitté les droits et taxes dus. Dans ce cas, le ou les téléphone(s) dédouané(s) qui se connecte(nt) ne reçoivent plus le message de prime connexion.

7- Quel est le sort des téléphones qui disposeraient du même numéro IMEI (International Mobile Equipment Identity) ?

La Plateforme a prévu un système de triangulation qui permettra, dans les cas où un ou plusieurs téléphones ont un même numéro IMEI (phénomène anormal), d’associer d’autres types d’informations telles que le numéro SIM utilisé ou le nom de son propriétaire, l’adresse IP pour les terminaux, etc. En tout état de cause, des mesures ont été prises pour pouvoir affecter un compte spécifique à chaque téléphone même en cas de dédoublement d’un compte IMEI.

8- Les téléphones des étrangers séjournant au Cameroun sont-ils concernés par cette mesure ?

Tout dépend de l’usage du téléphone. Si l’étranger fait des émissions (appels, internet) avec son téléphone sur la base de la puce de son pays d’origine selon le système « roaming », aucun message ne lui sera adressé. Il ne paiera conséquemment pas de droits et taxes.

A contrario, s’il substitue sa puce étrangère à une puce d’un opérateur de téléphonie local, il recevra alors le même message que les habitants du Cameroun avec le droit d’option de la fréquence de paiement. Dans ce cas, il n’acquittera que la fraction des droits et taxes prélevés lors de son séjour au Cameroun.

En tout état de cause, un point sera aménagé aux postes des douanes des aéroports
internationaux pour permettre l’identification et l’enregistrement sur la Plateforme des téléphones des personnes séjournant temporairement au Cameroun. Ainsi, ils pourront être dispensés du paiement des droits et taxes lors de la période prévue pour leur séjour régulier.


9- Quel est le sort des téléphones dédouanés avant le 1er octobre qui n’ont cependant pas encore été connectés au moins une fois au réseau d’un opérateur camerounais ?

Les personnes qui disposent des stocks de téléphones déjà dédouanés doivent simplement se rapprocher de l’Administration des Douanes (Division de la Législation et du Contentieux), munies des documents justificatifs de paiement des droits et taxes, afin que la Plateforme soit renseignée. Cette démarche doit être faite avant le 15 novembre 2020, sous peine de forclusion.


10- Par quel procédé le consommateur connaitra-t-il le statut douanier du téléphone qu’il achète ?

L’article 6 de la Décision Conjointe N°247/MINFI-DGD/MINPOSTEL-IGT du 13 mars 2020 fixant les modalités de collecte numérique des droits et taxes de douane sur les téléphones et les terminaux numériques dispose que : « tout vendeur de téléphones et /ou de tablettes est, sous peine d’engager sa propre responsabilité, tenu d’informer l’acquéreur sur le statut « dédouané » ou « non dédouané » de ces appareils. La fourniture des informations fausses est punie par une amende égale à 50 %du montant de la transaction ».


11- Par quel moyen le consommateur qui souhaite faire une réclamation pourra-t-il joindre l’Administration des Douanes ?

Un numéro vert gratuit est ouvert pour permettre aux consommateurs d’adresser les requêtes et doléances éventuelles. Il sera communiqué sans délai.

12- Comment l’Administration des Douanes rentrera-t-elle en possession des droits et taxes prélevés par les opérateurs ?

Les droits et taxes de douane collectés chaque mois doivent être reversés au Trésor public par les opérateurs de téléphonie qui ont procédé au prélèvement au plus tard le 15 du mois suivant. Ce reversement se fait contre délivrance d’une quittance sur la base d’une déclaration douanière modèle DR4 (reversement des droits et taxes de douane collectés à l’importation). Cette déclaration doit être déposée au Bureau des Douanes de domiciliation affectée par le Système d’Informations douanier, assortie d’un listing électronique récapitulatif des prélèvements effectués par téléphone. Une copie électronique de ce listing doit être adressée au Directeur Général des Douanes.
Le Service procède à une confrontation entre les données produites par la Plateforme
gouvernementale et les déclarations faites par l’opérateur de téléphonie concerné en vue d’apprécier leur exhaustivité et leur sincérité.

Source: DGD, site web: www.douanes.cm / E-mail: [email protected]

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Taxes douanières sur les téléphones portables : la stratégie du Cameroun et ce à quoi doivent s’attendre les abonnés

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Taxes douanières sur les téléphones portables : la stratégie du Cameroun et ce à quoi doivent s’attendre les abonnés

[Digital Business Africa] – Dès le 15 octobre 2020, les abonnés camerounais désirant utiliser un téléphone portable neuf et nouvellement acheté seront  appelés à payer une taxe douanière représentant 33,05% de la valeur du téléphone sorti de l’usine. Le paiement de cette taxe sera fait à partir du crédit de communication de l’abonné.  Il est prévu deux possibilités de règlement de cette taxe. L’abonné peut choisir de payer la taxe intégralement ou encore par tranche. Soit 0,5% ponctionné quotidiennement sur votre crédit de communication jusqu’à l’épurement des 33% de la valeur de votre téléphone.

Les téléphones portables en mode roaming utilisés par les étrangers ou touristes, n’utilisant pas de carte SIM d’un opérateur télécoms camerounais, sont exemptés du paiement de cette taxe.

Cas pratique. Si vous achetez un téléphone Samsung non dédouané et que son prix de sorti usine est de 100 000 francs CFA, il vous faudra payer environ 33 000 francs CFA de taxe douanière à travers votre crédit de communication. En une tranche ou en plusieurs.

Les commerçants qui disposent des stocks de téléphones déjà dédouanés doivent se rapprocher de la Direction générale des douanes (Division de la Législation et du Contentieux), munies des documents justificatifs de paiement des droits et taxes, afin que leurs terminaux soient enregistrés et déclarés comme dédouanés. Cette démarche doit être faite avant le 15 novembre 2020, sous peine de forclusion.

Voilà le nouveau mécanisme de collecte de taxe douanière sur les téléphones portables qui entrera en vigueur dans deux jours et qui fait jaser de nombreux Camerounais, qui, pour la plupart et notamment sur la toile, désapprouvent cette méthode de collecte.

Les raisons du changement du mécanisme

D’après les explications de la douane camerounaise, entre 2001 et 2005, les recettes douanières sur les téléphones portables contribuaient à hauteur de 25 milliards de Francs Cfa environ par an. En 2017, après une évaluation du montant de ces mêmes recettes, l’Etat s’est rendu compte  qu’il avait collecté seulement 500 millions de taxes douanières des téléphones portables. D’où l’option choisie de mettre en place un dispositif de collecte numérique des droits et taxes. Avec ce nouveau mécanisme, la DGD s’attend à de recettes annuelles sur les téléphones portables allant de 45 à 50 milliards de Francs Cfa.

Pour Louis Paul Motaze et Minette Libom Li Likeng, ce dispositif innovant de collecte d’impôts est un donc un « vecteur de sécurisation des recettes douanières, de civisme fiscal et de conformité volontaire des importateurs et des consommateurs ».

Ce que dit la loi des Finances 2019

Tout commence avec la loi des finances de 2019. Dans son article septième, il est précisé que « les téléphones portables ainsi que les tablettes électroniques ou numériques peuvent être importés en suspension des droits et taxes de douane, à charge pour leurs acquéreurs de procéder au paiement desdits droits via un prélèvement effectué notamment lors des émissions téléphoniques. Ces droits et taxes sont prélevés et reversés au plus tard le 15 de chaque mois au service des douanes compétent par toutes les sociétés de téléphonie. Ces sociétés sont tenues, en collaboration avec les services de I’Etat compétents ou leurs mandataires, de configurer leurs systèmes de manière à éviter toute connexion à leurs réseaux respectifs par les téléphones et tablettes non dédouanés ».

En 2019, la mesure ne sera pas appliquée. C’est le 13 mars 2020 que la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, et le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, signent une décision conjointe (N°000247/MINFI-DGD/MINPOSTEL- IGT) fixant les modalités de collecte numérique des droits et taxes de douane sur les téléphones, les tablettes, les terminaux numériques et les logiciels y afférents.

Cette décision conjointe apporte des précisions majeures.

Les droits et taxes ainsi suspendus à l’importation sont ultérieurement collectés par tous les opérateurs de téléphonie opérant légalement au Cameroun à travers « une plateforme sécurisée ».

L’article 7 de cette décision conjointe renseigne que « la Plateforme » est un dispositif institutionnel numérique interconnecté avec les serveurs et les systèmes de réseaux des opérateurs de téléphonie opérant légalement au Cameroun. Cette plateforme placée sous l’autorité du Ministère des Postes et Télécommunications qui en assure la maintenance directement ou par l’intermédiaire de son mandataire désigné, a plusieurs objectifs.

Elle permet l’identification numérique de tous les téléphones et tablettes se connectant sur un réseau de téléphonie local sur la base des références spécifiques à chaque appareil (marque, modèle, gamme, etc.) ; la détermination automatique du statut douanier des téléphones et des tablettes qui se connectent sur un réseau de téléphonie local ; le paramétrage des valeurs minimales fixées par l’administration des douanes en fonction de leurs marques et gammes ; la simulation des droits et taxes de douane attendus mensuellement en fonction des émissions téléphoniques faites à partir des téléphones et tablettes ayant fait l’objet de suspension des droits et taxes lors du franchissement du cordon douanier.

Les obligations des opérateurs mobiles

Cette décision conjointe MINFI-MINPOSTEL obligent les opérateurs de téléphonie opérant au Cameroun de configurer leurs systèmes d’information de manière à permettre une interconnexion et une synchronisation permanente avec « la Plateforme ». Mais surtout, et c’est mentionné en son article 14, ces opérateurs de téléphonie mobile « procèdent à la collecte des droits et taxes de douane suspendus lors du franchissement de la frontière à travers un prélèvement des montants dus sur le crédit de télécommunication du téléphone non dédouané dès sa connexion à leur réseau. A ce titre, ils sont tenus de configurer leur réseau de façon à offrir un droit d’option de paiement de l’intégralité des droits et taxes dus en une seule traite ou en plusieurs échéanciers. Dans ce dernier cas, le prélèvement se fait quotidiennement à hauteur de 0,5 % de la valeur imposable du téléphone concerné ou suivant les paliers de retenue fixés par des textes particuliers, jusqu’à épuisement du montant total des droits et taxes dus ». Ce prélèvement cesse automatiquement dès que la totalité des droits et taxes de douane dus est collectée.

Les droits et taxes de douane collectés chaque mois par les opérateurs mobiles doivent être reversés au Trésor public au plus tard le 15 du mois suivant, sous peine de paiement des intérêts de retard.  En plus des intérêts de retard et les sanctions pénales applicables aux cas spécifiques de détournement, l’opérateur de téléphonie qui ne reverse pas les contributions, droits et taxes de douane collectés dans les délais encourt les sanctions de toutes natures prévues par la réglementation en vigueur, sans préjudice de la mise en œuvre des moyens de recouvrement forcé.

Ce reversement se fait contre délivrance d’une quittance sur la base d’une déclaration douanière modèle DR4 (reversement des droits et taxes de douane collectés à l’importation). Cette déclaration doit être déposée au Bureau des Douanes de domiciliation affectée par le Système d’Informations douanier, assortie d’un listing électronique récapitulatif des prélèvements effectués par téléphone. Une copie électronique de ce listing est adressée au Directeur Général des Douanes.

Téléphone déclaré dédouané

Les deux ministres relèvent qu’en plus de ce système spécial de taxation, la procédure habituelle de dédouanement des téléphones et tablettes importés pour la mise à la consommation directe assortie du paiement spontané des droits et taxes de douane demeure en vigueur. Dans ce cas, une attestation de dédouanement reprenant les identifiants IMEI des téléphones dédouanés est établie par le Bureau d’entrée desdits téléphones  et « la Plateforme » est renseignée par l’administration ou son mandataire, le cas échéant, pour éviter une double imposition.

La décision précise que tout vendeur de téléphones et /ou de tablettes est, sous peine d’engager sa propre responsabilité, tenu d’informer l’acquéreur sur le statut « dédouané » ou « non dédouané » de ses appareils. La fourniture des informations fausses est punie par une amende égale à 50 % du montant de la transaction.

La plateforme et ARINTECH, le mandataire de l’ETAT

De gré à gré, le gouvernement a donc choisi de confier la réalisation de cette plateforme à la société Artificial Intelligent Technology Cameroon, en abrégé ARINTECH, dont le PDG est le Camerounais Paul Zambo. Celui-ci, au cours de l’émission Scènes de presse à la CRTV Télé ce 11 octobre 2020, raconte les circonstances qui ont conduit à son choix. Il explique donc qu’il y a quelques années, lors du lancement d’un programme d’encadrement des jeunes start-up du Cameroun par le ministère des Postes et Télécommunications dans le cadre du programme « Cameroun numérique 2020 », ils ont présenté leurs capacités et leurs projets, dont celui sur la collecte des taxes. « Et nous avons été retenus pour continuer à développer ce projet avec l’Etat », précise-t-il en indiquant qu’il n’y a pas eu un appel d’offres.

« C’est une innovation camerounaise, bien qu’ailleurs il y a la même sorte de collecte qui se passe. Par exemple au Liban et dans d’autres pays. Mais, nous avons créé ces logiciels avec les spécificités de chez nous. Nous les avons présentés à l’Etat et l’Etat a accepté que nous puissions continuer le projet. Nous avons été encadrés pendant pratiquement trois ans pour arriver au résultat que nous avons aujourd’hui », raconte-t-il.

C’est donc ARINTECH, mandataire de l’Etat qui gère la plateforme. La société d’après son promoteur a d’autres compétences, mais ne dispose pas encore de site web où l’on peut voir et apprendre davantage sur ses services.

Que gagnera ARINTECH dans ce deal ?

La décision conjointe N°000247/MINFI-DGD/MINPOSTEL- IGT du 13 mars 2020  fixant les modalités de collecte numérique des droits et taxes de douane sur les téléphones, les tablettes, les terminaux numériques et les logiciels y afférents précise que la collecte des droits et taxes de douane sur les téléphones portables se fait moyennant le paiement d’une contribution correspondant à 1,65 % de la valeur imposable du téléphone concerné. « Cette contribution destinée notamment à la rémunération des services d’accès, d’exploitation et de maintenance de la « Plateforme », est répartie aux parties prenantes de « la Plateforme » suivant une grille fixée par les textes particuliers », indique les deux ministres.

L’article 18 de cette décision stipule que la liquidation de la contribution du mandataire gérant la plateforme se fait à travers la déclaration en détail validée par les opérateurs de téléphonie. La quote-part de cette contribution revenant aux intervenants de la « Plateforme » est directement reversée dans leurs comptes bancaires respectifs à travers le mécanisme prévu à l’article deuxième alinéa 22 de la loi de finances pour l’exercice 2018.

Concrètement, combien lui sera reversée annuellement ? Digital Business Africa sollicite en vain depuis quelques jours des précisions de la part du PDG Paul Zambo au sujet de cette nouvelle disposition. Un protocole d’interview lui a été envoyé et reste encore sans réponses.  

Toutefois, si l’on se fie à l’estimation qu’il a lui-même faite à la CRTV, le Cameroun pourrait gagner jusqu’à 45 milliards de francs CFA annuellement via ce mécanisme de collecte de taxes douanières sur les téléphones. La décision conjointe MINFI-MINPOSTEL fixant à 1,65 % de la valeur imposable du téléphone la rémunération des parties prenantes de « la Plateforme » pour les services d’accès, d’exploitation et de maintenance de cette « Plateforme », l’on peut estimer que ces parties prenantes pourraient s’en tirer annuellement avec 720 millions de francs Cfa si tous les importateurs décident de laisser exclusivement aux abonnés le soins de payer les taxes douanières.

Qui est Paul Zambo ?

S’il n’a pas répondu aux questions de Digital Business Africa sur son parcours professionnel, un tour sur sa page LinkedIn permet d’avoir une idée de celui qui aura accès à des millions de données personnelles des Camerounais. L’on apprend ainsi qu’il est depuis janvier 2014 CEO chez Fly Global UK Limited en Grande Bretagne. Mais aussi et surtout qu’il est par ailleurs, depuis juin 2006, le président du Mouvement pour le développement intégral de la république (Mdir), un parti politique camerounais.

Paul Zambo

Sur le blog de son parti politique, l’on peut encore lire son message du 29 novembre 2010 en ces termes : « Le peuple camerounais a besoin aujourd’hui, des hommes nouveaux et des moyens modernes pour prétendre à un avenir meilleur. Et ces hommes nouveaux c’est vous et moi qui, plus que jamais, avons la responsabilité historique de changer les choses. Ne dit-on pas que le pouvoir ne se donne pas il s’arrache ? Alors que faisons-nous pour l’arracher des mains de ceux qui pensent qu’ils sont nés pour le pouvoir et que le pouvoir c’est eux ? »

Invité à se présenter à la CRTV, il dira qu’il est un inventeur, ayant obtenu son premier brevet d’invention à l’âge de 21 ans. « J’ai été président de l’association nationale des inventeurs du Cameroun pendant 10 ans. J’ai été pêché au Cameroun par la BBC pour aller continuer mes inventions en Grande Bretagne. Donc, j’ai travaillé toute ma vie dans l’innovation technologique et technique », a-t-il indiqué.

Malgré ce dispositif réglementaire, de nombreuses questions sur son implémentation adéquate restent en suspens.

Par Beaugas Orain DJOYUM

Huit indicateurs qui montrent que le Cameroun n’est pas prêt à digitaliser la collecte de la taxe douanière sur les téléphones mobiles

[Digital Business Africa] – Comme récemment indiqué, dès le 15 octobre 2020, les abonnés camerounais désirant utiliser un téléphone portable neuf et nouvellement acheté seront  appelés à payer une taxe douanière représentant 33,05% de la valeur du téléphone sorti de l’usine. Le paiement de cette taxe sera fait à partir du crédit de communication de l’abonné.  Il est prévu deux possibilités de règlement de cette taxe. L’abonné peut choisir de payer la taxe intégralement ou encore par tranche. Soit 0,5% ponctionné quotidiennement sur votre crédit de communication jusqu’à l’épurement des 33% de la valeur de votre téléphone. Mais de nombreux signes et indicateurs montrent que le pays n’est pas prêt implémenter convenablement cette nouvelle réforme. Digital Business Africa en présente huit.

1 – Le mécanisme de collecte non approprié de la taxe : le crédit de communication

Le paiement des taxes douanières se fera par débit du crédit de communication de l’abonné. C’est dire que l’abonné qui achète un service A avec son argent se retrouvera en train d’acheter un autre service B via son crédit téléphonique. Par ricochet, le crédit téléphonique est transformé en monnaie électronique, qui par la suite est transformé en monnaie fiduciaire et reversée dans les caisses de l’Etat par les opérateurs de téléphonie mobile. Or, l’émission de la monnaie électronique est bien encadrée par les règles communautaires et contrôlée par la Béac et la Cobac qui en assurent la régulation.

En effet, le règlement CEMAC N° 01/11/CEMAC/UMAC/CM du 18 septembre 2011 relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) suit à la lettre définit la monnaie électronique dans la CEMAC comme « une valeur monétaire incorporée sous forme électronique contre remise de fonds de valeur égale qui peut être utilisée pour effectuer des paiements à des personnes autres que l’émetteur, sans faire intervenir des comptes bancaires dans la transaction ». Et c’est exactement ce que veut faire le gouvernement et son mandataire, incorporer sous forme électronique une valeur monétaire dans le crédit téléphonie contre remise de fonds de valeur égale qui sera ensuite utilisée pour effectuer le paiement des taxes au Trésor.  

Ce règlement signée par Gilbert Ondongo, alors président du comité interministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), précise en son article 4 que  l’exercice de l’activité de l’émission de la monnaie électronique est soumis à l’autorisation de la Béac. Camtel n’est par exemple pas partenaire technique d’une banque émettrice de monnaie électronique. Et ne peut donc pas émettre de la monnaie électronique, ni transformer le crédit de communication en monnaie électronique qui sera reversé au Trésor public camerounais. Les autres opérateurs de téléphonie mobile ne peuvent également transformer le crédit de communication en monnaie électronique. Par contre, certains ont la possibilité d’accepter le paiement de ces taxes douanières via le paiement mobile (Orange Money, MTN Mobile Money et Possa), mais cette option de paiement via mobile money n’est malheureusement pas à l’ordre du jour.

Arintech pour sa part n’est pas encore connue par la Béac. L’entreprise dit détenir une licence de première catégorie. Probablement délivrée par le ministère des Postes et Télécommunications. « Nous travaillons sous la supervision de l’ART, de l’ANTIC, et nous avons une licence de première catégorie avec un cahier de charges. Dans le cahier de charge, il y a ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire », clamait Paul Zambo sur la CRTV.

L’interdiction de la Béac

L’article 10 nouveau de la loi n° 2015/006 du 20 avril 2015 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun dispose que la licence est délivrée à toute personne physique ou morale qui peut, entre autres activités, « établir et exploiter notamment  les réseaux de collecte et/ou de distribution, en vue de la fourniture au public de services de communications électroniques ».

Le règlement CEMAC N° 01/11/CEMAC/UMAC/CM du 18 septembre 2011 relatif à l’exercice de l’activité d’émission de monnaie électronique en son article 10 pour sa part martèle qu’ « il est interdit à toute personne autre qu’un établissement assujetti d’utiliser une dénomination, une raison sociale, une publicité ou d’une façon générale des expressions susceptibles de faire croire qu’elle est   techniques des établissements assujettis, liées à l’émission de la monnaie électronique sous la réserve que l’assujetti y soit clairement mentionné comme émetteur ».

De ce qui précède, il sera sans doute difficile que la Béac valide ou tolère que des institutions ou entreprises créent la « confusion à ce sujet » autour de la collecte des taxes via monnaie électronique sans avoir les autorisations nécessaires.

Conclusion, la loi des finances 2019 du Cameroun qui indique que les acquéreurs de téléphone peuvent procéder au paiement taxes douanières « via un prélèvement effectué notamment lors des émissions téléphoniques » est problématique. Car, elle transforme de ce fait les opérateurs de téléphonie mobile en émetteur de monnaie électronique. Camtel par exemple qui est opérateur de téléphonie mobile ne peut émettre de la monnaie électronique. Car, il faut des autorisations de la Béac et notamment l’exigence d’être partenaire technique d’un établissement bancaire, émetteur de cette monnaie électronique.

Au Cameroun, au 31 janvier 2019, sept banques avaient l’autorisation d’émettre la monnaie électronique. Ces banques avaient en retour dix partenaires techniques dont trois opérateurs de téléphonie mobiles MTN (Momo), Orange (Orange Money) et Nexttel (Possa). Et jusqu’ici Arintech n’est pas encore considéré comme partenaire technique d’une banque émettant cette monnaie électronique.

Liste établissements autorisés monnaie électronique BEAC
Source : Béac

2 – De la légalité d’ARINTECH

Comme indiqué plus haut, Paul Zambo, le PDG d’Arintech, indique qu’il dispose d’une licence de première catégorie avec un cahier de charges précis. La loi camerounaise du 20 avril 2015 en la matière précise que la délivrance et le renouvellement d’une convention de concession ou d’une licence est soumise au paiement d’une contrepartie financière appelée respectivement « droit d’entrée» et «droit de renouvellement». Ces droits d’entrée et de renouvellement sont recouvrés par l’Agence de Régulation des Télécommunications. Ces droits d’entrée ont-ils été reversés ? Aucune trace n’apparait.

Aussi, il est prévu qu’une prime de rendement soit prélevée sur le droit d’entrée ou de renouvellement et servie au personnel en charge de la réglementation et de la régulation du secteur des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication. Difficile de dire avec précision si Arintech a respecté ces dispositions de la loi, car celui-ci n’a pas répondu à nos questions.

3 – L’interconnexion avec les opérateurs

La plateforme électronique d’Arintech nécessitant une interconnexion avec les données des opérateurs de téléphonie mobile, il est difficile de dire qu’Arintech a signé une convention d’interconnexion avec l’ensemble des opérateurs télécoms comme le prévoit la réglementation, car certains opérateurs contactés par Digital Business Africa indiquent qu’ils n’ont pas de convention d’interconnexion, mais juste la demande conjointe des ministres des Finances et des Postes et télécoms les invitant à rendre opérationnel ce mécanisme de collecte : « … les opérateurs de téléphonie, les organismes institutionnels et toutes les autres parties prenantes à ce processus sont invités à prendre, chacun en ce qui le concerne, les dispositions pour la mise en œuvre efficiente de ce dispositif dès le 1er octobre 2020 », indique le communiqué conjoint de Louis Paul Motaze et de Minette Libom Li Likeng du 29 septembre 2020.

Au vu des expériences antérieures, l’interco avec les opérateurs concessionnaires n’est pas une affaire qui se gère en deux semaines. Les opérateurs Kakotel Cameroon SA ou encore GTS Infotel Cameroon SA en savent quelque chose.

4 – L’inexistence d’un moyen numérique de vérification du dédouanement d’un téléphone

Le nouveau dispositif camerounais ne montre pas aux abonnés comment vérifier au moment de l’achat que le téléphone a bel et bien été dédouané. Avec ce nouveau dispositif, les téléphones non dédouanés devraient coûter 33% moins chers. Mais, les abonnés n’ont aucun moyen pour vérifier de manière numérique que le téléphone est dédouané. Ils reçoivent plus tard un message leur indiquant le montant de la valeur de la taxe douanière de leur téléphone et les deux options de paiement.

Ce qui laisse le choix aux vendeurs véreux de commercialiser leurs terminaux non dédouanés plus chers indiquant à l’acheteur que c’est dédouané. Pour Paul Zambo, c’est l’acheteur floué qui aura la responsabilité de se plaindre aux services compétents de ce que le vendeur lui a vendu un téléphone plus cher. Car dit-il, les autres services de l’Etat seront prompts à rétablir l’acheteur dans ses droits. Mais quid de ceux qui achètent les terminaux et s’en vont les revendre dans les villages éloignés ? Connaissant les difficultés dans le suivi des plaintes dans les services spécialisés, il faut bien croire qu’il faudra attendre très longtemps pour que l’abonné rentre dans ses droits, s’il n’abandonne pas au bout du chemin.

Ce qui laisse entrevoir de nombreuses plaintes et fraudes de part et d’autres.

5 – La complexité du traçage des IMEI

L’IMEI est l’acronyme de « International Mobile Equipment Identity ». C’est en quelque sorte la carte d’identité du téléphone. Chaque téléphone (GSM ou UMTS) a son propre IMEI, constitué d’une série de 15 à 17 chiffres. C’est grâce à ce code que l’opérateur mobile autorise ou non l’accès d’un téléphone à son réseau.  L’IMEI permet également de vérifier la provenance d’un téléphone, de le débloquer ou de le bloquer. C’est ainsi que les téléphones volés sont très souvent  bloqués ou tracés. L’on peut obtenir son IMEI en tapant *#06# sur son clavier.

Le-numéro-IMEI

C’est sur la base de cet IMEI que la plateforme va travailler et identifier si oui ou non un téléphone a été dédouané. Sauf qu’avec l’évolution de la technologie, il existe toujours des logiciels et moyens pour modifier, masquer pour une période ou changer l’IMEI d’un téléphone portable. Pour s’en convaincre, il faut se rendre à l’avenue Kennedy à Yaoundé où les vendeurs de téléphone vous expliquent comment les IMEI des téléphones volés sont effacés pour éviter leur traçage par les services de la police.

Paul Zambo pour sa part dit qu’aucun téléphone n’échappera à son système. « Nous travaillons sur les données en triangulation, pour pouvoir définir un poste, car il faut savoir qu’au Cameroun, il y a des téléphones qui sont vendus avec le même IMEI. Parce que les monteurs locaux, quand ils ont assemblé 1 000 téléphones par exemple, ils vont prendre le même logiciel, mettre le même IMEI et vous allez vous retrouver 1000 téléphones avec le même IMEI. Nous utilisons un système de triangulation très efficace pour définir chaque téléphone et le mettre dans son compte », explique-t-il à la Crtv. C’est qui reste à voir… Mais quid des téléphones à double IMEI comme le montre l’illustration ci-dessus ? Pas de précisions pour le moment.

6 – La gestion des données personnelles des utilisateurs

Au Cameroun, le gouvernement travaille encore à la promulgation d’une loi sur la protection des données personnelles. En l’absence de cette loi, il n’y a pas véritablement de mesures très contraignantes pour ceux qui gèrent nos données personnelles. Des millions des données de millions de Camerounais seront accessibles à Arintech, dont le promoteur comme nous l’avons vu plus haut est toujours président d’un parti politique (MDIR) comme l’indique son compte LinkedIn. Cela pose un problème même s’il démissionne à la tête de son parti plus tard.

Nom et prénoms, numéros de téléphone, fréquence de recharge téléphonique, montant mensuel d’achat de crédit de communication, navigateurs utilisés, sites web fréquemment visités sont quelques-unes des multiples données dont ARINTECH aura accès.

Une mine d’or que l’entreprise pourrait revendre à des tiers ou les utiliser à d’autres fins. Mais, cela n’arrivera pas, indique son PDG sur la Crtv. «Nous ne pouvons pas aller au-delà de notre mandat. Nous n’allons pas vendre des données à des entreprises privées ou vendre des données à l’extérieur ou vendre à qui que ce soit », promet-il. « Nous avons un mandat et ce mandat indique ce que nous allons faire avec les données. Nous ne pouvons pas aller au-delà de ce mandat. A moins que l’Etat décide de nous donner un autre mandat sur les mêmes données. Ces données ne sont pas notre propriété, mais la propriété de l’Etat du Cameroun. Et c’est l’Etat qui décide de la façon dont il faut utiliser ces données en garantissant la sécurité des personnes », explique-t-il.

Même si l’entreprise est de bonne foi, quelles sont les garanties que sa plateforme ne peut être victime d’un piratage avec vol de ces données et même intégration frauduleuse des IMEI des téléphones avec le statut dédouanés ? Qui sont ses actionnaires ? Quel est le profil des personnes en charge de la maintenance et de la gestion de cette plateforme ? Nos questions à l’intéressé à ce sujet n’ont pas trouvé de réponses.

7 – 33% de taxe douanière, c’est élevé

Cela n’est pas forcément un indicateur des freins qu’il pourrait avoir dans la mise en œuvre de cette mesure. Mais ce taux de 33,05% de la valeur usine du téléphone imposé au Cameroun comme taxe douanière est jugé assez élevé par de nombreux Camerounais. Avec ce taux, le Cameroun peut détrôner le Tchad qui en 2017, selon la GSMA, l’association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile et fabricants de terminaux, avait le taux d’imposition combiné sur les terminaux mobiles le plus élevé de la région. A l’époque, dans la région de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), 30% était la tranche la plus élevée des droits de douane sur les terminaux mobiles.

TAxes sur téléphones portables en Afrique
TAxes sur téléphones portables en Afrique

Contrairement au Cameroun, en 2009, le gouvernement kenyan a décidé de mettre en œuvre une série d’exonérations fiscales sur les téléphones, supprimant le taux de TVA de 16% sur les téléphones mobiles. Le Rwanda et le Sénégal exonèrent également les téléphones mobiles de toutes les formes de taxation et un nombre croissant de pays de la région ont introduit des exemptions de droits de douane sur les téléphones.

8 – Faiblesses dans la Communication

Autre signe qui montre que le Cameroun n’est pas suffisamment prêt pour implémenter cette réforme, c’est la stratégie de communication mise en place, s’il y en a. Pour une décision et une réforme majeure qui a un impact sur près de 20 millions de Camerounais, c’est seulement à moins d’une semaine de sa mise en œuvre que l’on voit certaines parties prenantes communiquer sur le sujet. Et davantage à la CRTV (un reportage d’une minute et une émission d’une trentaine de minute), alors qu’il existe plusieurs autres médias, médias en ligne et canaux de communication divers.  

communication

Tous les Camerounais devraient être sensibilisés, mieux informés et leurs multiples questions devraient avoir des réponses au moins un mois avant l’entrée en application de cette mesure. A voir la vague d’indignation sur la toile avec les hastag #EndPhoneTax et #NoToPhoneTax, l’on comprend que la communication autour de cette réforme majeure est véritablement grippée.

Plus encore, Paul Zambo d’Arintech affirme qu’ils travaillent avec les opérateurs mobiles sous la supervision de l’ART, de l’ANTIC. Mais, depuis, l’on ne voit que deux personnes  au-devant de la scène dans les deux brefs passages à la CRTV télé: Le PDG d’Arintech et le chef cellule Législation de la DGD, Guy Innocent DIFFOUO.

Où sont donc passé les clarifications des opérateurs mobiles qui doivent collecter et reverser cette taxe ? Où sont passés les régulateurs que sont l’ART et l’ANTIC qui recevront bientôt probablement de nombreuses requêtes et plaintes des usagers qui payeront peut-être plusieurs fois la taxe ?  Ont-ils tous été véritablement associés de bout en bout comme le prétend Arintech ? La réponse obtenue par Digital Business Africa auprès de multiples acteurs impliqués est « Non !». Certaines parties prenantes ont certes commencé les discussions avec Arintech, mais beaucoup de zones d’ombre persistaient. D’autres parties prenantes confient à Digital Business Africa qu’ils ont découvert cette dernière évolution comme la plupart des Camerounais dans le reportage de la CRTV, alors que certaines questions étaient encore sur la table et nécessitaient des clarifications.

Pour combler au manque d’infos et répondre aux nombreuses interrogations posées, la ministre des Postes et Télécommunications, en sapeur pompier, est venue au secours de quelques internautes ayant de nombreuses questions sur Twitter apportant, à travers ses tweets, des précisions. C’était le 10 octobre dernier. Pour elle, rien n’a vraiment changé, car cette taxe a toujours existé. « Ce qui a été fait à cet effet, c’est de dématérialiser cette taxe en mettant en place un mécanisme numérique », explique-t-elle.

Au sujet des craintes liées à  la question de la protection des données personnelles des usages, elle indique que cette problématique est prise très au sérieux par le gouvernement. « Plusieurs mesures ont été prises, entre autres le lancement de la campagne nationale contre la cybercriminalité et l’utilisation responsable des réseaux sociaux, la campagne d’identification des abonnés des réseaux d’opérateurs mobiles, le renforcement technique de l’ANTIC ou la promotion du domaine .cm », poste Minette Libom Li Likeng. 

Cerise sur le gâteau, Arintech ne dispose pas de site web et de comptes sur les réseaux sociaux pour mieux communiquer.

Ce qui se fait ailleurs

Les taxes douanières sur les téléphones portables peuvent effectivement être payées par les abonnés mobiles. Mais, les abonnés ne payent pas cette taxe via leur crédit de communication comme cela veut se faire au Cameroun. Prenons l’exemple du Liban évoqué par Paul Zambo dans son entretien à la CRTV.

Au Liban, depuis septembre 2018, c’est effectivement l’abonné mobile qui paye la taxe douanière sur les terminaux mobiles. Avant d’acheter son téléphone, l’abonné libanais a la possibilité de vérifier si son téléphone est effectivement conforme aux normes internationales. Cela en renseignant sur un site web dédié (http://www.mpt.gov.lb/ar/services-ar/main-services-ar/mirs) du ministère des Télécommunications l’IMEI de son téléphone. Cela est mis en place par le ministère libanais des Télécommunications, en partenariat avec les opérateurs mobiles Touch et Alfa.

Liban verification IMEI

Aussi, l’acquéreur d’un téléphone peut vérifier cela en envoyant un SMS à un numéro et la confirmation lui est faite instantanément. Les abonnés peuvent donc composer le 111 pour plus d’informations ou envoyer gratuitement un SMS vide au 1014. Ils recevront en retour un message instantané expliquant l’état et le modèle de leur appareil, ainsi que les étapes à suivre en cas de non-conformité. L’abonné peut également envoyer gratuitement un SMS avec le numéro IMEI de son appareil au 1014 et il recevra un message instantané indiquant le modèle de l’appareil.

Ainsi, l’on a l’assurance que le téléphone est original, non contrefait et que son IMEI est authentique. C’est cet IMEI qui est utilisé par le système mis en place pour contraindre l’abonné de payer la taxe douanière. 

Cela évite également à l’abonné de payer le téléphone plus cher, car il payera plus tard la taxe douanière. Puis, au moment de l’insertion de sa carte SIM, l’abonné est invité, via un SMS qu’il reçoit, à se rendre à la Poste libanaise pour payer ses taxes douanières. C’est donc à une agence de la Poste libanaise qu’il va pour payer cette taxe. Il dispose de 30 jours pour le faire. Au cas contraire, son téléphone est déconnecté du réseau. Pourquoi ne pas faire pareil en apportant quelques spécificités camerounaises ?

Tax phone in lebanon

Les options légales de collecte de la taxe qui s’offrent au Cameroun

L’Etat ayant besoin des ressources pour assurer le développement du pays, l’on ne va pas le condamner de vouloir élargir son assiette fiscale en invitant les abonnés à payer les taxes douanières parce que les prix des téléphones sont devenus 33% moins chers. Encore faudrait-il s’assurer que les vendeurs baissent effectivement ces prix.

C’est le mécanisme de mise en œuvre de cette mesure qui pose problème. Le crédit de communication n’est pas la monnaie électronique et ne saurait être un moyen de payement d’un autre service, autre que celui du forfait des appels téléphoniques.

Parmi les options qui s’offrent, l’Etat et son mandataire pourraient instaurer au préalable un site  web et/ou un système de messagerie via USSD qui informe en temps réel via SMS ou sur un site web dédié de l’authenticité d’un téléphone et de son caractère dédouané ou non. Cela évitera de nombreux problèmes.

Puis, concernant le paiement de sa taxe douanière, après le SMS lui indiquant le montant à payer, il peut effectuer le règlement de cette taxe soit par le moyen légal de collecte d’argent qu’est le mobile money (Orange Money, MTN Money ou Possa), soit dans une institution comme Campost. L’on peut imposer à l’abonné un délai raisonnable pour ses paiements en tranches ou en intégralité. Et dès le paiement, son téléphone (IMEI) est automatiquement catalogué comme dédouané. Plusieurs factures et taxes sont déjà payées au Cameroun via paiement mobile.

Cela aura également l’avantage d’éviter les pertes que l’Etat pourrait enregistrer à la suite des vols de téléphones. Tout comme cela évite les risques de non-paiement intégral de ces taxes pour ceux-là qui pourront choisir l’option prévue de 0,5% du crédit de communication ponctionné quotidiennement. Qu’en sera-t-il s’il ne charge pas son crédit de communication tous les jours ? Car, d’après les opérateurs de téléphonie mobile, près de 80% des abonnés camerounais à la téléphonie mobile chargent moins de 1000 francs Cfa de crédit de communication par mois. Difficile de collecter quotidiennement auprès de ceux qui n’ont pas assez d’argent pour charger quotidiennement leurs téléphones.

Toutes ces suggestions ne seront sans doute mise en place avant après demain, 15 octobre 2020, date prévue de la mise en œuvre de cette réforme. Il est donc conseillé d’attendre encore, de mieux peaufiner le dispositif et surtout véritablement travailler de commun accord avec l’ensemble des acteurs de la chaîne. C’est-à-dire, le mandataire Arintech, l’ART, l’ANTIC, la Béac au besoin, MTN, Orange, Camtel, NEXttel, YooMee, certains partenaires bancaires, en collaboration bien évidemment avec le ministère des Postes et Télécommunications et celui des Finances. Sans oublier qu’il faudra apporter des retouches à la loi des finances 2019 qui indique que le paiement de cette taxe douanière est réglé via « un prélèvement effectué lors des émissions téléphoniques ». Tout comme il faudra mieux communiquer sur les implications de cette réforme. CE qui n’est pas pour demain si l’on veut réussir la mise en œuvre de ce nouveau dispositif de collecte.

De ce qui précède, l’on se rend bien compte qu’en l’état actuel des choses, plusieurs indicateurs montrent que le Cameroun n’est pas suffisamment prêt pour implémenter convenablement cette réforme. Il y a encore du travail à faire…

Par Beaugas Orain DJOYUM, DG de ICT Media STRATEGIES et DP de Digital Business Africa

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Lesotho – Télécommunications : Vers un retrait de la licence d’exploitation de Vodacom

[Digital Business Africa] – Au Lesotho, on pourrait assister au cours des prochaines semaines à la révocation de la licence d’exploitation de l’opérateur sud-africain Vodacom. L’annonce est de l’opérateur Vodacom qui fait savoir que la Lesotho Communications Authority (LCA) a pris une ordonnance qui prévoit la révocation de sa licence d’exploitation dans le pays.

En effet, le régulateur avait infligé à Vodacom une amende de 134 millions de rands pour «avoir prétendument fait fi de ses conditions de licence et enfreint la législation locale régissant les entreprises». Une amende jugée excessive par l’opérateur qui avait d’ailleurs contesté sa légitimité.

Dans une réponse officielle, Vodacom a déclaré qu’il prévoyait de « déposer une interdiction urgente par la Haute Cour – tout en assurant aux clients locaux que les affaires continueront comme d’habitude ». Dans la même demande, Vodacom fait savoir qu’ilcontestera la légalité de la décision de la LCA, énoncée dans un avis daté du 8 octobre 2020, révoquant sa licence unifiée.

« Nous n’avons pas d’autre choix que de demander réparation devant les tribunaux car les décisions de la LCA imposant une amende excessive ainsi que la révocation de la licence d’exploitation de Vodacom sont à la fois erronées en droit et en politique publique », explique Philip Amoateng, le MD de Vodacom Lesotho. Il ajoute : «la LCA a malheureusement violé ses prescriptions et règles et nos efforts pour trouver une solution à l’amiable au différend ont fait un vide complet. Compte tenu de l’hostilité envers Vodacom, nos options se limitent désormais à demander réparation devant les tribunaux pour éviter de nuire davantage à notre marque, à notre réputation et aux intérêts des parties prenantes, y compris nos clients, actionnaires et employés ». D’un point de vue réglementaire, Vodacom dispose de 14 jours à partir du 8 octobre 2020 pour demander la révision de l’amende.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Libéria : MTN revalorise les taxes sur la voix et le data

[Digital Business Africa] – Au Libéria, la filiale locale du groupe sud-africain de télécommunications Lonestar Cell MTN a annoncé dans un communiqué avoir introduit un supplément de taxe sur ses services Voix et données mobile. Ceci, conformément aux nouvelles exigences réglementaires, notamment, l’ordonnance LTA 0016-02-25-19 émise par la Liberia Telecommunications Authority (LTA), le régulateur du secteur des télécoms.

De manière précise, ce supplément est de 0,008 USD/min pour les appels vocaux, et de 0,00065 USD/Mo pour ce qui est des données mobiles. Dans le même document, MTN Libéria dit « comprendre que nous traversons une période économique difficile, mais nous vous assurons que nous avons encore de nombreux produits pour permettre à nos clients de communiquer à un prix abordable… Nous avons soutenu le peuple libérien à travers les temps changeants et nous nous engageons à faire en sorte que nos clients obtiennent toujours le meilleur rapport qualité-prix à tout moment », explique l’opérateur dans son communiqué.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

France : La CNIL réclame l’arrêt du stockage des données de santé des Français par Microsoft

[Digital Business Africa] – En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) souhaite que les entreprises américaines arrêtent de d’héberger les données de santé des Français. Dans ce sillage, elle a demandé au Conseil d’Etat américain que l’ensemble des acteurs stockant des données de santé cesse «dans un délai aussi bref que possible» de confier leur hébergement à Microsoft ou toute autre société soumise au droit étasunien.

Une exigence qui intervient au lendemain de l’invalidation en juillet 2020 par la Cour de justice européenne de l’accord “Privacy Shield”, la base légale sur laquelle s’appuyait Microsoft, comme 5.000 entreprises américaines, pour transférer certaines données vers ses serveurs outre-Atlantique.

La Cnil “estime que le changement de la solution d’hébergement (du Health Data Hub) et des autres entrepôts de santé hébergés par les sociétés soumises au droit étasunien devrait intervenir dans un délai aussi bref que possible“, fait savoir le gendarme français des données personnelles. D’après l’AFP qui révèle l’information, le secrétaire d’Etat au numérique en France, Cédric O, a dans la foulée annoncé qu’il travaillait avec le ministre de la Santé Olivier Véran à rapatrier cette plateforme sur des infrastructures françaises ou européennes.

Cette annonce intervient dans un environnement mondial marqué par la guerre autour des données. Pour motiver sa décision, la Cnil explique que  Microsoft est soumis “à des injonctions des services de renseignement (américains) l’obligeant à leur transférer des données stockées et traitées sur le territoire de l’Union européenne“. Ce qui exposerait gravement les données de millions de Français, vu que depuis 2019, le gouvernement français avait choisi de confier l’hébergement de ces données à Microsoft Azure, la branche de services en ligne (“cloud”) du géant américain.

Au vu de la complexité et de la lourdeur que représente un changement d’hébergement, la Cnil envisage une “période de transition” dont la durée sera “limitée au strict nécessaire”, et “recommande aux autorités publiques d’évaluer en urgence l’existence de fournisseurs alternatifs”.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cyber Battle : Une compétition en ligne pour contrer les cyber-attaques en Afrique de l’Ouest et Centrale

[Digital Business Africa] – L’évènement se présente comme étant ‘‘la plus grande compétition de hacking éthique en ligne d’Afrique de l’Ouest et Centrale’’. Il s’agit de Devchampions : ‘‘La Cyber Battle est la nouvelle compétition en ligne de Devchampions qui va permettre à la communauté IT Ouest et Centre africaine de s’initier à la Cybersécurité. Les talents issus de cette compétition seront mis en relation avec les startup, les entreprises et administrations d’Afrique Centrale et de l’Ouest (+20 pays)’’, explique Devchampions dans un communiqué qui annonce l’évènement.

Pour le parrain de la Cyber Battle, le  Dr Lassina ZERBO, par ailleurs Secrétaire Exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction  complète des essais nucléaires (OTICE), cette compétition vient répondre à un problème actuel qui expose gravement les pays et les économies africaines : ‘‘Le développement et l’usage des technologies digitales offrent à l’Afrique une opportunité inédite de développer son économie, de créer des emplois et d’améliorer les conditions de vie de sa population. Cependant, de nouveaux défis se posent en même temps que cette croissance, et l’augmentation de l’utilisation des technologies s’accompagnent des besoins croissants en cybersécurité. En effet, l’un des risques, qui nécessite une attention particulière, est la cybercriminalité qui rend plus vulnérables les systèmes d’information et les infrastructures informatique du continent. II est donc primordial de veiller à ce que les états africains ainsi que leurs citoyens soient protégés’’, explique-t-il.

Sur le déroulé de la compétition, on apprend des organisateurs qu’il s’agit d’un concours en ligne de type : Capture the Flag (CTF) sous la forme «jeopardy » d’une durée de 4h30(270 minutes). Onze challenges répartis en 4 catégories sont prévus:
• Reverse-engineering : Découper et comprendre le fonctionnement d’un programme/virus
• Crypto : Retrouver le message initial à partir d’une communication chiffrée
• Scripting : Automatiser un process d’analyse ou d’attaque
• Réseau : analyser et extraire des informations d’une capture réseau

Les participants peuvent s’inscrire seul ou en équipe (Maximum 4 personnes). Ils peuvent obtenir plus d’informations via le site https://thedevchampion.com 

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Au Kenya, Airtel va s’appuyer sur Ericsson pour moderniser son réseau 4G

[Digital Business Africa] – Au Kenya, l’opérateur Airtel, filiale du groupe Indien éponyme a annoncé s’être associé au Suédois Ericsson pour moderniser son réseau 4G dans le pays. L’annonce de ce partenariat intervient alors qu’ Airtel Kenya avait signé en août 2020 un accord en vue d’améliorer la qualité de ses services voix et data. Pour ce faire, Airtel Kenya devrait tirer parti des solutions Radio System et Packet Core d’Ericsson.

«En collaboration avec Airtel, nous mettrons en œuvre ce projet qui vise à établir un réseau LTE avancé au Kenya, offrant aux clients d’Airtel une expérience enrichie, à la fois dans les segments grand public et professionnel», explique Fadi Pharaon,  le président d’Ericsson Moyen-Orient et Afrique. De manière évidente, ce projet devrait également permettre à Airtel Kenya se préparer au déploiement prochain de la 5G au Kenya.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique : Pour doper ses infrastructures, MTN Group entre dans le projet Telecom Infra

[Digital Business Africa] – Le groupe sud-africain de télécommunications MTN a annoncé le 8 octobre 2020 s’être associé au projet Telecom Infra (TIP), dont l’objectif est de moderniser les infrastructures de communication sur le continent africain. «Notre partenariat avec TIP stimulera les exigences spécifiques de notre réseau pour répondre aux demandes de nos abonnés, ce qui nous distinguera par l’évolutivité et l’adaptabilité de notre réseau», explique dans un communiqué Charles Molapisi, le CEO de MTN Group.

Dans le même sillage, l’ingénieur en chef de TIP, David Hutton explique que «grâce à l’utilisation de protocoles et d’interfaces ouverts et à la capacité d’incorporer des innovations spécifiques axées sur les performances de chaque composant du réseau, les réseaux de transport ouverts et désagrégés basés sur des normes peuvent aider MTN à se rapprocher de son infrastructure de transport idéale».

Notons au passage que l’arrivée de MTN Groupe dans ce projet représente une grosse opportunité de développement, simplement au vu du fait de la position de leader du groupe sud-africain sur le marché africain des télécommunications. Dans le même sillage, l’existence de ce projet qui regroupe les acteurs de la chaîne de valeur du réseau des communications permettra à MTN de pouvoir réduire ses investissement dans les infrastructures et densifier dans le même temps sa la qualité et l’étendue de sa couverture.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Libéria : MTN et Sendwave s’associent pour développer les envois de fonds internationaux

[Digital Business Africa] – Au Libéria, Lonestar Cell MTN s’est associé à Sendwave pour permettre à leurs clients d’effectuer des transferts de fonds à l’international (envoie et réception), notamment en provenance et depuis les États-Unis d’Amérique en utilisant simplement leurs comptes Mobile Money.

«Ce qui est encore mieux, c’est qu’avec notre écosystème MoMo en pleine expansion, les clients MoMo peuvent utiliser l’argent qu’ils reçoivent pour payer leurs factures, acheter des biens et payer les services dont ils ont besoin en composant le * 156 #. Si les clients ont besoin d’accéder à des espèces, nous disposons de plus de 8 000 distributeurs automatiques Lonestar Cell MTN à travers le Libéria pour leur faciliter au maximum la tâche », explique l’opérateur sud-africain dans un communiqué conjointement signé avec Sendwave.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Le Top 10 des pays africains ayant généré plus de déchets électroniques en 2019

[Digital Business Africa] – En dehors de l’Asie et de l’Europe, respectivement premier et second producteur mondial de déchets électroniques (24,9Mt et 12Mt), l’Afrique génère également les déchets électroniques, même si ce n’est pas à l’échelle des plus grands pollueurs. Le continent noir a généré 2,9 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) en 2019. Soit 2,5kg par habitant dans 49 pays africains. Ces D3E comportaient des matières premières  d’une valeur de 3,2 milliards de dollars. En plus, seuls 13 pays africains sur les 43 analysés détiennent une politique nationale de régulation et de gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E).

C’est ce qu’on peut lire de la troisième édition de l’étude baptisée Global E-waste Monitor 2020, publiée le 03 juillet 2020 par le Global E-waste Statistics Partnership. Le Global E-waste Monitor 2020 est en effet le fruit d’une collaboration entre l’Union internationale des télécommunications (UIT), le programme SCYCLE (Sustainable Cycles) actuellement co-organisé par l’Université des Nations Unies (UNU), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Association internationale des déchets solides (ISWA).

Des 2,9 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) générés en Afrique 2019, l’on constate que les pays de l’Afrique du Nord sont les plus grands pollueurs. Avec en tête l’Egypte qui vient avec 585,8 kilotonnes (kt) de D3E générés en 2019. Il occupe également la première place en Afrique.

European e-waste posons africa's food chain 2 Crédit photo, Martin Holzknecht, Arnika.
Ghana : Les déchets électroniques déversés. Crédit photo : Martin Holzknecht, Arnika.

Réglementations à tâtons !

D’après cette étude, le nombre de pays qui ont adopté une politique, une législation ou une réglementation nationale en matière de déchets électroniques est passé de 61 à 78 entre 2014 et 2019. Toutefois, précise l’étude, dans de nombreuses régions, les progrès en matière de réglementation sont lents, l’application de la législation est faible et la collecte et la gestion des déchets électroniques sont insuffisantes. C’est le cas de l’Afrique.

Plus encore, et c’est à déplorer, l’on se demande pourquoi certains pays africains ayant adopté des réglementations et des programmes de recyclages pour faire face aux D3E tardent à implémenter ces programmes et réglementation. C’est par exemple le cas des pays comme le Togo, le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire.

Peu de pays africains ont une législation sur les déchets électroniques. L’on peut citer par exemple, l’Égypte, le Ghana, Madagascar, le Nigéria, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Cameroun, la Côte d’Ivoire. Cependant, l’application de la législation est très difficile, précise l’étude.

Classement du Top 10 des plus grands producteurs des Déchets électroniques en Afrique

 PaysDéchets électroniques générés en kt en 2019Déchets électroniques générés en kg par habitant en 2019Disponibilité d’une législation en matière de déchets électroniques
1Egypte5865,9Oui
2Nigeria4612,3Oui
3Afrique du Sud4167,1Oui
4Algérie3097,1Non
5Maroc1644,6Non
6Angola1254,2Non
7Soudan902,1Non
8Lybie7611,5Non
9Tunisie766,4Non
10Ethiopie550,6Non
Sources : Digital Business Africa, avec données du Global e-Waste Monitor 2020

Plus encore, le Global E-waste Monitor 2020 indique que la gestion des déchets électroniques en Afrique est dominée par des collecteurs et des recycleurs prospères du secteur informel. Il n’existe ni systèmes de reprise organisés, ni dispositions de licence pour le tri et le démantèlement des déchets électroniques, constatent les rédacteurs de l’étude. « Le contrôle gouvernemental de ce secteur est actuellement très minime et inefficace. La manipulation des déchets électroniques est souvent traitée dans les arrière-cours par décapage manuel pour retirer les cartes électroniques pour la revente, la combustion à ciel ouvert des fils pour récupérer quelques composants principaux (par exemple le cuivre, l’aluminium et le fer) et le dépôt d’autres composants en vrac, y compris les tubes cathodiques, dans des décharges ouvertes », peut-on lire dans cette étude qui prend pour exemple le site d’Agbogbloshie au Ghana, toujours considéré comme le plus grand dépotoir de déchets électroniques d’Afrique.

Countries with the highest e-waste Africa
Source : Global e-Waste Monitor 2020

Pourtant, l’étude Global E-waste Monitor 2020 rappelle les bénéfices de l’économie circulaire que peuvent générer les D3E, (possibilité d’extraction dans les normes requises des matières premières  d’une valeur de 3,2 milliards de dollars sur les 2,9 Mt de D3E produits en Afrique en 2019), mais aussi et surtout montre les dangers de leur mauvaise gestion comme c’est le cas actuellement dans de nombreux pays africains devenus dépotoirs de pays européens en matière de D3E.

Il existe néanmoins des solutions des compagnies qui ont développé une expertise dans la gestion et le recyclage de ces D3E avec pour effet non seulement de limiter les dangers de ces déchets sur la santé des populations, mais également de générer des fonds aux Etats par le biais de la collecte d’une écotaxe devant permettre à une meilleure gestion de ces D3E et permettre la formation des ressources compétentes.   C’est par exemple le cas du programme SGS Renovo du groupe suisse SGS.

SGS Renovo

Ce programme SGS Renovo®  figure aujourd’hui en Afrique parmi les meilleures réponses pour faire face aux D3E. Car non seulement elle collecte une écotaxe, mais également elle recycle dans les règles de l’art ces D3E tout en créant aussi des emplois.

En réalité, plus du fait que les pays africains produisent des D3E, tous les Etats africains ne disposent pas toujours des mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe qui sont largement déversés en Afrique. Face à ces déficits et face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, le groupe suisse SGS SA a mis en place le programme Renovo® qui a déjà démarré et/ou validé au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.

SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion de ces D3E à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée.  Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.

Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec deux entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR),  de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).

Ce qui permettra par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe.

Toutefois, l’on se demande encore pourquoi des pays africains comme le Ghana, le Bénin, le Togo ou la Côte d’Ivoire prennent du retard dans la mise en place de ce programme SGS Renovo®. C’est à se demander si des lobbys des équipementiers et/ou des importateurs empêchent la mise en œuvre de ce programme ou alors incite les gouvernements africains à manquer d’intérêt à la gestion de ces D3E.

Au niveau mondial, il y a de plus en plus de D3E. Du fait de l’augmentation des revenus disponibles, de l’urbanisation et de l’industrialisation dans de nombreux pays en développement qui entraînent une augmentation des quantités importantes d’équipements électriques et électroniques (EEE) et, par conséquent, des quantités de D3E.

En 2019 donc, un record de 53,6 millions de tonnes métriques (Mt) de déchets électroniques – des produits mis au rebut avec une batterie ou une prise tels que les ordinateurs et les téléphones portables – ont été générés dans le monde, relève l’étude. Soit une augmentation de 9,2 Mt en cinq ans.

De graves dangers pour la santé humaine

Déchets électroniques : comment l’Afrique est devenu le dépotoir de l’Europe et quelles solutions adopter

Le Global E-waste Monitor 2020 précise à nouveau que  de nombreuses  études continuent à mettre en évidence les dangers pour la santé humaine de l’exposition à des toxines bien étudiées, comme le plomb. On peut lire dans ce travail de recherche que des études ont fait état d’associations entre l’exposition au recyclage informel des déchets électroniques et des résultats défavorables à la naissance des enfants (mortinatalité, naissance prématurée, âge gestationnel plus bas, poids et longueur de naissance plus faibles et scores APGAR plus faibles), une croissance accrue ou réduite, un développement neurologique altéré, des résultats d’apprentissage et de comportement défavorables, le fonctionnement du système immunitaire et la fonction pulmonaire.

Il importe donc aux décideurs de prendre au sérieux cette problématique et passer à l’action.

Par Beaugas Orain DJOYUM

Le Top 10 des pays africains ayant généré plus de déchets électroniques en 2019

Cybersécurité : John McAfee, le fondateur de McAfee, aux arrêts pour fraude fiscale

[Digital Business Africa] – Le fondateur de la société de cybersécurité, John McAfee, a été arrêté le 6 octobre 2020 en Espagne. D’après les autorités judiciaires espagnoles, le département américain de la Justice a révélé qu’un acte d’accusation du 15 juin 2020 délivré par la Division des impôts affirme que McAfee n’a pas déposé de déclaration de revenus de 2014 à 2018 alors qu’il gagnait “des millions de revenus grâce à la promotion de crypto-monnaies, à des travaux de conseil, à des allocutions et à la vente des droits sur sa vie histoire pour un documentaire ».

D’après Bloomberg, ce n’est pas la première fois que McAfee est impliqué dans des batailles juridiques. Il était «cité dans une affaire de meurtre au Belize, bien que non accusé d’un crime, et [en 2019] il a été détenu en République dominicaine pour être entré dans le pays avec une cache d’armes à feu et de munitions ».

Outre son engagement économique, McAfee a également été brièvement candidat à la présidence lors des élections américaines de 2020.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Côte d’Ivoire – innovation : Le CNRAO lance les téléconsultations en cancérologie

[Digital Business Africa] – Depuis le 28 septembre 2020, il est possible de réaliser des téléconsultations en cancérologie en Côte d’Ivoire. L’innovation est du Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO), qui en partenariat avec l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire a lancé cette solution pour lutter contre la propagation de la pandémie de la Covid 19 en limitant les visites physiques sur le site de l’hôpital et réduire les temps d’attentes dans les salles d’hopital. Dans le même temps, cela permettra aux personnes atteintes de cancer de poursuivre leur suivi médical malgré les restrictions nées de la Covid 19.

 « C’est une forme de pratique médicale qui consiste à la mise en relation à distance de patients et de professionnels de santé grâce aux technologies de l’information et de la communication. Elles permettront d’établir un diagnostic, de réaliser des prestations ou des actes et de s’assurer d’une surveillance de l’état des patients », explique Eugène Aka Aouélé, le ministre ivoirien de la Santé et de l’hygiène publique cité par APA.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Ouganda – Cybercriminalité : Des hackers piratent 1,3 milliards de shillings ougandais à Airtel, MTN et Stanbic Bank

[Digital Business Africa] – En Ouganda, la société de transaction d’argent mobile, Pegasus Technologies, a annoncé le 6 octobre 2020 avoir subi une violation de données majeure qui a entraîné la perte de plusieurs milliards de shillings ougandais. Selon un communiqué conjoint, cette brèche a également touché les opérateurs de télécommunications, Airtel et MTN Ouganda, ainsi que la Stanbic Bank, la plus grande banque ougandaise.

«La Stanbic Bank Uganda, MTN Uganda et Airtel Uganda informent le public et leurs clients que le samedi 3 octobre 2020, un fournisseur de services tiers a connu un incident système qui a affecté les transactions Bank to Mobile Money. Tous les services Bank to Mobile Money / Wallet ont depuis été temporairement suspendus », explique le communiqué conjoint qui poursuit : « Cet incident système n’a eu aucun impact sur les soldes des comptes bancaires et mobiles. Nos équipes techniques analysent l’incident et rétabliront les services dans les plus brefs délais. Nous nous excusons auprès de tous les clients pour les inconvénients que cela a occasionnés et réitérons notre engagement à fournir des services bancaires et d’argent mobile transparents ».

Sur les détails et le mode opératoire, on apprend du groupe d’entreprises que «de jeudi soir, le piratage s’est déroulé sans être détecté jusqu’à samedi. À ce moment-là, les pirates s’étaient envoyés près de 1,3 milliard d’UGX, mais avaient réussi à retirer 900 millions d’UGX d’Airtel Money. Nous estimons que MTN a également perdu presque deux fois le même montant d’argent car ce sont des leaders de l’argent mobile. Lorsque la fraude a détecté toutes les transactions passant par Pegasus Technologies, ont été suspendues“. Dans la foulée, une enquête a été ouverte pour retrouver les auteurs de cette fraude.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Côte d’Ivoire : La presse en ligne invitée à modérer ses contenus sur les réseaux sociaux

[Digital Business Africa] – En Côte d’Ivoire, l’Autorité nationale de la presse (ANP) qui fait office de régulateur du secteur des médias souhaite plus de modération des contenus publiés sur les réseaux sociaux par les journaux en ligne. Dans ce sillage, l’ANP a invité les médias digitaux du pays à disposer de personnes chargées de modérer les contenus du média sur Internet. C’était à l’occasion d’un séminaire organisé conjointement avec l’UNESCO le 5 octobre 2020 à Abidjan.

« Ce séminaire vise un double objectif. Premièrement,  amener les entreprises productrices d’informations numériques à compter au sein de leur personnel, un modérateur. Deuxièmement, inciter les entreprises de presse imprimée et en ligne, à élaborer et à adopter une charte interne pour l’utilisation par  les journalistes des sources d’information issues du web et une charte de modération des commentaires en ligne pour les sites d’informations», explique le président de l’ANP Samba Koné, interrogé par l’APA.

D’après l’ANP, l’objectif visé est de faire en sorte que le cyberespace ivoirien ne devienne pas une zone de non-droit. Ce travail sur le ‘‘nettoyage’’ de la toile devrait, selon le régulateur débuter par les médias, qui devraient être davantage professionnels, et (re)devenir une source pour retrouver la bonne information dans un environnement marqué par des Fake news. Notons au passage que la Côte d’Ivoire compte environ 150 médias en ligne.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE