Paul Stevek : un écrivain très net

Il publie ses nouvelles sur son blog. Son manuscrit peut être lu à la médiathèque de l’Institut français de Yaoundé.

Bienvenue sur le « très officiel » blog de Paul Stevek. « Les hommes se cachent pour pleurer. » La nouvelle qui a donné son titre à son dernier recueil « fraîchement composé » accueille le visiteur sur la page.

A 29 ans, le jeune écrivain, de son vrai nom Paul Steve Kouanang, a trouvé un moyen inédit pour publier ses romans et nouvelles : il les met simplement sur son blog. Pour ceux qui ne peuvent pas le lire en ligne, il a imprimé et relié le manuscrit de son recueil de nouvelles et l’a déposé à la médiathèque de l’Institut français de Yaoundé.

Pour le romancier, il s’agit,  avant tout, d’être lu par un large public. « L’argent n’est pas ma motivation première, j’ai encore ma carrière

d’écrivain à construire. Ce qui m’intéresse, ce sont les critiques et les remarques constructives. Mon style est à parfaire et mes textes peuvent encore être modifiés », explique Paul Stevek. Il omet cependant de dire que les déboires qu’il a connus avec des maisons d’édition camerounaises lui ont fait changer de regard sur l’édition classique et l’ont poussé à opter pour l’édition en ligne, encore peu explorée au Cameroun.

 

Déboires

En 2009, Paul Stevek fait arrêter la publication de son recueil de poèmes « Les roses de sang d’encre », chez l’Harmattan-Cameroun pour cause de «  tracasseries ». « Il y avait toujours quelque chose à changer, le format du livre, les poèmes à réécrire. Les modifications n’en finissaient pas, alors j’ai dit stop », ‘explique-t-il. Quelques mois avant, il s’était adressé à un autre éditeur, avec moins de succès : « J’avais déposé un recueil de nouvelles chez Ifrikiya. Je n’ai jamais reçu de réponse de la maison d’édition malgré toutes mes relances », raconte l’écrivain. Il avoue qu’à l’époque, ce silence dont il ignore la cause l’avait tourmenté. « J’ai eu ma période de doute », explique le jeune homme, qui sait qu’il a encore du chemin pour se faire un nom. A l’image d’Amélie Nothomb, la prolixe écrivaine belge dont il admire le talent, ou encore de Séverin Cécile Abega, auteur de l’inoubliable recueil de nouvelles « Les Bimanes ».

« J’aime écrire », clame volontiers Paul Stevek, pour justifier cette détermination qui le pousse à avancer, malgré les nombreuses difficultés. Plus jeune, il était, en effet, ce qu’on appelle « un rat de bibliothèque ». A ce jour, Paul Stevek a publié sur son blog, ouvert il y a trois mois, deux recueils de nouvelles dont « Histoires de crevettes », et un roman, « Le purificateur ». Dans « Les hommes se cachent pour pleurer », une nouvelle à fort relent autobiographique et dont le titre est inspiré du roman « Les oiseaux se cachent pour mourir » de l’Américaine Collen Mc Cullough, le jeune auteur parle des tribulations de l’amour. Car, c’est l’amour qui l’a conduit vers l’écriture.

Étudiant en master en production audiovisuelle à l’université de Yaoundé I, Paul Stevek met aussi son écriture au service du cinéma. Un domaine dans lequel il s’est fait une place,  comme en témoigne son CV : scénariste, secrétaire général du festival du film de femmes « Mis me binga », Paul Stevek a été lauréat de plusieurs prix. Il a notamment remporté le prix du meilleur scénario aux Rencontres internationales du film court de Yaoundé en 2010. Une performance qu’il souhaite aussi réaliser dans le domaine littéraire. Ce qui l’empêcherait d’aller se cacher pour pleurer.

Source : Le Jour

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