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Radwan Charafeddine : « Nous voulons avoir une élite gabonaise dans TIC »

(TIC Mag) – Le conseiller du président de la République du Gabon en matière de TIC explique à TIC Mag la stratégie et les orientations mises en place afin que le programme Gabon numérique cher au président de la République soit une réalité. Radwan Charafeddine fait partie de ceux-là qui constituent la matière grise d’Ali Bongo dans la mise en place d’une société de l’information et de la connaissance. Comment le Gabon est parvenu à avoir la place qui est aujourd’hui la sienne en Afrique centrale en matière des TIC ? Confidences de Radwan Charafeddine dans un entretien avec Beaugas-Orain DJOYUM. Le conseiller invite par ailleurs les investisseurs nationaux et étrangers du secteur des TIC et Télécoms à investir au Gabon. « Il y a tout à gagner », dit-il.

TIC Mag : L’on assiste aujourd’hui à un changement de la donne concernant les grands projets TIC du gouvernement. Le discours sur le projet de création de la Cybercity de l’île de Mandji par exemple a troqué sa place au discours sur le soutien des projets des jeunes innovateurs gabonais.  Qu’est-ce qui explique ce changement de stratégie et cette volonté de se focaliser davantage sur les projets des jeunes gabonais ?

Radwan Charafeddine : Toute stratégie établie est menée à évoluer, afin de cadrer avec les réalités techniques ou économiques. Il faut savoir passer de la théorie à la pratique et certaines fois il faut avoir le courage de remettre en cause certains projets qui seraient trop ambitieux. La création de la Cyber City de l’île de Mandji aurait couté extrêmement cher, l’évaluation financière du projet nous a permis de le proroger, car non réalisable à court terme et sans un certain nombre de préalables. Les retombées économiques directes n’étaient pas satisfaisantes, car nécessitant un marché plus important et donc une meilleure intégration sous régionale du numérique qui est en cours de construction.

Il était donc nécessaire de réévaluer les priorités liées au secteur. Pour nous, la première de ces priorités concerne la jeunesse. Il ne peut avoir de progrès sans la jeunesse.

Le gouvernement gabonais construit des infrastructures numériques : ce sont de grandes autoroutes de l’information, et pour le moment les « voitures » qui circulent sur cette autoroute sont des voitures immatriculées à l’étranger. Je fais là une métaphore afin de comparer les voitures au contenu numérique et multimédia. L’Afrique, et le Gabon en particulier, a besoin de créer son propre contenu ! Et nous savons compter sur notre jeunesse créative. C’est pourquoi, nous devons nous orienter vers elle, pour lui donner la possibilité de s’exprimer, de se former aux dernières technologies afin d’être compétitif. Il faut stimuler cette émulation déjà existante dans l’entreprenariat gabonais pour créer ces contenus.

TIC Mag : Le projet de la Cyber City de l’île de Mandji était pourtant un grand projet qui intégrait les grands acteurs mondiaux de l’économie numérique…

R.C. : Oui. Mais aussi, un projet qui demandait un financement tellement important de la part de l’Etat. Ce n’était pas réalisable toute suite, mais peut être dans les années à venir. Dans le domaine des TICs, nous avons d’autres préalables à mettre en place. Et aujourd’hui, en plus de la mise à jour du cadre légal et réglementaire favorable investisseurs, de la création d’infrastructures numériques, je pense que se focaliser sur la jeunesse est l’un de ces préalables.

Il faut savoir construire étape par étape et former une élite gabonaise dans le domaine des technologies, des TICs, du développement d’applications, de l’ingénierie réseau, de la R&D, renforcer les programmes de formation existants, aider les startups et les autoentrepreneurs par des incubateurs. Tous ces points sont nécessaires pour accueillir les grands acteurs mondiaux. Sinon, ils ne feront qu’installer des serveurs qui importeront les contenus directement depuis l’étranger, sans jamais créer d’emplois.

 

TIC Mag : En clair, pour concrétiser le projet de Cybercity de l’île de Mandji, il faut déjà qu’il y ait cette jeunesse gabonaise bien formée. C’est bien cela ?

R.C. : Il faut qu’il y ait une émulation, il faut qu’il y ait un magma dans lequel les développeurs se sentent rassurés : techniquement et financièrement. Plusieurs entreprises et startups gabonaises existent, mais trop souvent elles sont biens seules, mal ou pas encadrées et ont tout le mal du monde à s’en sortir. Nous nous devons de les accompagner, pour qu’elles montrent l’exemple de la réussite gabonaise, de sa créativité et de son ouverture sur le monde. Vous savez, plus de 70% des Gabonais ont un accès à Internet, via leur smartphone. C’est le taux le plus élevé de la sous-région et cela démontre l’appétit de notre jeunesse vers le numérique. Il y a un potentiel énorme qui ne demande qu’à être exploiter. C’est pour cette raison que le gouvernement a lancé en partenariat avec la Banque mondiale, un projet de pépinière pour incuber les entreprises les plus créatrice. Trois incubateurs sont en cours de création : un à Libreville, un à Port Gentil et un à Franceville. Dans un premier, chaque pépinière pourra accueillir une dizaine d’incubés pendant trois ans, l’objectif étant d’atteindre le nombre de 60 par incubateur.  De plus, il y a d’autres initiatives intéressantes qui ont des synergies avec le numérique et la création de contenus africains comme la création récente de l’African Music Institute (AMI) en partenariat avec la prestigieuse école Berklee College of Music de Boston.

Radwan Charafeddine
Radwan Charafeddine : “Le Gabon ne peut pas concurrencer le Cameroun dans certains domaines industriels.”

 

TIC Mag : Le Gabon multiplie les partenariats avec les entités extérieures pour améliorer ou sécuriser ses services numériques. Prenons deux exemples : l’ANINF a signé avec le Russe Kaspersky, géant de l’antivirus informatique, pour la sécurisation des systèmes d’information et un transfert de compétences et avec Keynectics-Opentrust et Gemalto pour l’intégrité et la signature des courriers électroniques des administrations. Quels sont les garanties, les assurances et les mesures prises pour que ces opérateurs qui ont accès à ces informations publiques ne puissent pas les utiliser à d’autres fins ou que Keynectics-Opentrust et Gemalto n’accèdent pas aux courriers et données des administrations publiques ?

R.C. : La question est normale et a sa place. Mais, je ne pense pas que nous soyons le premier Etat à travailler avec ces entreprises. Beaucoup d’autres et même les multinationales internationales qui travaillent dans des domaines stratégiques comme le militaire et qui génèrent des centaines de millions de dollars de chiffre d’affaires travaillent avec ces entreprises et cela se passe très bien. Affirmer que les fournisseurs d’antivirus ou de signatures électroniques de courriers peuvent accéder aux données est faux. Si cela avait été prouvé, je ne pense pas que ces sociétés, côtés en bourse, existeraient encore, car elles perdraient toute crédibilité et plus personne ne voudrait travailler avec elles.

Deuxièmement, techniquement il existe des méthodes très simples qui permettent de se prémunir de ce type de risque. Nos données sont cryptées en interne sur d’autres serveurs. Ce qui permet d’éviter la fuite d’informations. Nos données ne transitent aucunement par leurs serveurs, c’est le B A BA de la sécurité informatique.

Enfin, les données de l’Etat gabonais sont encore plus sécurisées depuis le déploiement du point d’échange gabonais et du réseau de l’administration gabonaise, car ces données ne transitent plus par les satellites étrangers ou par des serveurs à l’étranger qu’on ne maîtrise pas. L’ANINF a mis en place un data center qu’elle gère elle-même et l’ensemble des données restent désormais sur le territoire gabonais.

TIC Mag : Dans la zone Afrique centrale, on constate une forte mobilisation du Gabon sur la scène internationale à travers la participation aux salons internationaux sur les problématiques liées aux TIC et aux Télécommunications l’expérimentation ou le lancement des nouvelles technologies, etc. Pourtant, il y a des géants sous-régionaux comme le Cameroun ou la Guinée équatoriale. Que répondez-vous à ceux-là qui pensent que le Gabon veut ravir la vedette au Cameroun et en Afrique centrale ?

R.C. : Ecoutez, la compétition est bénéfique et est source d’améliorations. Donc, si vous considérez qu’on est en compétition, je pense que c’est une bonne chose. Pour ma part, nous sommes plutôt dans une optique où il faut faire en sorte que la sous-région bénéficie d’une qualité d’infrastructure numérique qui lui soit favorable, qu’elle soit de qualité, qu’elle soit encore plus compétitive grâce justement aux technologies de l’Information. La « mondialisation » nous oblige à avoir de meilleurs rendements, non pas uniquement avec les pays voisins, mais également avec les pays du monde entier : les Etats-Unis, le Brésil, la Chine, etc.

Aujourd’hui, dire que le Gabon est en concurrence avec le Cameroun ou avec la Guinée équatoriale, je ne pense pas que ce soit quelque chose que l’on peut affirmer. Mais, chercher à être leader ou chercher à faire en sorte qu’une sous-région soit compétitive dans le domaine du numérique et faire en sorte qu’on puisse avancer, oui, c’est notre objectif pour le Gabon.

Chaque pays doit avoir son secteur de spécialité. Le Gabon est un pays qui ne peut pas concurrencer le Cameroun dans certains domaines industriels à cause de la taille de notre marché, soit. Nous sommes obligés de chercher les domaines dans lesquels on peut exceller. Parmi ces domaines, il y a les Technologies de l’information et de la communication. Parce que c’est un domaine dans lequel même avec une faible population, on peut créer des applications qui ne seront pas uniquement à disposition des Gabonais, des Camerounais, des Congolais ou de la Guinée équatoriale ! Mais, du monde entier. Les barrières du marché mondial tombent et nous pouvons nous placer intelligemment.

TIC Mag : Dans cette volonté d’être leader, l’on constate une forte implication du président de la République, Ali Bongo, dans le secteur du numérique. Ses efforts ont d’ailleurs été récompensés en septembre 2015 par l’Union internationale des télécommunications qui lui a attribué le prix TIC pour le développement durable. Ce prix, d’après-vous, a-t-il davantage boosté les dirigeants gabonais du secteur du numérique dans cette volonté d’être leader dans le secteur du numérique ?

R.C. : Je pense que c’est une récompense qui a permis d’encourager le Gabon dans la voie qui est prise. Vous savez au Gabon, le gouvernement a lancé les réformes du cadre juridique et légal afin de mieux protéger les investisseurs et de mettre à jour les textes. Nous avons mis en place un point d’échange internet, Google y a déjà installé ses serveurs de cache, des projets de FTTH (Fiber to the home, la fibre optique à domicile) sont en cours d’étude avec des partenaires étrangers qui souhaitent investir dans notre pays. Les services à valeur ajoutée comme l’e-VISA, l’e-TAX ou encore l’e-Banking sont une réalité (Airtel Money, ou BGFI Mobile pour ne citer que ceux-là).

Nous faisons tout ce qu’il faut pour encourager la création de services à valeur ajoutée et pour qu’ils soient fournis à des coûts abordables. C’est quelque chose d’important. C’est pour cela qu’en deux ans nous avons divisé par trois le coût de l’accès à l’Internet au Gabon. Nous avons restructuré le marché et tout cela permet à l’abonné final, aux entreprises et PME de bénéficier des avantages de l’Internet. Cela permet d’être plus compétitif et les entreprises peuvent se développer plus facilement.

Nous mettons aussi en place une politique qui permet au secteur privé de venir s’installer au Gabon plus facilement. Nous avons mis en place un partenariat public-privé dans lequel l’Etat a dit écoutez : « Je mets en place les infrastructures, je vous les confie. C’est vous qui allez les commercialiser, les gérer et les maintenir ». Ceci pour nous assurer que ces infrastructures seront gérées et maintenues par des entreprises de classe internationale. Nous ne cherchons pas à garder tout en tant qu’Etat, nous cherchons à créer l’émulation, la compétition au sein même de notre pays pour faire en sorte que nous soyons les meilleurs.

TIC Mag : Parlons des pays qui s’intéressent davantage au Gabon dans le secteur des TIC. Le dernier pays qui a vraiment intéressé le Gabon à notre avis c’est l’Inde. A l’occasion du 3ème sommet Inde-Afrique qui s’est tenu du 26 au 29 octobre 2015 à New Delhi en Inde, l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) a signé un accord préalable à un mémorandum d’entente avec l’Indian Centre For Social Transformation. Comment l’Inde peut-elle accompagner le Gabon numérique ?

Ali en Inde New Dehli

R.C. : Je ne sais pas si vous connaissez vraiment l’Inde, mais moi j’y suis passé plusieurs fois notamment dans la ville de Bangalore qui est reconnue au niveau mondial pour son pôle Ingénierie, Informatique et Développement. Au moins la moitié des meilleurs développeurs d’applications dans le monde se trouvent en Inde ou en Chine. La majorité des applications des plus grandes entreprises comme Microsoft ou Google sont développées en Inde ou en Chine, même si les applications les plus stratégiques continuent très certainement à être développées aux Etats-Unis. C’est une expérience que les Indiens ont et qui est reconnue. Cette expérience de l’Inde, nous devons, en tant que pays qui cherche à devenir leader dans le domaine, être capable de l’exploiter. Et aujourd’hui, l’Inde cherche à partager cette expérience avec le Gabon. Nous avons tout à y gagner.

TIC Mag : D’où la volonté de nouer rapidement des relations avec eux ?

R.C. : C’est pour cela que nous avons signé des accords avec eux et je pense que cela permettra justement de mettre en place les canevas qui vont nous permettre d’avoir les bonnes structures pour la formation d’ingénieurs. Ce sont des choses qui sont actuellement en discussion et qui aboutiront très bientôt je l’espère.

TIC Mag : La maitrise des TIC et de ses différentes utilisations passe par une meilleure formation en TIC. Aux Etats-Unis par exemple, Barack Obama invite régulièrement les jeunes à étudier les mathématiques. Quelle politique est mise en place au Gabon en matière de formation dans le domaine des TIC et en matière de création des écoles spécialisées dans les domaines comme la cybersécurité où les compétences sont encore rares ?

R.C. : C’est vraiment aujourd’hui le défi à relever pour le Gabon dans ce que nous mettons en place : La spécialisation de notre capital humain dans des domaines choisis. Il n’y a pas que le domaine des technologies qui est concerné, mais tous les domaines techniques. Le choix a été fait dans un premier temps de créer des écoles spécialisées dans les mines, le bois, ou le pétrole. L’Institut africain d’informatique, qui a été créée avec nos voisins est actuellement en cours de restructuration et pourra relever le défi du développement d’applications. Dans la création de contenus musicaux et vidéo, l’AMI prendra le relais. Les pépinières seront là pour prendre le relais des projets les plus prometteurs. Donc, la chaîne est en train de se mettre en place, il a fallu tout réorganiser, je pense que nous commençons à voir le bout du tunnel. Soyons donc encore un petit peu patient !

TIC Mag : Quels sont aujourd’hui à votre avis les grands défis qui interpellent le Gabon en matière des TIC et Télécommunications ?

R.C. : Ils sont nombreux, car nous avons beaucoup d’ambitions pour notre pays. Vous savez, nous sommes encore loin de pouvoir réaliser tout ce que l’on voudrait. Ce qui est important, c’est de suivre le plan établi, pour avancer de manière structurée. Il n’est pas question pour nous de sauter des étapes.

Il faut un environnement des affaires favorable, il faut des infrastructures, il faut des universités et des écoles spécialisées pour notre une jeunesse qui est le socle de ce développement et des incubateurs pour les lancer et les guider. Heureusement, il y a une réelle volonté politique et nous atteindrons ces objectifs. Je ne vois pas aujourd’hui ce qui pourrait nous empêcher d’avancer. Et évidemment, nous devons être accompagnés par le secteur privé.

TIC Mag : Quels conseils donnez-vous justement à ces acteurs du secteur privé qui s’intéressent au secteur des TIC ?

R.C. : Les plus gros acteurs du domaine s’intéressent de plus en plus au Gabon. Des discussions avancées sont actuellement en cours. Le premier arrivé est le premier servi. Les opportunités sont belles et biens présentes et se dessinent, il suffit de regarder les indicateurs de la Banque mondiale qui sont dans le vert ! La conjoncture économique actuelle est surement difficile dans certains secteurs, mais ce qui est sûr c’est que le domaine des technologies de l’information fait désormais partie du quotidien des Gabonais ! il y a un marché qui a émergé et qui ne demande qu’à être exploité. Ce marché sera bientôt étendu à toute la sous-région CEMAC de par les autoroutes de l’informations qui sont déployées. On ne parle plus du marché gabonais de près de deux millions d’habitants, mais à plus de 50 millions d’habitant de la zone CEMAC ! L’avance en terme de gouvernance du numérique qui a été pris au Gabon, me permet de dire : « investissez dans le secteur des TIC. L’Etat est là pour vous accompagner et vous faciliter les choses, il y a tout à y gagner ».

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM, à Libreville

Régulation au Gabon : Lin Mombo entre sanctions, co-régulation et flexibilité

(TIC Mag) – Au Gabon, les opérateurs de télécommunications sont désormais surveillés à la loupe. Leur qualité de service notamment. L’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep) multiplie l’acquisition des matériels de contrôle et met, sous la houlette de son président du conseil de régulation, Lin Mombo, un mécanisme de régulation qui allie à la fois sanctions, co-régulation (discussion et prise de décision avec les opérateurs) et flexibilité.

Les contrôles et audits sur la qualité du réseau sont effectués deux fois par an conformément aux dispositions du cahier de charges de l’ARCEP. Pour que ses décisions soient incontestables, l’Arcep a à nouveau acquis en avril 2016 une solution logicielle (Contrôle continu de la disponibilité des services mobiles, CNQC) qui lui permet de recueillir des données en temps réel de la disponibilité des réseaux mobiles des différents opérateurs exerçants dans le pays.

Cette solution de surveillance développée par la société française G-Tech permet à l’ARCEP de contraindre, preuves à l’appui, les opérateurs télécoms à améliorer la disponibilité de leurs réseaux et de réduire leur temps de résolution des problèmes de réseau. Car d’après l’Arcep, les délais de résolution des problèmes sont « anormalement élevés aujourd’hui ».

L’acquisition de ce nouveau matériel est-il synonyme de sanction imminente des opérateurs ? L’on serait tenté de répondre par l’affirmative. Car, en mars 2016, l’Arcep a donné un ultimatum de 60 jours aux opérateurs de la téléphonie mobile pour améliorer la qualité de leur service, faute de quoi elle pourrait décider d’écourter d’un an leur licence d’exploitation.

Mais, ce n’est pas la première menace de sanction. Encore moins la première fois que le régulateur acquiert du matériel de pointe pour le contrôle de la qualité de service. L’on se souvient qu’en 2015, après l’acquisition d’un matériel de contrôle et après la mise en demeure des opérateurs du 02 avril 2015 pour la persistance du déficit de réseau mobile sur les axes routiers, l’ARCEP avait sanctionné en novembre 2015 tous les opérateurs télécoms exerçant au Gabon pour ‘‘non-respect des dispositions relatives à la qualité des services’’. Le montant des sanctions n’avait pas été communiqué au public, mais avait été individuellement été notifié aux opérateurs. Ceci afin de leur laisser une porte ouverte afin d’améliorer leur réseau, indiquait alors l’Arcep.

Explications de Lin Mombo :

« Lorsqu’un opérateur est sanctionné, il peut venir vers le régulateur pour des discussions. Si le conseil de régulation sent que l’opérateur veut vite prendre des mesures pour améliorer sa qualité de service dans le cadre de sa mise en demeure, nous essayons de voir si un transactionnel peut être mis en place et faire en sorte que l’opérateur puisse supporter cette sanction. C’est la première chose qui se fait dans la bonne pratique de la régulation. » En clair, la co-régulation.

Aussi, l’ARCEP a mis en place des mécanismes pour que les opérateurs mobiles ne payent pas toujours en cash le montant de leurs pénalités. Elle signe avec l’opérateur télécoms une convention dans laquelle l’opérateur précise comment et sur quelle période il souhaite améliorer sa qualité de service. Une équipe conjointe ARCEP-Opérateur est mise en place pour le suivi des termes de cette convention. Le président du Conseil de régulation de l’Arcep indique que pratique a déjà porté ses fruits en matière d’extension de la couverture réseau des opérateurs et en matière d’amélioration du service.

Pourquoi ce mécanisme de régulation ? Lin Mombo a ses raisons :

« Il faut comprendre qu’aujourd’hui les investisseurs vont dans les pays émergents pour développer les TIC. Il faudrait donc mettre en place une réglementation souple et adaptée qui protège ces investisseurs. Et comme vous le savez, les coûts des infrastructures des télécommunications sont très élevés. Vous comprenez donc que celui qui vient avec des millions de dollars investir dans votre pays souhaite que le retour sur investissement se fasse dans une sécurité politique et dans une sécurité économique liée à la réglementation ».

En d’autres termes, il ne faut pas trop imposer et percevoir des montants exorbitants relatifs aux sanctions, histoire de permettre aux opérateurs d’investir davantage pour améliorer et étendre le réseau pour le bien des populations.

Cette politique de régulation, Lin Mombo l’a exporté, durant son mandat (2015-2016) comme ambassadeur des bonnes pratiques de régulation, dans les pays membres de l’Union internationale des télécommunications. Aussi, certains pays de la sous-région Afrique centrale, dans le cadre des échanges d’expériences, se sont rendu au Gabon afin de voir de plus près et tirer les avantages de ce mécanisme. En plus, Lin Mombo affirme que le président de la République valide cette politique de régulation. « Toutes les actions que nous entreprenons à l’Arcep sont guidées et validées par le président Ali Bongo », soutient-il.

Jean Norbert Diramba : « Le numérique peut contribuer à booster notre économie »

(TIC Mag) – « Notre objectif ici est de promouvoir et d’aider de jeunes entrepreneurs qui créent des applications, afin de réduire la fracture du numérique. De plus, nous sommes convaincus que le secteur numérique peut contribuer de manière efficace à booster notre économie. » Déclaration du directeur général de la Spin, Jean Norbert Diramba, le 30 mai 2016 lors de la signature d’une convention de partenariat avec l’ONG JA Gabon pour soutenir des jeunes entreprises du secteur numérique. La SPIN entrera ainsi dans le capital des entreprises innovantes afin de leur permettre de se développer.

Dans un entretien accordé à Beaugas-Orain DJOYUM, il y a quelques mois à Libreville et publié dans le magazine Reseau Telecom Network, le DG de la SPIN expliquait déjà que parmi les priorités de l’année 2016, il y avait effectivement ce soutien aux jeunes entrepreneurs du numérique, la mise en place du projet d’incubateur et la finalisation du projet du backbone (projet CAB4) en collaboration avec l’ANINF. Entretien

Réseau Telecom Network : L’État gabonais, par l’intermédiaire de la Société de Patrimoine des Infrastructures Numériques (SPIN), a officiellement attribué en avril 2015 à Libreville, l’exploitation, la maintenance et la commercialisation de ses deux réseaux de fibre optique (terrestre et sous-marine) au groupe français Axione (filiale de Bouygues Energies & Services) au terme de la signature d’une Convention de Délégation de Service Public (DSP) entre les deux parties. Pourquoi avoir choisi ce modèle de collaboration ?

Jean Norbert Diramba : C’est tout simple ! La SPIN est une jeune entreprise. Elle a été créée en juin 2012 avec pour mission d’exploiter, de maintenir et de commercialiser les infrastructures numériques mises à sa disposition par l’État, afin de réduire la fracture numérique en République gabonaise.

En juin 2014, la SPIN a reçu de l’État deux infrastructures de grande valeur à savoir le point d’atterrissement du Câble fibre optique ACE et le Câble fibre optique sous-marin qui relie Libreville à Port-Gentil.

Pour atteindre rapidement ses objectifs, nous avons fait appel à un opérateur d’infrastructures ayant une expérience avérée dans le domaine. Le choix de ce modèle nous permet de concilier deux objectifs majeurs : la rentabilité de l’investissement et la réduction de la fracture numérique.

RTN : Est-ce à dire que sept ans plus tard ce sont les Gabonais qu’on retrouvera à la manette des actions dévolues à la SPIN ?

 JND : oui, la SPIN a signé avec le groupe Bouygues Energies & Services et Axione pour une durée de sept ans. Au terme de ces sept années, nous allons nous même opérer ces infrastructures.

RTN : Où situez-vous la barrière entre les actions de la SPIN et les actions de l’ANINF ?

JND : Le modèle économique de notre système est simple. Le ministère de l’Économie numérique définit les politiques publiques, l’ANINF dans un de ses volets construit les infrastructures numériques et la SPIN les exploitent, les maintient et les commercialise.

RTN : La SPIN a-t-elle déjà commencé à prendre des actions dans les activités des acteurs de l’économie numérique au Gabon comme prévu ?

JND : Non. Cela fait effectivement partie des missions de la SPIN. Dans nos attributions, nous avons la gestion des participations de l’État dans les entreprises du secteur de l’Économie numérique. Nous pouvons prendre des actions, créer des entreprises, mais cela suppose que nous ayons déjà des capacités financières suffisamment importantes. Une meilleure rentabilité de nos infrastructures nous permettra de dégager des revenus nécessaires qui nous permettrons le financement et la prise des participations dans les entreprises du secteur de l’économie numérique.

RTN : Avez-vous déjà évalué le marché des start-ups au Gabon et comment entendez-vous soutenir ces jeunes gabonais qui ont des initiatives intéressantes, mais qui n’ont pas toujours des moyens pour se lancer ?

JND : Le Salon international de l’Économie numérique que va organiser le ministère de l’Économie numérique à la mi-décembre 2015 nous donnera l’occasion d’exposer là-dessus. Notre stratégie repose sur le concept du Co-working, d’incubateur et la mise en place d’un fonds destiné à la prise de participation dans les start-up.

RTN : Concrètement, comment va fonctionner cet incubateur ?

JND : Il y a deux possibilités pour y accéder :

Première possibilité, les jeunes développeurs issus de l’espace de Co-working ayant des meilleurs projets innovants ; deuxième possibilité, les détenteurs de meilleurs projets innovants réalisés hors de l’espace de Co-working. La SPIN accompagnera les porteurs de projets par un encadrement et une prise en charge des dépenses liées au développement du projet dans une période déterminée que nous estimons à moins d’un an.

RTN : Quels sont les principaux projets sur lesquels la SPIN travaille à ce jour ?

 JND : Nous travaillons sur la finalisation du projet du backbone, nous suivons avec l’ANINF la réalisation du projet CAB4, dans sa phase première qui va de Libreville à Franceville pour atteindre la frontière avec la République du Congo.

De même, pour les besoins de la CAN 2017, le président de la République a instruit le gouvernement de mettre en œuvre rapidement la deuxième phase de ce projet.

Spin

Nous avons un autre projet, celui de la mutualisation des points hauts. La mise en œuvre de ce projet a pour avantage, de lutter contre la problématique environnementale et sanitaire d’un part, et de baisser les coûts d’exploitation des opérateurs du secteur.

Pour l’année 2016, nous mettrons l’accent sur le développement de l’espace de Co-working, la mise en place de l’incubateur et le suivi de la convention de Délégation de service public (DSP).

RTN : Quelle est la nature de vos rapports avec le ministère de l’Économie numérique ?

JND : La SPIN est placée sous la double tutelle de la Présidence de la République et du ministère de l’Économie numérique sur le plan technique.

Nous mettons en œuvre la politique du gouvernement définie par le ministère en charge de l’Économie numérique.

RTN : Cela veut dire que vous rendez compte au ministère de l’Économie numérique et à la Présidence de la République…

JND : Effectivement !

 Propos receuillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Source : reseautelecom.com

Michel Rogy : « Le Gabon a mis les bons ingrédients dans le plat … »

(TIC Mag) – Michel Rogy, conseiller en politiques des TIC à la représentation gabonaise de la Banque mondiale, est convaincu d’une chose : le Gabon en matière du numérique est sur la bonne voie. Il faut à présent capitaliser les acquis. Dans cet entretien avec Beaugas-Orain DJOYUM, il évalue les défis du pays en matière des TIC et Télécommunications.

TIC Mag : Le Gabon s’active véritablement dans le secteur du numérique en Afrique centrale. Comment, à votre niveau à votre niveau à la Banque mondiale, évaluez-vous les perspectives dans le domaine des TIC au Gabon, notamment en termes de chiffres et en termes de possibilités ?

Michel Rogy : Le Gabon a pris un excellent départ dans le très haut débit. C’est l’un des rares pays du continent africain qui a réussi à lancer la 4G et en concurrence, parce qu’aujourd’hui, nous avons le groupe Gabon Télécom et le groupe AIRTEL qui ont tous les deux ce service 4G opérationnel. C’est un grand atout pour le Gabon.

Le défi maintenant c’est l’accélération de la pénétration du très haut débit. Pour ce faire, il faut avoir à la fois des tarifs intéressants pour des services, mais aussi pour les terminaux.  La problématique un peu générale est de savoir quelle est la bonne fiscalité à mettre en place dans le secteur pour qu’il se développe de manière accélérée.

C’est également la question des applications des services et des contenues et c’est pour cela que nous appuyons les efforts de l’ensemble de l’écosystème publics et privés pour essayer de stimuler le développement des applications et des contenus locaux. Le Gabon a mis les bons ingrédients dans le plat, il faut maintenant les cuisiner.

TIC Mag : Je me rappelle d’une des interventions de Serge Essongue, le secrétaire exécutif de l’ARCEP, qui déclarait en 2015 sur Gabon Télévision qu’il y a encore plus de 2 000 villages au Gabon qui ne sont pas encore connectés à Internet. Connecter toutes les villes et tous les villages du Gabon en matière de Téléphonie mobile et en matière d’internet, n’est-il pas l’autre défi ? Et si oui comment le gouvernement devrait s’y prendre ?

M.R : Dans tous les pays du monde, il existe une partie du territoire, une partie de la population pour lequel il est économiquement non rentable d’apporter le service : c’est ce qu’on appelle la problématique de l’accès universel ou du service universel. Les bonnes pratiques ont trouvé une solution à ce problème. Elle consiste à prélever un pourcentage du chiffre d’affaires des opérateurs qu’ils réalisent sur les zones économiquement rentables et à mettre cette somme dans un fonds d’accès universel. Ensuite, l’on utilise cet argent pour appuyer le déploiement des réseaux dans les zones qui ne sont pas rentables. C’est en effet une sorte de subvention des zones rentables déjà couvertes aux zones non rentables qu’il conviendrait de couvrir.

Ce dispositif est en place au Gabon et le défi c’est qu’il n’est pas encore mis en service pour pouvoir couvrir la totalité du territoire et une des actions que la Banque mondiale mène c’est de dialoguer avec le gouvernement pour activer se fond et contribuer directement à la couverture de l’ensemble du territoire. Donc, la solution elle est là, il s’agit maintenant de la mettre effectivement en œuvre.

TIC Mag : Certaines personnes au niveau de l’autorité de régulation disent qu’il est possible que les opérateurs se regroupent pour créer des infrastructures communes dans ces villages qui ne sont pas connectés. Des infrastructures qui seront partagées par tous les opérateurs. Avoir des infrastructures communes ou investir soi-même sur les pylônes (ce qui revient plus cher), quelle serait, d’après-vous, la meilleure stratégie ?

M.R. : Il existe plusieurs approches du point de vue des bonnes pratiques. Mais au final, ce n’est pas rentable de déployer plusieurs infrastructures dans ces zones reculées. Ce n’est déjà pas rentable d’en déployer une. Ce qui se pratique le plus souvent c’est qu’en échange de la subvention publique pour rendre « rentable » le déploiement des infrastructures dans ces zones reculées, l’on met en place des obligations qui consistent à permettre l’accès de cette infrastructure aux autres opérateurs. C’est ce qu’on appelle le « Roaming national ». Cela existe en Europe. En France par exemple, lorsqu’on va dans une zone qui n’est couverte que par un seul opérateur, cet opérateur permet aux clients des autres opérateurs qui sont dans cette zone de pouvoir accéder au service eux aussi. Donc, c’est vraiment une logique de mutualisation des infrastructures afin d’avoir les coûts les plus faibles possible pour que la subvention soit la plus faible possible et pour que le service soit rendu à toutes les populations dans les zones reculées. C’est un schéma de ce type-là qui serait particulièrement intéressant à considérer.

TIC Mag : Au niveau de la comparaison dans la zone Afrique centrale, notamment en zone CEMAC, comment vous évaluez le niveau de connectivité entre les communautés ?

M.R. : Il y a déjà une grande différence entre les pays côtiers et les pays enclavés. Les pays côtiers disposant d’accès aux câbles sous-marins ont un accès Internet haut débit de meilleure qualité et à moindre coût. Apporter cette qualité aux pays enclavés est déjà un premier grand défi. Donc, l’un des objectifs du projet CAB (Central African Backbone) c’est d’apporter une solution à ce problème.

L’autre dimension c’est d’avoir un secteur privé dynamique qui utilise cette connectivité pour offrir des services de bonne qualité et à des coûts accessibles aux populations. Et c’est là où le caractère dynamique et privé du secteur joue un rôle considérable.

Le Gabon est très dynamique, donc on voit une bonne pénétration du très haut débit si on compare par rapport à la pénétration dans les pays voisins où le niveau de développement du très haut débit est plus faible. Donc, c’est important d’avoir un secteur privé dynamique qui puisse saisir les opportunités du haut débit et l’apporter aux consommateurs.

TIC Mag : L’on se pose souvent la question de savoir pourquoi le projet CAB ne concerne pas tous les pays de l’Afrique centrale ? Qu’elle est l’explication de la Banque mondiale ?

M.R. : Le programme CAB est ouvert à tous les pays de la zone CEMAC. Quelles sont les pays qui ont bénéficié du projet CAB jusqu’à présent ? Il y a le Cameroun, la République centrafricaine, Sao Tomé et Principe, le Congo Brazzaville, le Gabon et Congo Kinshasa. Donc, c’est déjà une part importante des pays de la zone CEMAC. Pour les pays côtiers, l’approche a surtout consisté à réfléchir à la connectivité internationale lorsqu’elle n’existait pas ou bien à la doublonner lorsqu’elle était insuffisante. C’est le cas du Gabon et il a également aussi visé à amener la connectivité depuis la côte vers les grandes villes du pays et les frontières. C’est pourquoi dans l’exemple du Gabon la partie terrestre du projet c’est d’aller jusqu’à Franceville et à la frontière avec le Congo.

L’objectif du projet CAB 3 c’est de partir du réseau existant et de le prolonger vers trois frontières. A la frontière vers le Gabon où on s’interconnectera, à la frontière vers la République centrafricaine et la frontière vers la RDC. Et le projet RDC c’est d’amener la connectivité vers les grandes villes du pays à partir de la station d’atterrissement qui existe déjà. Vous voyez que suivant les pays, suivant les besoins, le programme CAB s’ajuste pour appuyer la partie de l’infrastructure qui manque.

TIC Mag : Alors aujourd’hui, le Tchad par exemple est connecté à partir du Cameroun et du Soudan. Pourquoi le Tchad ne bénéficie pas de ce projet CAB ?

M.R. : Le Tchad avait bénéficié de ce projet et après quelques années de travail avec le gouvernement, de part et d’autres, le constat a été fait : le projet ne pouvait pas être poursuivi, il a donc été arrêté pour le Tchad. Je vous invite à regarder les communiqués presse qui ont été publiés en ce moment-là.

TIC Mag : Comment évaluez-vous le niveau de réalisation de ce projet CAB dans chacun des pays où ils sont en cours ?

En fait, le projet CAB a en général deux composantes : une composante où on travaille sur l’environnement de manière à le rendre le plus favorable possible au développement du secteur. C’est à ce niveau qu’on parle de révision du cadre légal et réglementaire, de définition de stratégie haut débit. C’est un ingrédient qui existe dans tous les pays y compris la République centrafricaine. Ensuite, il y a une deuxième composante qui se met en place lorsque le cadre légal et réglementaire est favorable. C’est celle qui consiste à financer une ou des parties de l’’investissement pour le haut débit. C’est très important d’investir lorsque le cadre est en place pour qu’on ait l’utilisation maximum de l’infrastructure qu’on finance. En fonction des différents pays on peut avancer plus ou moins vite. Mais dans l’esprit, c’est toujours la même démarche.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Philippe Mingotaud : « A nos amis Africains, ne foncez pas tête baissée dans l’informatisation ! »  

(TIC Mag) – Philippe Mingotaud, le directeur de MTP-Editions, l’éditeur de la suite logicielle ServoCall et SerVisual Professionnels, réagi à une Interview de Patrick Ndjientcheu publiée sur TIC Mag et en profite pour présenter des solutions technologiques de pointe et pour donner son avis sur les défis qui interpellent l’Afrique en matière du numérique.

TIC Mag : A la suite de l’interview de Patrick NDJIENTCHEU, responsable des programmes chez DART Engineering, publiée sur TIC Mag qui affirmait que “la révolution numérique se fera par les applications mobiles”, vous n’êtes pas tout à fait d’accord. Pourquoi avez-vous des réserves face à cette déclaration ?

Philippe Mingotaud : La révolution numérique est un vaste sujet dont, pour bien faire, il faudrait commencer par préciser les contours, avant d’essayer d’anticiper son avenir.
D’abord, je ne sais pas si “révolution” est le mot qui convient. Je comprends pourquoi on l’utilise, mais je trouve qu’il est trop employé. Je préfère “transition” ou “mutation”. A chaque nouveauté technologique, on parle non pas d’un progrès ou d’une avancée mais d’une révolution. Si bien qu’avec le numérique, nous sommes en perpétuelle révolution. Si révolution numérique il y a, elle a eu lieu dans les années 80, au siècle dernier, avec l’apparition de l’informatique “grand public”. Que certains acteurs du moment aient été des visionnaires, c’est probable. Mais des révolutionnaires, c’est moins sûr. Les mots ont un sens et une histoire. Il ne faut pas leur enlever.

Quoi qu’il en soit, ce qu’on appelle “révolution numérique” est bien à l’origine d’une transformation en profondeur des sociétés. Elle perdure et s’accentue. Le numérique tel que nous le connaissons aujourd’hui est devenu essentiel au développement et à l’adaptabilité de l’espèce humaine à son environnement.

TIC Mag : Et concernant la question sur l’essor prochain du numérique, vous n’êtes pas d’accord que cela passera principalement par le développement des applications pour smartphones…

P.M. : Penser que les applications mobiles constituent la principale perspective du numérique aujourd’hui, me semble sur un plan global trop réducteur. M. NDJIENTCHEU n’a pas tort, s’il prend en compte certaines réalités africaines. Dans plusieurs pays africains où l’accès à Internet est peu fiable, où les réseaux électriques sont incertains, où les installations informatiques classiques font défaut, le parc des téléphones mobiles et la fiabilité des réseaux GSM et 3G/4G offrent des alternatives intéressantes pour favoriser l’essor du numérique. Mais, dans l’absolu, la taille des écrans des mobiles, la faible autonomie des batteries, la fragilité des composants et les performances relatives des processeurs utilisés restent pour le moment un frein à la suprématie des applicatifs pour mobiles face à des softs professionnels de plus en plus complexes, exigeants en ressource, demandant de l’expertise ainsi qu’une utilisation prolongée et une concentration soutenue de la part de celles et ceux qui s’en servent.

D’ailleurs, en y regardant de plus près, on ne peut pas dire que les usages des applications mobiles aient beaucoup évolué ces dernières années. Je vois davantage l’avenir des smartphones comme terminaux de consultation et d’émulation. Je crois beaucoup plus à l’introduction d’intelligence dans les machines, à ce qu’on appelle les composants dynamiques, aux objets intelligents de qualité, à la collaboration homme/machine. Mais, je peux me tromper. L’informatique a pris une telle importance dans tant de domaines qu’on ne peut pas tout connaître et qu’il faut savoir rester humble lorsqu’on en parle.

TIC Mag : Quelles sont les solutions de votre entreprise pour participer à l’essor du numérique en Afrique ?
P.M. :
L’informatisation de la société modifie radicalement les rapports humains, nos façons d’être, nos modes de pensée, nos rapports aux autres, notre approche de la connaissance. Tout cela est difficile à appréhender.
Si l’Afrique veut se distinguer en matière numérique, elle en a l’opportunité, en montrant qu’elle a ses propres ambitions, qu’elle sait faire preuve d’audace, mais en restant réaliste dans ses capacités et pragmatique dans ses prises de risque.

Nous disons à nos amis africains qui veulent informatiser leur cadre de vie : “Ne foncez pas tête baissée, regardez ce qui se fait ailleurs, ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce qui est utile et ce qui est futile. C’est parfois une chance de pouvoir prendre le train en marche. Les plâtres sont essuyés, les savoir-faire et les outils sont maîtrisés, les coûts sont moins élevés, on a appris des expériences passées. Profitez-en.” Avec de la clairvoyance et du professionnalisme, l’essor du numérique et du progrès en Afrique a un bel avenir. Cela ne fait aucun doute.

Au plan technique, nous encourageons les sociétés qui font appel à nous à préférer pour leurs services une architecture Client / Serveur à l’installation de softs sur les smartphones de leurs clients et prospects. Nous leur proposons de travailler à partir de notre suite logicielle ServoCall et SerVisual Professionnels pour mettre en place des serveurs distants propriétaires que toute personne autorisée pourra interroger, de n’importe où, à tout moment, avec son téléphone portable ou son smartphone, quelle que soit sa marque, afin d’obtenir l’information ou le service dont il a besoin. C’est une solution fiable, pratique, rapide à mettre en place et économique puisqu’elle ne demande qu’un seul développement, celui résidant sur le serveur du fournisseur de moyens.

TIC Mag : Vous faites également la promotion des QR-Codes et des tags NFC que vous proposez à vos clients. De quoi s’agit-il ?

P.M. : Nous recommandons à nos partenaires africains, pour tout nouveau projet d’informatisation, de regarder du côté des QR-Codes, des tags NFC et depuis peu des balises Eddystone pour faire connaître aux populations concernées les services qui leur sont destinés. Ces trois technologies ont en commun le fait qu’on peut les utiliser sans rien ajouter à son smartphone et qu’elles complètent parfaitement les services rendus par nos logiciels.

Le téléphone portable et le smartphone sont les seuls terminaux que la plupart des gens acceptent de payer en priorité, d’emporter partout avec eux, sans jamais s’en séparer.  En ce sens, c’est un outil formidable sur lequel on doit s’appuyer pour informatiser la société et démocratiser l’accès à des services performants, mais sans pour autant le surcharger inutilement d’applications.

Lorsqu’elles se rendent dans une galerie marchande, on imagine bien que les personnes qui viennent y faire leurs courses ne vont pas télécharger une application mobile par enseigne. Avec une solution Client / serveur, les commerçants qui le souhaitent peuvent parfaitement, à tour de rôle, diriger leurs clients vers leurs nouveaux produits et vers leurs dernières promotions, simplement en entretenant des interactions par le biais d’interfaces Web.

TIC Mag : Concrètement, expliquez à nos internautes et lecteurs comment ces trois technologies  ( un QR-Code,  un Tag NFC, une balise Eddystone ). Et comment peuvent-elles servir à accélérer le déploiement du numérique en Afrique ?

P.M. : Le QR-Code est très répandu, tout le monde en a déjà vu un. C’est un code barre, mais en deux dimensions. Il permet d’encoder plus d’informations qu’un code barre classique. Voyez le QR-code ci-dessous réalisé avec notre module “SvsTrace” (téléchargeable gratuitement sur nos sites), il vous permet de recevoir simplement en le flashant une photo prise en temps réel par une simple Webcam. C’est un système de vidéosurveillance à la portée de tous, facile à mettre en place, accessible de n’importe où, à n’importe qui.  A-t-on besoin de télécharger un soft pour cela ? Non. Quiconque veut recevoir une photo à un “moment T”, de sa maison ou d’un autre lieu public ou privé, équipé d’une webcam reliée à un serveur, n’a besoin que de flasher un QR-Code et de valider la requête vocale, eMail ou SMS que le QR-Code flashé a générée pour lui.

La requête est  envoyée par le smartphone, voire par le téléphone filaire ou portable lorsqu’elle est vocale, puis réceptionnée, interprétée et traitée par le serveur qui retournera automatiquement et en temps réel l’information ou le service attendu au demandeur.

QR Code ServocallIci, il s’agit d’une vidéosurveillance d’une de nos salles machines, mais on aurait pu tout aussi bien interroger un serveur domotique ou robotique, un serveur de calcul scientifique, un serveur de géolocalisation,  etc.

Le tag NFC, lui, est une puce électronique également encodable qui délivre une information lorsque qu’on le scanne avec son smartphone. Il est moins répandu que le QR-Code bien qu’un système de lecture des tags NFC est inclus en natif sur tous les smartphones récents sous Androïd et Windows Phone et peut-être aussi sur le prochain iOS, c’est à vérifier. Comme le QR-Code, il permet de générer et d’envoyer automatiquement des requêtes eMails et SMS à un serveur depuis son smartphone. A la différence du QR-Code, scanner un tag NFC demande d’être à proximité.

Pour simplifier les choses, nous proposons à nos clients de regrouper QR-Code et tag NFC dans un même support. Ainsi, avec notre solution, que vous soyez près ou loin du support, quel que soit l’OS installé sur votre smartphone, vous avez immédiatement accès à l’information et/ou au service qui y sont associés.

TIC Mag : Qu’en est-il des balises Eddystone ?
P.M. : L
es balises “Bluetooth LE Eddystone” sont plus récentes et tout à fait étonnantes puisqu’elles sont capables d’envoyer automatiquement une URL sur les smartphones (pour le moment sous Androïd) de toutes les personnes passant dans leur champ d’action. Avec l’Eddystone, la personne ciblée reçoit directement sur son smartphone le moyen d’entrer en interaction avec un serveur Web d’identification et par répercussion avec le ou les serveurs qui détiennent les données dont elle a besoin. Actuellement, il y a deux conditions à son fonctionnement : Avoir le “Bluetooth LE” activé sur son smartphone et un navigateur “Chrome” compatible.
La fréquence des émissions et l’intensité du signal émis sont les deux paramètres sur lesquels on peut dès à présent agir. Mais, c’est une technologie qui va encore évoluer. Si on ne veut pas que son succès aille à l’encontre de son développement, on imagine qu’un “filtre” sera bientôt ajouté, afin d’éviter aux détenteurs de smartphones d’être submergés d’URL. Pour le moment, le principe et l’efficacité sont déjà validés.

Le but de l’Eddystone est d’associer un lieu à une information, mais aussi clairement de pouvoir connecter les smartphones avec n’importe quel objet communicant sans avoir à télécharger une application spécifique à chaque objet. C’est exactement ce que nous proposons déjà de notre côté depuis plusieurs années avec nos logiciels.

De manière générale, qu’il s’agisse d’un QR-Code, d’un tag NFC ou d’une balise Eddystone, ces trois technologies permettent de rendre le même service de façon différente et de faciliter la mise en relation puis l’interaction entre une personne et un serveur.

ServoCall

TIC Mag : Comment d’après-vous les gouvernements et autres acteurs privés africains devraient travailler pour accélérer la révolution numérique ?

P.M. : Je crois que les gouvernements savent ce qu’ils doivent faire et qu’ils le font au mieux, en fonction des réalités sociales et économiques de leur pays. Ils doivent continuer à faire ce que tous les gouvernements responsables ont toujours fait, quelles que soient les époques : favoriser les échanges commerciaux et culturels en local comme à l’international, pour donner toutes leurs chances au développement et à la créativité.

Il faut permettre l’accès des populations aux réseaux. Pas seulement aux réseaux télécoms, électriques, d’information, mais à tous les réseaux : réseaux routiers, de distribution, systèmes de soins, systèmes éducatifs et de formation, etc. et ce, sans laisser personne de côté.
C’est déjà beaucoup demander. L’avenir immédiat du numérique en Afrique est là, dans la gestion, la logistique, la planification. Le reste suivra.

Au plan purement informatique, les Etats doivent former des ingénieurs capables de synthétiser et de regrouper les besoins, de s’y retrouver dans les méandres des solutions logicielles existantes et surtout en mesure de séparer “le bon grain de l’ivraie”. Il faut, lorsque les développements sont sous-traités, qu’ils soient en mesure de les suivre et de se les approprier, de garder la main sur leurs sources afin de contribuer, au poste où ils sont, à préserver et à garantir l’autonomie et la souveraineté de leur secteur d’activité et de leur pays.

Enfin, il est bon, lorsqu’il le peut, qu’un Etat puisse montrer la voie à ses entreprises, dans le numérique comme dans d’autres domaines et qu’il conditionne ses aides au bon respect de ses orientations. Je pense par exemple au projet “Industrie 4.0” en Allemagne ou au projet “Graine” au Gabon. Ce sont ces types de projet que les Etats peuvent porter. Il y en a d’autres. Cela permet aux entreprises de concerter leurs efforts aux “écosystèmes”, de communiquer et de travailler ensemble sur les standards et sur l’interopérabilité, de répondre au plus près et de façon optimisée aux besoins exprimés.

TIC Mag : Quelle est, d’après-vous, la principale difficulté à surmonter par l’Afrique pour un essor réussi du numérique ?

P.M. : Tout ce qui  est technologiquement faisable, n’est pas humainement souhaitable. En numérique comme ailleurs, Il faut avoir le choix et maîtriser ses choix. C’est le même problème dans tous les secteurs porteurs d’innovation. Nous devons encourager entrepreneuriat, soutenir la recherche, mais sans pour autant nous laisser entraîner dans des directions que nous ne voulons pas prendre, qui ne servent pas l’intérêt général. Le secteur privé est dynamique, mais il est poussé par des impératifs économiques. Il n’investit que rarement à long terme et encore moins à perte. Il a absolument besoin de débouchés pour maintenir sa profitabilité et le modèle économique dont dépend sa survie. Les états doivent fixer le cap et encourager le secteur privé à aller de l’avant, tout en préservant les équilibres et la cohésion sociale.

La principale difficulté est de ne pas céder aux excès de la modernité et de s’intéresser aux progrès technologiques avec retenue et discernement.

Il faut être capable d’anticiper et de refuser les clivages opposant progrès technologique et progrès social. Avons-nous vraiment envie dans le futur de confier nos personnes âgées à des robots ? Avons-nous réellement envie de travailler au quotidien, équipé d’un casque de réalité mixte nous isolant du monde extérieur ?  Jusqu’à quel point, avons-nous envie de restreindre, d’échanger nos libertés individuelles contre de la vidéosurveillance, de la biométrie, la numérisation et le fichage de nos données personnelles ?

Les voitures sans chauffeur, les impressions 3D, les livraisons par drone pour ne prendre que ces trois exemples semblent très prometteurs et nous n’imaginons pas vouloir y renoncer. Mais à quel prix ? Quel est réellement l’impact du numérique sur l’organisation du travail et sur nos vies ? C’est d’autant plus difficile à dire que “pas grand monde” ne s’en préoccupe sérieusement. Nous avançons avec passion sans vraiment chercher à savoir où tout cela nous mènera. Je pense qu’il est grand temps d’y être plus attentif, d’autant que nous avons maintenant suffisamment de recul pour le faire.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM


Philippe Mingotaud est le directeur de MTP-Editions, l’éditeur de la suite logicielle ServoCall et SerVisual Professionnels. Basé en France, il propose à ceux qui veulent avoir plus d’infos sur les méthodologie de pilotage des matériels distants  à se rendre sur les sites web : www.servocall.com, www.servisual.com et www.serworker.com. Email : [email protected]

Arthur Zang ( Cardiopad ) : « Les clients qui nous ont permis de tenir c’est le Gabon et le Népal »

(TIC Mag) – La conférence économique internationale « Investir au Cameroun, terre d’attractivité » qui s’est tenue du 17 au 18 mai 2016 a été l’occasion pour la chaîne panafricaine Africa 24 de faire une série d’émissions de débats sur le numérique. Le journaliste Thierry Ngogang d’Africa 24 a donc reçu sur son plateau de nombreux jeunes innovateurs camerounais. Parmi eux, Arthur Zang, l’inventeur du Cardiopad, cette tablette tactile qui permet de faire des examens cardiaques et d’envoyer les résultats à des médecins distants qui prescrivent par la suite une médication.

Au cours d’une émission donc, Arthur Zang a laissé entendre, comme le mentionnait déjà TIC Mag, que les principaux clients du Cardiopad assemblés au Cameroun sont des étrangers. « Nous avons écoulé 50 Cardiopad surtout à des clients extérieurs tels que le Gabon et le Népal (en Asie du Sud-Est, ndlr). Les clients qui nous permis de tenir c’est surtout le Gabon et le Népal. Je dois d’ailleurs dire que nous avons été contacté par le Népal. Ils sont satisfaits du produit. Ils nous ont demandé de couvrir tout le pays. Au mois de juillet, je vais effectuer une descente au Népal avec mon équipe. Nous allons identifier les hôpitaux où on doit fournir le Cardiopad et nous allons couvrir tout le pays », a déclaré l’inventeur.

Quid du Cameroun ? La réponse d’Arthur Zang : « Au Cameroun, nous travaillons avec le ministère de la Santé publique pour l’homologation de l’appareil. Etant donné que les hôpitaux dépendent du ministère, le ministère nous a posé certaines conditions, à savoir une homologation nationale et internationale avant de commander. L’on nous a demandé certains documents qu’on a déjà fourni. Tout est entre les mains du ministère pour former une commission d’homologation avant qu’il y ait la commande. Donc, nous restons optimistes que tout va bien se passer ».

Arthur Zang raconte également comment il a pu atteindre le président Paul Biya et attirer ses faveurs. Voir les autres émissions avec Nino Njopkou, le promoteur de Kerawa, Candace Nkoth Bisseck de Kaymu.cm, Céline Fotso de Je Wanda Magazine et Thierry Ekouti de Theli RP.

Arthur Zang : Comment j’ai pu atteindre Paul Biya en personne et obtenir des financements

(TIC Mag) – Interrogé par un internaute sur la difficulté d’accès aux financements par les jeunes innovateurs au cours d’une émission de débat d’Africa 24 consacré à l’économie numérique au Cameroun, Arthur Zang a raconté son expérience personnelle. D’après l’inventeur du Cardiopad, cette tablette tactile qui permet de faire des examens cardiaques et d’envoyer les résultats à des médecins distants qui prescrivent par la suite une médication, les débuts ont été difficiles. En plus de ses efforts personnels, il a eu le soutien du président de la République, Paul Biya.

« Je n’avais pas assez de moyens quand je démarrais. C’est ma mère qui a fait un premier crédit bancaire de 700 000 francs Cfa qui m’a permis de monter mon premier prototype. Ensuite, j’ai pu atteindre le chef de l’Etat en personne grâce à un article rédigé par Beaugas DJOYUM, un journaliste camerounais, qui a rédigé cet article (Beaugas est le directeur de publication de TIC Mag, ndlr). J’ai un parcours comme celui de tous les Camerounais. Tous les Camerounais peuvent faire ce que j’ai fait », raconte-t-il.

Pour obtenir également des financements et de la visibilité auprès du public et même auprès du chef de l’Etat, le jeune Arthur Zang raconte qu’il a également participé à de nombreux concours internationaux qu’il a remportés, ce qui lui a conféré une crédibilité auprès des banques.

Aussi, Arthur Zang n’est pas resté bras croisé. Pour rassembler un peu d’argent, il a également travaillé à l’Université catholique d’Afrique centrale comme responsable du département informatique.

Aujourd’hui, Arthur Zang est confiant du soutien de l’Etat. « Est-ce que l’Etat est avec moi ? Je dirai oui. Le président de la République a signifié une volonté ferme d’accompagner le projet Cardiopad. Il l’a réaffirmé plusieurs fois. Comme tout le monde le sait, dernièrement, j’ai obtenu le prix spécial du chef de l’Etat d’un montant de 20 millions de francs Cfa qui m’ont permis entre autres d’aller chercher les machines en Chine. Cela a été très important », explique l’inventeur.

Mais seulement, le Cardiopad ne bénéficie pas encore véritablement aux Camerounais, mais aux Gabonais et aux Népalais, principaux clients du Cardiopad. Car au Cameroun, aucune commande n’a encore été faite par les hôpitaux publics sur les 300 Cardiopad assemblés à Yaoundé. Explications d’Arthur Zang : « Au Cameroun, nous travaillons avec le ministère de la Santé publique pour l’homologation de l’appareil. Etant donné que les hôpitaux dépendent du ministère, le ministère nous a posé certaines conditions, à savoir une homologation nationale et internationale avant de commander. L’on nous a demandé certains documents qu’on a déjà fourni. Tout est entre les mains du ministère pour former une commission d’homologation avant qu’il y ait la commande. Donc, nous restons optimistes que tout va bien se passer. » A chacun de comprendre !

Justin Gourna-Zacko (Ministre de la RCA) : « Les TIC ont remodelé le monde »

(TIC Mag) – Le ministre des Postes et Télécommunications chargé de la Promotion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication de la République centrafricaine, Justin Gourna-Zacko, soutient que les TIC peuvent participer à la réduction du chômage du pays.

« Les Technologies de l’Information et de la Communication ont remodelé le monde et s’imposent surtout comme un véritable vecteur porteur de la croissance et de création d’emplois », a déclaré le ministre lors de la Journée internationale des Télécommunications et de la société de l’information et de la communication célébrée à Bangui le mardi 17 mai 2016. Ses propos sont rapportés par l’ACAP, l’agence centrafricaine de presse. Une conférence débat sur les coûts des communications téléphoniques, l’accès à Internet, la qualité de service des opérateurs de téléphonie mobile, les opportunités et les contraintes du secteur a également été organisé au cours de cette journée célébrée sous le thème : « l’Entreprenariat dans le secteur des TIC au service du progrès social ».

Justin Gourna-Zacko à gauche avec l'ancien SG de l'UIT, Hamadoun Touré
Justin Gourna-Zacko à gauche avec l’ancien SG de l’UIT, Hamadoun Touré

L’ACAP rapporte également qu’à l’occasion de cette journée, la Directrice générale de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART), Syntich Nalembi-Ngoki, a remis sept ordinateurs à l’Ecole Sainte-Thérèse et huit autres au Lycée Marie-Jeanne Caron dans le but de donner le goût des TIC aux filles.

Buéa, la techCity du Cameroun à visiter [Vidéo de la BBC]

TIC Mag publie le reportage de la BBC sur Buea, la Silicon Valley camerounaise, encore appelée Sillicon Mountain. Découvrez quelques startups camerounaises qui ont choisi cette ville de la région du Sud-Ouest du Cameroun comme base pour conquérir le monde.

Bruno Mettling explique la stratégie offensive d’Orange en Afrique [Vidéo]

(TIC Mag) – Depuis le mois de mars 2016, le plan stratégique Essentials 2020 du groupe Orange est en œuvre. En Afrique et au Moyen-Orient, il est piloté depuis mars 2016 par Bruno Mettling, PDG Afrique et Moyen-Orient d’Orange. « Nous croyons en ce continent et nous croyons surtout à cet immense besoin des populations et des entreprises africaines », confie Bruno Mettling à TIC Mag. Voir Vidéo.

Concrètement, cela se traduit depuis mars 2016, par une offensive en Afrique avec, contrairement aux années antécédentes une accélération d’acquisition de nouvelles filiales.

Par exemple, le groupe français a acquis en quelques mois Cellcom (deuxième opérateur mobile au Liberia), les filiales d’Airtel du Burkina Faso et de la Sierra Leone et tout récemment Tigo du Groupe Millicom (troisième opérateur mobile de la République démocratique du Congo – RDC). Sans oublier qu’il y a quelques semaines, la fusion « longtemps attendue » entre Orange et Côte d’Ivoire Telecom a été signée.

Des négociations étaient également en cours pour l’acquisition des filiales d’Airtel au Tchad et au Congo, mais dans ces deux pays, les négociations n’ont pas abouti et Bruno Mettling, qui a récemment effectué un voyage au Cameroun donne ses explications. Voir vidéo.

Au sujet de l’offensive africaine d’Orange en Afrique depuis le début de l’année 2016, le patron d’Orange en Afrique affirme que l’objectif du groupe est de se développer et de continuer à croître en Afrique.

L’intégralité de l’interview à lire bientôt sur TIC Mag. En attendant, vous pouvez regarder une partie de l’interview en vidéo.

Régulation : les conseils de Bruno Mettling (Orange) aux Africains et Camerounais [Vidéo]

(TIC Mag) – En visite au Cameroun du 17 au 18 mai 2016 à l’occasion de la conférence économique internationale « Investir au Cameroun, terre d’attractivités », Bruno Mettling, le PDG du groupe Orange pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a accordé un entretien exclusif à TIC Mag, le portail d’actualité des TIC et Télécoms de l’Afrique centrale. Dans cette interview réalisée par Beaugas-Orain Djoyum, Bruno Mettling évoque de nombreux sujets parmi lesquels la stratégie offensive d’Orange en Afrique depuis le mois de mars 2016 et les relations avec les autorités publiques africaines en charge de la régulation et de la supervision du secteur des TIC et Télécommunications.

Au sujet des relations avec les régulateurs et les départements ministériels en charge des Télécommunications en Afrique, il reconnaît que les discussions sont parfois rudes.

« Nous utilisons les fréquences qui sont des biens publics, donc il y a parfois des négociations exigeantes et difficiles. C’est normal et c’est heureux pour les populations qu’elles soient aussi exigeantes en Afrique. Parfois, par rapport à notre envie de développer notre réseau, d’investir, de donner l’accès à du débit de qualité à la population de plus en plus large, il peut nous arriver de trouver que tout cela prend du temps. C’est l’impatience normale d’un investisseur qui croît en ce continent, qui croît en ce pays (le Cameroun, ndlr), par rapport aux autorités qui ont la perception qu’ils ont de l’intérêt des enjeux qu’ils doivent défendre. Tout cela est normal. Parfois c’est difficile et parfois cela donne lieu à des tensions », concède-t-il.

Dans ce cas, Bruno Mettling propose aux autorités publiques de décider rapidement, le numérique étant une activité qui se développe vite. Pour lui, dans un pays, quel qu’il soit, la place qui n’est pas prise rapidement peut parfois ne plus jamais être prise.

« Il faut être conscient qu’avec une internationalisation des échanges, les autorités doivent veiller à ce que le rythme des décisions publiques soit ben à la hauteur des enjeux du développement. Car leur pays peut parfois se retrouver décalé par rapport à d’autres qui auraient pris de bons virages et qui auraient décidé plus vite », prévient-il.

S’il ne le dit pas clairement, l’on peut relever sans risque de se tromper qu’il s’adresse davantage au Cameroun qui peine encore à assigner les fréquences 4G aux opérateurs télécoms du pays, dont Orange Cameroun.


L’intégralité de l’interview à lire bientôt sur TIC Mag. En attendant, vous pouvez regarder une partie de l’interview en vidéo.

 

Congo Brazza : L’ONG VBS  mise sur la formation en maintenance informatique

(TIC Mag) – En République du Congo, l’Organisation non gouvernementale, Visual Basic Système (VBS), a entamé le 14 mai 2016 à Brazzaville, une série de formation consacrée à l’appréhension des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). D’après l’Agence Adiac, l’initiative caritative de cette organisation vise à faire bénéficier à plusieurs dizaines de jeunes scolarisés des connaissances liées aux nouvelles technologies.

Contrairement aux formations précédentes, celle-ci met un accent sur la dispensation des enseignements sur l’administration réseau et sur les métiers de l’informatique notamment, la maintenance des ordinateurs.

D’après Oko Ebamboulou, manager à l’ONG Visual Basic Système cité par l’Agence Adiac, « la maintenance vise à maintenir ou à rétablir un bien dans un état spécifié afin que celui-ci soit en mesure d’assurer un service déterminé. Elle regroupe ainsi les actions de dépannage et de réparation, de réglage, de révision, de contrôle et de vérification des équipements matériels ( machines, ordinateurs et ses accessoires) ou même immatériels (logiciels) ».

Au terme de ces formations, les lauréats se verront décerner un certificat ou une attestation qui leur servira dans leur intégration professionnelle. Selon les options et les volumes horaires, les formations couvrent généralement plusieurs semaines soit une période de trois journées consécutives. Notons qu’en 2015, l’ONG a formé plus de 300 stagiaires dans l’initiation et la maîtrise des outils informatiques. En 2016, Visual Basic System compte doubler ou tripler ces effectifs tout en proposant d’autres formations plus innovantes.

François Joseph NNEMETE : « Cloud, il y a la régulation à mettre en place »

(TIC Mag) – Représentant du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun à la conférence de Huawei sur le cloud 2.0. (Huawei Cloud Conference Camerooun 2016) tenue le 06 mai 2016 à Douala, François Joseph NNEMETE BEYEME donne son appréciation sur l’appropriation du cloud au Cameroun et indique les mesures à prendre pour une large utilisation de cette technologie.

TIC Mag : Quel sens donnez-vous à la participation du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun à cette conférence sur le Cloud 2.0. (HCC Cameroon 2016) organisée par Huawei Cameroon ?

François Joseph NNEMETE BEYEME : Depuis le discours du président de la République le 31 janvier 2015 et son récent discours adressé à la jeunesse en février dernier, il est temps pour le Cameroun de rattraper ce retard. Et pour rattraper ce retard, l’Etat nous donne l’occasion de comprendre pour pouvoir améliorer notre stratégie et pouvoir avancer. Ceci afin que le processus de mise en place de l’économie numérique et tout ce qui va avec soient efficients pour l’avenir.

TIC Mag : Le gouvernement camerounais a-t-il déjà une politique en matière de cloud ?

FJNB : La politique du gouvernement était d’abord d’installer une veille, de comprendre tout ce qui se passe dans tout cet univers qui va un peu trop vite par rapport à ce que nous mettons en place. Il fallait d’abord faire certaines réformes et mettre en place des comités de veille. Nous avons également mis en place récemment un comité interministériel pour le développement de l’économie numérique. Maintenant que ce comité est en place et que les grandes lignes sont annoncées dans le futur, les congrès comme ceux-ci nous aident peut-être à peaufiner notre stratégie dans la mise en place d’une réelle économie numérique.

TIC Mag : A votre avis, quelle est votre appréciation de la pénétration du cloud au Cameroun ?

FJNB : Tel que nous l’avons suivi lors de la conférence, le cloud est encore une technologie assez nouvelle sous nos cieux et encore réservée davantage aux entreprises. Le Cameroun se dirige vers l’émergence. S’il faut parler d’état des lieux, il faut dire que beaucoup de personnes sont imprégnées, mais il faut une politique pour accompagner ces entreprises qui veulent se développer à travers le Cloud.

TIC Mag : Les entreprises camerounaises dont vous évoquez utilisent-ils le cloud de manière efficiente ?

FJNB : De manière efficiente, non. L’utiliser de manière efficience voudrait dire décoller directement. On a des problèmes de réforme et de régulation qu’il faut mettre en place. Avec des congrès comme ceux-ci et avec la sensibilisation qui va aller avec, au niveau de l’Etat, au niveau de notre département ministériel et avec la politique mise en place par madame le ministre des Postes et télécommunications, nous allons sensibiliser et mettre tout en œuvre pour que les entreprises puissent être imprégnées et pouvoir décoller véritablement.

TIC Mag : N’y aurait-il pas un problème de coût qui va se poser pour l’accès au cloud ?

FJNB : Le problème de coût, vous l’avez suivi tout à l’heure, est fatal. Forcément pour investir dans les technologies comme celles-ci, il faut mettre du paquet. Pour cela, nous allons mettre en place, une politique qui pourrait permettre de réduire les coûts dans ce sens.

Propos recueillis par TIC Mag

Monsieur le ministre, pour l’Agence virtuelle d’informations, vous vous y êtes mal pris !

TIC Mag publie la lettre ouverte au ministre de la Communication, Issa Tchiroma, écrite par Jean Vincent TCHIENEHOM, journaliste, rédacteur en chef de l’émission Stratégie et producteur de l’émission Cameroun Vision diffusée sur Canal 2 International. D’après ce journaliste de renom, le ministre de la Communication a démontré, à travers sa récente sortie médiatique au quotidien Cameroon Tribune sur les agences de presse, « une méconnaissance crasse du fonctionnement des médias ». De même, il déplore le fait que le projet de création de l’Agence virtuelle d’information soit confié à la Direction des Technologies du ministère de la Communication.

« Monsieur le ministre,

Dans une interview récente publiée par Cameroon tribune (édition du 7 avril), vous citez le cas de Associated Press qui d’après vous, serait le « reflet de la position gouvernementale des Etats-Unis d’Amérique ».

Vous confortez cette analyse hardie en laissant entendre que Reuters en Grande Bretagne et l’AFP en France partagent la même posture : servir de porte-voix au gouvernement. C’est une énorme contre-vérité qui est passée inaperçue et que je me permets de dénoncer avec la plus grande fermeté, en raison du minimum de connaissance du secteur des médias que je partage avec des milliers d’autres consoeurs et confrères de par le monde.

En 1967, quand je recevais mes premiers cours de journalisme à l’Institut Ali Bach Hamba de Tunis, sous la sévère supervision de mon maître à penser feu André Boyer, l’une des premières leçons portait sur le journalisme d’agence. Et l’on nous enseignait qu’une dépêche d’agence se contente de rapporter des faits vérifiés et ne doit pas refléter même le sentiment propre du journaliste qui l’a rédigé. Donc, non seulement, une agence de presse digne de ce nom, ne peut pas être partisane au service d’intérêts particuliers, mais encore même le journaliste n’a pas le droit d’émettre sa propre opinion. On ne lui demande pas de dire ce qu’il pense de ceci ou de cela : on attend de lui qu’il rapporte des faits.

J’ouvre ici une parenthèse pour noter que l’une des raisons pour lesquelles la qualité de la rédaction de la presse nationale laisse à désirer vient de l’absence d’une agence de presse généraliste dans le pays. Faute de cette grossiste de l’information, les journalistes sont réduits à « s’abreuver aux sources de la rumeur, de la manipulation, ou à faire recours à leur propre imagination » et c’est pourquoi les médias camerounais tendent à être plus des outils de division et au mieux de diversion, que de véritables instruments de progrès social et de développement politique.

Monsieur le ministre,

Votre sortie inopportune contre les agences de presse relève d’une méconnaissance crasse du fonctionnement des médias. Une agence de presse, qui est en fait un grossiste de l’information fournit cette matière brute à des centaines ou des milliers de clients dont les opinions sont tout aussi diverses.

Par exemple, les dépêches de Associated Press que vous citez proviennent de ses 250 bureaux ouverts dans 120 pays et sont publiées chaque jour par plus de 2000 quotidiens à travers le monde, de même que ses reportages audiovisuels sont repris par 5000 radios et télévisions. Croyez-vous vraiment que tous ses clients peuvent ainsi se mettre au service du gouvernement américain pour véhiculer sa propagande sans contrepartie aucune ? L’AFP a comme clients, des journaux aussi typés sur le plan des opinions que Le Figaro, Le Monde ou l’Humanité. Croyez-moi, pour tous ces journaux, la dépêche de l’AFP relève de la parole d’évangile. On croit spontanément à ce qu’annonce la dépêche parce que le journalisme d’agence est ainsi conçu qu’il ne peut véhiculer que des messages très proches de la vérité et rien d’autre. Le 12 avril dernier, l’agence a rendu public une charte qui traite des bonnes pratiques éditoriales et déontologiques à l’attention des journalistes de l’AFP. Rédigé en une période de bouleversements profonds du secteur des médias, ce document réaffirme que les journalistes de l’AFP fournissent une couverture exacte, équilibrée et impartiale de l’actualité. Ils corrigent leurs erreurs rapidement et dans la transparence. Les journalistes de l’AFP visent la neutralité, l’absence de préjugés ou de préférences. Ils ne relaient pas d’influence extérieure. Ils ne peuvent être contraints à accomplir un acte professionnel qui serait contraire à leur conscience. »

Monsieur le ministre,

Après que je vous ai montré ce qu’est une vraie agence de presse, distincte d’une officine gouvernementale comme Chine Nouvelle, examinons à présent la raison de votre malheureuse sortie. En fait, j’ai compris qu’en grossissant le trait, vous vouliez ainsi justifier les raisons qui poussent votre ministère à mettre en place une AVI (Agence virtuelle d’informations). Vous affirmez : « …je peux garantir que cette agence sera une banque de données qui va collecter l’ensemble des informations dignes d’intérêt et dignes d’être portées à la connaissance du public national et international. » Personnellement, je doute de l’utilité d’une telle agence. En 2016, l’Etat du Cameroun ne peut pas se transformer en grossiste de l’information. Avec quelle crédibilité et en direction de quelle clientèle ?

Cette lubie dont vous êtes héritier avait été initiée en octobre 2008 par votre prédécesseur Monsieur Biyiti qui avait un plan baptisé New Deal communicationnel. Partant du constat que la demande d’informations sur le Cameroun n’est pas suffisamment satisfaite, M Biyiti avait pensé accroître l’offre d’information sur le pays.

Pour le faire, il importait selon lui de réveiller le « journalisme d’agence ». Il avait alors invité les agents de son ministère à se comporter en « correspondants de presse » par la collecte, le traitement de l’information, et sa transmission à un desk central qu’il allait mettre en place. Voilà ce que l’on appelle un bon diagnostic, mais un mauvais remède. L’objectif au final de M Biyiti, était de créer une agence de presse, ce qui serait une réelle innovation, car faut-il le rappeler, le Cameroun est l’un des rares pays au monde qui ne dispose plus d’une structure de ce genre, rouage essentiel de la circulation de l’information. En son absence, nous ne disposons pas dans ce pays d’une information fiable, non partisane. Dès son indépendance, le Cameroun avait créé en 1960, l’ACAP, son agence de presse dont le rôle était « de rechercher au Cameroun les éléments d’une information complète et objective… et de mettre l’ensemble de ces informations à la disposition de tous usagers, publics ou privés, à titre onéreux et selon des tarifs appropriés ». L’Acap perdra son autonomie en 1976, avec son intégration au sein de la Sopecam nouvellement créée, en violation du dispositif législatif qui prescrivait qu’elle ne pouvait être dissoute que par une loi. Les dirigeants de Sopecam accordèrent tout naturellement leur meilleure attention à Cameroon Tribune, la vitrine du groupe, en laissant péricliter le département agence, rebaptisé Camnews qui a disparu lui aussi. Une agence de presse s’impose donc comme une absolue nécessité.

Mais à l’inverse de Monsieur Biyiti, je ne crois pas que l’Etat soit le mieux indiqué pour gérer une telle agence, parce que l’Etat n’en a pas les moyens et parce qu’il est partisan quand l’Etat se ramène au gouvernement. Je pense en revanche que l’Etat doit encourager la presse officielle et la presse quotidienne privée à se retrouver ensemble pour relancer une agence d’information digne de ce nom au Cameroun. Une telle agence aurait pour vocation de fournir à tous une information objective, nous éloignant d’un type de journalisme qui, depuis toujours, selon le professeur Boyomo Assala semble avoir imposé aux médias un modèle indépassable –l’oppositionisme, au recours duquel, par-delà les différences somme toute faibles entre les médias, ceux-ci plombent tout débat contradictoire en l’enfermant dans des rets partisans du dialogue des sourds.

Monsieur le ministre,

Il y a quelque temps, j’ai obtenu un tête-à-tête avec vous pour décommander cet éléphant blanc que vous persistez à vouloir créer. Vous vous y êtes mal pris du reste en confiant le projet à votre Direction des Technologies ; or c’est une question de contenu d’abord, les TIC intervenant seulement après ! Depuis bientôt huit ans des budgets publics énormes sont inscrits au bénéfice de ce projet qui je l’espère ne verra jamais le jour ! Mettez ce qui reste de ce budget à la disposition d’une commission paritaire composée de la Sopecam et la CRTV d’un côté et des éditeurs de la presse quotidienne (Le Jour, Mutations, Le Mesager, LNE) et des télévisions établies (Canal 2, STV, Equinoxe) de l’autre pour créer sous forme de coopérative, une agence multimédia dont le rôle sera de rationnaliser et professionnaliser la couverture de l’actualité nationale.

Quant à votre préoccupation légitime de porter loin la parole du gouvernement, je vous conseille d’autres activités à portée immédiate. D’abord rassurez-vous qu’à côté de Cameroon Tribune qui devrait ressusciter l’édition anglaise du quotidien, voulue par ses pères fondateurs, le Journal Officiel est accessible par une diffusion élargie. Aux dernières nouvelles, cet instrument mal aimé du gouvernement, alors que nul n’est censé ignorer la loi, serait édité par une imprimerie de labeur situé au sein de la Présidence de la République ! En combien d’exemplaires et pour quelle distribution ?

Ensuite, favorisez la mise à la disposition du public des études, monographies, discours qui encombrent les tiroirs des Administrations publiques et auxquels le public n’a pas accès. Deux exemples récents vont illustrer mon propos. Il y a quelques semaines la dernière session du Cameroon Business Forum s’est conclue à Douala par la publication d’un communiqué lapidaire. Il a fallu que vous donniez une conférence de presse, et que votre déclaration liminaire soit reprise intégralement dans Cameroon Tribune pour que nous journalistes, intéressés par les questions économiques comprenions vraiment les détails des sujets débattus.

Autre exemple : lors du conseil de cabinet de mars, le Ministre de l’agriculture a fait un exposé sur le plan gouvernemental relatif à la promotion du café et du cacao. Le communiqué de presse traditionnel en a dit quelques mots en deux paragraphes. Pourquoi cet exposé et des centaines d’autres délivrés en pareille circonstance ne sont-ils pas mis à la disposition du public ? Quel secret d’Etat protège-t-on ? Je vous invite à initier une loi sur l’accès aux documents administratifs pour en faciliter la possibilité au grand public. Enfin, je vous saurai gré de convaincre le Cameroun d’adhérer à l’Open government partnership, une plate-forme internationale d’échanges des bonnes pratiques en matière d’ouverture des données publiques (open data) et de gouvernance ouverte (open government). Près de 80 pays sont membres de cette plateforme dont l’ambition est de faire en sorte que la parole publique ne soit plus une langue morte pour les citoyens. « Les gouvernements avaient tendance à verrouiller l’information. Ceux qui détiennent le pouvoir au XXIe siècle ne peuvent plus agir ainsi. Les technologies numériques ont bouleversé les relations entre le gouvernement et les citoyens. L’ouverture des données fait partie de la démocratie et procure la stabilité et la croissance”, analyse Francis Maude, secrétaire d’État au secrétariat du Conseil des ministres du Royaume-Uni, et ancien coprésident de l’OGP.

Par Jean Vincent Tchienehom


Jean Vincent Tchienehom est journaliste. Il est le rédacteur en chef de l’émission Stratégie et le producteur de Cameroun Vision, toutes des émissions télés diffusées sur Canal 2.

Cloud Transformation, Reforming Your Business [by Huawei]

(HUAWEI) – The digital era is here. With it come a host of exciting new technologies: cloud computing, ultra mobile broadband, IoT, Big Data… These powerful forces are reshaping entire industries and the way we live our lives.

Telecom operators across the world are now repositioning themselves as ICT service providers. Those that succeed will have access to vast new markets, as ICT becomes a vital link in every sector’s value chain.

But telecom operators will have to make radical changes. The digital user demands a ROADS experience: Real-time, On-demand, All-online, DIY, and Social. To adapt, operators must change their business models, improve O&M, build ecosystems, add new infrastructure, develop organizations and processes, and learn new skills.

Cloud computing will be a key driver of this transformation. IDC forecasts that cloud computing will be one of 2016’s IT megatrends. IT will shift from being a support service to a core production platform, as operators revitalize their closed, low-efficiency networks and shorten time-to-market (TTM). Open, agile, cloud-based networks will give them the power to seize swiftly-moving market opportunities (e.g., digital and cloud services).

As of December 2015, more than 20 top global operators – including Deutsche Telekom, Telefónica, MTN, China Telecom, and China Mobile – have begun cloud transformation.

The first step is to integrate isolated data centers into a single agile, efficient, scalable, and open distributed cloud data center (DC2), using virtualization and cloud technologies. Operators can then release open standard application platform interfaces (APIs), which will support the development of resource pools for B2B applications, traditional telecom services, and support services. These resources can be dynamically deployed and expanded to meet demand, for highly efficient use of IT resources.

With DC2 architecture, operators can roll out new services and applications fast. TTM for traditional operators is usually 2–3 months, from procurement order to hardware installation and software deployment. With DC2, hardware can be planned and deployed in advance. Rollout of a new service becomes a simple case of software installation/upgrade, and can be completed in just 1–2 days. In fact, we can foresee a time when new applications can go online at the click of a button. Operators will spot opportunities, find partners, and launch new services entirely online.

Cloud computing can also revolutionize O&M productivity. Today, every department and every region needs its own O&M team, with inevitable variation in ability and quality. As cloud infrastructure streamlines O&M, the number of servers a single engineer can handle will rise from ten to hundreds, or even thousands!

Cloud is redefining the way operators do business. It is powering the digital transformation. And it is carrying all of us towards a Better Connected World.

By Huawei

Ces 12 pays africains qui exigent de Facebook l’accès aux données personnelles des utilisateurs

(TIC Mag) – Le réseau social Facebook reçoit chaque année de nombreuses requêtes des Etats et des gouvernements à travers le monde pour savoir qui se cachent derrière les comptes d’utilisateurs, pour avoir les données personnelles des utilisateurs précis ou encore pour accéder à leur messagerie privée. Selon Facebook, au 31 décembre 2015, sur les 92 Etats du monde qui ont formulé des requêtes sur les données de ses utilisateurs, 12 sont des Etats africains.  Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Botswana, de l’Egypte, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, du Nigéria, du Sénégal, du Soudan, de la Tanzanie, de la Tunisie et de l’Ouganda (voir infographie plus bas).

Dans la majorité des cas, précise Facebook, ces demandes sont liées à des affaires pénales, comme des vols ou des enlèvements. Les informations les plus sollicitées concernent les contenus du compte, les informations de base des abonnés comme les noms, les adresses, l’ancienneté ainsi que l’adresse IP. Les requêtes des gouvernements ne se limitent pas aux utilisateurs Facebook, mais s’étendent également aux services et produits comme Messenger, WhatsApp et Instagram qui appartiennent également au géant américain Facebook.

La nature des publications des internautes intéresse également ces gouvernements. Lorsque les pouvoirs publics considèrent qu’un contenu sur Facebook constitue une infraction à la législation locale, les gouvernements peuvent demander de limiter l’accès à ce contenu. Après l’examen de cette requête, Facebook affirme qu’il peut rendre le contenu querellé inaccessible uniquement dans le pays concerné.

Le réseau social ne manque pas de faire régulièrement le point de ces demandes gouvernementales dans un rapport de transparence. Son dernier Rapport global sur les requêtes gouvernementales a été publié le 28 avril 2016.  Il répertorie les pays qui ont adressé des demandes d’accès aux données personnelles des utilisateurs, le nombre de demandes reçues de chacun de ces pays, le nombre de comptes ayant fait l’objet d’une demande et le pourcentage de demandes pour lesquelles Facebook a accepté de divulguer des données.

Refus de Facebook

Seulement, toutes les requêtes ne sont pas recevables. Six pays africains dont l’Algérie et le Sénégal par exemple ont sollicité l’accès aux données personnelles des utilisateurs précis, mais Facebook leur a répondu par la négative après examen desdites requêtes. En effet, le réseau social affirme avoir mis en place des procédures strictes pour gérer ces demandes gouvernementales. Il est par exemple exigé aux Etats de fournir une description détaillée du bien-fondé légal et factuel de leur demande.

Requêtes gouvernements africains FacebookLorsque Facebook constate des insuffisances juridiques ou des demandes d’informations imprécises, aucune information n’est donnée. Et le réseau social affirme qu’il est prêt à défendre devant la justice les raisons de son refus de partage des données utilisateurs. Quand la requête est favorable, le réseau social partage alors avec cet Etat prioritairement les informations de base de l’abonné. Facebook précise qu’il répond très souvent aux requêtes relatives aux affaires criminelles.

A l’analyse de son dernier rapport, l’on constate que les requêtes de certains pays africains comme le Nigeria, pays engagé dans la lutte contre la nébuleuse Boko Haram dont les attentats font de nombreux morts, sont jugées recevables par Facebook. Durant le second semestre 2015, une seule requête a été émise par les autorités nigérianes qui souhaitaient avoir les détails de 96 comptes d’utilisateurs contrôlés par Facebook. Les informations qui ont été fournies. Mais, Facebook ne précise pas leur nature.

Bon à savoir
Sur Twitter, le Nigeria est le seul pays africain qui a exigé une seule fois d’avoir les données personnelles d’un utilisateur du site de microbloging. Comme sur Facebook, ces données lui ont été transmises par Twitter. C’était sur la période du 30 juin 2016 au 31 décembre 2016.

A l’insu des abonnés

Et les utilisateurs dont les comptes font l’objet de requêtes officielles sont-ils informés ? En principe, oui. Mais, pas toujours. Facebook indique par exemple que 60% des demandes reçues des Etats-Unis au second semestre 2015 lui interdisaient expressément d’informer l’utilisateur que certaines de ses données faisaient l’objet d’une enquête du gouvernement. Les équipes de Facebook indiquent que lorsqu’il y a de graves menaces pour la sécurité publique, il est important d’assurer la sécurité des gens.

Les Etats-Unis, champions des requêtes

Facebook est sans doute l’un des plus grands réseaux sociaux du monde et par là, le plus populaire. Il revendiquait 1,65 milliard à la fin du mois de mars dernier, contre 1,59 milliard trois mois plus tôt. Si l’on y ajoute les abonnés de ses autres services comme WhatsApp ou Instagram, alors on obtient un mastodonte du web. Ce qui fait de ce géant américain une mine d’or d’informations que bon nombre de gouvernements et même de particuliers convoitent. Au premier rang de ces gouvernements, les Etats-Unis d’Amérique. Au cours du second semestre 2015 par exemple, ils ont exigé plus de données de Facebook que n’importe quel autre pays du monde. Le réseau social a reçu 19 235 requêtes portant sur les données personnelles de 30 041 utilisateurs américains. Pour 85% de ces demandes, Facebook a fourni les données réclamées par les Etats-Unis.

Qui peut demander des détails sur un compte ?

Seules les autorités judiciaires et la Police sont habilitées à demander à Facebook les détails du compte d’un utilisateur. Il faut pour cela produire « un Traité d’assistance judiciaire mutuelle » ou « une lettre rogatoire » et passer par le biais du Système de demande en ligne destiné aux forces de l’ordre à l’adresse facebook.com/records. Une adresse e-mail officielle est exigée pour accéder à ce système.

Facebook affirme qu’il ne laisse pas la porte ouverte de ses données aux Etats-Unis comme certains le pensent et qu’il dispose des outils de sécurité de pointe pour ses données. Des déclarations à prendre tout de même avec des pincettes quand on sait que certains programmes américains comme Prism (dévoilé par l’ancien informaticien de la CIA, Edward Snowden) collectait les données des géants du numérique à leur insu.

Par Beaugas-Orain DJOYUM, CEO ICT Media STRATEGIES

Source principale : Facebook

Pour plus d’infos : [email protected] ou @BeaugasOrain

Ce qui est exigé pour formuler une requête gouvernementale chez Facebook :
Toutes les demandes gouvernementales doivent identifier les données requises et inclure les informations suivantes :
  • le nom de l’autorité faisant la demande, le numéro de badge de l’agent responsable, l’adresse e-mail d’un domaine officiel des autorités et un numéro de téléphone direct de la personne à contacter ;
  • l’adresse e-mail, le numéro d’identifiant de l’utilisateur (http://www.facebook.com/profile.php?id=1000000XXXXXXXX) ou le nom d’utilisateur (http://www.facebook.com/nomdutilisateur) du profil Facebook.
A transmettre via le Système de demande en ligne destiné aux forces de l’ordre à l’adresse facebook.com/records. En cas d’envoi d’une requête par poste, Facebook prévient que le délai de réponse sera plus long. Son adresse postale aux États-Unis est : 1601 Willow Road, Menlo Park, CA 94025, Etats-Unis. Adresse postale en Irlande : Facebook Ireland Ltd | 4 Grand Canal Square | Dublin 2, Irlande. Mettre en Objet : Facebook Security, Law Enforcement Response Team

Source : Facebook

Cameroun : Les artistes invités à se mettre au numérique

(TIC Mag) – Les artistes camerounais ont été invités le 26 avril 2016 à l’occasion de la célébration de la 16e Journée mondiale de la Propriété intellectuelle à davantage se mettre au numérique. Une journée placée sous le thème : « Créativité numérique : la culture réinventée ». Selon le journal Cameroon Tribune dans sa livraison du 27 avril 2016, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (MINMIDT), Ernest Gbwaboubou (photo), en a profité pour sensibiliser les artistes et même le grand public sur l’impact des TIC sur la créativité.

D’après le ministre Ernest Gbwaboubou, les artistes camerounais devraient davantage s’approprier et maitriser les TIC et les utiliser pour optimiser la qualité de leurs produits, « tout en préservant les droits de leurs titulaires et assurant une juste rétribution de ceux-ci ». Egalement le MINMIDT, plaide en faveur des formations et des renforcements des capacités des artistes dans le domaine des TIC afin que ceux-ci pussent s’adapter aux changements actuels et bénéficier de cette niche d’emplois qu’offrent désormais les TIC dans le domaine culturel.

Huawei Cameroon organise son congrès de 2016 sur le Cloud 2.0 à Douala le 06 mai

(TIC Mag) – L’édition 2016 du Huawei Cloud Conference se tiendra au Cameroun le 06 mai 2016 à l’hôtel AKWA à Yaoundé. Cette année, un accent sera mis sur le Cloud.

D’après Michael Li, le CEO de Huawei Technologies Co., Cameroon Ltd, les technologies Cloud ne sont pas seulement en train de changer les structures IT et leurs coûts, mais aussi, permettent une transformation générale de l’industrie en créant de nouveaux modèles d’affaires qui s’accompagnent des innovations et de nombreux avantages. Ce qu’il baptise Cloud 2.0.

La conférence de Huawei sur le Cloud 2.0 organisé en partenariat avec Intel et IDC sera l’occasion pour l’opérateur chinois et ses partenaires de discuter avec les leaders d’opinion et les experts du secteur des opportunités qu’offre le Cloud. « Lors de cet événement, nous allons partager les stratégies Cloud de Huawei pour les acteurs du secteur des télécoms, des finances, de l’énergie, de l’éducation, ainsi qu’aux acteurs publics du gouvernement », affirme le CEO de Huawei Technologies Co., Cameroon Ltd.

Les responsables de l’entreprise chinoise affirment que ce congrès qui réunira de nombreux experts sera aussi l’occasion de développer les compétences de base des participants, d’améliorer leur agilité et de saisir les occasions d’affaires qui s’offre avec cette nouvelle ère du Cloud 2.0.

Culture Ebene célèbre les 500 000 fans de sa page Facebook

(TIC Mag) – Le site web d’actualité culturelle Culture Ébène a annoncé ce 25 avril 2016 avoir franchi la barre de 500 000 fans sur sa page Facebook. Spécialisé dans l’actualité culturelle africaine, ce webzine “d’infotainment” se positionne comme la plateforme web de référence au sujet de la valorisation des cultures Black et Afro.

« Les réseaux sociaux sont le premier levier d’acquisition de trafic (62%) pour Culturebene qui fait le choix depuis sa création de travailler à construire sa marque sur Facebook notamment », indique les responsables du site dans un communiqué diffusé à cet effet.

Culture Ébène confesse que les connexions via le mobile représentent 60% des connexions au site qui est « responsive » depuis deux ans déjà. Aujourd’hui, le site songe à une application Android qu’il annonce pour bientôt. Tout comme il envisage le développement de la présence sur tous les médias sociaux pertinents comme Youtube, Twitter, tout récemment Instagram et bientôt Snapchat.

Cette performance sur Facebook et sa désignation en 2015 comme meilleur site africain lors de l’African Golden Virtual Awards sont autant de signaux qui encouragent l’équipe de Culture Ébène conduite par Idrissou Arabo.


Culture Ébène en quelques mots

« Créé il y a 5 ans avec la volonté d’être au cœur de l’action, là où ça se passe, afin de pouvoir capter des moments inédits, de donner la parole aux acteurs de l’économie créative au Cameroun et ailleurs et de valoriser toujours plus nos talents et richesses culturelles, Culturebene est aujourd’hui partenaire de tous les événements majeurs au Cameroun (Miss Cameroun, Canal d’Or, Ecrans Noirs, Festi Bikutsi, Annual Show, etc), ce qui démontre le chemin parcouru et la confiance placée en son équipe et image professionnelle.»

Source : L’équipe de Culture Ébène