Avec le Blackphone, « il est impossible pour qui que ce soit d’écouter les communications»

Les communications et les données privées des smartphones peuvent être suivies, traquées et espionnées par les multiples applications installées, et aussi par la NSA. L’entreprise britannique Silent Circle et le constructeur espagnol Geeksphone ont mis sur pied le Blackphone. Rodrigo Silva-Ramos, son cofondateur, dévoile les avantages de ce smartphone anti-NSA.

 

Réseau Télécom Network : Qu’est-ce qui fait la particularité du Blackphone ?

Rodrigo Silva-Ramos : Le Blackphone est le premier téléphone du monde basé sur le droit à la vie privée de ses utilisateurs. Cela veut dire que n’importe qui peut avoir une communication privée par voix, par chat et par vidéo, sans que personne ne puisse écouter ses conversations. C’est garanti par une clé privée. Le Blackphone est basé sur un système coopératif qui s’appelle Private OS, qui est sur un cœur Android, mais qui dispose d’une couche de sécurité qui permet entre autres de se connecter par WiFi de façon complètement protégée. Il permet également de naviguer sur Internet sans cookies. C’est-à-dire que personne ne peut connaître les sites web que l’utilisateur visite.

RTN : Comment se fait-il qu’il soit conçu sous Android, avec les limites de sécurité qu’on peut y retrouver ?

RSR : Private OS est une couche de développement sous Android. C’est-à-dire que nous avons pris une couche d’Android, et que nous l’avons basée sur la sécurité concentrée sur la vie privée de l’utilisateur.

RTN : Comment cryptez-vous les données ?

RSR : C’est simple. Toutes les communications sont de point à point. Cela veut dire qu’avec un Blackphone, vous pouvez communiquer avec un autre Blackphone ou avec n’importe quel autre dispositif sous Android ou sous iOS qui a le même logiciel. Ce logiciel, c’est le Silent Circle Text et Silent Circle Voice. La communication entre ces deux dispositifs est extrêmement codée par une clé. Cette clé, nous ne la connaissons pas. Personne ne la connaît. La clé est générée à chaque communication. Lorsque la communication est coupée, cette clé disparaît. C’est-à-dire qu’aucune communication ne va vers aucun serveur, et que personne ne peut accéder à ces communications protégées.

RTN : C’est-à-dire que même les opérateurs téléphoniques ne peuvent pas écouter ou espionner vos communications…

RSR : Il est impossible pour qui que ce soit d’écouter les communications. Les communications sont d’abord codifiées en data, et après sont cryptées. C’est-à-dire qu’un opérateur téléphonique n’a aucune possibilité de voir la communication. Ce qui passe, ce sont des zéros, si tu n’as pas les clés, tu ne peux rien voir. Il en va de même pour les programmes. Par exemple, vous pouvez choisir n’importe quel programme et le protéger d’un réseau ou d’un compte, etc. Nous avons toute une série de solutions basées sur la sécurité. Le Blackphone est un outil basé à tous les niveaux sur la vie privée. Non seulement sur la communication, mais aussi sur toutes les données qui se trouvent sur le dispositif. N’importe quel programme installé sur un smartphone est dangereux. Car l’entreprise qui gère ce programme peut capter vos données privées, vos agendas, vos contacts, etc. Avec le Blackphone, nous faisons en sorte que tous ces programmes n’aient pas accès à ces informations.

RTN : Est-ce à dire que ces programmes et applications sont bien installés sur votre smartphone, mais qu’ils n’ont pas la possibilité d’accéder à vos données ?

RSR : Exactement. C’est l’utilisateur qui a le choix de permettre l’accès à ses données à certaines applications. Par exemple, si vous utilisez un programme comme Gmail, vous avez la possibilité de dire àGmail qu’il n’aura pas accès à votre liste de contacts, tout comme vous avez le choix de permettre à Gmailde voir la liste de vos contacts. C’est l’utilisateur qui gère sa « privacité ».

RTN : Cas pratique, pour WhatsApp par exemple, avant de l’utiliser il faut absolument livrer son numéro de téléphone, et éventuellement les numéros de téléphone de ses amis. Avec un Blackphone, peut-on interdire à WhatsApp de connaître les numéros de nos amis et continuer à utiliser ce service ?

RSR : C’est l’utilisateur qui choisit. Si l’utilisateur ne désire pas que WhatsApp lise ses contacts, il ne le fera pas. L’utilisateur continuera à utiliser WhatsApp malgré cette restriction. Le seul inconvénient sera que ses interlocuteurs ne sauront pas forcément qui il est.

RTN : Comment fait-on pour l’acquérir en Afrique ?

RSR : Il faut se rendre sur le site web www.blackphone.ch. Une fois sur le site, vous serez dirigé vers le magasin. Vous pourrez donc le commander online et nous l’enverrons en Afrique sans aucun problème. Le prix est de 629 dollars et nous offrons le transport.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum, pour le magazine Réseau Télécom Network Nos 69-70

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. Rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités. Aussi, merci de nous laisser votre commentaire au bas de cet article. Bonne navigation.

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Télécoms : Journée mondiale des Droits des Consommateurs, l’ANRT...

Télécoms : Journée mondiale des Droits des Consommateurs, l’ANRT pose le diagnostic du secteur, l’ Artac se...

Cybercriminalité : Group-IB signale un nombre d’escroqueries par usurpation...

Cybercriminalité : Group-IB signale un nombre d’escroqueries par usurpation d’identité croissant dans la région MEA en 2023

Afrique centrale : L’ Artac veut intégrer l’activité postale...

Afrique centrale : L’ Artac veut intégrer l'activité postale dans ses missions