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L’Arménie va accompagner l’Afrique dans l’implémentation du concept de développement intelligent

[Digital Business Africa] – La Commission économique Unies pour l’Afrique (CEA) a annoncé avoir signé un protocole d’accord avec l’Arménie qui va dans le sens de la promotion du le concept de développement intelligent, qui rentre dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Afrique. De manière pratique, l’accord signé avec la Fondation de la pépinière d’entreprises (EIF) concerne « les domaines de l’identification numérique, du commerce numérique et de l’économie numérique ; du renforcement de la capacité de la CEA en matière de collecte de données ; de la promotion de l’innovation interne, ainsi que de l’appui extérieur au programme de développement de l’Afrique ; des travaux de recherche sur les politiques et activités avec les universités dans le domaine du génie biométrique ; de l’appui au développement des processus de paiement en ligne et des droits de propriété intellectuelle en ligne », fait savoir la CEA dans son communiqué.

 « L’Université d’Addis-Abeba et l’EIF ont signé un protocole, suivi de discussions approfondies qui ont abouti à un plan d’action de coopération. Les efforts décrits visent à mettre en œuvre conjointement le programme national de laboratoires d’ingénierie qui connaît un succès en Arménie, la formation d’un écosystème de jeunes entreprises d’ingénierie et la recherche commune », explique le Directeur par intérim de la Division des publications, des conférences, de la gestion des connaissances et des TIC (PCKMD), Almoustapha Amadou Cissé.

L’Arménie, ancienne république soviétique située dans la région montagneuse du Caucase entre l’Asie et l’Europe, est une plaque tournante pour le développement de logiciels, l’informatique industrielle, l’électronique et la production de semi-conducteurs. Son secteur des technologies de l’information et de la communication joue un rôle important dans l’économie du pays en raison de la force de travail concurrentielle, de sa part dans le PIB, de la croissance constante du nombre d’entreprises et du chiffre d’affaires total. En l’absence de ressources naturelles, le Gouvernement arménien s’intéresse de près au concept d’innovation et de développement des ressources humaines dans son programme de révolution économique, créant ainsi des conditions optimales permettant aux populations de tirer parti de leurs capacités de production par la recherche et le développement.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Le Camerounais Cyrille Lavoisier Kemayou, nouveau DG de IHS Towers Rwanda

[Digital Business Africa] – Depuis le 25 juillet 2019, Cyrille Lavoisier Kemayou est le directeur général d’IHS Towers Rwanda, l’un des plus importants fournisseurs d’infrastructures de télécommunications mobiles en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Il prend ainsi la direction de IHS Rwanda Ltd, qui a débuté ses activités en décembre 2013, et qui détient et exploite la majorité des tours de télécommunication dans le pays. Sa mission sera donc d’impulser une nouvelle dynamique dans le développement de cette filiale du groupe dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Avant sa nomination, Cyrille Lavoisier Kemayou était directeur commercial et des services corporate chez IHS Towers Cameroon depuis décembre 2012. Le spécialiste des ventes, du marketing et de la communication d’entreprise est titulaire d’une maîtrise en Publicité et Relations publiques de l’Ecole supérieur des Sciences et Techniques de l’information et de la Communication de Yaoundé (Esstic).

Cyrille Lavoisier Kemayou
Cyrille Lavoisier Kemayou, nouveau DG de IHS Towers Rwanda

Une riche expérience

Durant six ans, il a été en charge de la responsabilité sociétale de MTN Cameroon. Il compte également à son CV plusieurs postes de direction. Parmi ceux-ci, directeur général adjoint chez UNIPAL Central & West Africa (P & G Affiliated Distributor) durant deux ans (de janvier 2011 à décembre 2012). Tout comme de 2008 à 2010 il a été Directeur à Palmares Sport, une boîte chargée de la définition et de l’opérationnalisation des stratégies de parrainage et de marketing de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT).

En 2016, il a également suivi un programme pour cadres supérieurs à la Harvard Business School, aux États-Unis. Une expérience qu’il est désormais appelé à mettre au service d’IHS Towers Rwanda.

Selon Freddy Tchalla, CEO de MTN Côte d’Ivoire, Cyrille Lavoisier Kemayou est un professionnel bien organisé pour livrer des projets dans des normes élevées. Joël Ndjodo, ancien collègue à MTN Cameroon dit de ce brave Camerounais qu’il est « un professionnel devoué, rigoureux avec beaucoup d’empathie et surtout doté d’une culture éprouvée du résultat  et de la performance. Son leadership et son sens du planning ont toujours été mis au service de la compagnie ».

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigéria : MTN demande à la justice de trancher un litige qui l’oppose au gouvernement

[Digital Business Africa] – Au Nigéria, la filiale locale du groupe de télécommunications Sud-africain MTN est à nouveau en conflit avec les autorités. Ceci, en lien avec l’affaire de la non désactivation des cartes SIM non enregistrées qui avait valu à l’opérateur une amende de 1,1 milliards de dollars. Dans une communication qui date du 2 août 2019, MTN Nigéria a fait savoir qu’il a demandé un contrôle judiciaire après que l’administration fiscale nigériane a désapprouvé le traitement comptable par l’entreprise de l’amende en tant que coût d’exploitation. « Nous pensons que l’amende devrait être traitée comme une partie des coûts d’exploitation de l’entreprise, mais l’autorité fiscale nigériane, la Federal Inland Revenue Service (FIRS) pense le contraire. Nous avons tout payé à la FIRS, puis nous sommes allés devant le tribunal », explique le porte-parole de MTN dans un communiqué.

De manière concrète, MTN demande à la justice fiscale nigériane de décider si elle doit payer au gouvernement une taxe sur les sociétés pour une amende de 1,1 milliard de dollars. Ou si à la place, elle est autorisée à traiter cette amende comme étant un coût d’exploitation. S’il arrivait que la Justice nigériane donne raison à MTN, cela créerait un précédent en ce qui concerne la manière dont les sanctions sont traitées par les sociétés enregistrées au Nigéria.

Cette nouvelle affaire vient s’ajouter à la longue liste de conflits entre MTN Nigéria et les autorités de ce pays. Déjà en octobre 2015, l’opérateur écopait d’une amende de 5,2 milliards de dollars pour n’avoir pas désactivé dans les délais les lignes téléphoniques non identifiées. Finalement, l’amende avait été ramenée à 1,1 milliard de dollars après de multiples tractations, y compris au sommet de l’Etat.

Ensuite, en août 2018, MTN Nigéria avait été sommé par la Banque centrale du Nigéria de rapatrier 8,13 milliards de dollars au Nigeria. Des fonds considérés comme sortis illégalement du pays, avec la complicité de banques locales. Pour se sortir de cette autre affaire, MTN a dû débourser 51,7 millions de dollars pour payer une amende. Aujourd’hui encore, MTN est accusé par les autorités du Nigéria de non-paiement detaxes sur l”importation d’équipements et sur ses paiements à des fournisseurs étrangers. Dans cette affaire, les autorités nigérianes réclament deux milliards de dollars.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigeria : MTN obtient de la banque centrale sa licence d’opérateur de fintech

[Digital Business Africa] – Au Nigeria, l’avenir de la filiale locale du groupe sud-africain de télécommunications MTN se jouera certainement dans le secteur de la fintech. L’opérateur a en effet annoncé avoir obtenu de la banque centrale du Nigeria une licence qui lui permet de se lancer dans la prestation de services financiers. La première étape pour lancer son service de mobile money, qui fait grande recette dans les autres pays où le groupe est présent. Seulement, au Nigéria, la réglementation dans le secteur financier est stricte, et ne permet qu’aux banques agrées, ou aux sociétés de technologies en partenariat avec les banques d’utiliser l’argent mobile.

Cette règlementation a justement entrainé un ralentissement de l’inclusion financière du Nigéria par rapport aux autres pays d’Afrique subsaharienne. Dans ce pays, seul 40% détient un compte bancaire, et plus de 60 millions de personnes n’ont pas accès aux services financiers. Justement, la stratégie de MTN qui dispose dans le pays de 67 millions d’habitants est de capitaliser sur le faible taux de bancarisation et offrir aux personnes non bancarisées, mais qui disposent tout de même d’un téléphone portable. Avec l’obtention par MTN de la qualité de « super agent », l’opérateur pourra déployer prochainement son service baptisé Yello Digital Financial Services Limited (YDFS).

« Cela constitue une première étape très importante pour exploiter notre infrastructure afin de faire évoluer nos initiatives de technologie financière. Nous avons également demandé une licence de banque de services de paiement, ce qui nous permettra d’offrir à terme une gamme de services financiers plus large et plus approfondie à ces communautés et nous espérons toujours que nous obtiendrons l’approbation sous peu », explique le PDG de MTN Nigeria, Ferdi Moolman.

Notons toutefois que la libéralisation progressive de ce secteur entrainera une concurrence accrue. Parmi les plus en vue, le groupe indien Airtel qui a annoncé dès 2018 une extension de son service Airtel Money. Dans ce sillage, Airtel a obtenu un financement de 1,25 milliards de dollars. De quoi propulser la croissance de ce service sur le continent.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Sénégal : La Sonatel réduit de 83% le prix du mégabit de l’Internet fixe

[Digital Business Africa] – Au Sénégal, c’est une offre qui devrait permettre aux foyers les plus démunis d’accéder à Internet. La Sonatel a annoncé le 30 juillet 2019 le lancement de l’acte 4 de son programme d’universalisation de l’accès à un Internet abordable et de qualité. D’après le média en ligne innovafrica.net qui révèle l’information, cette phase offre aux utilisateurs finaux la possibilité de bénéficier d’une baisse de 83% du prix du mégabit sur les offres Internet à la maison, comparée aux tarifs de 2016.

« L’objectif de cet acte 4 est d’accélérer davantage l’entrée de l’Internet fixe dans chaque foyer, quel que soit la technologie disponible dans les zones d’habitation et son niveau de revenu. », explique Sékou Dramé, le directeur général de la Sonatel. Selon la Sonatel, une telle réduction de prix est rendue possible par la fibre optique d’Orange qui a apporté l’Internet très haut débit. Cette avancée a également permis la réduction du prix du mégabit de 79%. Une réduction aujourd’hui répliquée dans le cadre de cette offre.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Pour améliorer son réseau de distribution, Jumia s’associe à Vivo Energy

[Digital Business Africa] – Le groupe de e-commerce Jumia a annoncé le 29 juillet 2019 s’être associé à Vivo Energy, détaillant et distributeur panafricain de carburants et lubrifiants aux marques Shell et Engen. L’accord vise à faire des points de vente de Vivo Energy, des points de distribution de Jumia. Ceci, dans tous les pays où les deux partenaires sont implantés.

«Nous cherchons constamment à adapter davantage notre technologie pour faire partie de l’infrastructure locale et devenir plus accessible à un plus grand nombre de clients. Nous sommes ravis d’annoncer ce partenariat avec Vivo Energy, car nous sommes confiants que leur réseau de vente au détail permettra à Jumia de livrer facilement des produits aux clients actuels et nouveaux, y compris dans les régions éloignées. Nous continuerons à élargir nos partenariats de marque dans le but de diversifier les offres de produits », explique Boris Gbahoue, vice-président exécutif du marketing de Jumia.

Cet accord sera progressivement implanté dans les pays du continent. Ce sera le cas prochainement au Cameroun, où la filiale locale affirme se préparer à l’implémentation de ce projet : « Ce partenariat entrera prochainement en vigueur au Cameroun. Nous travaillons d’ailleurs à son implémentation. Au vu de la place du Cameroun dans le développement du e-commerce, et surtout la place prépondérante de Jumia, nous y voyons une opportunité qu’il faut au plus vite exploiter afin de nous rapprocher le plus de nos clients », affirme Simon Mbelek, le Responsable Communication & Relations Publiques de Jumia Cameroun.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Cameroun : Les systèmes d’information des Douanes, des Transports et des Impôts désormais interconnectés

[Digital Business Africa] – Au Cameroun, l’administration marque un pas de plus dans sa marche progressive vers la digitalisation complète de ses services. Ceci notamment, avec l’entrée en service d’une plateforme d’interconnexion des  applications informatiques de trois administrations : Système de Sécurisation des Documents  et Titres de  Transport (SSDT) du Ministère des Transports (MINT), Système Douanier Automatisé (SYDONIA) de la Direction générale des Douanes(DGD) et Fiscal Information System (FISCALIS) de la Direction générale des Impôts(DGI).

« Ladite plateforme favorisera la collaboration et les échanges de données entre les systèmes informatiques interconnectés.  La plateforme d’interconnexion proposée dans le cahier des charges préconise : la mise en place d’un serveur d’échange ou Swap  dans chaque système. Le serveur de Swap du MINT contiendra l’ensemble des informations sur les cartes grises  des véhicules automobiles immatriculés tel que défini dans le protocole d’échanges. Le serveur d’échange de la DGD conservera les informations contenues sur les attestations de dédouanement des véhicules automobiles importés. Enfin, le serveur d’échanges de la DGI recueillera  toutes les données affichées sur les quittances d’enregistrement des véhicules automobiles », explique la douane camerounaise.

On apprend également de la même source que chaque serveur d’échange reçoit puis publie les données qu’une Administration met en partage ou en échange avec les deux autres Administrations parties prenantes. Par ailleurs, le passage par les serveurs d’échange permet non seulement  à chaque système de poursuivre son fonctionnement normal et régulier mais surtout, donne une certaine flexibilité  à chaque administration consommatrice de données, d’imaginer tout type d’exploitation étant donné qu’on ne saurait être exhaustif à l’heure actuelle quant à l’ensemble des besoins d’exploitation.

Selon la direction générale de la Douane, la consultation  des données dans les divers serveurs d’échanges utilise le numéro de châssis comme clé de recherche. Avant la production d’une carte grise, le SSDT vérifiera, de façon automatique  à l’aide d’une requête dans les serveurs d’échange de la DGD et de la DGI, que  l’Attestation de  Dédouanement et la Quittance d’enregistrement des impôts sont authentiques et figurent dans les bases de données des serveurs d’échanges de la DGD et de la DGI ; lorsque le résultat de la requête indique que le  document présenté par l’usager est faux, la carte grise n’est pas produite et un rejet conséquent est généré par le SSDT et retourné aux autres administrations  (DGD,DGI).

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Congo Brazza : Le BantuHub Conference expose les opportunités de la Fintech

[Digital Business Africa] – La capitale congolaise abritera le 8 août 2019 la BantuHub Conference. Un évènement à l’initiative de l’organisation de promotion des TIC et de l’entrepreneuriat juvénile en République du Congo BantuHub, qui entend présenter aux jeunes et aux investisseurs toutes les opportunités qu’offrent le secteur de la Fintech en Afrique. D’où le thème retenu : « Enjeux de la fintech et perspectives pour le Congo ».

Selon BantuHub, cette rencontre permettra de questionner dans le fond le fonctionnement et les opportunités du secteur de la Fintech dans le pays, et en Afrique en générale. De manière précise, trois grandes problématiques seront étudiée : « quels peuvent être les paramètres à prendre en compte avant de se lancer dans le secteur de la Fintech ? Comment le Congo peut-il concilier son appétence pour les TIC et la fintech avec sa difficulté à mettre en place un écosystème de nature à libérer son potentiel numérique ? Et pour terminer, les quelques entreprises locales qui exercent déjà sur ce segment s’accrochent malgré les obstacles. Que peut-on apprendre de leur expérience ?

Autant de questions qui trouveront des réponses le 8 août 2019 lors de cette conférence libre d’accès. Pour plus d’informations à propose de l’évènement, vous pouvez vous rendre à l’adresse http://www.bantuhub.com/conference/

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Maroc : Hseven va accorder 1,5 millions d’euros au financement de startups africaines

[Digital Business Africa] – C’est une bonne nouvelle pour les startups africaines. L’accélérateur de startups marocain Hseven a annoncé qu’il accordera un financement qui pourra aller jusqu’à 1,5 millions d’euros aux startups africaines. Ceci, dans le cadre d’un ambitieux programme d’accélération de startups marocaines, et également africaines. Selon Hseven, ce programme baptisé « Hseven Disrupt Africa » devra durer six mois, et facilitera l’accès aux financements des startups bénéficiaires. Sur le principe, le programme vise les startups «seed» et «early stage», c’est-à-dire constituées de deux à cinq entrepreneurs. Surtout, les projets sélectionnés doivent présenter un impact à grande échelle en Afrique.

Dans son implémentation, le programme bénéficie du soutien de plusieurs organismes tels la Dutch Good Growth Fund (DGGF) ou encore la Banque mondiale. Il débutera par un appel à candidature qui permettra de sélectionner les startups qui répondent aux mieux aux critères définis. Les sélections se feront dans les villes de New York, Montréal, San Francisco, Shanghai, Dubaï, Londres, Amsterdam, Paris et Casablanca. « Les startups sélectionnées bénéficieront d’un investissement de 150 000 d’euros au début du programme, pour 5% à 7% d’équité. Puis un éventuel investissement de 500 000 à 1.5 million d’euros à la fin du programme », indique Hseven, qui précise que ces investissements seront effectués majoritairement grâce à un partenariat avec le fonds d’investissement Capital-Risque Azur Partners.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

France : Le gouvernement officialise l’utilisation de la reconnaissance faciale pour attester de l’identité

[Digital Business Africa] – En France, c’est une avancée législative importante dans le domaine du numérique. Un décret du gouvernement a officialisé le développement d’une application mobile d’authentification d’identité. Baptisée «AliceM», cette application fait appel à un dispositif de reconnaissance faciale. Selon le gouvernement, cet outil qui n’est encore qu’à la phase de tests servira à authentifier l’identité des citoyens.

Sur le principe, l’application permettra de s’identifier grâce à son smartphone pour accéder depuis son mobile aux sites de certains services publics regroupés dans le portail d’accès FranceConnect comme celui des impôts ou celui de l’Assurance maladie.

Seulement, cette avancée suscite des réticences de la part de certaines associations qui craignent pour la protection des données personnelles. Ceci, en raison du fait que des articles sont régulièrement publiés en ligne sur les abus liés à la reconnaissance faciale. C’est le cas notamment aux Etats-Unis où elle est utilisée pour traquer les migrants, ou encore en Chine où elle est utilisée pour traquer les opposants politique.

Pour les opposants à cette nouvelle technologie, il est important de s’insurger contre le fait que l’utilisateur n’ait pas la liberté de choisir de passer outre le dispositif de reconnaissance faciale pour avoir accès à plusieurs services publics dématérialisés via AliceM. Une réticense qui pour l’instant n’a pas freiné le gouvernement français dans son projet.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cameroun : Kiroo Games atteint un demi-million de dollars de souscriptions dans son ouverture de capital

[Digital Business Africa] – Au Cameroun, le studio de création de jeux vidéo Kiroo Games qui a lancé le 4 avril 2019 un crowdfunding annonce avoir franchi le cap de 500 000 dollars de collecte, soit environ 278 millions de F Cfa. Une collecte effectuée auprès de 414 souscripteurs, avec la particularité d’avoir un processus de collecte et de vérification entièrement en ligne. Ceci, grâce à la technologie et aux procédés baptisés « Kiroo Rebuntu », entièrement développé par Kiro Games.

De manière plus détaillée, on apprend d’un communiqué de Kiro’o Games que sur les 500 000 USD de souscriptions enregistrés, 163 000 USD ont déjà été reçu, et 143 actionnaires effectifs ont déjà concrétisé. Aussi, la tranche d’âge des 31 – 35 ans représente le plus gros volume de souscriptions avec 33%, suivi des 26 – 30 ans (29%), 36 – 40 ans (15%) et des 21 – 25 ans qui représentent 12% des souscriptions totales. Concernant les aspects liés au genre, les investisseurs masculins représentent 70%, tandis que les femmes sont à 30%. Dans le même sillage, on apprend que les camerounais représente le gros des investisseurs avec 60% de l’actionnariat. Les français viennent en 2e position avec 12% d’actionnariat.

Selon le studio Kiro’o Games, après cette levée de fonds, la prochaine étape consistera à une éventuelle entrée en bourse. « D’ici 2030, Kiroo ambitionne d’entrer en bourse sur des marchés tel que le NASDAQ, et le studio doit créer un catalogue de jeux, Bd, dessins animés africains et services smartphones pour 1 million de clients sur 12 pays en Afrique », ajoute le studio.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cameroun : MTN lance MTN Fusion, pour mieux interagir avec sa clientèle professionnelle

[Digital Business Africa] – La filiale camerounaise de l’opérateur de télécommunications MTN a lancé le 25 juillet 2019 une nouvelle plateforme numérique de collaboration entre elle et les entreprises. La plateforme baptisée MTN Fusion entend accélérer le développement de sa clientèle professionnelle.

« Depuis plusieurs années déjà, MTN est le principal catalyseur de l’Economie numérique au Cameroun. Avec MTN Fusion nous continuons dans cette lancée, mais surtout, nous mettons nos infrastructures de pointes, nos technologies et nos talents à la disposition de l’écosystème pour créer un cercle vertueux autour de nous et avancer encore plus vite dans ce grand processus de transformation digitale en cours au Cameroun », explique dans un communiqué Hendrik Kasteel, le directeur Général de MTN Cameroon.

 On apprend également du communiqué que cette plateforme va réunir les partenaires actuels et futurs de l’entreprise pour créer un nouvel écosystème qui permettra d’apporter encore plus de valeur à la clientèle professionnelle et entreprise de MTN. Seront ainsi identifiés, de nouveaux services et solutions que MTN Business pourra tailler sur mesure pour chacun des clients : startups, petites et moyennes entreprises, multinationales, organisations non-gouvernementales, entreprises publiques et parapubliques, etc.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cameroun : l’Université de Yaoundé 1 et Camtel s’associent pour créer un Centre de formation en Intelligence artificielle

[Digital Business Africa] – L’Université de Yaoundé 1 et l’entreprise publique de télécommunications Camtel ont signé ce lundi 29 juillet 2019 à la salle des Actes du Rectorat de l’université, un mémorandum d’entente pour la création et l’implémentation d’un Centre destiné à former les étudiants ingénieurs dans divers domaines relatifs à l’Intelligence Artificielle. Ce centre de formation, de renforcement et d’innovation en Intelligence Artificielle est ainsi un pionnier pour le pays et s’inscrit dans la stratégie gouvernementale d’accéléreration de la digitalisation de l’économie d’ici à 2020. 

Nous vivons en effet une ère d’explosion quantitative de la donnée numérique. Cette situation oblige à développer de nouvelles manières de voir, et de nouveaux ordres de grandeur apparaissent, portant sur la capture le stockage, la recherche, le partage et la visualisation des données. Dans ce contexte, l’Intelligence artificielle entendue comme la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des taches demandant des processus mentaux comme l’apprentissage s’avère d’une grande importance, surtout que ses domaines d’applications sont aussi divers que variés. D’où l’opportunité saisie par Camtel et l’UY1 pour permettre au Cameroun de se mettre à la page concernant la maitrise et l’usage de ces technologies dans lesquels plusieurs pays dans le monde sont déjà très avancés.

Maurice Sosso, recteur de l’Université de Yaoundé 1 et Judith Yah Sunday , la DG de Camtel.
Maurice Sosso, recteur de l’UY1 et Judith Yah Sunday , DG de Camtel.

« Cette cérémonie apparait incontestablement comme la manifestation la plus éloquente de la volonté de l’Université de Yaoundé 1 d’offrir à ses étudiants et à ses jeunes enseignants, la possibilité de profiter pleinement des opportunités technologiques et scientifiques qui sont générés par l’activation numérique du centre d’innovation dans le domaine de l’intelligence artificielle de Camtel », a déclaré Prof Maurice Sosso, recteur de l’UY1, lors de son mot de bienvenue. « La finalité des centres d’innovation est d’améliorer les perspectives d’emploi pour la jeunesse camerounaise à travers des systèmes de formation orienté vers l’acquisition des connaissances et des compétences induisant l’apprentissage, la recherche, l’innovation et la créativité », a-t-il ajouté.

Mme Judith Yah Sunday, directrice générale de Camtel, affirme quant à elle que « le centre d’innovation, par le biais de ses interventions offre dans les secteurs de croissance de l’économie, un leadership en intelligence artificelle portée par le numérique. La conception des programmes du centre prend en compte l’intégralité des cycles d’innovation y compris le développement de compétences favorables à l’emploi et des programmes postdoctoraux de développement et de recherche parrainés par l’industrie ».

Signalons que le centre envisage de former au moins 100 étudiants au cours de la première année de fonctionnement et 25% de ces derniers bénéficieront d’une bourse complète prise en charge par Camtel et l’Ecole Polytechnique. Le cout du projet s’évalue à 1,3 milliards de FCFA.

Par Gaëlle Massang

Apologie de la haine dans les réseaux sociaux : dispositif institutionnel et approche prospective au Cameroun

[Digital Business Africa – Avis d’expert] – Alors que l’Article 267 du Code pénal camerounais condamne d’une peine d’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de dix mille à vingt millions de francs toute personne qui publiquement fait l’apologie des crimes de meurtre, pillage, incendie, destruction, vol ainsi que des crimes ou délits d’atteinte à la sûreté de l’Etat, les contenus de réseaux de communication du public en ligne continuent d’être inondés impunément, selon toute vraisemblance, de contenus d’apologie de la haine, du crime ou du terrorisme. Mais, c’est en fait une constellation d’autres infractions qui gravitent autour des faits visés dans cet article, à l’instar de menaces simples, menaces sous conditions, diffamation, injures, etc.

Au-delà des questions de clarification du concept d’apologie de la haine, du crime ou du terrorisme (A), il est opportun d’en rappeler les fondements et faits constitutifs (B) et les propositions de solutions en ce qui concerne les obligations des intermédiaires techniques d’internet (C), les moyens de preuves de procédure et de poursuite (D), les sanctions (E), ainsi que la méthodologie de mise en œuvre (F).

A. DEFINITION

L’apologie de la haine, du crime ou du terrorisme peut consister non seulement à la présentation, le commentaire favorable, mais aussi la provocation, l’incitation directe, l’appel à la commission d’actes y afférents et matériellement déterminés, qui, pour être punis, doivent avoir été faits publiquement, et notamment sur un réseau social ouvert au public, comme Facebook, Twiter, Instagram, WhatsApp, etc.

En d’autres termes, des propos, des sons et des images, diffusés même par un petit groupe d’amis ou de sympathisants sur un réseau social ou tenus à l’occasion d’une réunion privée peuvent être réprimés, dès lors qu’ils acquièrent le caractère de message, au moyen de leur diffusion par l’auteur qui est de ce fait éditeur de contenu.

B. FONDEMENTS ET FAITS CONSTITUTIFS

B.1. Les fondements.

Les fondements de l’apologie de la haine, du crime et du terrorisme sont de diverses origines légales. Ainsi, l’apologie du terrorisme, de la haine raciale, la haine ethnique, la haine tribale, la haine religieuse, la haine sur une nation, l’antisémitisme, la xénophobie sont du ressort de l’Article 267 du Code pénal. Les menaces simples, les menaces sous condition, la diffamation, et les injures relèvent respectivement des Articles 301, 302, 305 et 307 du Code pénal.

A côté, en considération de l’outil support de commission des infractions, l’on tombe dans le délit de presse, non plus seulement avec la diffamation. 

Quant aux moyens mis en œuvre, il y a l’usurpation d’identité numérique, qui consiste à créer et faire usage du nom, de la photo et d’autres données d’un tiers, ainsi que la violation de correspondance qui pourrait en résulter, en préparation de la commission d’actes d’apologie de haine et de crime.

B.2. Les faits constitutifs.

Les faits constitutifs, quant à eux, peuvent être les publications sur internet. Il s’agit de la personne qui se met en scène par l’image, qui prête sa voix au message haineux. Il y a ensuite l’injection de ce message sur le réseau, soit procède sur sa propre page soit sur la page de n’importe quelle autre personne.

En second lieu, devraient aussi être considérés comme éléments constitutifs, cette fois-ci en qualité soit de complice ou de co-auteur, celui qui prête son expertise, ainsi que celui qui sans être l’auteur initial, par la suite, clique « J’aime » ou « Like », « Partage » ou « Share » ou « Duplication », « Retweet », ainsi que celui qui écrit un « Commentaire » favorable desdits contenus haineux. 

Ainsi, peuvent donc être concernés aussi bien l’auteur, le relayeur, le commentateur ou tout autre internaute, y compris celui qui a créé un faux profil ou a usurpé l’identité numérique d’un tiers pour ce faire, sous réserves des conditions concernant le régime juridique et le degré d’implication de chacun d’eux.

C. PLACE DE L’HEBERGEUR ET DU FOURNISSEUR D’ACCES INTERNET

En l’état actuel de la législation camerounaise, si la responsabilité de l’auteur peut être facilement établie, celle de l’hébergeur et du fournisseur d’accès internet n’est pas encore clairement et expressément codifiée, alors même qu’à son niveau, il dispose de la possibilité de bloquer ou d’interdire d’accès un contenu indiscutablement haineux, diffamatoire, injurieux, xénophobe, tribal, etc. Par conséquent, il pourrait être très efficace de retenir le principe et les modalités de la responsabilité de ces deux intermédiaires techniques dans le corpus législatif et réglementaire camerounais, qui pourrait être déduite du non-respect des obligations à eux assignés.

C.1. Les obligations à assigner.

La première obligation pourrait être l’aide à la cessation de l’illicite, au moyen de l’information des autorités compétentes de toutes activités illicites qui leur seraient signalées, la conservation des données des destinataires du service au cas où ces derniers pourraient être impliqués dans la production d’un contenu illicite, il serait nécessaire de les identifier. A propos, les modalités de recueil des alertes pourraient être soit un dispositif facilement accessible et visible permettant à toute personne de porter à la connaissance de l’hébergeur l’existence des contenus illicites, soit un lien hypertexte permettant à l’internaute d’accéder à un formulaire contenant des obligations d’identification du contenu par l’hébergeur.

La deuxième obligation pourrait être la conservation de données ci-après : identifiant de la connexion, identifiant attribué à l’abonné par l’hébergeur ou le fournisseur, identifiant du terminal utilisé pour la connexion, date, heure du début et de la fin de la connexion, caractéristiques de la ligne de l’abonné, types de protocoles utilisés pour la connexion et le transfert de contenus, nature de l’opération, nom, prénom et raison sociale, adresses postale et électroniques, pseudonyme utilisé, numéro de téléphone, mot de passe ainsi que les données permettant de le modifier, le vérifier dans leur dernière mise en jour, informations relatives au paiement du contrat ou du compte – type de paiement utilisé, références du paiement, date et heure de la transaction. Pour cela, il est évident que cette approche n’est possible qu’au moyen d’une réelle existence de numérisation de services considérés.

La troisième obligation pourrait être la communication de données, et notamment les données de trafic et les données d’identification : nom de famille et prénom, adresses postale, électronique et d’installation téléphonique, coordonnées téléphoniques de l’abonné.

La dernière obligation est la non-surveillance générale des contenus stockés et diffusés.

C.2. Le principe d’absence de responsabilité de l’intermédiaire de l’internet.

Ce principe pourrait tenir en trois piliers : l’exonération de responsabilité si l’hébergeur n’a pas connaissance de l’illicéité du contenu, l’exonération de responsabilité si l’hébergeur prend des mesures promptes pour retirer ou bloquer l’accès au contenu litigieux, et le rejet de la responsabilité éditoriale de l’hébergeur.

D. LES MODES, MOYENS DE PREUVE, DE PROCEDURE ET DE POURSUITE

La preuve étant libre, elle peut être produite et administrée par tout moyen prévu par la législation en vigueur, notamment en matière pénale, conformément à l’article 427 du Code de procédure pénale qui consacre le principe de la liberté de la preuve. 
Les modes de preuve comprendraient donc les images, les textes, les empreintes électroniques, la signature électronique, et autres données.

D.1. La compétence juridictionnelle.

L’article 140 du Code de Procédure pénale camerounais offre la compétence au juge soit du lieu de commission de l’infraction, soit du lieu du domicile du suspect soit encore du lieu d’arrestation du suspect. Cette énumération devrait correspondre à la nature des activités du numérique ainsi que des répercussions y afférentes en intégrant le lieu de production des effets ou des conséquences de l’infraction. Ainsi, l’on pourrait aisément poursuivre au Cameroun celui qui injecte un contenu illicite hors du Cameroun, dès lors que les effets néfastes de cette infraction sont présents au Cameroun. Il s’agit de la théorie dite de l’accessibilité qui voudrait que le juge compétent soit tout juge sur le territoire duquel les effets néfastes de l’infraction sont susceptibles de se produire.

En Afrique, certains jeunes ne se connectent à Internet qu’à travers des applications de réseaux sociaux. | ©PeopleImages / iStock

D.2. Les moyens de saisine.

La saisine actuelle prévue dans les dispositions de l’Article 135 du Code pénal prévoit la dénonciation ou la plainte écrite ou orale. Cette approche est peu adaptée aux cyber délits qui devraient connaître un dispositif de plainte et/ou de dénonciation en ligne par le moyen d’un simple formulaire pré rempli qui pourrait être complété par le plaignant. Ledit formulaire serait alors relié aux Services de Police, de Gendarmerie, du Procureur de la République, INTERPOL ou toute Administration ou structure habilitée à en connaître : c’est le sens de la plateforme dont la mise en place est proposée. En outre, l’on pourrait y la possibilité d’attacher des documents pouvant servir de preuve, ainsi que des liens hypertexte du contenu numérique dénoncé.

D.3. Les moyens de preuve.

A ce propos, le juge peut s’adresser à l’hébergeur ou au fournisseur d’accès internet ou au fournisseur de cache, afin que ce dernier remplisse ses obligations légales. La vidéo surveillance privée ou publique peut aussi être utilisée à cet effet. Il en est de même du constat d’huissier sur internet ou en dehors, à l’initiative d’un particulier ou d’une juridiction.

Les moyens d’enquêtes, sur le plan national, pourraient revenir à l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication, en liaison avec les services compétents de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale, les opérateurs de réseaux de communications électroniques, et subsidiairement avec l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), qui bénéficie d’une compétence transnationale dans la prévention et l’enquête sur un large éventail d’infractions, et notamment la cybercriminalité.

Ainsi, on aurait un dispositif institutionnel ayant pour missions d’animer et coordonner la mise en œuvre opérationnelle de la lutte contre les auteurs, de procéder, à la demande de l’autorité judiciaire, à tous actes d’enquêtes et travaux techniques d’investigations, d’apporter une assistance aux services compétents, d’intervenir d’initiative, avec l’accord de l’autorité judiciaire saisie, pour s’informer sur place des faits relatifs aux investigations conduites, de centraliser et diffuser l’information sur les infractions technologiques à l’ensemble des services répressifs. A l’intérieur, il devrait être mis sur pied une plateforme permettant d’harmoniser, analyser, recouper, orienter et exploiter les signalements de contenus illicites de l’Internet.

D.4. Les moyens de poursuite.

La saisine des instances de poursuites compétentes pourrait se faire soit par les victimes ou leurs ayant droits, soit par des particuliers tiers, soit par le procureur de la République, en considération de l’impératif d’ordre public, soit par des groupes ou associations, sous réserves de certaines conditions strictement définies. L’on pourrait bien aussi considérer les nouvelles missions de la Commission camerounaise des Droits de l’Homme. 

Il serait aussi opportun de développer la saisine des juridictions internes, conformément au droit interne et international. Il en est de même des juridictions internationales, à l’instar de la Cour Internationale de Justice, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, etc, qui peuvent être saisies sous réserves de leur compétence matérielle, ainsi que leurs modes respectifs de saisine.

E. RESPONSABILITES

E.1. La responsabilité de l’auteur et la qualité de co-auteur et complice.

Peuvent être reconnus responsables dans le cas d’apologie de la haine, du terrorisme et du crime, non seulement l’auteur principal, mais aussi le co-auteur ou le complice. Les responsabilités incomberaient non seulement à l’auteur direct qui a ici la qualité d’éditeur, mais aussi le relayeur (« likeur, retweeteur, partageur, colleur »), ainsi que l’hébergeur dont la responsabilité devrait être engagée dans le cas où, ayant eu connaissance du caractère haineux, criminel ou terroriste du contenu diffusé sur son réseau au public en ligne, il n’aurait ni retiré ledit contenu ni bloqué son accès.

E.2. La subsidiarité entre le fournisseur d’accès et le fournisseur d’hébergement.

Par ailleurs, l’on pourrait mettre en place une règle de subsidiarité entre le fournisseur d’accès internet et le fournisseur d’hébergement, selon laquelle le premier peut être tenu pour responsable à la place de l’hébergeur à condition que le demandeur à l’action prouve que toute action contre l’hébergeur est vouée à l’échec, à cause de l’impossibilité d’obtenir l’identité et les coordonnées de l’hébergeur, ou alors parce que l’hébergeur se trouve dans un pays éloigné peu favorable à l’exécution forcée d’une décision de justice française.

E.3. La protection des intérêts.

La protection des intérêts pose deux problématiques impérieuses, notamment en ce qui concerne les contenus d’une part et les données d’autre part. En ce qui concerne les contenus numériques publiés, il serait opportun d’adapter les missions du Conseil National de la Communication, de sorte qu’il puisse réguler ceux en circulation. 

Quant aux données et le risque qui pèserait sur leur usage et leur destination, ainsi que leur protection, le régulateur des communications électroniques (Agence de Régulation des Télécommunications) devrait ériger et secréter un corpus de règles suffisamment claires et précises pour protéger lesdites données.

F. SANCTIONS

F.1. L’aggravation.

Les réseaux sociaux sont vecteurs d’une certaine viralité dont la conséquence est la multiplication à l’infinie des effets d’apologie de la haine et du crime. Ainsi, les sanctions existantes devraient être aggravées, tandis que certains délits devraient être surclassés en crimes.

F.2. La nature des sanctions.

Les peines administratives sur le statut des personnes. Ainsi, l’on pourrait aller jusqu’à la déchéance de la nationalité camerounaise, pour les personnes ayant acquis la nationalité camerounaise par naturalisation ou par mariage.

Pour ce qui est des sanctions judiciaires civiles, il pourrait y avoir l’ordonnance non seulement de retrait de contenu ou de blocage d’accès audit contenu constitutif d’apologie de la haine, du crime et du terrorisme, mais aussi de blocage du site internet ayant servi à la diffusion des actes incriminés.

En dehors de la voie judiciaire civile, le retrait d’un contenu criminel ainsi que le blocage de son accès sont aussi des sanctions, dont les motifs, les mécanismes et toutes les autres règles relatives peuvent aussi être codifiés dans les conditions générales d’utilisation ou la charte du réseau social considéré, conformément à l’obligation légale que l’on aurait assignée à l’hébergeur, de publier les moyens qu’il consacre à la lutte contre ces activités illicites. Ce serait là la raison d’être du dispositif de notification ou de signalisation mis en place à l’intention de l’internaute.

Sur le plan pénal, les sanctions devraient viser, d’une part, l’auteur, son co-auteur et son complice, pour la commission des actes constitutifs d’apologie de la haine, du crime et du terrorisme, et d’autre part, l’hébergeur pour le non-respect de ses obligations légales. A l’encontre de l’hébergeur défaillant, il pourrait être prévu, selon les cas, des peines d’emprisonnement contre le dirigeant, des amendes à personne physique et à personne morale avec des montants suffisamment élevées à l’effet de dissuasion.

En outre, il peut aussi être prononcé contre l’hébergeur personne morale, des sanctions visant directement l’exercice de son activité professionnelle : interdiction d’exercer, placement sous surveillance judiciaire, fermeture, exclusion des marchés publics, interdiction de procéder à une offre au public de titres financiers et aux négociations sur un marché réglementé, interdiction d’émettre des chèques, confiscation, affichage et diffusion de la décision de condamnation, interdiction de percevoir toute aide publique attribuée par les pouvoirs publics.

G. METHODOLOGIES DE MISE EN ŒUVRE

G.1. La méthodologie pour sanctionner avec l’existant.

En attendant d’avoir une législation spécifique et dédiée, l’on pourrait sanctionner l’existant en procédant par analogie. Ainsi, l’internet ne serait alors qu’un des instruments ou outils de commission de l’infraction, et non pas une infraction autonome. Mais, cette approche, bien qu’ayant quelques avantages, demeure très peu ambitieuse au regard de l’ampleur du phénomène et de la viralité incontestable.

G.2. La méthodologie pour légiférer l’avenir.

De manière générale, l’on peut partir des lois et règlements déjà existants, qu’il va falloir tout simplement réécrire ou enrichir. Quant aux aspects qui ne sont pas encore existants, il s’agira de les élaborer ex nihilo. Enfin, il serait primordial d’atteindre un niveau satisfaisant en ce qui concerne la qualité des dispositions, et notamment au regard du pouvoir de dissuasion dont elles devraient faire montre.

CE QU’IL FAUT RETENIR

Malgré l’absence de législation dédiée, le dispositif institutionnel camerounais, bien que peu outillé, peut permettre de prévenir et de sanctionner a minima l’infraction d’apologie de la haine et du crime, ainsi que toutes les autres infractions qui gravitent autour d’elle.
Mais, c’est une problématique qui nécessite aussi un point d’équilibre institutionnel et juridique entre la liberté d’expression, le respect de la vie privée, la sécurité de l’Etat et la sécurité des citoyens, d’une part, et entre le respect des droits fondamentaux des personnes dont les données sont en traitement et l’indispensable action des institutions tactiques étatiques.

Eu égard à ce contexte, il est réellement opportun d’avoir un regard prospectif sur les moyens de preuve, de poursuite, ainsi que les responsabilités idoines à établir, en tant que de besoin. 
Quant aux intermédiaires techniques à savoir les fournisseurs d’hébergement et d’accès internet, il est plus que nécessaire de les intéresser à la responsabilité qui est la leur dans la diffusion des contenus illicites constitutifs d’infractions.

Aussi, la passivité qui est la règle actuelle devrait être conditionnée dans le cadre de la réglementation souhaitée. Ce qui en ferait des auxiliaires de justice. Mais, le danger est qu’ils deviennent des « juges » de l’illicite, en ce qui concerne l’apologie de la haine, du crime et du terrorisme, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat, et de la préservation du vivre-ensemble dont ont légitimement et légalement droit les communautés et les individus dans les réseaux sociaux.

Par Laurent-Fabrice ZENGUE*

Laurent-Fabrice ZENGUE est le Chef de la Cellule des Etudes et de la Réglementation à la Division des Affaires Juridiques du Ministère des Postes et Télécommunications (Cameroun). Il est Juriste, spécialisé en Droit du numérique et des données et Diplômé de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Cuba : Internet, un moyen pour le régime de défendre sa révolution

[Digital Business Africa] – A Cuba, tous les Cubains peuvent depuis lundi avoir le wifi chez eux. Ce qui représente un pas de plus vers la généralisation d’internet sur l’île, mais sous contrôle du gouvernement qui veut y défendre sa “vérité” et sa révolution. « Les Cubains soutiennent et défendent la révolution dans tous les domaines, sur le terrain réel et, si nécessaire, le virtuel », explique Ernesto Rodriguez Hernandez,  le vice-ministre des Communications du Vénézuéla.

Selon lui, internet et les réseaux sociaux servent à “positionner la vérité de Cuba, et non à manipuler les choses”, ce qui en fait un nouveau champ de bataille politique et idéologique, à un moment de fortes tensions diplomatiques avec les Etats-Unis.

Le secteur des télécommunications est sans aucun doute celui qui a le plus bougé depuis un an à Cuba – jusqu’alors l’un des pays les moins connectés au monde -, avec l’arrivée en décembre d’internet sur les téléphones mobiles (3G), qui a fait naître une communauté très active sur les réseaux sociaux, interpellant le gouvernement sur les difficultés quotidiennes.

Désormais, les Cubains pourront importer des routeurs et créer des réseaux wifi privés, connectés au signal des hotspots de l’opérateur d’Etat, Etecsa. Jusqu’ici, pour le faire, ils avaient besoin d’aller sur une place publique pour s’y connecter.

Ecrit par Jephté Tchemedie, avec AFP

Le président indien Ram Nath KOVIND inclut le Bénin dans son régime de visa électronique

[Digital Business Africa] – A l’invitation de Patrice TALON, Président de la République du Bénin, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Ram Nath KOVIND, Président de la République de l’Inde, effectue une visite d’Etat au Bénin, les 28, 29 et 30 juillet 2019, à la tête d’une importante délégation.

A l’occasion de cette visite, les deux Chefs d’Etat ont eu, un tête-à-tête au Palais de la Marina ce 29 juillet 2019, au cours duquel ont été abordées les questions relatives à la coopération bilatérale, au partenariat Inde-Afrique et à la situation dans le monde.

Les Chefs d’Etat ont reconnu que les échanges entre l’Inde et le Bénin depuis des décennies constituent un pilier de consolidation de liens entre les deux peuples.

Ram Nath KOVIND et Patrice Talon
29 juillet 2019. Palais de la Marina. Ram Nath KOVIND, Président de la République de l’Inde et Patrice Talon, Président du Bénin.

À cet égard, le président KOVIND a annoncé l’inclusion du Bénin dans le système de visas électroniques de l’Inde afin que les ressortissants Béninois puissent accomplir en ligne les formalités de visas d’affaires, touristiques et d’autres types de visas.

Une nouvelle ligne de crédit de 100 millions USD pour le Bénin

« Le gouvernement indien a accepté d’ouvrir une nouvelle ligne de crédit de 100 millions USD pour les projets prioritaires du Bénin, avec une composante en dons de 2 millions USD. Nous avons également décidé d’inclure le Bénin dans notre régime de visa électronique, afin que les béninois ordinaires puissent effectuer leurs demandes de visas d’affaires, de tourisme et médicaux en ligne », a déclaré le président indien.

Par ailleurs un accord a été signé dans le secteur de la télémédécine. « Nous avons signé aujourd’hui des accords de coopération dans les domaines de l’éducation et de la télémédecine dans le cadre de notre programme E-Vidya Bharati et E-Aarogya Bharati », a affirmé le président KOVIND.

Ram Nath KOVIND et Patrice Talon
29 juillet 2019. Palais de la Marina. Ram Nath KOVIND, Président de la République de l’Inde et Patrice Talon, Président du Bénin.

Par ailleurs, le Président KOVIND a annoncé l’ouverture d’une ligne de crédit de 100 millions USD au profit du Bénin pour ses projets prioritaires nationaux. Parmi ces projets, outre la formation des ressources humaines qui est l’un des axes de coopération ciblés par les deux parties, le développement des échanges commerciaux, du secteur de l’énergie renouvelable, de la santé, des échanges culturels et des technologies de l’information et de la communication seront privilégiés.

Par Laurent Adjovi

Réseaux sociaux : Pour le 2e trimestre, Twitter consolide sa bonne santé financière

[Digital Business Africa] – Après un premier trimestre 2019 conclut sur un résultat positif, le réseau social américain Twitter vient de publier ses résultats pour le compte du deuxième trimestre. Des résultats qui confirment la bonne santé financière du groupe, et qui apparaissent bien au-dessus des prévisions. De manière pratique, le chiffre d’affaire du groupe a augmenté de 18%, atteignant les 841 millions de dollars. Selon ses résultats, Twitter a dégagé sur cet exercice un bénéfice de 1,1 milliard de dollars. Ce qui représente le deuxième bénéfice de son histoire. Notons toutefois que ce bénéfice inclue la plus-value fiscale liée à la restructuration de Twitter. Une fois cette donnée écartée, le bénéfice de l’entreprise tombe à 88 millions de dollars.

Pour justifier cette belle performance, Twitter évoque une progression du nombre d’utilisateurs quotidiens monétisables. Il s’agit en fait des internautes présents sur Twitter sur une journée donnée et exposés à une publicité du site. Pour ce deuxième trimestre, ils étaient 139 millions. Toutefois, pour ses prévisions du troisième trimestre, Twitter annonce des performances légèrement en dessous de celles de second. A titre d’exemple, le chiffre d’affaire devrait osciller entre 815 et 875 millions de dollars. La croissance devrait également ralentir. Ceci, en raison principalement de l’arrêt de certains formats publicitaires.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Cameroun : Le Minesec écarte Orange de la collecte des frais de scolarité et des examens officiels

[Digital Business Africa] – Désormais, il ne sera plus possible pour les parents de payer les frais de scolarité de leurs enfants via Orange money, tel que s’était le cas depuis un an. En effet, le ministre des Enseignements secondaires a rendu public un communiqué datant du 25 juillet 2019, qui organise les opérations et les déroulés de paiement des frais de scolarités par voie électronique. Le même communiqué énumère également les opérateurs de mobile money retenus pour le compte de l’année académique 2019-2020.

« Le paiement des frais exigibles pour le compte de l’année scolaire 2019/2020 débute le lundi 05 août 2019 sur l’ensemble du territoire national. Les parents, les tuteurs et les élèves devront payer lesdits frais par voie électronique à travers un opérateur de leur choix, et proche de leur localité. Il s’agit notamment de MTN, Campost, Express Union, United Bank for Africa (Uba). Aucun paiement ne devra plus être fait chez Orange Cameroun qui est appelé à accomplir d’autres tâches avec le ministère des Enseignements secondaires », précise le communiqué ministériel.

Pour l’instant, difficile de dire avec précision la raison de cette suspension. Toujours est-il que le Minesec avait reconnu à l’occasion d’un séminaire sur ces solutions qu’« au regard des dysfonctionnements observés dans ce projet dans sa phase d’implémentation, il a paru judicieux pour le MINESEC de marquer un temps d’arrêt pour évaluer ce nouveau processus de collecte des contributions exigibles et des frais d’examens et concours officiels au ministère des Enseignements Secondaires ».

Au lendemain de cette réflexion, des améliorations ont été apportées, grâce notamment à une mesure spéciale prise par le Chef de l’Etat. Désormais les fonds collectés par les opérateurs seront déposés à Afriland First Bank, l’unique banque commerciale retenue à cet effet. «La grande innovation, c’est l’autorisation que le chef de l’État a donnée pour que nous puissions travailler avec une banque commerciale et qu’on reverse directement aux chefs d’établissement sans frais. La banque ne va rien prélever. Si un enfant a payé 7500 Fcfa, l’établissement sensiblement va garder autour 6000 ou 6500 Fcfa, le reste c’est pour les jeux Fenassco, l’assurance et autres», expliquait Boniface Bayaola, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Enseignements Secondaires chargé de l’Enseignement Normal.

MTN Cameroon étant le partenaire d’Afriland First Bank dans les opérations de monnaie électronique, la filiale du géant télécoms sud-africain a été choisie pour poursuivre la collecte de ces frais. Cela pourrait justifier ce choix, car Orange a pour partenaire bancaire pour les opérations de monnaie électronique la BICEC.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Télécommunications : Les opportunités de la 5G au cœur d’une réunion du Fratel les 23 et 24 octobre à Bucarest

[Digital Business Africa] – La ville roumaine de Bucarest abritera les 23 et 24 octobre 2019
la 17 e réunion du réseau francophone de la régulation des télécommunications (Fratel). Cette
année, le thème retenu est : « Enjeux de couverture et de qualité de service mobile : quel rôle
pour le régulateur ? ». Un thème qui coïncide avec l’actualité dans le secteur des télécoms,
marquée par le développement de la 5G dans le monde.

A cet effet, on apprend d’une note de la Fratel que cette réunion annuelle « abordera les
obligations de couverture et de qualité de service pour les nouvelles attributions de
fréquences, notamment pour la 5G, les bénéfices attendus avec la mise à disposition des
informations sur la couverture et la qualité de service ainsi que les leviers pour faciliter le
déploiement des réseaux mobiles ».

Suivant le programme, trois grandes tables rondes sont prévues. D’abord, « Quelles
obligations de couverture et de qualité de service pour les nouvelles attributions de
fréquence, notamment pour la 5G » ; ensuite « quels bénéfices attendus par la transparence et
la mise à disposition des informations ? » ; et enfin « quels leviers pour faciliter le
déploiement des réseaux mobiles ? ». La rencontre qui rassemblera les régulateurs sera
également le lieu d’évoquer l’utilité et les limites des sanctions.

Ecrit par Jephté Tchemedie