Réseau téléphonique. Pour l’Art, en plus des désagréments posés, les cahiers de charges signés les opérateurs ne sont pas respectés. Seuls 20% du territoire national est couvert.
Face aux plaintes récurrentes des usagers, l’Agence de régulation des télécommunications a enquêté sur la qualité des services offerts par Mtn et Orange, qui se partagent aujourd’hui plus de dix millions d’abonnés. Mais avant, Jean-Louis Beh Mengue, le Dg de l’Art, dans son communiqué de vendredi dernier, affirme que les résultats d’Orange et de Mtn au Cameroun sont médiocres. « Leur taux de couverture moyen serait de moins de 20%, alors que les cahiers de charges exige 95%. La qualité de service dans les localités contrôlées serait de moins de 66%, alors que les exigences du cahier de charges le placent à 92,5% », révèle-t-il. Des chiffres non contestés pas les opérateurs. « Nous avons un cahier de charge contraignant que nous respectons. 20% du territoire n’est certes pas couvert par notre réseau, mais plus de 90% des populations sont touchées par notre réseau. Dans le cahier de charge, toutes les villes de plus de 50 000 personnes doivent être couvertes. C’est ce qui est fait par notre réseau et nous allons même au-delà des villes ayant moins de 50 000 habitants », clame un cadre d’une compagnie de téléphone.
L’agence a donc effectué des tests sur la qualité de service des deux réseaux. Elle a utilisé pour cela l’équipement QVoice 3G. Face à la dégradation de la qualité de service constatée par l’Art le 12 avril 2012, les opérateurs Mtn et Orange marquent leur surprise en indiquant que leurs statistiques présentent des « pourcentages nettement meilleurs » de la qualité de service. Ils contestent l’équipement utilisé et expliquent les écarts constatés, précise le communiqué de l’Art, par « les problèmes liés à l’énergie dans la période de contrôle, les congestions du trafic téléphonique liées à l’interconnexion qui altèrent les mesures prises sur la plate-forme Qvoice 3G ou des programmes de mesures exploitées par l’Art ». D’où la mise sur pied d’un autre groupe de travail mixte associant les cadres d’Orange et Mtn. « Si les manquements sont confirmés, les opérateurs mobiles seront sanctionnés », menace Jean-Louis Beh Mengue.
Aes-Sonel
Parmi les désagréments constatés par les abonnés, il y a la mauvaise qualité des communications entre correspondants, les problèmes de transfert de crédit, le crédit siphonné pour des appels inaudibles ou encore pour un service non rendu. Alors que le Sms n’est pas envoyé, le crédit est débité chaque fois que sur la demande de l’opérateur, vous « réessayez » l’opération, illustre l’Art.
Joint au téléphone pour expliquer les désagréments constatés sur le réseau, le responsable de la communication d’Orange Cameroun pointe un doigt accusateur sur les problèmes d’électricité d’Aes-Sonel. « Il y a instabilité de l’énergie. Ce qui a une incidence sur notre réseau. Quand il y a coupure d’électricité, il y a des incidences dans plusieurs secteurs. Nos réseaux ne sont pas épargnés», explique Samuel Ngondi, qui précise qu’Orange dispose aujourd’hui d’un réseau de plus en plus stable. A Mtn, l’on soutient presque les mêmes arguments. Pour les opérateurs de téléphonie, si l’Art autorisait la construction des groupes électrogènes dans les villes pour approvisionner les pylônes en temps de coupures d’électricité et si le gouvernement leur donnait la possibilité d’utiliser la fibre optique, il y aurait moins de problèmes de réseau.