Minette Libom li Likeng : “L’heure est à la mobilisation de tous”

L’intégralité de l’allocution du ministre des Postes et télécommunications, Minette Libom li Likeng, lors de l’ouverture des travaux de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés le 21 janvier 2016 proposée aux internautes par TIC Mag

Monsieur le Représentant de l’Union Internationale des Télécommunications pour la zone Afrique centrale et Madagascar;

– Monsieur le Secrétaire Général;
– Messieurs les Inspecteurs Généraux;
– Messieurs les Directeurs Généraux des Sociétés Sous
Tutelles;
– Madame et Monsieur les Conseillers Techniques;
– Madame et Messieurs les Directeurs et Assimilés;
– Monsieur le Directeur de l’ENSPT ;
– Messieurs les Délégués Régionaux;
– Chers collaborateurs;
– Mesdames, Messieurs,

C’est avec un réel plaisir que je prends la parole ce matin, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des travaux de la Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des sociétés sous tutelles du Ministère des Postes et Télécommunications.
Je suis d’autant plus heureuse que cette conférence, qui se tient les 20 et 21 janvier 2016, est le premier grand rassemblement des acteurs publics du secteur des Postes et Télécommunications, depuis le remaniement ministériel du 02 octobre 2015.

Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi de prime abord, de souhaiter une chaleureuse bienvenue, à l’ensemble des participants aux présentes assises. Ces souhaits s’adressent de manière spéciale à tous les responsables des services déconcentrés que je rencontre pour la première fois aujourd’hui, ainsi qu’à tous les experts.

Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
La conférence des services centraux et déconcentrés, élargie aux sociétés sous tutelle est toujours l’occasion pour les participants, de faire le bilan de l’année écoulée et d’arrêter les grands axes de mise en œuvre des chantiers de l’année qui commence.

En ce qui concerne le MINPOSTEL, il s’agira, au-delà des évaluations, de réfléchir sur la stratégie de réalisation des très hautes prescriptions du Chef de l’Etat sur le développement de l’économie numérique. La rencontre qui commence ce jour se tient dans un environnement marqué par les crises sécuritaires que connaissent les pays de la Sous-Région. Et où, malgré ce contexte peu favorable, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre des grands projets structurants, avec comme priorité un programme triennal d’infrastructures d’urgence pour l’accélération de la croissance d’une part et l’organisation des Coupes d’Afrique des Nations de football féminin en 2016 e-t masculin en 2019 d’autre part.

Au regard des missions qui lui sont dévolues, le Ministère des Postes et Télécommunications se trouve fortement interpellé dans la mise en œuvre de ce programme impulsé par le Chef de l’Etat et conduit par le Chef du Gouvernement.
Nous devons donc nous mobiliser, pour l’accompagnement de ces projets phares, en vue de l’émergence du Cameroun. Et dans ce cadre, notre priorité porte sur deux programmes majeurs, à savoir :

  • le développement et l’optimisation des réseaux et des services des télécommunications et TIC en vue d’améliorer l’offre de services en quantité, en qualité et à des prix abordables, à travers le renforcement des infrastructures de télécommunications à haut et à très haut débit;

  • la densification du réseau et l’amélioration de la couverture postale nationale afin de favoriser l’accès de tous aux services postaux et financiers sur l’étendue du territoire national.

En effet, le développement étant tributaire du niveau des infrastructures de base et de l’accessibilité aux facteurs de production, le Ministère des Postes et Télécommunications doit se tenir aux côtés des Administrations compétentes pour donner un coup d’accélération à la réalisation des objectifs de développement à travers les infrastructures et services de télécommunications. Il s’agit notamment :

  • du développement des infrastructures large bande;

  • de l’augmentation du taux de pénétration de l’internet;

  • de la baisse des coûts de communications électroniques;

  • de la couverture des zones rurales ou enclavées;

  • de l’implémentation des services électroniques;

  • de l’amélioration de la qualité de service.

Pour la réalisation de ces programmes, les projets ci-après sont en cours :

  • La National Broaband Network (NBN), qui va permettre d’installer 40.000 Km de fibre optique. L’objectif ici est de porter le linéaire à plus de 20.000 Km à l’horizon du DSCE ;

    • Le Réseau National de Télécommunications d’Urgence (RNTU)

    • La construction des points d’atterrissement des câbles sous-marins;

    • La construction des boucles optiques urbaines dans les chefs-lieux de région;

    • La construction des deux points d’échanges Internet à Douala et Yaoundé.

Mesdames, Messieurs,
En dépit des efforts engagés, le constat fait par les spécialistes est que le Cameroun accuse encore un retard par rapport aux autres pays africains, d’où d’importants défis à relever.

Le premier défi qui se pose au développement des télécommunications au Cameroun est d’ordre infrastructurel. Fibre optique, boucles optiques urbaines, points d’atterrissement
et autres. Il s’agit ici de construire des infrastructures viables à mêmes de satisfaire les besoins des opérateurs.
Le deuxième défi est celui de la qualité et des prix des services. Les nombreuses plaintes liées à la saturation des réseaux, à la lenteur des transmissions et aux nombreuses interruptions nous interpellent vivement. Il en est de même aujourd’hui de la perte de confiance dans les services postaux.

Il est impératif que les opérateurs y travaillent prioritairement. 
Le pays n’a pas de choix s’il veut rivaliser avec les autres puissances africaines en cette matière et s’il compte tirer avantage du secteur à l’ère de l’économie numérique. Cette dernière est considérée par tous les spécialistes comme une source de croissance, autant qu’un générateur d’emplois.
Face à l’offensive bien comprise des opérateurs privés déterminés à proposer des solutions adaptées aux besoins de plus en plus exigeants du monde des affaires, les pouvoirs publics doivent tenir des paris de plusieurs ordres : organiser, structurer, mettre en place des conditions d’un développement optimal des activités de télécommunications, de manière à tirer le
meilleur avantage des opportunités qui s’offrent au Cameroun.

L’heure est donc à la mobilisation de tous pour le développement de ce secteur, mobilisation de tous les acteurs pour la performance : acteurs publics et acteurs privés. C’est l’intérêt du thème choisi pour la conférence 2016: « Le partenariat public – privé, facteur de mobilisation des télécommunications pour l’émergence du Cameroun ».
Cette thématique, compatible avec le DSCE, dont le Chef de l’Etat a dit qu’il restait la boussole économique du Cameroun, s’inscrit dans sa vision sur l’économie numérique : source de croissance et gisement d’emplois.

Elle met en même temps en exergue, l’importance du secteur privé dans l’économie numérique. C’est ce secteur privé, avec des opérateurs qui investissent dans les infrastructures, qui va véritablement impulser cette économie numérique, l’Etat devant encadrer, organiser et inciter.
L’objectif visé par les travaux qui s’ouvrent ce jour est d’engager une réflexion sur l’importance du partenariat public/privé comme facteur de mobilisation des télécommunications, en vue du développement de l’économie numérique au Cameroun.
De manière spécifique, il s’agira de : 

  • Faire une évaluation de la mise en œuvre des projets dans le secteur au cours de l’année 2015 ;

  • Partager la vision de développement du secteur pour l’année 2016 en conformité avec le DSCE et les trèshautes prescriptions du Chef de l’Etat ;

  • Définir une stratégie sur les conditions de développement d’une véritable économie numérique au Cameroun ;

  • Mettre en exergue l’importance du partenariat avec le secteur privé dans le développement de l’économie numérique au Cameroun ;

  • Engager une réflexion sur l’amélioration de la qualité duservice dans le secteur des Postes et Télécommunications.

En vue de l’atteinte de ces objectifs, les thématiques suivantes seront développées :
Public-Privé: quel partenariat pour l’essor des télécommunications au Cameroun?

– Les télécommunications, levier de la croissance économique: enjeux actuels et perspectives pour l’économie numérique;
– La qualité de service dans le secteur des postes et télécommunications: au-delà du slogan, les enjeux pour le Cameroun;
– l’exécution du budget et l’évaluation des projets phares.

Mesdames, Messieurs,
Dans son adresse de fin d’année à la Nation, le 31 décembre 2015, le Chef de l’Etat Son Excellence Paul BIYA, a fixé comme priorité l’accélération de la croissance à travers la mise en place des conditions préalables à l’industrialisation de notre pays, notamment le développement des infrastructures de communication et des télécommunications.
A cet égard, s’agissant du domaine des infrastructures de communication et des télécommunications, il a dit (et je cite) « il nous faut rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’Economie numérique. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour notre jeunesse. Nous devons pouvoir en tirer avantage pleinement. Le Gouvernement, dans son organisation, accordera à ce secteur toute l’attention méritée (…) ne ratons pas ce tournant décisif ».

Il est indéniable, qu’au regard des investissements importants requis dans le secteur des Postes, des Télécommunications et TIC, la contractualisation avec les opérateurs privés constitue à cet égard, une réponse appropriée à la problématique de mobilisation des ressources pour le financement public, sans alourdir l’endettement de nos pays. Elle permettra à l’Etat de développer rapidement ce ‘secteur à haute intensité de capital, de libérer des ressources affectées et de les réorienter avantageusement vers d’autres priorités.

A ce titre, le partenariat public-privé devient un maillon important dans la mise en œuvre de la stratégie sectorielle axée sur le développement des infrastructures des Postes, des
Télécommunications et TIC. Et de ce fait, un instrument efficace de développement, permettant la réalisation des orientations stratégiques du Chef de l’Etat.
Monsieur le Représentant de l’Union Internationale des Télécommunication pour la zone Afrique Centrale et Madagascar,

Monsieur le Secrétaire Général ;
Messieurs les Directeurs Généraux des Sociétés Sous tutelle ;
Chers collaborateurs; Mesdames, Messieurs,
Le Gouvernement a placé le développement des infrastructures comme étant le pilier de la croissance. En vue d’accélérer la croissance et d’accompagner notre pays vers l’émergence, notre ambition est de mettre en œuvre les très hautes prescriptions du Chef de l’Etat pour le développement de l’économie numérique au Cameroun. Mais, pour que l’économie numérique ait un impact sur l’économie réelle et contribue à l’émergence, il faudrait doter notre pays d’infrastructures de pointe capable de relever ce défi et améliorer la qualité de service.

Les exposés et débats autour du thème de cette conférence :

« Le partenariat public – privé, facteur de mobilisation des télécommunications pour l’émergence du Cameroun » ainsi que les recommandations pertinentes qui découleront des travaux en ateliers, nous permettront à n’en point douter, de poser les bases d’un véritable partenariat gagnant gagnant avec le secteur privé, sur le développement des infrastructures de télécommunications afin de rattraper le retard du Cameroun dans le développement de l’économie numérique.

A tous les experts impliqués dans l’animation de cette conférence, je voudrais rappeler avec insistance que de la qualité et de la profondeur des échanges sur chacun des thèmes proposés, dépendra la qualité des résultats et des recommandations qu’il nous reviendra de mettre en œuvre au cours de l’année 2016.
Je souhaite d’ores et déjà que les travaux se déroulent dans la discipline et dans une atmosphère empreinte de sérénité et de convivialité.
C’est sur ces mots que je déclare ouverts les travaux de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et sociétés sous tutelles du Ministère des Postes et Télécommunications.

Je vous remercie pour votre bienveillante attention.

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