Cameroun : Dans un communiqué, le ministre Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehe recommande aux internautes un site web inexistant

[DIGITAL Business Africa] – 2476 infractions d’excès de vitesse seraient décelées sur l’axe routier Yaoundé-Douala. C’est la teneur du communiqué signé par le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehe le 20 décembre 2022. Pour connaître ces usagers indélicats de la route, le ministre des Transports invite les usagers de la nationale n°3 durant la période mentionnée à consulter le site internet http://mint.gov.cm/. Seulement, le site web en question n’existe pas.

 

Le site web fonctionnel de ce département ministériel est en réalité www.mintransports.net. Ce que confirme Estelle Ngo Bougha du service de la communication de ce département ministériel. Sans toutefois contester l’authenticité du communiqué. ( PDF que vous pouvez parcourir)

Jusqu’au 28 décembre 2022, à 10h30, le communiqué en question ne figurait pas sur cet autre site web www.mintransports.net .

Regard d’expert en communication digitale

Beaugas ORAIN DJOYUM, DG de ICT Media STRATEGIES, un cabinet d’e-Réputation, de Personal and Nation Branding et de communication digitale déplore ce type de communication très souvent observée dans de nombreuses administrations publiques.

« Cette situation traduit la réalité dans de nombreux départements ministériels au Cameroun. Il y a au moins trois problèmes dans le cas du communiqué du ministère des Transports. Premier problème, le non respect de l’architecture des noms de domaine de site web des ministères qui doivent être en .gov.cm. Le communiqué indique que le site web c’est le http://mint.gov.cm. Or, ce nom de domaine ne mène nulle part sur le web. Le nom de domaine du site web du Ministère étant minstranports.net en totale contradiction avec les exigences de la Primature qui avait définit il y a plusieurs années l’architecture des noms de domaine des entités publiques », décrie-t-il.

Et de préciser : « Deuxième problème, le nom de domaine indiqué dans le communiqué n’est pas sécurisé (HTTPS), ce qui représente un risque pour les internautes moins avertis et une porte ouverte pour des cybercriminels. Plusieurs ministères ignorent ce détail important. En fin, même sur le site web actuel, on a un problème de mise à jour du site, car rien n’empêche qu’une fois le communiqué du ministre du Transport signé, il soit posté sur ce qui sert de site web », a-t-il indiqué.

Beaugas ORAIN DJOYUM pense que c’est bien d’intégrer le Digital dans sa communication, « mais c’est encore mieux de le faire en respectant les règles de sécurité et celles fixées par le gouvernement. ICT Media STRATEGIES reste disponible pour accompagner les départements ministériels à adresser ces différents défis, mais également pour mettre à jour les compétences des responsables de ces départements ministériels à travers des formations ciblées », propose-t-il.

Les radars et la loi

A en croire le communiqué, ce sont les radars fixes de contrôle des vitesses des véhicules, installés le long dudit axe qui auraient enregistré ces infractions, classées ainsi qu’il suit :

Compagnies de transport routier interurbain de personnes : 1426 infractions

Camions : 48 infractions

Véhicules administratifs : 179 infractions

Véhicules personnels : 825 infractions

A cet effet, le ministre des Transports interpelle les usagers concernés.

« Les propriétaires desdits véhicules disposent d’un délai de 15 jours, pour se présenter au ministère des Transports ( Direction des Transports routiers) en vue d’entrer en possession du procès verbal d’infraction, s’acquitter de l’amende forfaitaire au Trésor Public, et décliner l’identité du conducteur auteur de cette pratique . Passé ce délai, ils s’exposent à l’interdiction de circuler , sans préjudice des poursuites pénales », a prévenu Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehe dans le communiqué.

L’article 362 de la loi n° 2016/007 du 12 Juillet 2016, portant Code Pénal, repartit les contraventions en quatre classes et les pénalités suivantes leur sont applicables :

« Celles de la première classe, d’une amende de deux cent 200 à 1 200francs inclusivement ; celles de la deuxième classe, d’une amende de mille quatre cent 1 400 à 2 400 francs inclusivement ; celles de la troisième classe, d’une amende de 2 600 à trois 3 600 FCFA inclusivement ; celles de la quatrième classe, d’une amende de quatre mille 4 000 à 25 000 FCFA inclusivement et d’un emprisonnement de cinq à 10jours ou de l’une de ces deux peines seulement ».

S’il faut considérer donc le tableau des infractions à la circulation routière des taux d’amendes forfaitaires, il s’agirait majoritairement des infractions de classe « 4 ».

Par Jean Materne Zambo

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