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Serge Essongue : « Le phénomène de la SIM Box au Gabon est un problème »

(TIC Mag) – L’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep) du Gabon a annoncé récemment l’interpellation de six personnes impliquées dans la fraude à la Simbox.

D’après Serge Essongue Ewanpango, le secrétaire exécutif de l’Arcep, parmi les jeunes interpellés, certains seraient de nationalité gabonaise : « Hier encore (09 décembre 2015, ndlr), nous avons interpelé une personne qui avait un équipement qui permettait d’envoyer 360 communications par des voies que nous appelons des voies détournées. Ce monsieur vient polluer le réseau d’un opérateur. Cet opérateur n’a pas prévu cela. Je prends un seul cas, mais imaginez que l’on multiplie cela par dix ou par 20. C’est un problème. (…) Il y a eu quelques jeunes Gabonais dans les six ou sept interpellations que nous avons déjà faites », a-t-il confié le 10 décembre 2015 au cours d’une émission télé sur Gabon télévision, la chaîne nationale.

Pour rappel, après l’Afrique de l’Ouest, certains pays d’Afrique centrale ont été durement frappés par la fraude à la Simbox. Par exemple, d’après les chiffres avancés par les opérateurs, au Cameroun, le phénomène a fait perdre à l’Etat plus de 4 milliards de FCFA de recettes fiscales et aux opérateurs plus de 18 milliards de FCFA.

Au Gabon, le phénomène est relativement nouveau. Et pour lutter contre sa progression, le régulateur a mis sur pied d’une équipe de lutte et a également acquis un matériel adéquat pour la traque des fraudeurs. Une stratégie que Beaugas-Orain Djoyum, le directeur de publication de TIC Mag, présente ICI sur le site d’informations Le Nouveau Gabon.

Quand la fraude à la SIM Box débarque à Libreville…

Imaginez que vous recevez un appel entrant international. Au lieu que le numéro de téléphone qui s’affiche soit un numéro international, c’est plutôt un numéro local que vous voyez sur votre téléphone. Et plus encore, il est impossible de rappeler votre correspondant étranger parce que ce numéro local ne passe pas par la suite. Si par hasard le numéro passe, c’est un Gabonais qui décroche. Vous n’avez donc plus la possibilité d’enregistrer le numéro réel de votre interlocuteur étranger. C’est la fraude sur les appels internationaux entrants, communément appelé fraude à la SIM Box ou encore trafic gris by-pass. Après la RDC, le Congo, le Cameroun en Afrique centrale, le Gabon fait désormais face à cette fraude qui fait perdre tant d’argent au trésor public et aux opérateurs.

En collaboration avec les forces de l’ordre, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (Arcep) du Gabon a interpellé six personnes impliquées dans la fraude à la SIM Box à Libreville. Ces personnes étaient pilotées par un expert qui a également été mis aux arrêts. C’est ce qu’a laissé entendre le secrétaire exécutif de l’Arcep, jeudi dernier, 10 décembre 2015, au cours d’une émission sur Gabon Télévision, la chaîne de télévision nationale.

D’après Serge Essongue Ewanpango, des jeunes Gabonais figurent dans ces interpellations. « Hier encore (09 décembre 2015, ndlr), nous avons interpelé une personne qui avait un équipement qui permettait d’envoyer 360 communications par des voies que nous appelons des voies détournées. Ce monsieur vient polluer le réseau d’un opérateur. Cet opérateur n’a pas prévu cela. Je prends un seul cas, mais imaginez que l’on multiplie cela par dix ou par 20. C’est un problème. (…) Il y a eu quelques jeunes Gabonais dans les six ou sept interpellations que nous avons déjà faites », a-t-il déclaré.

Le phénomène est assez nouveau dans le pays comme nous a confié Lin Monbo, le Président du conseil de régulation de l’Arcep. « C’est un phénomène assez nouveau au Gabon. Il y a à peine trois mois que nous avons observé le trafic gris. De ce qu’on entendait au Cameroun voisin ou au Congo, on se doutait bien que ce phénomène allait entrer au Gabon », affirme-t-il.

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Beaugas-Orain Djoyum

Eric Chinje : « Voici l’exemple kenyan que le Cameroun peut copier en matière des TIC »

(TIC Mag) – Président de l’African Media Initiative, ancien porte-parole de la Banque mondiale sur les affaires africaines, ancien directeur des Affaires extérieures et de la Communication de la Banque africaine de développement, ancien présentateur vedette [1984- 1991] de la Cameroon Radio and Television (CRTV), Eric Chinje présente à TIC Mag quelques défis du Cameroun en matière de TIC et Télécommunications.

TIC Mag : L’Afrique est entrée dans l’ère de la Télévision numérique terrestre. Votre vue transversale du continent vous permet-elle d’être optimiste par rapport à cette transition ?

Eric Chinje : Je suis basé au Kenya qui abrite le siège de l’AMI (African Media initiative). Je vois ce qui se passe au Kenya, en Ouganda, bref en Afrique de l’Est. Etant donné que le Kenya et le Rwanda sont bien partis en matière de technologie numérique, il y a un effet d’entraînement en Ouganda, en Tanzanie et même au Burundi. Donc, subitement c’est toute l’Afrique de l’Est qui bouge. On voit comment ça évolue dans ces pays. C’est un ensemble de choses, notamment les politiques adoptées par les gouvernements, l’engagement du secteur privé, l’activisme de la société civile, etc. Aujourd’hui, ces pays exploitent à fond les technologies existantes, ça commence à avoir un impact sur le développement économique, sur le niveau de l’éducation, sur la capacité des médias à répondre aux attentes des consommateurs. Mais, ici au Cameroun ça bloque. Je viens d’assister à Yaoundé à une conférence sur les TIC. En dehors du ministre Louis Paul Motazé, les autres représentants du gouvernement ont donné l’impression qu’ils étaient là pour défendre le statut quo. Pourtant, le Cameroun est parmi les derniers en Afrique en matière de développement des TIC. J’ai entendu dire qu’il y a des lois qui favorisent l’investissement dans ce secteur et son développement, pourtant si le pays n’a toujours lancé la technologie 4G. Alors que le reste du continent est en train de faire une adoption complète du numérique. Le Cameroun est en retard, même par rapport à ses voisins, notamment le Tchad, le Gabon, qui ont une économie beaucoup moins développée.

TIC Mag : Face au retard accusé dans le domaine des TIC, que doit faire le Cameroun ?

Eric Chinje : Il faut vraiment libéraliser le secteur. Je parle de véritable libéralisation, non pas juste des textes. Il faut ouvrir la voie à tous les opérateurs qui peuvent apporter quelque chose pour nous permettre d’avancer. Le problème du Cameroun c’est que le pays est dirigé par le secteur public qui, malheureusement, ne crée pas de richesse. A peine crée-t-il des connaissances. Il faut libérer ce pays du secteur public. Il faut laisser le marché déterminer.

TIC Mag : Après la libéralisation, est-ce qu’il y aura un marché local suffisant pour consommer tous les services des TIC ?

Eric Chinje : Il n’y a aucune donnée qui permet de dire que les gens ne vont pas consommer les produits de la technologie. S’il y a un système de distribution, vous verrez que les Camerounais sont de grands consommateurs des technologies. Quand MTN arrivait au Nigéria, j’étais à la Banque mondiale. Tout le monde disait que MTN ne peut pas atteindre 400 000 personnes au Nigéria en cinq ans. En six mois, la société a atteint des millions d’abonnés.

TIC Mag : Vous êtes au Kenya qui est l’un des pays africains les plus avancés en matière de TIC. Quelles sont les expériences kenyanes qui peuvent inspirer le Cameroun ?

Eric Chinje : Le Kenya a décidé que chaque enfant à l’école primaire possèdera une tablette. Ça change tout, car les enfants ont une facilité d’adoption de ces nouvelles technologies. Du coup, les enfants kenyans commencent à réfléchir autrement aujourd’hui. Il y a des applications développées par des jeunes kenyans un peu partout dans le pays. Le Kenya s’est également doté d’un Internet à haut débit. Le pays est en train de faire tout ce qui est nécessaire pour approfondir l’adoption du numérique et des nouvelles technologies. Ça demande des moyens. Or, le Kenya n’a pas plus de moyens que le Cameroun. Ce pays n’a que le tourisme, et encore. Nous avons un meilleur potentiel touristique. Le Cameroun a le pétrole, l’or, le bois et d’autres richesses naturelles, alors que le Kenya vient à peine de découvrir cette ressource pétrolière et n’en a même pas encore commencé l’exploitation. Le Cameroun est de loin plus riche, c’est la 12ème économie africaine, mais le problème est dans la gestion de la ressource. Le changement ne viendra ni avec des gens qui ne veulent pas libérer leurs esprits, ni avec des médias qui ne savent pas attirer l’attention du public sur ces choses-là.

TIC Mag : Toujours dans l’expérience du Kenya, il y a la Konza Technology City qui est en cours de mise en œuvre. En Afrique centrale, il y a eu quelques initiatives qui n’ont pas toujours prospéré. Le Cameroun est-il le pays de la sous-région qui doit avoir en premier ce genre de parc technologique ?

Eric Chinje : Le Cameroun est le leader naturel de l’Afrique Centrale. C’est ici que toutes ces initiatives doivent être essayées. Il revient au Cameroun de donner le ton d’une nouvelle conception de la vie. On ne devrait pas attendre que les autres le fassent. Mais chez nous, il n’y a pas de volonté, car tout le monde attend que ce soit le président ou quelqu’un d’autre qui donne l’ordre. Une fois encore ce n’est pas le secteur public qui développe la richesse et développe un pays. Le secteur public doit juste faciliter la mise en place des structures et des politiques nécessaires pour faire avancer la société. Mais, si on attend que ce secteur public et les institutions publiques décident et font bouger la société, on va traîner sur place, et c’est ce qui se passe au Cameroun.

TIC Mag : Toujours dans le secteur des technologies, on constate que l’Afrique de l’Ouest rassemble les grands acteurs de l’économie numérique. Il y a Google, Microsoft et les autres. Mais, ils sont absents en Afrique centrale….

Eric Chinje : Nous pouvons les avoir du jour au lendemain, mais il y a des conditions. Je suis obligé de le dire. Ça dépend encore du président de la République ; parce que personne en dehors de lui n’est capable de prendre cette décision. C’est triste. Bon, si le président donne l’ordre demain que d’ici la fin de l’année, j’aimerais avoir Google, Facebook et les autres, cela va se faire. Mais, il faut que les gens suivent les instructions du président, à condition que les règles changent, à condition que Camtel libère l’espace, car MTN, Orange et les autres ont les moyens d’investir ici et de radicalement changer l’état des choses. Je n’invente rien. Il suffit de se renseigner. Tout peut changer d’ici la fin de l’année si nous voulons. Mais, dans un pays dirigé par le secteur public, chacun cherchera ce qu’il gagne. Voilà le problème, car il va falloir attendre que chacun, dans la chaîne, puisse trouver ce qu’il ou elle va gagner. Eh bien, ça n’arrivera jamais. Il faut libérer l’espace, changer la manière de penser.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum et Assongmo Necdem

Pastor Ngoua N’Neme : « Nous voulons structurer l’entrepreneuriat des jeunes férus du numérique »

Dans cet entretien avec Beaugas-Orain Djoyum, c’est avec fierté que Pastor Ngoua N’Neme, le ministre de l’Économie numérique et de la Poste du Gabon, indique que le taux de pénétration du mobile au Gabon est d’environ 190%. Il explique comment après l’appropriation de la téléphonie mobile et de l’Internet mobile, le Gabon envisage de créer des contenus et encourager les jeunes à entrepreneuriat numérique. Rencontre.

Reseau Telecom Network : Comment un ministre en charge des TIC comme vous réagit et travaille quand il sait qu’il a un président de la République très actif dans le domaine des TIC et sur les réseaux sociaux ?

Pastor Ngoua N’Neme : (Rires) J’essaye de faire comme lui tout simplement. Je ne sais pas si vous visitez ses pages Facebook et autres. Il est toujours à jour et c’est ce que nous essayons de faire. Le président Ali Bongo est vraiment notre boussole. J’ai toujours la hantise qu’il m’interroge pour savoir : « Mais, vous, quelle est votre page Facebook ? Quelle est votre adresse web ? » Donc, nous faisons tout ce qu’il faut pour que ce ministère soit le reflet des ambitions du chef de l’État dans le domaine du numérique.

RTN : A l’occasion du 150ème anniversaire de l’UIT justement, le prix « TIC pour le Développement Durable » été décerné à Ali Bongo ainsi qu’à d’autres chefs d’Etat. Quelle signification représente ce prix pour vous ?

PNN : Je ne peux pas me substituer au jury de l’UIT qui a décerné ce prix au président Ali Bongo. J’y vois surtout la reconnaissance de sa vision et du travail qu’on fait ici sous son impulsion.

La reconnaissance de la vision du chef de l’Etat dans son projet d’introduire les TIC comme moteur et accélérateur du développement du Gabon. J’y vois aussi un hommage qui est rendu à l’ensemble des opérateurs du secteur pour tout ce qui a été fait jusque-là. Il faut savoir que le taux de pénétration du mobile au Gabon est d’environ 190% pour une population de 1,8 million d’habitants. Le taux de pénétration de l’Internet mobile au Gabon est de 86%, ce sont des chiffres qui sont appelés encore à évoluer. En 2014, les TIC représentent 5% de la richesse nationale, le chiffre d’affaires du secteur s’élève à 293 milliards de FCFA.

Ce prix vient donc couronner une vision et le travail qui est fait par les opérateurs, par l’administration et l’ensemble des parties prenantes du secteur.

RTN : C’est aussi une invite à plus d’ardeur au travail pour vous et les acteurs de la chaîne…

PNN : Tout à fait. C’est une invite à ne pas se reposer sur ses lauriers. Une invite à continuer à travailler vraiment pour que les TIC soient le moteur de changement de la vie au Gabon et d’œuvrer pour que nous ayons des contenus notamment dans les domaines qui touchent à la vie des gens comme la santé avec l’e-Santé, l’éducation avec l’e-Education, etc. Le passage aux technologies 3G et 4G permet désormais aux opérateurs d’offrir aux populations des services financiers à partir du mobile, c’est le mobile banking et le mobile money, ce qui est positif pour leur inclusion numérique et financière.

RTN : M. le ministre, vous avez rencontré les acteurs de l’écosystème numérique gabonais le 30 septembre 2015, à Libreville, pour réfléchir à la mise en place d’un Conseil national du numérique, qui devrait selon les experts présents à cette réunion, servir de cadre de réflexion, de concertation et de propositions. Quel sera l’objectif principal de ce Conseil national du numérique ?

PNN : Je voudrais d’abord vous dire que le chef de l’Etat a placé les TIC au cœur de son projet de transformation de la société gabonaise. En effet, les TIC ne sont pas seulement un levier de croissance, mais aussi des outils de transformation de la société. C’est ce qui a donné naissance au concept Plan Gabon numérique. Le Plan Gabon numérique résume l’ensemble des actions et des activités que nous devons développer pour faire du Gabon un pôle régional de services numériques à valeur ajoutée.

Pour faire cela, nous avons besoin de mettre tous les acteurs du secteur ensemble pour réfléchir sur les axes stratégiques, sur les actions les plus importantes à entreprendre et à développer pour atteindre cet objectif. L’Etat n’est pas le seul à pouvoir réaliser ces actions : il y a aussi la société civile et les entreprises. Nous pensons que la meilleure chose à faire c’est de réunir l’ensemble des acteurs du secteur au sein d’un organe inclusif : cet organe c’est le Conseil national du numérique.

RTN : Peut-on déjà avoir une idée sur la date de lancement de ce Conseil national du numérique ?

PNN : Nous sommes au stade de préparation du texte qui sera validé en Conseil des ministres selon les procédures en vigueur ; c’est ce décret qui va consacrer la création du Conseil national du numérique ; mais avant, suivant une procédure inclusive, l’avant-projet sera soumis à l’ensemble des parties prenantes du secteur au cours d’un atelier qui se tiendra lors du Salon de l’économie numérique et de l’innovation qui doit avoir lieu en décembre.

RTN : En 2014, le secteur des TIC représentait 5% du PIB avec 12 000 emplois pour un chiffre d’affaires global de près de 293 milliards de FCFA. Globalement, quels sont les chiffres attendus au terme de l’année 2015 ?

PNN : Notre ambition c’est d’aller toujours plus loin et de promouvoir l’utilisation la plus large et la plus étendue du numérique. Même si les chiffres ne sont pas acceptés par tout le monde, il faut noter que selon une étude de la Banque mondiale 10% d’utilisation du haut débit engendre deux points de croissance. Nous nous attelons donc à tout faire pour que l’usage du numérique imprègne l’ensemble des populations et des activités.

C’est dans ce contexte que les opérateurs pourront accroître leur activité et créer davantage de richesse. Le Gabon n’étant pas une économie planifiée, nous n’assignons pas d’objectifs chiffrés aux entreprises privées qui agissent suivant leurs intérêts.

De ce point de vue, les entreprises investissent et croient en l’avenir du secteur ; on peut donc s’attendre à une tenue correcte de l’activité en dépit de l’atonie générale induite par la baisse des cours du baril de pétrole qui est le principal produit d’exportation du Gabon et la principale source de recettes de l’Etat.

RTN : L’environnement réglementaire permet-il aux opérateurs télécoms et aux acteurs de l’économie numérique d’investir convenablement dans les TIC au Gabon ?

PNN : Absolument ! C’est ce que nous nous sommes attelés à faire en premier lieu ; dans le cadre du Plan Gabon numérique, nous avons stabilisé l’environnement institutionnel en assignant notamment aux acteurs publics des missions précises. L’Etat, en charge de l’essentiel, définit les objectifs stratégiques ; la régulation du secteur est assurée par une autorité administrative indépendante : l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes, ndlr) ; une agence, instituée maître d’ouvrage délégué de l’Etat, est chargée de la construction des infrastructures numériques (l’Aninf – Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences, ndlr) et une autre est chargée de leur gestion, c’est la SPIN (– Société de patrimoine des infrastructures numériques, ndlr).

Cet agencement institutionnel est porteur de stabilité et de prévisibilité, d’où sa réelle attractivité qui amène les opérateurs à réaliser leurs projets sans craindre que l’Etat leur dise ce qu’il y a à faire ou ce qui est bon pour eux, à part le respect de la loi. Donc, nous invitons les entreprises à venir investir au Gabon.

Ce cadre attractif va être renforcé par l’adoption de dispositions favorisant le partenariat public-privé dans le cadre de la loi PPP (Partenariat Public-Privé, ndlr).

RTN : Avec l’Etat qui définit la stratégie, l’Arcep le régulateur qui régule le marché, l’ANINF qui construit les infrastructures et la SPIN qui gère ces infrastructures, certains certes apprécient le schéma, mais que répondez-vous à ceux qui croiraient qu’il y a beaucoup d’acteurs dans la chaîne de décision ?

PNN : Dans l’organisation institutionnelle, j’ai commencé par vous dire que l’Etat est chargé de la mission régalienne. Il définit la norme et la stratégie. L’ANINF, le maître d’ouvrage délégué de l’Etat, construit les infrastructures pour le compte de l’Etat. L’Arcep, le régulateur, est là pour veiller sur le bon fonctionnement du marché : c’est elle le gendarme du marché des télécoms au Gabon. Il ne faut pas confondre les rôles des uns et des autres. La Spin intervient dans le cadre du modèle économique qui a été choisi : un modèle neutre pour les opérateurs.

Les infrastructures construites par l’Etat doivent être partagées par l’ensemble des opérateurs à l’occasion de leurs activités. Imaginez qu’un opérateur ait la propriété d’un câble sous-marin. Rien ne garantit que cet opérateur n’aille pas d’abord privilégier ses propres besoins. Le modèle qu’on a créé avec la Société de patrimoine des infrastructures numériques est un modèle qui consiste à faire en sorte qu’une fois une infrastructure est construite, sa gestion est rétrocédée à la SPIN. Nous l’avons fait pour le câble sous-marin ACE et le backbone en cours de construction dans le cadre du projet CAB4. Pour ces infrastructures, il y a une convention de rétrocession qui a été signée entre l’ANINF et la SPIN. La SPIN va donc pouvoir vendre les capacités à tous les opérateurs sans aucun parti pris et selon les besoins. C’est le modèle économique que nous avons choisi.

Aucun modèle n’est parfait, mais celui qui est appliqué au Gabon est d’une parfaite lisibilité qui prémunit en principe contre les conflits de compétence et les tentations hégémoniques.

En appliquant un principe bien connu des militaires, une mission, des hommes et des moyens le Gabon, ce n’est pas le trop plein, mais la clarté qui simplifie.

RTN : Dans certains pays africains, les agences ou structures sous tutelle du ministère en charge des TIC se plaignent souvent d’une ingérence du ministère dans leurs affaires courantes. Est-ce votre cas ici au Gabon ?

PNN : Je crois qu’il faut poser la question à l’ensemble de ces acteurs publics pour en avoir le cœur net. Non ! Ma philosophie c’est la loi.

C’est le respect des textes. La loi a bien délimité les compétences et l’on s’y tient. Et au quotidien, mon job est de faire appliquer la loi par chacun d’entre nous. L’Etat définit la stratégie que nous essayons de faire appliquer par l’ensemble des intervenants, chacun à sa place. Nous ne faisons pas autre chose.

RTN : Quel est à ce jour l’état du développement de la fibre optique au Gabon ?

PNN : Pour comprendre l’état du développent de la fibre optique au Gabon, il faut revenir sur l’ambition du chef de l’Etat qui est de construire au Gabon des infrastructures de rang mondial qui positionnent le Gabon comme un hub sous-régional des services numériques. Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif si nous n’avons pas les infrastructures appropriées.

La première chose que l’Etat a faite est donc de lancer à l’échelle du pays un vaste programme de construction d’un réseau national en fibre optique qui comprend également le projet CAB 4, le Central African Backbone project qui vise à interconnecter l’ensemble des pays de la sous-région.

Le CAB 4 est divisé en deux phases au Gabon. La première phase est en cours d’exécution et va de Libreville à Franceville jusqu’à la frontière avec le Congo sur un linéaire d’à peu près 1100 km. D’après le constructeur, à la fin du mois d’octobre, nous devons être à près de 520 km de fibre optique posée. La construction de la deuxième phase prévue sur un linéaire d’à peu près 600 km, de Boue aux frontières Gabon – Guinée Équatoriale et Gabon – Cameroun, va bientôt commencer. Enfin, il y a la phase de raccordement aux capitales provinciales et départementales qui relève du backbone national. Quand le projet sera terminé, c’est environ 6000 km de fibre optique qui seront déployés.

RTN : Il y a aussi à travers le projet CAB4 la volonté d’interconnecter les villes de la zone Afrique centrale. Où en sommes-nous aujourd’hui et quelles sont les ambitions ?

PNN : C’est l’ambition du projet CAB4 d’interconnecter les pays de la zone Cémac ; cela passe par l’interconnexion des villes. Par exemple, c’est à Lekoko à la frontière avec le Congo que l’interconnexion avec le Gabon va se faire. Cette interconnexion va permettre aussi aux pays, comme le Gabon, qui disposent de capacités installées supérieures à leurs de les vendre aux pays qui en ont besoin.

RTN : Dans un précédent entretien, vous nous expliquiez que le Gabon était en train de mettre en place un incubateur de soutien aux jeunes qui leur offrira un environnement favorable en termes d’infrastructures et d’accompagnement. Où en sommes-nous avec ce projet ?

PNN : Ce projet d’incubateur a pris beaucoup de place dans les activités que nous menons ici au ministère. Vous imaginez bien que la fibre optique va améliorer la connectivité et apporter beaucoup de capacités. Après, il faudrait passer à la deuxième phase du développement de l’économie numérique, c’est-à-dire les contenus. Et parmi les choses que nous voulons faire, il y a le développement de l’entrepreneuriat des jeunes férus du numérique qu’il faut les structurer. C’est la raison d’être de l’incubateur. Ce projet a intéressé la Banque mondiale et nous sommes en train de finaliser les études pour le mettre en route au mois de novembre.

RTN : L’incubateur mettra-t-il des financements à la disposition des jeunes porteurs de projet ?

PNN : Ce qui est important ce ne sont pas les financements, mais le fait que l’incubateur va proposer un cadre d’encadrement pour les jeunes développeurs, un cadre pour concrétiser leurs idées, renforcer leur capacité. Il ne faudrait pas voir cela en termes de financement ou de montant à donner aux jeunes. Mais, l’ensemble des financements que la Banque mondiale prévoit d’allouer à ce projet est d’environ 11 millions de dollars ; l’étude mettra en évidence les concours qu’on peut apporter et comment aux incubés. Il s’agit d’incuber à la fois entre 10 et 15 entrepreneurs. Il faudrait noter qu’il y a l’incubateur, mais aussi l’accélérateur. En réalité, le projet prévoit de prendre en charge bien plus de jeunes à travers un Open Space que nous prévoyons de loger à l’Institut national des postes et des TIC.

Propos receuillis par Beaugas-Orain Djoyum

Source : reseautelecom.com

Karl Toriola nommé vice-président de MTN pour l’Afrique centrale et de l’Ouest

(TIC Mag) L’ancien directeur général de MTN Cameroon a été nommé au terme d’une réorganisation du groupe MTN. Réorganisation occasionnée par la lourde sanction de 5,2 milliards de dollars (réduite à 3,4 milliards de dollars) infligée à MTN au Nigeria par le régulateur télécoms.

C’est désormais Karl Toriola, l’ancien DG de MTN Cameroon, qui va superviser les opérations de MTN en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, et donc au Cameroun et au Nigeria. La décision a été annoncé par le groupe ce 03 décembre 2015. MTN Group a réorganisé ses opérations en trois régions. D’après un communiqué du groupe sud-africain, MTN a revu sa structure opérationnelle pour renforcer son leadership, sa gouvernance ainsi que ses affaires juridiques à travers ses 22 opérations en Afrique et au Moyen orient.

Les trois régions sont la région Afrique centrale et de l’Ouest, la région Afrique du Sud et de l’Est, et la région Afrique du Nord et Moyen Orient. Immédiatement, des responsables, ayant le titre de vice-président de MTN, ont été nommés pour la supervision de ces opérations.

Il s’agit de Karl Toriola pour l’Afrique centrale et de l’Ouest, d’Ismail Jaroudi pour la région Afrique du Nord et Moyen Orient. Le vice-président de la région Afrique du Sud et de l’Est n’est pas encore désigné. Tous rendront compte directement à Phuthuma Nhleko l’Executive chairman et ancien CEO de MTN Group récemment désigné pour un intérim de six mois à la tête du groupe MTN, à la suite de la démission de Sifiso Dabengwa.

De même, un nouveau directeur des opérations du Groupe MTN a été nommé : Jyoti Desai. Lui aussi rendra compte à Phuthuma Nhleko. Cet ancien directeur du groupe en charge de l’Information et de la Technologie n’a pas encore été remplacé. La nouvelle structure est opérationnelle depuis le 01 décembre 2015.

Cette réorganisation intervient à la suite de la lourde sanction de 5,2 milliards de dollars infligée à MTN au Nigeria. Cette sanction a été réduite hier de 35% à 3,4 milliards de dollars. Après la sanction infligée au Nigeria, le PDG de MTN Group, Sifiso Dabengwa a déposé sa démission. Quelques semaines plus tard, hier, 02 décembre 2015 précisément, Michael Ikpoki, le DG de MTN Nigeria et Akinwale Goodluck, le directeur des Affaires juridiques de MTN Nigeria, ont également déposé leur démission avec effet immédiat. Ils sont remplacés par Ferdi Moolman comme CEO de MTN Nigeria CEO et Amina Oyagbola comme directrice des Affaires juridiques de MTN Nigeria.

Le Nigérian Karl Toriola aura donc dans son portefeuille le suivi des opérations au Cameroun et au Nigeria, pays qu’il connaît bien pour avoir été directeur en charge de la technologie à MTN Nigeria et directeur général à Mtn Cameroon. Il a également occupé des hautes fonctions à MTN Group et à MTN Iran. A son départ du Cameroun, en mars 2015, il est remplacé par la Sud-africaine Philisiwe Sibiya, ex-CFO de MTN Afrique du Sud.

Karl Toriola partira du Nigeria en novembre 2011 d’où il occupait le poste de directeur technique (CTO) pour prendre la direction générale de MTN Cameroun qu’il occupera jusqu’en mars 2015. A son départ du Cameroun, il avait confié à TIC Mag qu’il voudrait que l’on retienne ceci de lui : « Je voudrais qu’on se souvienne de moi comme celui qui a développé des personnes et comme celui qui a transformé le statut de MTN Cameroun. Je voudrais qu’on se souvienne de moi comme celui qui a créé des postes de cadres intermédiaires solides exclusivement détenues par des Camerounais ».

Après le Cameroun, il sera désigné responsable exécutif du groupe MTN en charge de la coordination de 13 filiales de MTN Group (sociétés d’exploitation) à travers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Son lieu de service est Lagos au Nigeria. De même, il restait comme depuis décembre 2013, directeur non exécutif et membre du conseil d’administration d’American Towers Ouganda et d’American Towers Ghana.

American Towers est une compagnie américaine (American Tower Corporation – ATC) avec qui le groupe sud-africain MTN est en joint-venture depuis 2012 pour la gestion de ses tours dans certaines opérations.

[VIDEO] Me Akere T. Muna : « Si nous ne sautons pas dans le train des TIC, nous allons être à la plaque »

(TIC MAg) – Le célèbre avocat camerounais, ex vice-président deTransparency International et ex président du Conseil économique, social et culturel (Ecosoc) de l’Union africaine (UA) soutient que le Cameroun peut être une véritable locomotive de la sous-région s’il adopte une réelle politique des TIC et si les départements ministériels harmonisent leurs actions dans ce secteur. Rencontre avec le président de l’International Anti-corruption Conference (IACC).

TIC Mag : Pourquoi l’avocat actif dans le domaine de la Gouvernance et de la justice que vous êtes s’intéresse-t-il au secteur des TIC au point d’organiser un forum sur le sujet le 19 novembre dernier à Yaoundé ?

Me Akere T. Muna : Je pense que les TIC peuvent jouer un rôle en ce qui concerne la gouvernance. J’ai commencé à m’intéresser aux TIC à cause du programme gouvernemental eProcurement implémenté par le ministère des Marchés publics. C’est en réalité quelque chose que je demande depuis. Le système d’eProcument va apaiser tous les soupçons qui sont apportés sur le système national d’octroi des marchés publics. Vous avez suivi récemment, certains fonctionnaires ont quatre matricules. A mon avis, les TIC peuvent résoudre au moins 60% des problèmes de gouvernance. Y compris la corruption et tout ce qui va avec. Voilà pourquoi le sujet m’intéresse.

Au niveau judiciaire par exemple, j’envoie parfois un avocat de Yaoundé à Maroua pour relever une décision de justice. Pourtant, aux Etats-Unis, la plupart des décisions de justice, sont disponibles en ligne. A partir du Cameroun, je peux m’asseoir à Yaoundé et avoir les décisions de justice aux Etats-Unis en quelques minutes. Dois-je partir de Yaoundé pour aller déposer des écrits à Maroua en matière civile ? Pour que l’on renvoie cela dans deux semaines en plus. Pourtant, je peux facilement envoyer cela en ligne. Les TIC sont là, pour rendre la vie facile. Comment est-ce que les TIC peuvent nous aider ? comment les TIC peuvent devenir un moteur de la croissance ?

Avoir des départements ministériels qui investissent chacun de manière unique et commune dans le secteur des TIC va améliorer la situation actuelle. Je ne suis pas expert en TIC, mais on invente rien. A travers ce forum donc, nous souhaitions voir ce que nous pouvons faire dans l’urgence pour valoriser le potentiel camerounais en matière des TIC.

TIC Mag : Au terme du forum sur les TIC que vous avez organisé, vous recommandez l’harmonisation des politiques des départements ministériels en matière des TIC. Quel peut être l’impact d’une telle mesure ?

Me Akere T. Muna : Prenons un exemple. Dans le processus d’identification des abonnés de la téléphonie mobile, si un Camerounais va s’identifier avec une fausse carte nationale d’identité, comment l’opérateur mobile saura-t-il que c’est une fausse carte ? S’il y avait un terminal qui permettait à MTN ou Orange de frapper votre nom pour vérifier, ce serait plus facile. Qu’est ce qui empêche d’avoir un système où la Carte d’identité nationale délivrée par la police, la carte grise de votre voiture, le titre foncier de votre maison si vous en avez, le permis de conduire, votre matricule comme contribuable, tous délivrés par des départements ministériels différents, soient disponibles sur une seule plateforme. Si quelqu’un va à la mairie prendre un certificat de décès pour récupérer l’argent de votre solde, la base de données signalera que le salaire est en train d’être payé à une personne morte et le paiement ne sera pas fait.

Je reviens d’une activité de l’Ordre des médecins du Cameroun et son président dit qu’il y a des médecins qui ont signé des certificats de genre de mort pour permettre aux familles d’aller toucher des primes d’assurance vie. Il y a des gens qui font des certificats médicaux qui montrent que des gens sont malades quand ils ne le sont pas. Quand vous avez un système où les départements ministériels sont interconnectés, c’est compliqué pour les fraudeurs de s’en sortir et c’est très facile pour ceux qui veulent vivre normalement. Surtout quand vous avez un gouvernement qui a un ministère en charge de l’Enseignement primaire, un autre en charge des Enseignements secondaires, un autre en charge de l’Enseignement supérieur, etc. Je suis sûr qu’il y a moyen d’interconnecter ces départements ministériels pour faciliter la vie aux citoyens normaux qui subissent en ce moment une espèce de punition. Je pense que l’informatique et les TIC vont beaucoup nous aider.

TIC Mag : Les populations devraient-ils craindre les TIC avec les données personnelles qui sont aujourd’hui entre les mains des grands acteurs de l’économie numérique ?

Me Akere T. Muna : C’est vrai que certaines personnes de ma génération ont peur des TIC. Je me rappelle quand en 1973 je revenais pour des congés au Cameroun, j’avais ramené des Etats-Unis une calculatrice miniaturisée à mon père. Il a pris 10 chiffres qu’il a additionné et multiplié en calculant manuellement et a fait les mêmes opérations sur la calculette. C’est après qu’il m’a dit : « Mince ! ta machine ci est vraiment juste ! ». Voyez-vous, c’est une culture, c’est une période, c’est un réflexe. Je pense simplement qu’il y a un travail d’éducation à faire. Et nous avons la chance que des gens ont confiance quand ils voient les autres qui s’en sortent mieux avec les TIC. Personnellement, je pense que si nous ne sautons pas dans ce train des TIC, nous allons être à la plaque. Il ne faut pas que parce que quelqu’un ne maîtrise pas les TIC qu’il pense que c’est pas important. C’est dangereux de penser comme cela. Il faut que nous ayons une politique claire en matière de TIC et il faut qu’on laisse ceux qui sont experts en la matière s’en occuper. C’est vrai qu’il y aura toujours des véreux qu’il faut craindre. Il faut simplement prendre des mesures appropriées pour éviter les dégâts de ces véreux.

Propos receuillis par Beaugas-Orain Djoyum

Me Akere T. Muna : « Les TIC peuvent résoudre au moins 60% des problèmes de gouvernance »

(TIC MAg) – Le célèbre avocat camerounais, ex vice-président de Transparency International et ex président du Conseil économique, social et culturel (Ecosoc) de l’Union africaine (UA) soutient que le Cameroun peut être une véritable locomotive de la sous-région s’il adopte une réelle politique des TIC et si les départements ministériels harmonisent leurs actions dans ce secteur. Rencontre avec le président de l’International Anti-corruption Conference (IACC).

TIC Mag : Pourquoi l’avocat actif dans le domaine de la Gouvernance et de la justice que vous êtes s’intéresse-t-il au secteur des TIC au point d’organiser un forum sur le sujet le 19 novembre dernier à Yaoundé ?

Me Akere T. Muna : Je pense que les TIC peuvent jouer un rôle en ce qui concerne la gouvernance. J’ai commencé à m’intéresser aux TIC à cause du programme gouvernemental eProcurement implémenté par le ministère des Marchés publics. C’est en réalité quelque chose que je demande depuis. Le système d’eProcument va apaiser tous les soupçons qui sont apportés sur le système national d’octroi des marchés publics. Vous avez suivi récemment, certains fonctionnaires ont quatre matricules. A mon avis, les TIC peuvent résoudre au moins 60% des problèmes de gouvernance. Y compris la corruption et tout ce qui va avec. Voilà pourquoi le sujet m’intéresse.

Au niveau judiciaire par exemple, j’envoie parfois un avocat de Yaoundé à Maroua pour relever une décision de justice. Pourtant, aux Etats-Unis, la plupart des décisions de justice, sont disponibles en ligne. A partir du Cameroun, je peux m’asseoir à Yaoundé et avoir les décisions de justice aux Etats-Unis en quelques minutes. Dois-je partir de Yaoundé pour aller déposer des écrits à Maroua en matière civile ? Pour que l’on renvoie cela dans deux semaines en plus. Pourtant, je peux facilement envoyer cela en ligne. Les TIC sont là, pour rendre la vie facile. Comment est-ce que les TIC peuvent nous aider ? comment les TIC peuvent devenir un moteur de la croissance ?

Avoir des départements ministériels qui investissent chacun de manière unique et commune dans le secteur des TIC va améliorer la situation actuelle. Je ne suis pas expert en TIC, mais on invente rien. A travers ce forum donc, nous souhaitions voir ce que nous pouvons faire dans l’urgence pour valoriser le potentiel camerounais en matière des TIC.

TIC Mag : Au terme du forum sur les TIC que vous avez organisé, vous recommandez l’harmonisation des politiques des départements ministériels en matière des TIC. Quel peut être l’impact d’une telle mesure ?

Me Akere T. Muna : Prenons un exemple. Dans le processus d’identification des abonnés de la téléphonie mobile, si un Camerounais va s’identifier avec une fausse carte nationale d’identité, comment l’opérateur mobile saura-t-il que c’est une fausse carte ? S’il y avait un terminal qui permettait à MTN ou Orange de frapper votre nom pour vérifier, ce serait plus facile. Qu’est ce qui empêche d’avoir un système où la Carte d’identité nationale délivrée par la police, la carte grise de votre voiture, le titre foncier de votre maison si vous en avez, le permis de conduire, votre matricule comme contribuable, tous délivrés par des départements ministériels différents, soient disponibles sur une seule plateforme. Si quelqu’un va à la mairie prendre un certificat de décès pour récupérer l’argent de votre solde, la base de données signalera que le salaire est en train d’être payé à une personne morte et le paiement ne sera pas fait.

Je reviens d’une activité de l’Ordre des médecins du Cameroun et son président dit qu’il y a des médecins qui ont signé des certificats de genre de mort pour permettre aux familles d’aller toucher des primes d’assurance vie. Il y a des gens qui font des certificats médicaux qui montrent que des gens sont malades quand ils ne le sont pas. Quand vous avez un système où les départements ministériels sont interconnectés, c’est compliqué pour les fraudeurs de s’en sortir et c’est très facile pour ceux qui veulent vivre normalement. Surtout quand vous avez un gouvernement qui a un ministère en charge de l’Enseignement primaire, un autre en charge des Enseignements secondaires, un autre en charge de l’Enseignement supérieur, etc. Je suis sûr qu’il y a moyen d’interconnecter ces départements ministériels pour faciliter la vie aux citoyens normaux qui subissent en ce moment une espèce de punition. Je pense que l’informatique et les TIC vont beaucoup nous aider.

TIC Mag : Les populations devraient-ils craindre les TIC avec les données personnelles qui sont aujourd’hui entre les mains des grands acteurs de l’économie numérique ?

Me Akere T. Muna : C’est vrai que certaines personnes de ma génération ont peur des TIC. Je me rappelle quand en 1973 je revenais pour des congés au Cameroun, j’avais ramené des Etats-Unis une calculatrice miniaturisée à mon père. Il a pris 10 chiffres qu’il a additionné et multiplié en calculant manuellement et a fait les mêmes opérations sur la calculette. C’est après qu’il m’a dit : « Mince ! ta machine ci est vraiment juste ! ». Voyez-vous, c’est une culture, c’est une période, c’est un réflexe. Je pense simplement qu’il y a un travail d’éducation à faire. Et nous avons la chance que des gens ont confiance quand ils voient les autres qui s’en sortent mieux avec les TIC. Personnellement, je pense que si nous ne sautons pas dans ce train des TIC, nous allons être à la plaque. Il ne faut pas que parce que quelqu’un ne maîtrise pas les TIC qu’il pense que c’est pas important. C’est dangereux de penser comme cela. Il faut que nous ayons une politique claire en matière de TIC et il faut qu’on laisse ceux qui sont experts en la matière s’en occuper. C’est vrai qu’il y aura toujours des véreux qu’il faut craindre. Il faut simplement prendre des mesures appropriées pour éviter les dégâts de ces véreux.

TIC Mag : Vous avez été dans de nombreux pays au cours de vos différentes fonctions internationales. Quelles sont les meilleures initiatives en matière de TIC qui vous ont marquées et qu’on peut dupliquer au Cameroun ?

Me Akere T. Muna : Je vais prendre l’exemple du Rwanda en commençant par vous raconter une histoire. Nous étions un samedi et je devais me rendre au Rwanda en urgence lundi pour un rendez-vous important avec le président Kagame. Pendant que je me demandais qui je devais contacter rapidement pour obtenir un visa, on m’a simplement dit : ‘’Allez en ligne et demandez votre visa’’. J’ai donc fait la demande en ligne et le lundi, arrivé à l’aéroport, j’ai payé 50 dollars et c’était tout. C’est extraordinaire ! En moins de dix minutes, tout était OK. On peut implémenter ce système au Cameroun. On le fait déjà également en Côte d’Ivoire, au Sénégal et tout récemment au Gabon. Autre chose qui m’a marqué au Rwanda, c’est la volonté affichée des pouvoirs publics d’aller dans une direction. Cela permet aux populations de comprendre que où l’on va. Et quand on prend une décision, on l’applique. Ici, on a toujours l’impression que lorsqu’on met une politique en place, au début c’est facultatif. Quand les gens voient que c’est facultatif, ils commencent à se plaindre, quand ils se plaignent, on dit qu’il faut suspendre cela pendant un ou deux ans, et puis on abandonne. Vous savez par exemple qu’au Rwanda il n’y a pas de papiers plastiques. Quand vous arrivez à l’aéroport avec un sac plastique, on enlève ce plastique. Vous ne trouverez nulle part au Rwanda des sacs plastiques. Kigali est nickel et propre ! (…)

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

Dorothée Danedjo Fouba : « Nous voulons favoriser l’accès aux TIC »

La représentante de la communauté Mozilla au Cameroun explique à TIC Mag les objectifs du premier festival Mozilla Cameroun qui s’est tenu ce 21 novembre à Yaoundé au Goethe Institute.

 

TIC Mag : Quelle est la finalité du Festival Mozilla Cameroun ?

Dorothée Danedjo Fouba : L’objectif du premier Mozilla festival au Cameroun c’est de pouvoir permettre un accès facile aux produits Mozilla au Cameroun. Mais, au-delà de présenter les produits Mozilla, nous voulons également favoriser l’accès aux technologies de l’information et de la communication, quel que soit les producteurs de ces technologies, mais surtout en privilégiant les logiciels libres et Open Sources. Dans le cadre du Mozilla festival Cameroun, nous voulons faire connaitre le Mozilla Cameroun, les avantages d’être mozilien au Cameroun et vulgariser les outils de Mozilla.

TM : Aujourd’hui, quels sont les programmes spécifiques que Mozilla offre au Cameroun ?

DDF : Globalement, Mozilla offre une douzaine de programmes dans le monde. Cependant, vu qu’au Cameroun nous sommes au début de notre lancement, nous offrons deux programmes phares : Le Firefox Student Ambassador Program destiné aux étudiants et tous ceux qui sont liés au secteur universitaire en vue du plaidoyer pour l’utilisation du navigateur Firefox, des applications sur Firefox OS, l’utilisation des téléphones sur Firefox OS, et leur permettre de pouvoir saisir des opportunités de formations à l’étranger. Le second programme se dénomme Womoz et est destiné aux femmes prioritairement dans les technologies, mais surtout aux femmes qui aimeraient développer leurs activités aux travers des technologies.

TM : Quels sont les avantages qu’un Camerounais gagnerait à devenir ‘‘Mozillien’’ ?

DDF : L’avantage c’est d’abord avoir l’information en tant que privilégié de Mozilla, et ensuite d’avoir l’opportunité de pouvoir contribuer à la création ou à la modification d’un certain nombre de chose sur les produits de Mozilla. Enfin, c’est de pouvoir saisir des opportunités pour nos carrières professionnelles. Cela permet de construire votre CV en tant que contributeur mondial et cela vous donne la possibilité de pouvoir postuler à certaines offres d’emplois.

TM : Comment adhérer à la communauté Mozilla ?

DDF : L’adhésion à Mozilla est gratuite. Il suffit de s’inscrire en ligne sur le site Mozilians.org. La communauté Mozilla Cameroun a également un site web qui est Mozillacameroon.org. Et sur ces sites, vous avez toutes les voies d’accès à Mozilla Cameroun, notamment la mailing List, les comptes sur les réseaux sociaux, les cadres de discussion avec les moziliens du Cameroun.

TM : Un an après son lancement, quel est le bilan de vos activités ?

DDF : En un an, nous avons contribué au lancement des téléphones sous Firefox OS au Cameroun, nous avons organisé au travers du pays environ 10 évènements déjà, les Mozcafés, nous avons eu la possibilité d’appuyer les filles inscrites au concours Technovation. Et le 21 novembre 2015, nous organisons pour la première fois au Cameroun, le Mozilla festival.

Propos recueillis par Jephté TCHEMEDIE

Lors du premier festival Mozilla Cameroun, quatre sessions étaient au programme. La première, une Hunburding pour l’adhésion aux programmes et contenus offerts par Mozilla. La seconde, une Hacking session, destinée aux développeurs et codeurs leur permettant de connaître les outils mis à leur disposition par Mozilla pour développer des applications et des sites Web. La troisième session ‘‘Absdave session’’, dédiée à la création d’applications mobiles. Enfin, la session Support, permettant à tous d’avoir une assistance technique sur place.

 

Alida Ebo’o : « Je rêve d’un pays où les jeunes sont des acteurs du développement »

(TIC Mag) – La plateforme d’actualité sur les TIC et les Télécoms en Afrique centrale, TIC Mag, fait cette semaine un focus sur les applications, innovations et initiatives camerounaises du secteur des technologies. Certaines ont été présentées lors du Barcamp le 14 novembre 2015 à l’Université Saint Jérôme de Douala. C’est le tour d’Alida Ebo’o, fondatrice de la communauté Inspire Cameroon. 

TIC Mag : Qui est Alida Ebo’o ?

AME : Je suis Alida Micale Ebo’o, étudiante en Ingénierie à la faculté de Génie industriel de Douala qui est la ville où je réside depuis près de trois ans déjà. Je suis une grande passionnée de technologie. J’adore tout ce qui est Tech, IT, digital et numérique ce qui justifie aussi ma présence ici au Barcamp. J’ai souvent participé aux événements de la GDG (Google Developper Group) Douala et je suis membre de l’association technologique Infinity Space Cameroon. C’est une association de jeunes dynamiques passionnés de technologie qu’on retrouve aussi en France et au Kenya. Enfin, je suis une jeune entrepreneure, très passionnée par l’entrepreneuriat. Je suis WED (women’s entrepreneurship day) Student Ambassador. Le WED est un mouvement international qui promeut l’entreprenariat féminin dans 144 pays et se célèbre chaque 19 Novembre. J’ai à cet effet fondé la communauté Inspire Cameroon qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes, à les inspirer ce qui leur permettra d’inspirer d’autres à leur tour.  Nous sommes incubés par ActivSpaces qui est un incubateur de la place à douala en tant que Community partner.

TIC Mag : Quel a été l’objet de votre présentation au Barcamp 2015 ?

Alida Micale Ebo’o : Je participe au BARCAMP Douala 2015 en tant que fondatrice de la communauté « INSPIRE CAMEROON ». J’étais là pour présenter ma communauté au grand public de l’événement et j’étais intervenante dans la catégorie « Community room ». Le but ici était de toucher un large public sur ce que nous faisons, à savoir promouvoir l’auto entreprenariat chez les jeunes.

TM : Quelle est l’importance de la communauté « INSPIRE CAMEROON » ?

AME : La communauté « inspire Cameroun » est née d’une page Facebook que j’administrais. Cette page avait été créée à la base pour parler de certains jeunes entrepreneurs Camerounais qui ont réussi dans domaine divers et qui ont particulièrement inspirés la jeune fille que je suis et m’ont également poussé de par leurs exploits à me lancer dans l’entrepreneuriat. Le but de tous ceci était de toucher d’autres personnes, des jeunes particulièrement et de les inspirer eux aussi à se lancer dans l’entrepreneuriat, dans des idées de projet, de startup etc. Je pense que si on avait beaucoup plus de jeunes actifs dans ces domaines, on développerait plus l’esprit de l’auto-emploi. Ce qui résoudrait sans doute le problème de chômage dans notre pays. Je rêve d’un pays où les jeunes sont des acteurs du développement et non des spectateurs en se posant des questions comme : « Qu’est-ce que je peux faire pour mon pays et non qu’est-ce que mon pays peut faire pour moi ». Un pays où les jeunes au lieu de se plaindre des conditions difficiles du pays, se proposent de trouver des solutions pour résoudre celles-ci et pour moi tout commence par l’inspiration, car tout a commencé comme cela. D’où l’importance de la communauté à mes yeux.

TM : Au quotidien, quelles sont vos actions ?

AME : Nos activités sont beaucoup plus « OnLine ». Nous avons une page Facebook, un compte Twitter, un groupe Google pour les échanges, un blog et très bientôt un site Internet qui est en ce moment en cours de réalisation. Notre page Facebook est l’endroit où nous nous focalisons le plus pour l’instant en attendant le site car tout est parti de là. Chaque jour, on essaye de faire de nouveau portrait. Pour l’instant, je me contente de faire une petite présentation sur ceux-là que je nomme mes « Inspiring » sur la page. Je n’écris pas du contenu pour l’instant. Nous sommes en négociation pour un partenariat avec des journalistes qui feront des articles complets pour le site. Sur Twitter, c’est à peu près le même principe, mais plus réduit puisqu’il s’agit de Tweet. Dans le groupe Google, nous donnons l’occasion aux membres de la communauté de poser des questions sur leurs ‘Inspiring » favoris pour créer une sorte d’interaction entre la Communauté. Nous proposons aussi des rencontres physiques lors d’événement que nous organisons. Cela peut être des ateliers, des forums ou tout simplement une conférence. Dernièrement, nous avons d’ailleurs tenu un atelier de leadership autour des femmes. Et comme avec le Barcamp, nous participons à plusieurs forums en partenariat avec d’autres communautés.

TM : Que faut-il en ce moment pour optimiser votre communauté ?

AME : La communauté fonctionne tout à fait bien pour le moment. Peut-être, nous ne dirons pas non à des financements pour élargir notre champ d’actions et pour financer nos événements physiques ou encore pour pouvoir faire des décentes dans les établissements par exemple. Nous voulons aussi légaliser le mouvement pour pouvoir exercer en toute sérénité.

Propos recueillis par TIC Mag

Suivre Alida Ebo’o :

Twitter : @alida_eboo

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LinkedIn : Alida Micale Alida


Vous êtes Camerounais(e), Gabonais(e), (RD) Congolais(e), Tchadien(ne), Centrafricain(ne), Rwandais(e) ; Vous désirez présenter votre application, votre initiative ou un service innovant dans le secteur des TIC et Télécommunications ou alors vous souhaitez aussi être interviewé (e), écrivez à la rédaction de TIC Mag à l’adresse [email protected] ou à l’adresse [email protected] en présentant votre initiative. La rédaction de TIC Mag vous contactera.

Evaris Ngouzo : « Avec 3G+TV, visionnez vos vidéos favorites où, quand et comment vous le voulez »

(TIC Mag) – La plateforme d’actualité sur les TIC et les Télécoms en Afrique centrale, TIC Mag, fait cette semaine un focus sur les applications, innovations et initiatives camerounaises du secteur des technologies. Certaines ont été présentées lors du Barcamp le 14 novembre 2015 à l’Université Saint Jérôme de Douala. Premier arrêt, le projet 3G+TV d’Evaris Ngouzo et de Franck Elombat.

TIC Mag : Quel a été l’objet de votre présentation au Barcamp 2015 ?

Evaris Ngouzo : Il était question pour nous à cette édition du Barcamp de présenter le concept et les opportunités offertes par la vidéo à la demande en streaming et ensuite faire découvrir le projet 3G+TV qui ambitionne de donner l’opportunité à tous les détenteurs de terminaux connectés de consommer leurs vidéos favorites où, quand et comment ils le souhaitent.

TM : En quoi ce projet 3G+TV est-il important ?

EM : Face à la fois au nombre croissant d’utilisateurs de smartphones et autres terminaux connectés, il nous a paru important de donner la possibilité à tous les utilisateurs de ces terminaux de pouvoir consommer leurs émissions de télé, clips musicaux, faits divers et autres via leurs smartphones. L’on n’a pas toujours le temps de regarder son documentaire favori, son match de foot ou son débat télévisé tant aimé. Plus encore, il en est de même pour un film afin se détendre ou quelques clips musicaux pour aérer son esprit. Ce qui est très regrettable, car l’on possède déjà sans le savoir presque tout ce qu’il faut pour le faire. Alors, cette idée se traduit par le développement de nos nouveaux réflexes en matière d’intérêt pour notre culture très riche, la connaissance de notre environnement et le partage de nos expériences. Nous avons désormais une caméra à portée de main en permanence pour capturer une scène…

TM : Comment les programmes sont-ils intégrés dans cette plateforme 3G+TV ?

EM : Nous parcourons les programmes/guides TV, nous participons aux évents tels le BarCamp, les Digital Thursdays et nous scrutons le web en quête de pépites locales, pour entrer en contact avec les auteurs et producteurs de ces contenus toujours plus nombreux et inspirés, en vue de partager leurs œuvres avec un plus grand nombre d’utilisateurs de mobiles et de tablettes.

TM : Combien de programmes ou vidéos sont actuellement disponibles sur votre plateforme ?

EM : La plateforme est actuellement en cours de développement et ne contient qu’une centaine de contenus pour des fins de test. Nous établissons en ce moment des contacts avec différents partenaires afin de fournir un catalogue de contenus diversifié, mais avec un accent sur les contenus locaux.

TM : Comment les Camerounais peuvent-ils expérimenter la plateforme 3G+TV ?

EM : Les Camerounais pourront exploiter la plate-forme dans le courant du premier semestre 2016. Les premiers à le faire seront les possesseurs d’une téléphone Android, ils n’auront qu’à se rendre sur le playstore et rechercher l’application 3G+TV, une fois installé, l’application est directement exploitable. Pour ceux qui sont impatients de découvrir l’application nous offrons des démonstrations lors d’événements tech (comme le barcamp 2015) ou le DevFest Douala 2015 qui aura lieu le 21 novembre 2015 à Akwa à l’immeuble Tecno. Ou encore se rendre sur le site web du projet à l’adresse www.3gplus.tv pour avoir les dernières nouvelles sur le projet.

TM : Que faut-il en ce moment pour optimiser et concrétiser votre projet ?​

EM : Nous sommes actuellement en phase de développement de notre produit. Un prototype fonctionnel a déjà été mis sur pied et nous a permis d’être finalistes du concours MTN Innovation Challenge. Nous recevons déjà le soutient du DG d’Inet Consulting et comptons bénéficier de l’incubation de ActivSpaces. Néanmoins, pour atteindre notre objectif de lancer le produit 3G+TV dans le premier semestre 2016, un soutien financier nous permettrai d’accélérer les choses, de réaliser le maximum de contrôles techniques afin d’offrir le meilleur produit qui soit au consommateur.

TM : Qui sont les concepteurs de 3G+TV ?

EM : Evaris Ngouzo et Franck Elombat sont les concepteurs de 3G+TV. Ils sont deux développeurs d’applications qui, en plus de leur parcours académique, ont fait beaucoup de recherches afin de maitriser au mieux les techniques et outils de développement d’applications. C’est fort de ces connaissances qu’aujourd’hui ils construisent la plateforme de streaming vidéo 3G+TV.

Propos recueillis par TIC Mag

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Twitter: @EN237

Suivre Franck Elombat

Twitter: @epok07


Vous êtes Camerounais(e), Gabonais(e), (RD) Congolais(e), Tchadien(ne), Centrafricain(ne), Rwandais(e) ; Vous désirez présenter votre application, votre initiative ou un service innovant dans le secteur des TIC et Télécommunications ou alors vous souhaitez aussi être interviewé (e), écrivez à la rédaction de TIC Mag à l’adresse [email protected] ou à [email protected] en présentant votre initiative. La rédaction de TIC Mag vous contactera.

[VIDEO] Dr Ernest SIMO : « La science est incontournable, la recherche est indispensable »

En marge des Journées de l’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation (JERSIC) tenues à Yaoundé du 10 novembre au 12 novembre 2015 sur le thème : « Recherche – développement : Cap sur l’innovation », l’ingénieur camerounais qui a participé à l’optimisation du tout premier VSAT dans le monde en 1984 à Memphis, au quartier général de Federal Express, et qui fût le premier africain à être admis à un programme de sélection d’astronautes la NASA, s’est confié à TIC Mag.

Le Dr Ernest Simo revient principalement sur le message principal de sa leçon inaugurale : « J’ai lancé un appel à la communauté scientifique camerounaise de produire avant 2020 des impulsions tangibles pour accélérer la croissance économique et pour essayer de redresser le ratio des importations par rapport aux exportations et pour atteindre les objectifs spécifiques suivants : nous devons développer 20 produits d’exportation et les arrimer vers le marché international et domestique ; nous devons déclencher une transition d’une économie agro-centrique, vers une économie info-centrique en vulgarisant les technologies de l’information et de la communication et en développant des applications indigènes appropriées ; nous devons développer des méthodes pour développer et améliorer la production agricole et améliorer les prestations de service dans les domaines de la santé et de l’éducation ; nous devons mener des expériences pour démontrer l’exploitation des énergies renouvelables (…). »

Le Dr Ernest Simo a annoncé en primeur à TIC Mag, le projet qu’il nourrit pour le Cameroun. « Je suis en train d’encourager l’érection d’un centre de recherche moderne au Cameroun supporté par un réseau de centres d’incubation dans les régions du Cameroun pour exploiter au maximum les ressources locales et le potentiel humain que nous avons dans notre pays », a-t-il confié au portail web de l’actu sur les TIC et les télécoms de l’Afrique centrale.


Qui est le Dr Ernest SIMO ?
Réponse de Jean Jacques Bodo (www.focacom.com) :

« Premier Camerounais, premier Africain finaliste au programme de sélection d’astronautes de la NASA.
Premier Camerounais, premier Africain, première personne à installer un satellite VSAT dans le monde.
Pionnier de la technologie de base (CDMA) du système de téléphonie mobile aux Etats-Unis.
Il a formé plus de 20.000 cadres et ingénieurs dans le domaines des communications par satellite à travers le monde.
Dr Ernest Simo, ingénieur et scientifique Camerounais.

Né au Cameroun en 1956, Dr Simo effectue ses études primaires à Yaoundé à l’école principale d’Ekoudou dans le quartier briqueterie.Il poursuit ensuite avec les études secondaires au lycée Général Leclerc ou il obtient son baccalauréat scientifique en 1974. Il est ensuite admis à l’école polytechnique Playmouth en Angleterre ou il obtient une licence en génie électrique 3 ans plus tard. En 1979, il obtient une maitrise à l’université d’Essex en Angleterre avec comme spécialité télécommunications par satellite.

Après sa maitrise, il rentre au Cameroun mettre ses compétences au profit de sa communauté. Il occupe simultanément le poste de professeur de télécommunications a l’école supérieure des Postes et Télécommunications et chef de service de transmission au ministère des PTT.

En 1980, il est admis à l’université de Birmingham et il obtient un doctorat en génie électrique en 1983.
Il est recruté tout de suite après par Hughes Network Systems dans l’Etat du Maryland aux Etats Unis ou il participe au développement de la technologie VSAT (Very Small Aperture Terminal).  Il installe le premier VSAT dans le monde en 1984 à Memphis. Après la réussite de ce projet, il veut faire bénéficier son Cameroun natal en envoyant une proposition et recommandation au Cameroun d’utiliser cette nouvelle technologie pour l’amélioration du réseau national des télécommunications.

De 1984 à 1988 il est professeur et conférencier à l’université de George Washington à Washington DC. Il est spécialisé en système de satellite et VSAT. Ce poste lui permet de former de nombreux ingénieurs à travers le monde (Etats-Unis, Brésil, Argentine, Chili, Venezuela, Mexique, Angleterre). De 1988 à 1991, il de retour au labo ou il participe au développement de la technologie CDMA (Code Division Multiple Access), technologie clé des communications sans fil. Il forme l’équipe qui implantera le premier réseau CDMA dans le monde: Hutchison Telecommunications à Hong-Kong (1994-1996).
Il forme également l’équipe des opérations chargé du déploiement du premier réseau CDMA commercial aux Etats-Unis (Los Angeles, Orange County et Walnut-Creek-CA 1996–1998).

En 1994, puis 1996 il s’illustre en accédant aux finales du programme de sélection des austronautes de la NASA devenant ainsi le premier Africain (noirs et blancs confondus) à y accéder. En 1994, il a comme co-finaliste les heros de l’espace tels que Rick Husband et William McCool qui étaient respectivement Commandeur et pilote de la navette spatiale Columbia perdue tragiquement en février 2003.

Actuellement, Il aide les entreprises leader aux Etats-Unis au développement et lancement des produits de prochaine génération dans les domaines des communications sans fil et de la gestion d’information.
Il est l’auteur d’une série de livres sur les communications par satellite (…) »

Dr Ernest Simo aux JERSIC 2015 : « Nous devons aller vers une économie ’’info-centrique’’ en vulgarisant les TIC… »

(TIC Mag) – Intervenant hier, 10 novembre 2015, à Yaoundé à l’occasion de la 5ème édition des Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation (JERSIC 2015), le Dr Ernest Simo a proposé à la communauté des scientifiques et des innovateurs camerounais des pistes pour relancer l’économie camerounaise.

Durant la leçon inaugurale qu’il a tenue, l’ingénieur camerounais qui a participé à la création du tout premier VSAT dans le monde en 1984 à Memphis, au quartier général de Federal Express, et qui fût le premier africain à être admis à un programme de la NASA, a insisté sur l’importance du rêve, de l’imagination, du travail et de l’optimisme.

Au terme de sa leçon inaugurale applaudie par l’assistance, TIC Mag s’est rapproché du Pr Ernest Simo pour avoir des précisions sur le fond de sa pensée. Et c’est avec plaisir qu’il se lâche à nouveau. « Aujourd’hui, les pays africains n’ont aucun choix que de s’engager dans une voix de renaissance économique pour essayer de relever les défis qui s’imposent à eux. Quand je regarde le Cameroun, je constate, naturellement comme dans tous les pays africains, qu’il y a eu un peu de retard par rapport aux projections économiques. Mais, je suis quand même très fier de constater que le gouvernement a lancé une vaste phase préparatoire de relance économique. Et cette phase préparatoire est articulé dans un document généralement reconnu par son nom de Plan d’émergence 2035. D’aucuns diront que 2035 est une date lointaine, mais je pense que 2035 est une date d’arrivée, une date d’atterrissage et que les forces vives de la nation doivent concourir pour décoller en 2015 », explique-t-il à TIC Mag

Une transition d’une économie agro-centrique, vers une économie info-centrique

D’où son appel aux ingénieurs et spécialistes camerounais : « J’ai lancé un appel à la communauté scientifique camerounaise de produire avant 2020 des impulsions tangibles pour accélérer la croissance économique et pour essayer de redresser le ratio des importations par rapport aux exportations et pour atteindre les objectifs spécifiques suivants : nous devons développer 20 produits d’exportation et les arrimer vers le marché international et domestique ; nous devons déclencher une transition d’une économie agro-centrique, vers une économie info-centrique en vulgarisant les technologies de l’information et de la communication et en développant les applications indigènes appropriées ; nous devons développer des méthodes pour développer et améliorer la production agricole et améliorer les prestations de service dans les domaines de la santé et de l’éducation ; nous devons mener des expériences pour démontrer l’exploitation des énergies renouvelables (…). »

Le Dr Ernest Simo a annoncé en primeur à TIC Mag, le projet qu’il nourrit pour le Cameroun. « JE suis en train d’encourager l’érection d’un centre de recherche moderne au Cameroun supporté par un réseau de centres d’incubation dans les régions du Cameroun pour exploiter au maximum les ressources locales et le potentiel humain que nous avons dans notre pays », a-t-il confié au portail web de l’actu sur les TIC et les télécoms de l’Afrique centrale.

A noter, les Journées de l’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation (JERSIC) ont commencé à Yaoundé le 10 novembre et s’achèvent le 12 novembre 2015. Les débats se tiennent au Hilton Hôtel de Yaoundé sur le thème : « Recherche – développement : Cap sur l’innovation », tandis que les expositions des chercheurs et innovateurs camerounais sont dévoilés à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé.

Cameroun : 10 millions de F.Cfa à gagner au concours de l’Innovation

(TIC Mag) – Pour recevoir le maximum de candidats, le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi) vient de reporter la date limite de recevabilité des dossiers pour le concours de la cinquième édition des Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation (Jersic). « Les innovateurs camerounais et les promoteurs de start-ups peuvent encore postuler jusqu’à lundi prochain, 27 octobre 2015 à 15h30« , souffle un cadre du Minresi approché par TIC Mag.  

Cette année, le concours est placé sous le thème de « Recherche – Développement : Cap sur l’Innovation » avec comme objectif « positionner l’Innovation comme instrument permettant l’accélération du développement socio-économique et l’innovation dans l’entreprise nationale comme un levier important de promotion de la compétitivité, de la création de richesses et des emplois »

Le concours est ouvert à tout Camerounais âgé de 40 ans au plus et qui a mené ses recherches au Cameroun, et qui mène une partie ou toutes ses activités dans le triangle national. Les groupe de jeunes innovateurs et les groupes de jeunes au sein des entreprises sont également appelés à participer au concours.

Au terme du concours, les lauréats se verront attribués plusieurs prix parmi lesquels le prix spécial de l’innovation en faveur de la jeunesse d’un montant de dix millions de francs CFA.

De manière générale, les Jersic permettent de présenter au public les dernières innovations de la recherche camerounaise et de positionner celle-ci comme vecteur, à part entière d’accélération de croissance économique inclusive. Pour cette édition 2015, les participants sont appelés à déposer tous les dossiers de candidature sous forme physique au bureau du Conseiller technique N°1 du MINRESI, pour être ensuite acheminés à la Commission Scientifique. Les candidats peuvent consulter la constitution du dossier de candidature au Minresi, ou dans les délégations régionales et départementales.

CONDITIONS DE PARTICIPATION AU « GRAND PRIX SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : LION D’OR DE L’EXCELLENCE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE»

Le concours est ouvert  à l’ensemble de la communauté scientifique nationale (chercheurs individuels ou en équipe des organismes publics et privés de recherche, chercheurs indépendants, etc.)

Les candidats doivent :
•    Etre de nationalité camerounaise sans distinction d’âge ou de sexe ;
•    Avoir mené des recherches au Cameroun en rapport avec la thématique générale des JERSIC 2015.

DOMAINES DE REHERCHE CONCERNES
Peuvent être présentés à ce concours, les travaux de recherche originaux et pertinents concernant les domaines suivants :
•    Recherches en Sciences Agricoles, Forestières, Zootechniques et Vétérinaires;
•    Recherches en Sciences Médicales et Sanitaires ;
•    Recherches en Sciences Sociales et Humaines;
•    Recherches en Sciences Géographiques et Aménagement ;
•    Recherches en Sciences Géologiques, hydrologique et des Ressources Minérales.
•    Recherches sur les Matériaux Locaux, les Sciences exactes et Appliquées ;
•    Recherches technologiques et l’Innovation

DOSSIER DE CANDIDATURE
Les postulants à ce prix devront présenter un dossier comprenant :
•    CV détaillé du/des candidats ;
•    Titre des travaux de recherche présentés pour le prix ;
•    Domaine de recherche ;
•    Spécialité (s) ;
•    Résumé des travaux (en français et en anglais, quatre pages maximum par langue ; caractère : police 12 Times New Roman, interligne 1,5 ; marge globale 2,5) ;
•    Sources de financement ;
•    Partenariats scientifiques et leurs adresses complètes ;
•    Encadrement (noms des chercheurs/étudiants encadrés, titres des travaux/projets, justification) ;
•    Publications (tirés à part de revues scientifiques, manuels, brevets, posters, échantillons/spécimen, rapports de recherche, supports audiovisuels présentés pour le prix) ;
•     Contribution des résultats à la croissance et au développement durable ;
•    Perspectives.

NB :
•    Pour les travaux en équipe, faire ressortir la contribution individuelle de chaque membre, et faire authentifier par l’ensemble des contributeurs. Indiquer l’adresse complète du chercheur principal.
•    Tout travail ayant été précédemment récompensé ou primé aux JERSIC ne sera pas recevable.

EVALUATION DU DOSSIER
Les dossiers de candidature seront évalués et présélectionnés à raison d’un meilleur dossier/domaine par des sous-commissions indépendantes, spécialisées suivant les six domaines de recherche concernés par le concours.
Les présélections des sous-commissions spécialisées seront transmises ensuite au Jury spécial d’attribution du Prix du Président de la République après une validation préalable par la commission scientifique des JERSIC 2015.

Critères d’évaluation
•    Pertinence du sujet par rapport à la thématique générale des JERSIC 2015 ;
•    Originalité et caractère innovant de la recherche ;
•    Aptitude à rechercher des financements ;
•    Aptitude à la recherche des partenariats ;
•    Respect de l’éthique scientifique ;
•    Tutorats et Encadrements;
•    Contribution à l’avancement de la science et de l’innovation;
•    Contribution à la croissance et au développement durable ;
•    Impact sur l’entreprenariat ;
•    Impact social ;
•    Perspectives ;
•    Forme et présentation du document.

Source : MINRESI

 

L’audience de RFI et de France 24 au Cameroun confortée par le web

(TIC Mag) – D’après des études réalisées par TNS-Sofres entre le 23 mai et le 24 juillet 2015 à Yaoundé et Douala sur des échantillons représentatifs de la population âgée de 15 et plus, l’audimat de RFI et France 24 est croissant grâce au web. Selon l’étude, RFI enregistre sur Internet une hausse de 70% de son trafic en un an, avec désormais 163 000 visites en moyenne chaque mois. Pareillement, entre 2014 et 2015, France 24 a doublé son audience sur Internet et totalise maintenant 178 000 visites mensuelles en moyenne.

De manière plus générale, France 24 est regardée chaque semaine par 39,2% de la population et 85,8% des cadres et dirigeants. Elle est aussi la chaîne internationale la plus connue avec une notoriété de 86,8% sur l’ensemble de la population, et 100% chez les cadres et dirigeants.

Pour sa part, RFI est écouté par 30,6% de la population à Douala et 39,5% de la population de Yaoundé chaque semaine. Chez les cadres, l’audience hebdomadaire monte à 77,6% à Douala. En termes de notoriété, RFI est connue par plus de 9 habitants sur 10 et 100% des cadres et dirigeants.

Le câble sous-marin à fibre optique Cameroun – Brésil de 6 000 Km se concrétise peu à peu

(TIC MAG) – Le Cameroun devrait se doter de son propre câble sous-marin à fibre optique très prochainement. L’opérateur historique des télécommunications, la Cameroon Telecommunications (Camtel), a annoncé ce 13 octobre la signature demain, 14 octobre 2015, d’une convention de partenariat avec le géant chinois China Unicom pour la construction d’un câble sous-marin à fibre optique qui devra relier le Cameroun au Brésil.

Le câble, dénommé Cameroon Bresil Submarine Cable (CBSC) aura comme point de départ Fortaleza (Brésil) et comme point d’atterrissement Kribi (Cameroun), soit une longueur de 6 000 km, pour un coût global de 128 milliards de F.CFA, financé par la Chine.

Le CBSC sera géré par le consortium formé du Cameroun, de la Chine et du Brésil. Côté technique, le point d’atterrissement de Kribi sera construit par l’équipementier Huawei, tandis que celui de Fortaleza sera construit par la multinationale espagnole Telefonica.

C’est depuis le 4 juillet 2014, que Camtel annonce ce projet. Le directeur général de la Cameroon Telecommunications (Camtel), David Nkotto Emane, avait annoncé ce jour-là dans une réclame à la Cameroon Tribune que «les négociations sont assez avancées pour que le Cameroun soit le premier pays africain à avoir une connexion par câble sous-marin avec le continent sud-américain».

Ce câble sous-marin annoncé par Camtel sera le quatrième à atterrir au Cameroun, après le WACS posé par un consortium auquel faisait partie le groupe MTN, le SAT3 que gère déjà Camtel ; Main One (en cours de construction), qui reliera le Cameroun et le Nigeria et ACE que projette de tirer le groupe Orange.

Orange Cameroun désigné Top Employer Africa  2015

(TIC Mag) – Le groupe Orange vient d’être certifié « Top Employer Cameroun », au terme de l’enquête « Top Employers HR Best Practices » menée par le Top Employers Institute. Un prix qui vient récompenser sa politique de management des ressources humaines, jugée meilleure au Cameroun.

D’après un communiqué de l’opérateur, « cette certification atteste de la crédibilité d’Orange Cameroun en tant qu’Employeur de référence dans notre pays. Mais également démontre par un moyen objectif, indépendant et externe, la qualité des éléments RH proposés aux collaborateurs afin de rendre l’organisation plus attractive, de manière à réengager ses collaborateurs au travers d’une proposition de valeur « employé » définie et valorisante ».

Orange Cameroun désigné Top Employer 2015

En guise de rappel, le Top Employers Institute récompense dans le monde entier l’excellence des conditions de travail offertes par les employeurs à leurs salariés. Autrement dit, les meilleurs employeurs qui proposent un environnement de travail de grande qualité, favorisent le développement des talents à tous les échelons et s’efforcent d’améliorer en permanence leurs pratiques RH.

 

Faux comptes Facebook des officiels camerounais : réaction adaptée du Premier Ministre ?

Les ministres Camerounais dont le 1er d’entre eux ont été victimes de création de comptes Facebook frauduleux, c’est à dire des comptes crées et alimentés par des individus mal intentionnés. Les victimes ont donc pris la mesure des conséquences de tels actes sur leurs images. Et ont décidé de riposter… Par voie de presse. En publiant des communiqués de mise au point dans la presse imprimée camerounaise, notamment Cameroon Tribune, le quotidien national.

En tant que professionnel du numérique, ces sorties posent deux problèmes: Le 1er problème est celui de la gestion de la réputation numérique des fonctionnaires d’Etat du calibre des victimes sus citées. La “détéritorialisation” de la diffusion des informations sur la toile et la “viralité” inhérente à la consommation de cette information exigent aujourd’hui de mettre en place des process de contrôle de son image. La veille traditionnelle existe et reste qualitative, mais Internet a élargi le spectre et modifié les lignes de front et il faut s’adapter. Surtout que des outils existent pour mettre en place cette veille, au moins pour avoir un temps de réaction court.

En plus simple, chacun s’il le veut, à des niveaux différents bien sûr, peut chercher à savoir ce qui se dit sur lui sur la toile. Des outils simples comme Google Alerts ou plus élaborés comme Alerti et Mention permettent d’arriver à cette fin. Ces deux derniers freemiums ont une offre médias sociaux en accès payant. Cela aurait permis aux services de communication des ministres d’être informés dès la création de ces nouveaux comptes Facebook portant leurs patronymes. Ceci avant la mise en ligne des contenus potentiellement malveillants.

Le 2e problème est celui des canaux de diffusion utilisés pour informer l’opinion de ces désagréments. Je parie que les Camerounais qui ont lu cette sortie dans le Cameroon Tribune ont appris l’info par le même canal et pire, en ont été informés via ledit communiqué. Et les Camerounais fans de Facebook et donc potentiellement amis avec le faux compte du Premier Ministre, n’ont pas nécessairement lu Cameroon Tribune et donc le communiqué et au mieux en ont entendu parler via… Facebook.

Conclusion, les supports utilisés n’étaient pas complètement adaptés au public visé. Nous avons évoqué la “détéritorialisation” de l’information sur la toile. Cela signifie que des Camerounais du monde entier et même d’autres nationalités ont été en contact avec ces pages Facebook mais qu’ils ne peuvent pas lire la sortie des concernés dans la presse diffusée au Cameroun. Il aurait donc fallu s’appuyer sur de solides supports numériques pour diffuser cette information. Et pour être sûre de le faire de manière efficace, mettre en place des stratégies de référencement naturel (SEO) ou payant (SEM) pour faire paraître ces mises au point de manière optimale. Les cas de ce type vont se multiplier et les recours juridiques traditionnels ne sont pas toujours efficients pour retrouver et faire punir les auteurs de tels faits. Car c’est l’adresse IP, unique à chaque ordinateur qui permet d’identifier le responsable de l’ordinateur comme le coupable. Mais dans un pays où l’utilisation de l’Internet est encore largement communautaire, le tracking est difficile. Un ordinateur dans un cybercafé de Yaoundé a une adresse IP unique, mais vingt utilisateurs dans la journée. Comment traquer facilement l’un des utilisateurs de la journée si c’est de cet ordinateur qu’a été créé le faux compte Facebook? Pire, le compte peut avoir été créé dans un autre pays… Ce n’est donc pas simple. Facebook et d’autres réseaux sociaux ont mis en place des réglementations concernant le droit à la confidentialité et y avoir recours est judicieux, au moins dans un premier temps.

Et puis, la meilleure façon de répondre à la création de faux comptes est… la création de vrais comptes ou “comptes officiels”. Avec des contenus réguliers, pertinents et inédits, la différence se fera très rapidement avec les faux comptes. Facebook revendique 120 millions d’utilisateurs en Afrique. Ce qui signifie que les réseaux sociaux font progressivement partie des mœurs et doivent, toute proportion gardée, être intégrés comme leviers de communication, notamment institutionnelle. Car elle touche un public différent des lecteurs de presse traditionnelle et montre à bon escient l’ouverture des administrateurs au processus de modernité. Avec l’émancipation des usages, liée à une offre de connexion de plus en plus stable et l’usage des smartphones, Internet qui était un support de communication est devenu un mode de consommation et de pensée. Et bouleverse les usages et remodèle le rapport à l’information, à la politique ou à la publicité.

Bien prendre conscience de ces enjeux est presque une nécessité pour nos dirigeants. Ses règles sont différentes de celles de la communication traditionnelle. Cela conduit à avoir des profils professionnels bien spécifiques dédiés à la gestion des communautés (community managers), des contenus (web content – brand content manager), du marketing (webmarketing), des visuels (webdesign)… Un tout autre monde.

Ingrid Ngounou d’Halluin est auteur de “Internet et la presse en ligne au Cameroun” Harmattan, 2010.

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Denis Sassou Nguesso : « La révolution numérique en Afrique a besoin d’être soutenue… »

(TIC Mag) – S’exprimant à l’ouverture du forum Forbes Afrique 2015 à Brazzaville au Congo, le président congolais Denis Sassou Nguesso a estimé que l’Afrique avait besoin du soutien des pays avancés dans le domaine du digital. Il a aussi  invité ses pairs à miser sur la construction des infrastructures dans le domaine des TIC et Télécommunications et sur la formation des ressources humaines de qualité. Au cours de cette quatrième édition du Forum Forbes Afrique s’est tenu sous le thème : « la révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine », le président congolais a profité pour faire une brève photographie de l’évolution des TIC dans son pays. Son discours intégral du 21 juillet 2015. 

 

« – Messieurs les Chefs d’Etat et chers frères,

– Monsieur Shimon PERES, Ancien Président d’Israël, Prix Nobel de la Paix,

– Mesdames et Messieurs les Ministres,

– Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique,

– Distingués invités,

– Mesdames et Messieurs,

Nous sommes particulièrement heureux de vous accueillir à Brazzaville, à l’occasion de la quatrième édition du Forum économique Forbes Afrique. Il me plait de vous souhaiter, à toutes et à tous, une cordiale bienvenue et un excellent séjour au Congo.

Le thème de la quatrième édition du Forum Forbes Afrique, «  la révolution numérique : accélérateur de la croissance africaine », nous place au cœur d’un des principaux défis auxquels est confrontée l’Afrique dans le processus de son développement.

Dans le domaine du numérique, le retard de l’Afrique est considérable. La fracture qui sépare notre continent du reste du Monde est profonde.

L’Afrique, selon des études récentes, est la deuxième région du monde ayant le plus faible taux de pénétration de l’internet, 18% ; contre 78% pour l’Europe Occidentale et plus de 80% pour l’Amérique du Nord. Elle possède la contribution de l’internet au Produit Intérieur Brut la moins élevée. Elle manque d’infrastructures et de formation.

Malgré ces faiblesses, il se passe sur l’ensemble de notre continent, dans le rayon du numérique, une formidable effervescence qui est assimilable à une révolution.

Selon les observateurs les plus avertis, l’Afrique a dans le grand secteur des technologies de l’information et de la communication des atouts indéniables. Continent d’avenir, il l’est aussi et surtout dans le domaine du numérique où l’internet et le téléphone mobile font office de locomotive.

C’est, en effet, grâce au développement remarquable de l’internet et de l’explosion du téléphone mobile que toutes nos sociétés vivent une fulgurante mutation économique et sociale.

Les spécialistes prévoient qu’en 2025, s’agissant de l’internet, il y aura en Afrique :

  • 50% de pénétration contre 16% aujourd’hui ;
  • 600 millions d’internautes contre 167 millions aujourd’hui ;
  • 300 milliards de dollars américains de contribution au Produit Intérieur Brut contre 18 milliards aujourd’hui. Le secteur des télécommunications, avec la progression spectaculaire, ces dix dernières années, du téléphone portable, est sans conteste le fleuron de ce formidable progrès. Estimé à 130 millions en 2005, le nombre d’usagers du téléphone portable est passé à plus de 700 millions.

 Messieurs les Chefs d’Etat,

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs

Grâce aux formidables innovations apportées par l’internet et le téléphone mobile, l’Afrique vit donc sa révolution numérique.

Cette révolution est un véritable atout pour la croissance inclusive du continent :

  • Pour les Etats qui peuvent moderniser les services publics à moindre coût ;
  • Pour les entreprises qui peuvent innover et accéder à une main-d’œuvre de qualité ;
  • Pour les populations qui en tirent des bénéfices directs.

Pour que le numérique soit le moteur durable de la croissance en Afrique, il faut que nous résolvions de façon prioritaire les problèmes relatifs aux infrastructures,  à la formation des compétences susceptibles de promouvoir la recherche et la créativité.

La révolution numérique en Afrique a aussi besoin d’être soutenue par la communauté internationale. Elle a besoin de l’expérience et de la solidarité des pays développés.

Il s’agit notamment, pour la communauté internationale, et ce n’est qu’un rappel, de donner suite, par des actes concrets, à sa volonté exprimée à l’issue du Sommet mondial de la société de l’information tenu à Genève en 2003, et réaffirmée à Tunis en 2005.

Denis Sassou Nguesso : "La révolution numérique en Afrique a besoin d’être soutenue par la communauté internationale"

Messieurs les chefs d’Etat et Chers Frères,

Mesdames et Messieurs,

Consciente des enjeux dont est porteur le défi numérique, la République du Congo a mis en chantier un programme ambitieux de promotion et de développement de nouvelles technologies de l’information et de la communication, dans le cadre d’une cyber-stratégie nationale.

Pour cela, mon Gouvernement a mis en œuvre une politique volontariste de développement des infrastructures énergétiques et de communication physique.

A ce jour, outre le développement de la téléphonie mobile, on peut noter :

– un taux d’utilisation de l’internet de 30%

– Le développement d’une dorsale à fibre optique de plus de 1500Km, d’où partent 320 Km de boucles métropolitaines en direction des grandes villes et chefs lieux de département, avec des bretelles vers les chefs lieux de districts.

– l’établissement, dès l’année prochaine, d’une interconnexion entre le Congo et le Gabon dans le cadre du projet CAB ;

– enfin, la mise au point d’un outil pédagogique numérique dénommé Cartable ou Liseuse Numérique. Ce cartable contient tous les programmes scolaires en vigueur par niveau d’études. Il a été expérimenté avec succès dans des collèges-pilotes et la généralisation de son usage dans l’ensemble du système scolaire interviendra après la formation des formateurs.

Sur le chemin d’une Afrique qui croit, d’une Afrique qui promet, la révolution numérique est pour notre Continent un réel espoir.

Il revient de le concrétiser en nous appuyant d’abord et avant tout sur nos ressources propres, sur des infrastructures idoines et adaptées.

A la communauté internationale, nous sollicitons sa solidarité au nom d’un nouvel ordre mondial qui doit être fondé sur l’équité et la justice.

Fort de cette certitude, je déclare ouvert le quatrième forum économique Forbes Afrique

Vive l’Afrique !

Vive la coopération internationale

Je vous remercie. »

Facebook  compte 120 millions d’utilisateurs actifs en Afrique, dont 80% via mobile

(TIC Mag) – Le géant américain Facebook a annoncé ce 10 septembre 2015 avoir franchi le cap des 120 millions d’utilisateurs actifs sur le continent africain. Une annonce qui représente une augmentation de 20% par rapport par rapport à septembre 2014, où le réseau social annonçait enregistrer 100 millions d’utilisateurs. La progression de téléphonie mobile est également à mettre à l’actif de cette augmentation, vu que d’après Facebook, 80% de ces utilisateurs se connectent via des Smartphones.

Dans le détail, l’Afrique du Sud mène la course en tête du nombre d’abonnés avec 7,2 millions d’utilisateurs quotidiens et 12 millions d’utilisateurs actifs chaque mois. Le pays est suivi du Nigéria qui enregistre 7,1 millions d’utilisateurs par jours et 15 millions par mois. Le Kenya arrive en troisième position avec 2,2 millions d’utilisateurs par journée et 4,5 millions mensuellement. 

Ces résultats sont publiés au lendemain de l’annonce du groupe de faire de l’Afrique une de ses priorités, en augmentant sa présence.

Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg (photo) s’était déjà associé à six opérateurs (Nokia, Ericsson, Samsung, Opera, Mediatek et Qualcomm) pour lancer internet.org, dont l’un des projets permettra aux Africains de se connecter gratuitement.

Facebook a annoncé le 28 août 2015 avoir franchi la barre du milliard d’utilisateurs connectés. Le réseau social était fréquenté par 600 millions d’utilisateurs en septembre 2012 et plus de 950 millions en juin 2015.