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Cameroun : En un an, l’ANTIC a fait certifier une cinquantaine de comptes Facebook et Twitter des départements ministériels

[Digital Business Africa] – Il y a quelques années, l’on retrouvait facilement deux comptes Facebook d’un même département ministériel sur Facebook. Idem sur Twitter. Ceci sans clarification et possibilité pour l’internaute de distinguer quel était le compte officiel. Faute de badge de certification aux comptes officiels.

Si la situation n’a pas totalement changée, un travail est mené pour la certification des comptes Facebook et Twitter des administrations publiques camerounaises afin de limiter l’usurpation des identités sur les réseaux sociaux et par là barrer à la propagation des fake news.

A la réalité, Facebook, Twitter et plusieurs autres réseaux sociaux ont institué depuis plusieurs années un badge bleu indiquant aux internautes qu’un compte est vérifié et authentique. Ce badge apparaît sur le profil d’une page ou d’un compte juste après son nom. Cela signifie que le réseau social a confirmé qu’un compte est authentique et est exactement celui de la personnalité publique, de la célébrité ou de la marque qu’il représente.

Compte certifié Oswald Baboke

Pour obtenir cette certification, les détenteurs des comptes  doivent remplir certains critères. Parmi ces critères à observer, le compte doit représenter une personne, une marque ou une entité connue et souvent recherchée sur le web. Facebook par exemple examine et accorde rapidement le badge bleu aux comptes qui figurent dans plusieurs sources d’actualités.

Plus encore, les détenteurs des comptes  doivent fournir à Facebook et à Twitter une documentation complète (CNI, passeport, permis de conduire, registre de commerce ou carte de contribuable pour les entreprises, etc.) prouvant que le compte leur appartient effectivement. Et le processus peut souvent prendre beaucoup de temps.

La certification chez Twitter

Chez Twitter, c’est encore un peu plus compliquée, la certification. Parce que le site de microblogging  avait suspendu la vérification des comptes en 2017 à la suite d’une polémique à la suite de l’attribution de ce badge bleu à Jason Kessler, un activiste à l’origine du rassemblement Unite the Right à Charlottesville. Ce dernier avait tweeté des commentaires désobligeants à propos d’Heather Heyer, décédée au cours des violences survenues lors de cette manifestation.

En 2018, Twitter a ralenti le rythme des vérifications pour se concentrer sur les comptes des candidats aux primaires de l’élection présidentielle américaine. Avec l’apparition du coronavirus 2019, en accord avec certains gouvernements et institutions publiques, des badges bleu de vérification ont commencé à être attribués à des officiels et responsables de santé publique pour prouver l’authenticité de leurs comptes dans le cadre de leur stratégie de riposte contre la pandémie de la Covid-19.

Même si Kayvon Beykpour, chef de projet chez Twitter, a annoncé le 08 juin 2020 que Twitter envisage relancer les certifications au grand public avec un système automatique de demande de vérification individuelle, il n’est pas toujours aisé à ce jour pour tous les adeptes de la twitosphère d’obtenir le petit badge bleu chez Twitter. Bref, c’est un peu plus compliqué.

C’est ici que peuvent intervenir certains gouvernements ou autorités de certification pour accélérer le processus de certification, bien évidement en collaboration avec ces réseaux sociaux.

L’apport de l’ANTIC

Au Cameroun, au-delà des responsables de communication avisés des départements ministériels qui peuvent eux-mêmes solliciter et obtenir la certification de leur compte officiel directement auprès de Facebook et Twitter, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) peut aider à la certification de ces comptes sur les réseaux sociaux.

En effet, l’Antic a parmi ses attributions* l’accompagnement des structures publiques et privés dans la certification de leurs comptes officiels, apprend-on de la ministre des Postes et des Télécommunications, Minette Libom Li Likeng.

A ce titre, l’ANTIC a commencé en 2019 à certifier les comptes officiels de nombreux départements ministériels. Ceci en collaboration avec Facebook Afrique francophone et Twitter.  L’agence rassemble la documentation nécessaire des administrations qui en font la demande, et une fois complète, elle transmet cela aux réseaux sociaux concernés pour une action rapide. « Parfois, cela peut nécessiter 20 minutes pour la certification, si tous les documents requis par les réseaux sociaux concernés sont complets. Tout comme cela peut prendre du temps si la documentation est incomplète », apprend-on, du côté de l’Antic.

A ce jour, apprend-on de sources sûres auprès de l’agence, une trentaine de comptes Facebook et Twitter des départements ministériels ont déjà été certifiés par Facebook et Twitter à l’initiative de l’ANTIC. Précisément, 10 comptes sur Twitter  et 17 comptes sur Facebook.  Bon nombre parmi eux ont obtenu ces badges de vérification ces dernières semaines.

Les départements ministériels ayant déjà obtenu leur badge bleu Facebook avec le soutien de l’ANTIC


MINISTÈRES ET PAGES CERTIFIÉES
1 MINAS
https://www.facebook.com/minasofficiel/
2 MINDDEVEL
https://www.facebook.com/Minddevel/
3 MINCOM
https://www.facebook.com/MincomCameroon/
4 MINCOMMERCE
https://www.facebook.com/mincommerce/
5 MINEPDED
https://www.facebook.com/EnvironnementNature/
6 MINEPIA
https://www.facebook.com/Minist%C3%A8re-de-lElevage-des-P%C3%AAches-et-des-Industries-Animales-Officiel-109641797231799
7 MINESUP
https://www.facebook.com/MinesupCamerounOfficiel/
https://www.facebook.com/MinesupJeuxUniversitairesOfficiel/
https://www.facebook.com/MinesupUNIFAC/
8 MINFOPRA
https://www.facebook.com/Minfopra.gov.cm/
https://www.facebook.com/Minist%C3%A8re-de-la-Fonction-Publique-et-de-la-R%C3%A9forme-Administrative-237-626644201092515/
9 MINPOSTEL
https://www.facebook.com/Minist C3 A8re-des-Postes-et-T C3 A9l C3 A9communications-du-Cameroun-806623899416285/
10 MINRESI
https://www.facebook.com/minresi/
11 MINREX
https://www.facebook.com/minrex.cm/
12 CONSUPE
https://www.facebook.com/ConsupeCameroun/
13 MINSANTE
https://www.facebook.com/MINSANTE.PageOfficielle/
14 MINHDU
https://www.facebook.com/cameroun.minhdu/?ref=br_rs
https://www.facebook.com/camerounlogements/
15 MINTP
https://www.facebook.com/Ministère-des-Travaux-Publics-du-Cameroun-410503245736441/
16 MINJEC
https://www.facebook.com/Minist%C3%A8re-de-la-Jeunesse-et-de-lEducation-Civique-237-802417996435687/
17 MINAC
https://www.facebook.com/minac237/
TOTAL DE PAGES CERTIFIÉES : 21

Les départements ministériels ayant déjà obtenu leur badge bleu Twitter avec le soutien de l’ANTIC

MINISTÈRESCOMPTES CERTIFIÉS
1SPMhttps://twitter.com/Pm237Services https://twitter.com/CameroonPm237
2MINAShttps://twitter.com/minasofficiel
3MINDDEVELhttps://twitter.com/Minddevel
4MINCOMhttps://twitter.com/MincomCameroun
5MINESUPhttps://twitter.com/MinesupCmr
6MINFOPRAhttps://twitter.com/minfopra_gov
7MINREXhttps://twitter.com/diplocam_minrex
8MINSANTEhttps://twitter.com/MinsanteCMR
9MINHDUhttps://twitter.com/cameroun_minhdu
10MINJEChttps://twitter.com/Minjec00237

Des comptes personnels des officiels également certifiés avec l’aide de la PRC

Par ailleurs, apprend-on, neuf comptes personnels Twitter des ministres ont été certifiés avec l’aide de l’Antic et 10 comptes personnels Facebook des ministres. Soit un total d’environ 50 comptes certifiés à la fois sur Facebook et Twitter.

A côté de l’Antic, qui, elle certifie les comptes publics, Digital Business Africa, a également appris que la Présidence de la République du Cameroun contribue également, en collaboration avec Twitter, à la certification et la vérification des comptes personnels des ministres et membres du gouvernement sur Twitter.  

Dans ce registre, parmi les comptes personnels Twitter des officiels qui ont obtenu ce badge bleu ces dernières semaines on peut citer celui du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie (@DrManaouda), celui de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (@LibomMinette),  celui du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona (@OwonaGregoire), celui du ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, Mounouna Foutsou (@Mfoutsou), celui du  ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Jacques Fame Ndongo (@PrJacquesFame),  encore celui du ministre, DACC, Oswald Baboke (@Osbbke).

Une action à saluer et à encourager

Pour Beaugas Orain Djoyum, DG d’ICT Media STRATEGIES, cabinet spécialisé en e-Réputation et en veille stratégique, la certification des comptes des départements ministériels et des responsables publics au Cameroun est une action à saluer et à encourager.

Beaugas Orain Djoyum
Beaugas Orain DJOYUM, DG ICT Media STRATEGIES et Président de l’Association Smart Click Africa
Tous les ministres et départements ministériels devraient disposer de comptes certifiés sur les réseaux sociaux. Cela rassure les internautes qui peuvent s’y rendre pour avoir la bonne information et pour distinguer les vrais comptes des fake. Et ainsi éviter de se faire arnaquer comme cela a parfois été observé auprès des internautes inexpérimentés.Beaugas Orain DJOYUM

Beaugas Orain Djoyum qui est par ailleurs le président de l’association Smart Click Africa, ajoute qu’il est important de certifier les comptes sur les réseaux pour plusieurs raisons. « Dans un contexte de désinformation à outrance et de prolifération des fake news et des faux profils, le petit badge bleu de certification permet aux internautes de reconnaître l’authenticité du compte et le véritable auteur du compte, mais aussi et surtout un compte certifié donne la possibilité aux internautes de venir s’y abreuver de l’information officielle et crédible. Les internautes gagnent et gagneraient à avoir le réflexe de toujours se rendre sur des comptes certifiés pour avoir la bonne info et ainsi lutter contre la prolifération et la propagation des fake news », explique-t-il. 

Le challenge à présent, note-t-il, est de certifier les comptes des ministres et des départements ministériels qui n’ont pas encore ce badge bleu, mais également et surtout la mise à jour régulière de tous ces comptes certifiés et de leur site web respectifs avec des informations et nouvelles sur leurs activités et réalisations.

« Ils doivent non seulement informer les populations, mais également, les détenteurs et propriétaires de ces comptes certifiés se doivent d’être pro-actifs quand une fausse information ou une fake news à leur sujet circule sur le web. En répondant rapidement pour apporter un démenti ou des précisions afin de limiter la propagation des fake news, mais aussi pour anticiper sur la création de ces fake news en donnant l’information en amont et en premier », conseille Beaugas Orain DJOYUM.

Par Digital Business Africa

*L’Antic

Antic

D’après le décret n° 2012/180 du 10 avril 2012 portant Organisation et fonctionnement de l’ANTIC, cette agence assure,  pour le compte de l’Etat camerounais, la promotion et le suivi de l’action des pouvoirs publics en matière de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC); la régulation, le contrôle et le suivi des activités liées à la sécurité des systèmes d’information et des réseaux de communications électroniques ainsi qu’à la certification électronique, en collaboration avec l’Agence de Régulation des Télécommunications(ART).

Concrètement, les missions de l’ANTIC se résument à la promotion des TIC ; à l’audit de sécurité ; à la certification électronique; à la veille sécuritaire et à la gestion de l’utilisation des ressources de nommage (. cm) et d’adressage (Adresses IP) au niveau national.

L’Antic est dirigée par le Dr Ebot Ebot Enaw, premier DG de cette institution depuis le 24 Janvier 2006. Soit 14 ans déjà à la tête de cette agence.

DBA

Twitter victime d’un piratage massif des comptes certifiés de hautes personnalités, 116 000 dollars versés aux pirates en bitcoins

 [Digital Business Africa] – Pour de nombreux experts, c’est l’un des plus grands piratages du site de microblogging Twitter. Le réseau social a annoncé ce 15 juillet 2020 que des comptes Twitter de personnalités comme Barack Obama, Bill Gates, Elon Musk, Jeff Bezos, Joe Biden, Mike Bloomberg, Warren Buffet, etc., et des comptes de grandes entreprises américaines (Apple, Uber…) et de plateformes spécialisées dans le bitcoin (Coindesk, Coinbase, Binance) ont été victimes d’un piratage massif hier, mercredi.

Les hackers ont en effet pris le contrôle des comptes certifiés et a publié en leur noms des messages demandant aux internautes de verser, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, une somme de 1000 dollars US dans un compte bitcoin et de bénéficier en retour du double de ce montant.

Barack Obama Twitter
  • Barack Obama Twitter

Le site spécialisé Blockchain.com, qui comptabilise les transactions réalisées en cryptomonnaie, a annoncé que près de 116 000 dollars (12,58 bitcoins) ont été versés vers certaines des adresses mentionnées.

Sur le site de microblogging, Twitter explique qu’il s’agit d’une attaque d’ingénierie sociale coordonnée par des personnes qui ont réussi à cibler certains des employés de Twitter ayant accès aux systèmes et outils internes.

Twitter est convaincu que des hackers ont utilisé les accès de ces employés de Twitter pour prendre le contrôle de nombreux comptes vérifiés pour tweeter en leur nom. « Nous recherchons les autres activités malveillantes qu’ils ont pu mener ou les informations auxquelles ils ont pu accéder et nous partagerons plus d’informations ici au fur et à mesure. Une fois que nous avons pris connaissance de l’incident, nous avons immédiatement verrouillé les comptes concernés et supprimé les Tweets publiés par les pirates », explique le Support Twitter.

Par ailleurs, Twitter affirme avoir limité les fonctionnalités de plusieurs comptes, y compris les comptes vérifiés n’ayant pas été piraté et n’ayant aucune preuve d’être compromis. Pour le réseau social, c’était une étape importante pour réduire le risque. La plupart des fonctionnalités limitées ont déjà été restaurées.

« Nous avons des comptes verrouillés qui ont été compromis et nous ne rétablirons l’accès au propriétaire du compte d’origine que lorsque nous serons certains de pouvoir le faire en toute sécurité. En interne, nous avons pris des mesures importantes pour limiter l’accès aux systèmes et outils internes pendant que notre enquête se poursuit. Nous fournirons plus de détails au fur et à mesure que notre enquête se poursuit », précise Twitter sur sa plateforme web.

D’après le site spécialisé Motherboard, les pirates auraient eu accès à un panneau de contrôle interne au réseau social. C’est de cette manière, rapporte le BDM, qu’ils ont pu modifier l’adresse e-mail associée aux comptes visés pour en prendre le contrôle. « Nous nous sommes servis d’un représentant qui a littéralement fait le travail pour nous », a déclaré une source citée par le site américain. Une autre source assure que le complice au sein de Twitter aurait été rémunéré par les auteurs du piratage.

Pour de nombreux médias spécialisés, ce piratage pose à nouveau la question de la cybersécurité des plateformes numériques comme Twitter et des autres réseaux sociaux. Surtout que Twitter avait déjà été victime d’attaques ciblées, en mars 2017, où un grand nombre de comptes certifiés avaient été visés (Amnesty International, le ministère français de l’Économie ou la BBC Amérique du Nord).

En tout cas, ce piratage massif qui pourrait nuire à l’image de Twitter est la preuve de ce que même les comptes certifiés ne sont pas à l’abri de toute attaque des hackers.

Par Digital Business Africa

René Emmanuel Sadi : « L’usage pernicieux des réseaux sociaux devenus de véritables fourre-tout déviants et déconcertants… »

Le ministre de la Communication du Cameroun, René Emmanuel Sadi, et son collègue des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, ont animé une conférence de presse ce 13 juillet 2020 au Ministère de la Communication à Yaoundé. Thème à l’ordre du jour : « Dérives médiatiques, désinformation systématique et lynchage des personnalités nationales et étrangères dans l’espace public ». Ici, la déclaration liminaire du ministre René Emmanuel Sadi.

Madame le Ministre des Postes et Télécommunications,

Monsieur le Président du Conseil National de la Communication,

Monsieur le Directeur général de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la Communication,

Mesdames, Messieurs les journalistes et responsables des organes médiatiques ;

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie d’avoir promptement répondu à l’invitation que je vous ai adressée, pour prendre part à la présente conférence de presse que je donnerai conjointement avec Madame le Ministre des Postes et Télécommunications.

Madame le Ministre des Postes et Télécommunications, je vous souhaite une chaleureuse bienvenue ici au Ministère de la Communication.

Mesdames, Messieurs,

La présente communication gouvernementale portera essentiellement sur les dérives médiatiques de plus en plus récurrentes dans l’espace public national, notamment, sur le constat d’une propension à la désinformation systématique de l’opinion, menée par certains médias classiques et à travers les réseaux sociaux.

Cette communication gouvernementale a été rendue nécessaire en effet du fait d’une actualité marquée ces derniers temps par une propagation vertigineuse de contre-vérités aussi manifestes qu’offensantes, visant très souvent à jeter le discrédit et l’anathème sur l’action des pouvoirs publics et sur de hautes personnalités camerounaises et étrangères.

A tout prendre, ces contre-vérités et autres informations généralement inventées de toutes pièces ou délibérément biaisées, sont de nature à mettre à mal la cohésion sociale et le vivre ensemble des populations.

Nous notons pour le déplorer et le dénoncer que ces actions de désinformation portent la plupart du temps sur les questions les plus préoccupantes et les plus sensibles de l’heure.

Sans être exhaustif, j’évoquerai parmi ces questions, celle de la pandémie du coronavirus, à laquelle notre pays fait face depuis cinq mois, à l’instar de l’ensemble des pays du monde entier.

A ce sujet, de nombreux contempteurs et autres censeurs auto-investis ont, sous divers profils, écumé toutes sortes de médias, pour mettre en cause et discréditer la stratégie nationale de riposte contre cette pandémie, mise en œuvre sous la houlette de Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, et sous la Très Haute Impulsion du CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA. 

Certains parmi ces esprits mal avisés ont ainsi tenté de contester les statistiques diffusées par le Ministère de la Santé Publique sur l’état de la pandémie, décrier les mesures de prévention édictées par le Gouvernement et recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé, sévèrement critiqué les mesures d’assouplissement prises par le Gouvernement en vue de la prise en compte des impératifs économiques, invalidé sans aucun argument valable le protocole de prise en charge thérapeutique retenu par les autorités sanitaires, douté des compétences des personnels de santé ou encore, organisé de véritables croisades médiatiques contre le décision prise par le CHEF DE L’ETAT, de faire reprendre les cours et d’assurer l’organisation des examens dans les établissements primaires, secondaires et d’enseignement supérieur.

Pourtant, aujourd’hui, cinq mois après le début de la mise en œuvre de la réponse du Cameroun à la pandémie du coronavirus, il y a lieu de constater pour s’en féliciter, l’efficacité de notre stratégie de riposte, s’agissant notamment de la pratique des tests massifs au sein des communautés et de la décentralisation de la prise en charge des cas déclarés, des résultats de la thérapie usitée au regard du nombre de personnes guéries, ainsi que des données encourageantes enregistrées en matière de prévention et des efforts soutenus pour une prise de conscience accrue de la dangerosité de la pandémie et de la nécessité de l’implication de tous pour la vaincre.

Cette frénésie manipulatrice et déformatrice est encore plus accentuée dans le traitement médiatique de la situation sécuritaire dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. 

A ce sujet, d’aucun ont délibérément opté de dénaturer les faits, selon les circonstances dans lesquelles ces faits se présentent, et ceci à des fins inavouées.

C’est ainsi que, de manière systématique, des bandes armées, des assassins, des pilleurs et des violeurs impénitents et totalement déshumanisés sont présentés par certains acteurs médiatiques comme des anges innocents, victimes de la tyrannie du Gouvernement et de nos Forces de Défense et de Sécurité.

De la même façon, les nombreuses exactions commises par les bandes armées dans ces régions sont occultées, cependant que l’Armée camerounaise, pourtant légitimement engagée dans un combat pour la préservation de notre intégrité territoriale et la sécurité des biens et des personnes, est constamment conspuée, diabolisée et stigmatisée.

Qui plus est, au moment où le CHEF DE L’ETAT a, à la satisfaction de toute la communauté nationale et internationale, organisé Grand Dialogue National en vue du retour définitif à la vie normale dans les régions perturbées, et que les recommandations de ces assises historiques prennent progressivement corps à travers des actes concrets, certains acteurs médiatiques du reste coutumiers du fait, n’ont de cesse de relativiser, voire de nier ces évolutions positives, en attisant le feu à tout bout de champ par des allégations mensongères, d’une nocuité fortement dommageable à la stabilité de la nation.

Le Gouvernement, par ma voix, saisit cette occasion, pour affirmer, une fois de plus, que l’offre de paix adressée par le CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA aux groupes armées et rebelles sécessionnistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en vue de l’arrêt des hostilités qu’ils ne cessent d’entretenir, demeure plus que jamais de mise.

Nous en voulons pour preuve, les dernières statistiques en évolution constante à la date du 12 juillet 2020, fournies par le Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CNDDR), qui font état de 164 ex-sécessionnistes ayant choisi de se rendre au centre régional du CNDDR du Nord-ouest à Bamenda, 130 au centre régional du CNDDR du Sud-ouest à Buéa, auxquels s’ajoutent 186 repentis de Boko-Haram, dont 44 dans la même journée la semaine dernière, au centre de transit de Méri dans la région de l’Extrême-nord, soit un total de 483 redditions depuis le début de cette opération.

Selon des renseignements dignes de foi, d’autres redditions du même type vont certainement se poursuivre dans les prochains jours.

Il faut sans doute préciser que ces repentis, qu’il s’agisse des ex-combattants Boko-Haram ou de ceux ayant déposé les armes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, reçoivent dès leur arrivée dans les différents centres d’accueil, des soins médicaux et un encadrement psycho-social approprié, pour leur déradicalisation et leur réarmement moral.

Des formations leur sont également dispensées en matière d’activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, l’élevage, la conduite, l’informatique, la coiffure, la manucure, la maçonnerie, pour ne citer que celles-là.

Il s’agit là d’un processus, dont l’aboutissement est l’intégration des intéressés dans la vie normale, à court terme et au cas par cas.

En outre, pendant leur séjour dans les centres, des mesures sont prises pour les mettre autant que possible, à l’abri du COVID-19.

Au vu de cette présentation, on se rend bien compte de ce que, contrairement aux allégations portées par certains milieux et relayées par une frange d’acteurs médiatiques, les centres CNDDR ne sont, ni des prisons déguisées, ni des pièges masqués, faits pour attirer des membres de groupes armés, et encore moins une branche de l’Armée où ces ex-combattants subiraient toutes sortes de sévices.

Ces centres sont aux contraire des lieux d’accueil de nos jeunes compatriotes naguère égarer, mais qui, ayant pris conscience de la nécessité de tourner le dos à la perdition on choisit de retrouver la voie de la sagesse au sein de la communauté républicaine, en acceptant l’offre de paix et de pardon faite par le CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA.

Face à cette campagne de désinformation qui n’épargne plus personne, ni aucun secteur de la vie nationale, le Gouvernement en appelle à la prudence, au discernement et à la vigilance de l’ensemble de la communauté nationale, afin qu’elle ne se laisse pas prendre au jeu macabre de ceux qui dans l’ombre, tissent la toile de cette ignoble duperie.

Cette vigilance est d’autant plus impérative que, de manière visible, les cibles privilégiées de cette entreprise de destruction englobent l’Etat de droit, les Institutions de la République et ceux qui les incarnent, avec au bout du compte, la mise en péril de la paix et de la stabilité du Cameroun.

Dans un tel contexte, il apparaît nécessaire de faire quelques mises au point, en ce qui concerne précisément la liberté de la presse et l’usage des réseaux sociaux.

Au sujet de la liberté de la presse dont le citoyen camerounais jouit pleinement aujourd’hui, je veux faire remarquer que celle-ci n’a jamais été nulle part où elle aura prospéré à travers le monde, synonyme de libertinage ou de prétexte au désordre, à la cacophonie ou à l’anarchie. C’est dire que la vocation de la liberté de la presse, qui est l’un des piliers fondamentaux de la démocratie et de l’Etat de droit, ne saurait servir à bâtir des zones de non-droit et de délitement du tissu social.

Il en a d’ailleurs toujours été ainsi à travers le monde, depuis l’éclosion des sociétés de liberté dont la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 marque l’impulsion en stipulant, en son article 11 que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

De la même façon, le Pacte International relatif aux Droits Civil et Politique adopté à New-York le 16 décembre 1966 stipule en son article 19 alinéa 2 que « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. ».

Le même Pacte précise tout autant en l’alinéa 3 du même article, que l’exercice de ces libertés « comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires au respect des droits et de la réputation d’autrui, ainsi qu’à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques. » 

Ainsi perçue, la liberté de la presse qui est une liberté publique, en tant qu’elle s’exerce dans l’espace public et met en concurrence et en situation de préservation réciproque les différentes libertés individuelles, ne peut exister que si elle prend en compte ses indispensables corollaires que sont, la responsabilité sociale, le respect des valeurs sociétales et celui du socle de légalité en tant qu’expression de la volonté générale et impersonnelle.

C’est donc dire que, s’il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse, il n’y a pas non plus de liberté de la presse sans responsabilité sociale, sans préservation des libertés d’autrui, sans respect des valeurs sociétales et sans conformité au droit applicable.

Au Cameroun, la liberté de la presse est garantie et organisée dans le cadre de la loi du 19 décembre 1990 relative à la communication sociale, modifiée et complétée par celle du 04 janvier 1996 abrogeant notamment la censure administrative sur les organes de presse.

L’ensemble de cet arsenal juridique consacre un véritable champ de libertés, pour l’expression des idées et des opinions à travers tous les médias exerçant d’une manière ou d’une autre sur le territoire national. L’environnement juridique ainsi créé, de par la volonté du CHEF DE L’ETAT, met en place un système de libertés, qui exige en retour que chaque acteur médiatique et d’une manière générale, tous ceux qui choisissent de s’exprimer dans l’espace public à travers les médias, aient à se conformer non seulement aux règles éthiques et déontologiques qui gouvernent l’exercice de cette profession, mais aussi, qu’ils se soumettent au primat des valeurs fondamentales en vigueur au sein de la République.

Par ailleurs, il importe de ne pas perdre de vue que pour un pays aussi jeune que le nôtre, la progression vers une société de libertés est allée de manière ascendante, avec un rythme d’accélération particulièrement remarquable.

En ce qui concerne le secteur des médias, si je ne prends que cet exemple, créer un simple journal pour une personne autre que l’Etat, relevait il y a trente ans seulement, d’un véritable parcours du combattant ; et une telle entreprise était encore plus ardue, voire impossible en ce qui concernait de la radio ou de la télévision.

Au plan des contenus, une simple évocation critique dirigée contre une institution publique ou une personnalité officielle pouvait valoir à son auteur ou à celui qui l’employait, toutes sortes de déconvenues, pouvant aller selon le cas jusqu’à sa privation de liberté ou la cessation de son activité.

Vous convenez avec moi que tout ceci n’est aujourd’hui qu’un lointain souvenir.

Les résultats des réformes entreprises dans ce secteur depuis la fin des années 90 sont suffisamment évocateurs.

A ce jour en effet, les organes de presse écrite déclarés auprès des administrations compétentes se comptent en plusieurs centaines, 600 environ, dont plus d’une dizaine de quotidiens. On dénombre plus de 200 stations de diffusion de radio sonore de toutes catégories (radios commerciales, confessionnelles, thématiques, communautaires …), une trentaine de chaînes de télévision, 200 opérateurs de télédistribution, sans oublier la multitude de médias cybernétiques qui peuplent le réseau Internet.

Ce constat étant fait, c’est à présent aux professionnels des médias désormais nantis de ces outils de liberté, qu’il appartient de faire en sorte que le meilleur bénéfice en soit tiré pour la société camerounaise tout entière et pour l’image à travers laquelle le monde extérieur perçoit le Cameroun.

Pour ce faire, ils doivent toujours garder présent à l’esprit qu’ils tiennent entre leurs mains des instruments stratégiques pour la vie de la nation. C’est pour cela que nous n’avons de cesse d’en appeler à leur professionnalisme, à leur responsabilité et à leur citoyenneté dans l’exercice de leur métier.

Car, le mauvais usage de cette liberté peut, contre toute attente, devenir périlleux pour les équilibres de la nation qui est la leur.

Mal exploité, abusé et dénaturé, à l’instar de ce que nous observons avec désolation ces derniers temps dans notre pays, l’usage de cette liberté peut aussi bien déconstruire, voire détruire.

Il ne s’agit donc pas d’un instrument qu’il faut prendre à la légère, mais qu’il faut au contraire appréhender, dans la pleine mesure de son caractère à la fois sensible et stratégique.

Notre presse se doit par conséquent de se regarder en face, si elle ne veut pas courir le risque de passer à côté de l’enjeu d’édification de ce Cameroun stable et prospère dont elle a elle-même grand besoin, au moins autant que le peuple camerounais tout entier.

Au sujet de l’usage pernicieux des réseaux sociaux devenus de véritables fourre-tout déviants et déconcertants, l’on doit malheureusement se rendre à l’évidence de leur regrettable détournement, par rapport aux objectifs qui leur furent assignés à l’origine.

Dans le registre du courant médiatique en perte de repères que nous venons de décrire s’agissant des médias classiques, les réseaux sociaux se distinguent encore plus par leur inclination prépondérante à la diffusion et au partage de fausses nouvelles encore appelées «Fake News », aux attaques personnelles et autres règlements de compte à ciel ouvert, aux atteintes à l’intimité de la vie privée, au non-respect du secret des correspondances, qu’elles soient publiques ou privées et d’une manière générale, à la violation des règles de base nécessaires à une vie sociale saine et tolérante.

Un tel dévoiement situe l’usage des réseaux sociaux aux antipodes de leur vocation première qui est celle d’un dialogue communautaire autant constructif qu’édificateur, permettant des interactions sociales virtuelles et sans limites géographiques, grâce aux vertus des technologies numériques, même en situation de mobilité.

Les réseaux sociaux n’ont donc pas été créés pour détruire l’ordre et les valeurs du monde, mais plutôt pour les construire, les fortifier et les mettre à contribution pour l’épanouissement de l’Homme et de la société.

C’est pourtant le contraire que nous vivons dans le contexte camerounais aujourd’hui, où l’appropriation des réseaux sociaux par de nombreux acteurs sortis de nulle part, mus allègrement en journalistes improvisés, transforme ces espaces de communication privilégiés en de véritables foires d’empoigne, où seuls la déformation des faits, les mutations de vices en de fausses valeurs, les discours de haine, les attaques personnelles, les allégations mensongères et les affirmations sans fondements, ont droit de cité.

Toute cette panoplie est, comme on peut le constater aisément, de nature à faire le lit d’une destruction des valeurs communautaires et d’une implosion des ferments sociaux.

Ici encore, le Gouvernement de la République dénonce cette tendance nocive à la construction du modèle social auquel tout camerounais est en droit d’aspirer, mais qui au fil des jours et de manière pernicieuse, s’enracine dans les mœurs médiatiques de notre pays.

Le Gouvernement en appelle dès lors à la prise de conscience de tous et de chacun, pour se recentrer sur les idéaux de départ de ces formidables outils de communication rendus accessibles à tous, et démocratisés grâce à l’expansion de l’Internet, autant qu’il condamne fermement les déviances grandissantes constatées dans l’usage de ces mêmes réseaux.

En tout état de cause, le journalisme, le vrai et le bon journalisme, doit rester noble par excellence. 

Le journaliste n’est ni un aventurier, ni un tireur à gages, ni un factotum à la solde d’idéologies honteuses et nocives.

Le journaliste doit demeurer cet historien du présent, dont la seule matière première réside dans le caractère factuel du traitement qu’il fait de l’actualité et des situations qui l’entourent avec, à chaque fois, une considération scrupuleuse des impératifs qui fondent la société et des valeurs structurantes de sa communauté.

A ceux parmi les professionnels des médias, qui ont choisi de s’identifier à cette noble idée du journalisme, le Gouvernement apporte et continuera d’apporter son soutien dans l’exercice de leur métier.

Aux autres qui, par ignorance ou par naïveté, se laissent encore entraîner par les déviances du déni professionnel, le Gouvernement lance un appel pressant en vue d’un sursaut de responsabilité et un recentrage sur la vocation de ce métier et de ses canons universels.

Les uns et les autres doivent de toute façon savoir que c’est à eux et à eux d’abord, qu’il revient de réécrire les lettres de noblesse de leur métier et de mettre toutes les énergies à contribution pour qu’ils redeviennent ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être, à savoir, une boussole des aspirations et de l’épanouissement des peuples.

En d’autres termes, pour ce journalisme que nous appelons de tous nos vœux, il faut voir les choses telles qu’elles sont, et non telles que nous pensons qu’elles sont, ou que nous voulons qu’elles soient.

Je vous remercie de votre aimable attention. /-

Par René Emmanuel Sadi

Cameroun : Minette Libom Li Likeng instruit à l’ANTIC de procéder à la vente du .Cm à 2 000 F.Cfa

[Digital Business Africa] – Pour de nombreux Camerounais, c’est peut-être le moment d’acheter son nom de domaine en .cm. Du 01er juillet 2020 au 01er octobre 2020, pour tout citoyen camerounais, le coût annuel d’enregistrement du nom de domaine de premier niveau du Cameroun  est fixé à deux mille (2000) F.CFA toutes taxes comprises. C’est une décision de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, datée du 22 juin 2020 qui l’indique.

Dans cette décision, la ministre précise qu’il s’agit d’une campagne promotionnelle du ccTLD. En amont, durant la période suscitée, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) chargée de la gestion de ce domaine, est instruite par la ministre à fixer  le coût annuel de vente des noms de domaine en « .cm » aux bureaux d’enregistrement ou « Registrar » agréés à mille (1000) F.CFA toutes taxes comprises.

De leur côté, la revente de ces noms de domaine par les Registrars agrées ne devra pas excéder un coût public annuel de 2 000 F.CFA toutes taxes comprises.

Dans sa décision, la ministre instruit le Dr Ebot Ebot Enaw, directeur général de l’ANTIC, de se charger de l’application de cette décision.

7 000 francs Cfa, prix usuel

Il faut noter que les coûts des noms de domaine en .cm ont baissé de près de 70% entre 2009 et 2015. Les coûts d’enregistrement des noms de domaines sont passés de 131 000 F.Cfa à 23 850 F.Cfa, puis de 23 850 F.Cfa à 10 000 F.Cfa et enfin de 10 000 F.Cfa à 7000 F.Cfa, dernier coût fixé par la décision N°00000128/Minpostel du 26 mai 2015 fixant les coûts annuels d’enregistrement des noms de domaine en .cm.

Aussi, d’après l’Antic, le nombre de noms de domaine enregistrés en « .cm » a connu un accroissement significatif, passant de 180 en 2009 à 53 480 en 2015. Derniers chiffres jusqu’ici connus.

Il y a quelques années, l’Antic vantait la sécurisation du cyberespace national via l’implémentation du protocole Dnssec qui permet, entre autres, de renforcer la sécurité du « .cm » en garantissant l’authenticité et l’intégrité des transactions afférentes à la résolution des noms de domaine en « .cm » et de prévenir l’usurpation des noms de domaine en « .cm ».

.Cm à 2000 francs Cfa au Cameroun

Acheter son nom de domaine en .CM

Au Cameroun, c’est l’ANTIC, établissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière administrée, qui s’occupe de la gestion du .Cm. En effet, l’article 4 du décret No 2019/150 du 22 mars 2019 portant organisation et fonctionnement de l’ANTIC assigne à celle-ci la mission de gestion des ressources de nommage et d’adressage.

De ce fait, l’ANTIC est chargée entre autres d’élaborer la politique et les procédures d’enregistrement des noms de domaines «.cm », de l’hébergement, de l’administration des serveurs racine, de l’attribution d’agrément de Registrar, du «.cm ».

A ce jour, il existe au Cameroun une douzaine de  Registrars agréés. Parmi lesquels MTN Cameroon, Camtel, Creolink, GlobexCam, C@moo, InfoGénie, Prosygma cameroun, Netcom, Htt Telecom, Matrix Telecoms, IccSoft, WorldVoice.

Le public donc peut se rapprocher auprès de ces Registrars (consulter leur site web respectif) pour acquérir leurs noms de domaine en .Cm. Sauf qu’à ce jour (14 juillet 2020), tous ces registrars ne vendent pas encore le nom de domaine à 2 000 francs Cfa comme indiqué. Chez MTN Cameroon, le tarif appliqué est encore fixé à 7 000 francs Cfa. Interpellé à ce sujet par un internaute, MTN Cameroon promet de mettre à jour ses tarifs dans les meilleurs délais !

MTN réponse .CM

Par ailleurs, en plus de la possibilité d’enregistrement du .Cm chez les Registrars, la ministre Minette Libom Li Likeng a annoncé sur Twitter qu’une plate-forme  d’enregistrement du .Cm est en cours de création. Elle sera mise à la disposition des registrars qui a leur tour la mettront à disposition du public.

Dans le cadre de sa mission, l’ANTIC, en tant que gestionnaire des ressources de nommage (Registre du « .cm »), a pour fonctions , entre autres, la mise en place de la politique de gestion du .cm et de la charte de nommage et la gestion de la base de données centrale pour tous les noms de domaine avec l’extension .cm.

Par Digital Business Africa

Jean-Baptiste ESSISSIMA : « Mon ambition , faire d’Afritubes la plateforme de référence de partage de vidéos de la communauté afro »

[Digital Business Africa] – Serial entrepreneur, le Camerounais Jean-Baptiste ESSISSIMA a lancé ce mois de juillet 2020 une nouvelle initiative web qui séduit déjà en ligne : Afritubes. C’est une plateforme de partage de vidéos en ligne qui se propose de rémunérer les artistes et producteurs de vidéos autrement. Surtout, mieux que YouTube et les autres plateformes de partage de vidéos.

Dans cet entretien avec Digital Business Africa, le jeune camerounais qui réside aujourd’hui au Canada nous présente ce projet et ses ambitions. Mais également, Jean-Baptiste ESSISSIMA fait un clin d’œil à ses autres projets. Notamment, le réseau social Netiwooki.com, la plateforme d’éducation et de révisions en ligne pour les élèves du secondaires Schoolmobile.net, mais également sa  web TV : GoAfricaTv.com, anciennement Go Ahead Africa TV. En bonus, il nous livre quelques anecdotes sur son parcours professionnel plutôt exceptionnel.  

Digital Business Africa : Quelle est la petite histoire qui se cache derrière l’initiative Afritubes ? Comment est-elle née et quels sont ses objectifs ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : L’idée m’est venue en écoutant les plaintes de certains youtubeurs qui voyaient leurs vidéos supprimés ou leur compte désactivé. Ils formulaient le vœu que les Africains puissent avoir leur plateforme pour diffuser des messages qui ne plaisent pas toujours à une certaine élite mondialiste.

Aussi, je voulais proposer un nouveau business model aux artistes africains. Voyez-vous avec la situation sanitaire actuelle, les artistes vont rester longtemps sans se produire dans les salles de spectacle. D’ailleurs, très peu se produisent dans ces salles. Alors, comment compte-t-ils gagner de leur argent en mettant gratuitement leurs œuvres dans les plateformes comme Youtube et Facebook ?

 Ces deux plateformes, une fois qu’un contenu y est publié, les gens n’ont plus l’intérêt d’acheter l’œuvre. Il y a des gens qui animent leur soirée à domicile avec les œuvres diffusées dans Youtube. Ce gratuit tue l’artiste africain.

D’ailleurs, les grands noms de la musique américaine ont déserté Youtube, pour publier dans une autre plateforme payante. Fort de toutes ces raisons sus-évoquées, j’ai décidé de lancer Afritubes pour permettre aux africains et afro-descendants d’avoir une plateforme d’expression libre et aux artistes et créateurs de contenus vidéos, une plateforme de monétisation de leurs œuvres.

Digital Business Africa : L’on voit beaucoup de similitudes avec YouTube.  Afritubes est-il est un Youtube pour l’Afrique ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Afritubes est une plateforme de partage vidéos, comme il en existe plusieurs : Dailymotion, VK, Brighteon, Youtube, etc.  Afritubes, c’est tout simplement une plateforme de partage des vidéos où l’on peut retrouver un contenu exclusivement afro.

Digital Business Africa : Quelle est sa particularité et en quoi Afritubes est différent de Youtube ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Youtube est la plateforme de partage de vidéos la plus connue par les Africains. Je comprends pourquoi vous prenez cette plateforme comme référence. Je vais donc répondre sous cet angle, mais la réponse concerne toutes les autres plateformes.

La particularité d’Afritubes, c’est une plateforme qui a été mise en ligne pour recevoir un contenu exclusivement afro. Il est différent de YouTube en ce qui concerne la monétisation. Youtube, est une plateforme qui a contribué à appauvrir les artistes et créateurs de contenus africains. A cause de la gratuité, les artistes et créateurs de contenus déposent leurs œuvres dans cette plateforme contre des cacahuètes.

 Il faut dire aux artistes africains que le nombre de vues et de likes ne paient pas les factures ou les charges de studio. Je ne connais aucun artiste africain qui a reçu un chèque de 3000 dollars venant de Youtube. Cette plateforme ne peut pas payer les artistes mensuellement, or elle gagne de l’argent mensuellement avec les publicités.

Aujourd’hui, pour monétiser les vidéos dans Youtube, il faut avoir 1000 abonnés et un total de 4000h de diffusion des vidéos publiées. Avec un tel système, l’artiste ne gagne rien. Le système de monétisation d’Afritubes permet ‘’aux vrais fans’’ de payer un franc symbolique pour visionner la dernière œuvre mise en ligne par l’artiste. Et c’est l’artiste lui-même qui fixe le prix de son œuvre pour qu’elle soit vue. L’argent est reversé directement à l’artiste. L’artiste contrôle ses ventes à partir de son compte, et il sait exactement combien il va recevoir.

Digital Business Africa : La plateforme web AfriTubes a été officiellement lancée le 07 juillet 2020. Quels sont les chiffres qui font aujourd’hui AfriTubes?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : AfriTubes a été mise en ligne le 02 juillet 2020 et officiellement lancée le 07 juillet 2020. Trois jours après son lancement, AfriTubes totalise  841 utilisateurs inscrits, 180 vidéos postées, 33 724 vidéos vues. Et chaque 10 minute, on a une nette progression de ces chiffres.

Digital Business Africa : Quelles sont vos ambitions avec Afritubes ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Notre ambition est de faire d’Afritubes la plateforme de référence de partage de vidéos de la communauté afro.  Une plateforme de référence de partage de vidéos pour africains et afro-descendants.

Jean-Baptiste ESSISSIMA
Cela étonne souvent les gens quand je leur dis je suis tombé dans l’informatique comme un cheveu dans la soupe. J’ai un baccalauréat A. Après une année en Faculté de Droit, j’ai raccroché pour suivre quelque chose de pratique. C’est alors que je découvre l’Internet grâce à un ami…Jean-Baptiste ESSISSIMA

Digital Business Africa : Quel est votre parcours personnel ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Cela étonne souvent les gens quand je leur dis je suis tombé dans l’informatique comme un cheveu dans la soupe. J’ai un baccalauréat A. Après une année en Faculté de Droit, j’ai raccroché pour suivre quelque chose de pratique. C’est alors que je découvre l’Internet grâce à un ami qui m’a permis de lui donner un coup de main dans son cybercafé. C’est là que je suis piqué par le virus de l’informatique et de l’Internet. Je deviens touche à tout. Vous savez c’est un domaine vaste. Je voulais avoir des notions sur tout.

Entretemps, j’ai commencé à prendre des cours à ligne et à passer des certifications. Ma carrière professionnelle a démarré avec la défunte entreprise Newtech, qui était un fournisseur d’accès internet et qui avait un pool cybercafé de près de 200 ordinateurs.

Au début des années 2000, c’était le must des cybercafés à Yaoundé. En 2002, je suis recruté à la Société de Presse et d’Edition du Cameroun (Sopecam), comme administrateur web. J’occupe ce poste pendant 12ans.

Entre temps, j’ai été assistant administrateur web pour l’UNESCO dans le cadre d’un projet. Toutes ces années, je n’ai pas cessé d’accumuler les connaissances dans les différents domaines en fonction de l’évolution de l’Internet. Je devenu un développeur web et applications mobiles, gestionnaire de projet web, créateur d’entreprise. Je quitte le Cameroun en 2012. Je réside actuellement au Canada, où j’ai créé ma propre entreprise de développement web et d’applications mobiles.

Digital Business Africa : Vous avez à votre actif plusieurs projets numériques. Quel est à présent le projet réalisé qui fait votre fierté ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Tous mes projets font ma fierté. Certains ont encore besoin d’un travail de fond pour qu’ils soient au top de leurs fonctionnalités. Les plus aboutis sont le réseau social africain Netiwooki.com et la plateforme d’éducation et de révisions en ligne pour les élèves du secondaires schoolmobile.net. J’ai aussi une web TV : GoAfricaTv.com.

Jean-Baptiste ESSISSIMA

Digital Business Africa : Sur quel autre projet précis travaillez-vous en ce moment ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : L’Afrique a un problème de paiement électronique. Ce qui constitue un frein pour le décollage du e-commerce. Je suis en train de travailler sur une banque en ligne qui va permettre d’apporter un début de solution par rapport à ce problème.

Digital Business Africa : Comment, d’après-vous, les  pouvoirs publics devraient-il venir en aide aux jeunes entrepreneurs et innovateurs du pays ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Les pouvoirs publics devraient mettre en place des incubateurs dans les grandes villes du Cameroun. Notamment à Douala et Yaoundé. Ce sont des structures qui permettent aux jeunes qui ont des projets innovants d’avoir accès à des ressources plus facilement : financement, formation, encadrement. Ces structures accompagnent les jeunes de l’idée jusqu’au lancement du produit.

Digital Business Africa : Quel est votre conseil aux jeunes qui se lancent dans des initiatives numériques comme vous ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : Je leur demande de croire à leur projet, de s’armer de patience et surtout de se mettre à jour par rapport à l’évolution des technologies. Ca va très vite dans le domaine de l’Internet. Ça demande aussi beaucoup de sacrifices, des nuits sans sommeil, un investissement financier personnel à long terme. Les utilisateurs sont devenus très exigeants, donc il faut que le produit que l’on lance réponde aux attentes à 90% de ce qui existe déjà sur le marché. L’amateurisme n’a pas de place dans ce type de projet.

Digital Business Africa : En cinq phrases maximum, s’il vous était donné de rencontrer le président de la République, Paul Biya, que lui diriez-vous ?

Jean-Baptiste ESSISSIMA : C’est un souhait de le rencontrer. Et si l’occasion m’était donnée, je lui présenterais des pistes de solutions pour promouvoir l’innovation technologique en faveur des jeunes. Car aujourd’hui, les entreprises technologiques contribuent énormément au PIB au même titre que les matières premières dans un pays.  Lorsqu’on parle des géants de la Silicon Valley (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), en janvier 2020, ces cinq multinationales franchissaient le seuil des 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursière combiné, soit 2.4 fois la valeur du CAC40.

Investir sur la technologie et l’innovation va résoudre bon nombre de problèmes des jeunes camerounais. Et je lui demanderai de créer un cadre de concertation entre les différents acteurs du domaine des technologies numériques. Au plan continental, les choses avancent et le Cameroun ne doit pas être dernier !

Propos recueillis par B-O.D.

Voir le message vidéo de Jean-Baptiste ESSISSIMA sur AfriTubes

Cameroun : Pour le Pr Philémon Zoo Zame [ART], il existe une franche collaboration et une compréhension mutuelle avec le Pr Justine Diffo

[Digital Business Africa] – Contrairement à ce que laissent entendre certaines publications sur les réseaux sociaux depuis hier, entre le DG et le PCA de l’Agence de régulation des télécommunications, il existe un climat empreint de franche collaboration, de sérénité et de compréhension mutuelle. C’est le message qu’a tenu à faire passer le Pr Philémon Zoo Zame ce 09 juillet 2020.

Dans un communiqué de presse, il précise relève que depuis le 08 juillet 2020, les réseaux sociaux et certains organes de presse relayent une prétendue note non datée, portant sa signature, impliquant de hautes personnalités. Ceci en vue de jeter du discrédit sur la personne du Pr Justine Diffo, présidente du conseil d’administration de l’ART, qui entretiendrai des incompréhensions et relations non cordiales avec la direction générale de l’ART.

« Je tiens à démentir formellement l’authenticité de cette note dont l’intention est de maintenir un climat conflictuel entre les principaux dirigeants des organes sociaux de l’ART et de jeter l’opprobre sur le fonctionnement des institutions de la République », précise le Pr Philémon Zoo Zame.

Justine Diffo et Zoo Zame

Le DG rappelle aussi que, depuis sa nomination, le Pr Justine Diffo a présidé deux sessions du Conseil d’administration, « dans un climat empreint de franche collaboration, de sérénité et de compréhension mutuelle, dans le strict respect des règles d’éthique ».

Lors de sa 46ème session ordinaire tenue le 30 juin 2020, le conseil d’administration de l’ART a en effet adopté les comptes et états financiers de l’exercice 2019, ainsi que plusieurs autres résolutions.

Le Pr Philémon Zoo Zame dans son communiqué rassure l’opinion publique que « les différentes manœuvres de déstabilisation ne sauraient perturber la détermination et l’engagement des dirigeants des organes sociaux de l’ART, pour remplir pleinement les missions qui leur ont été confiées avec loyauté par le gouvernement et le Président de la République, Chef de l’Etat ».

ART Communiqué Presse

Par Digital Business Africa

Quintly, une start- up en pleine croissance qui scrute les humeurs des internautes

[Digital Business Africa] – En 2018, le cabinet Quintly, inconnue du grand public, était parvenu à analyser quelque 44 millions de messages sur Facebook. Si ces publications étaient en rapport avec 218.289 marques de référence, les initiateurs des messages qui furent analysés provenaient des quatre coins du monde.

En faisant le choix de se lancer sur des marchés à fort potentiel, cette start- up qui fait preuve de discrétion professionnelle surf sur la cyberéconomie dont la data est le pétrole du 21e siècle. A travers la collecte et l’analyse d’information sur Facebook et Instagram, Quintly a surgi sur le devant de la scène après une étude sur l’utilisation des émojis proposés par Facebook en 2016. Il convient cependant de souligner que Facebook a toutefois rendu disponible un nouveau bouton de réaction.

Apres l’apparition de la Covid-19, la firme de Mark Zuckerberg lança un nouvel emoji.  Selon les responsables du réseau social au logo bleu, cet émoticône qui tient dans ses bras un cœur permet aux mobinautes d’exprimer leur soutien à leurs proches et amis. Pour Facebook, cet émoticône est venu combler un besoin en raison de la distanciation sociale imposée par le coronavirus.

Dans la palette de boutons disponible sur Facebook, on retrouve aussi le pouce, le cœur, le rire, la surprise, les pleurs et la colère.

En 2016, le cabinet Quintly a pu analyser les réactions de nombreux internautes au travers de leurs réactions sur  Facebook. Initiée sur quatre mois, à savoir du 1er janvier au 30 avril 2018, l’étude réalisée par ce fleuron de l’économie numérique allemande révèle que les émoticônes de Facebook n’auraient pas trouvé de nombreux adeptes.

Selon la firme allemande, les internautes préféraient à l’époque, le bouton classique J’aime. La société d’analyse des réseaux sociaux précise cependant qu’en avril 2016, seuls 2,4% des interactions étaient soit un “J’adore”, “Haha”, “Wouah”, “Triste” ou “Grrr”. Deux ans plus tard, Quintly annonce que les habitudes des utilisateurs de Facebook ont évolué. Afin d’illustrer ses propos, la start- up souligne qu’en 2018, l’utilisation des émoticônes représentait désormais 12,8% de toutes les interactions, entraînant une baisse de la cote du traditionnel bouton j’aime.

Toujours selon le cabinet Quintly, le bouton j’aime représentait 76,4% de toutes les interactions en avril 2016 avant de passer en 2018 à 61,2%.  A la même époque, la firme allemande note que les boutons de réactions J’adore et Haha étaient à égalité avec 35%.

L’étude de Quintly indiquait également les pays où les internautes utilisaient le plus la réaction                          « Grrr», synonyme de colère.  En s’appuyant sur les opinions exprimées sur divers sujets, il fut facile pour Quintly de parvenir à ce résultat, tout en cernant dans un espace politique structuré par des préférences politiquement définies, les inclinations, les doutes, les attentes et finalement les probabilités de vote des internautes.

En 2018, le Mali figurait parmi les pays qui ont fourni les données produites dans le cadre de l’étude du cabinet allemand.  Pour la réaction « Grrr», on retrouvait cependant en tête du classement la Corée du Sud et la France. Il y a deux ans de cela, la place occupée par la Corée du Sud dans le classement de Quintly, serait lié à une série de mauvaises nouvelles qui ont frappé ce pays d’Asie de l’est. 

Parmi ces nouvelles, on retrouve par exemple, l’incendie qui a détruit un hôpital de la ville de Miryang par exemple. À la suite de cet incendie, l’enquête réalisée a révélé que l’hôpital ne disposait pas de système d’extincteurs automatiques ni de système de contrôle de la fumée. En Corée du Sud, les conclusions de l’enquête avait provoqué un fort état d’énervement auprès des populations qui s’étaient tourné vers Internet afin d’exprimer leurs frustrations.

Dans le classement réalisé par Quintly en 2018, la France suivie par la Suède et les Etats-Unis arrivait juste derrière la Corée du Sud dans l’utilisation de l’émoticône fâché.  Au regard du vent de colère qui souffle actuellement au Mali, on pourrait toutefois s’interroger sur le rang qu’occuperait le Mali si ce classement était actualisé.  En effet, suite à l’appel du Rassemblement des forces patriotiques du Mali, une coalition regroupant des chefs religieux, des partis politiques et des membres de la société civile, plusieurs dizaines de milliers de personnes expriment leur ras-le-bol à travers le Mali.

Par ailleurs, ces manifestants réclament la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 et réélu en 2018. Si la situation sociopolitique actuelle du Mali  est largement débattue sur les réseaux sociaux, il convient de souligner que certaines agences de communication utilisent désormais des logiciels qui scrutent les commentaires postés sur les réseaux sociaux. 

Ces logiciels permettent une surveillance à travers laquelle les utilisateurs sont mesurés en fonction de leur humeur et de leur réceptivité aux messages diffusés. Il convient cependant de regretter que cette surveillance favorise désormais des prospections pour le compte des officines politiques. A l’aide des algorithmes d’intelligence artificielle, l’utilisation de cette méthode permet de générer des usages manipulateurs de l’information et des fake news. Lors des dernières élections brésiliennes par exemple, un logiciel du nom de WNL a été utilisé en pleine campagne par un politicien afin de diffuser du contenu dans plus d’une centaine de groupes WhatsApp.

Par Dr Qemal Affagnon

Qemal Affagnon

Le Dr Qemal Affagnon est le responsable Afrique de  l’Ouest de l’ONG de défense des droits numériques, Internet Sans Frontières. Dans le cadre de ses travaux de recherche, il a publié plusieurs articles académiques sur la multifonctionnalité de l’Internet et des réseaux sociaux dans la pratique de la religion.  Il est également spécialiste en stratégie de lutte contre les coupures internet, la protection des données, la cybercriminalité et l’éducation aux médias sociaux. En sa  qualité d’expert électoral, il a observé des scrutins électoraux en RDC, en Afrique du Sud et au  Mozambique.

L’après COVID-19: surmonter le double péril du nouveau coronavirus en Afrique centrale

[Digital Business Africa – Avis d’experts – Par Antonio Pedro*]Ce n’était pas un cauchemar: cela est arrivé. Ce n’était pas le film « Contagion » de Steven Soderbergh (2011) ou un film de science-fiction où un personnage voyou déclenche une guerre biologique pour maximiser les profits. Ce n’était pas un cauchemar non plus! Cela  a réellement eu lieu.

Bill Gates l’avait prédit en 2015,  et avait indiqué que le monde n’y serait pas préparé. Ce n’était pas le cas! Une prophétie réalisée? Un Nostradamus du 21è siècle?

Mis à part les théories du complot, la pandémie a touché les riches et les pauvres, les pays développés et les pays en développement, les vieux et les jeunes, les légendes de la musique et les Premiers ministres et même un célèbre virologue comme Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine et l’un des découvreurs du virus Ebola; bref, nous avons tous été touchés et de manière apocalyptique!

Des mesures draconiennes ont été prises. Les États membres ont déclaré l’état d’urgence, des couvre-feux ont été imposés, des cabinets de guerre ont été établis, le confinement est devenu une norme et les soldats sont sortis des casernes pour faire respecter cette mesure. Et plus encore; les frontières ont été fermées, compromettant les moyens de subsistance des commerçants transfrontaliers informels, en particulier les femmes, et causant des ravages dans les pays en développement sans littoral tels que le Tchad et la République centrafricaine.

Des vols ont été suspendus et de nombreux avions sont restés cloués au sol. Deux de mes collègues sont restés bloqués à Brazzaville pendant environ un mois et, Inge, ma fille, étudiante en Afrique du Sud, n’a pas pu nous rejoindre à Yaoundé pour les congés de Pâques. Tragiquement, les restrictions de voyage nous ont contraints, moi-même et beaucoup d’autres à travers le monde, de ne pouvoir voyager pour aller voir des parents et rendre un dernier hommage à des êtres chers décédés au cours de cette période.

Instabilité macroéconomique accrue

Les prix du pétrole ont chuté en dessous de 20 USD le baril en raison de la dynamique de l’offre et de la demande ainsi que des guerres de prix entre la Russie et l’Arabie saoudite, aggravant l’instabilité macroéconomique dans les pays dépendants des exportations de pétrole. L’on peut en citer quelques-uns en Afrique centrale comme l’Angola, le Tchad, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale.

Nous avons assisté à un Jeudi Noir, et sommes entrés dans un marché à la baisse avec des actions chutant de près de 30% en-deçà des chiffres records. Les entreprises ont déclaré faillites et des sauvetages massifs nous ont rappelé l’effondrement économique mondial et la crise financière de 2008 et l’histoire «trop grand pour faire faillite». La firme Boeing avait besoin de milliards d’aide pour survivre. Certaines compagnies aériennes se sont effondrées, l’IATA estimant les pertes de ce secteur industriel à 84 milliards de dollars en 2020.

Les usines sont restées fermées, les restaurants aussi. L’industrie des jeux et du divertissement a été durement touchée avec la fermeture des théâtres, des musées et des salles de concert. Le sport n’a pas été épargné non plus ; après une interruption de 3 mois, s’en sont suivis de rencontres surréalistes joués à huis clos sans spectateurs, à l’instar du derby Everton-Liverpool Merseyside qui, en temps normal, aurait attiré des dizaines de milliers de fans. À la consternation de beaucoup, en raison de l’interdiction de la vente de l’alcool pendant la période du confinement, et du manque de capacité de stockage, les sociétés brassicoles en Afrique du Sud ont dû déverser l’équivalent de 400 millions de bouteilles de bière, les détaillants ayant cessé de se faire livrer la bière.

Partout, des emplois ont été perdus, poussant de nombreuses personnes au seuil de pauvreté, notamment dans le secteur informel. Pour le 2è trimestre 2020, l’OIT a estimé une baisse des heures de travail mondiales équivalente à 305 millions d’emplois à temps plein. Elle a également indiqué que 1,6 milliard de travailleurs de l’économie informelle seraient fortement touchés par les mesures de confinement, en particulier dans les pays en développement dépourvus de filets de sécurité appropriés. La violence basée sur le genre a augmenté, les dépressions mentales également.

Les pays se retrouvent dans un gouffre financier

Les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été perturbées, la domestication de la production et de l’approvisionnement a augmenté, ce qui a conduit les analystes à indiquer que le rythme de la déglobalisation était irréversible. Alors que les économies s’effondraient, la restructuration de la dette a dominé le discours politique, car le manque de liquidité financière risquait de plonger les nations dans un trou financier encore plus profond. Les sociétés de notation étaient présentes, plusieurs pays étant inquiets que tout mouvement précipité de restructuration de la dette ou un appel à l’annulation de la dette pourrait conduire à une dégradation du «statut indésirable», leur fermant ainsi l’accès aux marchés!

Tout comme en 2008, le débat cette fois-ci est également devenu alphabétique,[1] les économistes se demandant si la forme de la reprise économique serait un Z, U, V ou W, en d’autres termes, une frénésie de dépenses et un bref boom après la fin du confinement suivis d’une trajectoire de croissance au même niveau que lors de la période pré-pandémique (Z); un ralentissement lent suivi d’une lente reprise (U); une chute dramatique suivie d’une forte reprise (V); ou une reprise suivie d’une autre rétraction puis d’un deuxième rebond (W), respectivement. D’autres, inspirés par le logo « Nike », parlaient d’une reprise «Nike swoosh», c’est-à-dire une montée subite rapide mais courte à la fin du confinement suivie d’une vitesse de récupération longue et plus lente.

La forme de toutes ces trajectoires de reprise économique dépendait, bien entendu, de nombreux facteurs, notamment de l’intensité de la pandémie, de sa durée, de l’éventualité d’une deuxième flambée d’infections et de l’efficacité des plans de relance pour accélérer la reprise. De nombreux experts ont convenu que la reprise économique dépendrait principalement de la vitesse à laquelle nous sortirions de nos appréhensions, car c’est ces facteurs, et non les mesures administratives, qui détermineraient la confiance des consommateurs, si nous pourrions nous rendre dans les restaurants, voyager, partir en vacances ou aller au salon de coiffure.

Malheureusement, contrairement à 2008, cette crise était différente. La COVID-19 a été une crise sanitaire, économique, sociale et humanitaire unique et tragique, avec tous les pays du monde touchés, des millions de personnes infectées et des centaines de milliers de morts, y compris Manu Dibango, dont le titre à succès sorti en 1972, Soul Makossa, a inondé les pistes de danse dans le monde entier. Pas même la potion magique de Druid Getafix n’aurait sauvé Obélix des effets déprimants de la COVID-19. Les masques et les désinfectants sont devenus une illustration de notre peur et du danger croissant auquel nous étions tous confrontés.

Nos habitudes et nos coutumes ont été éprouvées; le commerce électronique a explosé et de nouvelles applications ont frappé les marchés offrant des solutions à la vie en mode confinée. Nous avons appris à prendre des distances sociales et à naviguer entre Microsoft Teams, Zoom, Webex, Bluejeans, Skype for Business et de nombreuses autres plates-formes, le télétravail s’étant imposé. L’avenir du travail a changé sous nos yeux, illustrant mieux le concept selon lequel les pays pourraient passer à une économie de la connaissance et à une société numérique, et les anciennes pratiques désormais obsolètes.

Nous sommes résilients

Au milieu des souffrances et des ravages causés par la COVID-19, nous avons été témoins des meilleurs moments de l’humanité. Des vieux ennemis ont oublié leurs vieilles querelles et se sont réunis pour le bien commun, certaines sanctions ont été levées pour des raisons humanitaires et les combats ont connu une trêve.

Au Royaume-Uni, le capitaine Tom Moore, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale âgé de 100 ans, a collecté plus de 28 millions de livres pour la charité, un record mondial en dons recueilli pour la charité par un individu. Le méga concert virtuel de l’OMS, de Global Citizen et de Lady Gaga «Ensemble à la maison» a permis de recueillir 128 millions de dollars pour le Fonds de réponse solidaire COVID-19 de l’OMS pour aider à traiter et accélérer le développement d’un vaccin.

Des milliardaires de l’intérieur et de l’extérieur ont apporté de l’aide aux moins nantis. Les usines se sont rénovées pour pouvoir fabriquer des ventilateurs, des masques, des désinfectants, et d’autres équipements de protection individuelle (EPI). Sept équipes de Formule 1, un de mes sports préférés, se sont mis ensemble pour produire des ventilateurs.

Le tissu africain, le kitenge, est devenu un moyen à la mode et personnalisé de se protéger en donnant de la couleur aux masques et, mieux encore, des emplois aux petites et moyennes entreprises (PME) informelles. Heru Tech, une start-up de jeunes sénégalais a inventé le Yessal Box, un portique désinfectant, qui active la pulvérisation de solutions désinfectantes équipé d’un distributeur de désinfectant pour les mains et un appareil photo pour prendre la température et vérifier le port du masque par l’usager. Ceci n’est qu’un exemple de l’explosion de l’innovation déclenchée par la pandémie.

La course à la découverte d’un vaccin anti COVID-19 a mobilisé les gouvernements, les universités, les instituts de recherche et le secteur privé dans une relation symbiotique ou concurrente pour produire le vaccin entre 12 et 18 mois ou moins, par rapport au cycle habituel de quatre ans de recherche, d’essais précliniques et cliniques, d’approbation, de fabrication et de distribution, nécessaires pour produire et propager un vaccin tout nouveau et le mettre à la disposition du public. Et du coup 95 vaccins liés à COVID-19 étaient à l’étude au même moment[2].

Unir les forces pour sauver des vies

L’ONU est également venue en force, soutenant les gouvernements dans la réponse sanitaire et socio-économique aux niveaux mondial, régional et national. Le Secrétaire général de l’ONU a exhorté le monde à «travailler ensemble pour sauver des vies, alléger les souffrances et atténuer les conséquences économiques et sociales bouleversantes» de la COVID-19. Il a appelé les pays à reconstruire mieux afin que l’après COVID-19 soit plus pure, plus écolo, plus sain, plus sûr et plus résilient.

Les ministres africains des finances se sont réunis, sous l’impulsion de la Secrétaire exécutive de la CEA, le Dr Vera Songwe, et à la lumière du rapport fondateur de la CEA intitulé «COVID-19 en Afrique: protéger les vies et les économies»[3], qui a fourni une évaluation précoce des impacts socio-économiques de la pandémie sur l’Afrique et les réponses à y apporter, pour définir des mesures visant à restaurer la croissance et l’espoir sur le continent. Il s’agissait notamment d’un appel à: 100 milliards de dollars EU pour la relance économique; 100 milliards de dollars pour la réponse sanitaire; un soutien budgétaire de la Banque mondiale renforcé par des ressources; un meilleur accès aux décaissements d’urgence du FMI grâce à sa fenêtre de facilité de crédit rapide et à d’autres facilités d’urgence; un moratoire de deux ans pour la dette de toute l’Afrique afin de fournir un espace budgétaire aux gouvernements souffrant de pertes de revenus importantes; une attribution de droits de tirage spéciaux (DTS) afin de fournir des liquidités supplémentaires pour le développement du secteur privé; et la mise en place d’un fonds commun de créance (FCC) pour gérer la dette commerciale de l’Afrique. Des entretiens qui ont suivi avec le G20, le Club de Paris, le FMI, la Banque mondiale, les bailleurs privés et les agences de notation ont façonné l’architecture de la réponse financière de l’Afrique à la pandémie.

En partenariat avec le Groupe Alibaba, la CEA a également facilité l’accès des PME africaines à la plate-forme électronique du commerce mondial (eWTP), leur permettant ainsi d’accéder à de nouveaux marchés grâce à des ventes B2C (entre les entreprises et les consommateurs) efficaces et rapides. Cette action a permis à de petites marques et à des produits distincts du continent tels que le poivre blanc de Penja, du Cameroun ou le beurre de cisaillement du Mali et la vanille des Comores ou de Madagascar, mondialement reconnus, de se remettre rapidement de la pandémie grâce à l’augmentation du volume de ventes permises par la plateforme. La plateforme a également offert une formation et un soutien dans des domaines tels que le commerce électronique, la logistique, le financement, le cloud computing et les paiements mobiles.

Antonio Pedro
Par Antonio Pedro, directeur du Bureau sous-régional Afrique centrale de la CEA

Un double péril à coup sûr

En septembre 2017, les États membres de l’Afrique centrale ont adopté le Consensus de Douala sur la diversification économique (grâce à l’industrialisation induite par les ressources et par le commerce) et le programme Made in Central Africa, des cadres que la CEA a élaborés en réponse à l’instabilité macroéconomique créée par la baisse des prix des matières premières en 2014. En construisant des économies résilientes et structurellement transformées dans la sous-région, l’Afrique centrale briserait enfin les cycles vicieux des booms et des contractions associés à sa dépendance excessive à l’exportation des matières premières. La COVID-19 a rendu cet impératif plus évident et urgent.

Les prévisions de la CEA prévoyaient que, dans le pire des cas, l’économie africaine passerait de la croissance du PIB de 3,2% prévue pour 2020 à -2,6%, annulant deux décennies de gains tirés des réformes soutenues et une croissance positive. Les pays africains exportateurs de pétrole devraient à eux seuls perdre 65 milliards de dollars américains en 2020.

La COVID-19 a durement touché l’Afrique centrale, principalement par les canaux de transmission des produits de base et du tourisme et la contraction de la demande intérieure. La pandémie a déclenché des perturbations du commerce international et un ralentissement de l’activité économique mondiale avec une baisse importante de la demande de biens et services, y compris le tourisme. Nos projections ont montré que les pays de la sous-région perdraient collectivement 4,1% de leur PIB prévu précédemment.

La sous-région a exporté la plupart de ses marchandises vers l’Asie (53%) et l’Europe (29%), deux des quatre régions les plus touchées par la COVID-19. Le ralentissement de la croissance dans le reste du monde, en particulier en Chine, a entraîné une baisse de la demande pour de nombreux produits d’exportation de l’Afrique centrale. Cette situation a eu un impact négatif sur les exportations et les revenus de l’Afrique centrale, les prix du pétrole, des minéraux, du cacao et d’autres produits de base ayant chuté, la visite des touristes aussi. Pour les pays comme l’Angola, le Tchad, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon, le pétrole représente plus de 50% des exportations totales et la part des rentes pétrolières dans le PIB dépasse 20%.

Avec une baisse de plus de 50% du prix du pétrole causée par la COVID-19, la situation budgétaire de ces pays s’est brusquement affaiblie, limitant leur possibilité de déployer des ressources adéquates pour répondre à la pandémie sanitaire ou stimuler l’économie, d’où un cas de double péril! Les impacts négatifs de la COVID 19 sur l’Afrique centrale ne se sont pas limités aux pays producteurs et exportateurs de pétrole. Les restrictions de voyages en Europe ont réduit les revenus de Sao Tomé-et-Principe, tributaire du tourisme, et ont ralenti l’activité économique, entraînant une baisse de 34,2% du PIB, la plus élevée d’Afrique centrale et près du double de la baisse en pourcentage (18,5%) du PIB des producteurs de pétrole. Et l’exportation de la Guinée équatoriale, la deuxième pire réduction du PIB de la sous-région.

Contrairement à la Chine, l’Europe ou les États-Unis, la sous-région disposait d’un espace / capacité sanitaire faible et des moyens financiers insuffisants pour faire face immédiatement à une pandémie aussi massive que la COVID-19. C’était le péril épidémiologique. De plus, l’espace budgétaire trop réduit de la sous-région hérité de la crise de 2014 a limité les moyens disponibles pour renflouer le secteur productif et stimuler l’économie. En 2020, la relance budgétaire en pourcentage du PIB de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni était respectivement de 11,8%, 11,7% et 6,7%, contre une moyenne de moins de 1% en Afrique centrale. Là était le péril financier.

Les pays d’Afrique centrale ont annoncé divers plans de relance pour atténuer l’impact de la crise sur la population et sur l’économie. Cependant, ces mesures n’ont eu que des effets de redistribution à très court terme, sans effet significatif sur le niveau de production global.

Si, comme le préconisait la CEA depuis des décennies, les pays d’Afrique centrale avaient soigneusement investi dans la diversification économique et la transformation structurelle de leurs économies, en particulier grâce à l’industrialisation induite par les ressources et le commerce, la sous-région aurait simplement été parmi le bloc le plus avancé en Afrique, dotée d’une marge budgétaire suffisante pour faire face à des éventualités comme la COVID-19. Au lendemain de la COVID-19, l’Afrique centrale aurait dû commencer à reconstruire mieux, avec une économie et des emplois plus écolos, tirant le meilleur parti du capital naturel et des services écologiques du bassin du Congo dans le monde grâce à une monétisation intelligente de cette classe d’actifs et de cette attraction de financements innovants sous forme d’obligations vertes et d’autres investissements à impact.

Nous insistons: Diversifier et poursuivre le label Made in Central Africa

Ainsi, plus que jamais et conformément au Consensus de Douala, les voies de sortie de l’après COVID-19 devaient être centrées sur la diversification économique, un appel que nous avons à nouveau lancé le 17 juin 2020 avec le président de la Commission de la CEMAC et du Secrétaire général adjoint de la CEEAC en charge de l’intégration physique, économique et du marché. La CEA a lancé le processus d’harmonisation et de consolidation des stratégies de la CEMAC et de la CEEAC sur le développement industriel et la diversification économique en un seul modèle intégré, le plan directeur industriel de développement et de diversification économique régional (PDIDE régional). Le webinaire a réuni une centaine de représentants des gouvernements, du secteur privé, des OSC, des agences des Nations Unies, des médias et d’autres parties prenantes de l’Afrique centrale.

Nous avons aidé les pays à saisir les opportunités créées par la COVID-19 pour monter et déployer des plans directeurs de diversification économique et d’industrialisation que les États membres de la région avaient élaborés ou élaboraient, y compris des stratégies nationales de la ZLECAf.

Nous avons aidé le Tchad à exceller dans la production d’énergie solaire et la valeur ajoutée industrielle dans les produits bovins, rivalisant avec le Botswana. Le Congo quant à lui est devenu la plaque tournante des engrais de l’Afrique centrale, transformant ses milliards de dollars de valle de potasse local en engrais, ce qui a fait de l’Afrique un exportateur net de produits alimentaires plutôt qu’un importateur, comme ce fut le cas pendant la COVID-19. Le Cameroun est devenu un leader régional de l’agro-industrie et de l’économie numérique. La Guinée équatoriale a accéléré ses gains dans la prestation de services, la R&D en médecine tropicale, l’éducation en ligne et la logistique, grâce à la force de son excellente infrastructure. Le Gabon est devenu un fournisseur de meubles en bois de classe mondiale grâce à sa rupture avec un passé récent où seul le bois brut était exporté. La République démocratique du Congo a ébloui le monde avec la transformation locale du cobalt en batteries lithium-ion pour les voitures électriques, se classant au premier plan de l’électrification des systèmes de transport en Afrique. Enfin, Sao Tomé-et-Principe a transformé ses abondantes ressources en matière d’économie bleue pour devenir une destination privilégiée pour le tourisme durable et un centre d’excellence pour la pêche et le développement marin.

Une approche d’investissement et de développement tournée vers l’intérieur, ancrée dans le libre-échange continental africain, a propulsé le label Made in Central Africa pour devenir une référence domestique de qualité et de haut niveau. Pour soutenir la diversification économique en Afrique centrale, nous avons lancé une révolution des compétences, en adaptant efficacement les investissements dans le développement du capital humain aux besoins du marché et de la société.

Il s’agissait de favoriser l’équité intergénérationnelle. C’est ce que nous, en Afrique centrale, avions à faire pour que nos enfants et petits-enfants et leurs générations vivent après dans un monde bien meilleur. Contrairement à ce que Bill Gates avait prévu en 2015, la sous-région a fait des investissements qui l’ont plus que jamais préparée pour faire face à la crise systémique des défis économiques et sanitaires. Une meilleure Afrique centrale a été construite.

La COVID-19 a été une expérience meurtrière, humiliante et d’apprentissage profond sans précédent dans l’histoire récente de l’humanité!

Le Prix Nobel de la paix et la personnalité de l’année

C’est là une manière bien brutale et incohérente de conclure, mais je n’ai pas pu résister à ajouter ce point.

Au lendemain de la COVID-19, le comité Nobel sera confronté à un dilemme pour choisir le lauréat du prix Nobel de la paix. Les infirmières, les médecins et les autres primo-intervenants feront partie des favoris du public avec l’OMS parmi les prétendants. Plus tard en janvier, les rédacteurs du journal Times auront également du mal à opérer un choix final sur la personnalité de l’année en spéculant entre leurs propres opinions et les résultats du sondage du choix du lecteur.

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Antonio Pedro

*Antonio Pedro est le directeur du Bureau sous-régional Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).


[1] https://www.weforum.org/agenda/2020/05/z-u-or-nike-swoosh-what-shape-will-our-covid-19-recovery-take/

[2] https://www.nytimes.com/interactive/2020/04/30/opinion/coronavirus-covid-vaccine.html

[3] https://www.uneca.org/sites/default/files/PublicationFiles/eca_covid_report_en_24apr_web1.pdf

Avec Analytics for Artists, YouTube améliore et présente les statistiques détaillées de l’audience des artistes

[Digital Business Africa] – Le géant américain des vidéos en ligne YouTube, propriété de Google, a lancé cette semaine « Analytics for Artists ». YouTube souhaite ainsi offrir aux artistes “une vision complète et détaillée de leur audience”. Pour accéder à ces statistiques détaillées, les artistes doivent se rendre dans YouTube Studio.

Il s’agit en effet, d’une amélioration de son outil d’analyse des performances des vidéos. Ainsi donc, les artistes pourront désormais recevoir des données complètes, en temps réel (interactions  du public, données démographiques, engagement sur les vidéos…) ; mieux comprendre leur public, avec le nouveau KPI « Total Reach » qui intègre les vues sur les vidéos officielles, les collaborations et les créations des fans et aussi voir comment les fans s’approprient leurs œuvres via des créations dérivées, pour chaque titre diffusé sur YouTube.

La vidéo d’explication de YouTube

Analytics for Artists est disponible sur la version web de YouTube Studio et sur smartphone via l’application mobile dédiée (Android et iOS).

Par Digital Business Africa

Racisme : Sous la pression de ses annonceurs, Facebook contraint à durcir sa politique de modération

[Digital Business Africa] – La vague de pression mondiale antiracisme suscitée par l’assassinat de George Flyod aux Etats-Unis a relancé le débat sur la modération des discussions sur les réseaux sociaux et notamment Facebook. Jusqu’ici, le réseau social était engagé sans une politique d’intervention à minima dans la modération des discussions sur sa plateforme.

Une politique dénoncée par l’Anti-defamation league et d’autres organisations antiracistes américaines qui dénoncent ainsi le silence complice de Facebook dans la propagande raciste sur sa plateforme.

Leurs multiples appels et interpellations à l’endroit de Facebook pour changer sa politique de modération de ses contenus racistes sont restés sans effet. Et Face à l’ignorance de leurs appels, ces organisations ont lancé la campagne #Stophateforprofit qui consiste à appeler les entreprises à boycotter Facebook et ses plages publicitaires durant le mois de juillet 2020.

Un appel qui a plutôt été largement suivi par des entreprises, dont les gros annonceurs de Facebook. Verizon, Honda, Unilever, Coca Cola, Starbucks…120 entreprises au total ont adhéré à la campagne #Stophateforprofit initiée par des mouvements antiracistes.

Sentant la pression de ses annonceurs monter, Facebook sortira finalement de sa réserve. Dans un message en direct le 3 juillet 2020, le PDG-fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a annoncé une série de réformes, parmi lesquelles un contrôle plus rigoureux des publicités haineuses ainsi qu’une meilleure signalisation des messages politiques potentiellement haineux. Une avancée certes, mais jugée insuffisante par les organisations à l’origine de la campagne de boycott, qui appellent plus d’entreprises à participer.

Toutefois, l’effet financier de cette campagne ne devrait pas être catastrophique pour Facebook. Dans les faits, les presque 70 milliards de dollars de revenus publicitaires de Facebook sont davantage le fait de petits commerces, qui peuvent difficilement se passer de la plateforme pour atteindre leur cible.

Pour cette catégorie de personnes, une adhésion à cette campagne de boycott impactera forcément leurs propres revenus. Selon les projections, Facebook devra enregistrer une baisse de son chiffre d’affaire de l’ordre de 1% au mois de juin 2020. Une baisse davantage consécutive à la pandémie de la Covid 19.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigeria – Internet mobile : Le nombre d’abonnements franchit la barre des 138 millions en avril 2020

[Digital Business Africa] –  Au Nigeria, le régulateur du secteur des télécommunications, la Nigerian Communications Commission (NCC), a rendu publique les performances du secteur pour le mois d’avril 2020. De manière générale, ces données font état d’une constante croissance, notamment au niveau de l’accès aux services Internet. A titre d’indicateur, le nombre d’abonnements Internet mobile (fixe et voix sur IP) a atteint dans le pays 138,7 millions au mois d’avril 2020.

Dans le même registre, on note que la pénétration du haut débit dont dépendent l’accès à Internet et la connectivité dans le pays a connu un léger recul, passant de 39,90% en mars 2020 à 39,58% en avril 2020.

Aussi, le régulateur souligne le rôle crucial des opérateurs dans cette performance. En effet, la grande partie de la connectivité Internet provient de la technologie GSM utilisée par les téléphones portable, et donc, fournis par les opérateurs tels que MTN, Globacom, Airtel, ou encore  9mobile ainsi que les Fournisseurs d’accès Internet.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Zambie : Du fait des difficultés opérationnelles, la licence d’Uzi révoquée

[Digital Business Africa] – Après plusieurs reports, le lancement des activités de l’opérateur Uzi Zambia, qui devrait être le quatrième opérateur télécoms en Zambie n’aura finalement pas lieu. Le régulateur télécoms, la Zambia Information and Communications Technology Authority (ZICTA) a annoncé avoir résilié la licence octroyée en mars 2018 à l’opérateur. Elle a dans la foulée invitée les opérateurs régionaux et internationaux intéressés par le marché zambien à postuler pour devenir le quatrième opérateur télécoms du pays et concurrencer MTN Zambia, Airtel Zambia et Zamtel.

Initialement, la licence attribuée à Uzi Zambia est pourvue d’une durée de 15 ans, et devrait être valide jusqu’en 2033. Au moment de la signature de la licence en mars 2018, il était convenu qu’Uzi Zambia lance ses activités en décembre 2018. Seulement, l’opérateur dont l’actionnaire principal est Unitel International Holdings B.V enregistré aux Pays-Bas n’a cessé d’éprouver d’importants soucis financiers.

Il a réclamé et obtenu du gouvernement plusieurs reports du lancement de ses activités. Seulement, le gouvernement avait fixé le 31 mai 2020 comme délai de rigueur pour lancer ses activités. Ainsi, sa nouvelle demande de report a été rejetée par le régulateur qui a finalement résilié son contrat de licence. De ce fait, la course est à nouveau ouverte.
Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

2,9 millions de tonnes de déchets électroniques générés en Afrique en 2019 : l’urgence d’agir maintenant !

[Digital Business Africa] – L’Afrique a généré 2,9 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques en 2019. Soit 2,5kg par habitant dans 49 pays africains. Ces D3E comportaient des matières premières  d’une valeur de 3,2 milliards de dollars. En plus, seuls 13 pays africains sur les 43 analysés détiennent une politique nationale de régulation et de gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E).

e-Waste status in Africa
Extrait de l’étude baptisée Global E-waste Monitor 2020.

C’est ce qu’on peut lire de la troisième édition de l’étude baptisée Global E-waste Monitor 2020, publiée le 03 juillet 2020 par le Global E-waste Statistics Partnership. Mais jusqu’ici, très peu de pays africains mesurent la gravité de ce fléau et prennent des mesures idoines. Cette étude a le mérite de nous montrer et de nous rappeler l’importance et l’urgence de l’action face à ces D3E.

Le Global E-waste Monitor 2020 offre en réalité un aperçu intéressant pour relever le défi mondial des déchets électroniques. Il faut préciser que le Global E-waste Monitor 2020 est le fruit d’une collaboration entre l’Union internationale des télécommunications (UIT), le programme SCYCLE (Sustainable Cycles) actuellement co-organisé par l’Université des Nations Unies (UNU), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Association internationale des déchets solides (ISWA).

Au niveau mondial, il y a de plus en plus de D3E. Du fait de l’augmentation des revenus disponibles, de l’urbanisation et de l’industrialisation dans de nombreux pays en développement qui entraînent une augmentation des quantités importantes d’équipements électriques et électroniques (EEE) et, par conséquent, des quantités de D3E.

Toujours plus de déchets électroniques dans le monde

En 2019 donc, un record de 53,6 millions de tonnes métriques (Mt) de déchets électroniques – des produits mis au rebut avec une batterie ou une prise tels que les ordinateurs et les téléphones portables – ont été générés dans le monde, relève l’étude. Soit une augmentation de 9,2 Mt en cinq ans.

L’étude précise que des substances toxiques et dangereuses telles que le mercure, les retardateurs de flamme bromés (BFR) ou les chlorofluorocarbures (CFC) se trouvent dans de nombreux types d’équipements électroniques et présentent un risque grave pour la santé humaine et l’environnement si elles ne sont pas manipulées de manière écologique.

Le nouveau rapport prévoit également que les déchets électroniques mondiaux atteindront 74 Mt d’ici 2030, soit presque le double du chiffre de 2014, en raison de taux de consommation électrique et électronique plus élevés, de cycles de vie plus courts et d’options de réparation limitées.

En 2019, seuls 17,4 % des déchets électroniques étaient officiellement répertoriés comme officiellement collectés et recyclés. En 2018, l’organe politique suprême de l’UIT, la Conférence de plénipotentiaires, a fixé comme objectif de porter le taux mondial de recyclage des déchets électroniques à 30 % d’ici 2023. Pour atteindre cet objectif, le taux de collecte et de recyclage officiel devrait augmenter à un rythme beaucoup plus rapide.

Lenteur dans les réglementations et mise en place des programmes de recyclage en Afrique

Le nombre de pays qui ont adopté une politique, une législation ou une réglementation nationale en matière de déchets électroniques est passé de 61 à 78 entre 2014 et 2019. Toutefois, précise l’étude, dans de nombreuses régions, les progrès en matière de réglementation sont lents, l’application de la législation est faible et la collecte et la gestion des déchets électroniques sont insuffisantes.

Plus encore, et c’est à déplorer, l’on se demande pourquoi certains pays africains qui ont adopté des réglementations et des programmes de recyclages pour faire face aux D3E tardent à implémenter ces programmes et réglementation. C’est par exemple le cas des pays comme le Togo, le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement a fait confiance à SGS Renovo pour la gestion des déchets électroniques
SGS Renovo

En effet, plusieurs parmi ces pays africains ont adopté le programme SGS Renovo® qui apparaît aujourd’hui en Afrique comme une meilleure réponse pour faire face aux D3E. Car non seulement elle collecte une écotaxe, mais également elle recycle dans les règles de l’art ces D3E et crée aussi des emplois.

En réalité, plus du fait que les pays africains produisent des D3E, tous les Etats africains ne disposent pas toujours des mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe qui sont largement déversés en Afrique. Face à ces déficits et face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, le groupe suisse SGS SA a mis en place le programme Renovo® qui a déjà démarré et/ou validé au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.

SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion de ces D3E à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée.  Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.

Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec deux entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR),  de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).

Ce qui permettra par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe.

Pourquoi la lenteur et les retards ?

Photo : Huguette Roe, Shutterstock

Mais, l’on se demande encore pourquoi des pays africains comme le Ghana, le Bénin, le Togo ou la Côte d’Ivoire prennent du retard dans la mise en place de ce programme SGS Renovo®.

C’est à se demander si ce ne sont pas des lobbys des équipementiers et/ou des importateurs qui empêchent la mise en œuvre de ce programme ou alors incite les gouvernements africains à manquer d’intérêt à la gestion de ces D3E.

En tout cas, l’étude Global E-waste Monitor 2020 rappelle les bénéfices de l’économie circulaire que peuvent générer les D3E, (possibilité d’extraction dans les normes requises des matières premières  d’une valeur de 3,2 milliards de dollars sur les 2,9 Mt de D3E produits en Afrique en 2019), mais aussi et surtout montre les dangers de leur mauvaise gestion comme c’est le cas actuellement dans de nombreux pays africains devenus dépotoirs de pays européens en matière de D3E.

De graves dangers pour la santé humaine

Le Global E-waste Monitor 2020 précise à nouveau que  de nombreuses  études continuent à mettre en évidence les dangers pour la santé humaine de l’exposition à des toxines bien étudiées, comme le plomb. On peut lire dans ce travail de recherche que des études ont fait état d’associations entre l’exposition au recyclage informel des déchets électroniques et des résultats défavorables à la naissance des enfants (mortinatalité, naissance prématurée, âge gestationnel plus bas, poids et longueur de naissance plus faibles et scores APGAR plus faibles), une croissance accrue ou réduite, un développement neurologique altéré, des résultats d’apprentissage et de comportement défavorables, le fonctionnement du système immunitaire et la fonction pulmonaire.

Aussi, de nombreuses autres études ont examiné l’impact de l’exposition aux déchets électroniques sur la fonction thyroïdienne des enfants, mais ont fait état de résultats incohérents. Un petit nombre d’études ont aussi suggéré que des dommages à l’ADN, des changements dans l’expression des gènes, des changements dans la régulation cardiovasculaire, une coagulation sanguine rapide, une perte d’audition et de mémoire olfactive peuvent être associés avec exposition à la gestion informelle des déchets électroniques.

De quoi inciter les gouvernements africains à agir avec urgence pour limiter les dégâts, mais aussi, par ricochet, pour créer des emplois!

Par Beaugas Orain DJOYUM

Lire aussi : En Espagne, 34 personnes aux arrêts pour exportation illégale des déchets électroniques vers l’Afrique

Oxynnet, la station de production d’oxygène médical connectée, d’Arthur Zang contre la Covid-19 et d’autres maladies

[Digital Business Africa] – C’est la nouvelle innovation d’Arthur Zang dans le secteur de la santé après le Cardiopad. Le promoteur de l’entreprise Himore Medical Equipments et son équipe ont mis sur pied une station de production d’oxygène médical connectée baptisée Oxynnet.

En effet, explique Himore Medical Equipments, les Maladies respiratoires sont celles qui touchent les poumons et les voies respiratoires, entrainant ainsi des difficultés à respirer. Parmi les plus fréquentes, on peut citer l’asthme, la grippe, la pneumonie, la tuberculose. L’infection des voies respiratoires inférieures étant la forme la plus mortelle. Celle-ci serait à l’origine de plus de trois millions de décès dans le monde.

Avec l’apparition de la Covid-19, des centaines de milliers de personnes dans le monde ont perdu leur vie. Plus de 300 au Cameroun. Or, l’un des traitements les plus essentiels dans la prise en charge des patients souffrant de covid-19 et de maladies respiratoires en général est l’oxygénothérapie. Un traitement qui consiste à apporter de l’oxygène médical (pure a 95%) au patient.

Des stations de production d’oxygène interconnectées

Oxynnet

Sauf qu’en Afrique, l’oxygène médical, qui est exclusivement vendu sous forme de bouteille, reste une denrée rare et très coûteuse. Au Cameroun, il n’est disponible que dans les hôpitaux de référence et les grandes cliniques. Ainsi, pour s’en procurer, le patient doit payer environ 10 000 FCFA par heure de respiration, ce qui est assez coûteux.

En conséquence, au Cameroun par exemple, estime Himore Medical Equipments, les 79% de la population vivant en zones rurales et péri-urbaines, sont obligées de voyager vers les centres urbains pour recevoir de l’oxygène médical quand ils sont malades. Avec les risques de contagion dans les transports en commun que cela pourrait procurer.

Pour résoudre ce problème, Himore Medical Equipments a donc développé la solution Oxynnet (Oxygen National Network) qu’elle présente comme un réseau de production d’oxygène médical, qui permettra à chaque hôpital de produire de l’oxygène médical. Il est constitué de plusieurs stations de production d’oxygène interconnectées à un même système de contrôle.

D’après les explications de la jeune entreprise, chaque station est installée dans un hôpital et produit de l’air concentré en oxygène à 95% de manière continue à partir de l’air ambiant qui lui, est concentré en oxygène seulement à 21%. Elle fonctionne grâce au courant électrique et est munie d’un circuit d’alimentation via l’énergie solaire et d’une batterie.

La station pourrait fournir de l’oxygène médical à plus de 10 patients simultanément et sans interruption et est contrôlée à distance à partir d’un téléphone portable et à travers le réseau téléphonique mobile grâce à une application Android.

Le fonctionnement d’Oxynnet

Oxynnet

La station peut être installée dans une salle dédiée ou à l’extérieur de l’hôpital, apprend-on. Elle est reliée au réseau électrique de l’hôpital à partir duquel elle s’alimente. Elle est également reliée à son panneau solaire placé à l’extérieur de l’hôpital à partir duquel elle s’alimente en cas de coupure d’électricité. Une fois mise en service, la station démarre la production d’oxygène en continu à un rythme de 60 litres d’oxygène pur par minute.

La sortie de la station est reliée à l’entrée d’un réseau de distribution d’oxygène médical. Ce réseau est constitué « d’un ensemble de splits et de débitmètres qui permettent de délivrer de l’oxygène au chevet des patients à travers les masques reliés à leurs visages ». Des respirateurs peuvent être adaptés à chaque prise du réseau afin de fournir de l’oxygène de manière plus efficace aux patients. Grâce à son application android, la station peut être paramétrée à distance.

Aider l’Afrique

La jeune entreprise a pour vision de rendre l’oxygène médical accessible partout en Afrique, afin qu’aucun patient ne soit plus obligé de parcourir plus de cinquante kilomètres afin de bénéficier de l’oxygène médical. Ce qui passera par l’implantation d’une usine de production de stations d’oxygène en Afrique et de la mise sur pied d’un réseau de production d’oxygène médical répandu dans tous les hôpitaux d’Afrique.

Au Cameroun, ce projet Oxynnet a déjà remporté le concours du PNUD pour la meilleure innovation technologique pour la lutte contre le covid-19 et a déjà obtenu de l’avis de Himore Medical Equipments d’une première commande du Ministère de la Santé publique du Cameroun.

Annonçant cette innovation ce 06 juillet 2020 sur son compte Facebook, Arthur Zang remercie son équipe en ces termes : « Pendant tout ce temps, nous avons su rester concentrés malgré la peur que le monde traverse. En partant comme nous le faisons toujours, du problème à la solution, avec le même esprit d’innovation qui nous caractérise. Aux grands problèmes, les grandes thérapies, parce que les grandes solutions exigent de grandes équipes ».

Par Digital Business Africa

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Himore Medical d’Arthur Zang passe à la commercialisation des premier Cardiopad

 Arthur Zang va lancer une usine de fabrication de carte magnétique 

Pourquoi l’arrivée de Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroon, doit appeler à plus de vigilance sur les tarifs de MTN et sur le paiement de ses redevances

[Digital Business Africa] – Sur son compte Twitter, les messages de bienvenue au Cameroun fusent. Quelques heures avant, ce 02 juillet 2020, Stephen Blewett écrivait : « Je suis très heureux de rejoindre la dynamique équipe de MTN au Cameroun ! Merci pour l’accueil chaleureux et les messages aimables de soutien ».

Ce ne sera pas son seul tweet qui annonce la nouvelle, car cela sera suivi d’un autre tweet comportant sa photo avec le goléador camerounais Samuel Eto’o Fils et d’un visuel du groupe précisant que Stephen Blewett prendra fonction au Cameroun à partir du 01er août 2020. 

https://twitter.com/StephenBlewett/status/1278742612355284993

Le Sud-africain remplace à ce poste le Néerlandais Hendrik Kasteel qui a quitté MTN Cameroon fin mars 2020 « pour des raisons personnelles » comme l’avait indiqué  le Sud-Africain Rob Shuter, PDG du groupe MTN, dans un communiqué en janvier dernier. L’intérim à la direction générale de MTN Cameroon était alors assuré par le Camerounais Alain Nono, directeur de MTN Mobile Money.

Des bisbilles avec les pouvoirs publics

Stephen Blewett quittera donc le Bénin après cinq années de service dans le pays de Patrice Talon. Un pays dans lequel son passage n’aura pas été de tout repos. Episode le plus retentissant, novembre 2017. Une décision du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, ordonne son expulsion du Bénin. «Il est mis fin au séjour de Monsieur Stephen Blewett de nationalité sud-africaine, pour avoir mené, sur le territoire de la république du Bénin, des activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public», indiquait l’arrêté du ministre béninois qui donnait dix jours au Sud-africain pour quitter le Bénin, au plus tard le 24 novembre 2017.

Parmi ces « activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public », Digital Business Africa avait alors appris que les plus hautes autorités du pays n’avaient pas du tout apprécié les « attitudes et méthodes peu catholiques » de Stephen Blewett envers les collaborateurs directs du président Patrice Talon qui exigeaient de voir clair sur les activités, dettes et redevances de MTN Bénin envers le pays.

Moins d’une semaine après cette sommation de quitter le Bénin, une décision de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste du Bénin (Arcep) datée du 17 novembre 2017, sommait l’entreprise Spacetel Bénin SA qui exploite MTN Bénin de payer aux autorités du Bénin, une somme de 134,4 milliards de F.Cfa, au titre de redevances impayées.

L’Arcep reprochait alors à l’entreprise sud-africaine de téléphonie de n’avoir pas payé un peu plus de 134 milliards de F.Cfa de redevances annuelles de gestion et d’utilisation des fréquences au titre des années 2016 et 2017.

Le recours gracieux sera introduit par le Sud-africain sollicitant la levée de sa sanction administrative conformément à l’article 33 de la loi n° 086-012 du 26 février 1986 portant régime des étrangers au Bénin. Ce qui lui sera accordé sans toutefois annulée son expulsion.  « La décision d’expulsion n’a pas été annulée. Nous l’avons juste différée », avait alors précisé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Pendant plus de six mois, Stephen Blewett fera profil bas et ne fera plus de sortie publique. Le groupe MTN entrera dans le processus de négociations jugeant ce montant « excessif » et proposant de procéder à un paiement de 60 milliards de F Cfa. Ce que refusent les autorités béninoises.

Le groupe MTN et Ralph Mupita au secours

Ralph Mupita,
Ralph Mupita, directeur financier de MTN Group / Photo : Waldo Swiegers / Bloomberg

Le 18 mars 2018, la tension monte encore d’un cran lorsque, commentant les résultats financiers du groupe publié le 8 mars 2018, Ralph Mupita, le Chief Financial Officer de MTN Group, menace ouvertement d’un retrait du groupe au Bénin… et au Cameroun. Une fois encore, l’opérateur évoque des frais « trop élevés » et poursuit néanmoins les négociations.

En effet, dans une interview à Bloomberg en mars 2018, Ralph Mupita indiquait que MTN avait lancé une étude pour voir, de ses 22 opérations en Afrique et au Moyen Orient, quels étaient les marchés où il pourrait se retirer à cause des faibles revenus, des guerres civiles ou encore des malentendus avec les régulateurs télécoms. Le Cameroun et le Bénin apparaissaient en tête de cette étude.

« C’est une grande priorité pour nous de résoudre ce problème à court terme. Si ce n’est pas résolvable, alors ce ne sera pas résolvable. Nous voulons trouver une solution à l’amiable pour rester au Cameroun », affirmait-il concernant la filiale camerounaise, avant d’ajouter « Nous nous battons dur pour rester dans ce marché, le sens économique doit prévaloir », parlant de la filiale béninoise. Même si les deux pays vont plus tard démentir l’intention de quitter ces marchés, le message, qui selon de nombreux observateurs avertis était en réalité un moyen de pression, était passé. 

Malheureusement, cela ne fait pas fléchir le gouvernement béninois qui reste droit dans ses bottes, sans réduire la sanction. Ce n’est que le 07 mai 2018 qu’un accord est trouvé. Celui-ci permet à MTN Bénin dirigé par Stephen Blewett  de payer ses redevances de fréquences 2016, 2017, par tranche. Même si dans son communiqué l’opérateur indique qu’il juge toujours le coût de ces redevances élevées et annonce poursuivre les discussions avec le gouvernement béninois en vue de sa revue à la baisse.

MTN Bénin indique également avoir demandé et obtenu du gouvernement béninois la prolongation de sa licence d’exploitation pour une durée de cinq ans, tout comme il a obtenu l’ajout de la fibre optique dans les conditions actuelles de sa licence.

Stephen Blewett
Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroon.

L’autre amende

Cette affaire ne sera pas la seule. Car en mars 2019, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep) va infliger à MTN Bénin une autre amende de 1,345 milliard de F CFA pour « non-respect des obligations liées à l’exploitation de sa licence ». Cela représente 1  % du chiffre d’affaires de Spacetel pour le compte de l’exercice de 2017. Cette amende devait être réglée dans un délai de 60 jours, à compter de la date à laquelle la sanction lui a été notifiée, soit le 12 mars 2019.

Le régulateur reprochait à MTN Bénin des « irrégularités et  manquements » sur certaines de ses offres, principalement les « Forfaits maxi bonus » qui ont été observés par une mission de contrôle de l’Arcep tenue du 17 au 31 décembre 2018.

Ces griefs concernaient notamment des « manquements à plusieurs obligations contractuelles » de l’opérateur ; la commercialisation cumulative de l’ancienne et de la nouvelle offre autorisée ; le défaut d’implémentation de certaines options de la nouvelle offre autorisée au profit de la commercialisation des anciennes options ; la double implémentation d’une option avec des avantages différents sur le réseau ; le maintien de la tarification de 1 franc la seconde avec une durée de validité de 24 heures  contrairement à l’offre autorisée qui est de 0,85 franc la seconde avec une durée de validité de 48 heures ; maintien de la facturation des SMS à 14 francs au lieu de 5 francs autorisés ; impossibilité pour les abonnés de choisir sur le réseau l’option sans Internet lors de l’activation du forfait Maxi Bonus, entre autres.

Le 14 janvier 2019, l’opérateur avait été officiellement notifié de ces remarques. Il avait alors réagi en réfutant la plupart de ces accusations, affirmant par exemple que « le processus d’implémentation d’une offre ne permet pas la coexistence de l’ancienne et de la nouvelle offre dans le même menu d’activation… Il n’est pas techniquement possible d’obtenir sur le même menu d’activation, une même offre implémentée deux fois avec des avantages différents ».

Visiblement pas suffisant pour convaincre le régulateur à renoncer à sanctionner l’opérateur et à exiger le paiement intégral de cette amende. 

Vigilance sur les redevances dues et veille sur les tarifs de MTN !

C’est donc un DG ayant une forte expérience des problèmes et tensions avec les Etats et régulateurs télécoms qui est envoyé au Cameroun. Pays où MTN Cameroon, leader de la téléphonie mobile dans le pays avec 10 182 000 d’abonnés au 31 mars 2020, compte toujours de nombreux différents avec le régulateur, l’ART, au sujet du paiement de ses amendes et redevances.

Par exemple, en plus des redevances sur la fibre optique, MTN Cameroon avait été frappé d’une amende de 6,6 millions de dollars de la part de l’Agence de régulation des télécommunications ainsi que d’une réduction d’un an de sa période de licence pour n’avoir pas respecté la réglementation sur l’enregistrement du spectre et des abonnés. La même sanction était infligée à Orange Cameroun.

Et à ce jour, apprend-on, MTN n’a toujours pas réglé cette amende et plusieurs autres redevances qui restent en suspens. Les rencontres se multipliant à ces sujets.

L’on se rappelle qu’il y a exactement un an jour pour jour que MTN Cameroon avait écopé d’une amende d’un milliard de F.CFA. Le régulateur télécoms lui reprochait (comme à d’autres opérateurs) une indifférence à ses différentes mises en garde relatives aux manquements récurrents observés dans la mise en œuvre du décret N°2015/3759/PM du 03 septembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des terminaux notamment la commercialisation des cartes SIM pré-activées, la commercialisation des cartes SIM dans les rues, la détention par des personnes physiques de plus de trois (3) cartes SIM et l’activation des numéros sans identification préalable.

Mais, le règlement de ces amendes et redevances restent toujours problématique et en suspens pour la plupart. Si bien que le DG, Le Pr Philémon Zoo Zame, prescrit parfois à ses collaborateurs « le recouvrement forcé » des créances de l’ART. La nouvelle PCA de l’ART, le Pr Justine Diffo, elle aussi évoque dans sa stratégie quelques méthodes pour faire payer à MTN et aux autres opérateurs leurs redevances et autres amendes.

Et les abonnés de MTN Cameroon ?

Stephen Blewett au regard de son expérience au Bénin, est-il envoyé au Cameroun pour régler ces différends ou alors pour tenir un bras de fer avec les autorités publiques et décideurs en charge de la gestion du secteur des télécoms ? L’avenir nous le dira. Son expérience en la matière sera probablement mise en service et exploitée.

Et les abonnés de MTN Cameroon dans tout cela ? Les tarifs de la data étant plus chers chez MTN Bénin qu’à MTN Cameroon, Stephen Blewett, aura-il tendance à implémenter des stratégies pour imposer une légère hausse sur les tarifs data au Cameroun ?

A voir les griefs à lui imputés par l’ARCEP Bénin en 2019 et rappelés plus haut, la question mérite d’être posée. Surtout quand on sait qu’au premier trimestre 2020, l’ARPU (Average Revenue Per User, chiffre d’affaires moyen réalisé par une entreprise avec un client sur une période donnée)  par abonné au Bénin était de 2 937,03 francs Cfa alors qu’au Cameroun il s’élevait simplement à 1 804 francs Cfa. 

Sa nomination à la tête de MTN Cameroon apparaissant comme une récompense pour son action à la tête de MTN Bénin, le nouveau DG défendra donc mordicus les intérêts du groupe sud-africain. Aux autorités publiques et décideurs en charge du secteur des télécoms et du numérique au Cameroun de veiller fermement aux intérêts de l’Etat et des abonnés !

Par Beaugas Orain DJOYUM

Lire aussi : Le Sud-africain Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroun et la Nigériane Uche Ufodile, nouvelle DG de MTN Bénin

Le Sud-africain Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroun et la Nigériane Uche Ufodile, nouvelle DG de MTN Bénin

[Digital Business Africa] – Le groupe MTN a procédé à quelques nominations au sein de ces filiales ce 02 juillet 2020. Le Sud-africain Stephen Blewett, précédemment DG de MTN Bénin est nommé DG à MTN Cameroon. Il remplace à ce poste le Néerlandais Hendrik Kasteel qui a quitté MTN Cameroon fin mars 2020 « pour des raisons personnelles » comme l’avait indiqué  le Sud-Africain Rob Shuter, PDG du groupe MTN, dans un communiqué en janvier dernier. L’intérim à la direction générale de MTN Cameroon était alors assuré par le Camerounais Alain Nono, directeur de MTN Mobile Money.

Stephen Blewett

Pour remplacer Stephen Blewett au Bénin, le groupe a choisi la Nigériane Uche Ufodile, ex DG de MTN Liberia.

« Je suis très heureux de rejoindre la dynamique équipe de MTN au Cameroun ! Merci pour l’accueil chaleureux et les messages aimables de soutien », tweete le nouveau DG de MTN Cameroon ce 02 juillet 2020.

Ce ne sera pas son seul tweet qui annonce la nouvelle, car cela sera suivi d’un autre tweet comportant sa photo avec le goléador camerounais Samuel Eto’o Fils et d’un visuel du groupe précisant que Stephen Blewett prendra fonction au Cameroun à partir du 01er août 2020. 

https://twitter.com/StephenBlewett/status/1278742612355284993

C’est un Stephen Blewett doté d’une forte expérience dans le secteur des télécoms et du numérique qui rejoint ainsi le Cameroun. Il est arrivé au Bénin en septembre 2015 après sept mois à Windhoek à MTC Namibia comme directeur commercial.

D’après ce qu’on peut lire sur son profil LinkedIn, s’il avait été durant près de trois ans (de juin 2012 à février 2015) CEO du cabinet sud-africain 3D Consulting spécialisée dans le conseil et les stratégies en 3D, sa plus longue expérience dans le secteur a été à Altech Autopage Cellular, une entreprise sud-africaine de fourniture des services télécoms et de communications électroniques. Il y aura passé près de sept ans comme directeur général, avec une consécration une année comme meilleure entreprise du groupe Altech et Altron.

Stephen Blewett est également passé par la case Telkom (décembre 2009 à mai 2012), Vodacom (janvier 1999 à janvier 2001) et mCell (Mozambique, de janvier 2001 à janvier 2003) où il a été respectivement Responsable Marketing et Ventes, Responsable des Chaînes nationales et Responsable Marketing et Ventes.

Tout ce qui fait en sorte que Stephen Blewett se présente comme un PDG expérimenté dans l’industrie des télécommunications. Il ne manque pas d’exhiber ses compétences en négociation, planification d’entreprise, expérience client, développement commercial et stratégie marketing.

Dans la carrière professionnelle de ce diplômé de l’Université du KwaZulu-Natal en Commerce, Economie, Administration des affaires et Marketing, il faut également relever son passage au groupe pétrolier Shell en Afrique du Sud. Il y aura passé six années (de janvier 1993 à janvier 1999) dont les deux dernières comme Brand manager.  

Uche Ufodile à MTN Bénin

Uche Ufodile à MTN Bénin

Uche Ufodile pour sa part avait été nommée CEO de Lonestar Cell MTN Liberia en avril 2018. Elle venait de Londres où elle travaillait pour Facebook après son passage en RD Congo. Là-bas, elle occupait le poste de DG de TIGO (d’octobre 2014 à juin 2016). En effet, en 18 mois, elle avait réussi à reconstruire la stratégie de l’entreprise, avec une croissance de 20 % d’une année sur l’autre. Ce qui  a permis à l’entreprise d’engranger des gains et des parts de marché. Des résultats commerciaux qui ont encouragé et favorisé l’acquisition de TIGO RDC par Orange, le géant français des télécommunications.

Mais avant la TIGO RDC, Uche Ufodile avait passé cinq années (juillet 2009 à juin 2014) à Vodafone Ghana comme Directrice marketing. Elle relève par exemple qu’à ce poste elle a joué un rôle déterminant dans l’obtention, durant trois années consécutives, d’une croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires de Vodafone Ghana. Ce qui s’est traduit par de nombreux prix remportés comme le prix de “l’Entreprise de télécommunications de l’année”,  le prix de “la meilleure marque de télécommunications” et du prix de la “Marque la plus admirée du pays”.

Uche Ufodile

Puis, en 2017, elle s’envole pour Londres, où elle rejoint Facebook en comme Responsable région Afrique – Express Wi-Fi. Elle y passera un an et trois mois de février 2017 à avril 2018 avant de rejoindre MTN Liberia.

Il faut aussi noter que dans son Nigéria natal, Uche Ufodile, diplômée du prestigieux Columbia University en Management stratégique, a été tour à tour directrice commerciale de MTS First Wireless (2005 à 2007) et directrice marketing de Nutricima (mai 2007 à mai 2009). Elle mettra sans doute toute son expérience et son expertise pour faire rayonner MTN Bénin.

Par B.O.D.

Lire aussi : Pourquoi l’arrivée de Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroon, doit appeler à plus de vigilance sur les tarifs de MTN et sur le paiement de ses redevances

Censure : Youtube supprime la chaîne à 400 000 abonnés du comédien Dieudonné

[Digital Business Africa] – Le géant américain Google, maison-mère de Youtube a annoncé le 30 juin 2020 avoir supprimé la chaine Youtube du comédien français Dieudonné M’Bala M’Bala qui comptait environ 400.000 abonnés.

Pour justifier sa décision, Google évoque des enfreintes répétées au règlement de la communauté YouTube. Le géant américain qui indique également avoir supprimé plusieurs chaînes de suprémacistes blancs aux Etats-Unis rappelle avoir renforcé ses règlements sur le ‘ hate speech’’ (discours haineux) en juin 2019.

Dieudonné M’Bala M’Bala est un comédien franco-camerounais dont les comédies l’ont amené plusieurs fois devant les tribunaux, et lui ont valu plusieurs condamnations, notamment pour leur style jugés antisémites, et qui ne lui vaut pas que des admirateurs. Parmi les dénonciateurs de ce style, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui a signalé “des dizaines de vidéos” du comédien à Youtube ces derniers mois.

L’association a dit dans un communiqué se réjouir de la disparition de la chaîne Youtube de Dieudonné : “Les centaines de milliers d’abonnés de Dieudonné se retrouvent orphelins de leur prêcheur de haine, et c’est tant mieux”, explique la présidente de l’UEJF, Noémie Madar, en saluant une décision qui ” marque une avancée majeure dans la lutte contre la haine sur internet”.

Dans la foulée, l’UEJF appelle les autres acteurs d’Internet à faire de même, notamment Twitter et Facebook sur lesquels Dieudonné compte respectivement 150.000 et 1,2 millions d’abonnés.

Le principal concerné a lui aussi réagi sur Facebook, en dénonçant des “pressions israéliennes”. La suppression de sa chaîne rappelle selon lui “les autodafés des heures les plus sombres de l’Histoire”.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Sénégal : Le bracelet électronique adopté comme alternative à la prison

[Digital Business Africa] – Au Sénégal, passé la phase des débats, le parlement a adopté le 30 juin 2020 un texte qui fait du bracelet électronique une alternative à la prison ferme. Si pour l’instant aucune date n’a été annoncée pour son entrée en vigueur, le ministère de la Justice indique que son application interviendra “dans les six mois”, soit avant la fin de l’année en cours de 2020.

De manière générale, avec cette disposition, les autorités souhaitent décongestionner les prisons surpeuplées du pays, en offrant des restrictions de libertés dans des cas de peines presque purgées, ou des alternatives à la détention provisoire. Seulement, cette mesure ne concerne pas les personnes condamnées pour “viol, pédophilie et trafic de drogue”.

Le Sénégal devrait recourir avant la fin de l’année au bracelet électronique comme alternative à la détention pour désengorger ses prisons, après l’adoption d’un texte en ce sens par le Parlement, a indiqué mardi un responsable du ministère de la Justice. ‘‘L’introduction du bracelet est destinée à humaniser le milieu carcéral et offrir au condamné une étape intermédiaire avant qu’il ne retourne à la vie civile’’, explique le député de la majorité, Djiby War.

Seulement, le projet qui date de 2018 avait suscité plusieurs réticences de la part d’organisations de la société civile, notamment en raison des interrogations sur les capacités techniques et matérielles du Sénégal à appliquer et contrôler rigoureusement ce système.  Mais également sur une équité entre les justiciables qui en bénéficieront ou pas et sur la crainte que l’introduction du bracelet électronique ne vienne obstruer le problème de fond qu’est le recours disproportionné au mandat de dépôt.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

En Espagne, 34 personnes aux arrêts pour exportation illégale des déchets électroniques vers l’Afrique

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[Digital Business Africa] – En Espagne, trente-quatre personnes impliquées dans l’exportation illégale vers le Nigeria et sept autres pays d’Afrique de 2.500 tonnes de déchets d’appareils électriques et électroniques dangereux ont été ont été arrêtées, a annoncé, ce lundi 29 juin, la Garde civile espagnole.

La Garde civile qui annonce cette information dans un communiqué précise que l’opération a été menée en collaboration avec l’agence européenne de police Europol. L’enquête a établi qu’entre 2018 et 2019, 138 transferts illégaux de déchets dangereux ont été effectués de Tenerife vers des pays africains suivants : Sénégal, Ghana, Gambie, Togo, Bénin, Guinée Conakry, Sierra Leone et Nigeria, pays le plus ciblé.

Les suspects, pour la plupart de nationalité ou d’origine africaine, ont été arrêtés à Tenerife et Grande Canarie, deux îles de l’archipel espagnol des Canaries, dans l’Océan Atlantique, apprend-on.

Danger pour la santé

D’après l’enquête, une Italienne de 62 ans était chargée de transmettre les documents nécessaires à la douane, en falsifiant les certificats pour faire croire que ces appareils fonctionnaient parfaitement. Ce qui n’était pas le cas. Selon les enquêteurs espagnols, ces déchets électroniques parvenaient entre des mains d’enfants qui en extrayaient de l’aluminium et du cuivre. Déchets qui contenaient malheureusement des substances dangereuses pour l’environnement et nocives pour la santé humaine.

Généralement, une fois en Afrique, après avoir extrait de ces déchets  électroniques l’aluminium et le cuivre, les carcasses sont détruits ou brulés. Or, selon les experts, brûler, détruire ou mener ces déchets électroniques à la décharge ne signifie ni plus ni moins que mettre de côté un problème dont devront s’occuper les générations futures.

Le groupe suisse SGS explique par exemple que plus de 1 000 substances présentes dans les déchets électroniques sont libérées dans l’écosystème, notamment le plomb, le cadmium et le mercure et constituent une menace tant pour les pays africains que pour leurs habitants, compte tenu des graves problèmes que cela pourrait causer en matière de santé et d’environnement, aussi bien aujourd’hui que demain.

L’Afrique destination des déchets électroniques

L’on se rappelle qu’en février 2018, l’ONG Basel Action Network (BAN) avait publié une enquête baptisée  Holes in the Circular Economy: WEEE Leakage from Europe, qui indiquait que l’Europe exporte illégalement 352 474 tonnes de déchets électroniques par an dans le monde, soit l’équivalent, de 2,5 milliards de smartphones !

Et l’enquête qui avait inséré des outils de tracking des appareils électroniques défectueux précisait bien que l’Afrique était de loin la région du monde la plus ciblée par les exportateurs de déchets électroniques de l’UE. Des volontaires de l’ONG avaient en effet déposé 314 ordinateurs, écrans plats, et imprimantes équipés d’un tracker GPS dans des points de collectes agréés dans 10 pays européens.

Car d’après l’étude, le continent avait reçu sept unités exportées (5 vers le Nigeria, 1 vers le Ghana et 1 vers la Tanzanie) d’équipement traqué (64% des envois quittant l’UE).

Les exportations illégales de déchets dangereux en provenance de l’UE se sont dirigées vers les pays en développement que sont le Nigeria, le Ghana, la Tanzanie, l’Ukraine, le Pakistan, la Thaïlande et Hong Kong, avait révélé l’étude.


Les exportations des déchets électroniques par pays. Source : BAN. Holes in the Circular Economy: WEEE Leakage from Europe.

La solution SGS Renovo®

La porosité des Etats africains en matière d’accueil de ces déchets électroniques réside également dans le fait que les tous les Etats africains ne disposent pas toujours des mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe. Il faut ajouter à cela le manque des moyens, de ressources et/ou outils pour recourir à des inspecteurs portuaires et à des techniques de suivi GPS.

En Côte d’Ivoire, le gouvernement a fait confiance à SGS Renovo pour la gestion des déchets électroniques
SGS Renovo

Face à ces déficits et face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, le groupe suisse SGS SA a mis en place le programme Renovo® qui a déjà démarré et/ou validé au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.

SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion des déchets à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée.  Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.

Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec deux entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR),  de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).

Ce qui permettra par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe.

Moise Yakan
Moïse YAKAN, Directeur Régional Afrique Centrale et de l’Ouest du Programme SGS Renovo®

Moïse YAKAN, le Directeur Régional Afrique Centrale et de l’Ouest du Programme SGS Renovo®, expliquait l’an dernier sur Digital Business Africa que ce programme permet aux gouvernements africains de lutter contre le problème des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) sans avoir besoin d’investir de fonds propres. Parlant par exemple de l’exemple ghanéen, il expliquait que : « SGS collecte au nom du Gouvernement l’éco-redevance qui va être utilisée pour financer l’infrastructure de recyclage. Le fait que Renovo® soit une solution auto-financée est très intéressant pour le Gouvernement, car il est vrai que de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne n’ont pas à disposition de budget suffisant pour lutter contre le problème des D3E.

Ceci est d’autant plus vrai que ces D3E qui devraient être recyclés en Europe ou en Asie sont en fait exportés vers des pays comme le Ghana, sans la source de financement du recyclage correspondante. Pour la population locale, un programme comme celui-ci doit permettre, à terme, grâce au recyclage, de réduire la pollution environnementale et les risques sanitaires liés à ces déchets ». Une solution que les pays africains gagneraient donc à explorer pour faire face à ce fléau d’exportation illégale des D3E en Afrique.

Par Digital Business Africa

Lire aussi : 2,9 millions de tonnes de déchets électroniques générés en Afrique en 2019 : l’urgence d’agir maintenant !

COVID-19 et TIC : Le numérique, accélérateur de la société digitale [Expert*]

« Il est indispensable que nous fassions davantage pour intégrer le numérique dans le fonctionnement de nos services publics et de notre économie. La société digitale qui s’annonce n’attendra pas les retardataires »

Extrait de l’adresse du Président Paul BIYA à la Nation, 31 décembre 2018

« Derrière chaque crise se cachent de nombreuses opportunités », nous enseigne un proverbe chinois chargé de sens. En effet, l’une des crises les plus violentes que traverse la planète toute entière depuis l’hiver 2019 est bien celle à laquelle font face les nations du monde entier avec, hélas, plus d’infortune que de vertus jusqu’à présent. Bien que le taux de létalité soit relativement bas comparé aux statistiques relevées dans certains pays, le Cameroun vient malheureusement de franchir la barre de 10 000 personnes testées positifs, alors même que les épidémiologies annoncent le pic de la pandémie dans les prochains jours.

Les économistes quant à eux annoncent la récession économique la plus violente du siècle avec un impact redoutable sur les économies en développement. Alors que la Covid-19 se révèle comme étant la catastrophe sanitaire la plus redoutable de ce dernier millénaire par son ampleur et sa gravité[1], il apparaîtrait de prime abord incohérent d’évoquer, voire d’envisager ou même d’identifier quelque vertu que ce soit à son actif. Pourtant, tels l’endroit et le revers d’une même médaille, chaque épreuve, aussi dure soit-elle, renferme en soi les germes d’une opportunité déguisée qu’il convient de repérer afin d’en exploiter les atouts dans leur plein potentiel.

Dans cette veine, force est de reconnaître qu’une riposte technologique robuste visant à démocratiser les outils numériques modernes, a offert aux acteurs sociaux et aux professionnels les moyens de rester connectés et productifs pendant le confinement. Rien de bien surprenant lorsqu’on se souvient que le secteur des TIC a démontré sa résistance face à la crise plusieurs fois au cours des années.

Pendant la récession économique de 2008-2009, qui a causé une diminution des investissements et du nombre de consommateurs, le secteur s’est porté mieux qu’après la crise de 2001-2002. À l’époque déjà, on s’attendait à ce qu’il joue un rôle instrumental dans la transformation positive de l’économie mondiale de l’après-crise.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’on pourrait encore se demander en quoi la connexion en ligne peut aider les entreprises après la pandémie ! La dynamique observée avec le recours systématique aux outils technologiques permet cependant d’affirmer que la transformation la plus radicale que connaîtront les nations depuis la révolution industrielle est bien cette révolution numérique dont la principale vertu est l’essor inéluctable de l’économie numérique (I).

Cette mutation irréversible de l’écosystème numérique développé pendant le confinement s’analyse comme un levier important de soutien à la croissance économique (II) dans un contexte global  où, face à l’adversité, les résistances intérieures à l’usage des TIC ont été littéralement apprivoisées.

I. Une transformation radicale des habitudes en faveur de la gouvernance numérique

«L’avenir est numérique», sont des mots que l’on entend depuis une décennie et dont la vision institutionnelle impulsée par le Président de la République en 2018 appelle encore des efforts d’ancrage et d’appropriation sociale. Cette vision de développement soutenue par l’économie numérique s’impose comme une réalité incontournable, en partie grâce à la pandémie à la Covid 19. Autrement dit, ceux qui n’ont pas la possibilité de migrer au numérique ne survivront probablement pas après la fin de la crise.

En effet, dès la découverte des premiers cas d’infections à la Covid-19 sur le territoire camerounais le 17 mars 2020, le Chef de l’Etat a instruit au Gouvernement que soit mis en place un dispositif de réponse capable de garantir une riposte prompte et efficace[2] pour réduire les effets néfastes de cette pandémie[3]. Aussi, la mesure n° 11 du plan de riposte à la Covid-19 a-t-elle fait une place de choix au déploiement des outils et ressources numériques comme une alternative efficiente de régulation de la vie humaine en temps de crise, parfois au prix de quelques inconforts jadis inacceptables.

Aucun secteur d’activités n’a échappé à cet ajustement des  routines institutionnelles, administratives, professionnelles et sociales. Au contraire, la systématisation de l’usage des TIC dans l’activité gouvernementale, a accéléré l’effectivité du « e.management » de l’action publique,  imprimant ainsi sans doute un tournant irréversible vers la réalité de la société digitale.

La crise à la Covid-19 est ainsi apparue comme une « opportunité déguisée » qui a permis de développer de nouvelles habitudes pour exister.  L’on peut tout à fait penser, et à juste titre, que telle la révolution industrielle, le numérique est aujourd’hui responsable de la transformation radicale que connaissent les modes de production, d’échanges et de consommation[4]. Le vocable numérique est de plus en plus présent dans notre vocabulaire. Il est même « est en train de devenir un mot passe-partout qui sert à définir un ensemble de pratiques  qui caractérisent notre quotidien »[5] ; mieux encore,  il est devenu un environnement dans lequel nous sommes plongés, qui détermine et façonne notre monde. Il constitue dorénavant une « véritable culture avec ses enjeux sociaux, politiques et éthiques fondamentaux »[6].

Inévitablement, le numérique représente aujourd’hui un véritable marché en pleine expansion et dont il faut saisir toutes les opportunités qu’il offre pour améliorer les indicateurs de croissance de l’économie camerounaise. Tenez ! Avec le confinement institué par plusieurs pays à travers le monde, la Covid 19 a eu un impact significatif positif sur les communications électroniques.

Le software avec l’application Zoom, est devenu le support indispensable à la continuité du service public dans tous les secteurs : les réunions institutionnelles se tiennent par visioconférence ; le télétravail est devenu la règle et contribue à briser les murs invisibles du management vertical développé dans certaines structures au détriment de la convivialité sociale qui devrait innerver le relationnel professionnel pour une meilleure productivité ; les cours aussi bien dans l’éducation de base que dans l’enseignement supérieur sont dispensés en ligne, certaines consultations médicales se font par visioconférence ; la dématérialisation des procédures dans tous les secteurs de la vie économique s’est vue renforcée ; les consommateurs des services des télécommunications passent leur temps sur Internet ; etc.

La gouvernance numérique s’est imposée de façon radicale dans le quotidien des camerounais. Tout compte fait, sur le plan humain, les murs des résistances intérieures se sont naturellement estompées face aux nécessités du service public dont la continuité s’imposait dans l’intérêt général d’une part, mais aussi dans le but de limiter les répercussions économiques du confinement et la récession économique.

Afin de soutenir l’utilisation massive des services de communications électroniques dans le respect des exigences de qualité de service, la réaction des opérateurs du secteur des TIC s’est montrée rassurante du point de vue du développement. Ces derniers ont pris des mesures d’ordre commercial (gratuité des frais de transferts d’argent effectués de compte à compte via les services financiers mobiles ; gratuité des frais de paiement de factures d’eau via le service Money ; accès gratuit aux contenus éducatifs tels que des livres, épreuves d’examens et corrigés de cours en ligne pour les élèves et étudiants via la plateforme des jeunes pulse.orange.cm au #119# ; baisse des prix sur les modem (clés internet 3G et 4G, etc.) ; baisse sur les prix des forfaits internet résidentiels ; offres promotionnelles) et des mesures d’ordre technique (  disponibilité des services de télécommunications/TIC ; amélioration de la qualité d’expériences ; amélioration de la qualité de service ; amélioration de la couverture ).

Pour une meilleure appréciation de l’utilisation massive des services data, le graphique suivant[7] nous présentent une illustration par le trafic data des consommations de données chez les opérateurs concessionnaires (CAMTEL, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, et VIETTEL Cameroun).

Graphique : Total trafic data  des opérateurs concessionnaires (MTN Cameroon +VIETTEL Cameroun +ORANGE Cameroun +CAMTEL)

 Janv.Fév.MarsAvrilMai
TOTAL DATA en Gb20 104 13919 752 32819 190 79322 897 34123 901 153
TOTAL TRAFIC DATA  DES OPERATEURS CONCESSIONNAIRES

Les mesures de confinement instaurées par le Gouvernement, qui érige la distanciation sociale en riposte à la Covid 19 n’a donc visiblement causé aucun préjudice aux activités des opérateurs et entreprises du secteur des télécommunications.

L’on note d’ailleurs une forte demande en termes de trafic de communications électroniques notamment les  données  avec  l’utilisation de nouvelles applications  Over The Top (OTT)  (Zoom, WhatsApp, Viber, Skype, You Tube, Netflix …). Le mois de mars 2020 a connu une forte croissance de l’utilisation de la data.

Pr Justine Diffo TCHUNKAM
Entre mars et mai 2020, la croissance enregistrée est de 24%. L’éloquence de ces statistiques permet de constater que l’augmentation du nombre d’abonnés s’est faite progressivement, en même temps que l’amélioration de la qualité des infrastructures. Le chiffre d’affaires des opérateurs sur le segment de la data devrait naturellement connaitre une hausse, ce qui leur permettrait entre autres de s’acquitter de leurs redevances plus aisément et sans contrainte auprès du régulateur.Pr Justine Diffo TCHUNKAM

Entre mars et mai 2020, la croissance enregistrée est de 24%. L’éloquence de ces statistiques permet de constater que l’augmentation du nombre d’abonnés s’est fait progressivement, en même temps que l’amélioration de la qualité des infrastructures. Le chiffre d’affaires des opérateurs sur le segment de la data devrait naturellement connaitre une hausse, ce qui leur permettrait entre autres de s’acquitter de leurs redevances plus aisément et sans contrainte auprès du régulateur.

Nul doute que l’importance relevée du numérique dans la gestion de la crise actuelle permettra de renforcer davantage l’écosystème numérique dans l’optique d’une meilleure capitalisation des retombées technologiques et financières des ressources numériques engagées pendant la crise, cette aubaine devant également permettre aux entreprises d’envisager plus sereinement l’après crise, et à l’économie d’amorcer une reprise plus audacieuse. 

II. Une mutation irréversible de l’écosystème numérique au service de la croissance économique

Bien que le recours aux outils numériques semble la voie à suivre pour asseoir définitivement la gouvernance numérique et accélérer l’essor de l’économie numérique au Cameroun, il convient de reconnaitre qu’un socle institutionnel solide existe depuis belle lurette. Dans son adresse de fin d’année 2015 à la nation, le Chef de l’Etat relevait déjà l’impérieuse nécessité d’investir dans les infrastructures de base pour soutenir le développement du secteur des télécommunications afin de permettre une meilleure couverture réseau et une accessibilité équitable à l’information sur l’étendue du territoire.

Par Arrêté du Premier Ministre n° 051/PM du 12 mai 2020, un Centre de Coordination des Opérations d’Urgences de Santé Publique, en abrégé « CCOUSP » ; le Centre d’appel des opérations d’urgence de la Santé Publique a été renforcé pour recevoir les sollicitations diverses des populations par le numéro vert 1510.

Toutefois, bien que la couverture réseau reste encore faible, l’on note une amélioration des infrastructures supports des télécommunications, en réponse aux différentes politiques publiques définies par le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL) dans le Plan Stratégique Numérique 2020[8] et mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour rattraper le retard accusé par le Cameroun dans le domaine du numérique.

C’est dans le même sens que l’initiative « Barcamp Cameoun », lancé le 24 avril 2020 et parrainé par le Ministre des Postes et Télécommunications.  Articulé autour du thème « Digitalizing Cameroon after Covid-19 », l’édition de cette année 2020 avait pour objectif majeur, de « proposer des idées et solutions (numériques) concrètes pouvant permettre à l’Etat du Cameroun de gérer la crise occasionnée par la Covid-19.

Dans le domaine de la santé, le Ministère de la Santé Publique a mis sur pied un Plan Stratégique National Santé Numérique 2020-2024[9] dont l’objectif est, entre autres, d’améliorer l’infrastructure TIC qui est l’épine dorsale des systèmes d’informations incluant la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité.

Ce plan Stratégique aux allures futuristes, bénéficie d’un budget de 11 327 570 000 Francs CFA, soit 19 037 933 US Dollars, sur une période de cinq ans. Le domaine de la santé publique est donc désormais consubstantiel de celui du numérique.

Par ailleurs, alors que le taux de pénétration de la téléphonie fixe soit en constante augmentation depuis 2005 en raison principalement de la forte propension de l’abonnement au CDMA, il y a lieu de noter une faible pénétration du réseau filaire qui reste pratiquement en déclin sur la période[10].

S’agissant de la téléphonie mobile, l’on observe un déploiement des infrastructures de qualité portant  taux de pénétration de l’ordre de 12% en 2005  à un taux de 82,87 % en 2016, selon les données recueillies par le régulateur.

L’on peut également relever une augmentation du taux de pénétration l’internet entre 2011 et 2016, soit de 0,24% à 35,43%. Cette augmentation du taux de pénétration des TIC[11] est de nature à favoriser l’interconnexion des hommes et es objets interconnectés, le développement de la finance digitale, la télévision numérique par le Web 2.0 notamment, la tenue des conseils d’administration par voie numérique, la dématérialisation des plateformes de suivi de l’action gouvernementale, la digitalisation des  plateformes d’interconnexion des Collectivités Territoriales Décentralisées pour un meilleur ancrage de la décentralisation, et la liste des opportunités susceptibles de capitalisation des retombées de la Covid-19 du point de vue technologique est loin d’être exhaustive. Il convient une fois de plus d’entrevoir « derrière chaque épreuve une opportunité », une occasion de rebondir autrement.

Alors que le gouvernement s’est principalement concentré sur les PME et les ménages à faible revenu, une autre solution plus ambitieuse que le gouvernement chinois a déjà entreprise est l’augmentation des investissements dans l’économie numérique et la technologie numérique. Avec l’augmentation du nombre de services en ligne – et ceux déjà en ligne qui connaissent un boom – cela pourrait représenter un grand potentiel pour les marchés de consommation.

Il pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans la reprise de l’économie mondiale. Dans ce sens, il est démontré que les  TIC facilitent l’accès à l’éducation, elles contribuent à l’augmentation de la productivité des entreprises[12], elles sont une véritable valeur ajoutée dans le secteur agricole, en permettant par exemple aux producteurs familiaux d’accéder à des informations ciblées sur des techniques d’amélioration de leurs rendements. Face à ce constat, il semble urgent d’intégrer dans les stratégies de sortie de crise le renforcement des facilités technologiques et d’opérabilité aux opérateurs du Secteur des télécom désireux d’accompagner la reconstruction du NOSO, en alignement avec le plan de développement des régions érigées en « zones économiquement sinistrées », selon le cahier des charges du régulateur.

Pour conclure, il convient de relever qu’alors que pratiquement tous les secteurs d’activités économiques redoutent l’après crise, celui des Télécommunications a développé, au-delà de la résilience, un écosystème support robuste susceptible de soutenir la reprise économique de même que la relance des activités des entreprises dont le principal challenge va être de gérer l’après crise.

La solution technologique numérique développée par les opérateurs sur le segment de la data ayant été confortée par la numéro 11 de la riposte gouvernementale, ces derniers devraient s’acquitter plus naturellement de leurs redevances dont la cote part, perçue à juste titre comme leur contribution au développement du secteur, permettra de renforcer plus durablement les infrastructures technologiques dédiées à l’éducation (Formation Ouverte et à distance), à la télémédecine, au télé-enseignement, à la démocratisation de l’accès aux ressources numériques et bases de données numériques (bibliothèques numériques).

Le choc violent de la récession économique annoncée pourrait ainsi être amorti grâce à une implication plus volontariste des opérateurs du secteur des télécom à travers le Fonds Spécial des Télécommunications.

Le Pr Justine Diffo décline sa vision : « Faire de l’ART, d’ici à 2025, une institution robuste par la qualité de sa gouvernance »
Professeur Justine DIFFO TCHUNKAM

*Par le Professeur Justine DIFFO TCHUNKAM

Maître de Conférences des Universités, Chercheur/Observatoire Africain de la Pratique des Affaires


[1]– Patrick LINGIBÉ, « Etat d’urgence sanitaire : quels outils pour faire face au corona virus Covid-19 », disponible à l’adresse https://www.village-justice.com/articles/quels-outils-pour-face-coronavirus-covid-que-prevoit-etat-urgence-sanitaire,34316.html, consulté le 23 mai 2020, à 16 h 22.

[2]– Ce plan est un document-cadre qui déroule les composantes essentielles, selon l’OMS, dont les actions prioritaires sont à mener dans les 30, 60, et 90 prochains jours. Le coût de sa mise en œuvre est estimé à Six milliards Cinq Cent Millions Neuf Cent Soixante Trois Mille Deux Cent Trente Un francs (6 500 963 231) FCFA.

[3] Francis ANDRIANARISON et Blaise Ehowe NGUEM, « Effets socioéconomiques potentiels du Covid –19 au Cameroun. Une évaluation sommaire », PNUD, 31 mars 2020, 29p ; disponible à l’adresse : https://www.undp.org/content/dam/rba/docs/COVID-19-CO-Response/Socio-Economic-Impact-COVID-19-Cameroon-UNDP-Cameroon-March-2020.pdf.

[4]-VITALI-ROSATI (Marcello), « Pour une définition du « numérique » », In Marcello VITALI-ROSATI et Michael E. SINATRA,  Pratiques de l’édition numérique, Presses Universitaires de Montréal, 2014, Chapitre 4, p.2.

[5]– Idem, p .64.

[6]– VITALI-ROSATI (Marcello), « Pour une définition du numérique », in Marcello VITALI-ROSATI et Michael E. SINATRA (dir.), Pratiques de l’édition numérique, op. cit., p. 69.

[7] – Source : Agence de Régulation des Télécommunications, Direction des Licences, de la Concurrence et de l’Interconnexion, Juin 2020

[8]– Ce plan stratégique « Cameroun numérique 2020 » se situant en droite ligne de la mise en œuvre de la politique des « Grandes Réalisations » prônée par le Chef de l’Etat, devra contribuer grandement à l’atteinte des objectifs de croissance et de plein emploi visés par le Gouvernement dans les cinq prochaines années, à travers un usage plus intensif des TIC dans les outils de production qui devrait induire une amélioration conséquente de la productivité nationale.

[9]– Plan rédigé en 2018 et publié en 2020.

[10] MINPOSTEL, Annuaire Statistique des Télécommunications et des Tic au Cameroun, 2017, p. 2. Cette première édition de l’annuaire statistique des télécommunications et TIC au Cameroun est l’un des fruits de la coopération fonctionnelle entre le MINPOSTEL et l’INS, matérialisée par la convention d’assistance technique n°00000001/MINPOSTEL-INS signée le 14 janvier 2016 entre les deux administrations pour la conception et la mise en place d’un système d’information statistique pour la production de l’annuaire statistique, entre autres.

[11]– Il faudrait relever qu’au 31 décembre 2004, malgré l’ouverture du marché camerounais des télécommunications, le Cameroun accusait un retard avec une densité téléphonique fixe estimée à 0,07% ; un taux de pénétration téléphonique mobile de l’ordre de 11,73% et un taux d’utilisateurs d’internet de 0,16%. En 2014, il a est à noter que le parc d’abonnés de la téléphonie mobile a connu une forte croissance, soit plus de 11,7 % pour environ plus de 1,7 millions d’abonnés supplémentaires par rapport à l’année précédente. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était quant à lui estimé en 2014 à 77,5 %  de la population, soit une progression de 6,3 par rapport à 2013. Toutes ces statistiques montrent suffisamment que la téléphonie mobile s’enracine progressivement dans les usages des populations camerounaises. Pour plus d’analyse, lire AWONO (Louis Christian), La régulation du Mobile Money au Cameroun, Mémoire de Master en Administration des Postes, des Télécommunications et Tic, (Spécialité Réglementation, régulation et planification du secteur des PTTic), Ecole Nationale Supérieure des Postes, des Télécommunications et Tic, 2015-2016, 134 p. Spéc. p. 8. Sur l’utilisation des TIC, l’on observe que la proportion des ménages disposant d’un téléphone (fixe et/ou mobile) augmente au fil du temps (30,2% en 2005) et (89,4% en 2017). Il est évident que cette proportion est plus importante en milieu urbain et surtout dans les deux grandes métropoles que sont Douala et Yaoundé. Le constat est le même pour la proportion de ménages disposant d’un ordinateur. De même, la proportion de ménages disposant d’un accès à l’Internet à domicile est en augmentation depuis 2007 mais reste très faible (15,6%en 2017). Concernant l’utilisation de l’ordinateur et de l’Internet par les populations, l’enquête réalisée en 2017 auprès des ménages montre que l’appropriation de cet outil reste très faible. Durant les trois mois ayant précédé l’enquête, une personne seulement sur dix a utilisé un ordinateur et environ 47% d’individus ont eu recours à l’Internet, principalement à domicile pour les courriels, les posts et les messages instantanés. Cf. MINPOSTEL, Annuaire Statistique des Télécommunications et Tic au Cameroun, 2017, p. 3.

[12]https://news.cgtn.com/news/2020-06-19/Development-of-digital-currency-can-help-RMB-go-global-expert-Rskm2AF5jq/index.html