Cette règlementation a justement entrainé un ralentissement de l’inclusion financière du Nigéria par rapport aux autres pays d’Afrique subsaharienne. Dans ce pays, seul 40% détient un compte bancaire, et plus de 60 millions de personnes n’ont pas accès aux services financiers. Justement, la stratégie de MTN qui dispose dans le pays de 67 millions d’habitants est de capitaliser sur le faible taux de bancarisation et offrir aux personnes non bancarisées, mais qui disposent tout de même d’un téléphone portable. Avec l’obtention par MTN de la qualité de « super agent », l’opérateur pourra déployer prochainement son service baptisé Yello Digital Financial Services Limited (YDFS).
« Cela constitue une première étape très importante pour exploiter notre infrastructure afin de faire évoluer nos initiatives de technologie financière. Nous avons également demandé une licence de banque de services de paiement, ce qui nous permettra d’offrir à terme une gamme de services financiers plus large et plus approfondie à ces communautés et nous espérons toujours que nous obtiendrons l’approbation sous peu », explique le PDG de MTN Nigeria, Ferdi Moolman.
Notons toutefois que la libéralisation progressive de ce secteur entrainera une concurrence accrue. Parmi les plus en vue, le groupe indien Airtel qui a annoncé dès 2018 une extension de son service Airtel Money. Dans ce sillage, Airtel a obtenu un financement de 1,25 milliards de dollars. De quoi propulser la croissance de ce service sur le continent.
Ecrit par Jephté Tchemedie