(TIC Mag) – Au terme du projet d’audit tarifaire 2016 réalisé au Congo Brazza par le cabinet Tactikom pour le compte de l’ARPCE (l’Agence de régulation des Postes et des Communications électroniques du Congo), le régulateur, après analyse des résultats des calculs de chaque opérateur et considérant l’évolution actuelle du marché de terminaison voix, a décidé de reconduire, pour la période allant de Janvier 2017 au 31 Décembre 2018, la structure tarifaire du marché de l’interconnexion telle que retenue au cours du précédent cycle de régulation.
Concrètement, pour acheminer un appel émis depuis le réseau MTN vers le réseau Airtel, MTN devra payer la somme de 31 F.CFA (toutes taxes comprises) à son grand concurrent. Le même montant devra être payé par Airtel à MTN lorsque Airtel voudra qu’un appel émis depuis son réseau se termine chez un abonné MTN.
Par contre, chaque fois qu’un grand opérateur voudra acheminer un appel ou un SMS émis depuis son réseau vers le réseau d’un petit opérateur, il devra payer à ce dernier la somme de 40 F.CFA. Le même montant s’applique entre les petits opérateurs Azur et Congo Telecom. En revanche, si un petit opérateur mobile (Azur ou Congo Telecom) veut acheminer un appel depuis son réseau vers le réseau d’un grand opérateur, il devra payer la somme de 31 F.CFA à MTN ou Airtel.
En général, le régulateur a maintenu une symétrie des tarifs de terminaison entre MTN et Airtel (groupe 1 des grands opérateurs avec plus de 25% des parts de marché chacun), une symétrie des tarifs de terminaison entre Equateur Telecom Congo (Azur) et Congo Télécom (groupe 2 des petits opérateurs, moins de 25% des parts) et une asymétrie des tarifs de terminaison entre les opérateurs du groupe 1 et ceux du groupe 2.
Les opérateurs mobiles ont jusqu’au 31 octobre 2016 pour donner leurs avis au sujet de cette décision.
Pour sa part, le cabinet indique avoir déterminé « avec le plus de précision possible » le coût de revient de chacun des services offerts par chaque opérateur mobile. Ceci grâce à une méthode de calcul connue de tous les opérateurs. Aucune comparaison ou benchmark n’a été fait dans l’évaluation des coûts de revient des services offerts par les opérateurs de téléphonie mobile, apprend-on. Ceci afin de se calquer uniquement « sur leur réalité intrinsèque »
Les résultats issus du simulateur IctNetSim du cabinet Tactikom sont le reflet des situations technique et comptable des réseaux des opérateurs en 2016. Ils montrent que les coûts de revient du service d’accès aux réseaux restent asymétriques du fait de leur orientation vers les coûts. Mais seulement, pour des raisons de confidentialité et du secret des affaires, apprend-on, les tarifs de terminaison tels que calculés par le simulateur IctNetSim pour chaque opérateur n’ont pas été publiés et ne le seront pas. Toutefois, chaque opérateur a reçu un rapport spécifique avec ses tarifs propres. « Ces tarifs auraient été publiés s’ils avaient été retenus tels quels par l’Autorité de régulation », lit-on dans un document diffusé sur le web par le régulateur.
Pour le cabinet, les résultats du simulateur seront considérés comme une aide à la décision auprès des dirigeants de l’Autorité de régulation. Un outil d’aide à la décision pour garantir une concurrence plus équitable, fixer des tarifs autres que ceux du simulateur.
Photo : Yves Castanou (DG ARPCE) à gauche et Léon Juste Ibombo (ministre en charge des TIC)