Business : l’informatique, ça paye !

Les vendeurs d’ordinateurs se multiplient à Yaoundé. Les grands magasins s’inquiètent, mais restent confiants.

Difficile de passer par un carrefour à Yaoundé, ces jours-ci, sans voir une banderole incitant à acheter un ordinateur. « Ordinateur complet puissant Pentium IV, écran plat17’’, 2.8, 40Go à 85 000 francs Cfa », « Ordinateur complet et écran plat 55 000 francs Cfa », « Ordinateurs portables neufs avec webcam intégrée à 245 000 francs Cfa », peut-on lire ici et là. Aujourd’hui, avec 50 000 francs Cfa, l’on peut se doter d’un ordinateur de seconde main. Ce qui était impensable il y a quelques années.  Le marché est florissant et rapporte, d’après ceux qui se lancent dans cette activité. High Tech Info Media, une structure spécialisée dans la formation en informatique, s’est lancée il y a un mois dans le business.  Ismaël Towa, le directeur de ce centre de formation

situé au quartier Elig-Essono, explique : « Notre objectif principal, c’est le centre de formation. Mais, nous nous sommes dit ’’étant donné que nous formons des jeunes en informatique, pourquoi ne pas se lancer dans la vente ?’’. C’est ainsi que nous avons commencé à vendre du matériel informatique». Banderoles, prospectus et affiches sont mis à contribution. Le résultat est prometteur. « Nous vendons en moyenne trois ordinateurs par jour. Sans compter les achats ponctuels en grande quantité », affirme Ismaël Towa, qui précise qu’il peut y avoir des « jours secs ». Il y a des bénéfices, mais aussi beaucoup des charges et il faut faire attention, nuance-t-il.

 

Pour s’approvisionner, il a noué un partenariat avec Référence informatique, un autre revendeur un peu plus ancien. « C’est le patron de cette structure qui va en Europe acheter les ordinateurs et autres consommables informatiques. Pour les ordinateurs neufs, il les achète à Dubaï », confie-t-il. Marc Nandebo, lui aussi vendeur d’ordinateurs depuis trois ans au quartier Minboman, affirme que c’est une activité qui rapporte. « J’ai commencé avec quatre ordinateurs. Aujourd’hui, je vends même à domicile. De nombreux Camerounais veulent avoir ne serait-ce qu’un ordinateur à la maison et actuellement, j’envisage d’ouvrir un magasin au centre ville », indique-t-il.

Concurrence

La multiplicité de ces magasins à Yaoundé inquiète certains grands distributeurs de matériel informatique qui régnaient jusqu’ici en maître. Teg, Aladji Informatique, Intek, Abega Computer, Anny Computer, etc. ne sont plus les seuls. « C’est vrai que la part de marché diminue un peu. Mais ce n’est pas de nature à nous inquiéter. Car nous avons des clients fidèles. Au Cameroun, sur 10 vendeurs de matériel informatique, sept vendent de la casse. Ce sont des appareils jetés en Europe qui sont déversés en Afrique. Or, une entreprise sérieuse qui veut avoir un parc informatique fiable et durable ne peut pas s’approvisionner dans ces magasins-là », confie Louis Wafeu, attaché de direction à Abega Computer.

Ismaël Towa nuance cette déclaration. « Non. Ce ne  sont pas des appareils jetés. On les achète en Europe à moindre coût. En fait, c’est un peu comme les véhicules. Imaginez qu’après une certaine période d’utilisation, vous devez payer pour la destruction. Si au lieu de dépenser 40 000 francs Cfa pour détruire votre véhicule, on vient vous l’acheter à 5 000 ou 10 000 francs, vous le vendez volontiers. C’est la même chose avec les ordinateurs. On ne les ramasse pas, mais on les achète à bas prix », explique-t-il.

A Intek, un autre magasin de vente d’ordinateurs neufs, on se veut un peu plus serein. Ici, il faut débourser 245 000 FCfa au minimum pour un ordinateur complet neuf. Guy Roger Ahanda est le responsable marketing de cette structure. « Oui, c’est un secteur qui rapporte quand on est sérieux. Car il y a une floraison des distributeurs, mais aussi des disparitions quotidiennes. Chez nous, nous avons l’avantage que ce sont des partenaires et des fabricants qui certifient notre activité. Si l’on prend l’exemple des garanties, par exemple, nous avons des garanties qui commencent dès le jour d’achat ici à Yaoundé. Or, ailleurs, quand le grossiste achète chez le fabricant et qu’il vend l’appareil acheté un an après, la garantie n’est plus valable. Ce qui n’est pas le cas chez nous, car nous renouvelons les garanties auprès des fabricants ». Intek qui existe depuis 12 ans voit sa clientèle s’effriter. Notamment les étudiants et les particuliers. « Mais, les entreprises et administrations restent fidèles, car elles savent où se trouve la qualité. 20% de nos clients font 80% de notre chiffre d’affaires et nous vendons en moyenne dix ordinateurs par jour », confie Guy Roger Ahanda.

Cette multiplicité d’offres donne le choix aux consommateurs de s’offrir un ordinateur. Chacun en fonction de l’épaisseur de son porte-monnaie.

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. Rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités. Aussi, merci de nous laisser votre commentaire au bas de cet article. Bonne navigation.

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA au sujet des problèmes d’e-visa au Cameroun : « Certains voyageurs ont perdu plus de 500 000 F.CFA de pénalités »

Caroline NGO MBAMSECK BAYIHA au sujet des problèmes d’e-visa...

– La DG du cabinet Queen Mother Consultancy basé au Pays-Bas explique à Digital Business Africa...

Pourquoi aucun des 28 datacenters de Microsoft repartis dans...

(TIC Mag) - Pour offrir des services et des solutions de qualité, notamment les services Cloud, le...
Bataille des logiciels de conversion

Numérotation : la bataille des applications commence

Alors que le Cameroun entre, ce jour, 21 novembre 2014, dans le nouveau plan de numérotation téléphonique...