[DIGITAL Business Africa] – Le dernier rapport statistique sectoriel de la Communication Authority of Kenya (CA) révèle une tendance marquante : Starlink, pourtant principal opérateur satellitaire du pays, voit son nombre d’abonnés reculer. Dans le même temps, la fibre optique consolide sa position de pilier de la connectivité fixe, représentant plus de 90 % des abonnements filaires avec 1,13 million d’utilisateurs.
Starlink en perte de vitesse
Entre décembre 2024 et mars 2025, le nombre d’abonnés aux services satellitaires est passé de 19 403 à 17 475, soit une baisse de 9,9 %. Cette érosion touche directement Starlink Internet Services Kenya, qui reste le principal fournisseur satellitaire du pays avec 17 066 clients. Malgré une implantation rapide en 2023 et un positionnement stratégique sur les zones rurales mal desservies, Starlink semble peiner à séduire durablement face aux coûts plus élevés de son service et à l’amélioration des alternatives locales.
La fibre optique : technologie dominante
En parallèle, la fibre optique continue de gagner du terrain, portée par des opérateurs comme Safaricom, Jamii Telecommunications, Wananchi (Zuku) et Poa Internet. Avec 1,13 million d’abonnements (+6,1 % en un trimestre), elle concentre 90 % des connexions filaires. Ce succès s’explique par :
l’extension rapide des réseaux urbains et périurbains,
des offres commerciales plus abordables,
et une demande croissante en haut débit pour le télétravail, l’e-learning et le divertissement numérique.
Mutation du marché kenyan
Le marché total de l’Internet fixe compte désormais 1,86 million d’abonnés (+8,1 %).
Les solutions sans fil terrestres (504 335 abonnés, +13,9 %) progressent fortement. Confirmant leur rôle dans la couverture des zones mal desservies.
Les autres solutions fixes radio connaissent une explosion (+139,6 %), signe d’une diversification technologique.
Mais c’est bien la fibre qui capte la majorité des nouveaux abonnés, réduisant mécaniquement la part du satellite.
La bande passante internationale
En ce qui concerne la bande passante internationale, l’on apprend que la bande passante Internet internationale totale disponible est restée stable, les fournisseurs de services sous-marins et satellitaires n’ayant pas fourni de capacité supplémentaire.
De même, la bande passante sous-marine utilisée est restée identique à celle consommée au trimestre précédent. Cependant, la capacité Internet par satellite a augmenté de 32,7 %, principalement, grâce à la capacité consommée par les clients de Starlink Kenya.
Une concurrence oligopolistique renforcée
Au niveau des opérateurs, Safaricom domine (678 118 abonnés, 36,5 % du marché), suivi de Jamii Telecommunications (22,5 %) et Wananchi/Zuku (14,4 %). Poa Internet (14,1 %) s’impose désormais comme un challenger sérieux. Cette concentration accentue la pression concurrentielle sur Starlink, qui reste cantonné à un marché de niche.
A noter qu’au Kenya, en mars 2025, le nombre total des abonnements mobiles (SIM) s’élève à 76 156 307. Le pays dispose de 45 363 154 abonnements Mobile Money et de 57 177 232 abonnements Data Mobile :
La photographie du marché au premier trimestre 2025 est claire : le satellite recule, la fibre règne. Si Starlink veut s’imposer durablement au Kenya, il devra revoir sa stratégie tarifaire et accélérer son adaptation aux réalités économiques locales. À défaut, la croissance future de l’Internet fixe sera captée par les acteurs de la fibre et du sans fil terrestre, désormais incontournables.
[DIGITAL Business Africa] – Les régulateurs des télécommunications de l’Afrique centrale lèvent leurs verres à la gloire de l’intégration numérique de la sous-région. L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) abrite depuis ce 19 août 2025 en son siège sis à Yaoundé la 3ᵉ session extraordinaire de la conférence des régulateurs de l’ARTAC. La rencontre qui s’achève le 20 août 2025 vise à renforcer la coopération institutionnelle entre les régulateurs et à accélérer la mise en œuvre de projets structurants.
Quelques directeurs généraux des différents régulateurs ont répondu présent à cette première journée de travail qui a duré environ cinq heures d’horloge. Il s’agit notamment du Christian Katende, président exécutif ARTAC et président de l’ARPTC RD Congo, de Philémon Zoo Zame, de l’ART Cameroun, d’Haliki Choua de l’ARCEP Tchad, de Célestin Kadjidja de l’ARCEP Gabon. À noter quand même l’absence de Louis Marc Sakala, ex-président de l’ARTAC.
Le DG de l’ARCEP se fait représenter à ces travaux. La liste des directeurs généraux pourra être complétée avec les arrivées de Cándido Muatetema Baita de l’ORTEL Guinée Équatoriale et de Benjamin-Bonaventure Panzet-Sebas de l’ARCEP Centrafrique. Il faut surtout souligner que le président de l’ARTAC, Christian Katende, appartient à d’autres organisations comme la Communauté des régulateurs de l’Afrique australe (CRASA) et l’Association des régulateurs de l’Afrique de l’Est (EACO). Deux sous-régions qui partagent des défis similaires avec l’Afrique centrale.
L’actuel président de l’ARTAC a été élu en 2024. Christian Katende succède à son frère de l’autre rive, Louis Marc Sakala. Plusieurs points intéressants ont été prévus pour alimenter les échanges. dont la signature de la convention de cession de l’Observatoire des TIC en Afrique centrale, l’adoption du plan stratégique triennal de l’ARTAC, l’examen du budget 2025-2026 et l’évaluation du Free Roaming sous-régional et de la coordination des fréquences aux frontières.
Cette concertation se tient deux ans après l’atelier UIT/ARTAC de novembre 2023 tenu à Douala sur le service universel.
[DIGITAL Business Africa] – 100 jours passés à la tête du ministère de l’Économie numérique, de la digitalisation et de l’innovation (MENDI). Mark-Alexandre Doumba fait son bilan. Invité de l’émission spéciale « 100 jours du gouvernement » sur la chaîne Gabon première mi-aout 2025, le nouveau patron du numérique au Gabon ne trouve pas présomptueux de penser que son département se porte bien. Il a surtout des arguments à faire valoir.
« Dans le sens où nous avons des sociétés de télécommunications qui permettent aux Gabonais de pouvoir communiquer et d’échanger des messages. Depuis un certain nombre d’années, le Gabon est connu comme un pays dans lequel la connectivité internet est bonne, les infrastructures en matière de télécommunications sont beaucoup plus développées.
En matière de fibre optique, tout ce qui concerne les infrastructures, nous avons consenti beaucoup d’investissements avec la Banque mondiale, qui nous a accompagnés dans notre première phase, et actuellement nous sommes en train de travailler sur ce qu’on appelle l’extension de la fibre optique pour augmenter le débit internet donc la rapidité et la qualité avec laquelle la connectivité internet passe. Tout en baissant les prix pour permettre aux Gabonais de consommer davantage des données dans un monde qui va vers la donnée ».
Souveraineté numérique et digitalisation des services publics
Arrivé au MENDI, Mark-Alexandre Doumba dit avoir constaté que le Gabon quelques infrastructures de serveurs et d’hébergement de données mais n’a pas encore un datacenter souverain. Le ministre a rappelé que le pays est sur le point d’en disposer un.
« Nous avons signé une convention avec une entreprise pour pouvoir lancer les travaux de construction de datacenters souverains. Nous avons lancé les travaux. Nous avons même posé la première pierre. Et donc, nous sommes à pied d’œuvre pour pouvoir mettre sur pied un datacenter ».
Parmi les réalisations que le ministre Mark-Alexandre Doumba peut vanter, il y a :
– Le partenariat avec Visa : selon lui, il va permettre aux Gabonais d’avoir des cartes Visa physiques ou virtuelles pour permettre aux Gabonais de consommer localement et de faire leurs achats à l’international, aussi bien que le mobile money soit le moyen de paiement le plus vulgarisé.
– Le Fichier unique : Il va permettre de mieux gérer les données des fonctionnaires ainsi que la solde y relative. Le projet n’est pas nouveau. « En réalité, nous avons déjà un prestataire. Et il avait déjà reçu une partie du paiement depuis plusieurs de 10 ans. Et puis, tout d’un coup, cela s’est arrêté. Et donc la fonction publique a un logiciel. C’est juste qu’elle n’a pas fait l’objet d’évolution. Et donc qu’aujourd’hui, le Fichier unique dans sa version actuelle est devenu obsolète.
Nous avons échangé avec l’entreprise en question pour qu’elle mette le logiciel à jour pour qu’on puisse avoir une version 2025 en phase avec nos exigences du moment et avec la nouvelle stratégie de l’économie numérique qui est d’avoir des plateformes flexibles, interopérables avec les autres systèmes d’information et sécurisées pour permettre d’assurer la souveraineté numérique de notre pays » .
– Le QR code du GIMAC : Le terminal de paiement vise à faire qu’au Gabon l’essentiel des paiements dans les commerces se fasse en espèces. L’initiative viendra donc rompre avec les paiements en espèces. Ce dernier, selon le ministre, est à l’origine des fuites fiscales, empêchant l’État de collecter des recettes pour financer des investissements. « On veut vulgariser le paiement électronique dans les commerces pour avoir deux effets : avoir un outil qui trace leurs activités, permettre des transactions entre opérateurs ». a-t-il dit.
– Le Projet d’ordonnance sur la digitalisation : passé lors du dernier Conseil des ministres. Pour les 100 jours, le pays a un texte réformateur, progressif et positif.
– Gabon digital: Le MENDI a décidé de mettre sur pied une task force qui va travailler sur l’accélération des projets prioritaires. Notamment la signature électronique dans nos administrations, le déploiement d’un logiciel de gestion électronique des documents, entre autres.
« Parce que nous transmettons encore trop de papiers. Nous travaillons sur des projets comme la digitalisation de la gestion des entreprises publiques, créer plus de passerelles avec le secteur privé », a-t-il confié.
Le ministre a insisté sur le fait que la digitalisation est quelque chose de très important. Elle peut aider le gouvernement à attaquer le sujet de l’éducation dans nos zones rurales et de développer la télémédecine. Avec sa nomination à la tête du ministère de l’Économie numérique, de la digitalisation et de l’innovation, Mark-Alexandre Doumba entrait dans l’histoire du Gabon. L’on retiendra que Mark Alexandre Doumba a fait partie du premier gouvernement de la cinquième République.
De l’entrepreneuriat à la politique
Bien avant cette promotion au ministère de l’ Economie numérique, de la digitalisation et de l’innovation, il occupait le poste de ministre de l’Économie et des Participations depuis le 15 janvier 2025. C’est dire la confiance que le Chef de l’État place en la personnalité.
Diplômé en finance de la George Washington University, il a également obtenu un Master of Science in Management (MSc) à la London School of Economics (LSE) et un Master in Public Administration (MPA) à la Harvard Kennedy School. Fondateur et directeur général de CLIKAFRIK Group, une néo-banque panafricaine innovante, Mark Doumba a son mot a dire dans l’écosystème entrepreneurial africain.
Il a d’ailleurs figuré parmi les entrepreneurs les plus prometteurs du continent selon Forbes en 2016, une distinction qui reflète son ambition de transformer le paysage économique africain. Il n’y a pas qu’au Gabon que le profil de Mark-Alexandre Doumba est couru. L’Union internationale des télécommunications est aussi tombée sous son charme.
En le nommant membre du Conseil de l’Alliance de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat au service du développement numérique de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), selon une note officielle datée du 30 juin 2025. Mark-Alexandre Doumba devra donc accélérer l’innovation dans les pays du Sud, stimuler les écosystèmes technologiques et renforcer la souveraineté numérique des États africains.
Par Jean Matern Zambo, source : émission 100 jours du gouvernement (Gabon 1ère)
[DIGITAL Business Africa] – La Tunisie met la barre haut dans le domaine de la santé numérique. Le responsable de l’intelligence artificielle et du développement du système numérique au sein du ministère de la Santé, Aymen Chekhari, a annoncé ce 14 août 2025 le projet de création d’un hôpital entièrement digital, le tout premier en Afrique. Grâce à cette innovation, le personnel de santé pourra améliorer la prise en charge des patients, et donc, un accès plus équitable et plus rapide aux soins médicaux.
De plus, l’hôpital 2.0 permettra de fournir diverses consultations médicales à distance. Et ce grâce à la mobilisation d’un réseau de médecins spécialisés.Le siège de l’hôpital numérique sera implanté au sein du ministère de la Santé. Mais priorité sera donnée aux zones intérieures et rurales à en croire Aymen Chekhari.
« Les citoyens des régions éloignées bénéficieront prochainement de services de santé à proximité grâce à l’intelligence artificielle et aux technologies modernes, réduisant ainsi les contraintes de déplacement », a expliqué le responsable du ministèrede la Santé. Aymen Chekhari a indiqué que l’hôpital numérique collaborera avec l’ensemble des établissements de santé publique à travers tout le territoire tunisien.
Même si le projet fait saliver, certains restent encore dubitatifs. Comme ces abonnés sur leurs pages Facebook.
Neila Charchour : ” Webdooo arrêtez de vous payer nos têtes…!! D’abord on attend toujours l’hôpital de Kairouan dont, semble t il, le financement existe…. Puis indiquez moi un site gouvernemental qui fonctionne bien et est systématiquement mis à jour …. Sur quelle base doit on vous croire ?? s’interroge-t-elle.
Hakim Montacer : « Attention, il ne faut jamais utiliser les termes “Tunisie” et “numérique” dans la même phrase », prévient-il.
Des doutes légitimes quand on sait que une telle initiative n’est pas encore implémentée dans certains pays européens où la technologie est en plein essor. Toutefois, Aymen Chekhari renseigne que la Tunisie peut. Selon lui, le pays a déjà fait ses premiers pas dans la santé numérique. Avec la télé-médecine lancée au niveau de l’hôpital de Tabarka (gouvernorat de Jendouba).
Il ajoute la lecture à distance de scanners pour trois patients, ainsi que la réalisation de dix examens médicaux pour dix patients à l’hôpital local de Chebika (gouvernorat de Kairouan). Selon le responsable du ministère de la Santé, dans les trois prochains mois, les spécialités médicales disponibles à distance seront élargies, renforçant ainsi l’offre de soins numériques dans le pays.
[DIGITAL Business Africa] – Des femmes de l’Association Nigérienne des Handicapés Locomoteurs (ANHL) marchent vers l’autonomisation digitale. Elles sont au nombre de 20, ces femmes qui suivent du 14 au 16 aout 2025 une formation pratique sur les outils en ligne. Organisée par Internet Society Niger, l’initiative a pour but de renforcer les compétences numériques de ces femmes afin de leur permettre d’exploiter les opportunités qu’offrent les technologies de l’information et de la Communication (TIC).
Cette formation rappelle celle du 10 septembre 2024. L’événement avait pour but cette fois de renforcer les compétences de 60 femmes handicapées en matière de marketing digital, d’entrepreneuriat et de couture. Ce projet était financé par le Royaume-Uni et a permis que ces 60 femmes soient dotées des compétences dans plusieurs domaines tels que l’entrepreneuriat numérique et la couture.
L’ ANHL organisation basée au Niger qui travaille à défendre les droits et à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, en particulier celles ayant des difficultés de mobilité. L’ANHL est active dans divers domaines, notamment :
• Défense des droits: L’association travaille à faire reconnaître et respecter les droits des personnes handicapées au Niger, en matière d’accès à l’éducation, à l’emploi, à la santé, et à d’autres services essentiels. • Inclusion sociale: L’ANHL s’efforce de promouvoir l’inclusion sociale des personnes handicapées, en luttant contre la discrimination et en favorisant leur participation pleine et entière à la vie de la société.
• Foires inclusives:
L’ANHL organise des événements comme des foires inclusives, où les personnes handicapées, notamment les femmes, peuvent présenter et vendre leurs produits, comme cela a été le cas lors d’une foire en mai 2022.
• Partenariats: L’association collabore avec d’autres organisations, y compris des organisations internationales, pour renforcer son action et atteindre ses objectifs.
L’ANHL est donc une organisation importante dans le paysage nigérien, qui joue un rôle clé dans la lutte pour l’égalité des droits et l’inclusion des personnes handicapées.
La vidéo largement diffusée sur Facebook depuis juin 2025 d’un monologue du premier ministre camerounais annonçant un programme d’investissement dans l’Intelligence artificielle (IA) de 150 000 XAF pour gagner 1763 000 XAF / mois est une manipulation deepfake d’arnaque en ligne.
Introduction
Une vidéo sponsorisée d’une minute et cinquante-cinq secondes postée le 15 juin 2025 sur Facebook montre le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute approuvant un programme qui permet à 4000 citoyens de gagner 1 763 000 XAF par mois en investissant 150 000 XAF dans une plateforme d’intelligence artificielle (IA) soutenue par le gouvernement et connue sous le nom de FortuixAgent.
Nous avons vérifié cette information et le résultat est FAUX.
Le premier ministre du Cameroun n’a jamais invité des personnes à utiliser une plateforme d’investissement pour gagner 1 763 000 XAF. Cette vidéo est un deepfake caractérisé par une usurpation d’identité, une escroquerie en ligne de type Ponzi avec une menace potentielle en phishing sophistiquée (hameçonnage).
Le système de Ponzi est une forme d’escroquerie d’investissement frauduleuse où les rendements promis aux premiers investisseurs sont payés non pas grâce à des bénéfices réels générés par des placements initiaux, mais via de l’argent déposé auprès de nouveaux investisseurs. Son mode de fonctionnement s’appuie sur la promesse de rendements élevés de manière constante, supérieurs aux investissements de base.
Contexte
Au Cameroun, l’explosion de différentes formes de cyber arnaques prolifèrent avec succès depuis quelques années. Cette pratique est de plus en plus répandue grâce à la croissance d’utilisation des TIC et de l’accès à internet dans un contexte local de précarité sociale aggravée par le chômage et la pauvreté. Avec 37,7% des camerounais vivant sous le seuil de pauvreté en 2022, et le taux de chômage estimé à 70,4% en 2024 de nombreux jeunes (principaux utilisateurs des plateformes web), confrontés à un marché du travail saturé, sont qui sont le plus vulnérables aux activités illicites en ligne.
Parallèlement, l’absence de régulation robuste des échanges numériques en Afrique et au Cameroun par les propriétaires des plateformes de médias sociaux, l’absence de règles et actions fortes pour réprimer les arnaques en ligne par l’Etat et la méconnaissance des risques cybernétiques au sein de la population vulnérable exacerbent ce phénomène. Les victimes, souvent issues de classes modestes, subissent des pertes financières criantes, renforçant le cycle de la pauvreté. Au Cameroun, plusieurs cas similaires ont déjà été enregistrés, illustrant le rapport entre la précarité et la prolifération des des cas de fraude en ligne structurés.
Processus de vérification
Pour déterminer si la vidéo est réelle ou non, nous avons commencé par prêter plus d’attention aux éléments visuels du contenu multimédia. En effet, en regardant le décor derrière le premier ministre, tout porte à croire que la vidéo a été prise lors de la conférence Africa CEO Forum 2025. En effectuant une recherche sur Google, nous avons trouvé que le premier ministre camerounais a été non seulement panéliste au Africa CEO Forum qui s’est déroulé à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 12 au 13 Mai 2025, mais est aussi intervenu à ce sommet annuel en 2023 pour promouvoir les investissements au Cameroun. Toutefois durant toute son intervention, Chief Dion Nguté n’a jamais évoqué le cas d’une plateforme d’investissement d’intelligence artificielle (IA) soutenue par le gouvernement et connue sous le nom de FortuixAgent comme le laisse croire la vidéo sponsorisée partagée sur Facebook.
Par ailleurs, en consultant le site web officiel de la primature du Cameroun, nous constatons qu’il y a aucune mention d’une plateforme d’investissement “Fortuix Agent”. En approfondissant les recherches sur le site du ministère des Finances du Cameroun, il ne figure aucun communiqué gouvernemental reconnaissant cette initiative.
Pour comprendre la possibilité d’existence d’un tel programme, nous avons également contacté Bibi Stella, comptable et analyste de données, qui a déclaré que les systèmes comme celui de “FortuixAgent” est généralement irréaliste et extrêmement volatile. Cela s’explique par le fait qu’il ne relève pas de l’investissement conventionnel et qu’il est extrêmement difficile de déterminer les conditions de marché dans lesquelles cette plateforme peut fonctionner. En outre, contrairement à la plupart des autres entreprises, l’IA est une technologie de rupture avec peu ou pas d’exigences ou de normes réglementaires”.
En outre, la loi de finances 2024 du Cameroun pour l’exercice 2025, ne contient aucune ligne ou mention d’un programme d’abattement fiscal impliquant des schémas d’investissement numérique ou des plateformes commerciales d’IA.
Par ailleurs, pour en savoir plus, nous avons entrepris d’ouvrir le lien qui figure sous la vidéo sur un navigateur sécurisé qui nous a redirigé vers un site de promotion d’investissement où figurent des noms des personnalités publiques camerounaises à l’instar de la leader politique Kah Walla, de la journaliste Denis Epote, du ministre camerounais de la communication René Emmanuel Sadi et du journaliste Ernest Obama, avec des messages laissant croire qu’ils ont bénéficié de ce programme.
Pour savoir si les personnes dont les images figurent sur le site web, ont une connaissance du programme Fortuix Agent, nous avons contacté Ernest Obama et Kah Wallah. Cette dernière, dans un échange sur WhatsApp déclare : “La vidéo est un canular et une violation de mon image. Je n’ai jamais entendu parler d’une telle entreprise, je n’ai jamais utilisé son produit et je ne le cautionne pas.”
Une recherche Google avec les mots clés : “fortuixagent” montre des résultats de recherche qui démontrent qu’il existe plusieurs sites web sponsorisés qui font la promotion de cette plateforme.
Toutefois, l’un des sites web de FortuixAgent https://heerbyranjha.com/ créé le 2024/10/09 à Reykjavik, Islande manque de transparence et ne comporte pas d’adresse officielle d’entreprise ou de détails précis sur le programme. Les données d’un autre site montrent que le nom de domaine a été enregistré de manière anonyme, avec des serveurs situés en France. En utilisant l’outil Mywot, les métadonnées du protocole de sécurité montrent que le site n’est pas fiable.
En faisant lesdites recherches sur Google, nous avons découvert un communiqué officiel de l’ambassade des Philippines au Royaume Uni dénonçant un contenu trompeur en rapport avec mécanisme frauduleux d’investissement d’argent dénommé Fortuix Agent. Le mode opératoire semble être le même : l’utilisation de figures publiques pour faire croire à un programme d’investissement soutenu par un Etat.
Autres exemples de publications de Facebook invitant à cliquer sur le lien redirigeant sur les plateformes de “fortuixagent” : Le 17 juin 2025, une autre publication d’une page différente partage une supposée une du journal écrit “The Guardian Post” avec la légende “Nous disons au revoir à Rebecca Enonchong. Le jour le plus triste pour le Cameroun“. Cette publication récolte plus de 2500 réactions, 374 commentaires et 54 partages. Dans la même logique, une publication similaire est partagée le 22 juin 2025 sur Facebook par une page différente utilisant également l’identité visuelle de la presse écrite “The Guardian Post” avec la légende “La fin tragique de Roger Milla. La nouvelle de ce matin a choqué tout le pays“. Cette publication reçoit 147 likes, 17 commentaires et 4 partages.
Conclusion
La publication d’une vidéo dans laquelle le premier ministre déclare qu’il est possible de gagner 1 763 000 francs CFA par mois en investissant 150 000 francs CFA sur une plateforme d’intelligence artificielle (IA) soutenue par le gouvernement et connue sous le nom de FortuixAgent est un canular. Elle est une manipulation deepfake qui vise à induire les internautes en erreur via l’usurpation d’identité et les pousser à investir de l’argent via des plateformes numériques à risques.
[DIGITAL Business Africa] – Deux mois après l’obtention de son agrément, Wave reste encore méconnu des populations. Dans les rues de Yaoundé, ce jeudi 14 aout 2025, certains consommateurs se demandent ce que signifie « Wave ». Les revendeurs des produits des opérateurs concurrents, communément appelés « call- boxeurs », parviennent à s’en faire une idée.
François Michel Mvomo, call-boxeur,ignore que l’opérateur a désormais pignon sur rue au Cameroun mais est informé qu’il s’agit d’un concurrent d’Orange Cameroun et de MTN Cameroon.
« J’ai déjà entendu parler de Wave. Apparemment c’est une application mobile pour faire concurrence à MTN et Orange dans le service de paiement mobile. Mais j’ignore qu’ils ont un agrément au Cameroun. Mais on attend qu’ils lancent leurs activités ici ».
Juste à côté, Adji Adji, un autre call-boxeur apprend à l’instant que trois opérateurs vont se partager le marché de paiements mbiles au Cameroun. Comme son homologue, il est informé d’un atout de Wave. « J’ai appris d’un ami que c’est un opérateur qui garantit la vitesse dans ses transactions. Apparemment, en moins d’une minute, vous effectuez votre transaction sans problème ».
Un manque d’informations sur le activités un peu aidé aussi par une absence de communication de la marque. Pour l’instant, pas de ceinture digitale ( visuels sur plusieurs écrans et totems publicitaires placés dans les carrefours). Cette communication de proximité selon les experts en marketing permet de booster la communication d’une marque.
Il faut préciser que le service “Wave”, qui sera désormais disponible pour les clients de la CBC au Cameroun, permettra d’effectuer plusieurs types d’opérations :
– versements et retraits d’espèces sur un compte bancaire ou de paiement ;
– exécution d’opérations de paiement avec une carte ou un dispositif similaire ;
– exécution d’opérations de paiement associées aux comptes bancaires ou de paiement, y compris les virements ponctuels ou permanents. Outre ces fonctionnalités de base, le partenariat avec Wave Transfer S.A. ouvre la possibilité de proposer à terme des services complémentaires tels que : – le paiement marchand ;
– le paiement de factures ;
– le transfert de personne à personne ;
– le paiement de masse ;
– le transfert vers portefeuille mobile et compte bancaire ;
– le transfert international entrant.
Qui est le country manager de Wave Cameroun,Joël Bertrand Awono Ndjodo ?
La fintech Wave a nommé l Camerounais Joël Bertrand Awono Ndjodo au poste de Country Manager pour le Cameroun. Âgé de 49 ans, le diplômé de l’université de Lille II en sciences politiques et titulaire d’un DESS en administration des entreprises est considéré comme précurseur du service Mobile Money au Cameroun. Il a occupé la fonction de Senior Manager chez MTN Cameroon de novembre 2012 à juin 2015. Avant cette fonction, il a été également Mobile Money Manager toujours à MTN Cameroon pendant neuf mois (mars 2012-novembre 2012).
Avant sa nomination comme country manager pour Wave Cameroun, Joël Ndjodo était Senior Associate chez Amarante Consulting, un cabinet de référence basé à Dubaï. Il y a mené plusieurs missions stratégiques en Afrique francophone sur le mobile money, l’inclusion financière et la transformation digitale.
Le spécialiste des services financiers numériques cumule au total 26 années d’expérience dans le management à l’échelle locale et internationale. Il a occupé plusieurs postes de direction dans les secteurs des télécoms, du pétrole, de l’agroalimentaire et du conseil.
[DIGITAL Business Africa] – Le gouvernement gabonais remodèle le commerce (informel). Avantage aux nationaux. Au terme du conseil de ministres tenu le mardi 12 août 2025, une réforme majeure a été adoptée par le président de la République, S.E Brice Clotaire Oligui Nguema afin de « renforcer la souveraineté économique et de protéger l’entrepreneuriat gabonais ».
Cette réforme interdit aux opérateurs étrangers l’exercice de plusieurs activités de proximité. Entre autres, commerce de détail de rue et de quartier ; services d’envoi d’argent non agréés; réparation de téléphones portables et petits appareils; coiffure et soins esthétiques sur la voie publique; orpaillage artisanal non autorisé; intermédiation informelle dans l’achat de récoltes; exploitation de petits ateliers ou de machines de jeux sans enregistrement.
Selon Laurence Ndong, ministre de la Mer, de la Pêche et de l’ Economie Bleue, porte-parole du gouvernement, l’objectif est de renforcer la souveraineté économique et pouvoir l’entreprenariat national et l’emploi local. Le conseil dit avoir constaté que le secteur informel bien que dynamique échappe encore largement au cadre légal, privant l’État de recettes fiscales et fragilisant les entrepreneurs gabonais.
Une mesure qu’on pourrait qualifier de xénophobe. Selon le site eurofiscalis.com la xénophobie économique « se réfère à une attitude hostile ou discriminatoire envers les personnes ou les entreprises étrangères dans le contexte économique ». La source précise que cela peut se manifester par des politiques protectionnistes, des barrières commerciales ou des attitudes préjudiciables envers les investissements étrangers.
[DIGITAL Business Africa] – Accord historique entre le mineur de Bitcoin MARA et EDF Pulse Ventures. Les deux leaders mondiaux dans le développement de centres de données et d’énergie numérique ont annoncé le 11 aout 2025 un partenariat. qui pourrait redéfinir le paysage des centres de données et de l’énergie numérique. La collaboration permettra à MARA d’acquérir une participation majoritaire dans Exaion, une filiale d’EDF spécialisée dans le calcul haute performance (HPC) et les infrastructures cloud sécurisées.
Cet accord porte sur un investissement de 168 millions de dollars. Ce qui permettra à MARA d’acquérir 64 % de participation dans l’Exaion d’ici le dernier trimestre 2025. Exaion, en partenariat avec des géants comme NVIDIA et Deloitte, développe des centres de données HPC et fournit des solutions cloud sécurisées pour l’IA.
Avec cet investissement, MARA pourra étendre ses activités à l’international sur le plan des infrastructures dédiées à l’intelligence artificielle et aux centres de données de calcul haute performance (HPC). Fred Thiel, le PDG de MARA, donne d’amples explications sur cette collaboration stratégique :
« Notre partenariat avec Exaion réunirait deux leaders mondiaux dans le domaine du développement de centres de données et de l’énergie numérique. Alors que la protection des données et l’efficacité énergétique deviennent des priorités absolues pour les gouvernements et les entreprises, l’expertise combinée de MARA et d’Exaion nous permettra de fournir des solutions cloud sécurisées et évolutives, conçues pour l’avenir de l’IA », a-t-il confié.
C’est donc le début d’un nouveau chapitre, que ce soit pour MARA ou Exaion, selon l’avis de Julien Villeret, le directeur de l’innovation d’EDF.
« Depuis sa création en 2020, EDF Pulse Ventures a soutenu la croissance d’Exaion et le développement de ses technologies numériques de pointe. Cette transaction marquerait un nouveau chapitre, car Exaion s’associerait à un partenaire technologique mondial expérimenté, tout en maintenant une relation de collaboration avec le groupe EDF. Ce serait une opportunité majeure pour Exaion d’accélérer son développement technologique et international », a-t-il dit.
À propos du minage Le minage est un processus essentiel au sein du réseau Bitcoin, permettant de mettre en circulation de nouveaux bitcoins. Il joue également un rôle central dans la validation des transactions, la création de nouveaux blocs de manière décentralisée et le maintien de la sécurité du réseau.
• Le minage contribue à la pérennité du réseau Bitcoin en générant de nouveaux blocs sur la blockchain et en vérifiant la validité des transactions.
• Les mineurs vérifient les transactions en résolvant des défis mathématiques complexes grâce à du matériel dédié. En récompense de leur travail, ils reçoivent des bitcoins nouvellement émis. Ils n’investissent pas d’argent mais mettent à disposition la puissance de calcul de leurs machines.
• Le minage consomme beaucoup d’énergie électrique, ce qui soulève des critiques quant à son impact environnemental.
ParJean Materne Zambo, source : bitpanda.com, MARA Holding, Inc
[DIGITAL Business Africa] – Au Cadastre minier (CAMI), l’heure est au bilan à mi-parcours. L’institution revendique certaines réformes observées au premier semestre 2025. Notamment, la digitalisation des données cadastrales, entre autres. Une avancée vantée par le DG du CAMI qui prenait part lors au café de presse organisé par son institution ce jeudi 7 août 2025. L’événement était placé sous le thème : « Transparence et assainissement du Fichier cadastral minier : cap sur une gouvernance responsable du domaine minier national ».
Parler de gouvernance responsable renvoie aussi à une gestion efficace des données pour faciliter l’accès public à ces données géoscientifiques. C’est dans cette optique que le directeur général du Cadastre minier (CAMI), Popol Mabolia Yenga, le directeur général adjoint du Service géologique national du Congo (SGN-C), Adélard Joël Ngoy Kasongo, ainsi que l’administrateur général de Kobold Metals, Benjamin Katabuka, ont signé, le vendredi 25 juillet 2025, un protocole d’accord. Il porte sur la numérisation progressive des archives géoscientifiques historiques conservées au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) à Bruxelles, ainsi que des informations détenues par le Cadastre minier.
L’accord permettra de renforcer la connaissance du sous-sol congolais. Grâce à la numérisation de ces données, les signataires espèrent permettre une évaluation plus précise du potentiel minier du pays. Le directeur général du Cadastre minier (CAMI), Popol Mabolia Yenga a révélé qu’ « Il y a eu 1700 carrés qui ont été attribués à la société Kobold. Pour la digitalisation des données, nous avons signé et maintenant nous sommes en phase exécutoire », a-t-il dit.
Autre avancée majeure citée par le DG du CAMI Popol Mabolia Yengaest l’assainissement du fichier cadastral, notamment la récupération de 31.000 km² de territoire minier, soit une superficie équivalente à celle de la Belgique.
A l’issue du café de presse du 7 aout 2025, des annonces majeures ont émergé. Parmi lesquelles l’ intégration sur le portail du CAMI des Zones de Recherche géologique (ZRG), l’identification en bleu, pour encadrer scientifiquement les futures attributions de droits miniers, le lancement du bloc de recherche Katanga 1A (Lualaba/Haut-Katanga), le projet stratégique validé en Conseil des ministres et piloté par le SGN-C.
[DIGITAL Business Africa] – L’Union des Journalistes Reporters du Mali (UJRM) renforce les capacités de ses membres en intelligence artificielle. L’UJRM a organisé la Journée de réflexion sur le journalisme et l’intelligence artificielle le 8 août 2025. L’objectif est d’aider les journalistes à distinguer les usages bénéfiques tels que l’automatisation de certaines tâches ou l’assistance à l’investigation des dérives potentielles susceptibles de nuire à la qualité de l’information.
Il s’est agi d’échanger sur les mutations profondes qu’apporte l’IA dans le monde de l’information, ainsi que sur la nécessité de préserver l’indépendance éditoriale, l’intégrité de l’information et la souveraineté numérique. Au cours de cet événement qu’a présidé le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, il a été proposé de mettre en place une charte professionnelle. Celle-ci devrait permettre, selon l’ UJRM, d’encadrer l’utilisation de l’IA dans les rédactions, en limitant son usage à 15 % maximum.
Au Mali, certains contenus seraient rédigés à plus de 80 % par l’IA, un chiffre jugé préoccupant par plusieurs intervenants. Par cette initiative, L’ UJRM lance un appel à la responsabilisation des rédactions et à la préservation de l’éthique journalistique.
Le ministère de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, à travers son chef de Cabinet Mohamed Ag Albachar, a salué et félicité l’UJRM « pour cette initiative, et réaffirmé l’engagement du département à accompagner toutes les actions visant à renforcer les capacités des journalistes, lutter contre la désinformation et promouvoir une information fiable, libre et responsable, au service de la cohésion sociale et du développement du Mali », indique le MCENMA.
La journée de réflexion sur le journalisme et l’intelligence artificielle était organisée en marge de la quatrième édition de la nuit de l’UJRM. L’idée est de valoriser les journalistes et les patrons de presse. Comme Badra Abdou Fomba du journal en ligne Malitribune.com qui a reçu le prix de meilleur journaliste de la catégorie presse en ligne.
Par Jean Materne Zambo, sources :CCOM/MCENMA, UJRM
[DIGITAL Business Africa] – Les services de télécommunications au Cameroun connaissent, ces dernières semaines, de fortes turbulences. Entre une qualité de service dégradée dans plusieurs localités et des pannes électriques à répétition qui perturbent les communications électroniques, les abonnés doivent composer avec un Internet instable et peu fiable.
Lors du conseil de cabinet du 31 juillet 2025, présidé par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a dressé un état des lieux alarmant : continuité de service insuffisante, couverture incomplète et inégale du territoire, congestions récurrentes et débits fluctuants, « causés par la saturation progressive des infrastructures, qui sont vieillissantes ».
Si tous les opérateurs mobiles sont concernés, la situation de Camtel apparaît particulièrement critique et appelle une réponse urgente. Car, chez Camtel, à cette liste de problèmes s’ajoutent de nombreuses plaintes d’usagers, aggravées par une relation client jugée désastreuse.
Pour mesurer l’ampleur du malaise, il suffit d’observer cinq ou six situations concrètes qui rythment aujourd’hui le quotidien des abonnés de Camtel et de sa marque Blue… dont je fais moi-même partie.
1 – Le manque de cartes SIM de remplacement
Si votre téléphone est volé ou perdu, impossible de reconduire votre numéro Blue. Depuis des mois, les cartes SIM de rechange sont introuvables sur tout le territoire. À la place, on vous propose d’acheter une nouvelle carte SIM… donc un nouveau numéro.
Grave conséquence : le voleur ou le pirate peut continuer à utiliser votre ancien numéro si vous n’avez pas exigé son blocage. Avec tous les risques que cela comporte.
2 – Des forfaits data achetés… mais inutilisables
C’est l’une des principales plaintes des abonnés Blue. Un simple coup d’œil dans les commentaires des publications Facebook de Camtel suffit à prendre la mesure du mécontentement.
De nombreux clients achètent un forfait, mais ne peuvent pas l’utiliser. L’opérateur devrait envisager un remboursement systématique, à l’instar d’Orange qui l’a récemment fait dans un cas similaire.
3 – FTTH : installation plus rapide, mais SAV défaillant
Camtel communique désormais massivement sur ses offres FTTH (Fibre to the Home). Au détriment des autres forfaits Blue suspendus. Les délais d’installation de la FTTH se sont améliorés par rapport au passé où il fallait parfois attendre jusqu’à trois mois avant d’espérer une installation. Mais, le service après-vente reste un cauchemar.
Coupures inexpliquées alors que les factures sont réglées, délais de rétablissement interminables… à moins d’avoir un ami technicien chez Camtel, mieux vaut s’armer de patience.
4 – Les coupures d’énergie = coupures d’internet
À Emana, à Yaoundé, les abonnés Blue le savent bien : lorsqu’Eneo coupe l’électricité, la connexion internet Blue s’interrompt également. Résultat : les clients basculent vers Orange ou MTN en attendant le retour du courant.
5 – L’impossible souscription aux forfaits parfois observée: « System Error »
Les grands consommateurs de data de Blue connaissent bien le message « System Error ». Après quelques activations de forfaits populaires comme le M (1,5 Go/J à 300 F CFA) ou le L (2 Go/48h à 500 F CFA), impossible d’en acheter un autre dans la journée pour plusieurs abonnés. En effet, vous souhaitez donner de l’argent à Camtel, il vous répond : « System Error ». “Je n’en veux pas” en quelque sorte.
Un technicien de Camtel en agence vous expliquera que votre numéro a été « bloqué » pour les souscriptions et qu’il faut l’intervention d’un autre service hors de Camtel Poste centrale pour le débloquer. Parfois, il faut attendre des heures. Pendant ce temps, les clients se tournent vers la concurrence. Et depuis des années, une solution n’a toujours pas été trouvée pour faire disparaître le fameux « System Error ».
6. Suppression silencieuse de forfaits et clients abandonnés
Depuis près de deux mois, Camtel a supprimé, sans explication officielle, plusieurs forfaits data Blue, dont les forfaits journaliers (100 F à 2 000 F CFA) et le forfait nuit tant reclamé. Désormais, un seul forfait est disponible : 1 000 F CFA pour 2 Go valables 7 jours.
Face aux multiples questionnements sans réponse des internautes et abonnés de Camtel sur Facebook, Digital Business Africa a sollicité, il y a deux semaines, des explications auprès du chef de la cellule de communication de Camtel, du chef de division de la communication et de la directrice générale, Judith Yah Sunday épse ACHIDI. À ce jour, silence total. Malgré les relances, le protocole d’interview qui leur est transmis cherche toujours des réponses appropriées.
Une attitude qui accélère la fuite des abonnés vers MTN et Orange. Il faudra attendre un commentaire furtif du community manager sur Facebook pour apprendre qu’il s’agirait d’« un ajustement technique dans le cadre de l’amélioration des offres ». Car les interprétations des usagers sont diverses. Certains estimant que le contexte pré-électoral actuel au Cameroun contraint Camtel à participer à la réduction des échanges et commentaires sur réseaux sociaux.
En tout cas, les appels à la restauration de ces forfaits journaliers et du forfait nuit fusent à chaque post de Camtel et de Blue sur Facebook.
L’absence de communication : un désastre relationnel
En marketing relationnel, le silence face à un problème majeur relève d’un Customer abandonment : l’entreprise ne répond plus aux besoins habituels de ses clients. Résultat : rupture du lien de confiance et churn accéléré (migration vers la concurrence).
Pourtant, à son arrivée en décembre 2018, Judith Yah Sunday avait promis de placer son action sous deux piliers :
Customer Centricity : offrir une expérience client de qualité.
Change Management : réinventer la gouvernance et les méthodes de travail.
« Accrochés à ces deux piliers, CAMTEL va continuer à réciter ses fondamentaux : extension de la couverture du réseau, élargissement du catalogue des produits et services, et qualité du service. C’est l’honneur de l’engagement qui est le nôtre », rappelait encore la DG de Camtel en septembre 2023 lors de la célébration des 25 ans de l’opérateur historique.
Près de sept ans après, force est de constater que le premier pilier n’est pas encore atteint.
Des conséquences prévisibles
Au-delà du sentiment d’abandon exprimé par les abonnés, les conséquences pour Camtel sont multiples. La suppression des forfaits adaptés à certaines habitudes de consommation entraîne mécaniquement une perte de clients. Et donc un churn élevé au profit de concurrents comme MTN et Orange qui disposent des forfaits allant de 100 à 500 francs par jour.
Cette fuite accélérée va se traduire très prochainement par une érosion rapide des parts de marché, une augmentation du volume de réclamations et un bad buzz persistant sur les réseaux sociaux.
Sur le plan de l’image, la marque Blue comme celle de Camtel en sortent affaiblies, avec un déficit de confiance qui risque de s’installer dans la durée.
Les responsables de la communication de Camtel et la DG de Camtel n’ignorent sans doute pas cette réalité. Mais, leur inaction suscite des interrogations.
Ce qu’il faut faire d’urgence
Un tour sur les pages Facebook de Camtel et de Blue by Camtel permet de comprendre la détresse des usagers et l’ampleur du mal. Sur toutes les publications de l’opérateur historique sur ce réseau social ces deux derniers mois, vous retrouvez des plaintes en commentaires. Pour limiter les dégâts, Camtel devrait communiquer officiellement sur la suppression de ces forfaits journaliers et sur l’ensemble des problèmes soulevés par ses clients.
Une prise de parole claire sur les réseaux sociaux et dans les médias s’impose. L’opérateur devrait également rembourser les abonnés lésés, comme l’ont recommandé par le passé l’ART et le Minpostel dans les situations similaires d’achat des forfaits data sans consommation de ces forfaits. Et pourquoi pas offrir des bonus data pour apaiser la colère.
Enfin, un contact direct et personnalisé avec les clients affectés serait un signe fort pour tenter de regagner leur confiance.
En refusant de s’exprimer et en laissant ses abonnés dans le flou, Camtel s’expose à une crise de confiance profonde et durable. Si rien n’est fait rapidement, cette situation restera comme l’un des exemples les plus marquants d’incompétence perçue dans le secteur des télécoms au Cameroun.
[DIGITAL Business Africa] – Depuis près de deux mois, Camtel, l’opérateur historique des télécommunications au Cameroun, a unilatéralement et sans explication mis fin à plusieurs offres et forfaits data. Créant ainsi auprès de sa clientèle un sentiment de frustration et d’abandon.
Les abonnés de Blue, la marque commerciale mobile de Camtel, ne peuvent plus en effet souscrire aux forfaits data journaliers qui variaient entre 100 francs CFA et 2000 francs CFA. À la place des forfaits data journaliers, un seul forfait est disponible : celui de 1000 F.CFA pour 2 Go valables pendant 7 jours.
Les forfaits de 3h, de 24h et de 48h supprimés
Les forfaits de 3h, 24h et 48h supprimés
Malgré cette suppression intervenue il y a près de deux mois, aucune communication officielle n’a été faite. Les clients ne découvrent la disparition des forfaits qu’au moment de vouloir recharger. Aucun mot dans les médias traditionnels, aucune annonce sur les plateformes digitales de Camtel ou de Blue by Camtel, qui continuent à publier des visuels d’invitations à des concerts, à des jeux ou à la souscription de leur offre FTTH – elle aussi largement critiquée sur Facebook.
Sollicités par Digital Business Africa il y a deux semaines pour expliquer cette suppression brutale, le chef de la cellule de communication de Camtel, Benedit Ndinwa, le chef de division de la communication, Eric Benjamin Lamère, ainsi que la directrice générale, Judith Yah Sunday, ont tous choisi de garder le silence. Jusqu’à ce 8 août 2025, notre protocole d’interview reste sans réponse.
Des milliers d’internautes exigent des explications… en vain
Sur les réseaux sociaux, particulièrement la page Facebook de Camtel, aucune publication – quel qu’en soit le sujet – n’échappe aux commentaires d’abonnés en colère. Les plaintes vont des forfaits suspendus aux achats de data non consommables, en passant par la mauvaise qualité du réseau.
Exemple : sous une publication du 1ᵉʳ juillet 2025 intitulée « Camtel donne le ton au SAGO 2025 ! », l’entreprise raconte sa présence à la 14ᵉ édition du Salon de l’action gouvernementale, en présence des plus hautes autorités. Mais sur les 76 commentaires, presque aucun ne salue cette présence. Tous dénoncent les problèmes d’accès à internet ou la suppression des forfaits.
« Salut ! Je n’arrive pas à activer un forfait CAMTEL depuis ce matin », écrit un abonné. Un autre ironise : « Vous faites le show à Yaoundé pendant que la connexion à Douala est de piètre qualité. Honte à vous ! »
Kristelle Can, elle, transforme son commentaire en plainte officielle :
« Cela fait désormais 4 jours que je suis privée de connexion internet, alors que toutes mes factures sont réglées. Ce qui est encore plus révoltant, c’est l’absence totale de communication de votre part. Aucun message, aucune assistance. C’est à moi, cliente, de venir solliciter des explications. C’est inadmissible et témoigne d’un profond manque de respect et de professionnalisme. »
Sans surprise, ce commentaire, comme tant d’autres, est resté sans réponse.
Le post de Camtel ayant enregistré de nombreuses plaintes
La suppression silencieuse de ces forfaits Blue, sans information préalable ni explication officielle, s’apparente à un abandon partiel de marché – celui des clients consommant entre 100 et 500 F CFA par jour – et à une négligence manifeste de la relation client.
Ajoutée aux multiples autres problèmes de l’opérateur, cette attitude ne fait qu’accélérer la fuite des abonnés vers la concurrence, ravie de récupérer ces clients mécontents. Une conjugaison d’incompétence et de désintérêt flagrant pour les usagers. Chez Camtel, le client n’est manifestement plus roi.
[DIGITAL Business Africa] – « Au MINFOPRA, l’usager est roi ! » Le slogan du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative est loin d’être creux. Joseph Lé a reçu en audience ce 6 aout 2025, Léopold Bessiping, agent de l’État en retraite « sans salaire depuis plusieurs années ». Candidat débouté à l’élection présidentielle d’octobre 2025, le président du Rassemblement des Forces écologiques pour la Relance de l’Economie (RFERE) est devenu une véritable star des réseaux sociaux après sa déclaration « je ne peux pas venir ajouter de l’argent sur l’argent ». Bonne nouvelle pour Léopold Bessiping ; il va enfin passer à la caisse.
Le ministre Lé lui a promis que sa situation sera régularisée dans les plus brefs délais. Le ministre des Finances Louis Paul Motaze, de son côté, le convie à se présenter le lundi 11 août 2025 à la direction de la dépense, des personnels et des pensions pour affaire le concernant. Si vous aussi êtes dans la même situation et ne savez à quel saint vous vouez, eh bien, voici l’adresse de « saint Lé ».
« J’exhorte les agents de l’État en situation de salaires impayés à l’ensemble des agents publics en service ou retraités, qui seraient dans une situation similaire à celle de M. BESSIPING à nous saisir via nos différentes plateformes digitales… », a posté le ministre Joseph Lé sur ses plateformes numériques. Notamment Facebook : https://www.facebook.com/share/16fYf26a4w/
Le candidat déclaré avait interpellé les pouvoirs publics sur sa situation administrative lors du dépôt des candidatures à ELECAM. Plusieurs pièces manquaient dans le dossier en plus du défaut de la caution de 30 millions de FCFA. Le Conseil électoral va rejeter son dossier de candidature le 26 juillet 2025.
Le même jour, il dépose un recours au Conseil constitutionnel en vue de la reconsidération de sa candidature. Le 04 août 2025, le Conseil déclare son recours irrecevable. Léopold Bessiping dit avoir « passé des années sans salaire » et lorsqu’on « a constaté qu’il travaillait pour rien, on a rétabli. Mais on ne l’a pas fait le rappel. Donc, le Trésor a déjà suffisamment son argent… Avec les intérêts qu’ils lui doivent, il ne peut pas venir ajouter de l’argent sur l’argent », avait-il déclaré.
L’agent de l’État admis à la retraite explique qu’il a servi l’État pendant 35 ans en qualité d’enseignant. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite au moment où il est surveillant général au lycée de Penka-Michel. Bien avant d’être affecté dans sa région natale à l’Ouest, il a servi dans la région de l’Extrême-Nord après sa sortie de l’École normale en 1990. Né en 1964, le papa de deux enfants a connu une suspension de salaire au cours de sa carrière.
[DIGITAL Business Africa] – À quelques jours du Magal de Touba, l’ARPT prend toutes les dispositions pour que la fête se déroule sans anicroche. Le DG de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, Dahirou Thiam a conduit, ce mardi 5 août 2025, une mission de supervision technique dans la cité religieuse de Touba. Objectif : rencontrer les opérateurs de télécommunications afin d’évaluer les dispositifs mis en place pour garantir la couverture, la qualité et la disponibilité des services durant ce grand rassemblement religieux.
Le Magal de Touba est la plus importante fête religieuse de la confrérie mouride (musulmane) du Sénégal. L’évènement commémore le départ en exil au Gabon du fondateur de la confrérie, Cheikh Ahmadou Bamba, en 1895. Les équipes de l’ARTP se sont successivement rendues au siège de SONATEL, au centre technique de YAS à Mbacké, ainsi qu’au site technique d’EXPRESSO à Janatou Mahwa.
Les différents opérateurs des télécommunications ont pu présenter au régulateur les mesures prises en vue du renforcement des capacités réseaux, avec une attention particulière portée sur les services de données, dont la consommation augmente de manière exponentielle, durant le Magal.
Un point d’attention spécifique a également été porté sur la couverture des axes routiers, notamment l’autoroute Ila Touba et les routes nationales qui mènent vers la ville religieuse, pour assurer une connectivité fluide et continue pendant les déplacements des pèlerins.
Le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a effectué un détour chez le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacke, à qui il a présenté les actions entreprises par l’ARTP pour le bon déroulement du Magal. Dahirou Thiam a également sollicité ses prières et bénédictions pour une célébration dans la paix et la sécurité.
[DIGITAL Business Africa] – Doter 500 jeunes Burkinabè des compétences numériques dans les prochains mois. Voilà le principal objectif d’ASI TALK. La société burkinabè African Society Informatics (ASI) a lancé le programme le 2 août 2025. Le programme ASI TALK combine formations techniques, travail collaboratif et accompagnement de projets. Placé sous le patronage de la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, l’événement prévoit également des tables rondes et une compétition.
Quatre projets portés par des groupes de dix jeunes seront sélectionnés pour une phase d’incubation. La mission du ministère de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques ici est de les transformer en start-up rentables, grâce à l’encadrement d’experts sectoriels.
« Nous voulons que nos jeunes passent du statut de consommateurs de technologies à celui de créateurs, d’innovateurs et d’entrepreneurs capables de concevoir des solutions adaptées à nos défis locaux », a déclaré Élise Kaba, chargée de mission, représentant la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques.
Pour Martial Bani, ingénieur en génie logiciel et gérant d’ASI, le programme ASI Talk est une réponse aux défis de notre époque.
“ASI Talk est un programme d’élite pour outiller notre jeunesse et favoriser l’émergence de projets à fort impact et créer des passerelles durables entre les sociétés numériques africaines”, a-t-il déclaré.
Abdoul Rasaky Kabore, promoteur directeur général de Scoop-ca/Burkina Mine, parraine le programme. Il a exhorté les jeunes à plus d’audace.
« Le programme ASI Talk doit être un tremplin pour celles et ceux qui croient que l’Afrique mérite des solutions africaines pour répondre à ses besoins », a-t-il dit.
Le projet ASI TALK viendra certainement combler le besoin en compétences numériques. La Banque mondiale indique que 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences digitales en Afrique subsaharienne d’ici 2030. En 2023, 34 % des jeunes Burkinabè ne suivaient ni études, ni formation, ni emploi, selon la Banque mondiale, citée dans un rapport d’Afrobarometer publié en juin dernier.
La même source rapporte que 52 % des jeunes âgés de 18 à 35 ans se déclaraient en situation de chômage actif. À l’inverse, moins d’un sur dix affirmait occuper un emploi à temps plein (5 %) ou à temps partiel (3 %). Pour changer la donne, le Burkina Faso avait lancé en janvier 2025 une caravane de formation numérique en partenariat avec Orange Digital Center, ciblant les élèves dès la classe de seconde.
[DIGITAL Business Africa] – La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) dit « Halte à la contrefaçon des billets BEAC Gamme 2020 avec l’application BEAC NG2020 ».Dans un contexte où la lutte contre la contrefaçon monétaire devient un enjeu crucial pour la stabilité économique sous-régionale, la innove en lançant une application mobile dédiée à l’authentification des billets de la gamme 2020.
Baptisée BEAC NG2020, cette application gratuite est désormais disponible sur les plateformes App Store et Google Play. Elle s’adresse autant au grand public qu’aux professionnels du secteur fiduciaire (banques commerciales, commerçants, établissements de microfinance, etc.).
Une réponse numérique à un risque économique majeur
L’application BEAC NG2020 permet de comparer facilement les signes de sécurité officiels des billets avec ceux que l’on détient physiquement. Elle illustre quatre types d’authentification :
À l’œil nu : motifs incomplets, filigrane, fil de sécurité, numérotation…
Au toucher : impression en relief sur le logo CEMAC, la valeur faciale, le bâtiment siège de la BEAC…
Par inclinaison : effets dynamiques en 3D qui changent de couleur.
Sous lampe UV : fibres fluorescentes, carte de la CEMAC invisible à la lumière naturelle, contours de scène…
Grâce à une interface intuitive, chaque utilisateur peut ainsi vérifier l’authenticité de ses billets, en quelques clics, à l’aide de son smartphone Android ou iPhone.
Une mobilisation souhaitée par la BEAC
Dans son communiqué daté du 30 juillet 2025, le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, appelle les populations à s’approprier massivement l’outil :
« La BEAC invite le public et les professionnels, qui constituent les premières barrières pour la détection de la fausse monnaie, à utiliser massivement cette nouvelle application qui vient compléter toute la panoplie de mesures mises en œuvre par la BEAC pour garantir la confiance en elle émise. »
Cette déclaration confirme la volonté de la banque centrale de soutenir la stabilité monétaire par des outils numériques accessibles à tous.
Une arme contre le faux monnayage
Selon la BEAC, le faux monnayage nuit gravement à la confiance dans la monnaie et cause des préjudices directs aux citoyens et aux acteurs économiques. En mettant cet outil technologique à disposition de tous, la banque centrale veut mobiliser les citoyens pour devenir la première ligne de défense contre les billets contrefaits.
Une innovation inspirante pour les autres zones monétaires africaines
En combinant technologie mobile, éducation du public et rigueur institutionnelle, l’initiative BEAC NG2020 montre la voie à suivre pour d’autres banques centrales africaines soucieuses de sécuriser leur masse monétaire tout en sensibilisant les citoyens à la valeur et à l’intégrité de leur monnaie.
À l’ère des applications bancaires, de la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) et de la dématérialisation, cette démarche de la BEAC constitue un jalon important dans la modernisation du système monétaire sous-régional.
[DIGITAL Business Africa] – La bataille mondiale pour les cerveaux de l’intelligence artificielle (IA) est désormais stratégique, brutale et ultra-financée. Pour les géants du numérique, recruter les meilleurs talents n’est plus un luxe, c’est une nécessité vitale pour garder une longueur d’avance dans la course à la superintelligence – cette forme d’IA aux capacités cognitives supérieures à celles des humains, considérée comme le Graal de la Silicon Valley.
Mais, comme le souligne le Wall Street Journal, même les plus grandes fortunes commencent à admettre que l’argent seul ne suffit plus à convaincre les esprits les plus brillants.
Quand Zuckerberg se heurte à un refus
Exemple frappant : Andrew Tulloch, ancien chercheur chez OpenAI. Mark Zuckerberg, dans sa quête effrénée pour combler son retard sur OpenAI, aurait proposé à Tulloch un salaire annuel de 20 millions de dollars pour le recruter au sein de Meta, selon des sources relayées par Les Échos.
Mais, le chercheur a décliné l’offre. Il décline ainsi jusqu’à 1,5 milliard de dollars qu’il aurait pu gagner en six ans – en comptant les bonus et les actions – s’il avait accepté l’offre.
D’après des médias américains, le patron de Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp…) aurait aussi tenté de recruter plus d’une douzaine de salariés de Thinking Machines Lab, mais aucun n’a accepté.
Tulloch est en effet cofondateur de Thinking Machines Lab, une startup mystérieuse co-créée avec Mira Murati, l’ancienne directrice technologique d’OpenAI et ex-bras droit de Sam Altman. Le projet est encore discret, mais il a déjà levé deux milliards de dollars dès ses débuts. Une preuve éclatante de la valeur stratégique que les investisseurs accordent aujourd’hui aux talents rares de l’IA.
Meta veut injecter… des centaines de milliards
De son côté, Mark Zuckerberg continue de muscler ses ambitions. Il parle désormais d’investir « des centaines de milliards de dollars » dans des centres de données nouvelle génération, conçus exclusivement pour entraîner des modèles d’IA générative, avec des puces de très haute performance et des infrastructures énergétiques massives.
Et l’Afrique dans tout ça ? Une opportunité à ne surtout pas manquer
Cette compétition mondiale représente aussi une fenêtre stratégique pour l’Afrique. Si les grandes entreprises peinent à trouver suffisamment de talents aux États-Unis, en Europe ou en Asie, le continent africain peut se positionner comme un réservoir de compétences à fort potentiel.
C’est du moins ce que pense le cabinet ICT Media STRATEGIES qui propose quelques axes concrets pour y parvenir :
1. Former des spécialistes en IA à grande échelle : à travers universités, écoles d’ingénieurs, bootcamps, et plateformes d’autoformation.
2. Multiplier les partenariats avec les big techs et centres de R\&D IA pour favoriser le transfert de compétences.
3. Rendre les talents africains visibles à l’échelle mondiale via GitHub, LinkedIn, Digital Business Africa, etc.
4. Créer des politiques incitatives pour attirer les investissements IA (fiscalité, incubation, infrastructures).
5. Positionner des hubs africains comme des plateformes de test et d’éthique IA, en lien avec les enjeux de diversité des données et de souveraineté numérique.
Un tournant décisif pour les nations africaines
“L’Afrique n’a peut-être pas les mêmes trésors de guerre que la Silicon Valley, mais elle dispose d’un atout rare : une jeunesse numérique dynamique et prête à apprendre. Si elle active dès maintenant les bons leviers que sont la formation, la visibilité, les alliances et la création des écosystèmes, le continent peut se hisser parmi les zones stratégiques du développement de l’IA mondiale“, commente Beaugas Orain DJOYUM, DG de ICT Media STRATEGIES au Cameroun.
La guerre des talents est lancée. L’Afrique ne doit pas la regarder passer.
[DIGITAL Business Africa] – C’est parti pour la formation de 2000 jeunes Tchadiens à l’intelligence artificielle. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, Dr Tom Erdimi, en partenariat avec la Chaire UNESCO Afrique centrale, a donné le top départ de l’initiative, ce 4 août 2025. C’était en présence des membres du gouvernement, d’Armand Claude Abanda, titulaire de la Chaire UNESCO d’Afrique centrale ACCÈS-TIC et par ailleurs Représentant Résident de l’IAI Cameroun, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Maïdé Hamit Lony.
Sur 6000 candidatures reçues, 2000 jeunes issus des différentes universités du Tchad, notamment l’université de Farcha, celle d’Ardebjoumal, l’université Roi Fayçal, entre autres, ont été retenus pour ce programme. Prenant la parole, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Maïdé Hamit Lony, a exhorté les ministres en charge de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et du Numérique à intégrer l’IA à tous les niveaux d’enseignement afin de préparer une génération capable d’anticiper les enjeux de demain.
« Je formule ici un plaidoyer fort en direction des ministres de l’Enseignement supérieur, de l’Education nationale et de l’Économie numérique : il est temps d’intégrer au Tchad l’enseignement de l’intelligence artificielle dans tous les ordres de l’enseignement, afin de former des jeunes éveillés, des chercheurs, des développeurs et des entrepreneurs capables de répondre aux défis et de saisir les opportunités de cette révolution. Il a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son ministère à soutenir toutes les initiatives axées sur l’innovation, l’autonomisation et l’employabilité durable des jeunes ».
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, Dr Tom Erdimi, a, pour sa part, indiqué que cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de transformation digitale du pays. « Former 2000 jeunes à l’IA, c’est poser les bases d’une souveraineté numérique », a-t-il ajouté.
La formation durera dix jours et permettra aux participants de se familiariser avec les techniques et l’usage de la technologie de l’heure. Les séances de formation se dérouleront dans la capitale NDjaména et dans les provinces. Les modules de formation porteront sur les fondamentaux de l’intelligence artificielle, ses applications dans différents domaines, et ses enjeux éthiques. Un dispositif mixte a été mis en place afin de garantir une large participation.
[DIGITAL Business Africa] – Le plan de redressement de l’économie sénégalaise Jubbanti Koom a une valeur de 4 604 milliards de FCFA. Suffisant pour relancer et redynamiser l’économie sénégalaise. Le Premier ministre Ousmane Sonko en a donné les assurances le 1ᵉʳ août 2025. L’État sénégalais compte bien se donner les moyens de son ambition. Aucun secteur d’activité n’est à négliger. Selon le plan, une taxe sur le Produit brut des Jeux et sur les gains des joueurs sera imposée aux « distributeurs d’argent en ligne ».
« Face à l’essor des plateformes de paris sportifs et de jeux de hasard en ligne, dominés par les opérateurs étrangers, le Sénégal instaurera une taxe sur le Produit brut des Jeux (PBJ) et sur les gains des joueurs. Cette mesure, déjà en vigueur dans de nombreux pays, poursuit un double objectif : générer des recettes pour l’État d’environ 400 milliards de FCFA par an et protéger les consommateurs sénégalais en encadrant strictement les pratiques à risque », Ousmane Sonko, Premier ministre.
Le plan de redressement présenté par le Premier ministre vise à optimiser les recettes publiques et redressement le déficit budgétaire estimé à 14 % du PIB en 2024, avec une dette publique atteignant les 119 % du PIB. Le plan s’appuie sur la digitalisation et la commande publique, la taxation des jeux et paris en ligne, la fiscalité du mobile money, la fiscalité de publicité et des services audiovisuels, la réciprocité des frais de visa électronique.
S’agissant de la digitalisation et de l’optimisation de la commande publique, le Premier ministre a assuré que « l’accélération des processus d’achat public passe par la digitalisation complète et l’optimisation administrative pour plus d’efficacité, de transparence et de rapidité dans l’exécution des marchés publics ».
Jubbanti Koom repose sur quatre piliers principaux : 2 111 milliards de FCFA provenant des recettes nationales, 1 091 milliards de FCFA issus du recyclage d’actifs de l’État sans privatisation, 50 milliards de FCFA d’économies sur les dépenses administratives, et 1 352 milliards de FCFA générés par des mécanismes endogènes innovants.