Accueil Blog Page 28

RD Congo : La 25e session ordinaire du Conseil d’administration de l’UAT ouverte, les attentes du gouvernement

0

[DIGITAL Business Africa] – A Kinshasa, les décideurs politiques africains se concertent à la faveur de la 25e session ordinaire du conseil d’administration de l’Union africaine des Télécommunications. Le la a été donné par la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa, ce 08 juillet 2024. Les travaux durent trois jours. Cette plateforme réservée aux acteurs des Technologies de l’Information et de la Communication leur permettra de formuler des politiques et des stratégies visant à améliorer l’accès aux infrastructures et aux services d’information.

La République démocratique du Congo attend beaucoup de ces assises. Il y a eu la Première ministre, Judith Suminwa, qui a rappelé que ces assises s’inscrivent dans le cadre du programme d’actions du gouvernement pour la connectivité globale. « Je souhaite que cette 25e session ordinaire soit une réussite et qu’elle renforce la coopération entre nos pays », a-t-elle déclaré.

Ensuite, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibasa, a évoqué la priorité de rapatrier le siège de l’UAT à Kinshasa pour renforcer le leadership de la RDC en Afrique.

Augustin Kibasa n’a pas manqué de relever les progrès de la RDC depuis la libéralisation du secteur des télécommunications, avec plus de 56 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, 29 millions d’abonnés à internet, et 22 millions d’abonnés au mobile banking. Il a également.

Le secrétaire général de l’UAT, John Omo, au sujet des défis financiers de l’Union, a indiqué que plusieurs États membres n’honorent pas leurs engagements financiers. Selon lui, seulement 33 des 53 membres ont ratifié la constitution de l’UA, ce qui entrave son fonctionnement optimal.

Il sied de rappeler que la ratification de la convention et de la constitution de l’ Union africaine est importante dans la mesure où, cela permet à un Etat de renforcer les capacités nationales, de développer des politiques et d’établir des cadres réglementaires qui favorisent la transformation numérique à travers le continent africain. Le pays qui ratifie la constitution de l’ UA peut donc désormais exploiter activement l’expertise et le soutien d’autres Etats membres pour stimuler la croissance des télécommunications/TIC, faire progresser l’innovation et, en fin de compte, accélérer le progrès socio-économique . John Omo, secrétaire général de l’UAT, le rappelait encore lors de la ratification du Malawi  de la convention et de la constitution de l’ Union africaine en juillet 2023.

Par Jean Materne Zambo

Au Colloque mondial des Régulateurs, l’ART soutient l’exploitation saine de la technologie

0

[DIGITAL Business Africa] – Le colloque mondial des Régulateurs s’est tenu en Ouganda, du premier au 04 juillet 2024. L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) y était conviée pour débattre des thématiques cruciales : les services financiers numériques sûrs et inclusifs et les défis de la connectivité dans le monde entier. Ouverts sous le thème « Réglementer pour produire des effets », les travaux ont connu la présence de 600 participants, dont des régulateurs, décideurs politiques et acteurs du secteur du numérique. Parmi ces participants, une figure emblématique de la sphère des télécommunications en Afrique et dans le monde : Louis Marc Sakala.

Le directeur général de l’Agence de Régulation des Postes et Communications électroniques (ARPCE), par ailleurs président 2024 du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (Fratel) et président exécutif de l’Assemblée des Régulateurs des Télécommunications de l’Afrique Centrale (Artac), s’est livré à un exercice. Celui de d’explorer l’impact de la réglementation dans les domaines novateurs tels que l’intelligence artificielle (IA), l’économie spatiale et le changement climatique. Ce symposium a été organisé par l’Union internationale des Télécommunications en collaboration avec le Gouvernement ougandais, sous l’égide du directeur exécutif de la Commission des Communications de l’Ouganda (UCC), George William Nyombi Themb.

 

Quelques recommandations

Les parties prenantes à ce symposium ont souligné l’importance d’un accès égal et mondial aux services numériques pour exploiter les technologies transformatrices. Selon les participants, l’IA offre des avantages comme la planification réseau et la prévention de la fraude, mais pose aussi des défis en matière de vie privée et d’emplois. Ce n’est pas tour. L’économie spatiale nécessite une collaboration intersectorielle pour harmoniser les normes de gouvernance et de réglementation, assurer la cybersécurité et réduire la fracture numérique. Les travaux ont débouché sur un certain nombre de recommandations, qui visent à assurer que les télécommunications contribuent à la paix, à la sécurité et au développement durable. En voici quelques-unes :

– Encourager la collaboration entre toutes les parties prenantes.

– Appliquer des normes de cybersécurité robustes.

– Garantir un accès équitable et abordable aux technologies.

– Favoriser une concurrence saine et l’innovation.

– Mettre en œuvre des réglementations de protection des données.

– Investir dans le renforcement des capacités et la sensibilisation pour améliorer les compétences numériques.

Par Jean Materne Zambo, sources : ART (Facebook), ARCPE (Facebook)

Cameroun: Lancement d’Orange Music Legends 2024 avec Sally Nyollo, San Fan Thomas, Henri Dikongue, Ndedi Eyango et Cie

0
Cameroun: Lancement d'Orange Music Legends 2024 avec Sally Nyollo, San Fan Thomas, Henri Dikongue, Ndedi Eyango et Cie

[DIGITAL Business Africa] – Orange Cameroun a lancé la saison 2 d’Orange Music Legends par un concert géant ce 03 juillet 2024 au Palais des Sports de Yaoundé. Cet événement coloré et festif a rassemblé des fans, des abonnés et des mélomanes pour célébrer la culture camerounaise.

Des artistes emblématiques comme Sally Nyollo, San Fan Thomas, Henri Dikongue, Donny Elwood, TAO et Prince Ndedi Eyango ont enflammé la scène avec des performances remarquables.

A leurs côtés, de jeunes talents tels que Rinyu, Phillbill, Fadil le Sorcier et Mr Léo ont également impressionné le public. La saison 2 promet des nouveautés passionnantes, avec 24 émissions et des millions de FCFA à gagner pour les téléspectateurs fidèles.

Orange Cameroun soutient la musique et la culture depuis plus de 20 ans à travers divers événements et programmes, mettant en valeur les talents locaux.  Le programme Orange Music Legends met en lumière les légendes de la musique camerounaise ainsi que les jeunes artistes prometteurs, dans un engagement continu envers la scène musicale du pays.

Revivez cette cérémonie riche en sons et en couleurs

Par Digital Business Africa

Cameroun: 24 jeunes en compétition pour l’Orange Summer Challenge 2024

1
Orange Summer Challenge
[DIGITAL Business Africa] – 24 jeunes, porteurs d’idées de projets technologiques innovants, vont participer à un stage de trois mois (de juillet à septembre) à Orange Digital Center à Douala. À la fin du stage, le meilleur projet entrepreneurial à fort impact socio-économique sera récompensé.
Les participants, sélectionnés après un appel à candidatures, sont répartis en 4 équipes composées de 20 étudiants talentueux et 4 porteurs de projets. Ils viennent de différentes régions du Cameroun et travailleront sur 4 solutions technologiques innovantes avec le soutien d’experts.

Le thème de cette édition lancée le 1er juillet 2024 à Douala, est « Tech4Impact: l’entrepreneuriat au cœur du changement ». Les jeunes seront encadrés par des experts d’Orange Digital Center, de Nokia, d’Amazon Web Services en collaboration avec Ernst & Young.

D’après Adamou Calvin Koudanbe, chef de projet Orange Summer Challenge, « tous les projets qui ont été choisis cette année sont, de notre point de vue, impactant. Nous avons choisi des projets du domaine de la santé, de l’éducation, du bien-être, et de l’environnement. Nous invitons le public à nous visiter sur nos différentes pages, afin de découvrir ces projets. Et ceux qui n’auront pas l’opportunité, rendez-vous à la cérémonie finale qui aura lieu en début octobre ».
L’objectif de l’Orange Summer Challenge est de promouvoir l’entrepreneuriat responsable en Afrique et au Moyen-Orient. Les participants pourront développer leurs compétences numériques, trouver un emploi valorisant et favoriser l’entrepreneuriat.

Des lauréats des éditions précédentes témoignent des bénéfices du programme. Calvin Adamou Koudanbe, chef de projet, souligne l’impact positif des projets sélectionnés. Uziel Nguessie, lauréat en 2023, a bénéficié d’une formation technique et d’une opportunité professionnelle. Estelle Ngongang, stagiaire en 2024, espère développer ses compétences professionnelles et collaborer avec des porteurs de projets.

Le stage vise à aider les jeunes à concrétiser leurs idées, à renforcer leurs compétences et à créer des startups à succès. Le lauréat recevra un financement pour concrétiser son projet.

L’édition OSC 2.0 s’adresse à deux publics cibles : les futurs entrepreneurs qui ont des idées de projets technologiques innovants mais qui rencontrent des obstacles pour les concrétiser et les jeunes talents qui souhaitent s’investir dans des projets concrets tout en développant leurs compétences technologiques.

Pendant les trois mois de juillet, août et septembre, les jeunes porteurs d’idées de projets technologiques, en quête d’accompagnement, de compétences ou d’expertise, seront mis en relation avec des jeunes talents désireux de contribuer à ces projets concrets. Ils bénéficieront d’un encadrement personnalisé et d’un accompagnement sur mesure de la part des experts de l’Orange Digital Center, à travers l’école du code et le FabLab, ainsi que les partenaires de la compétition, notamment NOKIA, EY et AWS, dans divers domaines : technologiques, commerciaux et entrepreneuriaux.

À l’issue de la compétition, les membres de l’équipe auront l’opportunité de continuer l’aventure avec le porteur d’idée pour faire progresser la création de sa start-up et intégrer le projet.

Pour la première fois, 16 pays du réseau des Orange Digital Centers en Afrique et Moyen-Orient participeront à cette édition, qui s’annonce riche en échanges et en créativité. Les pays participants sont la Guinée, la Tunisie, le Sénégal, la République Démocratique du Congo, le Mali, le Cameroun, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Jordanie, l’Egypte, Madagascar, le Liberia, le Botswana, la Sierra Leone et la Guinée Bissau.

Un prix international sera décerné au projet le plus innovant et impactant parmi tous les lauréats nationaux de la région Afrique et Moyen-Orient, afin de soutenir sa concrétisation en start-up.

Par Digital Business Africa

Sénégal : le Marocain Kamal Okba DG de Free, ce qu’il faut absolument savoir sur le dirigeant

0

[DIGITAL Business Africa] – Installé à la direction générale de Free Sénégal, ce premier juillet 2024, Kamal Okba jouit des qualités qu’on recherche chez un dirigeant. Fahd Bennani, un acteur de l’industrie des télécommunications en Afrique, le confirme sur son compte Linkedln.

Fahd Bennani est le PDG de Cosmos Electro et le DG du groupe Thriathlète, par ailleurs spécialisé dans le retail.

Le Marocain Kamal Okba, un expert des télécoms et manager panafricain, débarque donc chez le deuxième opérateur télécom au Sénégal derrière Orange, avec environ 24 % de parts de marché sur le mobile. Les chiffres reconnaissent à Free Sénégal  une progression de 20 % de son chiffre d’affaires en trois ans. Ce dernier dépasserait, selon l’opérateur, les 100 milliards de francs CFA (soit plus de 153 millions d’euros). Kamal Okba remplace Mamadou Mbengue, ex-directeur général de Free Sénégal, qui va « poursuivre de nouvelles opportunités ». Ce changement est ordonné par Axian Telecom, l’un des principaux groupes de télécommunications panafricains.

Kamal Okba a été tour à tour CEO de Tigo Tanzania, Anxian Group (juillet 2022-juillet 2024). Mais avant, il va occuper plusieurs postes de responsabilités, dont celui de CEO Airtel Gabon de janvier 2020 à juin 2022. Administrateur général d’Airtel Mobile Money Gabon, de février 2020 à novembre 2021 ; CEO de Tigo Tchad (mars 2017-novembre 2019). VP B2C Market chez Inwi de 2016 à 2017 ; CEO de Mauritel de février 2011 à novembre 2015. Régional director chez Maroc Télécom de 2007 à 2011 ; CEO de Casanet SA, filiale de Maroc Télécom entre 2002 et 2005, sans oublier le poste d’Internet Opérations Manager à Maroc Télécom de 1996 à 2002.

À son actif, plusieurs formations. Notamment, un Master of Business Administration (MBA) (2006-2008), décroché à l’École des Ponts Business School, d’un Master en Informatique, Mise en réseau de systèmes informatiques et télécommunications, délivré par l’Université Côte d’Azur (1994-1995). À l’École nationale des Mines de Rabat, il obtint un diplôme d’ingénieur d’État. En Informatique après y avoir passé quatre ans (1990-1994). Kamal Okba fut même vice-président du club Informatique.

Par Jean Materne Zambo

ANIP-Bénin : Aristide Adjinacou, la force de l’expérience

0

[DIGITAL Business Africa] – Un féru des nouvelles technologies et du Numérique à la direction générale de l’ANIP. Aristide Adjinacou remplace le Rwandais Pascal Nyamulinda, démissionnaire après y avoir passé 16 mois. Jusqu’à sa nomination à la direction générale del’ANIP, ce mardi 02 juillet 2024, Aristide Adjinacou était encore directeur général du Pôle système d’information et digitalisation à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN). C’est sous cette casquette qu’il a ébloui le jury de la première édition des African Cio Awards dans la catégorie « Innovation », en marge du Gitex Africa.

Aristide Adjinacou a remporté le GPT-BJ, un assistant conversationnel basé sur l’IA générative. Le « bot » est capable de répondre aux questions relatives à la réglementation béninoise ( exemple du code des impôts, du code du numérique, du code du travail, du code pénal du Bénin). Une innovation de l’ASIN pour rendre la réglementation béninoise accessible à tous. L’Agence nationale d’Identification des Personnes (ANIP) est créée par la loi n°2017-08 du 19 juin 2017, portant identification des personnes physiques en République du Bénin.

De la base au sommet

C’est à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN) que le nouveau directeur de l’ANIP se révèle au grand public. Pourtant, un travail de fond a débuté depuis. Aristide Adjinacou a été cumulativement de 2019 à juillet 2024 Manager de Transition, la première communauté des DSI/CTO de transition de décembre. Président de iSHEERO, Managing Director Hakili Labs.
Avant cela, il a été Managing Director Digilense d’août 2016 à juillet 2024 ; Associate and Member of Supervisory Board, Solidarités Entreprises Nord-Sud (SENS), de mai 2015 à juillet 2024 ; Directeur des opérations à l’Agence des Services et Systèmes d’Information du Bénin entre septembre 2020 et mai 2023 et Head of IT Delivery (Transition Manager) chez Europcar Mobility Group de mai 2017 à décembre 2019.

Chez Alcatel-Lucent Entreprise, il aura passé 16 ans et quatre mois (temps plein). Aristide Adjinacou y est arrivé à la pointe des pieds, et en est reparti d’un pas rassuré. Il débute dans la boîte comme Development Team Lead de mars 2000 à février 2005. Puis Software Projet Manager de mars 2005 à décembre 2007. Entre janvier 2008 et mars 2014, Aristide Adjinacou occupe le poste de R&D Director ( temps plein). Avant de finir, PMO director (mars 2014 – juin 2016).

Mais la carrière du jeune Aristide débute réellement chez Safran Aircraft Engine en tant que Embedded Software Engineer entre septembre 1998 et février 2020. Aristide Adjinacou est diplômé de l’École des hautes Technologies et du Numérique (ISEN), option Engeneer, Télécommunication (1995-1997). Il est aussi nanti de plusieurs formations, dont un MBA (ESSEC) complété avec des certificats tels que « Leading Digital Transformation » (HEC Mines Paris Tech) et « Artificial Intelligence Implications for Business Strategy » (MIT).

Par Jean Materne Zambo

Côte d’Ivoire : Le processus d’archivage numérique du journal Fraternité Matin à une phase avancée

0

[DIGITAL Business Africa] – Soixante ans d’existence. Le journal ivoirien Fraternité Matin a donc plus d’un demi siècle. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun) a associé le support médiatique le plus capé de Côte d’Ivoire à souffler sa cinquantième bougie. C’était à la faveur de la célébration de l’âge d’or du quotidien Cameroon Tribune. Journal édité par la Sopecam. Les festivités de ce cinquantenaire se tiennent du 01 au 05 juillet 2024 à Yaoundé. Adama Koné, directeur général adjoint de Fraternité Matin, a pris part au colloque scientifique international organisé pour l’occasion. Dans son propos, il a évoqué la question de l’archivage numérique, dont le processus serait presque achevé.

« C’est un projet que nous avons déjà lancé, et qui est presque terminé. Toutes nos archives qui étaient matérielles, nous les avons dématérialisées. Et donc, on les a numérisées. C’est quand même 60 ans de témoignages de la vie politique, économique et sociale de la Côte d’Ivoire, consignée dans des documents désormais numériques. La prochaine étape sera d’avoir une salle multimédia de consultation numérique de ces archives ou bien d’avoir un lien à travers lequel les chercheurs, les étudiants, les élèves, pourront venir consulter soit un document économique, soit un document de société, soit un document de faits divers, soit un document scientifique, politique. Vraiment tout ce dont Fraternité Matin a été témoin depuis sa création jusque maintenant. Donc, c’est notre contribution à l’évolution du pays, à la recherche, à l’école, à tout ce qui concerne la vie sociale en Côte d’Ivoire » , a-t-il expliqué.

Durant deux jours, de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique se sont entretenus des défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun, en particulier. Au total, on a eu l’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria et l’ACAP de la RCA, tous conviés par la Sopecam.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : La presse numérique à la peine, la providence de l’État sollicitée 

0

[DIGITAL Business Africa] – Emprunter le train du numérique. L’exhortation est faite à la presse traditionnelle par le Pr Jacques Fame Ndongo, ministre d’État, ministre de l’ Enseignement supérieur du Cameroun. Le premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune (quotidien national) en 1974 a prononcé une note inaugurale à la faveur du colloque scientifique international pour les 50 ans de Cameroon Tribune, ce jeudi 04 juillet 2024 à Yaoundé. Un discours historique qui s’appuie sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique ».

La presse en ligne est célébrée par un membre du Gouvernement camerounais, pas des moindres. Même si sur le plan légal, un désert subsiste. Le Pr Jacques Fame Ndongo ne s’arrête pas à la simple invitation des médias traditionnels à migrer vers le numérique. Il leur prodigue un cours d’économie des médias. Comment faire pour ne pas être évincé du circuit. Bref, la conduite à tenir par une entreprise de presse pour maximiser son profit.

« Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus ». Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « À l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformé en des contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales. La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse », a prescrit le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo.

Les promoteurs d’entreprises de presse présents dans la salle ont fait bon accueil de cette masterclass du Pr Jacques Fame Ndongo. La preuve, à la chute de son propos, toute l’assistance s’est dressée spontanément pour saluer cet enseignement on ne peut plus important. Mais il ne suffit pas simplement de s’aligner au numérique pour générer plus de revenus. La DG de la Sopecam Marie Claire Nnana, peut le confirmer.

« Dans le passé, on faisait trois milliards de FCFA par an, c’est-à-dire trois milliards par an. Maintenant, avec le numérique, en publicité, je ne suis pas sûre que nous gagnons 50 millions de FCFA. En ventes d’éditions numériques papier, là c’est encore un peu plus grave. En ventes d’éditions numériques papier, nous avons à peu près 100 millions de FCFA. Quand la vente du papier donne plusieurs milliards de FCFA… On doit créer des contenus intéressants, mais quelle que soit la façon dont vous ferez, cela ne donnera pas le milliard », a-t-elle dit.

La présence en ligne n’est donc pas gage de rentabilité. L’on ne saurait douter de la pertinence, de la qualité des contenus qu’offrent les produits de la Sopecam : Cameroon Tribune ou Nyanga Magazine. Le ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo, a d’ ailleurs salué le travail abattu par l’équipe rédactionnelle de Nyanga. Que faut-il faire pour que la presse cybernétique prospère, dans un environnement où l’abonnement et la publicité ne rapportent pas ? Beaugas Orain Djoyum, PDG de Digital Business Africa, a demandé au Pr Jacques Fame Ndongo si le gouvernement pouvait apporter un appui financier aux « pure players ». Entendez, entreprise qui exerce son activité uniquement en ligne. À quoi le ministre a répondu qu’il faut que chaque entreprise ait un modèle économique qui lui permet de fonctionner normalement. Selon lui, elle n’a pas à attendre une quelconque aide de l’État pour fonctionner. Même si le ministre d’État, ministre de l’ Enseignement supérieur, Pr Jacques Fame Ndongo, a rappelé que l’aide à la presse existe bien au Cameroun, et celle-ci est appelée à disparaître un jour.

Le directeur adjoint de Fraternité Matin, journal ivoirien, pense que l’État doit apporter une contribution à ces entreprises dédiées à l’information.

« Oui, l’État a le droit de soutenir un peu la presse parce que la presse, d’une manière générale, qu’elle soit privée ou bien publique, intervient dans un domaine qu’on appelle le service public. Donc il y a une contribution à apporter. Mais cette contribution ne peut pas être majoritaire. Il faut bien savoir que la presse est une activité à part entière. C’est une entreprise aussi. Tout comme une entreprise de fabrication de bijoux, une entreprise de fabrication de bonbons. On pourrait dire que celui qui fait des bonbons ou bien qui fabrique des médicaments, c’est un service public aussi qu’il rend parce que cela s’adresse à la population. Mais quand vous venez créer votre entreprise de presse, il faut avoir un business plan », a-t-il dit.

Adama Koné rappelle que la structure de financement d’une presse dans le système anglo-saxon est de 80 % de publicité et 20 % de vente. Mais que les 80 % de publicités qui doivent soutenir l’activité de l’entreprise, son fonctionnement, ne viennent que lorsque l’annonceur est sûr d’atteindre un certain public.

Par Jean Materne Zambo

50 ans de Cameroon Tribune. Sauter dans le train du digital ou mourir : ce que doit faire la presse écrite en Afrique

0

[DIGITAL Business Africa] – Cameroon Tribune, le quotidien national bilingue du Cameroun, a eu 50 ans ce 01er juillet 2024. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), éditrice de ce journal, a organisé ce 04 juillet 2024 au Hilton de Yaoundé un colloque pour célébrer cet âge d’or.

Durant deux jours, ce sera l’occasion pour de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique de cogiter sur les défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun en particulier. L’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria, tous invités par la Sopecam, vont participer au débat.

Comme Cameroon Tribune au Cameroun, en effet, l’on relève l’existence de journaux de presse publique écrite comme Fraternité Matin en Côte-d’Ivoire, créé par Houphouët Boigny le 9 décembre 1964 ou encore Le Soleil, héritier de Paris-Dakar, créé par Charles de Breteuil en 1933 au Sénégal qui devient Dakar Matin après l’indépendance, puis Le Soleil le 20 mai 1970, aux trajectoires relativement similaires.

En s’intéressant à cette presse écrite publique, ce colloque cherche à ressortir les lignes de clivage et les plages de continuité qui s’accusent dans les trajectoires de ces différents organes de presse publics. Il vise également à comprendre comment ils ont pu informer et digérer le pluralisme médiatique consécutif du pluralisme politique ; comment ont-ils survécu aux nécessaires mutations subséquentes ? Ont-ils modifié leur ligne éditoriale ou l’ont-ils conservée ? Le profil de leur management a-t-il changé ou est-il resté le même ? Leur modèle financier de gestion a-t-il changé ou est-il resté le même ?

Et pour répondre à ces différentes questions, qui de mieux que le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur.

Premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune en 1974 alors qu’il n’avait que 23 ans et huit mois, c’est le Pr Jacques Fame Ndongo qui a été sollicité pour délivrer la leçon inaugurale de ce colloque. Sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique »

De manière générale, le Pr Jacques Fame Ndongo va inviter les médias de la presse écrite à emprunter le train du numérique ou à mourir.

Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus. Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse »

S’adapter au numérique impose également l’adaptabilité et la mise à niveau des compétences des journalistes. C’est d’ailleurs obligatoire, d’après le Pr Jacques Fame NDONGO. Ceci afin de cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de proposer des contenus de qualité.

« C’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse », propose le Pr Jacques Fame NDONGO.

 

Par Digital Business Africa

Lire aussi la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGO:

Pr Jacques FAME NDONGO: “L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire”

 

Pr Jacques FAME NDONGO: « L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire »

0
Pr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

[DIGITAL Business Africa] – Cameroon Tribune, le quotidien national bilingue du Cameroun, a eu 50 ans ce 01er juillet 2024. La Sopecam (Société de presse et d’édition du Cameroun), éditrice de ce journal, a organisé ce 04 juillet 2024 au Hilton de Yaoundé un colloque pour célébrer cet âge d’or.

Durant deux jours, ce sera l’occasion pour de nombreux gestionnaires des journaux et quotidiens d’Afrique de cogiter sur les défis de la presse écrite en Afrique et au Cameroun en particulier. L’Union du Gabon, le Soleil du Sénégal, The Standard de Nairobi (Kenya), Fraternité Matin d’Abidjan ou encore The Sun du Nigeria, tous invités par la Sopecam, vont participer au débat.

Comme Cameroon Tribune au Cameroun, en effet, l’on relève l’existence de journaux de presse publique écrite comme Fraternité Matin en Côte-d’Ivoire, créé par Houphouët Boigny le 9 décembre 1964 ou encore Le Soleil, héritier de Paris-Dakar, créé par Charles de Breteuil en 1933 au Sénégal qui devient Dakar Matin après l’indépendance, puis Le Soleil le 20 mai 1970, aux trajectoires relativement similaires.

En s’intéressant à cette presse écrite publique, ce colloque cherche à ressortir les lignes de clivage et les plages de continuité qui s’accusent dans les trajectoires de ces différents organes de presse publics. Il vise également à comprendre comment ils ont pu informer et digérer le pluralisme médiatique consécutif du pluralisme politique ; comment ont-ils survécu aux nécessaires mutations subséquentes ? Ont-ils modifié leur ligne éditoriale ou l’ont-ils conservée ? Le profil de leur management a-t-il changé ou est-il resté le même ? Leur modèle financier de gestion a-t-il changé ou est-il resté le même ?

Et pour répondre à ces différentes questions, qui de mieux que le Pr Jacques FAME NDONGO, ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur.

Premier coordonnateur de la rédaction de Cameroon Tribune en 1974 alors qu’il n’avait que 23 ans et huit mois, c’est le Pr Jacques Fame Ndongo qui a été sollicité pour délivrer la leçon inaugurale de ce colloque. Sur le thème : « Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique »

De manière générale, le Pr Jacques Fame Ndongo va inviter les médias de la presse écrite à emprunter le train du numérique ou à mourir.

Il faut donc s’adapter au numérique pour générer plus de revenus. Les explications du Pr Jacques Fame Ndongo : « A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse »

S’adapter au numérique impose également l’adaptabilité et la mise à niveau des compétences des journalistes. C’est d’ailleurs obligatoire, d’après le Pr Jacques Fame NDONGO. Ceci afin de cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de proposer des contenus de qualité.

« C’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse », propose le Pr Jacques Fame NDONGO.

 

Par Digital Business Africa

Digital Business Africa vous présente l’intégralité de la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGOPr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

  • 0. Liminaire

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, en vos rangs, titres et grades respectifs, vous permettrez qu’à l’entame de la Leçon inaugurale, je convoque une citation de Fernand Terrou, ancien professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et ex-Directeur de l’Institut Français de Presse (Université Paris II), non seulement au regard de l’immense stature scientifique du sus-nommé, mais aussi en raison de l’épithète « politiques » et du substantif « presse » inhérents aux fonctions qu’il occupa : « Si je lâche la bride à la presse, je ne resterai pas  trois mois au pouvoir », déclara Napoléon Bonaparte, au lendemain du 18 Brumaire (N.B. coup d’Etat du 9 novembre 1799, par lequel Bonaparte renversa le régime du Directoire). Sous le règne de Napoléon, la presse ne fut qu’un service de propagande gouvernementale et les journalistes, des agents du pouvoir, exposés à l’arbitraire le plus complet, tandis qu’aux Etats Unis où, comme l’a écrit Brissot, la Révolution ne se serait pas faite sans les gazettes, naissait une presse qui finira par l’emporter sur toutes les autres, au moins par son ampleur, et en Angleterre, à l’abri de la liberté de publication et à la faveur des progrès techniques et économiques, la presse prenait son essor » (La presse P.U.F. Paris. p. 25).

« Presse publique, pluralisme politique et révolution numérique ». Telle est la thématique, fort complexe et délicate, de la leçon inaugurale que le Directeur Général de la SOPECAM, Mme Marie Claire Nnana, m’a demandé de délivrer, à la faveur du colloque organisé à l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire du quotidien « Cameroon Tribune ».

De prime abord, il me fait plaisir de remercier Mme le Directeur Général de cette entreprise de presse et d’édition pour l’auguste responsabilité scientifique et professionnelle dont elle a bien voulu me créditer, en cette circonstance historique où l’un des plus prestigieux quotidiens d’Afrique, voire du monde, célèbre son âge d’or.

Au demeurant, afin de m’acquitter convenablement, autant que faire se peut, de cette mission ô combien délicate, m’adressant à un auditoire averti et perspicace s’il en fut, je voudrais articuler ma communication autour de trois axes structurants : l’intérêt du sujet, la définition des concepts opératoires, la plus-value induite par la révolution numérique.

  • L’intérêt du sujet

Le thème du colloque scientifique qu’organise la Société de presse et d’éditions du Cameroun est d’une acuité, d’une pertinence et d’un intérêt on ne peut plus évidents. La citation relative à Bonaparte prouve, à suffisance, que depuis plusieurs siècles, la presse est au cœur de la problématique liée à la politique et qu’elle formate les invariants socio-culturels de la civilisation humaine, depuis le 18è siècle au moins, jusqu’à ce jour.  En effet, la civilisation de l’information qui se consolide sous nos yeux a pour noumène la presse au sens large, ce terme fût-il d’essence informatique, politique, journalistique, économique, culturelle ou sociétale. La presse, stricto sensu, dans ses trois composantes essentielles (écrite, audio-visuelle, cybernétique) ne laisse personne indifférent ou à l’écart de son champ de compétence.

Nul, aujourd’hui, ne peut se passer de la presse publique ou privée, à l’aune des acceptions que je viens d’énumérer.  La presse formate notre existence, nos comportements, nos schèmes mentaux, nos choix, nos visions, nos rêves voire nos fantasmes surtout dans son volet ludique le divertissement). Et, qui plus est, elle est en télescopage permanent avec l’homo politicus qui l’encourage, l’utilise, l’accepte, la craint, la manipule, l’oriente, la modifie, la formate, la courtise, en fonction de ses a-priori philosophiques, psychiques, cognitifs, lyriques ou idéologiques (tout est idéologique, même l’art culinaire). D’où l’intérêt évident du thème que nous auscultons aujourd’hui. Et ce, d’autant plus que l’épithète « politique » est accolée à « pluralisme », sans oublier cette arlésienne qu’est   la révolution numérique, véritable hydre à sept têtes que chaque humain se doit de dompter, de maitriser ou de séduire pour éviter d’être phagocyté par ce « dinosaure » (au sens neutre voire mélioratif du terme.

  • Définition des concepts opératoires

Cette étape méthodologique s’impose de manière apodictique, afin d’éviter un dialogue de sourds puisque le mot colloque signifie « parler ensemble » (cum – loquare). Et je sais que, pendant que je parle, hic et nunc, vous aussi vous parlez en esprit en disant (mentalement), a-t-il raison ? Est-il en train de pérorer dans le néant ? Est-il pédant, accessible, hors sujet, véridique ou déphasé ? Je souhaite qu’intérieurement, chacun se dise : c’est vrai, il a raison, je n’y avais pas pensé ». Mais, c’est une gageure. Alors, définissons les concepts.

2-1- Presse :    chacun sait que ce mot vient de la grande invention de Jean Gutenberg et de ses deux associés, Jean Fust et Pierre Schoeffer.  L’utilisation simultanée de deux éléments (les caractères mobiles métalliques faits d’un alliage de plomb, d’antimoine et d’étain d’une part, et de la presse à imprimer d’autre part, imaginé sur le modèle des pressoirs à vis employés par les vignerons rhénans) se situe vers 1450 après J.C.. Elle constitue l’événement fondamental qui marque la naissance de l’imprimerie et, donc, de la presse au sens technique, logique et professionnel.

Après cette date, le substantif « presse » a acquis une notoriété exponentielle en commençant par l’édition des livres, puis des journaux, avec des procédés toujours plus modernes : typographie, héliogravure, offset etc.

Aujourd’hui, le vocable « presse » est devenu polysémique. Il désigne aussi bien la presse écrite, la presse parlée, la presse télévisée que la presse cybernétique. D’aucuns lui préfèrent un terme plus snob, issu du latin : medium, media. Le neutre pluriel a fini par devenir un nominatif singulier qui s’accorde au pluriel en gardant un « s », ce qui constitue un barbarisme grammatical.

2-2- « Publique »                             

Et quid de l’adjectif qualificatif « publique » ? Presse publique s’oppose à presse privée dans notre imaginaire collectif manichéen, voire dans les références juridiques, économiques, normatives. Mais, la différence entre les deux syntagmes nominaux n’est pas aussi claire qu’il n’y parait. En effet, toute presse est publique, puisqu’elle s’adresse à un public (lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, cybernautes …). Sans public, la presse n’existe plus. Elle n’existe que parce qu’il y a un public, c’est-à-dire le consommateur du message émis par l’organe de presse. Toute presse est donc publique par destination, voire par essence. Du reste, le schéma élémentaire de la communication, bien connu de tous, implique, a minima, un émetteur, un code commun, un message, un récepteur. Le récepteur (ou les récepteurs, de plus en plus nombreux aujourd’hui, avec la presse cybernétique), c’est l’autre appellation du public, qui accepte le produit (la marchandise), le rejette ou reste indifférent.

Or, donc, comme dirait Léopold Sedar Senghor, malgré le monosémisme (unité de sens) de l’épithète « publique », il existe une différence essentielle, d’ordre économique. Certes, la presse publique ou privée s’adresse, l’une et l’autre, à un ou à des publics. Mais, les deux entités sont économiquement différentes : la presse publique est une presse à capitaux publics (l’Etat, totalement ou majoritairement). Quant à la presse privée, elle est une presse à capitaux privés (un ou plusieurs actionnaires qui peuvent être soit des personnes physiques, soit des personnes morales). Mais, il existe une presse hybride, au plan économique, c’est la presse qui participe de l’« économie mixte ». Ce fut le cas, de l’ainée de la SOPECAM, à savoir la Société Camerounaise de Publications, Société anonyme, créée le 15 mars 1974 à 16h au siège de la SNI.

Son capital social était de 30 millions de F CFA. Il était divisé en 3000 actions de 10 000F CFA chacune. Huit personnes y avait souscrit (7 500 000F furent versés séance tenante). Par l’intermédiaire de la SNI (Société Nationale d’Investissement), l’Etat prit une participation majoritaire avec 69,93 % d’actions (20 950 000F). Un tiers environ fut souscrit par deux principaux partenaires étrangers : la Société France Edition et Publications (SFEP) et la Société Camerounaise de presse et d’éditions. Cinq personnes physiques, dont trois représentants de la SNI et deux représentants de la SFEP (Société France Editions et Publications et (Société Camerounaise de Presse et d’Editions) prirent aussi des parts.

La SNI et deux représentants de la SFEP (Société France Editions et Publications) et de la SCPE (Société Camerounaise de Presse et d’Editions) avaient acquis, à titre symbolique une action chacune.

Mais, cette expérience ne fut pas couronnée de succès au plan financier. La création de la Société Camerounaise de Publications et d’éditions (SOPECAM), éditrice de Cameroon Tribune, le 18 juillet 1977, par l’ancien Président de la République, M. Ahmadou Ahidjo, consacra le monopole étatique du capital de cet établissement public à caractère industriel et commercial dont les ressources « proviennent du capital social, de la vente de ses produits et services, de ses biens propres, des subventions de l’Etat, des emprunts, des dons et legs » (article 32, titre 3 du décret sus-visé).

Au plan sémantique, je voudrais insister sur la périphrase « subventions de l’Etat », en ce qui concerne la SOPECAM. Il s’agit, d’une Société financée principalement par l’Etat, bien qu’il y ait des revenus endogènes (biens propres, vente des biens produits et services) et exogènes (dons, legs).

Il me semble également nécessaire de préciser que le concept « service public » est ambivalent. Il peut vouloir dire que le service est public (dans cette hypothèse, une école dite privée – confessionnelle ou laïque – est aussi publique car, a priori, elle a une mission socio-culturelle d’éducation et de formation de tout citoyen, sans distinction (en principe) d’appartenance religieuse, philosophique, ethnique, géographique ou sociétale.

La périphrase « service public » peut aussi signifier que le service proposé n’a aucune restriction absolue s’agissant du consommateur du produit qui est le bien immatériel appelé « savoir » ou, parfois, « savoir-faire ». L’épithète « public » induit, dans ce cas de figure, une plus grande ouverture à tous les courants de pensée, par-delà le paradigme « pécuniaire ». Mutatis mutandis, la presse de service public a plus de contraintes sociétales que la presse de service « privé » (bien que cette derrière catégorie relève d’un barbarisme sémantique).

Nous retenons donc que le véritable distinguo scientifique entre la presse publique et la presse privée réside dans la nature du capital financier, foncier, logistique etc. qui relèvent, en principe, de l’Etat et non du gouvernement comme d’aucuns ont tendance à le subodorer. L’Etat est différent du gouvernement, même si le gouvernement est au service de l’Etat (le gouvernement est constitué de ministres et le mot ministre vient du latin « minister » = serviteur, et le lexème ministère vient de « ministerium » = service). Le gouvernement sert l’Etat. L’inverse n’est pas nécessairement vrai à travers le monde.

La presse publique est donc au service de l’Etat (c’est-à-dire de tous les publics, car les capitaux viennent principalement de l’Etat qui est constitué de tous les citoyens, sans exclusive).

Un journal partisan (appartenant à un Parti, à une Eglise, à une Association etc) ethnique, scientifique, corporative… s’adresse à un public, certes, mais ce public est par essence, restreint ou, parfois, élitiste voire hermétique.

Les missions assignées à ce qu’il est convenu d’appeler « presse publique » sont donc plus larges, plus contraignantes, plus complexes, plus délicates, plus difficiles à assumer, surtout dans un contexte de pluralisme politique où les publics sont, fondamentalement, éclatés par chapelle politique, voire idéologique, dans une arène où des gladiateurs des temps modernes s’affrontent, parfois de manière féroce, à qui mieux mieux, bien que « pluralisme politique » ne signifie guère combat physique, moral ou trivial ; Il s’agit d’une bataille d’idées (programmes, vision, stratégie pour une bonne gestion de la Cité).

2-3- Pluralisme politique

Cet archilexème est bien connu de tous. Il comprend deux lexèmes :

2-3-1 Pluralisme où l’on retrouve le mot « pluriel » (à la fois adjectif qualificatif et nom commun, masculin singulier, venant de « pluralis »)

2-3-2 Politique (du grec « politikos » = qui concerne la Cité, voire l’Etat, précise Le Larousse).Pr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

Le pluralisme politique concerne donc la forme la plus libérale de la démocratie (demos = peuple ; kratos = pouvoir, en grec). C’est le régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même. Il peut déléguer ce pouvoir à des citoyens élus au suffrage universel direct ou indirect ou exceptionnellement, l’exercer directement, lorsque la collectivité concernée est très réduite (cas des sociétés acéphales, ce qui est une vue de l’esprit, chaque communauté ayant toujours un chef = caput = tête. Or, le mot « acéphale » = a privatif et képhalê = tête en grec) signifie « sans tête ».

En dehors de quelques pays, la plupart des Etats, à travers le monde, ont adopté le régime du pluralisme politique (élections libres transparentes, conformément aux lois et règlements librement adoptés par chaque Etat). C’est la résultante d’un long et parfois pénible cheminement, depuis la Préhistoire, jusqu’à nos jours, en passant par des périodes d’autocratie (pouvoir personnel), de ploutocratie (« ploûtos » = richesse, kratos = puissance c’est le pouvoir des riches), d’oligarchie (« oligos » peu nombreux, et « arkhê » = commandement, en grec. C’est un pouvoir détenu par un petit nombre de citoyens).

En principe, dans un régime fonctionnant avec un régime de pluralisme politique, la presse est plus libre et les opinions émises ne sont pas censurées. La seule censure qui vaille est celle qui concerne la ligne éditoriale définie, en réalité, par celle ou celui qui détient la majorité ou la totalité des capitaux. Pour la presse dite, mutatis mutandis, publique, c’est l’Etat qui détient la majorité ou la totalité des capitaux. Et l’Etat, avec une majuscule, c’est dit le Larousse, selon le droit « 1- l’entité politique constituée d’un territoire délimité par des frontières, d’une population et d’un pouvoir institutionnalisé ». 2- « l’ensemble des pouvoirs publics ».

L’Etat est différent du gouvernement qui est (1/- Action de diriger politiquement un pays. 2/- Forme politique qui régit un Etat, 3/- Organe qui détient le pouvoir exécutif dans un Etat).

L’Etat appartient au même champ notionnel, et lexico-sémantique que la Nation, qui est un concept plus général et plus souple.

Consultons encore le Larousse, à propos de la Nation :

  • Grande communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire, et qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique plus ou moins forte ».
  • Communauté politique distincte des individus qui la composent et titulaire de la souveraineté.

Dans les temps anciens, Cameroon Tribune avait un para-texte (fiche signalétique) en première page, au-dessus du titre qui n’avait pas encore graphiquement muté, à la faveur de l’introduction de la quadrichromie induite par l’acquisition des rotatives ultra-modernes par la Sopecam, les unes plus futuristes que les autres.

La rotative actuelle est l’une des plus sophistiquées d’Afrique. Je n’ose pas dire plus. Qu’était donc ce para-texte des temps anciens ? « Grand quotidien national d’informations ». Aujourd’hui, il a été remplacé par … rien. Cela signifie, lorsqu’on décode le texte, qu’il y a un génotexte (texte crypté ou caché) qui est le suivant : « quotidien d’informations générales ». Mais, déduction très importante, ce journal est au service du public c’est-à-dire, de tous, pour tous et par tous (C.Q.F.D).

Mais, l’Etat n’est pas acéphale. Il a un chef d’Etat qui est le chef de l’exécutif, qui nomme le chef du gouvernement et les membres du gouvernement (ministres = serviteurs de l’Etat), qui nomme aux emplois civils et militaires (constitution) qui garantit l’indépendance de la magistrature et qui respecte la séparation des pouvoirs jadis codifiée par Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755).

Ce journal d’informations générales obéit donc à des prescriptions inhérentes à cette catégorie de journaux : respect de la déontologie journalistique, respect des normes constitutives de l’information (vérité, objectivité, intérêt et actualité), respect des règles esthétiques et graphiques les plus attractives, respect des quatre missions classiques assignées par la profession à tout organe de presse d’intérêt général :

1/- Information : collecte, mise en forme et diffusion de toute nouvelle préalablement recoupée et vérifiée, conformément aux principes de base du journalisme (critique des sources et respect de la loi du mort kilométrique) et aux principes déontologiques connus de tous.

2/- Education : ne diffuser que des informations qui obéissent à une échelle des valeurs républicaines et qui permettent au lectorat d’être crédité d’une plus-value cognitive et éthique. Exemples : éviter des articles qui attisent la haine, la division, la désagrégation de l’Etat ou qui exhibent les mœurs dépravées, qui diffusent des « secrets d’Etat », des « secrets défense », qui portent atteinte à la vie privée, qui font le panégyrique de la rébellion, de la sécession, qui enveniment les rapports entre l’Etat et les Nations amies. Privilégier toute information qui magnifie le vivre-ensemble dans un monde fraternel et solidaire.

3/- Reliance sociale : (rapprochement des lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, internautes grâce à des textes à connotation sociale et psychologique etc.)

4/- Divertissement (exemples : mots croisés, bandes dessinées, dessins animés pour la télévision, etc).

Après avoir ainsi défini les concepts opératoires nous pouvons examiner la relation entre la presse publique, dans un contexte de pluralisme politique et la révolution numérique.

  • La plus-value induite par la révolution numérique

3-1 Le choc des idées

Point n’est besoin de revenir sur les notions déjà explicitées, sinon pour souligner que dans un contexte de pluralisme politique, la presse a l’obligation de respecter les règles du jeu démocratique. Les opinions étant multiples et parfois contradictoires, elles doivent, toutes, s’exprimer à travers les divers supports publics, pour autant qu’elles (les opinions) respectent scrupuleusement les lois et règlements de la République (–« res publica = ce qui est public »).

Ces opinions contradictoires s’expriment, notamment, à travers les débats à armes égales, les tribunes libres, les interviews etc, sans injures, sans outrages, sans diffamation, sans atteinte à l’ordre public et au vivre-ensemble. C’est le sens de la belle et célèbre sentence de S.E. Paul BIYA : « Ne nous battons pas. DEBATTONS !»  Un débat républicain. Un débat sain. Un débat constructif car, nous le savons tous, du choc des idées, jaillit la Lumière.

Ce débat républicain attire le lectorat, les auditeurs, les téléspectateurs et les « followers », ce qui maximise le nombre d’annonceurs, crédibilise l’organe de presse, informe et éduque l’opinion publique qui n’a besoin ni du dénigrement systématique et abject, ni de la flagornerie ubuesque. Comme disait Molière : « la parfaite raison fuit toute extrémité et veut que l’on soit sage avec sobriété » (le Misanthrope).

3-2- Une triple révolution

Le numérique catalyse et accélère la convergence de tous les modes de communication sur les autoroutes de l’information et particulièrement sur l’Internet. Sur le marché des images et des contenus se greffe désormais celui des tuyaux et des services. Hier centré sur l’industrie des médias, le secteur de la presse est plus que jamais au confluent des passerelles et des synergies d’intégration entre entrepreneurs et secteurs jusque-là cloisonnés: (a) les éditeurs de presse, de livres, de jeux, de bandes dessinées et de musique ; (b) les producteurs de films et programmes audiovisuels ; (c) les fabricants de matériels numériques (téléphones, smartphones, logiciels, décodeurs, tablettes, ordinateurs, etc.) ; (d) les réseaux sociaux (facebook, instagram, X, youtube, tiktok, etc.) ; (e) les diffuseurs, câblo-opérateurs,  opérateurs de télécoms, de satellites et de bouquets TV & divertissement.

Sur ce vaste marché, les protagonistes recherchent des alliances pour définir les standards, amortir les coûts de développement, atteindre la taille critique et intégrer en amont les savoir-faire permettant d’offrir la gamme de produits la plus large. Tout change donc ; le cadre règlementaire de la presse reposait sur la différence entre les divers supports, l’ère numérique implique leur convergence.

L’espace de diffusion était un bien rare, la compression et la convergence numérique en font une ressource inépuisable. Désormais, dans ce vaste marché en intégration, le but de chaque acteur est d’être en mesure d’avoir une maitrise combinée des images, des données, du son et du contrôle des réseaux.

Le secteur de la presse vit ainsi non pas une évolution, mais une révolution sans précédent. Cette révolution évolue au rythme de trois facteurs combinés : (1) la révolution des nouvelles technologies, en particulier celle d’Internet, qui fait émerger un monde du temps réel (temps zéro) et de l’ubiquité (distance zéro) ; (2) la révolution des mœurs de plus en plus orientés vers les exigences d’une consommation nomade et instantanée où chacun a plus d’un écran à sa disposition et est en mesure d’accéder, à tout moment et en tout lieu, à l’information qui l’intéresse ;  (3) la révolution de l’intégration des contenus, des services et des réseaux d’information.

La presse publique (papier, audiovisuelle, cybernétique) publique et privée a essayé de s’adapter à cette métamorphose multidimensionnelle, en mettant dans un premier temps, sur le Net et les réseaux sociaux, une information de qualité variable, mais à accès libre. Au fil du temps, pour la viabilité économique et la fiabilité de la presse, il est important de mieux gérer cette migration vers le numérique en négociant une cohabitation délicate entre contenu payant et contenu gratuit.

  • L’ère du changement et de la convergence des modèles économiques de la presse publique et de la presse privée.

La presse contribue de manière essentielle à l’information des citoyens et à la diffusion des courants de pensées et d’opinions plurielles. Elle permet une mise en perspective des événements, une confrontation des analyses et aboutit ainsi à la construction d’une véritable conscience culturelle et politique.

C’est la raison pour laquelle l’État s’attache, de longue date, à soutenir le secteur. Ce soutien s’opère à travers la subvention de la presse publique et l’aide à la presse privée. Mais, classiquement la presse trouve son équilibre économique grâce à deux sources principales de revenus : la vente d’espaces publicitaires aux annonceurs et la vente d’exemplaires de journaux aux consommateurs.  Le marché de la presse est ainsi un marché à demande double.

En effet, la demande sur le marché des annonceurs dépend de la taille de la demande sur le marché des consommateurs de presse (lecteurs, auditeurs et téléspectateurs) et celle du consommateur de presse dépend de la taille de la demande sur le marché publicitaire.

En effet, plus l’audience d’un organe de presse est élevée, plus les annonceurs seront prêts à payer pour un espace publicitaire, car l’impact du message y sera plus important. Du côté du consommateur, plus l’organe de presse est financé par la publicité, plus il a les moyens de proposer au consommateur une offre attractive (dans le respect de l’éthique et de la déontologie de la presse).

La migration vers le numérique remet en cause ce modèle économique classique de la presse basé la vente d’espaces publicitaires aux annonceurs et la vente d’exemplaires de journaux aux consommateurs d’autant que de nouveaux acteurs apparaissent, tels les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et les sites internet généralistes ou plus spécialisés, qui viennent capter la valeur en amont.

Ce contexte impose donc un profond travail de métamorphose co-permicienne du secteur de la presse. Concernant l’information elle-même, la durée de vie moyenne d’un scoop correspond désormais au temps nécessaire pour qu’il soit partagé sur tous les réseaux sociaux, c’est-à-dire quelques secondes. De fait, le scoop n’existe plus et, pour le journaliste d’aujourd’hui, la question n’est donc plus de savoir s’il écrit pour le papier ou pour le digital.

Dorénavant, les journalistes produiront un contenu qui sera ensuite édité, sous diverses formes, par d’autres professionnels venus du digital, capables de créer la valeur pour le numérique. Pour être en mesure de créer de la valeur pour le numérique, il faut s’assurer que ce qui est mis en ligne gratuitement touche une audience qualifiée suffisante pour qu’on puisse obtenir, en retour, de la publicité de la part des annonceurs potentiels. Si, ensuite, on veut faire payer l’accès aux contenus en ligne, il faut offrir au lecteur une expérience captivante et extraordinairement différente de celle qu’il vit quand il obtient gratuitement un contenu banalisé.

Le premier défi de la transformation digitale de la presse est donc de repenser les rédactions pour qu’elles travaillent sur une approche, très différente, de l’information, désormais devenue instantanée et qui nécessite des arbitrages toute la journée entre ce qui fait du sens en étant gratuit et ce qui peut être monétisé.

La deuxième transformation induite par la révolution numérique est que la presse s’adresse, non plus à des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, mais à des consommateurs à fidéliser, à qui on doit apporter non seulement un contenu d’informations générales et locales, mais également un contenu, sous une forme ou sous une autre, qui lui dispense d’aller chercher ailleurs les informations et les services gratuits ou payants qui lui sont utiles.

Pour survivre économiquement, les entreprises de presse sont contraintes de s’aligner sur les meilleures pratiques du marketing digital et en se mettant en phase avec les habitudes d’usagers rodés aux achats en ligne. Ce que l’on vend désormais aux annonceurs, ce sont des cibles très spécifiques sur lesquelles l’on peut garantir, au plus offrant, un retour sur investissement mesurable, non plus sur une seule publication mais sur un ensemble de journaux et supports, afin de créer un maximum de valeur sur les plateformes digitales de l’entreprise, en monétisant le nombre de visiteurs uniques et, de manière beaucoup plus significative, le nombre de pages que chacun consulte et le temps qu’il y passe, en plus des abonnements classiques.  Ce nouveau paradigme offre à la presse publique, jusque-là tributaire en grande partie des subventions publiques, de nouvelles sources de revenus susceptibles de faire converger à terme les modèles économiques de la presse publique et de la presse privée.

 

  • L’ère du transmédia et de la vente des contenus digitaux.

Le transmédia dans la presse consiste pour un organe de presse (écrite, audiovisuelle, cybernétique), dans le but de créer un maximum de valeur, à décliner son contenu principal sur différents média, plateformes de diffusion et agrégateurs d’actualité. Le développement narratif prend ainsi une nouvelle envergure en jouant avec les avantages de chaque média.

Le public peut ainsi utiliser différentes entrées, dont en particulier les applications mobiles, pour intégrer l’histoire. C’est ainsi que même la presse écrite s’est saisie des podcasts (fichiers audios diffusés sur le web) et des vidéos destinés à être écoutés aussi bien chez soi qu’au bureau ou dans les transports, pour suivre les tendances et les évolutions de la société. Le transmédia apparaît dès lors comme une technique permettant un quadruple intérêt :

  • Augmenter le potentiel de son marché et l’enrichir ;
  • Créer des nouvelles opportunités publicitaires ;
  • Capter des consommateurs spécifiques à travers des contenus contextualisés et personnalisés ;
  • Enrichir l’expérience des consommateurs.

A l’ère du transmédia, pour le journaliste d’aujourd’hui, la question n’est donc plus de savoir s’il écrit pour le papier, la radio, la télé ou pour le digital. Un contenu produit par la rédaction d’un organe de presse écrite, audiovisuelle ou cybernétique est dorénavant édité et diffusé sous divers formats et formes numériques au public dont les modes de consommation de l’information migrent de plus en plus vers l’internet et les réseaux sociaux.

C’est ainsi par exemple que de nombreux groupes de presse écrite, en s’appuyant sur leur position forte et leur notoriété sur le papier sont devenus transmédia et disposent aujourd’hui de plusieurs supports (télévision, radio, tablettes, smartphones et papier) à travers lesquels ils déclinent leurs contenus papiers principaux à des cibles différentes (L’équipe, Le figaro, etc.).

Pour survivre, les groupes de presse sont désormais présents sur l’ensemble des supports. Ces nouveaux fondamentaux numériques conduisent à un emboitement du marché de la presse avec le marché des contenus numériques. Cette transformation induit un changement radical : la culture de la presse traditionnellement centrée sur l’audience et les abonnés est en mutation vers une culture centrée sur la vente de contenus à partir des plateformes digitales (applications mobiles, sites internet, réseaux sociaux), ce qui est un métier fondamentalement différent.

Sur mobile par exemple, les vidéos génèrent une partie importante de l’audience et, de ce fait, les annonceurs sont prêts à payer plus cher pour leur diffusion. Les groupes de presse sont ainsi emmenés à se doter de moyens vidéo. Les journalistes deviennent plurimédias pour être capables, y compris avec un smartphone, de réaliser des audios et vidéos et de travailler ensuite avec YouTube, TikTok, Facebook, Google, etc., dans le but de créer des flux plus attractifs sur leurs contenus principaux.

Dans ce nouveau marché, les groupe de presse sont en concurrence avec de nouveaux acteurs qui qui diffusent gratuitement une information substituable à celle des médias traditionnels. Les portails diffusent des dépêches d’agences de presse qui entrent en concurrence frontale avec les articles classiques relatant les faits, notamment dans les quotidiens.

Face aux articles d’investigation des médias traditionnels, certains sites, se sont fait une spécialité de révéler des scoops en étant peu regardants sur leur provenance.  Enfin, concernant les analyses et les éditoriaux, plusieurs sites personnels ou de blogs sont créés pour donner une tribune aux individus souhaitant donner leur avis et le partager avec les Internautes. Dans cet environnement, le pari pour les sites de presse est de promouvoir le modèle de diffusion d’une information de qualité irréprochable, clairement différenciée dans l’esprit des consommateurs.

Toutes les informations étant désormais accessibles en étant au même niveau, le signal de qualité envoyé au consommateur peut le fidéliser et l’inciter à délaisser d’autres publications de qualité moindre. La stratégie de l’offrir gratuitement, au moins partiellement, fournit au consommateur une sorte de signal d’information sur la qualité de ce bien. Face à la concurrence d’acteurs dont le modèle économique repose sur l’audience de masse (pour certains grâce aux fake news), les sites de presse traditionnels sont tenus à la différenciation pour exister auprès de leurs lecteurs et de leurs annonceurs. À cette fin, leur souci premier doit être celui de garantir une qualité irréprochable de leurs productions, ce qui requiert une responsabilisation accrue de leurs rédactions.

  • L’ère du marketing digital pour attirer de nouveaux clients et générer le trafic sur les produits éditoriaux

Le marché de contenus et de la publicité en ligne, qui repose sur la vente et l’abonnement aux produits numériques d’une part et d’autre sur  la monétisation du trafic web (nombre de visiteurs, nombre de pages que chacun consulte, temps que chacun passe), est désormais largement supérieur au marché de contenus et de la publicité sur les médias traditionnels.

La rentabilité économique de la presse repose donc désormais, en plus de la qualité de ses produits éditoriaux, sur l’appropriation des meilleures techniques de marketing digital pour générer le trafic sur l’ensemble des plateformes digitales. Ainsi, le marketing, pratique peu généralisée dans le monde de la presse, est devenu un élément essentiel de la vie de la presse. Dorénavant, la presse est appelée à mettre en place un marketing client et un marketing produit, sachant que si l’on développe un produit, c’est pour le vendre en réponse à un besoin client.

La presse est désormais contrainte à observer et s’approprier les meilleures pratiques des géants de l’économie du web, dont en particulier celles des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Leurs dispositifs de marketing les plus éprouvés permettent au client potentiel de goûter au produit à travers des offres gratuites, de faire ses listes de préférence, sachant qu’au terme de cette période d’essai, s’il ne pose aucun acte d’achat (abonnement), il perd l’accès à ces offres.

Le rôle du marketing digital dans la presse est donc de rendre l’acte d’achat des produits de presse générateur de plaisir pour le consommateur. Le marketing digital se substitue ainsi à la gestion traditionnelle des abonnements et/ou de suivi de l’audience qui est devenue inadéquate pour le suivi et la fidélisation personnalisés des consommateurs et des annonceurs. Le marketing digital en presse poursuit donc trois objectifs complémentaires : (1) attirer et fidéliser les clients potentiels à travers des tunnels d’expériences positives débouchant sur des actes d’achat (abonnements), (2) générer et accroitre le trafic sur les sites et les plateformes en ligne et, (3) attirer et fidéliser les annonceurs.

Désormais, pour se différencier de la concurrence, les nouveaux défis à relever par les entreprises de presse se rapportent notamment à : (i) la personnalisation des offres aux consommateurs et aux annonceurs, (ii) l’anticipation des futures tendances de consommation et d’usages, (iii) l’affirmation de sa présence sur les réseaux sociaux et, (iv) l’augmentation de sa visibilité sur les moteurs de recherche. Pour relever ces défis, les entreprises de presse vont de plus en plus procéder à une diversification des métiers de la presse et recourir aux outils émergents d’intelligence artificielle, pour l’analyse des habitudes et des préférences de consommation, pour se montrer réactif face à l’actualité, pour attirer de nouveaux annonceurs, pour diversifier les offres et pour répondre aux attentes des publics cibles.

  • L’ère de la transformation et la diversification des métiers de la presse

La transformation digitale de la presse induit donc naturellement une transformation digitale des métiers traditionnels de la presse, donc en particulier le métier de journaliste, dont les outils et environnements de travail se numérisent d’avantage, et surtout l’émergence de métiers numériques de la presse (Journalisme 2.0) qui sont liés à la transformation digitale de la presse. On peut en citer quelques-uns qui sont devenus incontournables :

  • Le traffic manager (responsable gestion du trafic web) a pour mission d’optimiser tous les leviers d’acquisition de trafic sur le web (référencement, partenariats…) afin de donner de la visibilité aux sites et plateformes en ligne, de générer le maximum de trafic et de chiffre d’affaires.
  • Le journaliste plurimédia est capable de travailler sur tous les types de supports et de médias (presse écrite, télévision, radio, web, réseaux sociaux) et d’écrire des articles pour la presse ou le web, de réaliser des interviews vidéo, des infographies, des sons, etc.
  • Le journaliste/rédacteur web doit transmettre une information fiable et précise comme tous les journalistes, tout en prenant en compte les spécificités du numérique et notamment l’optimisation du référencement dans les moteurs de recherche (technique d’écriture adapté pour le web afin que l’article soit le plus vu et lu possible) qui ne doit rien enlever à la fluidité, la qualité, l’intérêt et le sens du contenu.
  • Le data journaliste (journaliste des données) exploite des données, publiques ou non, afin de les rendre intelligibles pour les lecteurs. Contrairement à de nombreux journalistes, il n’écrit pas d’articles mais rédige des analyses et propose une visualisation différente de l’information. Le journalisme de données consiste à collecter des données et les analyser pour en faire ressortir des informations, puis les traduire graphiquement pour les expliquer.
  • Le journaliste front page editor joue un rôle important pour chaque lecteur de contenus sur internet. Il est chargé de la cohérence de la page d’accueil du site. Il s’agit donc d’un rôle majeur pour captiver le lecteur, accroître la visibilité et l’audience du site et mettre en avant des articles, dossiers, enquêtes, images, vidéos…. Il optimise la présence du site sur les moteurs de recherche, en agissant sur cette même page d’accueil, en modifiant les titres, les chapeaux, les photos, les sujets mis en avant…
  • Le journaliste fact checker (journaliste de vérification) part des informations qui circulent sur les réseaux sociaux et médias et les traite pour déterminer si elles sont vraies ou fausse. C’est ainsi par exemple que lorsqu’une vidéo faisant le tour de la planète semble douteuse, le journaliste fact-checker va ainsi scruter l’image et enquêter pour déterminer où et quand la scène a-t-elle vraiment été tournée, qui en est vraiment l’auteur, quelle histoire raconte vraiment la scène, etc…
  • Le community manager (animateur de communautés virtuelles) est devenu incontournable dans le monde des médias et une véritable spécialité en matière de journalisme web. Le community manager a pour rôle d’animer et développer les réseaux sociaux pour son média. Il gère la relation directe et favorise les interactions avec le public/la communauté.
  • Le data analyst (analyste des données) crée, administre, analyse le big data, autrement dit les données générés par l’activité de l’entreprise, afin de favoriser son fonctionnement et son développement.
  • Le responsable open data (responsable des données brutes)  organise de manière optimale les données pour faciliter la recherche d’informations. Le journaliste d’aujourd’hui souffre du nombre gigantesque de data (données/informations) qu’il reçoit en continu. Il passe de plus en plus de temps à la vérifier, à la canaliser. Le responsable open-data Il est considéré comme le responsable technique (entretien, normalisation) et juridique de fichiers de données.

Dans les entreprises de presse, les équipes de rédaction (constituées autour des métiers traditionnels de la presse) et les équipes digitales (constitués autour des nouveaux métiers numériques de presse) travaillent désormais de manière collégiale, au sein des équipes de travail fonctionnelles transversales, avec pour objectif de rendre l’acte d’achat des contenus générateur de plaisir pour le consommateur et de fidélisation des clients.

  • Les contenus éditoriaux digitaux de qualité et le trafic web comme nouvelles sources de revenus pour la presse

Les technologies numériques, couplées à une diffusion à la demande, suppriment tous les impératifs de taille ou de style inhérents aux anciens médias. Les contraintes de maquette pesant sur les textes imprimés et les contraintes de temps limitant les durées des séquences audio ou vidéo disparaissent sur le web. Journaux, radios et télévisions ne peuvent se limiter à publier sur le web des contenus prévus initialement pour d’autres supports.

Un article transmmédia est une combinaison de textes, de photographies, de clips vidéo et audio, de graphiques et d’interactivité présentée sur un site web d’une manière non-linéaire (l’utilisateur reste maître de la navigation ; la lecture sur internet est une lecture hypertexte qui se fait en cliquant directement sur les mots, images ou vidéos recherchés) et dans laquelle l’information fournie par chaque média est complémentaire et non pas redondante.

C’est ainsi qu’un journal télévisé en ligne n’est pas compatible avec ces impératifs.  Les nouveaux médias exigent une nouvelle forme de narration qui propose un univers à part entière, immersif et participatif (narration transmédiatique), qui ne découle d’aucun ancien média particulier. Ces transformations vers de nouvelles formes de récit vont pousser les entreprises de presse à redéfinir leur rôle et leurs modèles d’affaires. Le secret est désormais de produire des contenus éditoriaux qui attirent et rassemblent les gens et leur donnent en même temps quelque chose à faire dans le but d’intensifier l’engagement des audiences. La presse est ainsi en mesure d’optimiser son marché de vente qui est un marché biface, constitué en amont des annonceurs à qui on vend les audiences et en aval des consommateurs à qui on vend les produits éditoriaux.

A titre d’illustration théorique, si nous essayons de plonger le magazine people Nyanga de Sopecam dans l’univers de la narration transmédiatique, intuitivement on voit se révéler un énorme potentiel en termes d’audience web, auprès des jeunes notamment (les « digital natives »). Deux cent mille (200 000) abonnés à 100 F CFA, ce qui est très loin d’être une ambition commerciale élevée, rapportent un revenu abonnement de 20 millions F CFA par numéro.

Un million d’abonnés à 25 F CFA rapportent un revenu abonnement de 25 millions F CFA par numéro, mais dans ce cas de figure, on dispose d’un million de visiteurs uniques à fidéliser par des offres personnalisés et d’autres produits dérivés (gratuits ou semi-payants) du magazine lui-même ou du groupe de presse, dans le but d’augmenter le nombre de pages que chacun consulte et le temps qu’il y passe.

Le magazine Nyanga disposerait ainsi en plus des abonnements, pour son marché en amont des annonceurs potentiels d’un produit commercial dont les caractéristiques sont les suivantes : « une audience internet de un million de visiteurs uniques, dont chacun consulte en moyenne X pages web et passe un temps moyen de Y minutes par jour; cette audience étant susceptible selon le besoin de l’annonceur d’être segmentée suivant les caractéristiques socioéconomiques et/ou les préférences des visiteurs uniques.»

(NB : l’intelligence artificielle permet aujourd’hui d’analyser les habitudes et les préférences des internautes, et donc de faire une segmentation de la cible, une sélection de leurs centres d’intérêt, un ciblage plus important et une personnalisation des contenus éditoriaux et des publicités).

Il ne revient ensuite qu’à la force de vente du magazine d’optimiser les revenus financiers susceptibles d’être générés par ce produit auprès des annonceurs. Si un visiteur unique est vendu à un annonceur donné à 25 centimes F CFA par jour pour un certain type de publicité digitale, ce seul contrat génère un revenu de 250 000 F CFA par jour.Pr Jacques FAME NDONGO: "L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire"

Plus l’audience internet est élevée, plus le prix de vente en ligne devient faible, plus le journal est accessible à un plus grand nombre, plus les revenus permettant d’améliorer la qualité des contenus éditoriaux augmentent. Ainsi, la vente des publicités aux annonceurs en amont soutient la production des contenus éditoriaux de qualité pour les consommateurs en aval ; les contenus éditoriaux de qualité eux-mêmes développent le trafic web qui est le produit vendu aux annonceurs en amont. Notons que par souci de simplicité et d’intelligibilité, nous avons fait le choix de faire abstractions des techniques de publicité utilisées dans la presse en ligne (fenêtres pop-up, info-bulles, bannières web, liens sponsorisés, etc.).

  • L’adaptabilité des compétences et la qualité de l’information comme gages de survie de la presse

L’adaptabilité et la mise à niveau de ses compétences pour un journaliste de l’ère du numérique est obligatoire, afin de pouvoir cibler un plus grand nombre de lecteurs et afin de pouvoir proposer des contenus de qualité ; c’est le meilleur moyen de faire face à des propositions de contenus venant de personnes extérieures aux codes du journalisme. Cela est également le meilleur moyen de lutter contre un nouveau risque de notre époque : les fakes news. Plus que jamais les journalistes ont la responsabilité d’écrire, de le faire correctement, et que le résultat soit juste, car plus que par le passé, dans un contexte où le citoyen fait de moins en moins confiance aux institutions, c’est la confiance qu’a le lecteur aux journalistes qui fait la puissance de la marque de presse.

Les journalistes sont désormais appelés à comprendre et à adhérer à de nouvelles stratégies de création de valeur, notamment par le digital, ce qui n’était pas leur préoccupation première quand la presse était plus riche. Ils doivent donc se familiariser avec les nouvelles écritures, puisque le digital met à disposition du journaliste quantité de moyens dont il ne pouvait disposer jusque-là. Ces nouvelles écritures transmédia combinent et intègrent les outils de narration (textes, hypertextes, sons, images, vidéos), les outils de génération et d’optimisation du trafic web (navigation, référencement, personnalisation, flux RSS, etc.) et les outils de e-commerce (paiement en 1 clic).

  • La digitalisation comme nouvelle source de revenus pour la presse publique

A l’ère numérique, les citoyens sont de plus en plus sur internet et dans les réseaux sociaux. L’économie de l’internet est basée sur la monétisation de la data (données/informations) que les entreprises possèdent ou génèrent par leur activité et du trafic web qu’elles sont susceptibles de générer sur leurs différentes plateformes digitales. Le big data que possède l’entreprise de presse publique est destiné à être transformée en de contenus éditoriaux qui sont conçus comme des aimants qui attirent et fidélisent les consommateurs potentiels que sont les internautes, de manière à générer un abondant trafic monétisable sur ses différentes plateformes digitales.  La survie de la presse publique est tributaire de ce changement de culture paradigmatique qu’impose l’ère numérique à la presse.

  • Epilogue

Au terme de cette leçon inaugurale, il importe de retenir une idée simple mais fondamentale : la question n’est plus, aujourd’hui, de savoir si entre presse publique ou privée et pouvoir politique pluriel il y a inféodation, antagonisme, relation collaborative, incestueuse, torrentielle, conflictuelle, servile ou terreur amoureuse. La seule question qui vaille la peine d’être posée est la suivante : le journaliste est-il prêt à faire le saut qualitatif et apparemment terrifiant quoique fascinant vers le numérique total ?

Est-il prêt à dépasser le clivage suranné (du moins potentiellement) entre

  • Homo scribens (l’homme qui écrit) / presse écrite ;
  • Homo loquens (l’homme qui parle) / presse radiophonique ;
  • Homo imago (l’homme – image) / presse télévisée pour devenir un homo « digitalis » ?

Je sais que, dans la salle, la majorité des journalistes répondra « OUI » … Mais, nous n’avons pas de financement pour le recyclage des journalistes, les salaires des nouveaux journalistes digitaux et l’achat des équipements.

Sachez qu’en dehors des efforts multidimensionnels que fournissent les Etats à travers le monde, chaque organe de presse doit chercher ses ressources endogènes pour transformer de manière radicale l’esprit et la finalité de l’équipe rédactionnelle qui doit devenir, absolument, une entreprise scripto-audio-visio-digitale. Il s’agit d’un vouloir-faire, d’un savoir-faire, d’un pouvoir-faire au confluent de la volonté du savoir et du pouvoir médiatiques. Avec, comme épicentre, la Vérité. Celle-ci n’est ni à gauche, ni à droite, ni au centre pour utiliser des termes liés au jargon politique. Comme, Dieu, elle EST.

Souvenez-vous de la phrase apodictique de Yahvé : « je suis celui qui est ». Comme disaient les Latins, « Veritas se ipsa defendet » (la vérité se défend d’elle-même).

Défendez-vous, vous vous-mêmes, dans le Bien, le Beau et le Vrai.

Et, comme le soleil d’Afrique, illuminez le monde, par votre étincelance.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

Revoir en intégralité la leçon inaugurale du Pr Jacques FAME NDONGO en vidéo

L’ UTICA crée Afri’Tech, un fédérateur des acteurs privés du numérique africains au SPEN 2024

0

[DIGITAL Business Africa] – Les acteurs du numérique africains pourront se faire entendre partir d’ Afri’Tech. L’ Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) a profité du SIPEN 2024 à Dakar pour donner un acte de naissance à Afri’Tech, ce vendredi 28 juin 2024. Afri’Tech est une entité qui rassemble les organisations et associations professionnelles, représentant les secteurs privés du numérique à travers les pays africains. Afri’Tech vise à fédérer les acteurs privés du numérique, en mutualisant leurs intérêts et en favorisant le développement de l’innovation et du numérique en Afrique.

« Cette création annoncée et officialisée hier 28 juin à Dakar, en marge du SIPEN, est l’aboutissement de toute une démarche persévérante d’union qui a commencé il y a 2 ans avec la signature d’un protocole d’accord à Abidjan puis l’organisation de divers échanges et réunions de coordination, marqués par une volonté et une détermination des acteurs à fédérer les différentes organisations patronales africaines du numérique et à promouvoir un partenariat à long-terme entre les communautés des secteurs privés numériques et des startups innovantes en Afrique. Tout en étant inclusive, Afri’tech se veut être catalyseur et fédérateur des acteurs privés du numérique dans leurs efforts de défense des intérêts mais aussi de développement de l’innovation et du digital africain », a rapporté Afri’tech.

La Confédération africaine du Numérique Afri’Tech est un projet lancé initialement en 2022 par Kais Sellami (le 1er Vice-président Afri’Tech), président de la Fédération tunisienne du Numérique de l’UTICA; Antoine Ngom (Président Afri’tech) président de Optic Sénégal et de Roptic UMEOA et Patrick Mbengue, président de Gotic Côte d’Ivoire. Afri’Tech aura pour siège, l’UTICA à Tunis.

Par Jean Materne Zambo

Cote d’Ivoire : L’ ARTCI somme les falsificateurs de certificats d’homologation des équipements télécom [Consultez la liste des produits homologués]

0

[DIGITAL Business Africa] – La fraude des certificats d’homologation des équipements de télécommunication mise à index en Côte d’Ivoire. L’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) met en demeure les auteurs de cette pratique dans un communiqué,  signé ce premier juillet 2024. L’ Agence à constaté que des certificats d’homologation, prétendument émis par l’ARTCI, sont en circulation et pourraient induire en erreur tant les consommateurs que les opérateurs.

Des pratiques que l ‘ARTCI condamne fermement. L’Agence prévoit même de mener les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les responsables de ces infractions conformément aux dispositions règlementaires en vigueur.

« Il est important de rappeler que l’ARTCI suit des procédures rigoureuses et transparentes pour l’homologation des équipements, conformément au décret N° 2013-301 du 02 mai 2013, relatif a l’homologation des équipements terminaux et radioélectriques et à l’agrément d’installateur », précise le communiqué.

L’ ARTCI enjoint aux équipementiers, opérateurs, commerçants et toutes autres parties prenantes, l’obligation de faire homologuer les équipements de télécommunications auprès de l’ARTCI préalablement à leur commercialisation, en application de l’article 83 de l’ordonnance N° 2012-293 du 21 mars 2012, relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la Communication. Au public, l’ ARTCI propose de se procurer et utiliser des téléphones et autres équipements d’accès aux réseaux des opérateurs, qui ont fait l’objet préalable d’une homologation. La liste des équipements homologués est disponible sur le site web de l’ARTCI : www.artci.ci

 

Par Jean Materne Zambo

Alioune Sall lance le Projet d’Accélération de l’Economie numérique au Sénégal (PAENS)

0

[DIGITAL Business Africa] – Le Sénégal dit aménager un environnement propice à l’essor des startups et des entreprises technologiques. Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a procédé au lancement du Projet d’Accélération de l’Economie numérique au Sénégal (PAENS), ce 28 juin 2024. Le projet est financé par la Banque mondiale à hauteur de 95,05 milliards de FCFA, et a pour objectif de développement : « Etendre l’accès à une connectivité à large bande abordable et résiliente aux changements climatiques et améliorer l’adoption des services gouvernementaux en ligne et des dossiers médicaux électroniques ». 

Un objectif qui cadre avec la  vision numérique, impulsée par le chef de l’ Etat du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, à en croire le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall.

« Nous nous sommes donnés comme objectif de définir une nouvelle vision numérique dont l’ambition est de renforcer la souveraineté numérique, d’assurer la digitalisation des procédures pour une administration performante et de favoriser l’accélération et le développement de l’économie numérique. Cette vision vise à positionner notre pays comme un leader régional en matière de technologie et d’innovation… tout en garantissant la sécurité et la souveraineté de nos données » , a-t-il rappelé.

 

Présentation du PAENS

 

Le PAENS tient sur cinq ans (octobre 2023 – avril 2028), et est soutenu par comporte cinq (5) composantes principales :

• Composante 1 : Renforcement de l’environnement juridique, réglementaire et institutionnel de l’économie numérique tenant compte du climat : 3,80 milliards de FCFA (4%).

Il s’agit essentiellement d’activités d’assistance visant à renforcer la concurrence sur le marché des télécommunications et du haut débit, à stimuler la participation du secteur privé à la réduction de la fracture numérique et consolider de l’environnement juridique, réglementaire et institutionnel pour accélérer le développement de l’économie numérique.

Composante 2 : Développement de la connectivité numérique à large bande et l’inclusion numérique : 34,85 milliards de FCFA (36,7%).

Elle se donne pour principal objectif d’étendre la couverture haut fixe et mobile aux zones mal ou non desservies, prioritairement dans les régions de Casamance et du Bassin arachidier. Cela passe par la forte implication du secteur privé par le biais de PPP dans l’extension des infrastructures fibre optique et la couverture du dernier kilomètre.

Composante 3 : Soutien à l’adoption du numérique : 22,18 milliards de FCFA (23,3%).

Il s’agit de construire les fondements d’une approche gouvernementale de la numérisation du secteur public, d’étendre la disponibilité de services publics numériques transactionnels de haute qualité dans les secteurs clés et de renforcer des compétences numériques de base et intermédiaires de la population pour développer l’adoption d’Internet à des fins productives.

• Composante 4 : Santé digitale : 29,15 milliards de FCFA (30,7%).

Cette composante a pour but d’impulser la transformation digitale du secteur de la santé en tirant le meilleur parti des technologies numériques pour renforcer l’accessibilité, la sécurité et la qualité des services de santé, conformément aux orientations stratégiques du Programme de Digitalisation du Système de Santé (PDSS). Elle couvre différents volets complémentaires et nécessaires à la réussite d’une stratégie de transformation digitale :

• Les politiques, la gouvernance et le renforcement des capacité;

• Les infrastructures, les équipements et la connectivité;

• Les plateformes et services de santé numérique.

• Composante 5 : Gestion de projet : 5,07 milliards de FCFA (5,3%).

C’est la mise à disposition de l’ensemble des ressources et moyens humains, techniques, matériels, logistiques et financier pour assurer la conduite et la bonne exécution du projet.

Comme acteurs clé du projet, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) et la ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) dont des démembrements et structures sous tutelle en sont les partenaires de mise en œuvre. Il s’agit pour le MCTN de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT), de Sénégal Numérique SA (SENUM SA) et de directions internes, pour le MSAS de la Cellule de la Carte Sanitaire et Sociale, de la Santé Digitale et de l’Observatoire de la Santé (CSSDOS).

La gestion du PAENS est assurée par une unité de coordination et deux unités d’exécution comprenant une vingtaine d’experts et de spécialistes dans divers domaines : management, administration, finances et comptabilité, ressources humaines, passation de marchés, communication, gestion environnementale et sociale, suivi-évaluation, secteurs du numérique et de la santé.

Par Jean Materne Zambo, Source : paens.sn

Cameroun : Lancement d’Orange Summer Challenge 2024 à Orange Digital Center

0

Le lancement de la 4e édition d’Orange Summer Challenge a eu lieu hier, 01 juillet 2024 à Orange Digital Center (Akwa-Soudanaise).

Le programme de la compétition a été présenté aux étudiants et aux porteurs de projet qui ont répondu présents pour le lancement de ce rendez-vous technologique qui a pour thème ; « #Tech4Impact : changeons le monde avec l’entrepreneuriat ».

Les anciens participants ont également partagé leur expérience d’Orange Summer Challenge et apporté des précisions sur les différentes étapes ainsi que sur leurs acquis aux nouveaux entrants.

Pour en savoir plus sur cette compétition, rendez-vous dans l’univers Pulse via Max it.
-Android : https://bit.ly/OrangeMaxIt
-IOS : https://bit.ly/OrangeMaxitCM

Plus d’infos sur les hashtags : #OrangeSummerChallenge #OSC2024 #Tech4Impact #ODCCMR #OrangePulse

Source : Orange Cameroun

Valentin Mbozo’o : « L’outil de gestion des réclamations du Gimac va digitaliser et automatiser les réclamations »

0

[DIGITAL Business Africa] – Aujourd’hui, 77 % des flux du GIMAC sont mobiles. La carte bancaire représente 8 % de ces flux. Il peut arriver des problèmes lors de certaines transactions mobiles ou via carte. C’est pourquoi le Gimac a mis en place un nouvel outil de gestion des réclamations pour limiter les délais d’attente des usagers et clients qui se plaignent et la résolution rapide de leurs problèmes.

Les participants au Gimac, cadres des établissements de microfinances, responsables des institutions bancaires et de certains agrégateurs de paiement, 56 personnes au total, ont bénéficié d’une formation à la gestion de ce nouvel outil de gestion des réclamations. C’était du 1er au 2 juillet 2024 à l’hôtel Djeuga Palace de Yaoundé.

Digital Business Africa a rencontré le directeur général du Gimac, Valentin Mbozo’o, qui explique le bien-fondé de ce séminaire atelier du Gimac Academy. Pour lui, 99,9 % des participants au système Gimac doivent à terme maîtriser cet outil.

Lire aussi: 

De janvier à août 2023, le GIMACPAY c’est 7,5 millions de transactions d’ un montant cumulé de 377 milliards de FCFA

Digital Business Africa : Quel est le sens de la formation que vous animez à l’intention des cadres des banques et établissements de microfinance membres du GIMAC ?

Valentin Mbozo’o : Les usagers des services Gimac peuvent faire face à certaines difficultés lors de l’utilisation des cartes Gimac ou lors de certaines transactions mobiles. Il faut faire en sorte que les réclamations de ces usagers qui se faisaient manuellement dans des groupes WhatsApp, via des e-mails, de personne à personne, puissent désormais être gérées par un outil automatisé.

Donc, cette rencontre vise à former les participants à l’outil de gestion des réclamations de paiements numériques, de paiements mobiles interopérables, de paiements par cartes, etc. Cela va être un outil qui va relier les utilisateurs des services délivrés par le GIMACPay au profit des populations de la CEMAC. Une plateforme proposée par le GIMAC.

Digital Business Africa : Comment cette plateforme de gestion des réclamations va-t-elle améliorer la relation entre les usagers et les banques tout en renforçant la confiance entre les usagers ?

Valentin Mbozo’o : La confiance, c’est tout simplement la possibilité de faire des opérations via les GAB ou via les mobiles de manière automatique sans soucis. Si je suis un utilisateur de la monétique, si je suis client d’une banque, d’une microfinance ou client d’un opérateur mobile, etc., lorsque j’ai fait mon opération instantanée, si je veux retirer mon argent dans un Gab, il faudrait que cela soit automatique et sans souci. Je dois pouvoir mettre de l’argent dans mes comptes sans souci. Je dois pouvoir envoyer de l’argent à un malade qui est à l’hôpital et ce malade reçoit son argent sans souci.

Cela doit être instantané et immédiat. La confiance se maintient quand les services sont délivrés dans les délais. Si c’est instantané, cela doit se faire instantanément. Tout est instantané avec les outils du GIMAC. Nous travaillons en temps réel et dans l’instantané.

Mais, imaginez ce qui se passe lorsque vous avez fait une transaction et qu’elle n’a pas de suite. Imaginez un malade, quelqu’un qui veut payer dans un restaurant ou chez un marchand, quelqu’un qui veut payer la scolarité, etc. Lorsque la transaction de cette personne échoue, c’est un problème.

Digital Business Africa : Y a-t-il parfois des échecs lors de la réalisation des transactions en utilisant les moyens, dispositifs et solutions d’interopérabilité intégrale fournis par le Gimac ?

Valentin Mbozo’o : J’ai pris l’exemple d’une maman qui est venue me voir dans mon bureau en me disant : « Je suis venu chercher mon argent, je l’ai envoyé par tel opérateur et il n’est pas arrivé. On m’a dit que c’est vous, M. Mbozo’o au Gimac, qui détenez cet argent. Donnez-moi mon argent. » J’étais obligé de m’excuser. Quand les clients perdent donc cette confiance, ils rentrent dans le Cash. Ils disent : « Cette affaire, c’est du bluff, cela ne marche pas ».

L’outil de gestion des réclamations va donc digitaliser et automatiser les réclamations. Il fera en sorte que, tranquillement, on minimise ce genre de situations. Ce qui va générer la confiance. Confiance aux utilisateurs pour qu’ils continuent d’utiliser les services numériques.

Digital Business Africa : Qu’est-ce que cela apporte pour le client lambda en matière de réclamations aujourd’hui ? Plus de rapidité dans le traitement de leurs plaintes et réclamations ?

Valentin Mbozo’o : Absolument. Le service va davantage améliorer la qualité de service. Cela va minimiser le nombre de réclamations. Parce que des réclamations, il y en aura toujours. Mais il nous revient de répondre très rapidement, parce que c’est un service temps réel.

Je prends un exemple, si vous avez envoyé de l’argent à votre neveu qui étudie ou qui est au Gabon. Vous êtes à Yaoundé, vous avez utilisé un des opérateurs. Il va de soi qu’il veut recevoir cet argent instantanément. Mais, s’il y a eu un incident, il ne veut pas recevoir cet argent une semaine après. Ou un jour après. Ou même des heures après. L’outil de gestion des réclamations fonctionne bien et rapidement. Si le GIMAC est saisi, il fait la relation entre le destinataire, qu’on appelle l’acquéreur (là où il devait retirer de l’argent) et l’émetteur.

Cela est automatisé et tracé pour tout le monde. C’est un avantage. Il y a d’autres avantages de cet outil de gestion des réclamations. En back-office, tous ceux qui sont chargés des réclamations au Gimac et au niveau des opérateurs sont informés. Cela fait que les délais de résolution des incidents de paiement sont réduits à la satisfaction du client.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

 

Mali : Assimi Goïta  reçoit les ministres en charge de l’Economie numérique de l’AES

0

[DIGITAL Business Africa] – Après la Semaine du Numérique malienne, les ministres en charge de la Communication et de l’ Economie numérique des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont fait un détour par le Palais de Koulouba. Où le président de Transition, le Colonel Assimi Goïta, les a reçus en audience, ce 28 juin 2024. L’hôte et ses invités ont discuté de « l’importance du numérique dans l’assainissement de l’administration publique », selon Sidi Mohamed Raliou, ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique de la République du Niger, pays invité d’honneur. Il s’est également agi d’explorer les moyens permettant de placer le numérique au centre des décisions stratégiques des pays membres de l’AES.

Madame le ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso, Dr Aminata Zerbo/Sabane, a indiqué que les pays de l’AES travaillent sur les pistes permettant de mutualiser les expertises pour aller vite dans ce domaine qui pourra être un levier de développement socio-économique.

Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a, quant à lui, souligné la volonté du Mali de maintenir et de renforcer cette dynamique numérique et de continuer à travailler ensemble pour le bien commun des États membres et de leurs populations.

 

Alhamdou Ag Ilyène félicité pour le succès de la Semaine du Numérique 2024

 

Au crépuscule de la Semaine du numérique, ce 27 juin 2024, des félicitations ont été octroyées à Alhamdou Ag Ilyène. Surtout celles venant du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga. Le chef du Gouvernement malien a reçu,  ce 27 juin 2024, la ministre de la Transition Digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso, Dr Aminata Zerbo/Sabane, le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique de la République du Niger, Sidi Mohamed Raliou. Ils étaient conduits par le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration de la  du Mali, Alhamdou Ag Ilyène.

Le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maiga a félicité le ministre Alhamdou Ag Ilyène pour le succès de la deuxième édition de la Semaine du numérique. Le Premier ministre a aussi indiqué que le numérique constitue une priorité pour l’ensemble des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et doit permettre de renforcer leur souveraineté.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Le CNC et TikTok pour réguler les contenus et sécuriser la vie sur le réseau social

0

[DIGITAL Business Africa] – TikTok, l’opium de la jeunesse connectée. L’ on peut se permettre cette image pour traduire l’engouement et parfois l’insouciance des abonnés du réseau sociale chinois. Le Conseil national de la Communication (CNC), régulateur des médias au Cameroun, et une délégation de TikTok, ont officialisé, ce 27 juin 2024 à Yaoundé, la signature d’un protocole d’accord.

Il vise principalement à réguler les contenus, protéger les utilisateurs camerounais, en garantissant la sécurité et le respect de leur vie privée, et à s’assurer que TikTok se conforme aux lois et régulations en vigueur au Cameroun. Notamment en matière de protection des données. Ont également été impliqués dans ces discussions entre le CNC et TikTok, des journalistes et des blogueurs camerounais.

Le président du CNC, Joseph Chebongkeng Kalabubsu, a ainsi jeté les jalons d’ une collaboration  solide pour bâtir un cyberespace sain et responsable.

« Nous sommes heureux d’avoir commencé le premier pas pour essayer d’atteindre un memorandum d’apprentissage avec les différentes plateformes. Et nous sommes particulièrement satisfaits avec ce que nous avons aujourd’hui parce que cela se trouve directement en ligne avec ce que nous voulions. Mais d’une perspective managériale, TikTok ne pourrait pas signer immédiatement, parce qu’ils doivent au préalable se référer à leur département légal. Mais, de ce que l’administrateur a dit, je pense que cela se trouve en droite ligne avec ce qu’ils veulent. Et nous sommes aussi satisfaits, parce que TikTok n’est pas seulement une plateforme, mais un créateur de contenu », a-t-il dit.

Pour la représentante de l’entreprise TikTok, cet accord représente un engagement envers une coopération proactive avec les autorités camerounaises pour garantir une expérience en ligne sécurisée et responsable pour ses utilisateurs, comme  l’a si bien dit Tokunbo Ibrahim. Elle est Head of Government Relations and Public Policy TikTok West Africa.

« Nous sommes très satisfaits de la réunion que nous avons eue avec le CNC aujourd’hui. Nous attendons de travailler ensemble pour assainir le contenu sur TikTok au Cameroun. Nous allons travailler avec eux de manière à ce qu’ils puissent rapporter des contenus illégaux ou offensifs sur TikTok pour que nous puissions prendre les actions appropriées. Nous sommes donc très satisfaits que nous ayions eu l’opportunité de rencontrer non seulement le président du CNC, mais aussi la grande équipe du CNC. Nous sommes heureux de toutes les conversations que nous avons eues », a-t-elle confié.

Du côté des utilisateurs camerounais, cet accord devrait se traduire par une amélioration de la gestion des contenus proposés, réduisant ainsi les risques liés à la diffusion de contenus inappropriés ou préjudiciables.

Par Jean Materne Zambo

Bénin : L’ APDP invite les institutions à collaborer pour protéger les droits et la vie privée des citoyens en ligne

0

[DIGITAL Business Africa] – Quatre mois après sa prestation de serment à la présidence de l’ APDP-Bénin (13 mars 2024), le Dr Luciano Hounkponou, s’illustre. Le président de l’Autorité de Protection des Données personnelles (APDP-Bénin) a réuni des institutions et acteurs du numérique à la faveur de l’atelier, le 27 juin 2024 autour du thème : « Conformité et gestion des données personnelles : enjeux, pratiques et collaborations institutionnelles ». La thématique inscrite à l’ordre du jour a été fragmentée en quatre sous-thèmes, qui ont donné lieu à quatre panels. Ainsi avons-nous eu le Panel 1, intitulé « Notions, enjeux juridiques fondamentaux en matière de protection des données personnelles et les risques juridiques encourus par le représentant légal d’un organisme ». Le Panel 2 a abordé les questions de « Sécurité et protection des données personnelles à l’épreuve de l’Intelligence Artificielle ». Pour le Panel 3, les panélistes ont nourri une réflexion autour de la « Gestion des données personnelles : Conservation, archivage et destruction ». Et le Panel 4, s’est intéressé au « Mécanisme de collaboration institutionnelle visant à renforcer la protection des données personnelles et une meilleure prise en charge des plaintes relatives à la violation de données à caractère personnel ».

 

Vision du gouvernement 

 

Parler de l’aspect judiciaire dans une concertation aussi importante sans la présence de ceux-là qui incarnent la justice au Bénin ne pouvait pas être envisagé. Le ministre de la Justice, Yvon Detchenou, y était convié. Pour lui, rapporte le site cybersecuritymag.africa, « le cadre de conformité et de réglementation des données personnelles en République du Bénin est d’une importance capitale, donc essentielle pour assurer une prise de conscience suffisante et heureuse à l’ensemble des acteurs du domaine. Ce cadre va permettre d’évaluer les risques, les impacts et surtout de mettre en place des principes qui vont guider le traitement des données personnelles au Bénin »,a-t-il promis. 

Le Dr Luciano Hounkponou, président de l’APDP-Bénin, autorité en charge de veiller à la protection des données à caractère personnel a, dans son mot de clôture, invité tout usager du numérique à avoir des attitude saines en ligne.

« La protection des données personnelles est un enjeu majeur dans notre société moderne. Il est de notre devoir en tant que responsable d’entreprise et en tant que citoyen de veiller à ce que les données des individus soient traitées de manière éthique et surtout conforme à la réglementation », a-t-il dit.

Mesures contre la cybercriminalité

Le pays de S.E Patrice Talon a mis en place plusieurs mesures en vue de renforcer la résilience de la sécurité des données. Elles sont une réponse à la montée des cybermenaces et à l’importance croissante de la protection des informations sensibles. Voici quelques-unes de ces mesures :
1. Cadre Législatif et Réglementaire :
• Loi n° 2017-20 du 20 avril 2018 modifiée par la loi n°2020-35 du 06 janvier 2021 portant code du numérique en république du Bénin :
Le Bénin, à travers les dispositions du livre Vème du code du numérique, a adopté une loi spécifique pour la protection des données personnelles, assurant ainsi un cadre juridique solide pour la collecte, le traitement et la conservation des données.
• Stratégie Nationale de Sécurité Numérique (SNSN) :
Le gouvernement béninois avait approuvé la SNSN le 06 mai 2020. Cette stratégie ambitionne de garantir un cyberespace sécurisé pour une économie numérique florissante. Elle est assortie d’un plan d’actions triennal (2020-2022) composé de 47 actions et repartie sur 5 axes.
2. Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) :
• Création de l’ASIN : Cette agence est chargée d’assurer la mise en œuvre opérationnelle des programmes et projets entrant dans le cadre des stratégies de développement des services et systèmes d’information sécurisés au Bénin.
• Formation et Sensibilisation : L’ASIN organise des formations pour les agents publics et des campagnes de sensibilisation pour le grand public sur les bonnes pratiques en matière de sécurité informatique.
3. Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) : Il reprendra les attributions de l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) et disposera de missions plus élargies absorbant partiellement celles de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN) relatives à la cybercriminalité.
4. Infrastructures et Technologies :
• L’équipe gouvernementale de réponse aux incidents de sécurité informatique au Bénin (bjCSIRT) : Le Bénin dispose d’un bjCSIRT qui assure la surveillance des menaces, la réponse aux incidents de sécurité et le partage d’informations sur les vulnérabilités et les attaques.
• Investissement dans les technologies de sécurité : Le gouvernement investit dans des solutions technologiques avancées pour détecter et prévenir les cyberattaques, telles que les systèmes de détection d’intrusion et les pare-feux.
5. Collaboration Internationale :
• Partenariats et Coopération : Le Bénin est membre de l’Association Francophone des Autorités de Protection des Données Personnelles (AFAPDP) et du Réseau Africain des Autorités de Protection des Données Personnelles (RAPDP). Il collabore également avec d’autres organisations internationales (l’Union Africaine par exemple) et des pays partenaires pour renforcer ses capacités en cybersécurité. Des programmes de formation, des échanges d’expertise et des initiatives conjointes sont mis en place pour améliorer la sécurité des données.
6. Promotion de l’Innovation et de la Recherche :
• Encouragement de la recherche en cybersécurité : Le gouvernement soutient les initiatives de recherche et développement dans le domaine de la cybersécurité, y compris les collaborations avec les universités et les institutions de recherche.
• Hackathons et concours : Des événements comme les hackerLab sont organisés par l’ASIN pour encourager les innovations en matière de cybersécurité et découvrir de nouveaux talents

Par Jean Materne Zambo, source : extrait interview du Dr Luciano Hounkponou, président APDP-Bénin à cybersecuritymag.africa 

Tchad : Les projets de développement du numérique passés au scanner

0

[DIGITAL Business Africa] – Une délégation de Huawei s’est rendue à la Primature. Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, l’Amb. Allah-Maye Halina, a déroulé le tapis rouge au directeur de Huawei Tchad, Feng Guo Jeremy et sa suite, ce vendredi 28 juin 2024. Au menu des échanges, les civilités d’usage envers le Premier ministre pour sa nomination en tant que Chef du Gouvernement de la cinquième République, mais aussi des discussions concernant les projets de développement du numérique. Ceci, en vue d’accompagner le Tchad dans ses ambitions de digitalisation et de développement des technologies de l’information et de la communication.

Le ministre des Communications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’Administration, Dr Michel Boukar, était  évidemment présent à cette audience. Il a encouragé l’entreprise chinoise, Huawei, de l’accompagnement qu’elle offre au gouvernement tchadien  pour l’atteinte de ses objectifs de développement technologique.

La visite du directeur de Huawei Tchad advient qelques jours après celle de l’Ambassadeur de Chine chez le ministre des Communications, de l’Economie Numerique et de la Digitalisation de l’Administration. Le Dr Michel Boukar avait reçu, ce 24 juin 2024, l’Ambassadeur de la Chine au Tchad, Wang Xining. Dr Michel Boukar a rassuré son hôte de la disponibilité de son département à travailler en synergie pour répondre aux attentes des populations Tchadiennnes en matière de l’économie numérique, des Communications. L’Ambassadeur Wang Xining, pour sa part, a profité de l’occasion pour inviter officiellement le ministre des Communications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation de l’Administration, Dr Michel  Boukar, à prendre part au Forum Sino-Africain, qui se tiendra en septembre 2024 à Pékin en Chine.

Il faut rappeler que l’entreprise chinoise, Huawei, et le Tchad sont partenaires dans le cadre de plusieurs initiatives. Notamment, le Huawei Connect 2023. Un protocole d’accord a été signé dans ce sens entre le secrétaire général du ministère des Télécommunications et de l’Economie numérique du Tchad, Mahamat Saleh Ibrahim, et le vice-président, directeur général de Huawei zone CEMAC, Léo Lingyu Kong, le samedi 23 septembre 2023 à Shanghai. Dans le cadre de cet accord, Huawei s’engage à devenir un partenaire important du gouvernement tchadien et à l’accompagner dans sa mission de construction d’un écosystème favorable pour l’éclosion des talents numériques au Tchad.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Un atelier de l’ Antic pour sécuriser le cyberespace des enfants

1

[DIGITAL Business Africa] – Les membres de l’atelier « Child Online Protection Work force », organisé par l’Antic, devront trouver des solutions pour sécuriser les enfants en ligne. Les travaux se tiennent depuis le 18 juin et se terminent ce 28 juin 2024. Le directeur général de l’Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication ( Antic), Prof. Ebot Ebot Enaw, a invité les membres de la « Child Online Protection Work force »,  à travailler en synergie pour assurer l’application effective de la Charte sur la protection des enfants en ligne au Cameroun (CCOPC).

La loi N° 2023/009 du 28 juillet 2023, portant, Charte camerounaise de Protection des Enfants en ligne, a été promulguée par le président de la République, S.E Paul Biya le 28 juillet 2023. Selon cette loi, pour être considéré comme enfant, il faut avoir un âge situé en deçà de 18 ans. Elle a été élaborée par le ministère des Postes et des Télécommunications, en collaboration avec les autres administrations. Elle vise, dans son article 05, à garantir un accès sécurisé à internet pour son apprentissage, le développement de ses potentiels et son épanouissement ; sensibiliser les acteurs de protection des enfants contre les effets pervers de l’internet ; prendre en compte la protection des enfants dans le traitement et la diffusion des informations par les professionnels de l’audiovisuel.

La Child Online Protection Work force est composée du personnel de l’Antic, les agents d’application de la loi, le personnel judiciaire et juridique, les agences de publicité, les administrateurs de sites Web, les fournisseurs de contenu en ligne ainsi que les parties prenantes du gouvernement.

L’atelier est piloté par un cabinet juridique américain – Igxtelle Law Group PLLC. Il intervient, selon l’ Antic, à la lumière de la loi n° 2023/009 du 25 juillet 2023 instituant la CCOPC qui donne mandat à l’ Agence et à d’autres parties prenantes du gouvernement d’assurer son application.
A la fin de l’atelier, un « Compliance and Enforcement Framework » sera rédigé et remis à qui de droit. Il permettra assurément à la main-d’œuvre de fournir un cyberenvironnement sûr pour les enfants.

Le document devrait s’attaquer aux dangers tels que : le cyberbullying, l’exposition à des contenus inappropriés, la pornographie enfantine, les prédateurs en ligne, les logiciels malveillants, le hameçonnage et l’escroqueries, le vol d’identité, la dépendance à Internet et exposition à des contenus et des influences néfastes.

L’atelier  de l’ Antic est consécutif à une séance de travail que l’Antic a eue avec  et  la Federal Trade Commission (FTC), le mercredi 05 juin 2024 à l’ Ambassade des États-Unis d’Amérique au Cameroun. Il était question d’un partage d’expériences entre les deux institutions sur la mise en œuvre de la Children’s Online Privacy Protection Act aux États-Unis d’Amérique, d’une part. Et, d’autres part, de l’ implémentation de la Charte camerounaise de Protection des Enfants en ligne (COPC).

Par Jean Materne Zambo, source : Antic ( Facebook)