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Orange lance son service de Mobile Money au Maroc

[Digital Business Africa] – Depuis le 12 août 2019, Orange Money, le service de transfert d’argent mobile de l’opérateur français des télécoms Orange est disponible au Maroc. Pour son lancement, l’opérateur a doté son service d’un capital de 10 Millions de dirhams, soit quelque 1 million de dollars. De quoi lui permettre de proposer toute une gamme de services dédiés, notamment le transfert de fonds, les dépôts et retraits en espèces sur un compte de paiement, l’exécution des opérations de paiement, l’exécution de prélèvement permanent ou unitaires d’opérations de paiement par carte et l’exécution de virement sur un compte de paiement.

Avec ce lancement, le Maroc rejoint les 17 autres pays africains dans lesquels ce service est aujourd’hui disponible, avec à la clé 40 millions de clients, pour  28 milliards de dollars de transactions (2017). Dès son entrée sur ce marché d’un potentiel de 400 milliards de dirhams, Orange devra faire face à la rude concurrence des autres acteurs de services d’argent mobile, notamment les banques et leurs filiales qui ont massivement lancé les M-Wallet. Les autres opérateurs mobiles, à l’instar de INWI à travers Wana Money ou encore Maroc Telecom sont également déjà positionné sur ce marché, tout comme des acteurs « indépendants » tels que Fast Payment, c(groupe M2M), Cash Plus et Maymouna Services Financiers.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigéria : Aux Etats-Unis, le FBI démantèle un réseau de 80 hackeurs impliquant des Nigérians

[Digital Business Africa] – C’est un vaste coup de filet qu’a affirmé avoir réalisé le Bureau fédéral américain d’investigation, le FBI : le démantèlement d’un réseau d’environ 80 arnaqueurs sur Internet. Parmi les prévenus, figurent au moins 14 personnes de nationalité nigériane. Selon un avocat américain, les 14 accusés aux États-Unis, tous cités dans une affaire de fraude et de blanchiment d’argent « font partie des 80 qui ont été accusées dans un acte d’accusation fédéral devant un grand jury, selon lequel des millions de dollars auraient été enlevés à des victimes par le biais de diverses escroqueries et fraudes en ligne ».

De manière détaillée, concernant le mode d’opération du réseau d’arnaqueurs, le FBI explique que « l’escroquerie de BEC est utilisée pour pirater des comptes de messagerie afin de convaincre des entreprises ou des particuliers de faire des paiements complètement fictifs ou qui auraient autrement dû être payés à des entreprises légitimes. Les actes d’accusation portaient sur des accusations très spécifiques contre ces suspects, dont beaucoup sont basés au Nigéria, en termes de vol d’argent aux victimes. L’acte d’accusation se concentre également sur les responsables de la mise en œuvre de ces stratagèmes de fraude, y compris les agents à Los Angeles ». Le Bureau fédéral ajoute également que plusieurs autres membres de ce réseau sont encore en liberté au Nigéria.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Jumia admet finalement des fraudes sur ses performances au Nigeria et donne raison à ceux qui l’accusent de pratiques douteuses

 [Digital Business Africa] – C’est un revirement dans un scandale dont se serait passé volontiers le groupe d’ e-commerce Jumia, l’un des leaders du marché africain. Alors que le groupe vient une fois de plus de publier des résultats déficitaires marqués par une perte de 43 milliards de F.Cfa au second trimestre 2019, il est rattrapé par le rapport de Citron Research qui l’accusait de mener des pratiques commerciales douteuses et de s’être rendu de «fraudes évidentes». Alors qu’il avait initialement nié ces accusations, Jumia est revenu sur sa position, en admettant que ses agents commerciaux et ses employés au Nigeria manipulaient les ventes en passant des commandes qui ont ensuite été annulées.

Des accusations d’une gravité conséquente

Tout par de la publication d’un rapport de Citron Research qui accuse l’opérateur de e-commerce d’avoir surévalué ses chiffres dans son dossier d’introduction à la bourse de Wall Street en avril 2019.

De manière pratique, le rapport accuse Jumia d’avoir surestimé de 20 à 30% le nombre de ses consommateurs et marchants actifs. Egalement, Jumia est accusé d’avoir dissimulé le nombre exact de produits retournés, non livrés ou annulés, qui serait en réalité de 41%. En plus, Citron Research évoque aussi des « transactions douteuses » entre Jumia et Jeremy Hodara, l’un de ses co-fondateurs. Ce rapport indique qu’en février 2016, Jumia a vendu pour un euro symbolique de quatre filiales tanzaniennes à Jeremy Hodara. Jumia avait alors affirmé que «la transaction avait été motivée par l’intention de Jumia de cesser ses activités en Tanzanie et celle de Jeremy Hodara de diriger ses opérations en Tanzanie sous sa propriété exclusive. Mais celui-ci avait continué à exploiter les entités tanzaniennes sous la marque Jumia.

« Malgré des revenus de seulement 238 milliers d’euros et des pertes nettes de plus de 3 millions d’euros en 2017, Jumia a de nouveau acquis en 2018 ces mêmes activités de Hodara pour un prix non divulgué. Au cours de la même année, Jumia a acquis Jumia Facilities, un service de paie et de support d’opérations basée à Dubaï et appartenant à Hodara pour un prix non divulgué », note le rapport qui relève par ailleurs que juste avant son entrée en bourse, un policier nigérian avait interrogé le DG de Jumia au sujet d’allégations de détournement de fonds frauduleux. De toute évidence, Jumia avait nié ces faits et avait dit n’avoir rien fait de mal, précise le rapport.

« Nous sommes sûrs que lorsque la SEC enquêtera sur Jumia, nous obtiendrons d’innombrables détails sur la fraude », commente le rapport. Lire le rapport de Citron Research ici.

Immédiatement après la publication de ce rapport, la conséquence ne se fait pas attendre. La hausse des prix des actions de Jumia a été brutalement stoppée à la bourse de New York. Dans la foulée, des investisseurs ont commandé plusieurs enquêtes auprès d’une dizaine de cabinets spécialisés aux Etats-Unis pour faire confirmer ou infirmer la véracité des chiffres publiés par Jumia sur sa réelle situation. Parmi les cabinets sollicités, Rosen Law Firm ; Bragar Eagel & Squire ou encore le réputé très rigoureux Holzer & Holzer.

Jumia

La volteface de Jumia

Dans un premier temps, Jumia a catégoriquement démenti ces allégations. Sacha Poignonnec, co-fondateur de Jumia était monté au créneau pour dénoncer selon ses dires, un rapport qui rentre dans une grosse opération de manipulation destinée à stopper le bon élan pris par Jumia avec son entrée réussie à la bourse de Wall Street : « Cela prend des préjugés sélectifs et des affirmations non vérifiées pour tenter de nuire à Jumia […] Ce ne sont que des rumeurs du marché plutôt que des faits. Le prospectus et le document d’investisseur cité en référence ne sont pas cohérents. […] Les documents sont calculés différemment, car le prospectus présente les consommateurs actifs de la même manière que nous présentons le volume brut des marchandises », avait-il affirmé.

Les explications du CEO de Jumia sur la BBC démentant les accusations de fraude

https://twitter.com/MaggieMutesi/status/1164479081506902016?s=03

Seulement, quatre mois après, les cabinets d’investigations ont menés leurs enquêtes et leurs conclusions sont disponibles. Des conclusions qui corroborent les accusations de Citron Research. Du coup, le groupe change de position.

Pour la première fois, Jumia reconnaît dans un communiqué publié le 21 août 2019 avoir découvert « des cas dans lesquels des commandes impropres ont été passées puis annulées. Celles-ci comprenaient des transactions effectuées par l’intermédiaire d’une équipe de consultants indépendants en vente au Nigeria, nommée J-Force ». Il explique ensuite que ces fraudes sont le fait des agents commerciaux indépendants qui avaient pour complice des employés.

Pour calmer le jeu, le patron de Jumia affirme que la société a licencié les agents de vente et écarter les vendeurs impliqués dans l’opération sur leur plate-forme. Dans la foulée, il relativise l’impact de ces fraudes : « Les transactions en question représentaient 2% du volume brut de marchandises en 2018 », ajoute Sacha Poignonnec. Aussi, Jumia affirme avoir pris des mesures pour que de telles pratiques ne puissent plus se reproduire.

Les explications du CEO de Jumia sur CNBC reconnaissant les fraudes

Incertitude pour la suite

Dans ce contexte, difficile de déterminer avec précision quel sera l’impact de ces nouvelles révélations sur l’avenir de Jumia. Au moins une chose est certaine, elle aura entamé la confiance des investisseurs et fait tourné au vinaigre son entrée à la bourse de New York.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cameroun : Express Union lance un service de mobile money via WhatsApp

[Digital Business Africa] – Au Cameroun, c’est une innovation dans le monde du mobile money ! L’opérateur de transfert d’argent Express Union a annoncé le lancement d’un service de mobile money depuis l’application de messagerie instantanée WhatsApp. De mémoire, il s’agit du tout premier opérateur à offrir ce service dans la zone Afrique centrale.

« Désormais, effectuer un transfert d’argent est aussi simple et facile que faire un WhatSapp à un proche L’utilisation de cette application est très simple. Pour bénéficier des avantages de ce nouveau service, il vous suffit d’enregistrer le numéro 237 674.94.52.82 dans vos contacts ou allez directement sur http://wa.me/237674945282 puis d’envoyer un premier message à ce numéro sur WhatsApp », explique la direction générale de Express Union dans un communiqué.

Comme les services de mobile money classique, le service via Whatsapp permet à son utilisateur d’accéder plusieurs services, dont le transfert d’argent, la consultation du solde, le règlement des factures, le paiement des frais de scolarité, l’envoie de l’argent à l’international, le paiement des allocations familiales, l’accès aux services après-vente, et autres. Cependant, ce service n’est disponible que dans cinq pays africains : Le Cameroun, le Gabon, le Congo, le Tchad et la République centrafricaine.

Le lancement de ce service intervient alors que l’opérateur Express Union est sous le coup de la féroce concurrence que lui livre les opérateurs télécoms Orange et MTN Cameroon, qui ont respectivement lancés leurs services Orange money et MTN Mobile money. Une concurrence acharnée qui a presque été fatale pour Express Union, qui essaie ainsi de se réinventer.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

RD Congo : Proche de FATSHI, Augustin Kibassa Maliba est le nouveau ministre des Postes et Télécoms

[Digital Business Africa] – Le tout premier gouvernement de Félix Antoine Tshisekedi (FATSHI) est connu sept mois après son investiture. Le Premier ministre, Sylvestre Illunga Illunkamba, a annoncé ce lundi 26 août 2019 la liste des 65 nouveaux ministres. Parmi eux figure Augustin Kibassa Maliba porté à la tête du ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PT – NTIC). Il remplace à ce poste Emery Okundji Ndjovu du gouvernement de Joseph Kabila.

Président de l’Udps/Kibassa, Augustin Kibassa Maliba, est un proche de FATSHI qui n’a pas douté de la victoire du président actuel même avant l’élection. « Soyez-en sûr que nous nous gagnerons les élections. Félix Tshisekedi est le prochain président de ce pays », prédisait-il dans une vidéo partagée en ligne.

Né dans la politique, Augustin Kibassa Maliba a été forgé par des figures emblématiques de la politique congolaise. Notamment Etienne Tshisékedi et son feu père Frédéric Kibassa Maliba (1939 –2003). Ce dernier  fut l’un des treize parlementaires ayant adressé une lettre ouverte au président Mobutu (1980) et qui créa l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) avec d’autres « camarades », dont feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Au décès de son père, Augustin Kibassa Maliba prétend les rênes de l’Udps/Kibassa. Et lors de la présidentielle de 2018, il n’hésite pas à soutenir FATSHI.

Augustin Kibassa Maliba : « Mettre fin à l’impunité »

Augustin Kibassa Maliba
Augustin Kibassa Maliba, nouveau Ministre des PT-NTIC de la RD Congo. Photo : MediaCongo.net

Interrogé en 2015 par Radio Okapi sur les raisons qui l’ont poussé à entrer en politique, Augustin Kibassa Maliba raconte qu’il a été forgé par les figures ci-dessus citées et qu’il veut perpétuer leur nom et leurs idéaux. « En plus du fait que je suis né dans la politique, j’ai été charmé par la force de caractère et l’envie de bien faire de mon défunt père (Frédéric Kibassa Maliba ancien président de l’UDPS/Kibassa et ancien vice-ministre en charge des Mines, ndlr). J’ai eu la chance de côtoyer Etienne Tshisékedi et bien d’autres. Ce sont des gens qui ont marqué la RDC. Je les voyais au quotidien, je les saluais et nous échangions quelques mots. C’est tout cela qui a augmenté ma détermination à vouloir faire la politique. Mais, au-delà de tout, c’est pour qu’on arrive à changer vraiment les choses et qu’on arrive à apporter un bien-être à tous les Congolais… Apporter le bien-être par exemple c’est mettre fin à l’impunité », racontait-il.

Fan de basketball et marié, Augustin Kibassa Maliba est titulaire depuis 1998 d’un diplôme en Administration des affaires, option Finances de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au Canada.

Mettre en œuvre la vision du Président FATSHI pour la transformation digitale

Interrogé par des médias locaux quelques heures après sa nomination, Augustin Kibassa Maliba, qui remercie le chef de l’Etat, S.E. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, pour leur marque de confiance, promet de travailler avec abnégation. Il sera, dit-il, le moteur qui mettra en œuvre la vision du Président FATSHI pour la transformation digitale de la nation congolaise. Ceci sous la coordination de l’Exécutif dirigé par Premier ministre Sylvestre Illunga Illunkamba.

Augustin Kibassa Maliba et les 65 ministres prendront officiellement fonction lors de la cérémonie d’investiture prévue le 07 septembre 2019 au parlement congolais.

Dans ce gouvernement, c’est le Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila, majoritaire au parlement, qui s’en tire avec le plus grand nombre de postes ministériels : 42 au total. Le Cap pour le changement (Cach) du président Félix Tshisekedi (coalition au pouvoir) s’en tire avec 23 postes ministériels.

 Par Beaugas Orain DJOYUM

La liste du premier gouvernement de FATSHI

1. Vice-premiers ministres

– Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières : Gilbert Kankonde Malamba ;

– Justice et Garde des Sceaux : Célestin Tunda Yakasende ;

– Budget : Jean-Baudouin Mayo ;

– Plan : Madame Élysée Munembwe ;

– Infrastructures et Travaux Publics : Willy Ngopos.

Nigeria : Le régulateur menace de détruire près de 700 tours de télécommunications

[Digital Business Africa] – Au Nigéria, la Commission des communications (NCC) a annoncé qu’elle allait démanteler 693 tours de télécommunication inutilisées à travers le pays, si les propriétaires ne se conformaient pas à un ultimatum. Elle affirme que les tours en question ont été abandonnées et elle a donné 90 jours aux propriétaires pour “réhabiliter, commencer à utiliser, ou démanteler et enlever” les infrastructures.

Dans la foulée, la NCC se veut menaçante à l’endroit des opérateurs qui opposeront une résistance : « Si l’autorité de réglementation prend des mesures et démantèle l’infrastructure, les propriétaires initiaux des tours en question paieront pour le service. Les titulaires de licence concernés seront tenus de rembourser à la Commission les dépenses engagées à cet égard », explique le directeur des affaires publiques de la CCN, Henry Nkemadu. 

Au Nigeria, les sommations concernant les destructions des tours télécoms sont fréquentes. Déjà, en avril 2019, l’autorité de l’aviation civile du Nigeria (NCAA) menaçait de démolir environ 7 000 tours de communication, affirmant que l’infrastructure n’était pas conforme à la réglementation, en particulier à la restriction de hauteur. En réponse, les sociétés concernées avaient transmises dès juillet 2019 l’affaire sur la table du conseiller national pour la sécurité, affirmant que les installations ciblées constituaient une infrastructure nationale essentielle et que toute tentative de les perturber devait être approuvée par le conseiller.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Niger : Des discussions en cours avec Mohamed Rhissa pour le rachat d’Orange

[Digital Business Africa] – Au Niger, la reprise de la filiale locale de l’opérateur de télécommunications français Orange pourrait peut-être passer par l’homme d’affaire nigérien Mohamed Rhissa. D’après le journal La Tribune Afrique, les discussions pourtant bien avancées avec Telecel ont finalement capoté. Et désormais, Mohamed Rhissa, qui détient déjà des parts minoritaires au sein de Orange Niger est en pole position pour le rachat de l’opérateur. A cet effet, La Tribune Afrique affirme que Mohamed Rhissa s’est allié avec un associé malien, Moctar Tchiam, lui aussi actionnaire minoritaire d’Orange Niger.

Selon le journal, Orange Niger avait pourtant conclu un accord de principe avec le groupe Telecel, pour le rachat de ses actifs au Niger. La conclusion de l’opération était toutefois conditionnée à la décision des actionnaires minoritaires qui disposaient d’un droit de péremption. Ces derniers ont finalement décidé d’user de ce droit, une proposition acceptée par Orange Niger, et conformément aux statuts de l’entreprise, le deal avec Telecel est devenu caduc.

Mohamed Rhissa
Mohamed Rhissa Ali « Rimbo » | Photo : Tam Tam

Les relations entre Orange Niger et les autorités ont ces dernières années été très conflictuelles. Le pic de ce conflit avait été atteint le 29 novembre 2018, lorsque les locaux d’Orange Niger ont été mis sous scellé par l’administration fiscale au lendemain d’un redressement à hauteur de 22 milliards de F Cfa. Un montant jugé excessif par l’opérateur qui rappelait qu’il  représente la moitié de son chiffre d’affaire annuel.

Si par la suite l’opérateur avait trouvé un terrain d’entente avec les autorités, l’opérateur avait en amont déjà acté son départ du pays : « Au Niger, l’Etat a mis un niveau d’impôts tel que cela fait environ 10 ans qu’on y est avec un investissement de 190 milliards de FCfa, mais à la clé zéro-bénéfice. Le Niger a pris le contraire du système vertueux du Mali, c’est pourquoi on va quitter ce pays, mais dans l’ordre », affirmait alors Alioune N’Diaye, directeur exécutif du groupe Orange pour la région Afrique et Moyen-Orient (AMEA). Aujourd’hui, ce départ se précise.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Léon Juste Ibombo : « Notre stratégie numérique Congo Digital 2025 se décline en axes tactiques… »

[Digital Business Africa] – Au Congo Brazza, la stratégie nationale de développement de l’économie baptisée « Congo Digital 2025 » a été officiellement présentée à Brazzaville le 09 août 2019. Pour avoir plus d’infos sur cette stratégie, Digital Business Africa a contacté le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo. Il explique en détails les contours, les projets et conditions de réalisation de ce plan stratégique numérique.

Digital Business Africa : Le Congo Brazza a désormais son plan numérique Congo Digital 2025. Au départ, vous avez lancé un appel à contributions ouvert à tous les Congolais pour la rédaction de plan numérique Congo Digital 2025. Puis, avec des partenaires, vous avez sollicité le concours des spécialistes. Au finish, comment ce plan numérique Congo Digital 2025 a-t-il été élaboré ?

Léon Juste Ibombo : Le gouvernement par le biais du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a en effet élaboré, avec la participation des acteurs de l’administration publique, de la société civile et du secteur privé, une stratégie nationale de développement de l’économie numérique intitulée Congo Digital 2025.

L’élaboration de ce document stratégique a pris la forme d’un appel à contributions des acteurs représentatifs du secteur. Cette approche participative était architecturée autour des points clés suivants : l’examen des recommandations des études socio-économiques, techniques et technologiques des années précédentes ; l’examen des recommandations issues des premières assises nationales sur le développement de l’économie numérique tenues à Brazzaville en novembre 2016 ; les rencontres et les entretiens avec les acteurs concernés, les partenaires et les personnes ressources ; la collecte d’informations sur la base des questionnaires mis en ligne sur le site web du ministère en charge de l’économie numérique et envoyés aux différents acteurs du secteur, notamment les départements ministériels, le secteur privé et société civile ; l’exploitation et l’analyse des informations collectées en vue de la production du présent document.

Léon Juste Ibombo
Je dois vous signaler que pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale du développement de l’économie numérique, le Congo s’est fait appuyer par des partenaires au développement comme le PNUD et  la société chinoise Huawei. Léon Juste Ibombo

Et bien-sûr, cette élaboration a bénéficié d’un appui et d’un accompagnement de nos partenaires et experts régionaux et internationaux, répondant ainsi aux recommandations internationales. A cet effet, je dois vous signaler que pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale du développement de l’économie numérique, le Congo s’est fait appuyer par des partenaires au développement comme le PNUD (Programme des Nations-Unies pour le développement) et  la société chinoise Huawei qui ont renouvelé leurs engagements à accompagner le Congo. C’est ainsi que par exemple Huawei a formé les jeunes Congolais dans le domaine des TIC à travers son programme «Seeds for the Future » pour transférer au maximum ses savoir-faire.

Digital Business Africa : A travers ce plan numérique Congo Digital 2025, vous comptez « ériger le Congo en véritable société de l’information et du savoir ». Cela veut dire quoi exactement pour les Congolais qui feront le bilan dans cinq ans environ ?

Léon Juste Ibombo : Comme vous le savez, dans son projet de société « la marche vers le développement » et, en son axe 5 « Arrimer le Congo au développement de l’économie numérique », le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, a tracé la vision pour le développement de l’économie numérique dans notre pays.

La vision stratégique Congo Digital 2025 vise effectivement à ériger le Congo en une véritable société de l’information et du savoir. Elle est basée sur trois piliers stratégiques qui sont l’e-citoyen, l’e-gouvernement et l’e-business.

Ainsi, tous les secteurs d’activités où exercent les congolais sont concernés par ce qui est convenu d’appeler la révolution numérique. Pour les congolais et en particulier concernant la formation des jeunes, la traduction de cette vision en actions se traduira dans les tous les domaines d’activités dont ils seront les premiers bénéficiaires. C’est par exemple : l’enseignement les rudiments des TIC afin de familiariser les élèves aux TIC par des exercices pratiques ; l’obligation faite dans les écoles de l’usage du « cartable électronique » et de l’ordinateur ; les partenariats avec des écoles similaires à travers le monde pour un partage de compétences et de savoirs; le soutien des jeunes admis dans les écoles préparatoires, dans les lycées d’excellence, dans les grandes écoles et universités spécialisées.

Enfin, pour tous les autres secteurs, la déclinaison de cette stratégie impactera positivement les services et contenus numériques pour le grand public, pour le gouvernement et les administrations publiques ainsi que les services et contenus pour les entreprises. (…)

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM

Lire l’interview intégrale dans la version Mag de Digital Business Africa Spécial Congo qui sera disponible en septembre 2019 dans vos kiosques numériques eKiosque.cm et ePresse.fr. Léon Juste Ibombo revient en détails sur les contours, les projets et conditions de réalisation de ce plan stratégique numérique. Tout comme il explique comment le secteur privé sera incité à participer à la réalisation de ce plan Congo Digital 2025.

Emery Okundji Ndjovu : Pourquoi j’ai coupé l’Internet en RD Congo après l’élection présidentielle

[Digital Business Africa] – L’accès à internet et aux réseaux sociaux a été coupé en RD Congo  le 31 décembre 2018 au lendemain des élections générales y compris de la présidentielle du 30 décembre. Cette coupure est intervenue “sur instruction du gouvernement”. L’Internet a été rétabli 20 jours plus tard. L’objectif déclaré de cette coupure  était d’éviter “un soulèvement populaire” au moment crucial de la centralisation des résultats. 

Invité lors de la troisième édition du Salon des technologies de l’information et de l’innovation (Osiane) qui s’est tenue du 16 au 18 avril 2019 à Brazzaville au Congo, Emery Okundji Ndjovu, le ministre des Postes, Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’Information & de la Communication, a donné plus d’explications sur les raisons qui l’ont conduit à exiger la coupure de l’Internet. C’était lors du panel animé par le journaliste Babylas Boton sur le thème : « Développer la confiance numérique pour garantir une économie prospère ».

De prime abord, le ministre a regretté que le fait que de nombreux Africains manquent de culture numérique : « Dans un pays, il y a des règles et des normes. Dans nos pays, il y a un gros effort à faire pour avoir et promouvoir une culture numérique. Dans cette culture numérique, il y a le respect.  C’est comme dans le journalisme il y a la déontologie journalistique. Lorsque vous ne la respectez pas, vous savez ce que vous commettez et ce qui vous arrive », a-t-il indiqué.

« Dans mon domaine du numérique, poursuit le ministre, il y a une loi cadre qui régit le secteur. Nous avons également un projet de loi qui attend sa promulgation. Cette nouvelle loi va intégrer les paramètres de l’évolution technologique. Mais aujourd’hui, la loi existante dans le domaine des communications électroniques, dans son article 46 donne le pouvoir au ministre que je suis, lorsque la sécurité du pays est menacée, lorsque la paix civile est menacée, de prendre des mesures conservatoires. Et c’est dans ce cadre que nous agissons ».

“La paix civile et la paix sociale en dépendent”

En effet, en RDC, cette coupure est légale, en vertu de l’article 46 de la loi cadre du 16 octobre 2002 sur les télécommunications en RDC qui stipule que « l‘Etat peut, soit pour des raisons de sécurité publique ou de la défense du territoire soit dans l’intérêt du service public de télécommunications soit pour tout autre motif, interdire en tout ou en partie, et durant le temps qu’il détermine, l’usage des installations de télécommunications ».

Après les élections, le ministre a donc agi selon ses propos pour préserver la paix sociale. « Lorsque vous êtes dans un pays, il y a une structure qui a le pouvoir d’organiser les élections et de proclamer les résultats. C’est à cette structure, seule, que la loi accorde la possibilité de pouvoir publier les résultats. La paix civile et la paix sociale en dépendent. Quand il y a des observateurs d’élections ou des structures quelconque qui commencent à publier les résultats avant la structure officielle, la paix est menacée. Là, il nous appartient de prendre des mesures conservatoires », a expliqué Emery Okundji Ndjovu à Brazzaville. Car pour lui, la proclamation des faux résultats de l’élection présidentielle pouvait avoir des conséquences désastreuses sur la sécurité publique et la paix sociale.

Toutefois, le ministre s’étonne que l’on fasse le procès de la coupure de l’Internet uniquement aux pays africains. « Lorsque la coupure de l’Internet se passe dans des pays non africains, on n’entend pas grand-chose. J’ai assisté à une coupure de l’Internet dans un pays européen frappé par une attaque terroriste. Car ils ont constaté que les terroristes communiquaient par voie d’Internet. Ils ont pris les mesures qui s’imposaient pour mettre fin à cet état de chose. Je n’ai pas entendu les condamnations très souvent faites aux pays africains lorsqu’ils prennent les mêmes mesures », s’indigne-t-il.

D’après le ministre Emery Okundji Ndjovu, nous sommes aujourd’hui dans l’ère du numérique et dans un domaine avec des infractions nouvelles qui n’ont même pas été prévues dans les codes pénaux respectifs des Etats africains. « Nous essayons de faire face à ces infractions dans ce contexte.  Cela appelle à la modération, à la compréhension mutuelle des utilisateurs. Cela dépend également des objectifs poursuivis par ceux qui condamnent les coupures de l’Internet. En tant que ministre, mon premier devoir, c’est de servir cette nation, de servir cette République et de ne pas permettre d’occasionner que le sang coule parce qu’on a abusivement utilisé les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Et les lois de mon pays m’y autorisent. Je l’ai fait en conformité avec les lois qui régissent mon secteur. Sauf si vous pouvez me prouver le contraire », tranche-t-il.

Osiane 2019

Sécurité numérique : A Osiane 2019, Léon Juste Ibombo appelle à une réponse commune et cohérente
Brazzaville. Palais des Congrès. Les officiels et invités à l’ouverture officielle du salon Osiane 2019

En plus de la présence du ministre des Postes, Télécommunications et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication de la RD Congo, Emery Okundji, le salon Osiane 2019 avait été rehaussé par la présence du ministre gabonais de la Communication de l’Économie Numérique et de la Poste d’alors, Guy-Maixent Mamiaka. Plusieurs entreprises et start-up y ont exposé leurs innovations et solutions numériques.

Si l’année dernière, Osiane a accueilli plus de deux mille cinq cents participants, Osiane 2019 a franchi la barre de cinq mille participants, d’après le bilan des organisateurs.

Organisatrice du salon Osiane, l’association Pratic bénéficie de l’appui de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques et d’autres institutions nationales et internationales pour réussir le pari de l’événement. Créée depuis 2008, l’association regroupe les acteurs du développement des TIC en République du Congo et en Afrique.

Parmi les objectifs de Pratic, faire connaître et valoriser le numérique à travers le monde grâce à un large réseau d’experts, d’entreprises et institutions, accompagner les administrations publiques pour renforcer les capacités institutionnelles, humaines et administratives et également développer une coopération multiforme nationale et internationale dans le domaine du numérique et de l’innovation.

Par Beaugas-Orain Djoyum, à Brazzaville.

A Abidjan, la conférence eLearning Africa va explorer les nouvelles technologies dans le secteur de l’éducation

[Digital Business Africa] – La conférence eLearning Africa se tiendra du 23 au 25 octobre à Abidjan en Côte d’Ivoire. Réunissant des experts internationaux en matière d’éducation et de technologies, des ministres, des entrepreneurs et des investisseurs, la conférence eLearning Africa offrira l’occasion de discuter d’opportunités pour doper le secteur éducatif africain en pleine croissance. 

Au cœur des ambitions de l’Union africaine pour un « continent transformé » d’ici à 2063, cette problématique sera débattue pendant 3 jours de présentations, d’ateliers, de séminaires et de rencontres ministérielles. D’importantes organisations internationales, telles que l’UNESCO, la Commission européenne, la Banque mondiale, la GIZ et l’Union africaine, figurent au rang de prestigieux participants à la conférence.

« Ce qui se passera en Côte d’Ivoire est probablement d’une plus grande importance pour l’avenir de l’Afrique que le sommet de Sotchi », affirme Charles Senkondo, Secrétaire général de l’Association de centres africains d’apprentissage pour le développement basée en Tanzanie. Pour lui, « l’éducation transformera l’Afrique et grâce aux nouvelles technologies, tout le continent et tous les secteurs tirent profit des avantages de l’éducation et de la formation. Nous voyons déjà à quel point les secteurs traditionnels, tels que l’agriculture, connaissent une transformation. Les possibilités actuelles sont énormes. »

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eLearning Africa en est à sa quatorzième édition

Conférence annuelle panafricaine consacrée à l’étude du potentiel des TIC pour le rayonnement des opportunités éducatives, eLearning Africa en est à sa quatorzième édition. Depuis sa première édition à Addis Abeba en 2005, la conférence se tient chaque année dans une capitale africaine différente. Elle a favorisé une croissance massive de l’offre d’apprentissage assisté par les technologies et joue désormais un rôle majeur dans l’enseignement, la formation, la recherche et le développement des écoles, instituts de formation, universités, entreprises et organisations à travers l’Afrique. En outre, la conférence a permis à des millions d’Africains d’élargir leurs horizons et de tirer parti des possibilités infinies qu’offrent les nouvelles technologies pour étudier et acquérir de nouvelles compétences et qualifications.

Selon M. Senkondo, « l’apprentissage assisté par les technologies est probablement le plus important facteur de développement de l’Afrique sur cette dernière décennie ». « Il a favorisé la croissance économique et l’on ne saurait sous-estimer son importance. Son apport est inestimable pour les compétences, l’entrepreneuriat, l’innovation et le développement de pratiques efficaces dans divers secteurs. Il a véritablement permis de moderniser l’Afrique et d’attirer l’attention du monde sur les formidables opportunités offertes par divers pays africains. Cette tendance devrait continuer. L’Afrique apprend rapidement et nous devons continuer à mettre à profit nos réussites. En définitive, c’est l’éducation qui transformera l’Afrique », poursuit-il.

Rebecca Stromeyer, fondatrice de la conférence, n’a aucun doute sur l’importance d’eLearning Africa. « Lorsque j’ai mis au point eLearning Africa avec l’appui du gouvernement éthiopien et d’autres bailleurs de fonds visionnaires, affirme-t-elle, j’ai vu le potentiel d’associer les technologies à l’éducation en vue de transformer l’Afrique. À présent, après tant de réalisations, je suis sans cesse impressionnée par la vitesse à laquelle se présentent de nouvelles possibilités de changement véritable et durable. J’ai pu constater que eLearning a aidé des millions de femmes à accéder à l’éducation, amélioré l’agriculture, favorisé la lutte contre la maladie et contribué à garantir une meilleure santé ».

« Capacité d’apprentissage et employabilité »

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Rebecca Stromeyer a la ferme conviction que ces réalisations de la décennie passée constituent le début d’une incroyable transformation. Pour elle, de formidables perspectives sont à envisager et l’Afrique sera un continent transformé en 2025 comme l’indique l’Union Africaine. « L’essentiel de cette transformation sera dû à l’expansion de l’éducation et de la formation », soutient-elle.

La conférence eLearning Africa se tiendra cette année sous le thème « Capacité d’apprentissage et employabilité », que les organisateurs décrivent comme « les clés de l’avenir » et « les attributs essentiels dont les Africains auront besoin pour faire face à l’économie mondiale de demain en mutation rapide. »

La conférence examinera les moyens pour les jeunes Africains d’apprendre, de s’adapter et de croître dans l’environnement du futur, axé sur la technologie et en mutation rapide. Un accent particulier sera mis sur les moyens d’acquérir des compétences modernes que les employeurs exigeront et sur l’apport des technologies de communication.

Le programme de la conférence prévoit des ateliers préalables axés sur les compétences entrepreneuriales, les nouvelles technologies, les dernières tendances en matière de formation en ligne et l’usage de méthodologies de pensée design. Une articulation spéciale de la conférence sera dédiée à la thématique « jeunesse et numérisation » et une autre portera sur les moyens d’autonomiser les enseignants grâce au développement professionnel continu et à une meilleure initiation au numérique. De plus, pour la première fois, un volet sera dédié aux producteurs et agriculteurs africains, dont plusieurs femmes. Il s’agira d’y étudier l’apport des technologies de communication à l’amélioration du rendement et de la productivité dans cet important secteur de l’économie africaine.

Un « Débat eLearning Africa »

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Des sessions spéciales porteront sur divers sujets essentiels, notamment l’alphabétisation, le développement de l’entrepreneuriat, l’enseignement supérieur, l’éducation sans frontières et les nouvelles ressources numériques d’apprentissage destinées aux professionnels de la santé.

La conférence prévoit également des « usines du savoir » qui permettront aux participants d’interagir lors de diverses activités pratiques et d’apprendre de nouvelles stratégies. Il y aura aussi un « MoodleMoot » avec le fondateur de MoodleMartin Dougiamas, et une discussion animée lors du « Débat eLearning Africa ».

Probablement très controversée, la trame du débat de cette année se décline comme suit « Cette chambre estime que les gouvernements n’arrivent pas à doter les jeunes des compétences nécessaires pour préparer l’avenir. »

Principal événement consacré aux TIC appliquées à l’enseignement

eLearning Africa se positionne comme le principal événement consacré aux TIC appliquées à l’enseignement, à la formation et au développement des compétences en Afrique. La conférence rassemble des politiques de haut niveau, des décideurs et des professionnels de l’éducation, de l’entreprise et du gouvernement.

En 13 ans, eLearning Africa a accueilli 17278 participants provenant d’une centaine de pays, dont plus de 85 % du continent africain. Plus de 3300 orateurs se sont exprimés sur pratiquement tous les aspects des technologies appliquées à l’apprentissage et au développement des compétences. « En exposant les tous derniers produits, idées et solutions issus du monde entier, la conférence et l’exposition associée offrent des possibilités remarquables d’échange et de contact ainsi qu’un endroit unique d’observation du marché des technologies de l’éducation en Afrique », estiment les organisateurs. 

Par Digital Business Africa

Wolof, Swahili, Zoulou et autres intégrés par Facebook dans la lutte contre les fake news

[Digital Business Africa] – Il est désormais possible pour les utilisateurs africains de vérifier la véracité d’une information publiée sur Facebook dans leurs langues d’origine. Le réseau social américain a en effet intégré plusieurs langues africaines à son programme tiers de vérification des faits, dédié à la lutte contre la propagation des fausses nouvelles sur sa plateforme. Une intégration qui rentre dans le cadre d’un partenariat entre Facebook et la société de vérification des faits, Africa Check.

De manière pratique, il sera désormais possible pour les africains s’exprimant en Wolof (au Sénégal), Swahili (Kenya et 14 autres pays africains), Zoulou, sotho, sotho du nord, setswana, ndebele du sud et afrikaans (Afrique du Sud) ou encore le yoruba et le Igbo (Nigéria) et autres langues africaines de vérifier l’exactitude d’une information dans leurs langues. « Le programme analyse l’exactitude des informations et autres informations sur Facebook, en veillant à ce que les utilisateurs n’absorbent ni ne diffusent de la désinformation », explique un communiqué de Facebook.

Le lancement de ce programme dans les langues africaines coïncide avec les accusations de plus en plus nombreuses formulées contre Facebook, selon lesquelles la plateforme est devenue la rampe de lancement de toutes les campagnes de désinformation et de propagation de fausses nouvelles. Une image d’elle que le géant américain souhaite faire oublier.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique : Le développement de l’Internet en débat au forum africain sur le peering et l’interconnexion

[Digital Business Africa] – Maurice est depuis le 20 août, et ce jusqu’au 22 août le pays hôte de la 10ème édition du forum africain sur le peering et l’interconnexion (AfPIF). Un évènement d’envergure internationale organisé par l’Internet Society et l’Association africaine des points d’échanges de l’Internet (AFIX). « L’objectif de cette édition est de mettre en relation les principaux fournisseurs d’infrastructures, de services et de contenus en ligne du continent. Aussi, d’identifier et discuter des moyens qui permettront d’améliorer l’interconnexion des réseaux, de réduire le coût de la connectivité et d’augmenter le contenu disponible localement, tout ceci dans l’intérêt des utilisateurs d’Internet de la région », apprend-on.

AfPIF entend servir de plateforme pour développer l’Internet en Afrique. Le forum a été créé afin de remédier au fait que la plupart du trafic Internet local d’Afrique est échangé en dehors du continent. Parallèlement, l’Afrique importait plus de 99% du trafic Internet consommé, ce qui créait un “Internet Transit Deficit”. Ceci, alors que l’échange de trafic local par les Points d’échange Internet (IXP) réduit les coûts d’accès à Internet, les retards de réseau et augmente la vitesse d’accès au contenu.

Pour Dawit Bekele, directeur regional Africain pour l’Internet Society, au cours des 10 dernières années, il ya eu une évolution considérable de l’interconnexion en Afrique. « Le trafic échangé localement est passé de moins de 1 GB à près de 800 GB aujourd’hui. C’est une réussite remarquable, grâce à la forte communauté établie autour de l’AfPIF et je suis convaincu que l’événement de cette année contribuera à créer un continent Africain encore plus interconnecté. ».

Pour cette rencontre, plus de 250 participants venus de tout le continent Africain sont présents, ainsi que les principaux fournisseurs de technologies tels que Liquid Telecom, Seacom, Huawei, AFRINIC, Emtel Business, Linx, Microsoft ou encore Rogers Capital.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigéria : Kashifu Abdullahi, nouveau directeur général de l’Agence de développement des TIC [NITDA]

[Digital Business Africa] – Au Nigéria, Kashifu Abdullahi, est le nouveau directeur général de l’Agence nationale de développement des technologies de l’information (NITDA), régulateur télécoms. Il a été nommé à ce poste le 20 août 2019 par le gouvernement fédéral ainsi que madame Hadiza Umar qui est désormais Chef du service des Affaires générales et des relations extérieures de la NITDA.

La nomination d’Abdullahi fait suite à la nomination au gouvernement du Dr Isa Pantami, directeur général sortant de l’Agence. Le Dr Isa Pantami a été confirmé ce 21 août 2019 comme ministre des Communications du Nigeria.

Jusqu’à sa nomination, Kashifu Abdullahi était directeur à la Banque centrale du Nigéria, détaché auprès de la NITDA en tant qu’assistant technique du Dr Isa Pantami.

Il avait aussi travaillé pour le Galaxy Backbone Limited. Né le 21 février 1980, ce diplômé de l’Université Abubakar Tafawa Balewa, dans l’État de Bauchi devient le cinquième directeur général de la NITDA.

Par Digital Business Africa

TIC : En 2023, les dépenses mondiales atteindront 4 800 milliards de dollars (rapport)

[Digital Business Africa] – L’information est délivrée par l’International Data Corporation (IDC), un fournisseur américain d’informations sur les TIC. Au cours des cinq prochaines années, soit d’ici à 2023, les pays du monde dépenseront 4 800 milliards de dollars dans l’achat-vente de technologies d’information et communication. Ce qui représentera une croissance de 3,8% sur cette période, en dépit des incertitudes qui planent sur les échanges commerciaux au niveau mondial, nées du ralentissement économique et de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Pour l’essentiel, ces dépenses porteront sur le matériel, les logiciels ou encore les services en télécommunications.

Comme on pouvait bien s’y attendre, les Etats-Unis d’Amérique conserveront leur position de leader du marché des TIC. A eux seuls, ils dépenseront dans ce secteur 1 660 milliards de dollars en 2023, ce qui en fera le plus grand marché des TIC au monde. L’Europe de l’Ouest arrivera en seconde position, avec des dépenses de 927 milliards de dollars en 2023. La Chine n’en sera que troisième d’ici à 2023, avec des dépenses prévues de 618 milliards de dollars. Cependant, cela représentera une croissance prévue de 6,1 % sur cinq ans.

De manière détaillée, les secteurs qui dépenseront le plus pour les TIC d’ici à 2023 seront les services bancaires, et les industries de fabrication. Ainsi, les achats commerciaux enregistreront une croissance de +60,4% par rapport à 2018, et représenteront près des deux tiers de toutes les dépenses dans les TIC. Les médias et les services aux particuliers et aux consommateurs enregistreront une croissance de 5,8 et 5,7% d’ici à 2023.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Côte d’Ivoire – Cybercriminalité : 2 800 plaintes enregistrées en 2018

[Digital Business Africa] – En Côte d’Ivoire, c’est un chiffre qui illustre l’ampleur du phénomène de la cybercriminalité. Selon la Direction de l’Informatique et des Traces Technologiques(DITT), 2 860 plaintes liées à la cybercriminalité ont été déposées dans le pays en 2018. Et dans 93% des cas, les plaignants sont des ivoiriens, ou des résidents de Côte d’Ivoire.

Au total, le préjudice financier occasionné, est évalué selon la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) à 5 595 milliards de Fcfa. De manière détaillée, en ce qui concerne le profil des victimes d’actes cybercriminels, 60% sont des hommes, 36% des femmes et 4% des entreprises.

Aussi, on apprend de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) que les actes cybercriminels sont variés. 538 concernent la monnaie électronique et particulièrement le mobile money ; 407 sont des cas de vol d’identité et 374 des cas portent sur des menaces, injures, harcèlement, diffamations.

Pour s’en prémunir, les autorités ivoiriennes tablent davantage sur la sensibilisation et la prévention. Même si au final, l’arsenal réglementaire et juridique est désormais outiller pour réprimer les actes de cybercriminalité.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Economie numérique : Vers l’adoption d’un Plan national du numérique en RDC

[Digital Business Africa] – « La République démocratique du Congo aura bientôt un ‘‘Plan national du numérique’’ dont la validation fera l’objet lors d’un atelier de trois jours prévu du 3 au 5 septembre prochain ». C’est la quintessence d’une dépêche de la presse présidentielle congolaise qui renseigne sur la stratégie du pays en matière de développement des services numériques. Il s’agit en fait d’un plan dont une première copie a déjà été remise au président Félix Tshisékédi.

On apprend également de la presse présidentielle que ce plan a une architecture bâtie autour de quatre piliers que sont les infrastructures ; la production et l’hébergement du contenu ; les usages applicatifs ; et la gouvernance et la régulation. Dans son ensemble, il vise la modernisation de l’administration, et la mutualisation des infrastructures, de manière à réaliser des économies conséquentes. Il permettra également aux usagers, personnes physiques et entreprises d’interagir en ligne avec l’administration publique dans l’optique d’une amélioration de la qualité du service.

Seulement, ce Plan devra recevoir l’aval des experts congolais du secteur qui auront l’occasion de le critiquer et de l’amender au besoin lors de l’atelier de validation. Selon la presse présidentielle, l’atelier rassemblera environ 250 délégués, composés d’acteurs publics et privés du numérique, des universitaires et ceux de la recherche.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Ethiopie : Jack Ma promet de soutenir les TPE et PME du numérique dans leur croissance

[Digital Business Africa] – Après le Rwanda qui a fait de l’Ethiopie le premier pays africain membre de sa plateforme mondiale en matière de TIC, c’est autour du géant mondial du e-commerce Alibaba d’investir dans le développement de l’économie numérique éthiopienne. C’est l’assurance que le PDG du groupe Jack Ma a donné le 13 août 2019 à Getahun Mekuria, le ministre éthiopien de l’Innovation et de la Technologie qui s’est rendu à Hangzhou, au siège au groupe Alibaba.

Selon un communiqué de la primature éthiopienne qui a sanctionné la rencontre, Getahun Mekuria et Jack Ma se sont mis d’accord sur une plateforme de collaboration. Ainsi Alibaba accompagnera l’Ethiopie dans la construction d’une économie numérique qui ambitionne d’être la référence sur le continent. De manière spécifique, Alibaba soutiendra le développement des TPE et des PME éthiopiennes spécialisées dans le numérique. Dans ce sillage, le groupe Alibaba s’est félicité dans un communiqué de pouvoir « partager les meilleures pratiques afin d’aider les petites entreprises opérant dans l’économie numérique ».

Notons que cet accord intervient après deux visites du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en avril 2018 et en janvier 2019 dans les locaux du géant chinois du numérique. Lors de son entretien avec le ministre des Technologies, Jack Ma a annoncé qu’il se rendra avant la fin de l’année en Ethiopie. Dans la foulée de cette annonce, l’ambassadeur d’Ethiopie en Chine a fait savoir que cette visite devrait intervenir en novembre 2019.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique du Sud : En 2019, Vodacom va investir 589 millions de dollars dans la couverture réseau

[Digital Business Africa] – En Afrique du Sud, l’opérateur de télécommunications Vodacom a annoncé un investissement prochain de 589 millions de dollars dans l’exercice 2019 qui rentrera dans le cadre de l’amélioration de son taux de couverture de réseau. Selon le directeur technique du groupe, Andries Delport qui révèle l’information, cet investissement permettra également à l’opérateur de moderniser son réseau par le remplacement et le renouvellement des stations de base et les services numériques.

A travers cet investissement, le groupe espère pouvoir couvrir avec son réseau les zones rurales du pays, qui représentent 98,6% de la superficie totale du territoire. Déjà, en 2018, l’opérateur a investi 9,6 milliards de rands dans l’élargissement de sa couverture réseau, ce qui lui permet aujourd’hui de revendiquer une couverture de plus de 16 millions de personnes en zone rurales.

Selon Andries Delport, « le réseau 3G de Vodacom est désormais disponible pour plus de 97% de la population sud-africaine vivant en zones rurales et la 4G pour 75% ».

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

« Ayoba », la nouvelle arme du Groupe MTN pour concurrencer Whatsapp en Afrique

[Digital Business Africa] – Jusqu’ici considéré comme étant l’application de messagerie avec la progression la plus importante au monde, Whatsapp doit désormais faire face à une nouvelle concurrence sur le marché africain. Cette concurrence se nomme « Ayoba ». En français, cela signifie « super cool ». Il s’agit d’une application de messagerie instantanée développée par le géant des télécoms sud-africain MTN, qui possède des fonctionnalités très proches de celles d’Instagram.

La fonction principale de « Ayoba » est d’envoyer et de recevoir des messages. Seulement, elle est livrée avec toute une panoplie de services supplémentaires qui en font un concurrent important de la célèbre application mobile de chat WhatsApp. Tout part déjà de la conception de l’application, davantage orientée vers l’optimisation de la mémoire. Cela transparait dans le poids de l’application, qui n’est que de 15 Mo, soit quasiment la moitié de la taille de whatsapp qui est d’une trentaine de Mo. Et comme whatsapp, « Ayoba » fonctionne avec un numéro de téléphone.

L’interface de discussion est similaire à celle utilisée sur WhatsApp et les utilisateurs peuvent importer des contacts à partir de leur liste de contacts. Ils peuvent également envoyer des messages et des éléments multimédias, notamment des images, des documents et des images. Une différence majeure par rapport aux autres applications de messagerie instantanée est qu’Ayoba a une intégration SMS. Cela signifie que vous pouvez envoyer un message à n’importe lequel de vos contacts, même si celui-ci n’utilise pas Ayoba. Votre message est envoyé sous forme de SMS.

Selon Rob Shuter, président et chef du directoire du groupe MTN, Ayoba sera prochainement équipé de ses fonctionnalités d’assistant «d’argent mobile d’intelligence artificielle», de sorte qu’il puisse être utilisé pour effectuer des paiements sur des plates-formes de médias sociaux et leur fournir des informations utiles sur les services MoMo de MTN. Une amélioration qui fera de l’application un véritable tout en un.

Ecrit par Jephté Tchemedie

Télécommunications : En 2018, l’Afrique subsaharienne a enregistré 456 millions d’utilisateurs de mobile

[Digital Business Africa] – En matière de télécommunications et d’usage de mobile, l’Afrique subsaharienne reste l’un des marché mondiaux les plus porteurs de croissance. Dans son rapport « The mobile Economy Sub-saharan Africa 2019 », la GSMA, plus grande association regroupant le plus les opérateurs télécoms dans le monde, annonce qu’à la fin de l’année 2018, l’Afrique subsaharienne comptait 456 millions d’abonnés unique au mobile.

Ce qui représente un taux de pénétration de 44%, qui devrait d’ailleurs progresser pour atteindre les 50% dès 2025. A cette année, l’Afrique subsaharienne comptera alors 623 millions d’utilisateurs de mobile, soit une croissance de 4,6% par rapport à 2018. Par contre, si on inclue les personnes possédant plusieurs cartes SIM, on atteint 774 millions de personnes en Afrique subsaharienne. Soit un pourcentage de 74%. Comme les autres indicateurs, la GSMA prévoit également une croissance de ce segment d’ici à 2025. D’un taux de pénétration de 74% en 2018, on devrait atteindre les 84% dès 2025, avec une croissance de 4,3%.

Le secteur de l’Internet mobile a également été très fructueux en Afrique subsaharienne en 2018. Selon le rapport de la GSMA, l’Afrique subsaharienne comptait 239 millions d’utilisateurs d’Internet mobile. Soit une pénétration de 23%, qui devrait atteindre 39% en 2025, et couvrir 483 millions d’Africains subsahariens. Il y aura alors une croissance d’environ 10,6% de ce segment d’ici à 2025. Dans le sillage de cette croissance, les opérateurs télécoms tirent aussi leur épingle du jeu, avec des revenus qui ont atteint 42 milliards de dollars en 2018. D’ici à 2025, ces revenus culmineront à 51 milliards de dollars.

Ecrit par Jephté Tchemedie