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Serge ADJOVI : « Aujourd’hui, deux agences fonctionnent en parallèle pour plus d’efficacité dans le numérique »

(TIC Mag) – Le Directeur de l’Agence du numérique explique à TIC Mag les implications de la transformation de l’Unité d’exécution du Conseil du numérique en Agence du développement du numérique, ses nouvelles missions et donne son avis sur l’implication du président Patrice Talon dans le développement du numérique.

TIC Mag : Au terme du Conseil des ministres du 08 novembre 2017, il a été créé deux nouvelles entités en charge du numérique. L’Agence pour le développement du numérique (ADN) et l’Agence des services et des systèmes d’information (ASSI). Qu’est ce qui change précisément avec la création de l’ADN, car l’Unité d’exécution du Conseil du numérique s’appelait aussi l’Agence du numérique ?

Serge ADJOVI : Il y a un an est né le Conseil du numérique, une entité présidée par le chef de l’Etat. Ce Conseil du numérique réunit un certain nombre de personnalités béninoises, mais aussi étrangères autour du Chef de l’Etat. Ils discutent d’un certain nombre de sujet qui permet l’orientation et la décision du Chef de l’Etat sur des orientations en matière de développement du numérique et en matière d’orientation stratégique pour le développement du numérique dans le pays. Ce Conseil du numérique s’est doté d’une Unité d’exécution qui s’appelle l’Unité d’exécution du Conseil du numérique dont je suis le directeur. C’est cette Unité d’exécution qui existe déjà depuis 18 mois qui est transformé en Agence pour le développement du numérique (ADN). L’Unité d’exécution était une Unité rattachée à la Présidence de la République. Aujourd’hui, l’Agence a son autonomie de gestion et est naturellement toujours sous tutelle de la Présidence de la République.

Ce qui change c’est qu’en même temps que l’ADN est créée, une autre agence qui existait, l’Agence béninoise des TIC (Abetic) voit ses missions renforcées et devient l’Agence des services et systèmes d’informations (ASSI). Cette agence aux côtés de l’ADN est plus particulièrement chargée de veiller à l’exécution de la stratégie en ce qui concerne la gestion des données. En particulier, de tout ce qui concerne la mise en place des services de l’administration, d’un portail pour les e-services vers les citoyens et les e-services vers les entreprises.

Avant, l’Unité du Conseil du numérique s’occupait du volet télécoms et développement des services d’e-gouvernement en plus du processus de dématérialisation de l’Etat. Aujourd’hui, il y a deux agences qui fonctionnent en parallèle pour un souci de plus d’efficacité, de focus et aussi pour aller vite.

TIC Mag : Le communiqué du Conseil des ministres indique que les membres du Conseil d’administration du numérique ont été désigné. Qui sont-ils, ces membres du CA ?

S.A. : Le Conseil des ministres ne précisait pas effectivement qui sont les membres de ce conseil d’administration. Je pense qu’on y retrouvera bien entendu des membres de la Présidence de la République et des représentants du ministère de l’Economie numérique entre autres. Comme vous, à ce stade, je n’ai pas connaissance des personnes qui font partie de ce conseil d’administration.

TIC Mag : Combien de rencontres du Conseil du numérique le président Patrice Talon a lui-même déjà présidées ?

S.A. : Effectivement, le Conseil du numérique est présidé par le président Patrice Talon et nous avons déjà tenu plusieurs réunions.

TIC Mag : Comment jugez-vous l’implication personnelle du président Patrice Talon dans le développement du numérique au Bénin ?

S.A. : Le président Patrice Talon est très impliqué. Le fait qu’il préside personnellement le Conseil du numérique en est une preuve. Au-delà de cela, il est impliqué dans le suivi et s’assure que les projets avancent, que les orientations qu’il donne sont suivies de près. Il est extrêmement présent ! Le projet RAVIP (Recensement administratif à vocation d’identification de la population) par exemple qui a récemment été lancé par le président et qui aboutira entre autres à l’établissement de cartes d’identité électroniques est très suivi par le président. Car ce projet va être la base de plusieurs e-services auprès des populations. Naturellement, l’impact sur les populations est très important.

A ce titre-là, le président Patrice Talon est naturellement aux commandes de ce projet et de bien d’autres. On l’a vu dans plusieurs pays, lorsque l’exécutif au plus haut niveau montre l’exemple et est réellement impliqué dans le développement du numérique, alors, les choses avancent. C’est presque une condition nécessaire pour que les choses avancent, parce que le numérique transforme la vie des gens. On voit comment le mobile a transformé la vie de nombreux Africains. Si on ne fait rien, on subit. Par contre, si on décide de prendre ce développement numérique à bras le corps, on réussit. Certains pays avec un exécutif complètement impliqué dans le numérique l’ont fait. Le Bénin est en train de le faire.

TIC Mag : Après cette réorganisation, quelles sont les missions que l’ADN va s’employer à mettre en œuvre dès maintenant ?

S.A. : On peut séparer les principales missions en deux catégories : la première, s’assurer que l’infrastructure haut débit et très haut débit existe à travers l’ensemble du pays. C’est donc de réaliser, au-delà des dorsales et de backbone, la capillarité et la connectivité pour les entreprises, les administrations et les particuliers à travers le pays. C’est la première mission. Donc, la mise en place d’infrastructures importantes.

Je l’explique toujours en disant, c’est bien beau de vouloir mettre des e-services à la disposition des citoyens, mais ce n’est pas seulement le citoyen à Cotonou qui doit pouvoir en bénéficier, c’est le citoyen sur l’ensemble du territoire.

La deuxième mission est celle du développement du numérique, du développement des start-ups, de la création d’un écosystème numérique fort qui fait qu’il y ait non seulement la création des services numériques au niveau du gouvernement, mais que les entreprises privées génèrent ces e-services pour les populations. L’idée c’est d’organiser et de booster un écosystème du numérique qui existe déjà et qui ne demande qu’à se développer.

TIC Mag : Vous avez organisé il y a quelques mois une compétition pour identifier les meilleurs jeunes disposant des capacités dans le secteur de la cybersécurité. Quelle suite aujourd’hui pour ces jeunes que vous avez dénichés ?

S.A. : Le HackerLab que nous avons lancé l’année dernière c’est effectivement pour identifier les personnes qui ont des compétences réelles en matière de cybersécurité ou en matière de hacking. Nous comptons faire de cet événement un événement annuel. Actuellement, nous avons promis un certain nombre de choses aux lauréats de ce HackerLab que nous sommes en train de délivrer : des stages dans des entreprises bien connues pour leurs actions en matière de cybersécurité, la mise en place des plateformes numériques pour collaborer avec d’autres experts de la cybersécurité et d’autres sociétés.

Nous facilitons également la participation des start-ups à des événements sous-régionaux. Récemment, nous avons envoyé trois jeunes innovateurs dans des secteurs différents pour une rencontre sous-régionale à Abidjan en Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas les seuls à le faire. Le ministère de l’Economie numérique et de la Communication joue également son rôle. Là récemment, nous avons amené trois start-ups à Busan en Corée du Sud pour qu’ils présentent leurs innovations, se faire connaître et rencontrer d’autres start-ups. Des grandes entreprises du numérique au Bénin participent également à l’éclosion de ces start-ups.

TIC Mag : Dans le plan eNNOV Bénin 2021, l’ambition du Bénin est d’être un pôle d’excellence sous-régional dans les services numériques. Quand vous évaluez l’évolution des projets en cours, à quel horizon cette ambition pourrait-elle se concrétiser ?

S.A. : L’ambition de faire du Bénin la plateforme des services numériques de l’Afrique de l’Ouest est un processus. Ce n’est pas quelque chose qui s’arrêtera à une certaine date. L’ensemble des pays de la sous-région se sont engagés dans un développement numérique important. Chacun travaille à son ryhtme. Nous avons plusieurs projets sur lesquels nous travaillons pour les rendre effectifs rapidement pour qu’en 2021 nous ayons transformé le visage numérique du Bénin et nous aurons une place de choix au niveau des nations considérées comme des nations numériques. C’est ça que cela veut dire. Nous aurons défini de nouvelles infrastructures télécoms et de données, nous aurons défini de nouveaux services et nous seront à même de les promouvoir au Bénin et pourquoi pas à l’extérieur du Bénin. Tout cela est un processus et je pense qu’il faut pouvoir attendre en 2021 pour voir ce qui a été fait, si le visage numérique du Bénin aura changé. Moi, je dis qu’il aura changé considérablement.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

Congo Brazza : Nouvelle campagne nationale d’identification des abonnés de la téléphonie mobile

(ARPCE – Brazzaville, le 30 novembre 2017) –  L’Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques (ARPCE), en collaboration avec les opérateurs de la téléphonie mobile, procède ce jour à 10h30, au lancement officiel de la campagne nationale d’identification des abonnés de la téléphonie mobile, au cours d’une réunion d’information et de sensibilisation des vendeurs et revendeurs des cartes Sim qui se tiendra dans la salle de l’Auditorium du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération.

Cette réunion à laquelle prendront part les représentants de la Préfecture de Brazzaville, la Mairie de Brazzaville, la Gendarmerie et la Police nationale ainsi que les opérateurs de la téléphonie mobile, a pour objectif d’emmener les vendeurs et revendeurs des cartes Sim à procéder, pour des raisons sécuritaires et aux fins de maitriser le fichier des abonnés en République du Congo, de manière systématique à l’identification préalable de tout nouvel abonné.

Congo Brazza : Nouvelle campagne nationale d’identification des abonnés de la téléphonie mobile

En effet, l’identification n’étant pas une option, il a été constaté depuis quelques temps sur le marché, la prolifération des cartes Sim pré-activées, l’authenticité douteuse de plusieurs pièces présentées et un relâchement sur l’identification des abonnés auprès des vendeurs et revendeurs de cartes sim, favorisant ainsi la résurgence des réseaux frauduleux d’appels téléphoniques.

A ce propos, le Directeur Général de l’ARPCE, Yves Castanou (photo), précise que « pour la seule année 2017, l’ARPCE a procédé au démantèlement d’une demi-douzaine de réseaux spécialisés dans la fraude téléphonique appelée SIM BOX, qui utilise des cartes SIM identifiées d’une manière frauduleuse ».


Il convient de noter que l’identification des abonnées est une obligation pour les opérateurs, qui s’inscrit dans le respect des normes internationales de sécurité des réseaux de télécommunications édictées par l’Union Internationale des Télécommunications. Cette nouvelle campagne d’identification des abonnées de la téléphonie mobile permettra de garantir le respect de la vie privée des utilisateurs, de lutter contre la fraude téléphonique et de punir l’usage délictueux des services de Télécommunications.

Au terme de cette campagne, des mesures seront prises à l’encontre de tout contrevenant. L’objectif du Régulateur est favoriser un climat de confiance entre les abonnés et les opérateurs de la téléphonie mobile exerçant au Congo.

Rappelons qu’en 2011, l’Agence de Régulation des Postes et des Communications Electroniques avait organisé la première campagne d’identification des abonnés de la téléphonie mobile au Congo, qui a été une véritable réussite.

Congo Brazza : Nouvelle campagne nationale d’identification des abonnés de la téléphonie mobile

En effet, en 8 mois seulement, plus de 90% d’abonnés ont été identifiés. Une première en Afrique ! Cette initiative avait permis au Congo de se conformer aux internationales de protection des consommateurs empêchant, par la même occasion les risques de fraudes et autres actes criminels sur le réseau téléphonique.

A propos de l’ARPCE :

Bras institutionnel du Gouvernement en matière de régulation des Postes et Communications Electroniques, l’ARPCE a la délicate mission de protéger à la fois les intérêts de l’Etat, des consommateurs et des prestataires dans les secteurs régulés.

Site-web: www.arpce.cg – Facebook: Arpce Congo

 

Comprendre l’affaire Vodafone et pourquoi la marque anglaise ne partira pas du Cameroun de sitôt !

[ICT Media STRATEGIES] – Il y a dix jours, le 10 novembre 2017 précisément, Vodafone Cameroon, sur sa page Facebook, annonçait à ses abonnés, contre toute attente, la cessation de ses activités sur le territoire national. « Après le retrait de sa licence par le ministère des Postes et Télécommunications et l’Autorité de régulation des télécommunications et la longue suspension de ses services, l’entreprise Afrimax Cameroon a conclu, à contrecœur, qu’il n’était plus commercialement viable de reprendre ses services au Cameroun. En conséquence, Afrimax Cameroon a cessé ses opérations avec effet immédiat », expliquaient alors les responsables de l’entreprise.

Par la même occasion, les cadres de la société présentaient leurs « sincères excuses » à leurs abonnés, partenaires, fournisseurs et au personnel de l’entreprise remercié pour leur travail acharné, leur enthousiasme ainsi que leur soutien.

Notons à titre de rappel que Vodafone Cameroon avait déjà arrêté ses services au Cameroun le 14 septembre 2017 à la suite du retrait de la licence de Northwave SARL (qui exploitait la marque Vodafone) par l’ART et sur recommandation de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng.

A notre humble avis, contrairement à ce que Vodafone annonce, Afrimax n’est pas encore prêt à partir du Cameroun. Il est fort probable que l’annonce ne soit qu’une stratégie pour mettre la pression sur le gouvernement camerounais afin que l’octroi de la licence télécoms sollicitée intervienne rapidement. Explications à travers juste deux arguments.

Plaintes du public

Avant de présenter ces arguments, commençons par les réactions suscitées par cette annonce. Comme on pouvait s’y attendre, de nombreux Camerounais pleurent le nombre d’emplois perdus. L’internaute Dejabris Julot Ngongang en est un. Au bas de l’annonce de Vodafone Cameroon sur Facebook, il se désole : « C’est vraiment honteux ce Cameroun ! Aucun effort n’a été opéré dans le but de sauvegarder l’emploi de toutes les personnes et toutes les familles qui étaient à la charge de cette entreprise. Jeter autant de pauvres Camerounais en pâture dans le but unique de s’assurer la plénitude de son portefeuille est simplement lamentable. Quand je pense aux opportunités que cette entreprise aurait générées sur l’économie camerounaise. Près de 1200 personnes en emploi indirect se retrouvent sans revenus. Avec ça on nous dit que le rôle de l’État est de protéger les citoyens? …Pauvre Africains ! »

Nombreuses sont donc les réactions de ce genre. A jeter l’opprobre sur le gouvernement qui n’a pas su non seulement protéger les emplois, mais également n’a pas su préserver cet apport substantiel à l’économie camerounaise. Et c’est l’avis de l’entreprise, car dans la même lancée, une correspondance de Lars Stork, le PDG du groupe Afrimax, est acheminée au Secrétaire général de la Présidence de la République et au Premier ministre entre autres. Ceci dans une lettre initiale adressée à la ministre des Postes et des Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, et qui s’est retrouvée plus tard sur les réseaux sociaux.

Dans cette lettre, le PDG d’Afrimax explique que Vodafone Cameroon a non seulement consenti des investissements de l’ordre de 13 milliards F.CFA pour déployer la technologie LTE, investi 2,3 milliards F.CFA pour ses infrastructures, versé 2,3 milliards de F.Cfa au Trésor public en matière de taxes dont 850 millions de F.Cfa à l’ART au titre des frais de régulation, payé 288 millions F.Cfa à Camtel pour pouvoir utiliser les capacités Internet de l’opérateur historique ; mais aussi qu’elle avait déjà créé 116 emplois directs et généré 1 056 emplois indirects. Plus encore, l’entreprise planifiait d’investir plus de 30 milliards FCFA.

« Malgré toutes ces réalisations, nous sommes aujourd’hui obligés de prendre cette mauvaise décision de nous retirer du marché à cause des actes incompréhensibles qui ont été pris contre notre société et le manque de support effectif », écrit Lars Stork à la ministre avec copie à la Primature et à la Présidence de la République.

Lars Stork, le PDG du groupe Afrimax / Photo : @LuluHaangala

C’est dans cette lettre que l’on comprend en réalité les principales raisons de la décision de Vodafone de se retirer. On peut en retenir deux principalement : la lenteur observée par le gouvernement pour la délivrance d’une licence à Afrimax Cameroon SA et les dépenses que réalise la société sans avoir de licence. En atteste les propos du PDG : « C’est regrettable de voir un si lent progrès dans la signature de la nouvelle licence, même si nous avons rempli toutes les conditions… Nous avons payé intégralement les droits d’entrée requis. Nous avons reçu votre assurance depuis le mois de septembre que notre dossier sera géré dans 48 heures après sa transmission au ministère par l’ART » ; « C’est clair que nous continuons de dépenser des montants considérables sans avoir aucune licence, aucun revenu et aucune indication concernant la date de signature de notre licence. Cette situation rend impossible les jeunes compagnies de continuer leurs activités ».

Des incohérences dans la lettre de Vodafone

Aussi, avant de présenter les arguments de notre analyse, il importe de relever une incohérence ou contre-vérité glissée dans l’annonce de Vodafone publiée sur Facebook et sur les réseaux sociaux.

« L’entreprise Afrimax Cameroon a conclu à contrecœur qu’il n’était plus commercialement viable de reprendre ses services au Cameroun. En conséquence, Afrimax Cameroon a cessé ses opérations avec effet immédiat », lit-on.

Contre-vérité : L’entreprise Afrimax Cameroon SA n’a jamais commencé ses opérations au Cameroun. Ses actionnaires peut-être, oui. C’est en effet Northwave SARL qui opérait au Cameroun et exploitait la marque Vodafone. C’est elle qui était détentrice de la licence télécoms. Afrimax Cameroon SA n’a pas encore obtenu de licence télécoms et ce n’est pas si juste de dire qu’Afrimax Cameroon a cessé les opérations qu’elle n’avait pas commencées.

Certes, l’entreprise Northwave SARL avait été rachetée à 100% par le groupe Afrimax, mais ce n’est pas Afrimax Cameroon SA qui opérait. La création d’Afrimax Cameroon SA est toute récente et est la résultante d’une exigence de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui avait proposé au groupe Afrimax de créer une filiale locale et de solliciter une licence télécoms.

Revenons-en aux deux arguments de notre analyse :

1 – La lenteur évoquée ou une mauvaise lecture du marché télécoms camerounais

La lenteur évoquée comme cause de départ n’est pas assez convaincante. Les observateurs avertis savent le Cameroun n’est pas un champion en matière d’application rapide des textes du secteur des TIC et Télécoms qu’il s’est lui-même doté. Pourtant, le numérique est un secteur qui va très vite et la réglementation intervient presque toujours après l’évolution technologique.

Par exemple, la loi du 21 décembre 2010 sur les communications électroniques au Cameroun stipule en son article 20 alinéa 1 que « la délivrance et le renouvellement d’une convention de concession ou d’une licence sont soumis au paiement d’une contrepartie financière appelée respectivement «droit d’entrée» et «droit renouvellement» dont les montants et les modalités de paiement sont fixés par décret du Président de la République, sur proposition conjointe du Ministre chargé des Télécommunications et du Ministre chargé des Finances ». Mais c’est sept ans plus tard, le 02 mai 2017 qu’un texte conjoint Minfi-Minpostel fixant le montant des droits d’entrée a été signé.

Autre exemple, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC). Proposée par le Minpostel à la Présidence de la République en 1995, c’est sept ans plus tard, le 08 avril 2002 que l’Antic sera créée. La nomination de ses dirigeants interviendra quatre ans plus tard, en 2006. Il faudra attendre trois ans (en 2009) pour adopter son organigramme, mobiliser les ressources nécessaires et réaliser les études appropriées. Et enfin, en 2010, commencer à mettre en œuvre la stratégie nationale de développement des TIC. Soit au total 15 ans avant de commencer l’implémentation des missions qui lui avaient été assignées.

L’attente de Camtel…

Dernier exemple, le renouvellement de la concession de Camtel. On voit très bien la douce pression que fait l’opérateur historique national à l’Etat pour pouvoir lancer le mobile et la 4G. Le directeur marketing de l’entreprise, Benjamin Gérard Assouzo’o en donnait un léger aperçu il y a quelques jours sur les antennes de la chaîne de télévision Canal 24 : « Le CT Phone a eu 900 000 recrutements. Il a souffert de ce qu’il n’y a pas de marchés de terminaux. Donc, chaque fois que les terminaux sont finis, on perd les abonnés en masse. Chaque fois que quelqu’un ne peut pas aller quelque part acheter un terminal, on perd. Et Camtel n’a pas vocation à vendre la quincaillerie. Nous n’allons pas continuer à nous engluer dans un marché de CT Phone qui ne nous rapporte pas grand-chose », expliquait-il.

Benjamin Gérard Assouzo'o

En clair, Camtel voudrait se battre sur le marché camerounais à arme égale avec ses concurrents MTN et Orange qui détiennent une convention de concession pour l’utilisation de la technologie 4G. La convention concession ! Le précieux sésame que l’opérateur historique attend depuis 2005. Une convention de concession de deux ans avait été octroyée à Camtel en 2003, puis renouvelée en 2005. Depuis, plus rien. Ce qui posait d’ailleurs la problématique sur l’exclusivité de Camtel sur le déploiement des liaisons interurbaines des infrastructures numériques très souvent décriée par des opérateurs privés locaux. Depuis donc, le statu quo règne.

Les exemples pareils sont donc nombreux. Affirmer que l’on plie ses bagages et que l’on s’en va juste parce qu’on a constaté « un si lent progrès dans la signature de la nouvelle licence » traduit deux choses : soit l’on fait preuve d’une méconnaissance des réalités camerounaises, ce qui serait une faute grave pour un opérateur de la taille d’Afrimax Group qui se lance dans un marché sans étudier son environnement, soit c’est une manière pour l’opérateur de mettre la pression sur le gouvernement. Et je pense davantage à cette option, car le directeur général de Vodafone Cameroon, Antoine Pamboro, connaît l’environnement camerounais, pour avoir été tour à tour été au cœur du management de Camtel et MTN Cameroon. D’autant plus que Afrimax Cameroon SA n’est pas la seule entreprise qui attend une licence télécoms. Elles sont plus d’une vingtaine dans la même situation et d’autres attendent depuis des années une licence télécoms valide. Pierre-François Kamanou, le DG de GTS Infotel Cameroon SA et par ailleurs président du REPTIC, le Réseau des professionnels du secteur des TIC et du numérique du Cameroun, en sait quelque chose.

Donc, dire que l’on s’en va pour cause de lenteur alors que le ministère des Postes et Télécommunications promet ces licences pour très bientôt, n’est pas très acceptable pour les observateurs avertis. Surtout quand on sait que la ministre Minette Libom Li Likeng est celle qui a accéléré la mise en place de la réglementation complète. Surtout pour avoir fait signer des textes que l’on attendait depuis sept ans.

Comment Afrimax Group débarque au Cameroun

Avant de passer au deuxième argument de notre analyse, il est peut-être bon de rappeler comment Afrimax Cameroon vient à déposer une demande de licence télécoms.

Vodafone Cameroon opérait via l’entreprise Northwave SARL fondée en 2009 par des actionnaires camerounais. En 2010, cette société a obtenu une licence de première catégorie pour une durée de dix ans et a par la suite établi avec le Groupe Afrimax un partenariat stratégique afin de disposer des ressources financières nécessaires au déploiement de son réseau, opérationnel depuis le 29 septembre 2016 à Yaoundé et Douala. En investissant ses ressources dans Northwave Sarl, Afrimax Group prend ainsi le contrôle de l’entreprise camerounaise (désormais actionnaire à 100%).

Afrimax qui revendique le titre de leader en Afrique subsaharienne en couverture 4G/LTE avec un spectre 4G de qualité dans 13 pays et des licences couvrant plus de 250 millions de personnes a signé en 2014 avec le groupe Vodafone « un accord de marchés partenaires » pour l’utilisation de la marque. C’est donc grâce à cet accord qu’Afrimax opère au Cameroun sous la marque Vodafone. Il faut noter que Afrimax est aussi opérationnel en Zambie, en Uganda et au Ghana.

Hôtel Hilton de Yaoundé, 19 juillet 2017. Le discours d’Antoine Pamboro, DG de Vodafone Cameroon

Seulement, au Minpostel, l’on fait savoir que Vodafone qui est une très grande marque ne devrait pas entrer au Cameroun par la petite porte. Car Vodafone est l’un des groupes de télécommunications les plus importants du monde avec des opérations de téléphonie mobile dans 26 pays, des partenariats avec des opérateurs dans 51 pays et des opérations à large bande fixe sur 17 marchés.

Arriver ainsi sur le marché camerounais pour offrir les mêmes services 4G que les opérateurs mobiles Orange et MTN Cameroun qui ont payé 75 milliards de F.Cfa afin d’acquérir les licences 4G et 3G ne plaît pas à bon nombre de personnes. D’ailleurs, ces opérateurs se plaignent auprès du Minpostel de concurrence déloyale sur le marché de la data.

D’autant plus que Vodafone disposait déjà de ses propres cartes SIM 4G comme MTN et Orange qui, évidemment, ne voient pas d’un bon œil le déploiement toujours plus poussé de Vodafone. Car celui-ci devait à coup sûr arracher leurs clients et restreindre leur part de marché dans le segment data, alors qu’il n’avait pas autant investi qu’eux. Rappelons que Vodafone dit avoir versé 850 millions de F.Cfa à l’ART au titre des frais de régulation. Mais combien ont payé les autres ?

Coûts de la licence 4G dans quelques pays en Afrique

Pays Montant de la 4G Montant total Opérateurs ayant souscrits Nombre d’années Date d’attribution
Cameroun 75 milliards de F.Cfa* 75 milliards de F.Cfa* MTN et Orange 15 ans Mars 2015
Côte d’Ivoire 100 milliards de F.CFa* 100 milliards de F.CFa* MTN, Orange, Moov (de Maroc Telecom en janvier 2016) 15 ans Décembre 2015
Sénégal 32 milliards de F.Cfa 100 milliards de F.Cfa** Sonatel 17 ans Juin 2016
Gabon 5,5 milliards de F.Cfa Airtel Gabon

Gabon Telecom***

10 ans Mars 2014
Congo Brazza 10 milliards F.Cfa MTN Congo Juin 2016
Mali 100 milliards de F.CFa* 100 milliards de F.CFa* Orange Mali 15 ans Juillet 2017

*Pour licence globale

** Sonatel a payé en même temps 68 milliards de F.Cfa pour le renouvellement concession

***Coût de la licence 4G de Gabon Telecom non publié

Source du Tableau : TIC Mag et ICT Media STRATEGIES

Constatant ces réalités, le ministère des Postes et Télécommunications va chercher à comprendre davantage comment Vodafone est entrée sur le marché camerounais sans passer par le Minpostel. Et pas seulement Vodafone. Car, en octobre 2016, la ministre Minette Libom Li Likeng rend public un communiqué dont la teneur est la suivante : « L’attention de mon département ministériel a été attirée par le fait que de nombreux opérateurs du secteur des télécommunications mènent leurs activités en violation de la réglementation en vigueur. Je tiens à rappeler que, conformément aux dispositions des articles 35 et 42 du décret du 14 juillet 2012, fixant les modalités d’établissement et ou d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques soumis au régime de l’autorisation, la délivrance de licences ou de tout titre en tenant lieu, relève de la seule compétence du ministre des Postes et Télécommunications. »

Même si le communiqué ne cite nommément aucune entreprise, l’on voit bien que sortie de la Ministre vise principalement l’arrivée sur le marché camerounais de la marque britannique Vodafone. Même si une vingtaine d’entreprises sont dans la même situation.

La démarche de l’ART qui a attribué ces titres transitoires à Vodafone Cameroun (Northwave SARL, précisément) ne plait donc pas visiblement au ministère des Postes et Télécommunications, qui, depuis 2010, n’aurait plus été informé de l’octroi de ces titres transitoires. Raison pour laquelle la ministre avait tenu à rappeler dans son communiqué que, conformément aux dispositions des articles 35 et 42 du décret du 14 juillet 2012, fixant les modalités d’établissement et/ou d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques soumis au régime de l’autorisation, la délivrance de licences ou de tout titre en tenant lieu, relève de la seule compétence du ministre des Postes et Télécommunications.

Les concessions, elles, sont délivrées par le président de la République en personne. D’où les différentes correspondances adressées au DG de l’ART d’alors, Jean-Louis Beh Mengue, par la ministre pour lui « faire observer que les titres transitoires délivrés par ses soins sont pris en violation de la réglementation en vigueur et sont de nature à mettre à mal la régulation du secteur stratégique des télécommunications dans un contexte sécuritaire sensible ».

A l’ART, c’est plutôt avec quiétude que le régulateur justifiait la délivrance de ces « titres transitoires » aux 22 opérateurs épinglés y compris à Northwave SARL.  Pour le régulateur, il ne s’agissait pas de s’arroger les prérogatives dévolues au ministère. D’après l’ART, les titres transitoires étaient délivrés parce qu’il y avait « l’absence d’un certain nombre de textes, notamment celui fixant les droits d’entrée et de renouvellement des licences », d’une part et par « le souci de ne pas bloquer ce segment de marché dont les acteurs participent à l’essor de l’économie numérique » d’autre part.

L’on apprenait alors de l’ART que les dossiers n’avaient pas été transmis pour validation au Minpostel à cause de l’absence du décret (déjà disponible) d’application No 2017/2580/PM du 06 avril 2017 fixant les modalités d’établissement ou d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques signé finalement le 6 avril 2017 (après le décret n ° 2012/1640 /PM du 14 juin 2012 fixant les conditions d’interconnexion, d’accès aux communications électroniques ouvertes au grand public et de partage des infrastructures) et l’arrêté conjoint Minpostel et le Minfi fixant les conditions et montants des droits d’entrée signé le 02 mai 2017.

Pour le cas de Northwave, le dossier devait être complet avant d’être acheminé au ministère, apprend-on. D’ailleurs, le décret d’application du 06 avril 2017 rappelle en son article 44 que « la délivrance et le renouvellement d’une licence sont soumis au paiement d’une contrepartie financière appelée respectivement « droit d’entrée » et « droit de renouvellement ».

L’arrêté conjoint de Minette Libom Li Likeng du Minpostel et d’Alamine Ousmane Mey du Minfi du 20 mai 2017 qui vient compléter le dispositif réglementaire applicable indique que le droit d’entrée d’une licence dans le domaine des communications électroniques est composé d’une partie fixe et d’une partie variable indexée sur le chiffre d’affaires.

 

Le droit d’entrée pour les telcos

Pour ce qui concerne les réseaux de fourniture au public des services de communications électroniques par exemple, la partie fixe du droit d’entrée est fixée à 500 000 F.Cfa multiplié par trois éléments. A savoir, la valeur du coefficient de la zone (valeur de 10 pour Douala et Yaoundé par exemple), le nombre de localités à couvrir par la licence et par le facteur de dégressivité lorsque le nombre de villes à couvrir par la licence est supérieur à 10. La partie variable du montant du droit d’entrée est de 0,5% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Le montant du renouvellement de la licence, lui, est de 5% du chiffre d’affaires cumulé sur les cinq dernières années.

L’article 5 de cet arrêté indique que la partie fixe du droit d’entrée et le droit de renouvellement sont payables en totalité dans les trois jours ouvrables suivant la notification de la licence au bénéficiaire. La partie variable du droit d’entrée, elle, est payée pour chaque année au plus tard le 30 avril de l’année suivante. L’arrêté conjoint précise que tous les paiements se font auprès de l’agent comptable de l’Agence en charge de la régulation des communications électroniques.

Il faut relever que selon le décret d’application du 06 avril 2017, le dossier du requérant remplissant toutes les conditions requises est soumis à l’étude à l’ART.  Et contrairement au délai de 90 jours prévu dans le décret précédent, le nouveau décret d’application fixe à 45 jours le temps donné à l’ART pour étudier le dossier et le transmettre au ministère de tutelle.

Si la conclusion de l’étude du dossier est favorable, l’Agence notifie au demandeur le montant des droits d’entrée ou de renouvellement à payer selon le cas, conformément à la réglementation en vigueur.

Ce montant est recouvré par le régulateur. Car, l’article 20 (nouveau) alinéa 6 de la loi n° 2015/006 du 20 avril 2015 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun indique que les droits d’entrée et de renouvellement sont recouvrés par l’Agence de régulation des télécommunications.

Une fois payé, le justificatif de paiement des droits d’entrée est joint au dossier, assorti d’un cahier de charges le cas échéant, et transmis au ministre en charge des Télécommunications pour délivrance formelle de la licence.

En attendant donc le texte fixant les droits d’entrée, l’ART avait attribué ces titres transitoires à plusieurs opérateurs télécoms. Ceci afin que le pays ne soit pas en retard par rapport à la technologie et au développement du numérique, explique-t-on de ce côté-là. Explications difficile à avaler pour certains au ministère des Postes et Télécommunications.

 

L’entêtement de Northwave et le retrait de sa licence !

De ce qui précède, plaintes des opérateurs au sujet de Vodafone, combinées à cette situation où Northwave ne disposait pas de licence télécoms en bonne et due forme ; montant d’entrée « insignifiant », le Minpostel avait ajouté un autre motif. Celui de la violation de la loi sur les communications électroniques. Car rachetée à 100% par Afrimax Group, Northwave SARL avait perdu de contrôle de la société au profit du nouvel investisseur. Dans un autre épisode, la patronne de Northwave se plaignait d’ailleurs de ce qu’elle n’avait plus vraiment son mot à dire dans la gestion de l’entreprise.

Pour le Minpostel, c’était donc Afrimax qui opérait au Cameroun avec la marque Vodafone et non Northwave, détentrice de la licence. Les responsables de Vodafone et d’Afrimax qui campent sur leurs positions et sur leur régularité entrent en discussion avec le ministère des Postes et Télécommunications. C’est ainsi que plusieurs rencontres sont organisées entre les deux parties, dont l’une le 02 août 2017.

Comme solution pour sortir de cette impasse et pour préserver les investissements du britannique dans le pays, la ministre Minette Libom Li Likeng suggère à Afrimax Group de se constituer en société locale et de demander officiellement une licence de télécommunications qu’il pourra librement utiliser. Ce qui sera fait après des hésitations. Afrimax Cameroon SA verra donc le jour et sollicitera une licence pour les villes de Douala et Yaoundé. (A noter, plus le nombre de villes sollicitées est élevé, plus le montant du droit d’entrée est élevé).

Seulement, après les rencontres avec la ministre, l’évolution de l’actualité a laissé croire que les recommandations de la ministre n’ont pas respectées à la lettre. Northwave SARL veut prendre les devants après que Afrimax Cameroon SA ait sollicité une licence juste pour deux villes. Grâce à un partenariat avec Camtel, Vodafone qui jusqu’ici était disponible dans les villes de Douala et de Yaoundé, annonce au mois d’août 2017 que les villes de Bafoussam, Bamenda, Buea, Edéa, Kribi, Kumba, Limbe et Mutengene sont désormais couvertes par son réseau 4G avec la commercialisation dans ces villes de la SIM 4G LTE de Vodafone. Soit dans huit villes supplémentaires. Plus encore, l’opérateur promet une extension sur l’ensemble du pays. Pourtant, dans la nouvelle demande de licence, seules deux villes sont sollicitées.

Une situation qui va probablement mettre en colère la ministre. En réponse, la ministre Minette Libom Li Likeng somme Camtel de suspendre tout partenariat avec Vodafone jusqu’à nouvel ordre. Ce qui met un frein à l’extension nationale de l’opérateur Vodafone. De même, suivra une lettre adressée le 30 août 2017 au directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (Art) du Cameroun, Philémon ZOO ZAME. Dans cette lettre la ministre demande au régulateur de retirer « sans délai » la licence d’exploitation que possède Northwave Sarl depuis le 03 mai 2010. Motif : violation de la réglementation qui dispose que la licence est « personnelle, incessible et ne confère aucun droit d’exclusivité ». Ce qui sera fait. Car deux semaines plus tard, le 15 septembre 2017, Vodafone va annoncer à ses abonnés que « pour des raisons indépendantes de notre volonté, notre service est temporairement suspendu ».

Minette Libom Li Likeng, ministre camerounaise des Postes et Télécommunications.

L’article 20 alinéa 2 de la loi 2010 sur les communications électroniques stipule en effet que « les conventions de concession, les licences, les agréments et les récépissés de déclaration délivrés, en application des dispositions des chapitres précédents sont personnels et incessibles. Ils sont publiés dans un journal d’annonces légales’ ainsi que, le cas échéant, les cahiers de charges qui leur sont annexés ». Pour le Minpostel, Northwave a cédé sa licence et doit être ainsi sanctionné.

Au regard de ces éléments, il est donc très probable que si Vodafone respectait les conclusions des différentes concertations avec le Minpostel, s’il ne décidait pas de lancer ses opérations dans huit villes supplémentaires alors que la nouvelle société avait sollicité une licence pour deux villes, la ministre ne devait pas exiger le retrait immédiat de sa licence. Cela s’apparentait à notre avis à un bras de fer.

La direction générale de Vodafone Cameroun.

Vodafone pouvait donc suivre les recommandations de la ministre, continuer ses services en attendant la délivrance de la nouvelle licence comme la dizaine d’autres opérateurs qui ont déjà payé leurs droits d’entrée, qui attendent la même licence et qui n’ont pas arrêté leur service. Mais, son bras de fer avec le gouvernement lui a coûté le retrait de sa licence.

2 – Les acquis de Vodafone non soldés

Le deuxième argument qui nous amène à dire que l’opérateur n’est pas encore prêt à quitter le Cameroun, est le flou total qui entoure l’issue à donner à ses acquis.

Vodafone revendique déjà 40 000 abonnés ; plus de 15,3 milliards F.CFA d’investissements pour les infrastructures et 2,3 milliards de F.Cfa versés au Trésor public pour les taxes diverses et frais de régulation.

Franchement, quel investisseur peut investir autant d’argent en un an, se lever un bon matin et décréter qu’il cesse ses activités, plie ses bagages et rentre chez lui, sans retour sur investissement ? Mieux, sans revendre ses acquis ?

Nous avons sollicité une interview au directeur général de Vodafone Cameroun pour obtenir des précisions sur comment se passera ce départ et comment ces acquis seront soldés. Mais, notre demande n’a toujours pas de réponse depuis plus d’une semaine.

Au Kenya par exemple, en 2014, quand YuMobile de l’indien Essar Telecoms décide de quitter le pays face à la rude concurrence que mène Safaricom (filiale de Vodafone), il vend ses infrastructures télécoms à Safaricom et sa base clientèle (abonnés) à Airtel. Et cela n’était pas une affaire que quelques mois. Plus d’un an de procédures qui passe par l’accord du régulateur. Au Cameroun, Afrimax qui dit cesser ses opérations, mais ne dit rien par rapport à la cession de ses 40 000 abonnés à un opérateur local. Aussi, rien par rapport à la revente de ses investissements.

Dans les commentaires sur Facebook, au bas de son annonce de cessation d’activités, il conseille à ses abonnés qui ont acquis un modem de Vodafone de l’utiliser avec la carte Sim d’un opérateur local. Très facile ! Si l’opérateur décide effectivement de partir, cela ne sera pourrait-être possible qu’en 2019, le temps de solder toutes les affaires restantes. Encore que c’est très facile de dire qu’après tous les investissements cités plus haut, on décide de partir ainsi. Seulement à cause des raisons ci-dessus évoquées. Donc, pendant le temps de solder ces acquis, rien n’indique que les négociations vont cesser et que la licence pourrait être attribuée. Si d’ailleurs le Minpostel brandit une licence à l’opérateur aujourd’hui, il faut parier que Vodafone reviendra sur sa décision en courant.

L’on ne peut donc pas décider de partir et entretenir un flou pareil sur ces aspects importants. Nous connaissons pourtant, des opérateurs locaux prêts à racheter ces acquis et ces investissements de Vodafone. Mais, probablement, tout porte à croire que ce n’est pas encore au programme.

Ce qui nous amène à conclure qu’il est fort probable que l’annonce du retrait de Vodafone soit juste un stratagème pour discuter de l’octroi de leur licence avec des arguments plus solides en leur faveur.

De la nécessité de réformer

Quelles leçons tirer de cette affaire Vodafone pour les acteurs du secteur des TIC et Télécoms qui exercent au Cameroun ou qui s’intéressent au Cameroun ? Peut-être deux. La première, il n’est pas très intelligent de faire le bras de fer avec un membre du gouvernement qui exerce la tutelle sur votre segment d’activité. Surtout quand vous convenez ensemble de faire une chose et que vous faites son contraire ou que vous ne le faites pas du tout.

La deuxième, il est important de préciser, dans les prochaines réformes du décret d’application fixant les modalités d’établissement ou d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques, que les requérants d’une licence télécoms doivent, en plus de la précision de leur nom et raison sociale, préciser le nom des marques avec lesquelles ils comptent commercialiser leurs services.

Cela évitera des problèmes et permettra de gérer en amont les situations comme celle de Northwave SARL qui a obtenu sa licence télécoms, sans avoir précisé qu’elle opérera sous la marque Vodafone. Si tel était le cas, il va sans dire que, sachant que c’est une grande marque mondiale, le régulateur et les pouvoirs publics devaient prendre d’autres dispositions.

Au cas contraire, demain, Bhathi Airtel pourrait arriver au Cameroun, rentrer dans le capital de GTS Infotel Cameroon SA et commencer à commercialiser la 4G au Cameroun sous la marque Airtel. Trop facile !


Par Beaugas-Orain DJOYUM, CEO de ICT Media STRATEGIES

Beaugas Orain DJOYUM est le Directeur général du cabinet ICT Media STRATEGIES. Un cabinet spécialisé dans la veille stratégique dans le secteur des TIC, des Télécoms et du numérique en Afrique ; la fourniture de contenu médiatiques ; l’édition web et magazines, la communication digitale et l’e-Reputation. Il est par ailleurs le directeur de la publication de TIC Mag (www.digitalbusiness.africa), un site web spécialisé dans l’actualité quotidienne des TIC, Télécommunications et numérique en Afrique et particulièrement en Afrique centrale.

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Ghana, meilleur pays de l’Afrique de l’Ouest en matière de développement des TIC en 2017 [CLASSEMENT]

(TIC Mag) – Comme en 2016, le Ghana reste le meilleur pays de l’Afrique de l’Ouest en matière de développement des TIC. C’est ce qu’indique la neuvième édition du rapport annuel de l’Union internationale des télécommunications (UIT) intitulé « Mesurer la société de l’information 2017 » qui a été publié le 15 novembre 2017.

Considéré comme l’un des référentiels des données et des analyses mondiales les plus fiables et les plus impartiales au monde sur l’état du développement mondial des TIC, ce rapport est utilisé par plusieurs acteurs du secteur des TIC et numérique. Notamment, les gouvernements, les organisations internationales, les banques de développement et les analystes du secteur privé et les investisseurs du monde entier.

Mais aussi très attendu dans ce rapport comme toutes les années, le classement mondial de l’Indice de développement des TIC (ICT Development Index – IDI, en anglais). Un indice qui présente l’état de déploiement des infrastructures numériques dans 176 pays dans le monde. En 2017, l’Islande est en tête des classements IDI. Il est suivi par deux pays d’Asie et du Pacifique et de six autres pays d’Europe qui ont des marchés des TIC compétitifs et qui ont connu des niveaux élevés d’investissement dans les TIC et l’innovation pendant de nombreuses années.

En Afrique, comme toujours, c’est l’île Maurice qui vient en tête. Avec un score de 5.88. L’île Maurice occupe le 72 rang mondial. Il est suivi en Afrique par les Seychelles, 90e mondial et l’Afrique du Sud, 92e mondial.

En Afrique de l’Ouest, le Ghana vient en tête avec un score de 4.05 et occupe le 116e rang mondial et le 7e rang africain. Le pays perd trois places par rapport au classement mondial de 2016 où il était 113e. Autre pays qui perd deux places sur le classement mondial, le Mali. Il passe du 153e rang au 155e rang sur 176 pays. Le Nigéria, la Guinée et la Guinée Bissau conservent leur classement de l’année précédente (Voir tableau).

La Côte d’Ivoire vient en seconde position en Afrique de l’Ouest après le Ghana avec un score de 3.14 et occupe le 131e rang mondial et le 9e rang africain.

De manière générale, si l’on considère la note générale, l’on indiquera que tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, tout comme ceux de l’Afrique centrale sont encore dans une zone rouge, car l’UIT classe les bons et mauvais élèves, selon une moyenne de 10 points. Le Ghana, premier pays de la région ayant 4.05. On notera dans ce classement de l’UIT que le Liberia, la Guinée et la Guinée Bissau ne sont pas classé.

Les bons élèves de la CEDEAO en matière de développement des TIC en 2017

Economie Rang Afrique de l’Ouest 2017 Rang mondial

2017

IDI 2017 Rang Mondial 2016 IDI 2016
Ghana 1er 116 4.05 113 3.88
Côte d’Ivoire 2e 131 3.14 134 2.84
Sénégal 3e 142 2.66 142 2.48
Nigéria 4e 143 2.60 143 2.44
Gambie 5e 144 2.59 145 2.43
Mali 6e 155 2.16 153 2.05
Togo 7e 156 2.15 159 1.86
Bénin 8e 161 1.94 157 1.92
Burkina Faso 9e 162 1.90 163 1.74
Guinée 10e 166 1.78 166 1.71
Guinée Bissau 11e 173 1.48 173 1.38
Liberia Non classé NC NC NC NC
Sierra Léone Non classé NC NC NC NC

Source : TIC Mag, avec données de l’UIT.

L’édition 2017 de ce rapport constate par ailleurs que les avancées significatives ont été enregistrées dans les domaines de l’Internet des objets (IoT), de l’analyse des données volumineuses, du cloud computing et de l’intelligence artificielle (AI). Toutes des technologies qui permettront d’innover et de transformer fondamentalement les entreprises, les gouvernements et la société.

Par TIC Mag

Classement des bons et mauvais élèves de l’Afrique centrale en matière de développement des TIC

(TIC Mag) – Sans surprise, le Gabon reste le meilleur pays de l’Afrique centrale en matière de développement des TIC. C’était déjà le cas en 2016. C’est ce qu’indique la neuvième édition du rapport annuel de l’Union internationale des télécommunications (UIT) intitulé « Mesurer la société de l’information 2017 » qui a été publié le 15 novembre 2017.

Considéré comme l’un des référentiels des données et des analyses mondiales les plus fiables et les plus impartiales au monde sur l’état du développement mondial des TIC, ce rapport est utilisé par plusieurs acteurs du secteur des TIC et numérique. Notamment, les gouvernements, les organisations internationales, les banques de développement et les analystes du secteur privé et les investisseurs du monde entier.

Mais aussi très attendu dans ce rapport comme toutes les années, le classement mondial de l’Indice de développement des TIC (ICT Development Index – IDI, en anglais). En 2017, l’Islande est en tête des classements IDI. Il est suivi par deux pays d’Asie et du Pacifique et de six autres pays d’Europe qui ont des marchés des TIC compétitifs et qui ont connu des niveaux élevés d’investissement dans les TIC et l’innovation pendant de nombreuses années.

En Afrique, comme toujours, c’est l’île Maurice qui vient en tête. Avec un score de 5.88. L’île Maurice occupe le 72 rang mondial. Il est suivi en Afrique par les Seychelles, 90e mondial et l’Afrique du Sud, 92e mondial.

En Afrique centrale (zone CEEAC, y compris le Rwanda), c’est le Gabon qui vient en tête en occupant le premier rang. Le pays d’Ali Bongo Ondimba occupe le 6e rang africain et le 114e rang mondial. Avec un score de 4.11. Plus important, l’on note un gain de 10 places pour ce pays, car en 2016, le Gabon était classé 124e mondial. De quoi réjouir les dirigeants de ce pays.

Le Cameroun pour sa part gagne une place au classement africain par rapport à l’année dernière. Sur le plan africain, il occupe la 18e place alors qu’en 2016, il occupait la 19e place africaine. En Afrique centrale, il occupe toujours le deuxième rang derrière le Gabon. Par contre, l’on notera que, comme l’année dernière, le Cameroun dépasse toujours le Rwanda en matière de développement des TIC. Avec un score de 2.38. Voir tableau.

Par contre, si l’on considère la note générale, l’on indiquera que tous les pays de l’Afrique centrale sont encore dans une zone rouge, car l’UIT classe les bons et mauvais élèves, selon une moyenne de 10 points. Le premier pays de la région ayant 4.11. On notera que le Congo Brazza ne figure pas dans ce classement de l’UIT.

En Afrique de l’Ouest, le Ghana vient en tête avec un score de 4.05 et occupe le 116e rang mondial et le 7e rang africain.

Les bons élèves de la CEEAC (y compris Rwanda) en matière de développement des TIC en 2017

 

Economie Rang Afrique centrale 2017 Rang mondial

2017

IDI 2017 Rang Mondial 2016 IDI 2016
Gabon 1er 114 4.11 124 3.12
Cameroun 2e 149 2.38 150 2.14
Sao Tomé & Principe 3e 132 3.09  131 2.91
Rwanda 4e 153 2.18 151 2.10
Angola 5e 160 1.94 156 2.00
Guinée équatoriale 6e 163 1.86 160 1.82
RD Congo 7e 171 1.55 170 1.48
Burundi 8e 172 1.48 172 1.39
Tchad 9e 174 1.27 174 1.06
RCA 10e 175 1.04 176 0.89
Congo Brazza Non classé NC NC NC NC

Source : TIC Mag, avec données de l’UIT.

L’édition 2017 de ce rapport constate par ailleurs que les avancées significatives ont été enregistrées dans les domaines de l’Internet des objets (IoT), de l’analyse des données volumineuses, du cloud computing et de l’intelligence artificielle (AI). Toutes des technologies qui permettront d’innover et de transformer fondamentalement les entreprises, les gouvernements et la société.

Par TIC Mag

RCA : Le Camerounais Amougou Belinga veut racheter et sauver la Socatel, l’opérateur télécoms national

(TIC Mag) – Après avoir ouvert une branche centrafricaine de sa chaîne de télévision Vision 4 à Bangui, le PDG du groupe médiatique camerounais L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga, lorgne désormais le secteur centrafricain des télécommunications. Avec une entité qui pourrait s’appeler Vision 4 Télécoms. En effet, celui-ci a indiqué au président centrafricain Faustin-Archange Touadera qui l’a reçu en audience le 07 novembre 2017 à Bangui sa volonté de racheter la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel), l’opérateur historique des télécommunications de la République centrafricaine qui offre pour l’instant les services de téléphonie fixe et de la connexion Internet ADSL.

D’après l’hebdomadaire L’Anecdote, propriété de Jean-Pierre Amougou Belinga dont il est le directeur de publication, le président centrafricain a marqué « son très haut accord » pour l’acquisition de la Socatel par l’homme d’affaires camerounais.

En plus de l’audience avec le président Faustin Archange Touadéra, Jean-Pierre Amougou Belinga a été reçu par le Premier ministre centrafricain, Simplice-Mathieu Sarandji, et par le ministre centrafricain des Postes et Télécommunications, Justin Gourna Zacko. Le journal L’Anecdote annonce d’ailleurs que ce dernier sera prochainement au Cameroun pour des réglages « techniques », qui pourraient aboutir à la privatisation de la Socatel.

La Socatel et ses défis

Il faut relever que la Socatel fait face à ce moment à de sérieuses difficultés financières. En juillet 2017 par exemple, des employés de l’entreprise ont effectué pour une énième fois un sit-in en face de l’entreprise pour demander la démission du directeur général, Bruno Gréla-Mpoko, qu’ils accusent de mauvaise gestion. Ils réclamaient alors le paiement de cinq mois de salaire sur les 43 mois que leur doit l’entreprise.

RCA : Le Camerounais Amougou Belinga veut racheter et sauver la Socatel, l’opérateur télécoms national
L’immeuble de la Socatel à Bangui. Photo : RJDH

Pourtant, le DG fait observer qu’il doit relever plusieurs défis. Trouver des moyens financiers dans un contexte où l’Etat ne dispose pas des moyens pour payer ses factures (déjà plus de trois milliards de F.Cfa de dette de l’Etat) et dans un contexte où les installations de l’entreprise sont très souvent pillées. Et ce n’est pas tout parlant des difficultés.

Rencontré par les journalistes du RJDH (Réseau des journalistes pour les droits de l’homme) en juillet dernier, le DG de Socatel avait présenté un bref bilan de la Socatel. « De 2015 à 2017, sept mois de salaires ont été versés au personnel et 20% de salaire cinq fois, ce qui fait donc au total douze mois qui leur ont été payés… Quand j’étais arrivé à la tête de la SOCATEL, mi-octobre 2015, tout était plat. Sachez que toute transformation est difficile. Ce n’est pas un changement, mais beaucoup de changement en même temps pour une transformation… Mais, je me focalise vers l’avenir. On a l’Internet avec les téléphones fixes et d’ici quelques mois un réseau mobile SOCATEL avec une carte Sim SOCATEL et l’Internet 3G+ », leur expliquait-il.

Aussi, la Socatel est débitrice de plusieurs banques. 450 millions de Fcfa, c’est le montant approximatif que la Socatel doit à quatre banques en RCA. Selon des informations du RJDH confirmées par Bruno Grela-M’Poko, la Socatel doit à la Banque Populaire Maroco-centrafricaine cent soixante millions de francs Cfa (160.000.000 F.Cfa) ; cent millions (100.000.000FCFA) auprès de la CBCA (Commercial Bank Centrafrique), dont quarante millions de net et les soixante millions pour des commissions bancaires et enfin cinquante-trois millions de F.Cfa (53.000.000 F.CFA) à la Caisse Mutuelle de Centrafrique.

Reste à savoir combien Jean-Pierre Amougou Belinga est prêt à mettre sur la table pour sortir cette entreprise de l’eau.

Ecrit par TIC Mag

Gabon : Cyriaque-Didier KOUMA, le DG de l’Economie numérique, nommé SG de la CNAMGS

(TIC Mag) – « Merci au Président Ali Bongo Ondimba pour cette confiance en me nommant SG de la CNAMGS ». C’est ainsi que Cyriaque-Didier Kouma a informé ses amis sur Twitter hier, 01 novembre 2017, de sa nomination au secrétariat général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnmags).

Avant de partir du ministère de la Communication, de l’Economie numérique, des Postes, des Arts et de la Culture où il occupait le poste de directeur général de la Promotion de l’Economie numérique, le nouveau promu est allé présenter les dossiers sur lesquels il travaillait à la Secrétaire générale du ministère, Madame Liliane Massala, elle également confirmée à son poste de SG de ce département ministériel, à la suite du conseil des ministres du 27 octobre 2017.

Au ministère en charge de l’Economie numérique et de la Poste, Cyriaque-Didier KOUMA faisait partie de la poignée des personnes qui parlaient avec autorité de l’économie numérique. Il a été à la manœuvre de plusieurs projets et événements liés aux TIC au Gabon. A l’instar du tout premier Salon international de l’économie numérique et de l’innovation au Gabon (SENIG) qui s’est tenu à Libreville en novembre 2015 en qualité de Président du comité d’organisation.

Mais, le SENIG 2015 n’est pas le seul. Parmi les projets sur lesquels il a travaillé et dont il est fier, le projet e-Gabon pour la transformation numérique du Gabon et pour la création des incubateurs d’entreprises du numérique. Un projet également soutenu par la Banque mondiale et dont l’objectif est de stimuler la création des contenus numériques et l’usage des services innovants. D’après lui, « ce projet vise également la structuration de l’écosystème numérique du Gabon ».

Autre projet sur lequel il travaillait, le GAB-IX :  le point d’échange internet gabonais qui est également parmi les points d’échange Internet sous-régionaux de l’Afrique centrale. Il en est d’ailleurs le PCA élu.

Gabon : Cyriaque-Didier KOUMA, le DG de l’Economie numérique, nommé SG de la CNAMGS

Un parcours connecté

Diplômé de l’École Marocaine des Sciences de l’Ingénieur de Casablanca d’où il a obtenu son parchemin d’ingénieur informaticien, Cyriaque-Didier KOUMA est tout d’abord un passionné des TIC, des télécommunications et de l’informatique. Sa carrière et son lourd CV l’attestent également.

Il a également œuvré dans plusieurs associations en lien avec les TIC. Il a d’ailleurs créé certaines. Une passion qu’il saura probablement transformer pour le service de la santé. D’ailleurs, le projet e-Gabon qu’il pilotait dispose d’une composante e-Santé.

Avant d’arriver au ministère de l’Economie numérique et de la Poste en 2014 comme Secrétaire général Adjoint N°2, il est tour à tour passé au ministère de l’Énergie où il a été directeur central des Systèmes d’Information en 2014, à l’Agence nationale des infrastructures numériques et de la Poste où il a occupé le poste de Chef de projet Domaine Internet Gabonais de 2011 à 2014, au Conseil Gabonais des Chargeurs  où il a passé trois de 2007 à 2010 en tant que directeur de l’Informatique ou encore au ministère des Finances où il a passé près de sept ans au service de Nouvelles technologies qu’il a d’ailleurs dirigé en tant que chef service de 2001 à 2007. C’est probablement fort de cette riche expérience qu’on lui a confié la direction de la Promotion de l’Economie numérique en 2015.

Une forte expérience TIC au service de la CNAMGS

Aujourd’hui, deux ans plus tard, il est nommé secrétaire général de la CNAMGS. A l’heure de la digitalisation des services de la CNAMGS, et notamment à de l’ère de l’e-déclaration à la CNAMGS, l’expérience du nouveau SG sera sans doute un atout. Une nomination qui s’apparente à une reconnaissance du parcours de cet ingénieur informaticien qui est par ailleurs membre du Comité central du PDG, le Parti démocratique gabonais (au pouvoir). Son secret pour réussir dans la vie : « Le travail, l’accomplissement de ses devoirs et la fraternité ».

Par Beaugas-Orain DJOYUM


Connaître la CNAMGS

Gabon : Cyriaque-Didier KOUMA, le DG de l’Economie numérique, nommé SG de la CNAMGS
Siège de la CNAMGS à Libreville

En mettant en place en 2007 le régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale pour accompagner la population gabonaise dans ses dépenses de santé, le Gabon a ainsi réalisé une avancée majeure. Aujourd’hui, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale(CNAMGS) est considérée comme l’élément moteur de la politique sociale du Chef de l’État et du Gouvernement gabonais. Relevant de la tutelle du ministère en charge de la Pré­voyance sociale (actuel Ministère de l’Economie de l’Emploi et du Développement Durable), elle est de facto associée aux grands enjeux en matière de santé. Ce qui l’amène à jouer un rôle essentiel auprès de la population.

Ses missions sont de deux ordres. A savoir, garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise et assurer le service des prestations familiales aux Gabonais Économiquement Faibles (GEF), qui perçoivent des allocations familiales, une prime de rentrée scolaire et une prime à la naissance sous forme de layette. Source : CNAMGS.

Cameroun : Les Impôts lorgnent la dette d’Orange à Camtel, alors que l’opérateur historique réclame 16 milliards de F.CFA à l’Etat

(TIC Mag) – Au lendemain de l’affaire qui a secoué la Cameroon Télécommunications (Camtel), l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, à la filiale camerounaise de l’opérateur français Orange, un document a commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

Un document signé du receveur des Impôts, David Boumtje, inspecteur principal des Impôts. La date est invisible, mais celui-ci demande à Orange de lui verser immédiatement en l’acquit de la Camtel NIU : M099800009853S les sommes qu’il lui doit ou dont il est détenteur, appartenant à cette dernière et qui représentent le montant des impôts et frais de poursuite assortis du privilège du Trésor, dus par celle-ci d’un montant global de 3 642 379 446 francs Cfa (trois milliards six cent quarante deux millions trois cent soixante dix neuf mille quatre cent quarante six francs Cfa).

TIC Mag a pu confirmer auprès d’Orange Cameroun que c’est un document authentique. On se rappelle que l’opérateur Orange vient tout juste de payer la dette de près de 1,7 milliards de F.Cfa que lui réclame Camtel qui avait suspendu à deux reprises la fibre optique offerte à Orange pour obliger celui-ci à régler sa dette.

TIC Mag, en réaction à cette correspondance des impôts, a appris auprès de Camtel que c’est plutôt les impôts et l’Etat qui lui doivent de l’argent. Ici, l’on rappelle même l’épisode de septembre 2016 où Camtel avait coupé l’Internet et le téléphone dans plusieurs départements ministériels pour obliger le ministère des Finances de régler sa dette, avant que le Premier ministre ne demande à Camtel de rétablir la connexion Internet et le téléphone.

Aujourd’hui, Camtel revendique 16 milliards de F.CFA à l’Etat. Une ardoise, apprend-on, qui procède beaucoup plus d’un jeu d’écriture avec le ministère des Finances.

« Concrètement, à chaque fois que cela est nécessaire, une commission bipartite effectue une compensation des dettes croisées entre nous. La dernière a eu lieu en début de cette année 2017, pour le compte des années 2015-2016. Au finish, c’est encore une balance en faveur de Camtel qui s’est dégagée comme avec la compensation 2013-2014, soit un nouveau montant de 16 milliards de F.CFA », révèle une source autorisée au sein de Camtel.

La source ajoute d’ailleurs que, « du fait des quelques tensions de trésorerie connues, Camtel ne reçoit pas de paiement des consommations mensuelles depuis le début de l’année 2017 ».

D’après les chiffres communiqués par l’opérateur historique des télécoms, l’Etat et ses démembrements concentraient la plus grande partie des créances d’un montant global estimé à plus de 65 milliards de F.CFA.

Par TIC Mag

Cameroun : Minette Libom Li Likeng en avocate des jeunes innovateurs au forum Africa Now

(TIC Mag) – Le Forum Africa Now s’est achevé le 20 octobre 2017 à Yaoundé au Cameroun. Au rang des ministres ayant entretenu les jeunes innovateurs africains, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. Celle-ci a participé aux échanges et débats de la dernière journée après son exposé sur le thème : « Quel modèle économique pour une Afrique émergente ? Quel modèle pour un développement réussi de l’économie numérique au Cameroun ». Egalement parmi les panélistes de ce dernier débat du forum, le secrétaire exécutif du Gicam, Alain Blaise Batongue, qui a invité les jeunes à se regrouper non seulement pour être plus forts, mais également pour être membres du Gicam, car le patronat camerounais accueille également les associations.

Abondant dans le même sens, la ministre a recommandé aux jeunes de se regrouper. « Si vous êtes organisés et que vous avez des problèmes, ensemble revendiquez ! Vos revendications seront suivies et mises en œuvre. Mais si vous réclamez individuellement, cela ne peut pas marcher. Le Cameroun a tout un département ministériel consacré aux PME avec de nombreuses agences consacrées aux PME. S’il arrive qu’il y ait un écart entre les textes en vigueur et leur mise en œuvre, cela peut arriver, il faut s’organiser pour revendiquer leur application », recommande Minette Libom Li Likeng.

« Si par exemple le Gicam écrit au gouvernement en disant que dans les textes il est prévu de recruter tel pourcentage de nationaux dans les projets structurants et que cela n’est pas fait, il y a tout un ministère du Travail qu’on peut saisir. C’est ce travail qu’il est en train de faire pour la vérification de la mise en œuvre des contrats.  Il peut arriver qu’un texte ne soit pas mis en œuvre. Mais si vous êtes organisés, vous revendiquez poliment, vous insistez, cela mis en œuvre.  Cela a été le cas avec les entreprises nationales du secteur des BTP et ils ont eu gain de cause », illustre la ministre.

Dites à vos partenaires du Gicam que s’ils ne s’intéressent pas aux PME du numérique, ils seront mis en difficulté dans un avenir proche. Minette Libom Li Likeng

Le numérique, ce torrent qui renverse tout

Le sujet du financement et du soutien par les grandes entreprises et banques des jeunes entrepreneurs du numérique a également été au menu des échanges. Et c’est ici que la ministre invite ces grandes entreprises camerounaises à s’intéresser davantage aux innovations des jeunes. « Dites à vos partenaires du Gicam que s’ils ne s’intéressent pas aux PME du numérique, ils seront mis en difficulté dans un avenir proche », prédit la ministre en s’adressant directement au secrétaire exécutif du Gicam.

« Le numérique est ce torrent qui renverse tout, explique Minette Libom Li Likeng. Vous serez dans votre piédestal et vous allez vous rendre compte qu’en un temps record, ils auront pris tous vos clients. Ayez des jeunes qui ont de la vision et des projets innovants qui mettront la main sur les solutions nouvelles. Voilà pourquoi je reviens toujours sur le discours du président de la République qui invite les acteurs du privé à venir investir et à identifier les champs porteurs… Ils sont jeunes, petits, mais ont des idées, ont cette capacité à innover. Ils ont juste besoin d’être encadrés. Il faut les accompagner, ”mâturer” leurs projets. Et je vous assure que c’est par là que l’Afrique pourra véritablement réussir ce développement et cette émergence. »

Pour la ministre, aujourd’hui, tout le monde a la pression de l’émergence. Et aucun gouvernement n’a intérêt à étouffer la PME, car c’est avec elle qu’on y parvient. « On veut voler très haut et on veut le faire avec les PME », lance-t-elle.

Africa Now Forum

Le Forum Africa Now est une plateforme de rencontres entre investisseurs et entrepreneurs en Afrique. La première édition s’est tenue du 19 et 20 octobre 2017 à Yaoundé au Cameroun. L’événement organisé par Africa Business Solutions se veut annuel et organisé chaque année dans une grande ville africaine. Cette édition a été placée sous le Très haut patronage de la Présidence de la République du Cameroun et a bénéficié du soutien du ministère camerounais des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA).

Le Forum est destiné aux entreprises d’Afrique, d’Europe, mais aussi à celles d’autres pays qui s’intéressent au continent africain. L’objectif étant de permettre aux dirigeants et responsables d’entreprises de se rencontrer, d’échanger sur leurs besoins, leurs compétences, leurs produits afin d’envisager des collaborations et des partenariats d’affaires.

Par TIC Mag

Cameroun : Douala et Yaoundé accueillent le Premier Road Show sur la digitalisation des documents

(TIC Mag) – Sous le haut patronage de S.E M. le Ministre de l’Eau et de l’Energie, le Dr. Basile Atangana Kouna, les cabinets PJ & Co International et Océane Consulting organisent la première édition de leur Road Show à l’hôtel Hilton de Yaoundé, le 24 Octobre 2017 et à l’hôtel Pullman de Douala, le 26 Octobre 2017 dès 8H30. Le thème de ce Road Show : « les enjeux de la Digitalisation des Documents (contrat, facture, fiche de paye, relation des administrés …) ».

Une occasion pour présenter les différentes solutions allant de la Numérisation des Documents, la Gestion électronique des Documents (GED), du Coffre-fort à la signature électronique (valeur probante) et à l’hébergement ou l’archivage sécurisé.

D’après, Pamphile DJOFFON, manager et Associé à PJ & Co. International, cette rencontre a pour objectif d’informer le public invité des avantages de la GED, pour leurs entreprises. « En effet, ce processus leur permet d’optimiser leur gestion et leur exploitation par des moyens électroniques spécialisés et performants. Avec nos partenaires sur l’opération (Océane consulting, Arkhinéo et MTN), nous leur offrons également la possibilité de suivre une démonstration au sein de leurs entreprises afin de se rendre compte par eux-mêmes des nombreux avantages que procure la gestion électronique des données », explique Pamphile DJOFFON.

La GED

Il est généralement établi que 20 à 40 % du temps d’un collaborateur est consacré à la recherche de documents. La GED (Gestion Electronique des Documents) est un processus qui s’applique au document et aux données y associés (opérations et actions destinées à traiter et à exploiter les documents, telles : la capture, l’acquisition, la numérisation, la validation, la diffusion, le classement, l’indexation, l’archivage, Etc). Elle permet d’optimiser leur gestion et leur exploitation par des moyens électroniques spécialisés et performants.


A propos des organisateurs

  Océane Consulting Data Management est une filiale du Groupe Océane Consulting, ESN et éditeur de logiciels réalisant 28 M€ de chiffre d’affaires autour de l’Expertise en développement objet, du Conseil/AMOA, de l’Accessibilité Numérique, de l’Infrastructure et du Data Management.

Océane Consulting Data Management s’appuie sur des solutions logicielles et sur 30 experts qui maîtrisent l’ensemble de la chaîne de dématérialisation des données : OCR, analyse sémantique, GED (Gestion Electronique des Documents), ECM, BPM, Big Data et coffre-fort/signature électronique.

  PJ & Co. est un cabinet de consulting et de conseil en stratégie, avec plus de 25 ans d’expérience notamment en Europe et en Afrique. Nous offrons des services de Représentation, de Conseil, d’Intermédiation, et d’Ingénierie financière. PJ & Co. C’est également un groupe d’experts en formation : Management, Marketing, Relation clients et Formation de Formateurs. Nous concevons des modules sur mesure.

Nous accompagnons les entreprises désireuses de s’établir ou de se déployer au Cameroun ou dans la sous-région

 

A propos des partenaires

MTN Business, l’entité de MTN dédiée aux entreprises, dont l’empreinte mondiale s’étend sur 23 pays au Moyen-Orient et en Afrique, est à la tête des marchés émergents dans ce nouveau monde numérique audacieux. En tant qu’accélérateur d’affaires au Cameroun, MTN Business donne aux entreprises et aux institutions, le pouvoir de se déplacer dans le Nouveau Monde des affaires grâce à:

·         Un data center, infrastructure partagée et sécurisée, facilitant la dématérialisation des données et la gestion à distance des données

·         Des solutions Internet fixes, fiables et rapides connectées à un blackbone MPLS et à un cable optique sous-marin (WACS), une infrastructure réseau IP évolutive et rentable et des connections VPN hautement sécurisées

Des solutions mobiles pour communiquer à moindre coût.

  Créée en 2001, CDC Arkhinéo, Tiers de Confiance Archiveur, filiale de la Caisse des Dépôts, est la première société française d’archivage à valeur probante des données électroniques (factures, bulletins de salaire, contrats de prêt, contrats de travail, souscriptions de produits d’épargne, prêts, états comptables etc.).

1,5 milliards d’archives à valeur probante, 1 million d’archives nouvelles par jour.

Grâce à sa solution en mode SaaS, certifiée Afnor NF 461, ISO 27001 et agréée par le SIAF, CDC Arkhinéo assure la conservation intègre et à long terme des données numériques de clients prestigieux dans différents secteurs d’activité publics et privés (banque, assurance, distribution, électronique, audiovisuel, aéronautique, automobile etc.).

 

Face à la crise : L’exigence d’un journalisme responsable*

Avec la crise socio-politique qui secoue, depuis un certain temps, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le rôle de la presse fait à nouveau débat. Attiser les tensions ou apaiser les esprits : quelle doit être sa mission première ? Que doit-on  attendre d’elle dans un contexte de crise quasi insurrectionnelle où des voix s’élèvent pour appeler à plus de… responsabilité ? Le questionnement occupe voire préoccupe les cercles des observateurs avertis de la pratique journalistique, en temps de crise.

Ce questionnement n’est pas nouveau. Loin s’en faut ! A la vérité, il est consubstantiel aux situations de crise. Ici comme ailleurs, il fait l’objet de vifs échanges, chaque fois qu’un pays est confronté à des tensions sociopolitiques susceptibles de destructurer le tissu social. Enregistré au cours du dernier quart de siècle, le cas du Rwanda, pays africain frère, hante encore la mémoire collective. Tristement célèbre est restée la « Radio des Mille Collines » dont le rôle incitateur avait conduit en 1994, à un véritable génocide.  Près d’un million de morts déclarés en l’espace de quatre mois !

Autour de nous, les exemples sont légion, qui peuvent illustrer « les dangers d’une presse sans foi ni loi » dans un contexte de crise à l’instar de celle que traverse notre pays. Prévenir valant mieux que guérir, le Ministre de la Communication a entrepris d’effectuer le tour des rédactions. A chaque étape,  Monsieur Issa TCHIROMA BAKARY a tenu à rappeler quelques règles déontologiques de base. Il a surtout  appelé à une réelle prise de conscience des vrais enjeux de l’heure, notamment ceux liés à la souveraineté de notre pays et au caractère intangible de notre unité, par-delà les opportunismes politico-politiciens qui sous-tendent certaines démarches malhabiles de conquête du pouvoir.

En témoignent les comportements quelque peu abscons observés par une certaine presse au Cameroun et hors des frontières nationales. La course effrénée au scoop, la quête permanente des adjectifs et autres déterminants les plus abjects pour qualifier et dénigrer l’action du pouvoir dont les  détenteurs sont au demeurant voués aux gémonies, la volonté d’afficher sans cesse une sorte de démarcation des lignes et positions défendues par les pouvoirs publics et de ramer à contre-courant, sont devenues autant de maîtres-mots qui fondent et guident leur ligne de conduite. Vous avez dit ligne éditoriale ?

Et quand s’en mêlent les réseaux sociaux, ces plateformes où tout et n’importe quoi circulent fiévreusement, sans filtre et sans recoupement, et qui pour certains, constituent la principale source d’information, alors adviennent toutes sortes de dégâts.

Nul n’ignore de nos jours, la capacité de désinformation, de manipulation et de nuisance des masses, dont ces réseaux sociaux sont investis. Cette presse-là a choisi la voie du sensationnel, celle qui a tendance à perdre tout sens de la raison, souvent au fallacieux prétexte d’une liberté de ton et d’une liberté d’informer qui, bien malheureusement, la place aux confins, et même en marge, des normes professionnelles les plus élémentaires.

Indigné, choqué par tant de dérives, le Pape François a dû sortir de sa réserve, et décider de s’attaquer aux “fake news“, ces informations infondées qui contribuent à générer et à alimenter une forte polarisation des opinions. Aussi a-t-il annoncé, par anticipation, le 29 septembre 2017 (au lieu du 24 janvier prochain, journée consacrée à Saint François de Sales, le patron des journalistes), le thème de la journée de la communication 2018: “La vérité vous rendra libres (Jn 8, 32). Fausses nouvelles et journalisme de paix”.

La démarche du Très Saint-Père vise à « promouvoir un journalisme professionnel, qui cherche toujours la vérité, et donc un journalisme de paix qui favorise la promotion d’une culture de tolérance et de compréhension entre les divers groupes de la société », l’un des fondements d’une presse responsable.

  • La presse responsable. Celle qui en temps de crise, s’affirme par une « contribution citoyenne » à sa résolution par une qualité d’information irréprochable et exempte de tout soupçon partisan ; celle qui sait apprécier et non dévaloriser, motiver et non démoraliser, exalter et non diaboliser.
  • La presse responsable. Celle qui sait, par temps de crise, éviter ces tares qui valent à certains d’être étiquetés « médias de la haine » pour s’être éloignés des règles éthiques et déontologiques dont, au Cameroun, le Conseil National de la Communication (CNC) reste le fervent gardien, par-delà le corpus législatif qui régit la pratique du métier.
  • La presse responsable. Celle qui, par temps de paix comme par temps de crise, sait se rappeler l’exigence première du « traitement de l’information » avant toute diffusion ou publication pour en faciliter l’absorption par ceux qui la consomment : lecteurs, auditeurs, télespectateurs, etc. Un traitement qui requiert de fait beaucoup de retenue pour tout journaliste dont le devoir est de faire œuvre utile à sa société d’appartenance en s’interdisant la diffusion des informations tendant à l’affaiblissement de celle-ci.

Oui, le principe de responsabilité est au cœur même de la liberté de la presse et de la pratique du journalisme. Il impose « de ne pas dire tout et n’importe quoi »; par soi-même ou par personne interposée. Il impose aussi que le principe d’information de qualité, telle que définie dans différentes chartes du journalisme, à savoir une information « complète, libre, indépendante et pluraliste », ne devienne le prétexte à des dérives incontrôlées.

Dans notre contexte, pourrait-on par exemple, comprendre que des journaux se livrent à l’apologie du sécessionnisme ou alors servent de piédestal aux partisans et adeptes d’un mouvement qui remet en cause la souveraineté du pays que l’on sait pourtant inaliénable ?

Le Cameroun, notre ligne éditoriale commune

Loin de nous toute velléité de promouvoir quelque idée d’enfermement de la presse dans un « carcan idéologique ». Cela nous situerait du reste à mille lieux de la Vision du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA. Qu’on s’en souvienne : avec la loi N° 90/052 du 19 décembre 1990 sur la liberté de la Communication sociale, il avait pris l’option irréversible de libéraliser le paysage de la presse au Cameroun. Nous voulons ici en appeler à la restauration de la « conscience individuelle » et à « un sursaut patriotique » en ces temps déterminants.

Le pays est en effet parvenu à un moment tout particulier de son histoire. C’est l’étape de tous les possibles, avec des indicateurs qui promettent un avenir radieux pour un pays béni de la Providence. En dépit des aléas qui jalonnent le long chemin vers le développement, le pays poursuit, à son rythme, sa marche vers l’atteinte de l’Emergence à l’horizon 2035, cap fixé par le Chef de l’Etat.

A l’heure où le « vaste chantier » que constitue le Cameroun devient au fil des jours le jardin de germinescence des Grandes Réalisations du Septennat 2011-2018, avec les infrastructures de pointe qui sortent de terre, est-il normal d’admettre que viennent y faire leur gîte des ennemis de la paix et du progrès social ?

Au moment où le terrorisme djihadiste sème la terreur dans l’Extrême-Nord, est-il raisonnable de laisser prospérer dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, des fossoyeurs du vivre-ensemble, dont le funeste dessein est de mettre en péril l’unité nationale, la paix, et l’intégrité de  notre territoire ?

En chœur et de tout cœur, la presse responsable doit répondre par la négative. D’où l’appel à plus de vigilance et à une union sacrée des cœurs et des esprits, que je lance à mes consœurs et confrères de la presse. En toute humilité, mais avec l’ardeur que confère tout élan patriotique.

Comme ce fut le cas lors du conflit frontalier de la presqu’ile de Bakassi, la presse camerounaise, en tout temps, a su faire bloc pour accompagner le combat en faveur de la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun.

A titre personnel, je sais que le Cameroun a des journalistes de talent, soucieux et conscients de l’avenir de leur pays. Face aux enjeux d’aujourd’hui, cette responsabilité doit encore, plus que jamais, se manifester de manière agissante, et se laisser guider par la seule ligne éditoriale qui vaille, notre ligne éditoriale commune : le Cameroun !


*Par Joseph LEJournaliste Principal Hors Echelle, Président du Conseil d’Administration de la SOPECAM

 

Cameroun – Camtel : “Pourquoi nous avons coupé la fibre optique chez Orange et comment nous l’avons restaurée”

(Camtel – Yaoundé, 19 octobre 2017) – Depuis le mois de juillet 2017, il est apparu des divergences dans la collaboration avec Orange Cameroun, obligeant CAMTEL à suspendre le service de liaisons d’interconnexion, à ce partenaire. Au moment où, par la patience et la bonne volonté dont notre entreprise a fait preuve, cette malencontreuse situation connait un dénouement, CAMTEL se fait l’obligeance de restituer à l’opinion nationale et internationale le processus ayant conduit à cet état de fait.

A la genèse de cette incompréhension, en date du 23 novembre 2016, la société ORANGE CAMEROUN avait commandé une série de liaisons en capacités managées par note N°OR/DTI/DDR/ING/FOY/2311/16. CAMTEL s’était alors exécuté en procédant à l’installation de ces liaisons d’interconnexion qui ont été entièrement réceptionnées sur la base de procès-verbaux dument signés par les deux parties.

La société ORANGE CAMEROUN a effectivement consommé lesdites prestations, ce qui lui vaudra de recevoir de CAMTEL la facture N°128/DG/DC/DO du 18 juillet 2017, d’un montant de FCFA 1 975 029 693 TT, pour une année de consommation. Contre toute attente, la société ORANGE CAMEROUN contestera ladite facture et sollicitera une révision des montants auprès de CAMTEL.

Il s’en suivra une conciliation entre les parties qui aboutira, le 07 août 2017, à la présentation par CAMTEL d’une nouvelle facture révisée N°145/DG/DC/DO/SSO, pour un montant de FCFA 1 640 711 753 TTC, soit un abattement exceptionnel comparé au montant initial.
Le 30 août 2017, par lettre N°DMC/DWBDCNK, la société ORANGE CAMEROUN fera savoir à CAMTEL son refus catégorique de payer ces prestations pourtant exécutées et bel et bien consommées.

Dès le mois de septembre 2017, CAMTEL entreprendra la démarche d’édifier l’équipe de son partenaire ORANGE CAMEROUN sur l’intérêt de prendre en considération le service offert, qui contribue à la disponibilité accrue et à la sécurisation de son réseau.

C’est ainsi que le 26 septembre 2017, une note de relance pour paiement N°556/DG/DR/DC sera servie à la société ORANGE CAMEROUN, en fixant au 05 octobre 2017 le dernier délai accordé pour ce paiement toujours attendu.
Le 05 octobre 2017, n’ayant reçu aucune suite favorable à la mise en demeure servie à son partenaire, CAMTEL procédera à l’interruption des liaisons d’interconnexion offertes à la société ORANGE CAMEROUN.
Saisie par ORANGE CAMEROUN, Madame le Ministre des Postes et Télécommunications convoquera les deux partenaires pour une réunion de conciliation à laquelle prenait également part Monsieur le Directeur Général de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART). Cette concertation n’aboutira malheureusement à aucun accord consensuel, bien qu’il ait été relevé que les prestations commandées et exécutées devaient faire l’objet de paiement en bonne et due forme.

Tout de même, le 07 octobre 2017, faisant suite aux hautes instructions de Madame le Ministre des Postes et Télécommunications, le service sera rétabli par CAMTEL au profit d’ORANGE CAMEROUN, à qui il sera demandé de procéder au paiement intégral de la somme due sous 03 jours.
Aussi, et sans que cela ne puisse se justifier, la société ORANGE CAMEROUN fera savoir à CAMTEL, par note N°DMC/DWBD/NCK/0020 du 10 octobre 2017, qu’elle a procédé au virement de la somme FCFA 700 000 000, au lieu de FCFA 1 640 711 753 attendus, au titre du paiement des redevances des services d’interconnexion fournis par CAMTEL.

Au 13 octobre 2017, n’ayant pas reçu la totalité des sommes dues, CAMTEL adressera une ultime mise en demeure à ORANGE CAMEROUN qui restera lettre morte. Et le 16 octobre 2017 CAMTEL procédera à une autre interruption du service à son partenaire ORANGE CAMEROUN.

Le 18 octobre 2017, dès notification par ORANGE CAMEROUN du paiement intégral de sa dette, CAMTEL rétablira ce même jour l’ensemble des services préalablement suspendus.

A cet effet, CAMTEL prend acte de l’instruction de Madame le Ministre des Postes et Télécommunications à l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) pour un audit du différend l’ayant opposé à ORANGE CAMEROUN. CAMTEL y apportera toute sa collaboration.
CAMTEL remercie le Gouvernement et notamment le Ministre des Postes et Télécommunications pour toutes les diligences ayant favorisé le dénouement rapide de cette crise dans l’intérêt des usagers.

Cependant, consciente des désagréments connus par les abonnés de son partenaire, CAMTEL partage les difficultés qu’ils ont subies, et tient à implorer l’indulgence des concernés.

Au demeurant, il convient de rappeler les lourds investissements consentis par l’Etat du Cameroun pour le développement des infrastructures permettant d’assurer une couverture autant bonne qu’équitable de toute la population en services de télécommunications, avec l’avantage du déploiement de tous les opérateurs à concession de notre pays. Ces importantes infrastructures doivent être rentabilisées en vue du remboursement des emprunts contractés pour leur construction. Et CAMTEL a la charge de cette délicate mission qu’il faut remplir avec honneur et volonté.

Aussi, voulons-nous redire l’entière disposition de l’opérateur historique des télécommunications au Cameroun, à assumer pleinement ses responsabilités, notamment celles qui conduisent à l’idéal de promotion d’une économie numérique dynamique, en assurant comme par le passé, une gestion saine et conforme des infrastructures présentes et à venir de ce secteur, avec l’accompagnement des institutions commises à cet effet par le Gouvernement de la République.

Par Éric Pela ONDOBO (Camtel)


A propos de CAMTEL :

Société à capitaux publics créée le 8 septembre 1998, CAMTEL œuvre au développement et à la modernisation des infrastructures de télécommunications au Cameroun.

L’entreprise exploite actuellement le réseau national en fibre optique (Backbone) et 3 points d’atterrissement de câbles sous-marins qui permettent d’offrir des services de transmission, d’Internet très-haut-débit et de téléphonie aux opérateurs télécoms, aux entreprises et aux particuliers.

CAMTEL construit actuellement le SAIL, le câble sous-marin qui reliera Kribi à Fortaleza au Brésil, sur 6000 km de linéaire dans l’océan Atlantique.

Cette infrastructure apportera des capacités supplémentaires pour le développement de l’économie numérique au Cameroun et dans la sous-région Afrique Centrale.
(é) Camtel
*Seul le titre est de la rédaction de TIC Mag.

Congo Brazza : Le gouvernement lance un appel à propositions pour l’élaboration de sa stratégie de développement numérique

(TIC Mag) – En République du Congo, le gouvernement souhaite accélérer l’implémentation d’une économie numérique. A cet effet, le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé son intention de doter le pays d’une stratégie nationale de développement de l’économie numérique. Une stratégie pour laquelle il a lancé un appel à contributions en vue de son élaboration.

Selon le ministère congolais en charge de l’Economie numérique, cette stratégie sera assortie d’un plan d’actions pour la période 2017-2021. « Un appel à contributions publiques est lancé afin de recueillir les apports des professionnels, experts et consommateurs du secteur, dans leur diversité et richesse, d’idées, d’intérêts, de potentialités et de compétence. Toutes les contributions reçues seront compilées et rendues disponibles en ligne sur le site du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Les contributions pertinentes seront exploitées dans le cadre de la rédaction du document stratégique », précise le ministère.

Pour Léon Juste Ibombo, le ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, l’objectif est de faire du développement technologique et numérique un levier majeur pour la compétitivité des entreprises, l’attractivité du Congo en matière d’investissements directs et la diversification de l’économie dans un contexte de chute du prix du cours des matières premières.

Plus encore, contrairement aux autres pays qui ont choisi de confier ce travail à des cabinets internationaux, le Congo a fait confiance aux différentes expertises congolaises du pays et même de la diaspora. « C’est un appel lancé à tous les Congolais pour mettre en place un plan d’actions. Généralement, quand un cabinet est sélectionné pour faire ce genre de travail, il s’appuie sur des structures locales de l’écosystème pour recueillir leurs avis et cela coûte de l’argent au contribuable. Notre ambition c’est de faire en sorte que ce soit des Congolais eux-mêmes qui contribuent à l’élaboration de la stratégie de développement de l’économie numérique de notre pays. Cela va non seulement minimiser les coûts, mais va également permettre au maximum de Congolais de contribuer au développement de l’économie numérique », confie le ministre à TIC Mag.

Toutes les contributions reçues seront compilées et rendues publiques en ligne sur le site du Ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Les contributions pertinentes seront exploitées dans le cadre de la rédaction du document stratégique. Ceux qui désirent participer à cette opération qui permettra de poser les bases d’un écosystème numérique vecteur de développement du Congo sont invités à déposer leurs contributions en cliquant ICI.

 

Cameroun : Le PAD se prépare à redorer sa communication digitale

(TIC Mag) – Le Port autonome de Douala a décidé de former et recycler les équipes de sa Division de la Communication et des Relations publiques. Une dizaine de cadres de ce département suivent depuis le 16 octobre 2017 (et ce, jusqu’au 20 octobre) à Yaoundé un séminaire de formation et de recyclage sur le thème : « Ecriture web et de construction de l’e-reputation du PAD sur Internet ».

Et c’est le cabinet ICT Media STRATEGIES, spécialisé dans la veille stratégique, l’e-Reputation, la fourniture des contenus médiatiques spécialisés et l’édition web entre autres, qui a été choisi pour mener cette formation.

D’après Raoul Simplice Minlo, Chef de  département de la Communication,  cette formation-recyclage intervient en prélude au lancement du nouveau site web du PAD qui sera bientôt révélé au public et marque la volonté de la direction générale du PAD à mieux communiquer et surtout à permettre à ses différentes équipes de mieux approprier les contours de la communication 2.0. Les contenus diffusés sur cette nouvelle plateforme web et sur les réseaux sociaux doivent être informatifs et attrayants pour les internautes et mobinautes.

Le PAD se prépare à redorer sa communication digitale
Chedjou Kamdem, consultant externe à ICT Media STRATEGIES, a également entretenu les participants au siège d’ICT Media STRATEGIES à Yaoundé, lors des séances de cas pratiques en entreprise.

« Le web 2.0 est une transition de l’univers isolé des sites web vers des flux de contenu libre et des services ouverts. Se définissant comme interactif, social et collaboratif, il permet une interaction totale entre internaute, le site en lui-même et les internautes entre eux. En d’autres mots, le web 2.0 est un socle d’échanges entre les utilisateurs et des applications en ligne. Il fait référence à la fois aux usages sociaux, tels que les usages entre les internautes et aux technologies, telles que les plateformes sociales et collaboratives, permettant d’échanger et de partager des connaissances », expliquait il y a quelques temps Raoul Simplice Minlo.

Tout comme il invitait tous les Camerounais, toutes les institutions et entreprises à trouver des voies et moyens d’une meilleure appropriation du web et des réseaux sociaux « pour en faire des outils de développement pour notre pays ». C’est ce qu’a choisi de faire le PAD aujourd’hui en armant ses équipes qui doivent porter la visibilité de la nouvelle dynamique en cours d’implémentation depuis un an par Cyrus Ngo’o, le Directeur général.

Le PAD se prépare à redorer sa communication digitale
Chedjou Kamdem, consultant externe à ICT Media STRATEGIES, a également entretenu les participants au siège d’ICT Media STRATEGIES à Yaoundé, lors des séances de cas pratiques en entreprise.

Beaugas – Orain Djoyum, le directeur général du cabinet ICT Media STRATEGIES, explique que de nombreux experts et consultants sont mis à contribution pour mener à bien cette formation qui a commencé par les fondamentaux du journalisme. Ceci après l’évaluation des besoins des participants.

C’est ainsi que le Dr Nta à Bitang, dont l’expérience en formation en journalisme n’est plus à démontrer, a tenu un exposé fort intéressant sur les bases du journalisme, les genres journalistiques et les 17 règles à suivre pour bien écrire un article. Laurent Abah a également entretenu les participants sur les contours d’une bonne titraille.

Le PAD se prépare à redorer sa communication digitale
Laurent Abah, consultant externe à ICT Media STRATEGIES, a également entretenu les participants à la Fondation Muna à Yaoundé.

Partage d’expériences

Le cabinet a également prévu parmi les modules de formation, l’élaboration de sa stratégie de communication digitale pour améliorer son e-Réputation ; les spécificités de l’écriture web et l’usage des outils et services qu’offrent le web pour communiquer une information ou encore comment mieux communiquer sur les réseaux sociaux et recruter les membres de sa communauté.

« En plus des enseignements théoriques, nous avons choisi de faire plusieurs cas pratiques avec les différents experts et consultants internes et externes de ICT Media Strategies. Tout comme nous avons opté pour un partage d’expériences avec des consultants qui, chaque jour, sont au fait de la communication sur le web et sur les réseaux sociaux. Par exemple, l’expérience du ministère des Travaux publics sur les réseaux sociaux sera présentée aux participants. Nous estimons que c’est cette somme d’intelligences qui permettra aux participants d’être mieux outillés », explique Beaugas – Orain Djoyum.

Il faut rappeler que la nouvelle direction générale du PAD accorde une place importante à la communication en général. Le PAD dispose déjà de deux magazines : Le Quai et Le PAD. Le premier étant un mensuel à usage interne et destiné aux acteurs et professionnels intervenants au port et le second, un trimestriel destiné au grand public présentant l’actualité et les grands chantiers réalisés au PAD.

Un selfie au terme du deuxième jour de formation.

Cameroun : Orange dément avoir des factures impayées chez Camtel qui menace à nouveau de tout couper

(TIC Mag) – Ils sont nombreux les abonnés d’Orange Cameroun qui ont reçu un bonus gratuit de 2 000 Francs Cfa ce dimanche, 08 octobre 2017. Orange Cameroun a fait ce geste de bonté, probablement,  pour calmer la colère de ses abonnés qui, durant la semaine dernière, ont connu des perturbations sur le réseau Orange. Tant au niveau des appels qu’au niveau des forfaits data. Le 06 octobre par exemple, ce sont les forfaits data d’Orange qui étaient carrément indisponibles.

La filiale de l’opérateur français a alors publié sur les réseaux sociaux et via Sms un message adressé à ses abonnés : « Chers clients, notre réseau connaît des perturbations dues à des ruptures de service sur la fibre optique. Nos équipes travaillent pour un retour à la normale. Merci pour votre patience. » Seulement, quelques minutes après ce message, une lettre du directeur général de Camtel, David Nkoto Emane, adressée à la directrice générale d’Orange Cameroun, Elisabeth Medou Badang, a commencé à circuler sur les réseaux sociaux. WhatsApp notamment.

Près de 1,7 milliards de Francs Cfa au cœur du problème

Dans cette lettre datée du 27 septembre 2017, les abonnés comprennent mieux les raisons de ce désagrément : une coupure du service par l’opérateur historique Camtel pour cause de factures impayées d’Orange Cameroun.  « Par la correspondance dont la référence (Relance paiement capacités managées, ndlr) est reprise en marge, je vous confirmais le caractère exigible de la somme de FCFA 1 640 711 755, objet de la facture N°145/DG/DC/DO/SSO du 07 août 2017. Y faisant suite, je reviens vers vous n’ayant pas à ce jour votre réponse et vous rappelle à toutes fins de droit que ces capacités ont fait l’objet de votre part d’une demande expresse et écrite N°OR/DTI/DDR/ING/FOY/2311/16 du 23 novembre 2016, et il est alors surprenant que cette facture n’ait pas été payée à ce jour, alors que vous bénéficiez de capacités managées dont les ressources s’appuient sur les boucles déployées par Camtel », écrit David Nkoto Emane qui précise d’ailleurs que Camtel a toujours fourni des efforts pour que le partenariat Camtel-Orange soit sans anicroches. Avec notamment, la fourniture à l’opérateur Orange d’une partie de la bande de fréquences 4G de Camtel à lui attribuée par le régulateur télécoms, l’ART.

Après cette précision, le DG de Camtel adresse un ultimatum à Orange : « …Je vous adresse une ultime et itérative demande de paiement sous huitaine, soit au plus tard, le jeudi 05 octobre 2017, étant attendu que, passé ce délai, Camtel reprendra son entière liberté d’action et ne répondra pas de quelques désagréments qui pourraient en résulter, sans préjudice de recours pertinents aux fins de droit ».


TIC Mag s’est rapproché de Camtel pour vérifier l’authenticité de ce document circulant sur les réseaux sociaux. Ce qui a été confirmé par des cadres de Camtel. « Pour preuve, n’as-tu pas constaté que dès le 06 octobre les services data d’Orange ne fonctionnaient plus ? C’est parce qu’ils n’ont pas payé leur facture et nous avons coupé comme prévu », confie un cadre de l’entreprise.

Après la coupure, des discussions entre les deux parties vont commencer. Et le service sera rétabli dès le lendemain. Le samedi 07 octobre 2017, Orange envoie à nouveau un message pour présenter ses sincères excuses à ses clients impactés et les remercie pour leur patience et leur fidélité. L’opérateur se réjouit que certains de ses services qui avaient fait l ‘objet de « fortes perturbations pour des raisons indépendantes de sa volonté, en l’occurrence l’interruption de plusieurs liaisons de transmission en fibre optique sur l’ensemble du territoire national » soient rétablis.

Le démenti d’Orange Cameroun

Après ces excuses, l’équipe de TIC Mag s’est rapprochée d’Orange Cameroun pour en savoir davantage sur cette facture impayée de Camtel. Et la réponse de notre source proche du dossier est claire : Orange ne doit rien à Camtel. Ses explications : « Orange Cameroun entretient des relations commerciales avec Camtel qu’elle considère comme un partenaire important. Relations qu’elle juge comme étant de qualité, empreintes de confiance mutuelle. Au titre de ces relations, elle remplit ses obligations contractuelles et n ‘a pas à ce jour de facture échue impayée vis avis de ce partenaire. Factures qui seraient relatives soit à un contrat signé, soit à un accord commercial convenu entre les parties, conditions sine qua non de toute facturation. »

D’après notre interlocuteur, en conformité avec les principes cardinaux de son éthique professionnelle, l’opérateur Orange Cameroun a toujours honoré ses engagements vis-à-vis de ses partenaires avec qui il entretient des relations commerciales dans le respect de la réglementation en vigueur en toute matière pertinente, notamment en droit des affaires.

La mise en garde de Camtel

Benjamin Gérard Assouzo'o

Camtel a décidé de rétablir les services d’Orange Cameroun sur la bonne foi de l’engagement qu’ils ont pris à régler cette facture mardi (soit demain, 10/10/2017, ndlr). Et si mardi ils n’ont pas réglé cette facture, on va à nouveau couper.Benjamin Gérard Assouzo'o

Cependant, reconnaît la source de TIC Mag à Orange, dans toute relation, y compris commerciale, des différends peuvent surgir et des contestations peuvent exister. Pour elle, ces derniers doivent être traités en bonne intelligence et dans le cadre des dispositions légales et /ou réglementaires existantes dans le pays, dispositions qui doivent s’imposer à tous. « Le Cameroun étant un Etat de droit, personne, en l’occurrence aucune entreprise ne doit se considérer, ou agir comme étant au-dessus de la loi, quels que soient les moyens de pression dont elle peut disposer », indique-t-elle.

Côté Camtel, la position reste la même : Orange doit toujours bel et bien près de 1,7 milliards de francs Cfa à l’opérateur historique. L’on explique également que le rétablissement des services d’Orange est intervenu après un engagement de l’opérateur à payer cette dette très rapidement. « Camtel a décidé de rétablir les services d’Orange Cameroun sur la bonne foi de l’engagement qu’ils ont pris à régler cette facture mardi (soit demain, 10/10/2017, ndlr). Et si mardi ils n’ont pas réglé cette facture, on va à nouveau couper », prévient Benjamin Gérard Assouzo’o, le directeur Marketing et Communication de Camtel. Affaire à suivre donc dès demain.

Par B-O.D., TIC Mag

ATDA 2017 : « L’Afrique de demain se construit aujourd’hui et sera digitale »

Du 25 au 27 octobre, Bercy accueillera les Assises de la Transformation Digitale en Afrique. Plusieurs dizaines de décideurs africains et européens de haut niveau sont attendus. Au menu des échanges, coopération, l’entreprenariat et l’innovation en vue du 4ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements UE/UA.

Paris, France, 20 septembre 2017/ Le Centre de Conférence Pierre Mendès France de Paris-Bercy s’apprête à accueillir la sixième édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (www.lesatda.com), les 25, 26 et 27 octobre 2017, sur le thème « Coopération, entrepreneuriat et innovation, trois piliers au cœur de la transformation numérique ».

A un mois du sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine et de l’Union Européenne à Abidjan (29-30 novembre), le magazine panafricain CIO Mag, en partenariat avec la Direction Générale des Entreprises (DGE), réunira les principaux acteurs privés et décideurs publics de l’écosystème numérique africain pour débattre des enjeux auxquels le continent doit faire face dans la construction de son destin numérique. Pour ce faire, le Comité d’organisation des ATDA 2017 a retenu 12 thématiques couvrant la quasi-totalité des préoccupations des acteurs locaux et internationaux de la transformation numérique de l’Afrique (voir annexe).

Cette année, l’Union européenne et l’Union africaine ont inscrit dans leur agenda une meilleure redéfinition de la coopération avec une priorité donnée au secteur numérique. Cette volonté à la fois commune et inédite de placer le numérique au cœur des accords constitue une opportunité réelle pour les acteurs du numérique pour justement inviter l’UE, via le Fonds européen de développement qui consacre plus de 30 milliards d’euros d’investissements à la coopération en Afrique, à s’orienter vers de nouveaux mécanismes de financement.

Durant 3 jours, délégations ministérielles, agences du numérique, entreprises, opérateurs télécoms, bailleurs de fonds, startups, experts et IT Managers  échangeront sur la feuille de route à proposer lors de ces négociations pour une meilleure orientation des investissements de l’UE.

« C’est un espoir pour tout un écosystème à la recherche de légitimité et d’ancrage dans une économie qui laisse peu de place à l’innovation et à une jeunesse qui, malgré les innombrables inhibitions, tentent d’exister », explique Mohamadou DIALLO, du comité d’organisation des Assises.

Pour sa part, Neven Mimica, Commissaire européen en charge de la Coopération internationale et du Développement, prévoit « d’améliorer le soutien aux technologies et services numériques en Afrique, en favorisant les actions visant à assurer l’accès à une connectivité haut débit abordable et sécurisée et à l’infrastructure numérique ».

En tant que pays hôte de ce sommet UE/UA, la Côte d’Ivoire compte faire de la promotion du numérique, un des atouts du continent.  « On ne peut pas imaginer un développement de notre continent sans les TIC.  Pour accélérer la croissance économique, pour créer des emplois et pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens africains, le numérique s’avère être un levier puissant. L’enjeu pour nous sera de savoir profiter au maximum de ces opportunités nouvelles », déclare M. Bruno Koné, ministre ivoirien de la Communication, de l’Économie numérique et de la Poste.

Les ATDA 2017 se prolongeront le 28 novembre à Abidjan, en marge du sommet UE-UA, pour une journée d’échange et la conclusion. En attendant, rendez-vous est pris pour le 25 octobre avec tous les acteurs de l’économie numérique africaine et afro-optimistes et/ou talents issus de la diaspora.

Un livre blanc sur la synthèse du Digital African Tour sera publié à l’occasion des Assises.

Distribué par CIO Mag

Thématiques au programme des ATDA 2017: 

1 E-Commerce, Mpaiement, transfert de fonds : les Postes face aux défis du numérique

2 Aménagement numérique des territoires : quel modèle de financement (Partenariat Public-Privé) ?

3 Datacenter & Energie : anticiper l’accroissement des données pour faire face à l’explosion des besoins

4 Le numérique dans la perspective du Sommet UA-UE d’Abidjan

Formation et management des talents

6 Open Data/ Données ouvertes: Partage d’expériences pour un développement durable

7 Financer le développement du numérique en Afrique

8 Cybersécurité : défis et réalités en Afrique

9 Identité numérique et E-Citoyenneté : lever les écueils de la conduite aux changements

10 Gouvernance électronique : comment réussir le pari de la modernisation de l’Etat?

11 Startups & innovation: quelle stratégie pour renforcer l’écosystème des startups ?

12 Diaspora africaine : l’autre vivier de talents pour réussir la transformation numérique

Cédric ATANGANA : « Avec WeCashUp, on espérait 100 marchands à la première année. On en est à plus de 4 000 en onze mois »

(TIC Mag) – Cédric ATANGANA est le Co-Fondateur de la Start-up « Infinity Space », née à Douala au Cameroun, développée à Nairobi au Kenya et qui est aujourd’hui basée à Marseille en France. L’un des services phares de la Start-up, l’API WeCashUp qui permet aux sites marchands du monde d’accepter les paiements via Mobile money provenant de nombreux pays africains et permettant par ricochet aux internautes africains d’acheter en ligne avec des moyens de paiement qui leur sont propre.

Une aubaine pour ceux qui ne détiennent pas de carte de paiement, mais qui disposent des comptes mobile money. TIC Mag a rencontré son co-fondateur le 29 septembre 2017 en marge du Salon international des TIC, AITEX 2017, à Casablanca au Maroc. Le jeune camerounais dont la solution ambitionne devenir le PayPal pour les paiements mobiles explique les spécificités de son service de paiement, son parcours, les nouveautés de la version 2.0 de WeCashUp à dévoiler dans quelques jours et ne manque pas de son avis sur l’évolution du paiement mobile en Afrique et en Europe.

TIC Mag : Les participants du Salon international des TIC, Africa IT Expo 2017, qui s’est tenu du 27 au 29 septembre 2017 à Casablanca ont apprécié la présentation de WeCashUp. A votre avis, que doit-on retenir de votre présentation ?

Cédric ATANGANA : Nous avons participé au salon AITEX 2017 pour présenter notre application WeCashUp qui est une passerelle de payements universels permettant aux sites marchands et aux entreprises du numérique comme Facebook et les autres sites d’e-commerce d’accepter tous les moyens de paiement qui existent sur le continent africain. L’Afrique c’est pratiquement un milliard de personnes aujourd’hui, dont huit cent millions sont non bancarisés ou non pas de carte bancaire ni de compte bancaire.

Ces personnes non bancarisées sont un peu exclues de la dynamique Internet global, même si à côté de cela, on a de plus en plus de personnes qui se connectent à Internet avec leurs mobiles. Lorsqu’ils aperçoivent des produits ou des services en ligne qui peuvent les intéresser, le non achat est beaucoup plus dû à la non détention d’une carte bancaire.

A l’exemple de Facebook, tout le monde y est pour publier ou poster des publications, de photos, etc. Mais, nous avons de jeunes start-ups et beaucoup de jeunes entreprises qui veulent communiquer sur Facebook en payant pour avoir plus de visibilités. Mais, Facebook ne propose que le payement par carte bancaire. Le gros problème qui se pose est que ces jeunes entreprises, même s’ils ont de l’argent en espèces, ne peuvent pas effectuer d’achat ou payer sur Internet.

WeCashUp se positionne donc davantage comme un facilitateur pour les sites marchands, les entreprises du numérique, les sites d’e-commerce ou toute entreprise internationale sur Internet qui souhaite se faire payer en Afrique en acceptant tous les modes de payement qui existent sur le continent comme Orange money, MTN Mobile Money, Express Union Mobile et autres.

Il est à noter que la Start-Up Infinity Space travaille déjà avec 14 pays sur le continent africain et travaille davantage pour une plus grande expansion sur tout le reste du continent.

TIC Mag : Vous annoncez également la possibilité d’intégrer en plus des paiements mobiles les paiements par carte bancaire et autres. Qu’en est-il exactement ?

C.A. : Oui, c’est un élément qui est dans notre to-do-list.  Car nous allons bientôt lancer la version II de WeCashUp. Soit le 11 octobre précisément en Nairobi au Kenya.

TIC Mag : Comment percevez-vous la dynamique en Afrique concernant l’adoption du payement mobile ?

C.A. : Déjà, je suis parti du Cameroun en 2012 pour mes études à Marseille. Et quand je compare la dynamique de l’écosystème lorsque je partais du Cameroun et ce que je vois aujourd’hui, je trouve qu’il y a un grand fossé, car les choses ont évolué à une très grande vitesse et à un rythme exceptionnel, car on observe de plus en plus des personnes connectées à Internet.

De plus, avec l’arrivée du Mobile Money, on a de plus en plus de personnes qui l’utilisent pour faire des paiements et cela se justifie chaque jour par les chiffres d’affaires que génèrent les compagnies de télécoms qui développent le mobile money. Cela démontre clairement qu’il y a une adoption forte du paiement mobile. Donc, bientôt les paiements de salaires se feront par mobile money si cela ne se fait pas encore. Tout comme les paiements des frais de taxi et de moto, car des personnes acceptent de plus en plus cela. C’est donc une vraie révolution et surtout, il y a une grosse adoption qui est très positive pour le futur.

En Afrique, il y a eu un saut technologique. Des gens sont passés de rien du tout pour se retrouver directement avec la téléphonie mobile. D’où la différence de croissance du paiement mobile entre l’Europe et l’Afrique… On peut donc conclure que l’Afrique reste avancée sur le paiement par mobile par rapport à l’Europe actuellement.Cédric Atangana

TIC Mag : Pensez-vous qu’aujourd’hui les pays Européens peuvent adopter les paiements mobiles comme en Afrique ? Orange a eu une expérience en France, mais qui n’a pas été un réel succès…

C.A. : Je ne pense pas que notre continent va se développer comme l’Europe ou l’Amérique. Donc, imaginer les services bancaires qui existent en Europe se déployer en Afrique de la même manière, je n’y crois pas beaucoup, car culturellement les gens en Europe sont déjà habitués à la carte bancaire.

Par contre, en Afrique, les gens ont sauté une étape. Il y a eu un saut technologique. Des gens sont passés de rien du tout pour se retrouver directement avec la téléphonie mobile. D’ou la différence de croissance du paiement mobile entre l’Europe et l’Afrique.

Du côté de l’Europe, voir l’Europe passer au mobile ne se fera pas du jour au lendemain, car les populations européennes sont encore très attachées à la carte bancaire. Donc, rééduquer les populations pour les faire migrer vers le mobile reste très difficile, car la plupart des gens payent en espèce ou via la carte bancaire. On se rend donc compte qu’en Europe, il y a deux grands sauts à faire. On peut donc conclure que l’Afrique reste avancée sur le paiement par mobile par rapport à l’Europe actuellement.

Cependant, l’expérience d’Orange en Afrique est plutôt très belle, car ils ont réussi à démontrer que le paiement mobile marche bien et marchera encore très bien dans l’avenir avec les nouveaux services qui sont développés en ce moment. Or, en Europe, éduquer les populations dans l’usage du mobile reste encore difficile et prendra encore de temps.

TIC Mag : Aujourd’hui, comment évalues-tu le potentiel africain en matière de codage ?

C.A. : L’Afrique est un jeune continent en matière de nouvelles technologies, mais quand on compare l’évolution de l’Afrique en matière de compétences technologiques au reste du monde, on voit qu’il y a une courbe qui monte très haut. Il est difficile d’essayer de comparer l’Afrique au reste du monde.

Mais, en terme de croissance, ce qu’on peut voir en rentrant de dix ans en arrière, lorsqu’on prend le paiement mobile qui a démarré en 2007 avec M-PESA, nous sommes en 2017, on constate que ce sont des technologies qui sont allées tellement vites, qui se sont développées et qui se sont maintenues en Afrique par des développeurs africains qui ont su adopter rapidement l’usage de l’Internet pour se former seuls.

En ce qui me concerne par exemple, je suis autodidacte. Car j’ai appris à coder à l’âge de 10 ans malgré le fait qu’on ne nous apprenait pas l’informatique à l’époque à l’école. J’allais au petit cyber du coin pour télécharger mes cours de codage, malgré le fait que l’internet coûtait très cher.

Aujourd’hui, avec la démocratisation de l’Internet qui coûte de plus en plus moins cher va amener le niveau de compétences des développeurs africains à monter très haut. On a de plus en plus des écoles de formation qui sont très spécialisées dans les TIC. Donc, je pense que l’Afrique a un avenir prometteur en matière de compétences pour le développement High Tech.

TIC Mag : Avec les projets que tu annonces, ton entreprise aura sans doute besoin de compétences. Alors comment fais-tu pour disposer de ses compétences-là ?

C.A. : Pour mon cas particulier, c’est un peu spécifique. Car j’ai été formé dans les communautés de développeurs. J’ai travaillé avec Google comme responsable de la communauté des développeurs Google au Cameroun. J’ai travaillé avec d’autres responsables des communautés Google comme moi dans d’autres pays. Donc, c’est un peu plus facile pour moi de toucher les bonnes compétences.

Mais, lorsqu’on passe à des recrutements ou lorsqu’on doit recruter 50 personnes en un mois, c’est un peu plus difficile, même si on connaît les développeurs. C’est pourquoi, à côté de la communauté des développeurs, on a des initiatives comme celle portée par Douglas MBIANDOU qui a pour objectif de former dix mille développeurs. Donc, nous pouvons nous appuyer sur eux pour dénicher des talents.

On a également au Nigeria une des plus grosses écoles en matière de formation des développeurs et l’idée est de s’appuyer sur ces initiatives qui sont des start-ups comme nous. On a aussi Afric Search qui est une grande vitrine pour recruter des talents tant à un niveau de management très élevé que des développeurs compétents en entrée. Toutes ces différentes plates formes sont aussi des leviers pour pouvoir absorber les talents qui sont sur le continent.

Cédric ATANGANA : « Avec WeCashUp, on espérait 100 marchands à la première année. On en est à plus de 4 000 en onze mois »
Cédric Atangana au Salon AITEX 2017. Crédit Photo : Cio Mag
Dans nos prévisions, on espérait avoir 100 marchands à la première année. Mais aujourd’hui, on en est à plus de 4 000 avec entre 150 et 200 nouveaux marchands tous les mois. Ce qui prouve qu’il y a une grosse demande. Donc, il y a de plus en plus les entreprises en Afrique qui ont compris qu’il faut toucher les autres pays pour se développer. Cédric Atangana

TIC Mag : Vous m’avez indiqué lors d’une discussion hier que vos estimations et prévisions au lancement ont été largement dépassées. Quels sont les chiffres qui font aujourd’hui WeCashUp ?

C.A. : Alors WeCashUp est opérationnel depuis 11 mois, même si on a quatre ans de RD derrière avant le lancement officiel, vu qu’il fallait étudier le système des pays africains, les différentes réglementations africaines et comment est-ce qu’on devait le construire. Dans nos prévisions, on espérait avoir 100 marchands à la première année. Mais aujourd’hui, on en est à plus de 4 000 avec entre 150 et 200 nouveaux marchands tous les mois.

Ce qui prouve qu’il y a une grosse demande. Donc, il y a de plus en plus les entreprises en Afrique qui ont compris qu’il faut toucher les autres pays pour se développer. Si par exemple, on a une entreprise à Douala ou à Yaoundé au Cameroun, il est évident de reconnaître que les mêmes problèmes liés aux difficultés de payement ou d’achat à l’étranger que rencontre l’entreprise de Yaoundé sont aussi rencontrés en Côte d’ivoire, au Tchad et au Gabon.

Ainsi, WeCashUp vient résoudre ce problème pour les jeunes start-ups qui sont régulièrement butées aux problèmes de paiement en ligne, car en général lorsqu’une entreprise étrangère veut arriver sur un marché africain, les principales questions qu’elle se pose tournent autour du « Comment se faire payer dans un pays ou leur présence physique n’y est pas ? »

Et la croissance rapide que WeCashUp a rencontré nous a fait comprendre que le produit qu’on développe comble un réel besoin sur le continent et c’est très bénéfique.

TIC Mag : Quelles sont les procédures de base pour intégrer WeCashUp sur sa plateforme web ?

C.A. : Il est a noter que lorsqu’un marchand s’inscrit dans WeCashUp, la première problématique pour qu’il passe en production est qu’il faut qu’on vérifie que son entreprise existe réellement et que l’on passe par la procédure de vérification Anti-Money Laundering (anti-blanchiment d’argent et anti financement du terrorisme).

Il faut aussi vérifier les pièces d’identité des représentants légaux pour savoir s’ils n’ont pas été blacklisté dans une base de données quelque part dans le monde afin de protéger les consommateurs en amont.  L’idée est d’éviter d’être le maillon d’une chaîne de financement du terrorisme dans le monde. Et cette vérification prend généralement entre trois semaines et un mois. Au début, on le faisait manuellement, pièce par pièce et entreprise par entreprise. Il est à noter que lorsqu’on a 100 marchands c’est possible manuellement. Mais lorsqu’on a 4 000 marchands ce n’est pratiquement plus possible manuellement.

Mais, compte tenu de notre croissance rapide, nos équipes d’ingénieurs sont en train de développer des systèmes qui feront les vérifications automatiquement et qui nous permettront de faire des vérifications en pratiquement deux minutes au lieu de trois semaines à deux mois comme avant.

La deuxième problématique qu’on rencontre suite à cette forte croissance est le support technique, car on a de plus en plus des questions parfois très simples auxquelles on a déjà apporté des éléments de réponses, mais qu’il faut continuer à répondre.

TIC Mag : Combien êtes-vous aujourd’hui dans votre entreprise ?

C.A. : Au début, nous étions une équipe d’environ cinq personnes. Aujourd’hui, nous sommes 16. Mais, ce n’est pas assez. Car nous avons encore des besoins de compétences. Et en ce moment, nous avons créé une communauté de développeurs dans laquelle des marchands peuvent avoir des réponses d’autres marchands qui ont déjà rencontrés les mêmes problématiques. Une communauté dynamique panafricaine et même mondiale, car la plupart de nos marchands proviennent des Etats-Unis et ce sont des entreprises qui vendent leurs produits et services en Afrique. 25% proviennent de l’Europe et le reste de l’Afrique.

TIC Mag : Est-ce qu’au Cameroun des entreprises ont déjà adopté WeCashUp ?

C.A. : Oui, au Cameroun, depuis notre lancement en novembre 2016, nous travaillons avec la start-Up Kiro Games qui développe les jeux vidéos et est situé à Yaoundé, vu qu’il a l’expérience du terrain. Donc, les entreprises au Cameroun utilisent déjà WeCashUp.

Aujourd’hui, on se prépare à lancer la version II de WeCAshUp le 11 octobre 2017 à Nairobi au Kenya. Ceci, pour ramener encore plus de moyens de paiements, plus de couverture pour plusieurs pays et plus de possibilités pour le client final.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum, à Casablanca


Cet article fait partie du Dossier spécial : AITEX 2017 : Le Maroc met en exergue l’innovation numérique africaine. Les textes du dossier :

Salon Aitex 2017 : Le Cameroun et le Nigéria en vitrine

Numérisation : les quatre vérités de Moulay Hafid Elalamy : « Faites différemment ! Ne faites pas comme le Maroc »

Au Salon AITEX, Léon Juste Ibombo salue la volonté du gouvernement marocain à mettre en avant l’expertise africaine

Au Maroc, Pierre-François Kamanou plaide pour l’émergence de nouveaux types d’acteurs numériques

Saloua Karkri-Belkeziz : « Le Salon AITEX 2017 a enregistré plus de 4 000 visiteurs de seize pays »

Mehdi Alaoui : « La Factory est un espace de collaboration entre start-ups et grands groupes »

Cédric ATANGANA : « Avec WeCashUp, on espérait 100 marchands à la première année. On en est à plus de 4 000 en onze mois »

TIC Mag et ICT Media STRATEGIES présents au Salon AITEX à Casablanca au Maroc

 

Mehdi Alaoui : « La Factory est un espace de collaboration entre start-ups et grands groupes »

(TIC Mag) – Le promoteur de ScreenDy, une plateforme marocaine de création d’applications mobiles, a lancé le 28 septembre 2017 au Technopark de Casablanca au Maroc l’incubateur baptisé LaFactory. Avec comme particularité, la collaboration entre start-ups et entreprises qui participent à la vie de l’incubateur et qui ont également leur mot à dire sur le choix des jeunes innovateurs devant intégrer l’incubateur. Pour Mehdi Alaoui, c’est “le premier Tech Scalerator africain”. Il explique à TIC Mag le fonctionnement de La Factory.

TIC Mag : Comment réussissez-vous à réunir les start-ups et les grandes entreprises dans un incubateur ?

Mehdi Alaoui : Aujourd’hui, nous présentons La Factory, qui est effectivement un espace de collaboration entre jeunes start-ups et les grands groupes. Ceci à travers un programme pragmatique, riche et qui offre de vrais débouchés. Nous travaillons main dans la main avec les grands groupes et entreprises en trois phases. Du prototypage d’une innovation pour présenter le minima qui peut être opérationnel à la version produit utilisable en entreprise.

Ceci avec une durée dans le temps qui va varie entre huit et dix semaines. Nous apportons aux jeunes qui entrent à La Factory du financement, du mentoring et du coaching. Sans oublier l’accès à des technologies de rupture comme l’intelligence artificielle, la robotique, le blockchain, la 3D Printing, etc.

Nous sommes garants pour que le processus se passe dans de meilleures conditions et que, in fine, une idée puisse devenir un bon de commande, un projet,  testé et mis en œuvre en entreprise.

TIC Mag : Combien d’entreprises sont prêtes à accompagner cette initiative ?

M.A : Nous avons déjà six entreprises partenaires de la Factory. Nous avons des dizaines d’autres entreprises qui sont annoncées d’ici la fin de l’année.


TIC Mag : Quels sont les profils des jeunes à sélectionner pour entrer dans la Factory ?

M.A : A partir du moment où il y a une idée et une équipe, nous les mettons en contact des entreprises qui vont valider leur entrée dans La Factory. Après, nous suivons les différentes étapes. Tous les jeunes peuvent donc être sélectionnées. Cela peut être une start-up, un aspirant entrepreneur ou encore un « intrapreneur » qui travaille déjà en entreprise et qui a envie de monter son propre projet et sortir de l’entreprise.

TIC Mag : Vous êtes logé au Technopark mis en place par l’Etat. Quel est l’apport du TechnoPark au projet de la Factory ?

M.A : Ce projet de La Factory, nous le réalisons avec pas mal de partenaires de référence. Commençant par le Technopark qui nous héberge et qui nous offre des facilités et l’espace de travail. Mais, ce n’est pas gratuit la location de l’espace. Ils nous offrent une remise sur le tarif de la location pour la première année. S’il nous offre la location de l’espace gratuitement, nous risquons de dormir sur nos lauriers et ne rien faire.

Nous-mêmes, nous sommes une start-up, on a un business model. Soit on réussit rapidement, soit on échoue rapidement. En tout cas, nous essayons.  Nous avons également d’autres partenaires comme Microsoft, IBM et pleins d’autres qui nous accompagnent dans cette aventure.

Mehdi Alaoui : « La Factory est un espace de collaboration entre start-ups et grands groupes »

TIC Mag : Le gouvernement marocain vous accompagne-t-il dans cette aventure de La Factory ?

M.A : Oui. Le gouvernement marocain nous accompagne. Je ne peux pas en parler tout de suite. Mais, il y a des surprises qu’on va annoncer dans les prochaines semaines en ce qui concerne notamment des financements à octroyer pour les start-ups qui vont être admises à la Factory.

Propos recueillis à Casablanca par TIC Mag


Cet article fait partie du Dossier spécial : AITEX 2017 : Le Maroc met en exergue l’innovation numérique africaine. Les textes du dossier :

Salon Aitex 2017 : Le Cameroun et le Nigéria en vitrine

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TIC Mag et ICT Media STRATEGIES présents au Salon AITEX à Casablanca au Maroc

 

TIC Mag et ICT Media STRATEGIES présents au Salon AITEX à Casablanca au Maroc

(TIC Mag) – Le portail d’actualités quotidiennes sur les TIC, Télécommunications et le digital en Afrique, TIC Mag (www.digitalbusiness.africa), était présent à la deuxième édition du Salon Africa IT Expo qui s’est tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Casablanca au Maroc.

Une occasion pour la plateforme web de présenter aux plus de 4 000 visiteurs du Salon ses objectifs et son engagement à mettre en exergue les évolutions, les innovations, les stratégies et les avancées numériques enregistrées sur le continent africain.

« Dès la première édition du salon AITEX, l’événement s’est positionné comme une référence en Afrique du Nord et en Afrique. Et c’était important pour TIC Mag qui veut pénétrer le marché de cette partie du continent d’y être afin de rencontrer les acteurs du numérique de l’Afrique du Nord », explique Beaugas Orain DJOYUM, le directeur de publication de TIC Mag et par ailleurs DG du cabinet ICT Media Strategies.

Et c’est au cœur du salon, dans le stand du Cameroun, invité d’honneur, que TIC Mag présentait sa plateforme aux visiteurs à travers des plaquettes, flyers et une vidéo de présentation. Parmi les visiteurs, l’Ivoirien Patrick M’Bengue, président du GOTIC, qui a félicité l’équipe de TIC Mag pour le travail abattu et notamment pour sa newsletter quotidienne qu’il ne manque pas de lire tous les jours pour, dit-il, avoir le pouls de l’actu des TIC en Afrique et pour saisir les opportunités qui peuvent s’y présenter.

En rappel, TIC Mag dispose plus de 8 500 abonnés à sa newsletter quotidienne. Tous des décideurs, professionnels, experts, passionnés et fans des TIC et du numérique. Sa plateforme web enregistre tous les mois en moyenne 60 000 visiteurs professionnels.

Au Salon AITEX, le cabinet ICT Media Strategies qui porte le projet TIC Mag a également présenté l’ensemble de ses services aux visiteurs. A savoir, la veille stratégique dans le secteur des TIC et Télécoms, la communication et le marketing digital, l’édition, la fourniture des contenus spécialisés et les relations presse.

En rappel, le Salon AITEX est un événement africain organisé par la Fédération marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI), sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI et placé sous l’égide du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. L’édition 2017 a rassemblé plus de 4 000 participants venant de seize pays africains.

Par TIC Mag


Cet article fait partie du Dossier spécial : AITEX 2017 : Le Maroc met en exergue l’innovation numérique africaine. Les textes du dossier :

Salon Aitex 2017 : Le Cameroun et le Nigéria en vitrine

Numérisation : les quatre vérités de Moulay Hafid Elalamy : « Faites différemment ! Ne faites pas comme le Maroc »

Au Salon AITEX, Léon Juste Ibombo salue la volonté du gouvernement marocain à mettre en avant l’expertise africaine

Au Maroc, Pierre-François Kamanou plaide pour l’émergence de nouveaux types d’acteurs numériques

Saloua Karkri-Belkeziz : « Le Salon AITEX 2017 a enregistré plus de 4 000 visiteurs de seize pays »

Mehdi Alaoui : « La Factory est un espace de collaboration entre start-ups et grands groupes »

Cédric ATANGANA : « Avec WeCashUp, on espérait 100 marchands à la première année. On en est à plus de 4 000 en onze mois »

TIC Mag et ICT Media STRATEGIES présents au Salon AITEX à Casablanca au Maroc

Saloua Karkri-Belkeziz : « Le Salon AITEX 2017 a enregistré plus de 4 000 visiteurs de seize pays »

(TIC Mag) – Et de deux pour le Salon Africa IT EXPO (AITEX). La deuxième édition de cet événement s’est tenue du 27 au 29 septembre 2017 à Casablanca au Maroc. Un événement africain organisé par la Fédération marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI), sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI et placé sous l’égide du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. La présidente de l’APEBI, Saloua Karkri-Belkeziz, dresse pour les lecteurs, mobinautes et internautes de TIC Mag le bilan de l’édition 2017 de cette rencontre annuelle.

TIC Mag : Quels sont les chiffres clés de la seconde édition du Salon AITEX ?

Saloua Karkri-Belkeziz : Déjà il faut indiquer que la deuxième édition du salon AITEX a été un succès. Pour preuve, durant les conférences, la salle était toujours pleine. Nous avons également enregistré des centaines de rencontres B2B. Au niveau des visiteurs, je n’ai pas encore le bilan exact, mais on sait déjà que sur place, à l’entrée du salon, nous avons enregistré plus de 4 000 visiteurs. Seize pays étaient représentés avec 70 participants qui ont effectivement fait le déplacement. Nous sommes en train d’exploiter les fiches remises à l’ensemble des exposants pour avoir plus d’informations sur le salon et sur l’impression des participants afin d’améliorer l’AITEX 2018.

TIC Mag : Comment évaluez-vous la participation des jeunes à ce Salon ?

S.K-B. : Durant ce salon, nous avons réalisé comme l’année dernière un Hackaton qui a duré trois jours et qui s’est soldé par la remise de prix à une équipe de jeunes développeurs intéressés par la robotique. Ils remportent un prix de 9 000 dollars US sponsorisé par un partenaire. Ce qui n’est pas rien. Mais, nous n’avons pas seulement eu le Hackaton. Des écoles d’ingénieurs ont envoyé leurs étudiants prendre le pouls des innovations présentées au Salon.

L’Ecole des Ingénieurs de Rabat a par exemple envoyé une cinquantaine de ses élèves. Pour les étudiants, c’est un évènement important qui leur permet de connaître les tendances et les métiers d’avenir. D’autant plus que nous avons terminé les conférences avec le thème de la Robotique et nous nous sommes intéressés à la question de savoir si dans l’avenir le robot va remplacer l’humain. Ce fût une conférence assez intéressante, car nous avons eu la présence d’un robot dans la salle.

La jeunesse est donc notre préoccupation majeure. Nous souhaitons d’ailleurs intéresser de nombreux autres jeunes pour les prochaines éditions du salon AITEX.

TIC Mag : Comment avez-vous jugé la participation institutionnelle des départements ministériels africains en charge du numérique ?

S.K-B. : Ce fut une participation riche, car vous aviez à la fois les décideurs institutionnels et les opérateurs privés venant de seize pays d’Afrique. Mais surtout, nous avons eu deux pays avec une forte délégation de décideurs institutionnels. Nous avons par exemple tenu une réunion d’une heure et demi avec la délégation du ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique du Congo et son ministre Léon Juste Ibombo.

Saloua Karkri-Belkeziz : « Le Salon AITEX 2017 a enregistré plus de 4 000 visiteurs de seize pays »
Discussion entre la délégation congolaise et l’APEBI.

TIC Mag : Cette année le Nigéria et le Cameroun ont été les pays à l’honneur au salon AITEX. Au cours du salon, nous avons entendu que le Congo Brazza sera le pays à l’honneur pour l’édition de 2018. Peut-on avoir une idée des pays qui seront à l’honneur en 2018 ?

S.K-B. : La vérité c’est que nous n’avons pas encore pris une décision finale. C’est une décision qui sera prise en comité et en concertation avec notre ministère de tutelle qui est le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique. Le Salon AITEX est un événement africain à la fois privé et public. C’est important de le noter.

Effectivement, il y a trois pays qui se profilent à l’horizon pour être invités d’honneur : le Burkina Faso, le Congo Brazza et le Mali. A présent, on ne peut pas dire avec certitude quels sont les deux pays qui seront à l’honneur.

TIC Mag : Comment avez-vous apprécié la participation du Cameroun et du Nigeria invités d’honneur au Salon AITEX 2017 ?

S.K-B. : Nous étions contents que les deux délégations de ces pays y soient. Nous avons mis à leur disposition des stands pour leurs opérateurs, nous avons noué des relations de partenariat avec les deux associations des opérateurs télécoms du Cameroun (Réseau des professionnels des TIC, Télécoms et du numérique du Cameroun – REPTIC) et du Nigeria (Association of Telecommunications Companies of Nigeria – ATCON). Des associations qu’on ne connaissait pas du tout.

Ce sont des associations qui représentent le secteur IT dans leur pays. Avec ces deux associations, nous avons signé un mémorandum d’entente pour commencer à travailler ensemble. Nous allons pouvoir organiser des missions B2B dans les deux pays l’année prochaine où nous sommes invités.

Saloua Karkri-Belkeziz : « Le Salon AITEX 2017 a enregistré plus de 4 000 visiteurs de seize pays »
Signature du partenariat entre l’APEBI du Maroc et le REPTIC du Cameroun. Pierre-François KAMANOU et Saloua Karkri-Belkeziz

TIC Mag :  En dehors de l’organisation du Salon AITEX, quels sont les autres réalisations de l’APEBI ?
Vous savez, le Salon AITEX n’est qu’une réalisation parmi tant d’autres. La Fédération est d’abord là pour défendre les intérêts de ses membres et pour booster le secteur. Elle est l’interlocutrice privilégiée du gouvernement. La Fédération est également représentée à la CGEM qui est la Confédération générale des entreprises du Maroc, le patronat marocain. Nous avons participé à l’élaboration de la stratégie digitale 2020 du Maroc avec le ministère ; nous avons proposé des amendements lors de l’élaboration du projet de loi sur la création de l’Agence du développement du digital, ces amendements ont été prises en compte.

Au Salon AITEX, Léon Juste Ibombo salue la volonté du gouvernement marocain à mettre en avant l’expertise africaine
Des ministres en charge du Numérique et des invités de marque au Salon AITEX 2017.

Nous avons également signé un programme d’offshoring avec le gouvernement pour booster encore plus l’Offshoring, puisque comme vous le savez, l’Offshoring au Maroc a démarré en 2005. Et en dix ans, il a créé plus de 60 000 emplois.  En 2016, nous avons fait huit milliards de Dirhams en Offshoring et c’est un secteur que nous allons continuer à développer. Nous avons un contrat dans ce sens avec le gouvernement et bien sûr, nous sensibilisons également les usagers sur des sujets sensibles comme la sécurité informatique, la protection des données personnelles en travaillant avec la CNDP qui est la Commission nationale de protection des données pour répondre aux directives européennes et éviter de ralentir l’activité Offshoring.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum, à Casablanca (Maroc)