[DIGITAL Business Africa] – Suite aux appels incessants de retrait de la licence à l’opérateur Airtel Tchad, Haliki Mahamat Choua réagit. Le directeur général de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes apporte des précisions sur les rapports de l’ agence et les opérateurs.
Premièrement, le DG de l’ARCEP convoque les dispositions des lois nᵒ 13 et 14/PR/2014 relatives aux communications électroniques. Ces lois indiquent que les contrôles de la conformité des activités des opérateurs aux obligations inscrites dans leurs cahiers des charges s’effectuent à travers : des audits techniques réguliers sur la qualité de service et de couverture ; des vérifications documentaires portant sur les investissements, les délais d’exécution, et la conformité contractuelle ; des inspections inopinées sur le terrain ; et un suivi permanent des engagements de déploiement et de modernisation des réseaux.
Viennent ensuite les audits. Pour la première fois de l’histoire, l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes (ARCEP) mène le plus grand audit sur le territoire national. Ce 15ᵉ audit national de la qualité de service des réseaux mobiles sur l’ensemble du territoire. Cet exercice couvre toutes les provinces du pays et vise à disposer d’une photographie réelle et objective de la situation du réseau des différents opérateurs.
Les conclusions serviront de base à des décisions proportionnées, transparentes et juridiquement fondées.
Après les audits, l’ARCEP veille sur le respect des cahiers des charges. Selon le DG de l’ARCEP, les audits précédents (2023) « ont déjà relevé des insuffisances persistantes dans certaines zones rurales et périurbaines. Ces constats ont conduit l’ARCEP à adresser plusieurs mises en demeure aux opérateurs concernés, conformément à la procédure légale ».
Toutefois, il convient de rappeler que l’ARCEP agit dans un cadre légal contraignant : avant toute sanction, y compris le retrait de licence, les opérateurs disposent de droits de défense et d’un délai réglementaire pour corriger les manquements constatés. L’Autorité veille donc à conjuguer fermeté réglementaire et respect des principes de l’État de droit.
Après les audits, les mises en demeure, l’ARCEP passe à la phase répressive.
« Le retrait de licence, qui demeure une mesure ultime, ne peut intervenir qu’après épuisement des voies de recours et lorsque la défaillance d’un opérateur met gravement en péril le service public des communications électroniques ».
On en est pas loin. Les voyants sont au rouge. Devant les responsables de AIRTEL, lors d’une réunion présidée par le ministre en charge du numérique, le Dr Michel Boukar, le 29 septembre 2025, le DG de l’ARCEP avait dit que l’opérateur « AIRTEL a le réseau le plus mauvais du Tchad ». Pourtant, l’opérateur avait annoncé des investissements à hauteur de 16 milliards.
Le ministre Michel Boukar avait recommandé à l’opération de résoudre rapidement le problème de l’énergie. La compagnie devra ainsi se tourner vers des ressources énergétiques hybrides (thermique et solaire) pour permettre aux sites de transmission de fonctionner convenablement et offrir une couverture de réseau optimale.
Par Jean Materne Zambo, source: ARCEP Tchad