Le Syndicat camerounais des musiciens (Sycamu) va en guerre contre les opérateurs de téléphonie mobile pour violation des droits patrimoniaux par un programme de mobilisations des artistes. Son président Roméo Dika en donne les contours.
Pouvez-vous présenter votre association ?
Le syndicat camerounais des musiciens en abrégé SYCAMU, est l’organisation qui représente les musiciens et producteurs. il a été crée il y a environ 10 ans, son siège est à TSINGA à Yaoundé. BP 3978 Yaoundé Email: [email protected] Le SYCAMU, est membre de la fédération internationale des musiciens. il a pour objectif, la défense des intérêts de ses membres ou tous créateurs des œuvres de l’esprit qui lui en confie la tâche.
A ce jour, quelles sont les démarches faites par votre association auprès des opérateurs de la téléphonie mobile pour payer les droits des artistes.
Je vais vous étonner, ce n’est pas à nous d’engager des démarches auprès de ces usagers. Il leur appartient de se conformer à la loi, aux accords et conventions en matière de propriété intellectuelle dont notre pays est partie. Les dispositions de la loi donne obligation à tout exploitant quelque soit le volume de son porte feuille, à obtenir au préalable les autorisations des ayants droit et des sociétés de gestion collective avant toute exploitation des œuvres artistiques ou littéraires. Dans le cas d’espèce, ces dispositions n’ont pas été respectées. Pensez vous que orange ou Mtn accepteraient que les usagers de leurs produits les consomment avant de payer et qu’ensuite ce soit eux qui leur courent après?
Les sociétés de gestion collective qui ont la charge d’autoriser la reproduction mécanique de nos créations ont en nos lieux et place et en nos noms, fait les démarches, malheureusement, les responsables des sociétés de téléphonie ont fait la sourde oreille. Confondant le type de droit.
Pour le moment, nous revendiquons la violation de nos investissements en tant que producteurs donc en terme technique violation de nos droits patrimoniaux, MTN et ORANGE avant exploitation, devaient obtenir des producteurs une licence d’exploitation les autorisant à exploiter sous une forme précise nos productions et cela contre rémunération. Pour les artistes auteurs, compositeurs, arrangeurs, artistes interprètes, il y a violation du droit moral, nul n’a le droit de fixer nos créations sans une autorisation écrite et contre rémunération et pour les sociétés de gestions collective, il y a violation du droit de reproduction mécanique par lequel, après vérification que le demandeur (Orange ou Mtn) a obtenu du producteur une licence, autorise la mise à disposition de l’œuvre au public avec une destination et quantité précise. Aucun de ces droits n’a été respecté. Et comme la loi le précise, nous sommes ici dans le cadre de l’exploitation d’œuvres sans autorisation, donc contrefaçon. En termes courant Piraterie.
Pour conclure sur votre question, les sociétés de gestion collective avaient mandat des auteurs et producteurs pour pouvoir engager de telles négociations, malheureusement en face elles ont été confrontées à un refus de ceux qui estimaient être au dessus des lois.
Quelles sont vos relations avec les autres associations des droits d’auteur d’une part et les pouvoirs publics, d’autres part ?
Nous précisons que dans le cadre de cette bataille, nous agissons au nom des musiciens et producteurs, en phase avec toutes les structures engagées dans le combat pour la protection des droits des auteurs, éditeurs, producteurs et artistes interprètes ou exécutant. Donc, avec moi SAM MBENDE, ESSO ESSOMBA, ODILE NGASKA, LE SYCAPROM, LE BUREAU AFRICAIN DE LUTTE CONTRE LA PIRATERIE, LA CPMC ET AUTRES ASSOCIATIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES. Vous avez constaté déjà la mobilisation de syndicats d’artistes d’un certain nombre de pays, notamment les Britanniques, Français, Américains, Ougandais, Sud Africains, Allemands, Ghanéens, Japonais, Chinois, Indiens, Brésiliens, etc. dont les correspondances sont déjà parvenus au président de la République, au Premier ministre, au ministre de la Justice, au ministre des Arts et de la culture. Ce n’est que le début de cette mobilisation pour faire cesser cette traite négrière du 21ème siècle et cette politique d’apartheid.
Peut-on avoir le bilan de vos activités depuis la création de cette association, le thème et le programme de votre campagne ?
Souffrez que je ne vous adresse pas de bilan, car cela relève de la violation de nos statuts. Seuls les membres de notre organisation ont l’accès à cela, toutefois, nous avons déjà un certain nombre d’actions en faveur de nos membres. Notamment l’organisation de la conférence diplomatique sur les interprétations audiovisuelles que nous avons organisées à Yaoundé en 2002 avec le soutien de la Fédération internationale de musiciens, l’Unesco et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. (…) Nous avons de nombreuses actions d’assistance dans les négociations de contrats entre artistes et producteurs, etc.
Source : camer.be