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En cinq ans, Orange Digital Center c’est plus de 340 millions mobilisés pour booster les startup

[Digital Business Africa] – En l’espace de cinq ans, Orange Cameroun, à travers son hub technologique Orange Digital Center (ODC), a injecté un souffle nouveau dans l’écosystème entrepreneurial local. Ce centre d’accompagnement basé à Douala indique qu’il a déjà facilité des levées de fonds totalisant 340 millions FCFA pour une trentaine de startups camerounaises innovantes, opérant dans des secteurs clés comme la santé, l’agriculture, l’éducation, la fintech ou encore l’IoT.

Un écosystème d’innovation structuré autour de l’impact

Lancé en 2020, l’ODC a pour mission de soutenir la croissance des jeunes entreprises à fort potentiel. Son programme phare, Orange Fab, repose sur une démarche complète : accompagnement administratif, développement technologique, structuration financière et mise en réseau locale et internationale.

« Nous aidons les startups à bâtir une base solide : plan d’affaires, propriété intellectuelle, coaching technologique, et surtout la recherche de financement et l’expansion commerciale », explique Freddy Wilfried Aristide Oyono, chef de département à l’Orange Digital Center.

Grâce à des partenariats stratégiques avec Orange Ventures, Digital Africa et d’autres investisseurs, plusieurs startups soutenues ont franchi des étapes clés de leur développement.

Des startups primées et partenaires d’Orange Cameroun

La troisième cohorte du programme Orange Fab, lancée en 2022, a été dévoilée au public le 4 juin 2025. Elle regroupe sept startups qui développent des solutions innovantes dans la health tech, l’agri tech, l’edu tech, la fintech et l’IoT :

  • Clinic Home
  • Adinkra Jeunesse (lauréat du Prix POESAM 2023)
  • Student’s Mag
  • Doigts Verts
  • Enmkit
  • Nkwa
  • Services for Aged

« En six mois, nous avons transformé ces jeunes porteurs d’idées en véritables chefs d’entreprises. Elles disposent désormais de brevets à l’OAPI et sont prêtes à conquérir les marchés », se félicite Corine Fonkoué, cheffe de projet Entrepreneuriat à l’ODC.

Parmi ces startups, plusieurs sont déjà devenues partenaires stratégiques d’Orange Cameroun :

  • Clinic Agro et Adinkra Jeunesse : intégrées dans l’univers My Life de l’application Maxit
  • Clinic Home et Bookshop : partenaires de la Mutuelle du Personnel Orange Cameroun (Mupocam)
  • Caysti et AUI Techno : collaborent avec la Fondation Orange, notamment pour les maisons digitales et les couveuses solaires néonatales

Former les talents, créer de l’impact

L’ambition de l’ODC est claire : transformer des talents juniors en entreprises innovantes à fort impact social. Le centre propose un parcours d’innovation unique, qui conjugue formation technique, coaching entrepreneurial, et opportunités de marché.

Ce modèle commence à faire ses preuves. Avec une trentaine de startups accompagnées et plusieurs déjà insérées dans les services d’Orange Cameroun, l’ODC confirme son rôle de catalyseur stratégique pour le numérique camerounais.

Par Digital Business Africa

Yves Kom (Orange Cameroun) : « Pour faire du Cameroun un acteur clé de l’économie numérique mondiale, il faut d’abord lever trois grands défis »

[Digital Business Africa] – Le Digital Innovation Festival, événement phare de la tech à Douala, a tenu sa 4ᵉ édition du 3 au 5 juin 2025 à l’hôtel Akwa Palace de Douala, au Cameroun. Organisé par ActivSpaces, cet incubateur technologique de référence dans l’écosystème numérique camerounais, le festival a réuni start-up, opérateurs, décideurs publics et partenaires techniques autour des enjeux de l’innovation et de la transformation numérique sur le continent.

C’est dans ce cadre qu’Yves Kom, Directeur marketing d’Orange Cameroun, a livré une intervention percutante autour d’une problématique stratégique : « Comment faire du Cameroun un acteur majeur de l’économie numérique mondiale ? »

Un potentiel africain encore sous-exploité

« L’Afrique a un potentiel énorme », a souligné Yves Kom, rappelant que le continent concentre la plus forte proportion de jeunes au monde. Mais, selon lui, ce potentiel reste largement sous-exploité. « La vraie question, c’est de savoir comment débloquer ce talent », a-t-il insisté, pointant du doigt trois verrous à faire sauter collectivement pour enclencher la transformation.

Yves Kom et Rebecca Enonchong
Yves Kom et Rebecca Enonchong
  1. Connectivité : le socle indispensable

Le premier défi identifié est celui de la connectivité, encore inégalement répartie sur le territoire camerounais. L’accès à la fibre optique reste limité dans de nombreuses zones, freinant la démocratisation des services numériques.

Autre obstacle majeur : la stabilité énergétique, indispensable au fonctionnement continu des infrastructures numériques. « Sans électricité fiable, impossible d’assurer une connexion continue », a rappelé Yves Kom. Il plaide aussi pour le renforcement des réseaux mobiles, afin de garantir une qualité de service optimale à tous les citoyens.

  1. Infrastructures physiques : l’indispensable ancrage dans le réel

Le numérique ne peut se développer sans appui logistique et infrastructures matérielles solides. Yves Kom a pris l’exemple du e-commerce : si les transactions sont digitales, la livraison des produits reste bien physique.

Il devient donc essentiel :

  • D’améliorer les routes pour faciliter la circulation des biens ;
  • De connecter les filières agricoles à des plateformes digitales de traçabilité, de commercialisation et de logistique, afin de valoriser les productions locales.
  1. Jeunesse, formation et entrepreneuriat numérique

Dernier pilier évoqué : la formation et l’accompagnement des jeunes. Yves Kom appelle à une stratégie volontariste pour outiller la jeunesse camerounaise aux métiers du numérique et développer leurs compétences tech. Il insiste aussi sur l’importance de la sensibilisation à une utilisation responsable d’internet, aux enjeux d’entrepreneuriat digital et à l’émergence de l’innovation locale.

Pour une mobilisation collective pour bâtir l’avenir

D’après le directeur marketing d’Orange Cameroun, ces défis sont autant d’opportunités pour les acteurs publics, privés et académiques d’agir ensemble. La réussite de cette transition numérique dépendra d’une vision partagée, d’investissements coordonnés et d’une mise en œuvre rigoureuse.

« Le Cameroun a les talents, l’énergie et les besoins. Il ne manque qu’un écosystème plus favorable pour transformer ces ressources en levier de croissance », conclut Yves Kom.

Par Digital Business Africa

l’ IA, l’or à la portée de tous [Un expert explique comment gagner de l’argent avec la technologie]

[DIGITAL Business Africa] – L’intelligence artificielle. Une niche d’opportunités peut-être ignorée. La technologie s’est installée progressivement dans notre quotidien. Dans les chaumières, on en parle. Dans les réseaux sociaux, chacun y va de son sarcasme. Ce sont les algorithmes ( une série d’instructions logiques et ordonnées) qui font fonctionner l’intelligence artificielle. Ces algorithmes permettent aux systèmes de simuler l’intelligence humaine. Au point de créer une peur parmi les travailleurs. Si pour certains, la technologie présente un risque de perte d’emplois, pour d’autres, il est souhaitable de s’adapter très rapidement à cette technologie et d’en profiter.

Le président de la République du Cameroun, S.E Paul Biya, à l’occasion de la 59e édition de la fête de la jeunesse, le 10 février 2025, disait :

« Je voudrais vous rappeler que vous êtes sans doute la génération la plus imprégnée de technologie. Servez-vous donc des atouts qu’offre le numérique pour développer l’auto-emploi et relever les défis de votre époque ».

Autrement dit, les jeunes (pas seulement ceux du Cameroun) ont tous les outils nécessaires pour gagner de l’argent avec cette technologie émergente. Jordan Lee, expert en intelligence artificielle et cofondateur de AI Acquisition a peut-être le secret. Il partage avec vous les différentes étapes qui peuvent changer votre vie.

 

Jordan Lee confie que, loin d’être un génie de la technologie comme Sam Altam, patron d’ Open AI, son entreprise AI Acquisition a pu glaner 1 million de dollars en mai 2025. Et ce, en tirant parti de l’IA. Il vous conseille de voler sa stratégie qu’il ramène à 4 étapes.

Étape 1 : choisissez une solution IA à proposer.

Pour commencer, installez un chatbot IA qui traite toutes les demandes du service client et résout les problèmes sur demande. L’expert propose même quelques outils pour les configurer. Notamment Intercom ou Blaise AI. À en croire Jordan Lee, cela remplacerait 45 000 dollars par an pour les représentants du service client. Ce qui permet aux entreprises d’économiser beaucoup d’argent.

Étape 2 : Le choix des entreprises 

Ici, les entreprises cibles sont celles qui traitent de nombreuses demandes de clients chaque jour. Pour connaître les difficultés que rencontrent ces entreprises, Jordan Lee vous recommande l’outil Perplexity.

Étape 3 : Approchez ces entreprises

Un outil pour avoir leurs coordonnées, Apollo. Ensuite connectez-les sur les réseaux sociaux ou par mail pour leur expliquer comment votre solution peut résoudre ou solutionner le problème auquel l’entreprise fait face.

Étape 4 : fournir le produit

Il est conseillé de mettre sur pied un chatbot d’assistance client IA qui utilise sa base de connaissances pour résoudre les problèmes des clients, augmenter la satisfaction du client, améliorer les délais de réponse et réduire le coût de support.

L’expert conseille de facturer 5 000 dollars pour la configuration et 1 000 dollars par mois pour la maintenance.

Autre petite astuce pour augmenter vos gains. Si vous souhaitez transformer un client 5 k en un client 20 k +, vous pouvez soit vous en occuper vous-même, soit embaucher quelqu’un pour le faire à votre place. Et si vous facturez 5000 dollars à un propriétaire d’entreprise, vous pouvez externaliser le travail pour 1000 dollars. Cela vous laisse, selon l’expert, toujours avec 4000 dollars de bénéfices.

Par Jean Materne Zambo, source : texte original en anglais et traduit en français https://www.linkedin.com/posts/jordan-james-lee_this-is-sam-altman-the-ceo-of-openai-now-activity-7335651835627679746-FDPY

Pourquoi il faut démocratiser l’intelligence artificielle ?

[Digital Business Africa – Avis d’expert] – Sylvie, Josué, Clarisse, Ibrahim… Ce sont des prénoms qu’on entend tous les jours. Ils ne viennent pas des grandes écoles. Ils n’ont pas de master en data science. Mais ils ont une chose précieuse : l’envie de changer leur vie. Et aujourd’hui, grâce à l’intelligence artificielle, c’est enfin possible.

On pense souvent que l’IA, c’est pour les pays riches, les experts, les geeks. Faux. L’IA, c’est un outil. Puissant. Accessible. Et surtout, porteur d’espoir. Elle peut aider à apprendre, entreprendre, s’orienter, innover, mieux s’exprimer… Mais encore faut-il y avoir accès.

Au Cameroun, plus de la moitié des jeunes sont sans emploi. L’accès au numérique reste inégal. On ne peut pas se permettre de regarder l’IA de loin. Il faut l’adopter. La rendre accessible. L’adapter à nos réalités. C’est pour cela que nous avons lancé le SNK IA Challenge 2025 : une formation gratuite, dans cinq grandes villes, pour 100 jeunes. Une immersion de quatre jours, intense, humaine, concrète. Pas pour former des codeurs, mais des citoyens augmentés. Des jeunes capables de faire avec, d’imaginer, de créer avec des outils comme ChatGPT, Claude, Canva ou ElevenLabs. Et ça commence déjà à porter ses fruits.

Notre jeunesse n’est pas en manque de talents. Elle est en manque d’opportunités. Ce que l’intelligence artificielle offre aujourd’hui, c’est une porte d’entrée vers une autre réalité. Mais pour cela, il faut briser les plafonds, casser les préjugés, décentraliser le savoir.

C’est ce que nous faisons, avec le soutien d’IA For Africa Initiatives, et avec l’appui de médias et de nombreux autres qui ont compris que la technologie peut être un combat citoyen. Josué veut créer une appli d’orientation scolaire pour les élèves des campagnes. Clarisse imagine un assistant vocal en pidgin pour expliquer la santé aux femmes analphabètes.

Ce qu’on fait là, ce n’est pas de la formation. C’est de l’ouverture de champ. Tout est pensé pour qu’aucune barrière ne bloque leur élan : enseignements, matériel, tout est pris en charge. Même la sélection est pilotée avec des outils IA pour garantir l’équité, sans piston ni favoritisme.

Derrière chaque jeune formé, il y a une famille, un quartier, une idée qui peut grandir.

Derrière chaque mini-projet, il y a un message : le progrès ne doit laisser personne de côté.

Par Steven Nbienou Kouadjo, Président de la Fondation SNK

Sénégal : « SenTrésor », la plateforme de paiements digitaux pour transformer les services publics financiers

[DIGITAL Business Africa] – C’est le symbole d’une administration modernisée, proche du citoyen. « SenTrésor », un véritable trésor trouvé par une équipe de chasseurs  rompus à la tâche: la direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (Trésor public Sénégal – DGCPT). Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a présidé ce lundi 2 juin 2025, la cérémonie officielle de lancement de SenTrésor, la plateforme de paiements digitaux des prestations publiques.

C’était en présence de personnalités institutionnelles et partenaires techniques, notamment Amadou Tidiane Gaye, directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, Alioune Ndote, maire de Dakar-Plateau, représentant de l’Association des maires du Sénégal, Major Mamadou Faye, président de l’Association des chefs de villages, ainsi que les partenaires ayant accompagné le développement de la plateforme.

SenTrésor permet de garantir l’efficacité, la transparence et la célérité des opérations financières de l’État. Surtout en ce qui concerne le paiement de salaires, d’aides sociales, de bourses ou de secours exceptionnels via le mobile money. La plateforme est perçue comme un nouveau modèle de relation entre l’État et les citoyens qui a pour socle granitique la simplification des démarches administratives. En témoigne le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

« Au-delà de la simple numérisation des paiements, SenTrésor inaugure un nouveau modèle de relation entre l’État et les citoyens fondé sur la simplification des démarches administratives. SenTrésor est une réponse à la problématique des paiements de masse qui mobilisent d’importants effectifs et génèrent de nombreuses contraintes ».

La phase pilote du projet SenTrésor a été lancée le 28 mars 2025. Et les résultats sont presque éloquents. En trois mois, plus de 44 000 bénéficiaires ont été servis à travers SenTrésor, pour un montant cumulé supérieur à 4 milliards FCFA, avec un taux de traitement rapide et sécurisé.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie de modernisation de la gestion des finances publiques, en cohérence avec la Vision Sénégal 2050 et le New Deal technologique. Dans le sillage de cette stratégie gouvernementale, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre par le gouvernement sénégalais. On pense notamment à e-solde, Tabax et Jubbanti. Toutes visant à renforcer l’efficacité de l’administration, améliorer l’accès aux services publics et accélérer l’inclusion numérique.

De plus, SenTrésor s’aligne sur les orientations du Plan de Développement Stratégique de l’Administration du Trésor (axe 3 PDSAT 2024-2028). Et dans cette vision, la digitalisation est un levier stratégique majeur pour transformer les services publics financiers.

Par Jean Materne Zambo

IA : Le chatbot d’Elon Musk « Grok » gagne gros en s’associant à Telegram

[DIGITAL Business Africa] – La ruée vers l’or IA pour les plateformes numériques s’intensifie. Chacun veut tirer avantage de cette technologie, qui malgré qu’elle soit redoutée, suscite un attrait qu’on ne peut plus douter. Jordan Lee, cofondateur de AI Acquisition, estime que l’ IA devrait injecter 7 milliards de dollars dans l’économie mondiale d’ici 2030.

Les géants du Numérique sont entrés dans la danse. Tant pis pour les retardaires. X, Meta, Google, Amazon et bien d’autres se font rejoindre par Telegram. Pavel Durov, fondateur de Telegram, a annoncé, cette fin du mois de mai 2025, qu’un partenariat inédit lie son entreprise avec xAI, l’entreprise d’Elon Musk à l’origine de Grok, un robot conversationnel. À compter de l’été 2025, cette intelligence artificielle conversationnelle sera accessible directement via l’application de messagerie.

Telegram semble avoir fait fi des reproches de fausses informations à l’encontre de Grok. Pavel Durov, fondateur de Telegram, s’est engagé à verser 300 millions de dollars en numéraire et 300 millions supplémentaires en actions xAI qui seront versés à la plateforme de messagerie. Un bonus supplémentaire est prévu pour les utilisateurs, qui pourront bénéficier d’une réduction de 50 % sur l’abonnement à Grok.

Ce qui ferait d’Elon Musk un interlocuteur à part entière au sein de Telegram, accessible comme n’importe quel utilisateur ou canal. Grok AI proposera des fonctions variées : réponse aux questions, génération d’images, synthèse de documents, vérification d’informations.

La start-up d’intelligence artificielle du milliardaire américain Elon Musk, xAI, a annoncé, en 2024, avoir levé 6 milliards de dollars de nouveaux financements pour son développement.

Plusieurs sources rapportent que ce dernier tour de table porte la valorisation de xAI à 24 milliards de dollars, si l’on se base sur la précédente évaluation de 18 milliards avancée par Elon Musk sur son réseau social X.

xAI veut se concentrer sur le développement d’un « système avancé d’intelligence artificielle réellement fiable, efficace et le plus bénéfique possible pour toute l’humanité ».

« xAI est ravi d’annoncer (…) un tour de table de six milliards de dollars, abondé notamment par Valor Equity Partners, Andreessen Horowitz, Sequoia Capital et le prince saoudien Alwaleed Bin Talal », a déclaré X.

Et de poursuivre : « Les fonds levés seront utilisés pour mettre sur le marché les premiers produits de xAI, construire une infrastructure avancée et accélérer la recherche et le développement de futures technologies ».

Elon Musk avait lancé la start-up xAI en juillet 2023. Pourtant, la même année, il signait un moratoire qui requérait un ralentissement du développement de l’intelligence artificielle.

Une entreprise qui avait été perçue comme une tentative de déstabilisation du mastodonte OpenAI qui pèse jusqu’en 2025 157 milliards de dollars.

Par Jean Materne Zambo

Pourquoi les artistes d’Afrique subsaharienne gagnent peu sur YouTube malgré une audience en croissance

[Digital Business Africa – Avis d’expert] – L’Afrique subsaharienne francophone est sans conteste l’un des réservoirs créatifs les plus dynamiques du continent. Des artistes comme Tam Sir, Fanicko, Magasco ou Kiff No Beat s’imposent sur les plateformes numériques, cumulant des millions d’écoutes et de vues sur YouTube, Boomplay ou Spotify. Ils incarnent cette génération hyperconnectée qui fait vibrer les foules de Dakar à Douala, d’Abidjan à Libreville. Des millions de vues et d’écoutes sont générées chaque mois, reflétant un engouement croissant pour la musique produite localement.

Pourtant, ce dynamisme apparent cache une réalité économique bien moins flatteuse : la monétisation des contenus musicaux en Afrique francophone reste très faible, et la majeure partie de la valeur créée échappe aux artistes et aux écosystèmes locaux.

Prenons un exemple édifiant : un artiste ivoirien, Tam Sir, lance « Le Coup du Marteau ». La jeunesse vibre, partage, danse. Plus de 139 millions de vues au total, dont 10 millions rien qu’au Sénégal. Des chiffres impressionnants, des chiffres qui donnent le tournis. Et pourtant… 971 euros. C’est tout ce que Tam Sir a touché pour 10 millions de clics au Sénégal. Vous lisez bien : 971 euros. Pour ces mêmes 10 millions de vues, Tam Sir aurait pu toucher cinq fois plus en Europe.

Cet écart n’est pas anodin : il illustre un problème structurel de monétisation dans nos marchés. La majorité des pays d’Afrique francophone n’ont pas accès au programme de monétisation de YouTube, et même dans le cas du Sénégal, les montants restent très faibles en raison du faible pouvoir d’achat et des revenus publicitaires limités sur nos territoires.

Pourquoi ? Parce que l’Afrique subsaharienne francophone est encore, aujourd’hui, considérée comme un marché de seconde zone par les plateformes mondiales. C’est ça, le vrai visage de l’économie musicale numérique chez nous : des millions de streams qui ne payent pas.

C’est cela, la réalité brute et injuste de notre marché : un artiste africain peut faire un buzz planétaire, mais ses revenus restent dérisoires sur son propre continent.

La vérité est là, crue, brutale : l’Afrique devient le terrain de jeu, mais elle ne possède pas le stade.

Et pourtant, on continue d’alimenter les algorithmes des plateformes, de remplir les playlists, de faire grimper les chiffres. Car le secteur de la musique est aujourd’hui globalisé et que la compétition se passe en ligne.

Economie numérique et musique
Economie numérique et musique

Il existe une alternative à YouTube. Ils s’appelent dans le monde entier Spotify, AppleMusic ou Deezer, Audiomack ou Boomplay en Afrique. Selon les chiffres, un million de streams sur Spotify peut rapporter environ 4 000 dollars… aux États-Unis ou en Europe. Ici, dans nos marchés qualifiés de « low payout markets », cette même audience se transforme en miettes. Car ces plateformes internationales sont face à un autre frein majeur : la difficulté pour les consommateurs d’accéder aux abonnements.

En effet, la plupart de ces services imposent une carte bancaire pour souscrire. Or, le taux de bancarisation dans la région oscille souvent autour de 15 à 30%, alors que plus de 60% des transactions se font via le mobile money. Cette incompatibilité prive des millions d’utilisateurs d’un accès légal à la musique, alimente le piratage, et empêche nos artistes de générer des revenus récurrents.

Le problème est donc double : d’un côté, des plateformes mondiales qui fixent les règles et captent l’essentiel de la valeur ; de l’autre, des marchés locaux peu structurés, sans leviers pour redistribuer équitablement les fruits de la création.

Pourtant, les solutions existent. D’abord, adapter les plateformes internationales aux réalités locales : permettre le paiement des abonnements via le mobile money, ajuster les grilles tarifaires, développer des services adaptés aux spécificités des marchés africains. Ensuite, négocier des accords de monétisation élargis : il est urgent que les gouvernements, les acteurs de la filière musicale et les plateformes s’assoient autour d’une table pour garantir à nos artistes un accès aux revenus générés par leurs propres publics.

Enfin, et c’est peut-être le point le plus stratégique : investir dans les infrastructures numériques. Car sans un réseau Internet stable et rapide, sans accès généralisé à la 4G et à la 5G, sans fibre optique dans les zones urbaines et rurales, l’écosystème musical digital restera une promesse inachevée. La connectivité est le socle de cette économie : elle permet le streaming en haute qualité, la diffusion des vidéos, les concerts en ligne, la vente directe de billets de concert et toutes les formes de monétisation qui en découlent… Bref, tout ce qui crée de la valeur aujourd’hui dans l’économie musicale numérique.

En résumé, l’Afrique francophone génère du contenu, attire des audiences massives, mais capte peu de valeur. Les chiffres sont éloquents : des millions de vues, des centaines de morceaux diffusés, mais des revenus dérisoires pour les créateurs.

Nos artistes sont des créateurs sans capitaux. Ils sont ceux qui font danser l’Afrique, qui habillent les nuits des villes, qui font vibrer les espoirs d’une jeunesse connectée, mais ce sont aussi les grands oubliés de la répartition de la valeur. Tam Sir, Fanicko, Kiff No Beat, Krys M … Tous ont percé à force de résilience, mais combien de talents sombrent dans l’ombre, faute d’un écosystème capable de convertir l’attention en revenus ? Derrière chaque succès, combien d’artistes voient leur potentiel se briser contre le mur d’un système qui ne leur est pas favorable ?

Tous ces enjeux – des écarts de revenus à la faible bancarisation, des parts de marché régionales aux limites des modèles actuels – sont analysés en profondeur dans mon livre : L’économie numérique de l’industrie musicale : Le cas des pays d’Afrique subsaharienne francophoneparu le 26 mai 2025.

Cet ouvrage propose des pistes concrètes pour bâtir un écosystème plus juste et plus durable, où les artistes d’Afrique francophone ne seraient plus de simples fournisseurs de contenu bon marché, mais des acteurs rémunérés à la hauteur de leur talent et de leur contribution.

A force de faire danser la planète, nous ne devons pas oublier de faire vivre ceux qui la font danser. Il est temps que la musique africaine ne soit plus seulement une matière première pour les algorithmes des plateformes internationales. Il est temps de créer un modèle où l’Afrique capte la valeur de sa créativité, où les revenus générés localement profitent à nos artistes, et où l’accès au numérique est un levier d’inclusion et de prospérité partagée.

Il est temps de danser au rythme de l’économie numérique et ses composantes car Jamais l’occasion n’a été aussi favorable pour mettre en avant nos cultures et monétiser notre créativité. Les conditions sont idéales : le marché est réceptif et à l’international, il existe une forte demande pour les produits culturels provenant d’Afrique. Les progrès technologiques ont brisé les barrières à la création.

Par Davy Atangana Lessouga

Davy Atangana Lessouga
Davy Atangana Lessouga

Togo : La dématérialisation des procédures parlementaires en projet

[DIGITAL Business Africa] – L’avènement de la Ve République au Togo entrainera assurément des changements en matière de gouvernance. Le Parlement s’apprête par exemple à migrer vers la digitalisation. L’institution chargée de contrôler l’action gouvernementale et de voter les lois devrait bénéficier de l’appui du système des Nations unies pour qu’elle se modernise, à en croire la coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Togo Coumba Dieng Sow.

« La digitalisation permettrait aux députés de gagner en temps et en efficience dans la mise en œuvre régulière de leur travail et de leurs programmes », a-t-elle dit.

La coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Togo, Coumba Dieng Sow, et le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Sévon-Tépé Kodjo Adédzé, ont eu des échanges, ce 30 mai 2025, sur la modernisation des services publics. Notamment, en ce qui concerne la digitalisation du travail parlementaire, l’implication active des jeunes dans la vie politique et au sein de l’institution législative.

Autre sujet abordé, la participation des jeunes à la vie politique et aux travaux parlementaires, un enjeu majeur pour l’enracinement démocratique et la promotion de la citoyenneté.

La rencontre entre les deux personnalités s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre les Nations unies et le Parlement togolais.

La coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Togo Coumba Dieng Sow a salué la dynamique démocratique actuellement en cours au Togo, marquée par l’avènement de la Ve République.

Elle s’est montrée admirative vis-à-vis du président de l’Assemblée nationale pour son leadership dans cette phase de consolidation institutionnelle. Et ce, en réitérant l’accompagnement du Système des Nations Unies pour des institutions plus fortes, plus efficaces et plus proches des citoyens.

La coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Togo a réaffirmé l’engagement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à accompagner la représentation nationale dans la mise en œuvre de cette modernisation numérique.

Par Jean Materne Zambo

L’UNICEF booste la digitalisation de l’état civil au Cameroun : 74 millions de FCFA attribués à six communes performantes

[Digital Business Africa] – En marge des Journées Économiques Internationales des Communes (Jeicom’25), le Palais des Congrès de Yaoundé a accueilli ce 2 juin 2025 la cérémonie de clôture de la campagne nationale « My Name », initiée par l’UNICEF Cameroun.

L’événement a été marqué par la remise de prix aux communes les plus performantes en matière d’enregistrement des naissances et de délivrance d’actes de naissance, avec un accent particulier sur l’usage des outils numériques dans la modernisation du système d’état civil.

Vers une nouvelle ère de l’état civil numérique

À travers cette campagne, lancée en avril 2024, 367 communes sur 374 se sont engagées à améliorer l’accès à l’identité légale pour les enfants. Plusieurs d’entre elles ont déployé des solutions digitales – registres numériques, formulaires dématérialisés, bases de données centralisées – pour accélérer l’enregistrement des naissances, souvent via des guichets dans les centres de santé ou lors d’audiences foraines.

Selon Nadine Perrault, représentante de l’UNICEF au Cameroun :

« My Name n’est pas qu’une campagne. C’est un pacte entre la République et ses enfants. Ce mouvement a changé la donne : des milliers d’enfants jadis invisibles ont désormais une identité. »

L’excellence récompensée : les 06 communes en tête reçoivent des millions

 La commune de Garoua 2e, dirigée par Oumarou Sanda, a reçu le premier prix d’excellence, accompagné d’un chèque de 15 millions de F.CFA et d’un camion mobile d’enrôlement. Cinq autres communes ont également remporté un chèque. Il s’agit des communes de Koza (Extrême-Nord, 14 millions FCFA), Bilok (Centre, 13 millions F.CFA, Nitoukou (Centre, 12 millions F.CFA), Batouri (Est, 10 millions F.CFA) et Limbe 1st (Sud-Ouest, 10 millions F.CFA).

L’UNICEF booste la digitalisation de l’état civil au Cameroun : 74 millions de FCFA attribués à six communes performantes
La commune de Garoua 2e, dirigée par Oumarou Sanda, a reçu le premier prix d’excellence, accompagné d’un chèque de 15 millions de F.CFA et d’un camion mobile d’enrôlement.

Ces montants sont destinés à la construction ou l’aménagement d’un centre d’état civil secondaire au sein d’une formation sanitaire  ou encore au financement de l’infrastructure Informatique dans le cadre de l’informatisation de l’état civil.

De dizaines d’autres mairies ont reçu des prix sans cash. Toutes saluées pour avoir su combiner innovation numérique et mobilisation locale. Ces récompenses visent notamment le financement d’infrastructures informatiques, l’aménagement de centres d’état civil numériques et la digitalisation des processus de gestion des actes.

Un cadre légal en mutation

Dans son allocution, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, a salué le taux de participation des communes (98 %) et affirmé que la dynamique enclenchée allait se poursuivre grâce aux avancées législatives récentes :

« La loi du 23 décembre 2004, désormais promulguée, introduit la digitalisation généralisée des centres d’état civil. Des textes d’application sont en cours d’élaboration pour en assurer l’exécution rapide. »

Ce nouveau cadre devrait permettre une interopérabilité renforcée, la création de bases de données sécurisées, et l’intégration de l’e-État civil dans la stratégie nationale de gouvernance numérique.

Innovation, cloud et centralisation des données en ligne de mire

L’UNICEF Cameroun annonce déjà une phase 2 de la campagne, axée sur :

  • La virtualisation des données d’état civil ;
  • L’intégration de formulaires numériques dans les écoles, en collaboration avec le ministère de l’Éducation ;
  • La création d’une base de données centralisée, connectée aux plateformes nationales.

Cette initiative vise non seulement à garantir l’accès à l’identité légale pour tous les enfants, mais aussi à poser les fondations d’un état civil numérique, interconnecté, sécurisé et résilient.

Enjeux stratégiques pour la gouvernance numérique locale

La campagne « My Name » illustre un tournant majeur : les communes camerounaises deviennent actrices de la transformation numérique de l’état civil, un secteur longtemps jugé rigide et sous-équipé.

En favorisant l’usage des TIC, la formation des équipes communales et l’automatisation des enregistrements, cette dynamique ouvre la voie à :

  • Une meilleure planification des politiques publiques ;
  • La lutte contre les exclusions sociales ;
  • Et l’accélération de la digitalisation des services publics de proximité.

L’identité légale est désormais au cœur de la stratégie numérique nationale. Grâce à l’impulsion conjointe des communes, de l’UNICEF, du gouvernement et de partenaires techniques, le Cameroun engage un virage structurant vers un état civil digitalisé, inclusif et durable.

Par B-O.D, Digital Business Africa

Guinée : La plateforme numérique TELEMO, opérationnelle pour la consultation en ligne des appels d’offres publics

[DIGITAL Business Africa] – TELEMO est désormais une réalité. Présentée en fin 2024, la plateforme numérique dédiée à la consultation en ligne des appels d’offres publics a été lancée par la ministre des Postes, des télécommunications et de l’ Economie numérique, Rose Pola Pricemou, ce début du mois de juin 2025. Acteurs économiques et PME de Guinée, vous êtes servis.TELEMO, un repas complet concocté par la ministre Rose Pola Pricemou. Avec au menu, de quoi apaiser sa faim :

Une Page d’accueil, qui comprend les différentes publications requises dans les marchés publics et l’ensemble de services de support aux utilisateurs.

Une Gestion des utilisateurs:

Pour l’inscription et la gestion des entités contractantes et des fournisseurs, ainsi que leurs utilisateurs.

Un Appel d’offres électronique ou e-Bidding

Ce module automatisera la procédure de passation des marchés publics.

Un contrat électronique, ou e-Contract

Rédaction, révisions, approbation et signature du contrat, exécution du contrat et facturation.

Un catalogue électronique

Un système efficace et précise de classification mondiale multisectoriel des produits et services.

Des rapports et statistiques

Module de rapport personnalisé pour différents utilisateurs du système.

Un audit

Interfaces d’accès pour les auditeurs et autres organismes de surveillance autorisés.

Des systèmes externes

TELEMO sera lié à des systèmes externes fournissant les différents documents administratifs requis dans les marchés publics.

L’initiative est alignée sur la vision SIMANDOU 2040, un programme de développement économique social et durable. La plateforme TELEMO vise à simplifier les démarches administratives ( Des délais réduits de plusieurs mois à quelques jours) ; réduire significativement les délais de traitement, et instaurer une transparence totale dans les processus de passation des marchés.

Concrètement, chaque soumission et attribution de contrat sera traçable, renforçant ainsi la confiance des citoyens et des investisseurs. La plateforme TELEMO promouvra aussi l’inclusion. Les PME, y compris celles situées dans les zones rurales, auront désormais accès aux marchés publics dans des conditions équitables.

La plateforme numérique a quasiment tous les atouts pour transformer la gouvernance publique et stimuler le développement économique en Guinée, selon l’entourage de la ministre Rose Pola Pricemou. TELEMO sera liée à des systèmes externes fournissant les différents documents administratifs requis dans les marchés publics.

Pour accéder à la plateforme Telemo, visitez le site https://telemo.gov.gn

Une connexion internet est requise. Ainsi qu’un navigateur le plus récent tel que Chrome, Firefox et Edge .

Par Jean Materne Zambo

Recettes non fiscales au Cameroun : TRESOR PAY devient obligatoire, le PM l’impose et donne trois mois pour son application 

[Digital Business Africa] – La plateforme de paiements des recettes non fiscales TRESOR PAY est déjà une réalité dans le paysage des finances publiques camerounaises. Seulement, très peu de départements ministériels et institutions publiques l’utilisent pour l’encaissement des recettes non fiscales. Le Premier ministre Chief Dr Joseph Dion Ngute vient donner un coup d’accélérateur décisif à son adoption.
Par un arrêté daté du 28 mai 2025, il institutionnalise TRESOR PAY comme la plateforme électronique unique pour le recouvrement des recettes et le paiement des dépenses de l’État et des autres entités publiques, marquant une nouvelle phase dans la digitalisation des finances publiques du pays.
La plateforme TRESOR PAY sera interconnectée aux applications métiers du Trésor public, assurant une intégration fluide des données et une production fiable des comptes de l’État (Article 3). Pour les administrations disposant déjà de leurs propres plateformes de paiement électronique, une interconnexion avec TRESOR PAY devient obligatoire, soulignant la volonté du gouvernement d’unifier le paysage des paiements publics numériques.
Un aspect crucial de cette réforme réside dans la centralisation des fonds. L’article 4 stipule que toutes les opérations effectuées via TRESOR PAY seront automatiquement versées dans le Compte unique du Trésor, qu’il soit logé à la Banque centrale, à la Poste, ou dans tout autre compte mandaté. Cette mesure devrait permettre une gestion optimisée de la trésorerie de l’État en temps réel.
Le gouvernement a fixé un délai de trois mois aux administrations (voir la liste en encadré) et autres entités publiques non encore connectées à TRESOR PAY pour se conformer à cette nouvelle directive (Article 5). Passé ce délai, le ministre des Finances n’hésitera pas à fermer les plateformes récalcitrantes, signalant la détermination des autorités à mener à bien cette transition numérique.
Cette initiative, qui fait suite aux efforts de vulgarisation menés par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, marque une avancée significative dans la modernisation des processus de recouvrement des recettes non fiscales et de paiement des dépenses de l’État et des autres entités publiques.
Le ministère des Finances est en effet engagé dans la vulgarisation de cette plateforme électronique depuis deux ans. 
Comme en témoigne l’atelier de Bangou, dans la région de l’Ouest, présidé par le ministre Motaze le 7 août 2023, la plateforme TRESOR PAY avait été présentée aux autorités régionales, soulignant son rôle crucial dans la collecte et la sécurisation des recettes non fiscales. Cette présentation, en présence du gouverneur Augustine Awa Fonka et du président du Conseil Régional de l’Ouest, le Dr Jules Hilaire Focka Focka, illustre l’importance accordée à l’adhésion des acteurs locaux à cette initiative qui marque un pas de plus à la transformation numérique du pays.
TRESOR PAY, accessible via le portail www.tresorpublic.cm, se positionne donc désormais comme la plateforme centrale pour toutes les recettes non fiscales, conformément à l’arrêté du Premier ministre du 28 mai 2025. Cette décision s’inscrit dans une volonté affirmée des pouvoirs publics de digitaliser les moyens de paiements publics, comme l’avait souligné le ministre Louis-Paul Motaze.
La plateforme est conçue pour l’encaissement de toutes les ressources et le règlement des dépenses découlant de l’exécution des budgets publics.
L’article premier de l’arrêté précise que TRESOR PAY est la plateforme unique dédiée à ces opérations, s’appuyant sur les instruments de paiement numériques existants et à venir. L’article 2 détaille l’étendue des “moyens de paiements électroniques” concernés, englobant la monnaie mobile, les virements bancaires, les paiements par carte, les terminaux de paiement électronique, et toute autre modalité future. Cette approche inclusive vise à faciliter l’adhésion de l’ensemble des acteurs et des usagers aux nouveaux mécanismes.
L’institution de TRESOR PAY représente une avancée notable pour la modernisation de la gestion financière au Cameroun et notamment pour la centralisation des recettes non fiscales. En adoptant une plateforme électronique unique et en encourageant l’utilisation des moyens de paiement numériques, le gouvernement ambitionne de gagner en efficacité, en transparence et en sécurité dans la gestion des deniers publics. L’initiative, qui s’inscrit dans la perspective de finalisation du processus de digitalisation des comptes du Trésor, démontre l’engagement du Cameroun à embrasser pleinement l’ère numérique. Reste à observer la mise en œuvre concrète et l’adhésion des différentes parties prenantes à cette transformation digitale d’envergure.
Zoom sur TRESOR PAY
TRESOR PAY est une plate-forme digitale de recouvrement et d’encaissement des recettes non fiscales mise sur pied au Ministère des Finances, sous l’impulsion du Ministre Louis Paul Motaze. Elle est l’émanation du Décret 2022/8001 du 16 septembre 2022 du Premier Ministre Chef du Gouvernement fixant le Cadre général des opérations financières de l’Etat et des autres entités publiques par voie électronique.
TRESOR PAY est mis en œuvre par la Direction Générale du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire (DGTCFM), avec le concours de la Cameroon Postal Services et plusieurs autres partenaires étatiques.
Nichée autour de 05 grandes applications, la plateforme TRESOR PAY permet de payer des services publics par voie électronique et se divise autour de deux grandes interfaces : la plateforme WEB usagers et la plateforme administration Web et Statistique. L’application TRESOR PAY permet le paiement et la collecte en ligne des recettes publiques non fiscales (RNF) encore appelées recettes de services.
En cliquant à l’adresse www.tresorpublic.cm, la plateforme Web grand public s’ouvre à l’usager. Il suit le schéma de configuration : clic sur l’administration, saisie des informations personnelles, sélection du mode de paiement, du type de recette, puis impression du reçu après validation par un code. Elle permet le paramétrage de l’application, des recettes, la localité, le formulaire et la création des comptes utilisateurs. Elle offre aussi une consultation en temps réel de toutes les transactions.
Les administrations concernées par TRESOR PAY incluent le :
 – Ministère de la Santé Publique
 – Ministère du Tourisme et des Loisirs
 – Ministère des Transports
 – Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières
 – Ministère des Sports et de l’Education Physique
 – Ministère des Arts et de la Culture
 – Ministère des Forêts et de la Faune
 – Ministère de la Justice
Quelques avantages clés de Tresor Pay, selon le MINFI
– Réduction des longues files d’attentes dans les services publics
– Lutte progressive et efficace contre les abus et autres formes d’arnaques
– Paiement en ligne sécurisé via mobile, Campost ou carte bancaire
– Réduction des délais de paiement et optimisation de la mobilisation des recettes
– Canal de contrôle et de communication fiable et sécurisé pour l’administration
– Authentification des quittances
Par Digital Business Africa 

Ghana : La stratégie du gouvernement pour l’inclusion numérique des  handicapés

[DIGITAL Business Africa] – Les personnes handicapées sont au centre des préoccupations au Ghana. Samuel Nartey George a porté haut leur voix à la finale du Hackathon « Tekyerma Pa » 2025 tenue cette fin du mois de mai 2024. Le ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation a dévoilé le plan du gouvernement visant à promouvoir l’inclusion numérique des personnes handicapées (PWD).

 Selon plusieurs sources, au Ghana, l’exclusion numérique représente un défi majeur pour les personnes handicapées, entravant leur pleine participation à une société de plus en plus numérique. Pour pallier ce problème, le ministère de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation annonce que, dans le cadre de l’initiative « Un million de codeurs », le gouvernement veillerait à ce qu’au moins 10 % des bénéficiaires soient des personnes handicapées.

Le ministre Samuel Nartey George a ajouté que cette initiative serait complétée par le déploiement de centres numériques régionaux et de pôles d’innovation TIC zonaux pour fournir une formation structurée aux groupes vulnérables, en particulier aux femmes et aux personnes handicapées.

« À mesure que de nouvelles innovations émergent, les acteurs de l’industrie numérique doivent veiller à ce que les inégalités ne prévalent pas », a-t-il averti.

L’intelligence artificielle, selon le ministre Samuel Nartey George, sera d’un apport capital. Cette technologie émergente, comme d’autre, pourrait soit combler le fossé, soit approfondir les inégalités, selon la manière dont elle est appliquée.

Le Hackathon « Tekyerma Pa » 2025 », dirigé par le professeur Isaac Wiafe, chercheur principal du projet, était consacré à l’avancement de l’intelligence artificielle (IA) pour une communication inclusive dans les langues ghanéennes, avec un accent particulier sur le soutien aux personnes souffrant de troubles de la parole.

Quatre établissements d’enseignement supérieur et une équipe industrielle se sont affrontés pour remporter les honneurs.

• « Kasa Noma » de l’Université de l’environnement et du développement durable a remporté la première place.

• « Whisper Wave » de l’industrie a obtenu la deuxième place.

Le gouvernement ghanéen peut compter sur ces solutions pour scolariser les personnes. Et même servir de rééducation pour des personnes de troisième âge atteintes d’ un AVC. Le ministre Samuel Nartey Georgeen en est persuadé.

« Vos outils pourraient un jour permettre à une enfant atteinte de paralysie cérébrale de parler à ses camarades de classe et à sa famille à Nzema. Vos outils pourraient aider un homme âgé se remettant d’un AVC à s’exprimer à nouveau avec dignité au Ghana. »

Par Jean Materne Zambo, Source : myjoyonline.com

Sénégal : Le gouvernement peaufine le projet Guichet unique du Citoyen

[DIGITAL Business Africa] – Les choses se précisent peu à peu pour le projet Guichet Unique du Citoyen. Une réunion d’initialisation dudit projet s’est tenue au ministère de la Communication et de l’Économie numérique ce 30 mai 2025. Les ministères pilotes du projet sont celui de la Fonction publique, de l’Économie et du Plan, du Commerce et de la Justice comme le prévoit la stratégie du New Deal Technologique.

Lancée par le président de la République S.E. Bassirou Diomaye Faye le 24 février 2025, la nouvelle stratégie numérique du Sénégal, s’engage à renforcer la souveraineté numérique. Cela en développant des solutions locales et en sécurisant ses infrastructures, en rendant effective la digitalisation de l’administration et des services publics, en assurant l’accès universel à Internet, en créant un environnement propice à l’émergence de champions, en instaurant une identité numérique unique basée sur la biométrie et en soutenant l’innovation et l’entrepreneuriat.

En dehors de tous ces apports ci-dessus mentionnés, le New Deal technologique prévoit aussi d’introduire un accès universel à internet, une connectivité de qualité, performante et à un coût abordable ; une identité numérique unique, une plateforme numérique centralisée et intégrée, un programme d’incubation et de financement et le projet Guichet unique du Citoyen dont l’objectif est de :

– Démarrer avec les services les plus matures des ministères, pour un déploiement progressif et réussi. Ceci avant une intégration continue de l’ensemble des 970 procédures déjà identifiées.

– Une plateforme unifiée pour tous les services administratifs

– Fin des démarches longues et complexes

– Transparence et efficacité grâce au numérique

Selon le MCTN, le projet de Guichet Unique joue un rôle clé dans l’écosystème DPI :

– Identité numérique : Un même login sécurisé pour tous les services de l’État

– Données fiables : Un référentiel partagé entre administrations (plus de justificatifs à ressaisir )

– Paiements unifiés : Intégration avec la future plateforme e-paiement du Trésor

– Expérience citoyenne : Un seul canal d’accès pour toutes les démarches, du certificat de naissance à la création d’entreprise.

Les prochaines étapes du projet sont des ateliers techniques avec les équipes des ministères pilotes, une démo utilisateur d’ici fin juin 2025.

Par Jean Materne Zambo

« Il n’y a pas de datacenters Tier III au Cameroun » : le Pr Chantal Mveh alerte sur les failles structurelles

[Digital Business Africa] –  À l’occasion de la Journée internationale des datacenters, le Cameroun a organisé une rencontre de présentation officielle  d’une étude sur les datacenters au Cameroun. C’était ce 22 mai 2025 à l’hôtel Mont FEBE de Yaoundé sous la présidence du ministre des Finances, Louis-Paul MOTAZE. Un événement stratégique au cours duquel la Directrice générale du Centre national de développement informatique (CENADI), le Pr Chantal Marguerite Abia épouse Mveh, a dressé un état des lieux sans concession de l’écosystème des datacenters au Cameroun.

Un constat sans appel : aucun datacenter Tier III au Cameroun

La déclaration du Pr Chantal Mveh a fait l’effet d’un électrochoc : « le Cameroun ne dispose, à ce jour, d’aucun datacenter certifié Tier III ». Une lacune majeure dans un contexte où la disponibilité, la fiabilité et la sécurité des données sont devenues des exigences critiques pour le développement numérique.

Après cette présentation, Digital Business Africa, votre plateforme d’informations stratégiques sur les TIC, les Télécoms et le Numérique en Afrique, s’est rapprochée d’elle pour plus d’explications.

Dans cette interview vidéo qu’elle nous a accordée, elle indique que cette situation est principalement due à l’absence de deux sources d’énergie totalement indépendantes, condition indispensable à la certification Tier III.

En effet, les infrastructures existantes reposent principalement sur une seule source d’électricité, fournie par l’opérateur public Eneo, complétée par des groupes électrogènes qui ne peuvent être considérés comme une source distincte mais plutôt comme un simple dispositif de secours.

Face à cette contrainte, la DG du CENADI lance un appel à l’investissement dans les énergies vertes, qui permettraient de diversifier les sources d’alimentation et de poser les bases d’une certification Tier III future.

Mutualisation des datacenters : vers un cloud souverain camerounais ?

Autre piste de solution envisagée : la mutualisation des ressources entre les grands opérateurs publics et privés, notamment Camtel, Campost, Orange, MTN, ST Digital, etc. Plutôt que de centraliser les infrastructures, la DG du CENADI propose la mise en place d’un cloud camerounais, constitué de plusieurs datacenters interconnectés répartis sur le territoire. Cette approche permettrait une meilleure résilience, une sécurisation accrue des données et une optimisation des coûts d’investissement et de maintenance.

Souveraineté numérique : urgence de mettre en œuvre la loi sur les données personnelles

Dans cette interview que nous vous invitons à regarder, le Pr Chantal Mveh a également insisté sur l’impératif de renforcer la souveraineté numérique du Cameroun. Elle plaide pour l’application effective de la loi promulguée en décembre 2024 sur la protection des données personnelles, qui demeure pour l’instant sans textes d’application.

Elle souligne l’importance d’accélérer la rédaction et la validation des décrets qui définiront les missions de l’autorité de régulation, la désignation des délégués à la protection des données (DPO) dans les organisations, et les mécanismes de contrôle.

Pour bâtir une stratégie cohérente, la CENADI envisage de s’inspirer des modèles mis en œuvre dans des pays comme le Gabon, le Sénégal ou le Bénin, déjà plus avancés dans la mise en œuvre de leur cadre légal de protection des données.

Une transformation numérique conditionnée par la fiabilité de l’infrastructure

À travers cette journée, la Directrice générale du CENADI a rappelé que la transformation numérique du Cameroun ne pourra se faire sans des infrastructures robustes, fiables et souveraines. Pour  elle, les défis sont nombreux, mais les opportunités sont à portée de main, à condition d’adopter des approches collaboratives, de renforcer la réglementation et d’investir massivement dans des solutions énergétiques durables.

Vous pouvez suivre l’interview intégrale du Pr Chantal Mveh sur Digital Business Africa

Par Digital Business Africa

RD Congo : La ministre de l’ESU lance la plateforme E-learning « VodaEduc » et relance Augustin Kibassa pour le projet « Ebale »

[DIGITAL Business Africa] – L’enseignement supérieur et universitaire congolais ouvre une nouvelle page. Pas celle d’un registre ou d’un cahier. Mais la page de la Modernisation, de la digitalisation. La ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo, a lancé officiellement, ce 28 mai 2025, « VodaEduc », la plateforme de l’enseignement ouvert et à distance (EOD). C’était en présence de ses collègues membres du gouvernement Judith Suminwa, Première ministre, Raïssa Malu (Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté), Augustin Kibassa (Numérique) et Patrick Muyaya (Communication).

Le projet « VodaEduc »  est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Vodacom, en partenariat avec le ministère de l’ESU, Huawei RDC et Kadea Academy. Grâce à cette synergie public-privé, VodaEduc devient un outil stratégique de transformation digitale. Une nouvelle manière d’apprendre et d’enseigner pour la ministre de l’ESU, Marie-Thérèse Sombo.

« Il s’agit d’un grand outil que nous avons développé non seulement pour partager les contenus pédagogiques, mais aussi pour assurer la gestion efficiente et rationnelle tant sur le plan administratif que financier des établissements ».

Au fait, la plateforme favorise l’apprentissage tout au long de la vie dans le cadre d’une formation permanente et continue. Elle devrait, selon la ministre de l’ESU, empêcher que les inégalités géographiques ne se creusent davantage en entraînant, une sorte de discrimination dans l’accès à l’éducation. Par ailleurs, elle réduit la massification des étudiants dans les auditoires ; promeut la relève académique ; et enfin réduit la mobilité coûteuse et risquée du personnel enseignant dont la moyenne d’âge se situe à 65 ans.

Le représentant de l’Unesco en RDC, Isaias Barreto da Rosa, a souligné que l’EOD est aujourd’hui un impératif qui constitue une option valable pour répondre aux besoins des jeunes. Il contribue à la transformation du paysage universitaire de la RDC en le rendant plus inclusif, flexible et résilient face aux défis actuels.

D’une pierre deux coups. La ministre a profité de l’occasion pour lancer la campagne « Je suis Tech » en vue de promouvoir les compétences numériques auprès des jeunes.

« Dans cet autre registre, c’est ici l’occasion pour moi de saluer vivement la campagne “Je suis Tech” qui débute aujourd’hui, tout en remerciant la Fondation Vodacom qui en a pris l’initiative en vue d’apporter sa contribution à l’édifice de la sensibilisation des Congolaises et des Congolais sur la numérisation de notre système éducatif de niveau supérieur », a souligné la ministre Marie-Thérèse Sombo.

Si la ministre de l’ESU s’est montrée ravie du lancement de ces deux initiatives soutenues par le gouvernement, elle n’a pas manqué d’exprimer une doléance. Marie-Thérèse Sombo a sollicité auprès de son collègue en charge des Postes, des télécommunications et du numérique, Augustin Kibassa Maliba, la relance du projet d’interconnexion des établissements de l’ESU, dénommé « Ebale ». Il porte sur la recherche et l’innovation basée sur la fibre optique. Son opérationnalisation est attendue depuis 2015.

Par Jean Materne Zambo, sources : ESU, Unesco Kinshasa, lehautpanel.com

Les fruits du numérique exposés à l’étal des Mali Digital Awards

[DIGITAL Business Africa] – Le numérique devient presque indissoluble de la politique des États. Le Mali n’est pas une exception. À l’ouverture de la 5e édition des Mali Digital Awards (MDA), du 29 mai 2025, le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a réaffirmé la volonté politique des décideurs de faire du numérique un levier stratégique de développement, de souveraineté et d’inclusion.

Le thème de cette édition en dit long : « Transformation digitale et industrialisation inclusive : le pari de l’Afrique ».

Le PM, le général de division Abdoulaye Maïga, a souligné que le numérique dépasse aujourd’hui le simple cadre technologique pour s’imposer comme un moteur de transformation économique et sociale.

Le chef du gouvernement a également rappelé l’engagement du président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, en faveur de la digitalisation des services publics. Cette vision a été marquée par le lancement, le 19 juillet 2024, de la digitalisation des moyens de paiement de l’État.

Une initiative que le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène, avait saluée.

« Elle contribue à une plus grande transparence des processus administratifs et renforce la confiance du public », a-t-il précisé. Il a ajouté que ce nouveau processus permettra de lutter efficacement contre la fraude, la corruption, le népotisme et les falsifications de documents administratifs, tout en améliorant l’accessibilité des citoyens aux services publics et privés grâce à des services numériques plus conviviaux, simples et accessibles indépendamment de la géographie, avec des réponses plus rapides, transparentes et pertinentes.

Après la cérémonie d’ouverture, les autorités ont visité les stands d’exposition sous la conduite du Premier ministre Abdoulaye Maïga. Ce qui leur a permis de découvrir de près les solutions numériques, innovations locales et projets portés par les jeunes talents maliens.

Par Jean Materne Zambo

Numérique : La 26e session de l’UAT vise la connectivité inclusive, sécurisée et souveraine de l’ Afrique

[DIGITAL Business Africa] – L’ascension de la transformation numérique en Afrique  se négocie à Dakar, Sénégal. Du 28 au 30 mai 2025, les acteurs et décideurs du secteur des télécommunications se concertent à la faveur de la 26e session du Conseil d’administration de l’Union africaine des Télécommunications (UAT). L’événement est organisé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique en collaboration avec l’ARTP et a pour but de renforcer une connectivité inclusive, sécurisée et souveraine sur tout le continent africain.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN). Étaient aussi présents le directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), Dahirou Thiam, le secrétaire général de l’Union africaine des Télécommunications, John Omo, et le représentant de la secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Le ministère de la Communication et de l’Économie numérique, Alioune Sall, a réaffirmé la volonté de l’État du Sénégal de positionner le Sénégal comme un acteur clé de l’intégration numérique africaine. Le ministre Sall a reconnu que la rencontre a permis aux États membres de l’UAT et à ses partenaires de renforcer leur coopération autour de solutions concrètes, en vue d’un accès équitable aux technologies, d’un développement harmonisé des infrastructures et d’un environnement numérique sûr et durable.

« L’UAT reste un levier majeur pour bâtir une Afrique connectée, innovante et résiliente, dans un cadre concerté. Le Sénégal est résolument engagé à accompagner cette dynamique continentale, en mobilisant ses talents, ses institutions et ses partenaires pour faire du numérique un moteur de souveraineté, d’inclusion et de prospérité partagée », a-t-il indiqué.

Prenant la parole, le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a souligné que cette rencontre marque une étape préparatoire « clé » en vue de la Conférence mondiale de Développement des Télécommunications (CMDT) prévue en Azerbaïdjan en novembre 2025 et de la Conférence des plénipotentiaires (PP) de 2026. Dahirou Thiam en a appelé également à la mutualisation des efforts de la part des régulateurs des télécommunications de l’Afrique.

Par Jean Materne Zambo, Sources : MCTN, ARTP

Quand l’IA et les deepfakes menacent l’information, Smart Click Africa et l’UPF Cameroun répondent par l’éducation

[Digital Business Africa] – À l’initiative de l’Union de la Presse Francophone (UPF) – Point focal Littoral Cameroun, une formation inédite a été organisée ce 23 mai 2025 à Douala autour du thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2025 : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ».

Le 03 mai 2025, la communauté mondiale des journalistes a célébré la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette année, l’intelligence artificielle (IA) et ses implications sur l’écosystème médiatique ont été au cœur des échanges.

À Douala, le point focal Littoral de l’UPF Cameroun a marqué l’événement par une formation stratégique animée par Beaugas-Orain Djoyum, président de Smart Click Africa, une association engagée pour un usage responsable du numérique. Et celui-ci a choisi de sensibiliser sur les risques de manipulation des journalistes et créateurs de contenus avec les deepfakes vocaux et vidéos. En cas pratique, il a utilisé le récent faux débat de RFI sur le mandat impératif au Cameroun largement partagé sur les réseaux sociaux.A Douala, l’IA au cœur d’une formation sur la fiabilité de l’information avec l’UPF et Smart Click Africa

Deepfakes, IA générative : vers une nouvelle menace pour la liberté d’informer ?

La révolution technologique en cours, portée par l’essor des modèles d’IA générative, transforme profondément la manière dont l’information est produite, relayée et reçue. Si ces technologies offrent des gains de productivité aux journalistes, elles posent, d’après Beaugas Orain, de nouveaux défis : éthique, fiabilité, responsabilité et protection contre la désinformation.

« Aujourd’hui, une simple vidéo ou un extrait vocal de 10 secondes peut être cloné et manipulé pour générer un faux débat, une fausse déclaration ou simuler un enlèvement », alerte Beaugas-Orain Djoyum, prenant pour exemple récent un faux contenu attribué à RFI sur le mandat impératif, généré par des outils d’IA et largement partagé sur les réseaux sociaux. Il a d’ailleurs montré de manière pratique comment découvrir que c’est un fake audio, mais également montré comment ce deepfake vocal a été créé.

« Désinformation, manipulation politique, perte de crédibilité… Les impacts sont majeurs, surtout à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025 », souligne le président de l’association Smart Click Africa, appelant à renforcer la culture de vérification numérique et la formation à l’intelligence artificielle appliquée au journalisme.

8 recommandations pratiques contre les deepfakes

Lors de la formation à Douala, Beaugas-Orain Djoyum a partagé 8 conseils clés pour lutter contre la désinformation générée par l’IA :

  1. Vérifiez vos sources – Jamais se fier à un seul canal, recoupez toujours.
  2. Soyez rigoureux – Comparez les contenus suspects à des sources officielles.
  3. Attention à la permutation de carte SIM (SIM swap) lors de la vérification des faits – Optez pour des appels longs et applications d’authentification (ex. : Google Authenticator) plutôt que les SMS.
  4. Analysez les incohérences visuelles – Expressions figées, lèvres désynchronisées…
  5. Écoutez les intonations – Les voix clonées manquent d’émotion ou sont trop mécaniques.
  6. Provoquez des émotions réelles lors des appels téléphoniques en vue de la vérification des infos – Criez, riez ou testez des réactions imprévues.
  7. Examinez les métadonnées – Elles révèlent l’origine d’un fichier multimédia.
  8. Utilisez des outils de détection IA à l’instar de :
    • WhiSpeak pour l’audio,
    • InVid WeVerify pour les vidéos et images,
    • Deepware pour détecter les deepfakes.

Des solutions plus avancées comme Sensity AI ou Reality Defender permettent un filtrage renforcé des manipulations, mais nécessitent des abonnements payants.Quand l’IA et les deepfakes menacent l’information, Smart Click Africa et l’UPF Cameroun répondent par l’éducation

Sensibiliser, c’est déjà protéger

La formation s’est achevée sur un appel fort : sensibiliser les journalistes, les créateurs de contenus et le grand public aux risques des technologies émergentes. Un engagement réaffirmé par l’UPF, à travers son point focal Littoral, qui entend multiplier ce type d’initiatives dans les régions.

« La meilleure défense collective face aux manipulations numériques reste l’éducation et la vigilance partagée », conclut Beaugas-Orain Djoyum.

Pour le point focal Littoral de l’UPF Cameroun cette formation vient à point nommé.

La représentante du ministère de la Communication à Douala a également salué cette initiative.

Digital Business Africa continuera de suivre ces initiatives en Afrique qui allient intelligence artificielle, cybersécurité et intégrité de l’information, au service d’une transformation numérique responsable.

Par Digital Business Africa

Yaoundé accueille le Forum 2025 sur l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI)

[Digital Business Africa] – Penser l’EMI comme un pilier des politiques éducatives à l’ère numérique. Le Forum 2025 sur l’Éducation aux Médias et à l’Information s’est ouvert ce 27 mai au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, réunissant acteurs institutionnels, éducateurs, journalistes et experts autour d’un impératif commun : intégrer l’EMI dans les programmes éducatifs pour mieux outiller la jeunesse face aux enjeux du numérique et de la désinformation.

Co-organisé par Eduk-Media et le CLEMI, avec le parrainage du ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique, et le soutien de l’UNESCO et de CFI (Canal France International), l’événement se tient sous le thème : « Réflexion pour une éducation aux médias et à l’information dans les programmes éducatifs ».

Une tribune pour repenser l’éducation à l’ère des infox

La cérémonie d’ouverture, tenue en présence d’un large public d’enseignants, de formateurs et de décideurs, a été marquée par l’intervention de Blaise Pascal Andzongo, président d’Eduk-Media. Celui-ci a salué l’engagement des partenaires, en particulier CFI, acteur clé dans le développement des projets EMI au Cameroun et dans la sous-région.

L’une des présentations phares de cette première journée fut celle du projet « Desinfox Jeunesse », initié en 2022. Ce programme, qui couvre quatre pays africains (Cameroun, RCA, RDC et Côte d’Ivoire), promeut une éducation critique face à la désinformation à travers la production et la diffusion de dessins de presse ciblant les jeunes sur leurs plateformes numériques favorites.Yaoundé accueille le Forum 2025 sur l'Éducation aux Médias et à l'Information (EMI)

L’EMI, un enjeu de société à intégrer à tous les niveaux

Tout au long de la journée, les échanges ont mis en lumière la nécessité de déployer l’EMI à tous les échelons du système éducatif : de l’école primaire à l’université, sans oublier la formation continue des journalistes.

Plusieurs tables rondes sont prévues pour la deuxième journée du forum, avec des thématiques fortes telles que :

  • « Intégrer l’EMI dans la politique éducative », avec la participation du Prof. François Marc Modzom, Directeur de l’ESSTIC, qui abordera les défis de la formation des professionnels de l’information.
  • « Engagement civique et numérique en période électorale », avec l’intervention d’un représentant du Conseil national de la communication (CNC), un sujet d’actualité à l’approche des scrutins de 2025.

Clôture attendue avec le ministre de la Jeunesse

Le forum se clôturera ce 28 mai par une allocution du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, suivie des remerciements officiels du comité d’organisation.

Dans un contexte marqué par l’essor de l’intelligence artificielle, des deepfakes et des fausses informations virales, ce forum réaffirme l’urgence d’éduquer à l’information pour préserver la démocratie, renforcer l’esprit critique et responsabiliser les citoyens numériques de demain.

Par Loïc Souop, DBA

Tomboye Ibrahim Mahamat Itno, candidate du Tchad au conseil d’administration d’AFRINIC

[Digital Business Africa] – Le Tchad présente la candidature de Tomboye Ibrahim Mahamat Itno au Conseil d’administration de l’AFRINIC, l’organisme panafricain en charge de la gestion des ressources Internet (adresses IP, ASN) pour l’Afrique. Cette initiative portée par les autorités nationales témoigne de la volonté du pays de renforcer sa présence dans les instances clés de gouvernance numérique sur le continent.

Une femme de terrain engagée pour la transformation numérique

Ingénieure de conception en télécommunications et réseaux, Tomboye Ibrahim Mahamat Itno possède un parcours solide au sein de l’administration tchadienne. Elle a occupé plusieurs postes de responsabilité au Ministère des Télécommunications et de l’Économie Numérique, ainsi qu’à l’ADETIC (Agence de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication). Elle milite activement pour la promotion des TIC auprès des femmes et des jeunes filles.

Actuellement Directrice Générale Adjointe de Sahel Fiber Telecommunications (SAFITEL), elle incarne une nouvelle génération de leadership féminin dans le numérique. Multilingue, elle parle couramment l’anglais et l’arabe, avec une maîtrise fonctionnelle de l’espagnol et de l’hindi, des atouts dans un environnement de gouvernance technique ouvert à l’international.

Mobilisation des FAI tchadiens autour du processus électoral

En prélude à l’élection d’AFRINIC prévue en juin 2025 en République de Maurice (siège de l’organisation), une réunion d’information a été organisée le mercredi 21 mai 2025 à N’Djamena par le Ministère des Télécommunications. Présidée par le Secrétaire général du ministère, Hissein Brahim Abdelkerim, la rencontre visait à mobiliser les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) autour de la candidature nationale, et à clarifier les modalités de participation au vote.

Les responsables du comité technique d’appui, mis en place à cet effet, ont rappelé que seuls les FAI à jour de leurs cotisations avant le 2 juin 2025 pourront voter. Les inscriptions se feront en ligne, et nécessiteront une adresse email professionnelle ainsi qu’un nom de domaine associé à l’identité numérique nationale.

Une visioconférence avec AFRINIC pour édifier les électeurs

Dans un souci de transparence et de pédagogie, la réunion a été enrichie par une visioconférence avec un expert d’AFRINIC, qui a détaillé le rôle du Conseil d’administration, les obligations des membres votants, ainsi que les enjeux de cette élection continentale. Le scrutin se déroulera en présentiel et en virtuel, conformément aux standards établis par l’organisation.

Une candidature pour renforcer la voix du Tchad et des femmes dans la gouvernance Internet

La présence de Tomboye Ibrahim Mahamat Itno dans cette élection incarne un double symbole : celui d’un Tchad plus impliqué dans la gouvernance des réseaux numériques africains, et celui d’une représentation féminine renforcée dans les sphères de décision techniques. Sa candidature est une opportunité pour le pays de contribuer activement aux décisions relatives à la souveraineté numérique, à la cybersécurité et à l’inclusion digitale à l’échelle du continent.

Par Digital Business Africa