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Cameroun : 29,2 milliards de FCFA pour le numérique en 2026, « insuffisant ! » [Attentes de la population et ministères surcotés]

[DIGITAL Business Africa] – Alors que le navire transformation numérique devrait prendre sa vitesse de croisière, le carburant lui manque dans le réservoir. Le ministère des Postes et télécommunications a défendu un budget de 29,2 milliards de FCFA pour l’exercice 2026 contre 18,6 milliards de FCFA en 2025.

Certes une augmentation de l’assiette, mais il n’en demeure pas moins que sur les 8816,4 milliards alloués au budget global de l’année 2026, la nouvelle enveloppe ne représente absolument rien. Tant les attentes sont énormes.

Alain Yeps : « Le budget du MINPOSTEL est la pièce maîtresse de notre stratégie numérique. Pour les PME désireuses d’exporter, un accès internet stable et abordable n’est pas un luxe, mais une nécessité fondamentale. Nous souhaitons vraiment que les fonds alloués à ce secteur servent à bâtir la base solide qui soutiendra la croissance économique des entrepreneurs tournés vers l’international.

Pour la plupart des internautes, cette enveloppe est presque dérisoire, voire vide.

Julien Philippe Ntamack : « C’est trop petit pour le secteur des télécommunications et des TIC car les infrastructures… et les biens de services coutent tellement cher. »

Guillaume Zaya : « MTN et Orange font, pendant ce temps, un chiffre d’affaires d’environ 500 milliards ! »

Cette enveloppe devrait permettre de renforcer la connectivité et la sécurité numérique sur l’ensemble du territoire. Le projet prévoit également de poursuivre le financement d’initiatives structurantes comme le PATNUC, soutenu par la Banque mondiale, pour favoriser l’inclusion numérique et le développement de l’agriculture digitale.

Le chef de l’État, dans son projet de société, avait promis d’accélérer l’innovation numérique au Cameroun tout en renforçant la protection de l’environnement et de la cybersécurité nationale. Cette priorité constitue le septième grand axe de son programme. Six engagements avaient été pris :

1. Faciliter la création de solutions numériques locales pour répondre aux besoins des citoyens et des territoires.

2. Associer innovation numérique et décentralisation pour transformer chaque région en hub technologique.

3. Faire voter une loi sur l’économie durable pour protéger la biodiversité et renforcer le rôle du Cameroun dans la lutte contre le changement climatique.

4. Renforcer l’économie circulaire pour une meilleure gestion des déchets.

5. Faire de l’écologie une grande cause nationale, en encourageant des comportements responsables.

6. Créer une unité spécialisée et renforcer la législation pour contrer la cybercriminalité et protéger les institutions publiques.

D’autres projets devraient se frayer un chemin dans le plan d’action du ministère pour 2026. L’on pense à un projet spatial. Même si le gouvernement a lancé en 2023 une étude technique pour la mise en œuvre d’un programme spatial national. 2,01 milliards de FCFA auraient été accordés au groupement de bureaux d’études EUROCONSULT / INTEGC Sarl / DIGIGLOBE. À terme, le Cameroun verrait un premier satellite en orbite. Mais deux ans après, rien n’a été suivi d’effets.

Plusieurs Telcos estiment que le Cameroun a le droit de se lancer dans la conquête spatiale compte tenu des défis de connectivité. Mieux, le Cameroun, à travers le DG de CAMTEL, Judith Yah Sunday, occupe la présidence du Conseil d’Administration de la RASCOM (Organisation africaine de Télécommunications par Satellite). Comment être aussi représentative dans une telle organisation si son pays ne dispose guère d’un satellite ?

 

Enseignements secondaires et Travaux publics, santé publique…les ministères surcotés 

 

Certains ministères s’en tirent pourtant avec des assiettes bien gorgées, même si ces secteurs sont également névralgiques pour le développement du Cameroun.

Ci-dessous quelques budgets des ministères en 2026

– Budget 2026 pour le ministère des Travaux publics : 651 milliards 952 millions FCFA

– Budget 2026 pour le ministère de la Santé publique : 388 milliards 912 millions FCFA

– Budget 2026 pour le ministère des Enseignements secondaires : 595 milliards 233 millions FCFA

Par Jean Materne Zambo

CAMTEL et Ethio Telecom : un pacte stratégique pour faire de Blue Money un pilier de l’économie numérique, dans la lignée du succès de Telebirr

[DIGITAL Business Africa] – En engageant une coopération stratégique avec Ethio Telecom, CAMTEL choisit de s’appuyer sur l’un des champions africains de l’innovation télécom pour accélérer la transformation digitale du Cameroun. Au cœur de cette alliance, un axe prioritaire retient particulièrement l’attention : l’expansion et la montée en puissance de Blue Money, le service de paiement électronique de l’opérateur camerounais, appelé à devenir un levier central de la digitalisation de l’économie nationale.

C’est le 4 décembre 2025, à Yaoundé, que CAMTEL et Ethio Telecom ont signé un Master Service Agreement (MSA) d’une durée de trois ans. La cérémonie, présidée par Judith Yah Sunday epse Achidi, Directrice Générale de CAMTEL, et Frehiwot Tamiru, CEO d’Ethio Telecom, marque le lancement d’un partenariat Sud-Sud inédit entre deux opérateurs publics décidés à accélérer la dynamique numérique sur le continent.CAMTEL et Ethio Telecom : un pacte stratégique pour faire de Blue Money un pilier de l’économie numérique, dans la lignée du succès de Telebirr

Un partenariat stratégique au service du Cameroun digital

Avec plus de 86 millions d’abonnés, 16 000 employés et un chiffre d’affaires estimé à 731 milliards de FCFA, Ethio Telecom est aujourd’hui l’un des opérateurs les plus performants et les plus structurés d’Afrique. Sa transformation fulgurante au cours des six dernières années, notamment dans les infrastructures, la digitalisation des services et l’inclusion financière, inspire désormais CAMTEL.

Pour Judith Yah Sunday, l’objectif est clair : capitaliser sur un modèle africain de réussite pour accélérer la restructuration interne de CAMTEL, la modernisation de son réseau, la digitalisation de ses services et, surtout, la montée en puissance de Blue Money. « Ethio Telecom est un modèle pour nous. Ils ont transformé leur pays sur le plan digital. Leur expertise sera essentielle pour renforcer Blue Money et améliorer notre capacité à offrir des services financiers innovants aux Camerounais », a-t-elle assuré.

Blue Money au cœur de la coopération CAMTEL–Ethio Telecom

Parmi les quatre axes prioritaires du partenariat, l’expansion de Blue Money occupe une place stratégique. CAMTEL entend s’appuyer sur l’expérience d’Ethio Telecom, qui opère Telebirr, la plateforme de mobile money la plus performante de la région, utilisée par plus de 40 millions d’Éthiopiens.

Ce transfert d’expertise sera déterminant dans plusieurs domaines :

– l’amélioration de l’architecture technique de Blue Money ;

– le renforcement de la sécurité et de la conformité du service ;

– l’élargissement du réseau de distribution ;

– le développement de nouveaux services financiers numériques adaptés aux usages locaux ;

– la montée en échelle du service à travers une stratégie commerciale plus agressive et structurée.

Pour CAMTEL, Blue Money n’est plus seulement un produit complémentaire : il devient un pilier majeur de sa transformation digitale et un instrument clé pour positionner l’opérateur comme acteur incontournable du mobile money au Cameroun.

De la digitalisation des services publics à la modernisation des réseaux

Au-delà de Blue Money, l’accord prévoit également :

– l’accompagnement dans la mise en place d’un Government Cloud souverain ;

– la modernisation des réseaux télécoms, notamment autour de la 4G, de la 5G et des technologies innovantes ;

– l’amélioration de l’expérience client ;

– des programmes de formation, de mentoring et de transfert de compétences entre équipes camerounaises et éthiopiennes.

Pour Frehiwot Tamiru, CEO d’Ethio Telecom, ce partenariat marque une étape majeure dans la coopération intra-africaine. « CAMTEL s’engage dans une transformation complète. Nous sommes privilégiés d’être à leurs côtés pour partager notre expérience éprouvée, notamment dans les solutions digitales et financières », a-t-elle déclaré.

Un accélérateur pour l’autonomie numérique du Cameroun

En intégrant l’expertise d’un leader continental, CAMTEL ambitionne de renforcer sa compétitivité, d’améliorer la qualité de service et de proposer des solutions digitales adaptées aux attentes des citoyens et des entreprises.

Ce partenariat pourrait également placer Blue Money comme un acteur plus solide et plus attractif sur le marché camerounais du mobile money, dominé par MTN Mobile Money et Orange Money, tout en favorisant des synergies avec les projets nationaux de digitalisation.

La coopération CAMTEL–Ethio Telecom vient ainsi rappeler une réalité de plus en plus forte dans le numérique africain : les modèles de réussite existent sur le continent, et l’avenir de la transformation digitale africaine se construira en grande partie par des alliances stratégiques Sud-Sud, fondées sur le partage d’expertise et l’innovation.

Si cette collaboration tient ses promesses, Blue Money pourrait rapidement devenir l’un des symboles les plus visibles de cette nouvelle ère d’interconnexion et de modernisation portée par CAMTEL.

Par Digital Business Africa

Numérique : Le Tchad veut renforcer l’inclusion dans ses 1,5 million de réfugiés

[DIGITAL Business Africa] – « Un réfugié sans réseau est un réfugié qui perd sa voix. Et sans connectivité, l’exil devient un double exil ». Par ces mots du ministre des Télécommunications et de l’Économie numérique, le gouvernement réaffirme son souci d’inclure même les personnes vulnérables, peu importe leurs origines.

Michel Boukar a échangé par vidéoconférence avec le secrétariat de l’UIT, Doreen Bogdan-Martin et le représentant du HCR et le Système des Nations Unies, ce 3 décembre 2025. Le ministre tchadien a présenté à ses interlocuteurs la vision du Tchad pour renforcer la connectivité dans les zones vulnérables, notamment dans les camps de réfugiés.

1,5 million, c’est le nombre de déplacés présents sur le sol tchadien selon les autorités, qui indiquent que la majorité viendrait du Soudan en proie à un conflit interminable. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces déplacés  sont accueillis dans le Wadi-Fira (Tine) et l’Ennedi Est (Ouré-Cassoni).

Cet afflux a eu lieu à la suite de l’attaque du 11 avril 2025 sur le site de déplacés de Zamzam (Darfour Nord, Soudan) qui abritait plus de 500.000 personnes.

Le Tchad dit miser sur la digitalisation pour briser l’isolement de ces personnes. Amélioration du réseau autour des camps, solutions d’énergie solaire, accès facilité aux services télécoms, espaces numériques éducatifs sont entre autres des initiatives qui permettent aux populations réfugiées de communiquer, d’apprendre et de reconstruire leur avenir.

Pour le ministre Michel Boukar, il ne s’agit pas seulement d’une affaire du Tchad. La communauté internationale devrait être mise à contribution pour redonner du sourire à ces personnes en perte de repères. Il appelle à soutenir les efforts du Tchad et à le transformer en modèle de solidarité numérique, où chaque être humain, malgré la guerre ou la fuite, peut retrouver un lien essentiel avec le monde.

En 2024, le HCR dénonçait le sous-financement accordé au Tchad avec seulement 10 % des 214,8 millions de dollars demandés reçus à cette période. Pour couvrir les besoins immédiats, le HCR a besoin d’urgence de 80 millions de dollars pour construire trois sites supplémentaires avec des services et des infrastructures essentiels

Par Jean Materne Zambo, sources: MTEN, nations unies

Transition numérique/Burundi : Cap sur la sécurité routière

[DIGITAL Business Africa] – Le Burundi opte pour une utilisation de technologies numériques et connectées pour optimiser et sécuriser le secteur des transports. Un dispositif digital centralisé, dédié à la gestion des données et des données de la Police nationale est en train d’être mis en place.

Le ministre des Finances, le Dr Alain Ndikumana, et plusieurs personnalités ont visité l’infrastructure ce 3 décembre 2025 pour s’enquérir de l’avancement de ce dispositif innovant.

Le projet permettra au ministère des Finances, désormais responsable de l’économie numérique, de renforcer la discipline administrative, de fluidifier les procédures et d’instaurer un nouveau rapport de transparence entre institutions et citoyens.

À la Police nationale, il permettra de vérifier instantanément permis, assurances, contrôle technique et statut des véhicules, tandis que les usagers disposeront d’une application pour consulter leur situation, payer leurs amendes via Mobile Money et signaler les incidents rencontrés sur la voie publique.

Le dispositif est équipé d’une plateforme centralisée connectée à un système d’information géographique. Ce qui permet d’analyser les interventions, de suivre les patrouilles et de superviser l’ensemble des opérations en temps réel.

D’après plusieurs sources, cette interconnexion entre la Police, l’OTRACO, les assureurs, l’OBR, les télécoms et la Police judiciaire marque une rupture avec la fragmentation administrative d’hier et ouvre la voie à une gouvernance plus fluide et fondée sur la donnée.

Une commission technique élargie chargée de finaliser les prérequis et de lancer rapidement le pilote est annoncée.

Le Burundi a validé sa stratégie nationale sur la gouvernance des données en novembre 2025. La SNGD veut dresser un état des lieux de la gouvernance et de la gestion des données au Burundi, tout en définissant une feuille de route conforme aux enjeux mondiaux et africains. Elle s’inscrit notamment dans la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et dans le respect des normes internationales telles que le RGPD et la Convention de Malabo.

Par Jean Materne Zambo 

Google permet désormais à votre employeur de lire vos messages 

[DIGITAL Business Africa] – Chez Google, il semble que la conformité passe avant la confidentialité. L’entreprise a lancé, début décembre 2025, RCS Archival, une fonctionnalité permettant aux employeurs d’intercepter les conversations de leurs employés même si elles sont chiffrées. Le but de cette mise à jour, selon Google, est « d’aider » les entreprises.

Des milliards d’appareils Android personnels ne sont pas touchés par cette mesure. Seuls les utilisateurs d’Android RCS Archival sur les téléphones Pixel (et autres Android) sont concernés par la mise à jour.

Le RCS, ou Rich Communication Services, est un protocole de messagerie développé pour enrichir le SMS et remplacer le MMS. Sur Android ou iOS, une grande partie des appareils sont compatibles.

Contrairement aux textos classiques, généralement limités à 160 caractères et à des fonctionnalités rudimentaires, le RCS permet d’envoyer des messages enrichis : images en haute définition, vidéos, boutons interactifs, confirmations de lecture.

Le groupe Google indique que cette fonction permet « tous les avantages du RCS […] tout en garantissant que l’organisation respecte ses obligations légales ».

« Cette nouvelle fonctionnalité, disponible sur Google Pixel et d’autres appareils Android Enterprise compatibles, offre à vos employés tous les avantages du RCS, tels que les indicateurs de saisie, les accusés de réception et le chiffrement de bout en bout entre les appareils Android, tout en garantissant que votre organisation respecte ses obligations réglementaires », précise Google.

Seulement, les messages chiffrés pendant l’envoi ne le sont plus une fois sur l’appareil destinataire. Ils deviennent lisibles par quiconque a accès à celui-ci.

Cette mise à jour est annoncée au moment où les employés se tournent de plus en plus vers des systèmes informatiques parallèles pour communiquer avec leurs collègues, en particulier WhatsApp et Signal.

Avant cela, l’entreprise de Bill Gates, Microsoft avait lancé une mise à jour de Teams, une application de communication collaborative, permettant aux entreprises de suivre l’inactivité de leurs employés.

Par Jean Materne Zambo, sources : lepoint.fr, cnews.

Algérie : Une plateforme numérique de signalement de la corruption dans le secteur social lancée

[DIGITAL Business Africa] – Les jours de la corruption en Algérie sont comptés. Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Soraya Mouloudji, a lancé le premier décembre 2025, une plateforme numérique nationale dédiée au signalement de la corruption dans le secteur social. L’outil servira à faciliter le signalement des pratiques de corruption dans le secteur social, renforcer la transparence et améliorer la confiance des citoyens.

Accessible sur mobile et sur ordinateur, l’outil permet aux citoyens comme aux agents publics de signaler des pratiques suspectes, de joindre des preuves numériques et de suivre l’évolution de leurs déclarations. Une action concertée en guise de réponse à ce frain à l’économie du pays. Soraya Mouloudji a rappelé le contexte.

« Cette plateforme s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et de renforcement de l’intégrité, laquelle repose sur l’éthique de la vie publique, la promotion d’une culture de l’intégrité au sein des institutions et l’amélioration de la transparence dans la gestion des deniers publics ».

La plateforme réunit en un seul espace les outils nécessaires au traitement efficace des signalements : un formulaire structuré pour décrire les faits, un espace pour téléverser des pièces justificatives, la possibilité de déposer une alerte de manière anonyme et un tableau de suivi pour informer l’utilisateur de l’avancement du dossier.

Selon le ministère, près de 9 500 agents ont déjà bénéficié de sessions de sensibilisation et de formation afin de maîtriser l’usage de l’outil et d’adopter une culture de transparence au sein des services publics. Cette montée en compétence est présentée comme une condition essentielle pour assurer la fiabilité du dispositif et garantir la crédibilité des suites données aux signalements. C’est dire que le gouvernement ne lésine pas sur les moyens pour éradiquer le fléau de la corruption.

« Les pouvoirs publics ont placé la lutte contre la corruption au cœur de leurs priorités”, en adoptant des politiques de réforme globale, en renforçant le cadre législatif et réglementaire, et en activant les mécanismes nationaux de transparence et de contrôle, à leur tête la HATPLC.

Cette dernière œuvre, en coordination avec l’ensemble des organismes et institutions concernés, à la promotion de la culture de l’intégrité et de la transparence, à l’ancrage des principes de bonne gouvernance, ainsi qu’au renforcement des mécanismes de signalement et de protection des lanceurs d’alerte », a rappelé Soraya Mouloudji.

Certains observateurs suggèrent aux autorités des enquêtes sérieuses, une protection effective des lanceurs d’alerte et la visibilité des résultats des procédures.

L’indice de perception de la corruption, qui évalue 180 pays à travers le monde,octroie à l’ Algérie un score de 34 en 2025. Soit une baisse de 2 points par rapport à 2024, ce qui la place au 107e rang sur 180 pays.

Par Jean Materne Zambo

Côte d’Ivoire : Le projet Tradepost lancé pour un commerce électronique augmenté dans la CEDEAO

[DIGITAL Business Africa] – Vendre ou acheter depuis un bureau de la Poste. Quoi de mieux pour simplifier les transactions commerciales ? Grâce au projet Tradepost lancé en Côte d’Ivoire le 1ᵉʳ décembre 2025, le commerce électronique dans l’espace CEDEAO franchit un cap.

L’outil Tradepost permettra d’accélérer les procédures douanières grâce à la dématérialisation, de réduire les coûts logistiques et de connecter les PME ivoiriennes aux marchés africains et internationaux.

Tradepost s’attaque aux défis majeurs du e-commerce. Notamment la dématérialisation des procédures douanières, la réduction des coûts logistiques, la traçabilité des envois, et surtout lafluidité dans l’acheminement des marchandises.

À travers cette initiative, l’UPU, les postes de l’Afrique de l’Ouest et les partenaires techniques ont pour ambition de bâtir une chaîne logistique moderne, fiable et accessible, au service de l’inclusion commerciale et de la compétitivité économique de toute la région. Un véritable levier pour connecter les PME ivoiriennes aux marchés régionaux et internationaux.

Houssem Charbi, représentant le directeur général de l’UPU, a mis l’accent sur la portée stratégique du projet : « Tradepost n’est pas seulement un projet, c’est une passerelle qui connecte les petites et moyennes entreprises ivoiriennes au marché régional et mondial de manière simple, sécurisée et abordable. » Il a salué un lancement qui « place la Côte d’Ivoire à l’avant-garde de l’innovation postale en Afrique ».

Issac Gnamba Yao, directeur général de la Poste de Côte d’Ivoire, indique que Tradepost « n’est pas seulement un projet ivoirien, c’est un projet régional qui préfigure le commerce électronique transfrontalier en Afrique de l’Ouest. »

Le directeur général de la Poste de Côte d’Ivoire a également souligné l’impact concret pour les populations : « Nos artisans, nos agriculteurs et nos jeunes créateurs pourront vendre directement au monde entier depuis leur bureau de poste le plus proche. »

Son lancement a été couplé à l’ouverture de l’atelier régional sur le Hub e-commerce, une initiative portée par l’Union postale universelle (UPU), en partenariat avec le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation et la Conférence des postes des États de l’Afrique de l’Ouest (CPEAO).

Le thème de l’atelier est : « La création d’un centre de facilitation du commerce et le développement du commerce transfrontalier dans la zone CEDEAO ».

Le réseau postal ivoirien, selon des sources, sera le bras opérationnel local, chargé d’animer l’environnement logistique avec l’ensemble des acteurs nationaux pour assurer l’acheminement domestique, la distribution des colis, paquets et marchandises, et la livraison du dernier kilomètre, maillon essentiel du commerce électronique moderne.

Par Jean Materne Zambo

Numérique : Historique ! Le Sénégal élu à la présidence du Groupe d’étude 1 de l’UIT-D [portrait de Malick Ndiaye]

[DIGITAL Business Africa] – Inédit ! Le Sénégal rejoint la présidence du Groupe d’étude 1 de l’UIT-D. Le pays y sera représenté par Malick Ndiaye. L’As du numérique sénégalais est le nouveau Vice-Président de la Section Développement de l’Union internationale des télécommunications (UIT-D) pour un mandat de quatre ans. Verdict rendu le jeudi 27 novembre 2025 lorq de la Conférence Mondiale de Développement des Télécommunications (CMDT-25) à Bakou.

Le Groupe d’étude 1 (CE 1) du Secteur du développement des télécommunications de l’UIT (UIT-D) s’occupe de l’accès large bande, y compris les technologies filaires, satellitaires et mobiles (IMT), et de l’intégration de ces solutions dans les infrastructures existantes.

Ses missions incluent l’analyse des technologies, la proposition de directives pour le développement de l’accès large bande, la contribution à la normalisation des technologies et la prise en compte des besoins des pays en développement pour réduire la fracture numérique.

Le Groupe travaille donc sur les politiques et stratégies de développement numérique, incluant la transformation des services publics, la cybersécurité, l’inclusion numérique et le renforcement des capacités.

La vice-présidence de ce groupe permettra au Sénégal : de contribuer aux orientations mondiales sur le développement numérique ; de renforcer la voix de l’Afrique et de partager l’expérience nationale du New Deal technologique.

Le Sénégal a par ailleurs été désigné par l’Union Africaine des Télécommunications pour coordonner la résolution relative à l’adoption des technologies satellitaires par les pays en développement.

Lors du précédent cycle de quatre ans, Malick NDIAYE occupait déjà les fonctions de vice-rapporteur sur la thématique : « Stratégies, politiques, réglementations et méthodes relatives au passage aux technologies numériques pour la radiodiffusion ».

 

De la Sonatel à l’ UIT

 

 

Malick Ndiaye cumule environ 28 ans d’expérience. Il débute sa carrière comme ingénieur Support et Développement à la SONATEL (1994-1997).

Le nouveau promu est depuis 2017 membre du collège de Régulation à l’ARTP. Une fonction qui a été précédée de celle directeur de cabinet du ministre des Postes et des télécommunications (août 2014 à mars 2017). Malick Ndiaye à également occupé la fonction de directeur général de l’ économie numérique entre mars 2014 et juillet 2014. Juste après avoir passé cinq ans et un mois comme coordonnateur chez GRAPPE TIC & Teleservices de mars 2009 à mars 2014.

Dans l’audiovisuel, Malick Ndiaye a son mot à dire pour avoir été DGA de la Radiodiffusion Télévision du Sénégal deux ans et cinq mois durant (mars 2005-juillet 2007).

Le nom Malick Ndiaye rime avec l’unanimité. Il a le mérite d’avoir été conseiller technique du Premier ministre chargé des TIC pendant huit ans (1997-2005). Ce qui fait de Malick Ndiaye l’un des rares Sénégalais à avoir murmuré aux oreilles de plus de 6 chefs du gouvernement sans discontinuer. Du Premier ministre Habib Thiam en passant par Mamadou Lamine Loum jusqu’à Macky Sall (président de la République en 2012-2024).

Malick Ndiaye est titulaire d’un mastère spécialisé en Régulation numérique obtenu à Télécom Paris en 2016.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Taxes et droits pour les entreprises du numérique et les Kits techniques en 2026

[DIGITAL Business Africa] – Le dimanche 30 novembre 2025 était consacré à l’adoption finale de la loi de finances 2026. Le budget de l’État pour l’exercice 2026 s’équilibre donc en ressources et en emplois à hauteur de 8 816,4 milliards FCFA contre 7 335,9 milliards en 2025.

Les recettes fiscales et douanières devraient générer 4 889,5 milliards de FCFA. Dans le même temps, le gouvernement prévoit  un assouplissement de la fiscalité  pour un certain  nombre  d’équipements.

L’article septième de la loi des Finances sur le développement des centres d’apprentissage et la promotion de l’économie numérique stipule :

Alinéa 1 : « Les équipements et l’outillage techniques destinés à l’enseignement professionnel sont exonérés des droits et taxes à l’importation ».

Alinéa 2 : « Les biens d’équipements destinés au développement des startups au titre de la promotion de l’économie numérique sont exonérés des droits et taxes de douanes à l’importation. »

Alinéa 3 : « La liste des équipements et de l’outillage technique visés aux alinéas 1 et 2 ci-dessus est fixée par un acte du ministre chargé des Finances, en liaison avec les ministères chargés de la Formation professionnelle et de l’Économie numérique ».

Concernant la redevance informatique, l’article douzième est clair :

« b) Le produit de la redevance informatique est affecté ainsi qu’il suit : 75 % comme recettes douanières destinées au budget de l’Etat et à la rémunération de l’organisme mandaté dans le cadre de la mise en œuvre du projet de modernisation du système d’information douanière, suivant les modalités fixées par un acte du ministre chargé des Finances ;

• 25 % pour le développement des technologies de l’information et de la communication ainsi que des projets de modernisation et le suivi de l’activité douanière.

L’utilisation des technologies de rupture et du registre du bénéficiaire effectif est prévue dans l’article 20. La disposition indique :

Alinéa 1 : « L’Administration des douanes est habilitée à utiliser les technologies de rupture, notamment l’intelligence artificielle, pour la recherche des informations, le croisement des données du commerce extérieur et l’analyse des fichiers des contribuables dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur, au titre de la détermination des bases de taxation, des contrôles et des enquêtes douanières ».

Alinéa 2. « Dans le cadre des investigations douanières, l’Administration des Douanes est habilitée à accéder au registre du bénéficiaire effectif dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur ».

Les entreprises non résidentes du secteur numérique disposant d’une présence économique significative sont quant à elles soumises à certaines obligations spécifiques.

Article 23 bis. – (1) « L’impôt sur les sociétés dû par les entreprises du secteur numérique disposant d’une présence économique significative est liquidée et télédéclarée par l’entreprisenon-résidente assujettie.

(2) « L’entreprise non résidente est tenue de déposer une déclaration mensuelle de son chiffre d’affaires brut réalisé au Cameroun et d’effectuer le paiement de l’impôt dû au plus tard le 15 du mois suivant celui au cours duquel le fait générateur est intervenu. »

(3) « L’administration fiscale met en place un portail électronique sécurisé destiné à l’immatriculation, à la déclaration et au paiement de l’impôt sur les sociétés des entreprises du secteur numérique disposant d’une présence économique significative.

(4) Les entreprises visées à l’alinéa (1) ci-dessus sont soumises aux obligations et au régime de sanctions prévues à l’article 149 quater du présent Code et aux dispositions du Livre des procédures fiscales ».

(5) « Un texte du ministre en charge des finances précise et complète, en tant que de besoin les modalités d’application de la présente disposition ».

Par Jean Materne Zambo, source : loi des finances 2026

 

 

 

 

 

 

 

AIF 2025: Le potentiel du digital africain estimé à 162 milliards d’euros selon Kalil Konaté

[DIGITAL Business Africa] – Poignée de main chaleureuse entre Sidi Ould Tah, président de la BAD et Ibrahim Kalil Konaté, ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation. Les Journées Transactionnelles de l’Africa Investment Forum (AIF) 2025 ont servi de cadre de discussion aux investisseurs et acteurs clés de la transformation numérique.

La Côte d’Ivoire était représentée à Rabat par son ministre en charge du numérique qui a présenté la vision stratégique de la Côte d’Ivoire. Ibrahim Kalil Konaté n’ a pas manqué de saluer le rôle de la BAD, qui offre à plusieurs  pays « un cadre stratégique de dialogue entre décideurs, investisseurs et partenaires technologiques ».

Le ministre a rappelé le potentiel du digital africain, estimé à 162 milliards d’euros, et souligné la dynamique ivoirienne : la contribution du numérique au PIB, aujourd’hui de 2 %, vise 12 % à l’horizon 2030, conformément à la vision du président de la République, S.E Alassane Ouattara.

Parmi les chantiers majeurs évoqués Ibrahim  Kalil Konaté, figure le Programme d’Accélération Digitale de l’Administration Ivoirienne, financé par la BAD à 49 milliards de FCFA. L’initiative viser à moderniser en profondeur les services publics.

Le ministre Konaté a également insisté sur deux fondations essentielles : des infrastructures robustes et une énergie fiable, ainsi que  la réduction de la fracture numérique, notamment en zones rurales.

Un bilan salué par la Banque Africaine de Développement. Le président du Groupe AIF, Dr Sidi Ould Tah, a souligné le soutien du Maroc et l’engagement des partenaires internationaux, annonçant des résultats marquants :

– 2 000 délégués,

– 32 organisations mondiales du secteur privé,

– 39 projets bancables en Boardrooms,

– 15,2 milliards de dollars d’intérêts d’investissement.

Le président du Groupe AIF, Dr Sidi Ould Taha appelé à transformer ces engagements en projets concrets, au bénéfice des populations africaines.

Les Journées Transactionnelles de l’Africa Investment Forum (AIF) 2025 ont réuni à Rabat plus de 2 000 délégués, investisseurs, décideurs publics et acteurs technologiques venus explorer les leviers de transformation économique du continent.

Par Jean Materne Zambo, source: MTND, AIF 

Gabon : Forces et faiblesses de KIMBA, plateforme d’interconnexion entre startups et grandes entreprises

[DIGITAL Business Africa] – « Se mouvoir, aller, avancer, innover ». Voilà les sens qu’on peut donner à KIMBA, la plateforme lancée par le gouvernement et le patronat du Gabon. La cérémonie de lancement officielle de KIMBA a eu lieu le 28 novembre 2025 au cours d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba.

L’objectif de la plateforme est de créer un pont entre les grandes entreprises et les startups gabonaises, afin qu’ensemble elles répondent aux défis de la digitalisation.

La plateforme facilitera la création de partenariats, la mise en relation directe, la valorisation des innovations locales et l’amélioration de la compétitivité nationale. Un outil de souveraineté numérique qui veut propulser le Gabon au rang des économies modernes et innovantes, indique le MENDI.

Ainsi les grandes entreprises pourront-elles exprimer leurs besoins en digitalisation. Pendant que les startups gabonaises auront un espace dédié pour proposer leurs solutions et technologies.

Grâce à une interconnexion intelligente entre ces deux espaces, la plateforme permettra :

– la mise en relation directe des besoins et des solutions ;

– la création de partenariats concrets ;

– la valorisation des innovations locales ;

– l’amélioration de la compétitivité des entreprises ;

– le renforcement de l’écosystème numérique national.

La vision du chef de l’État, chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema est claire : ” faire du numérique un moteur de compétitivité, d’efficacité et de souveraineté. » a déclaré le ministre de l’Économie numérique, de la digitalisation et de l’innovation.

Toutefois, KIMBA pourrait faire face à un certain nombre de défis. Pour l’abonné Fortunin Nze Ondo cette initiative pourrait plutôt tirer les grandes entreprises vers le bas.

“Les startups sont des entreprises embrionnaires.ils peinent à trouver des fonds pour rentabiliser leur projets.les connecter aux grandes entreprises ramène automatiquement les grandes entreprises vers le bas.c’est logique.il faut demander d’abord aux startup d’avoir le niveau qu’il faut au lieu de s’aggriper comme un bébé sur des grands.”

D’autres  sources estiment que la plateforme serait confrontée à des défis, notamment celui de la fiabilité technique, de l’adaptation constante aux besoins du marché du numérique, ainsi que de la capacité des start-up à répondre, notamment en termes de qualité technique, de délais de réalisation et de capacité financière. Une bonne coordination entre acteurs publics et privés sera aussi nécessaire pour assurer le suivi régulier des projets, suggère une source.

Par Jean Jean Materne Zambo, source : MENDI

Gabon : KIMBA, la nouvelle plateforme publique-privée qui accélère la transformation digitale et connecte startups et grandes entreprises

[DIGITAL Business Africa] – Le Gabon franchit un cap majeur dans la structuration de son écosystème numérique. Le vendredi 28 novembre 2025, le ministère de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, en partenariat avec la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), a procédé au lancement officiel de KIMBA, une plateforme stratégique destinée à accélérer la modernisation digitale des entreprises et à renforcer l’innovation locale. La cérémonie a été présidée par Mark Alexandre Doumba, ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de bâtir un environnement plus compétitif et plus innovant, où grandes entreprises, startups et institutions publiques collaborent de manière efficace. KIMBA vise à rapprocher deux maillons essentiels de la chaîne de valeur numérique :
les grandes entreprises, qui pourront désormais exprimer clairement leurs besoins en digitalisation ;
les startups gabonaises, qui disposeront d’un espace de présentation, de visibilité et de valorisation de leurs solutions technologiques.

Kimba illustration
 

Grâce à une interconnexion intelligente, la plateforme permettra :
– la mise en relation directe entre besoins exprimés par les entreprises et solutions proposées par les startups ;
– la création de partenariats concrets et opérationnels ;
– la valorisation des innovations locales ;
– l’amélioration de la compétitivité globale des entreprises ;
– le renforcement de l’écosystème numérique national.

Pour Mark Alexandre Doumba, cette initiative est l’illustration de la vision du Chef de l’État, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, qui veut faire du numérique un moteur de compétitivité, d’efficacité et de souveraineté pour le pays.
« KIMBA n’est pas simplement une plateforme numérique. C’est un instrument stratégique qui crée un pont entre les grandes entreprises et les start-ups gabonaises, afin de répondre ensemble aux défis de la digitalisation. La vision du Chef de l’État est claire : faire du numérique un moteur de compétitivité, d’efficacité et de souveraineté », a déclaré le ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation.

Le nom KIMBA, qui signifie « se mouvoir, aller, avancer… innover » en langue Nzebi, symbolise parfaitement la dynamique que le Gabon souhaite impulser à travers ce projet : un pays en mouvement, qui avance vers une économie plus innovante et plus performante.

Le projet est soutenu par plusieurs acteurs clés de l’écosystème numérique national : le Centre Gabonais de l’Innovation (SING SA), la Société de Patrimoine des Infrastructures Numériques (SPIN), l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), ainsi que la Fédération des Entreprises du Gabon et l’ARCEP. Ensemble, ils contribuent à la mise en place d’un environnement propice au développement de solutions numériques locales et à la montée en puissance des jeunes entreprises technologiques gabonaises.

Par Digital Business Africa

Sénégal : L’UIT et l’ARTP prônent l’e-commerce au féminin

[DIGITAL Business Africa] – À Bakou, la place de la femme sénégalaise dans le commerce électronique est au cœur des échanges. L’Union internationale des Télécommunications (UIT) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP) ont signé, ce 27 novembre 2025, un accord de coopération stratégique. Il porte sur le projet « Favoriser des écosystèmes commerciaux numériques intégrant les jeunes femmes au Sénégal dans sa phase 1 ».

Le projet vise à accompagner les jeunes femmes entrepreneures à travers le renforcement de leurs compétences numériques, le développement d’outils adaptés et un soutien structuré à l’écosystème entrepreneurial local.

Le directeur du Bureau de Développement de l’UIT (BDT), le Dr Cosmas Luckyson Zavazava, et le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, ont paraphé l’accord en séance plénière. Cela en présence de l’ensemble des fonctionnaires élus et les délégations étrangères des pays membres de l’UIT.

Les modalités opérationnelles ainsi que la répartition des rôles et des responsabilités sont précisées dans un document de projet spécifique. L’accord entrera en vigueur une fois signé et après l’accomplissement des procédures internes d’approbation au sein de l’ARTP.

Pour le régulateur des télécommunications du Sénégal, cet accord constitue ainsi le cadre général de la coopération entre l’UIT et l’ARTP, et formalise leur volonté commune d’accompagner la mise en place de ce projet stratégique.

L’ARTP, qui n’est pas initiatrice de ce projet, indique que cette démarche traduit la volonté des autorités sénégalaises de faire du numérique l’un des moteurs de l’économie nationale.

Cette initiative s’inscrit dans la vision de l’UIT pour un avenir numérique plus inclusif, plus sûr et plus autonome pour les femmes et les filles

Par Jean Materne Zambo, source: ARTP 

 

 

 

 

 

Afrique centrale : Le Cameroun absent des travaux de la CADNAC où s’écrit l’avenir du numérique

[DIGITAL Business Africa] – La Conférence des Entités publiques en charge du Développement du Numérique d’Afrique centrale (CADNAC) s’est refermée. À noter l’absence du Cameroun lors de ces travaux qui annoncent le renforcement des politiques publiques du numérique en Afrique centrale. Le Congo-Brazzaville, le Gabon, la République centrafricaine (RCA), le Burundi, le Tchad et la RDC, pays hôte, sont les six pays ayant pris part aux travaux organisés du 25 au 26 novembre 2025.

Cette réunion avait pour principal objectif l’élaboration des textes fondateurs de la future organisation régionale dénommée Conférence des Entités publiques en charge du Développement du Numérique d’Afrique Centrale (CADNAC).

Au cours des travaux, les experts ont planché sur les statuts, le règlement intérieur et les mécanismes de gouvernance de la CADNAC. Cette future plateforme aura pour vocation de favoriser la coopération inter-États, de mutualiser les expertises, de renforcer les politiques publiques numériques et de contribuer à la souveraineté digitale régionale.

Une aubaine pour la sous-région Afrique centrale selon Zaki Sabit, directeur des Études et de la Planification à l’Agence de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (ADETIC).

« La CADNAC représente une opportunité historique pour l’Afrique centrale de se positionner dans la dynamique numérique du continent. Il est urgent que nos pays parlent d’une seule voix et construisent ensemble des stratégies ambitieuses et réalistes pour le développement du digital ».

À l’issue des échanges, les délégations ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des réflexions menées et ont convenu de finaliser les textes lors d’une prochaine session, en vue du lancement officiel de la CADNAC.

Une fois mise sur pied, la plateforme servira de réponse collective aux défis numériques, à l’instar d’autres zones du continent déjà engagées dans cette voie.

Par Jean Materne Zambo, source : ADETIC

Cameroun : Les agents des Douanes sensibilisés à la cybersécurité

[DIGITAL Business Africa] – Le personnel de l’administration des Douanes suit une formation en cybersécurité. Encore appelés gabelous, ces agents des Douanes prennent part à la campagne nationale de sensibilisation qui porte sur les questions de sécurité informatique et les bonnes pratiques.

La campagne a débuté le 24 novembre 2025 à Douala et est menée en conformité avec l’Ordre de Mission N°662/MINFI/DGD/DGD4 du 20 octobre 2025. La Division de l’Informatique, ainsi que les structures des Secteurs des Douanes du Littoral I et du Littoral II à Douala servent de cadre à la formation.

Laquelle est placée sous la supervision du directeur général des Douanes, Fongod Edwin Nuvaga, assisté du commandant Pagou Louis, directeur des Ressources et de la Logistique, et de Marcellin Djeuwo, chef de la division de l’Informatique.

Cette formation vise à protéger les systèmes d’information, en assurant la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données. Cela implique de comprendre les vulnérabilités et les risques, de maîtriser les outils et méthodes de défense, de savoir mettre en œuvre des politiques de sécurité, et de réagir efficacement en cas d’incident. La campagne a aussi pour objectif d’éduquer le personnel sur les bonnes pratiques et de réduire les risques liés au comportement humain.

L’équipe de campagne se déploiera dans tous les services centraux et déconcentrés de la direction générale des Douanes sous peu.

La première session du 24 novembre 2025 était dédiée aux personnels de la division de l’Informatique. La deuxième session qui s’est tenue ce 25 novembre 2025 était organisée à l’attention des inspecteurs de visite, des chefs des services et des autres personnels en poste au Guichet unique des Opérations du commerce extérieur (GUCE).

Il faut rappeler que la Douane camerounaise s’est illustrée par des applications pour assurer l’efficacité de ses services. Par exemple, l’application « Cosmos » qui permet en temps réel et par simple introduction du numéro de châssis de vérifier le statut douanier des véhicules importés au Cameroun dans la base de données du système Camcis (Cameroon Customs Information System).

Cette base de données Camcis est un système de dédouanement électronique qui intègre l’ensemble de la procédure. Il raccourcit les délais nécessaires pour effectuer les procédures en matière d’importation et d’exportation en même temps qu’il sécurise davantage les droits et taxes douaniers. » Le système a subi en 2023 de sévères perturbations qui ont gangrené l’activité douanière.

Par Jean Materne Zambo, source: douanes.cm

Dr TUEKAM TATCHUM Charles : « L’IA peut servir la justice, mais jamais sans la conscience humaine »

[DIGITAL Business Africa] – L’amphithéâtre de la Croix-Rouge camerounaise abrite, du 25 au 27 novembre 2025, un colloque international autour du thème : « Droit international humanitaire et intelligence artificielle : perspectives africaines ». Chercheurs, praticiens humanitaires et spécialistes du numérique s’y penchent sur les mutations qu’impose l’IA aux mécanismes de protection des populations civiles.

L’une des interventions les plus marquantes de ce colloque a été celle du Dr TUEKAM TATCHUM Charles, enseignant à l’Université de Ngaoundéré. Son exposé, consacré à « l’usage de l’IA dans la documentation des violations des droits humains dans les conflits armés en Afrique » a suscité un vif intérêt.

Dès l’entame, l’universitaire a rappelé un principe fort : « l’intelligence humaine demeure le système le plus abouti », estimant que l’IA n’en constitue qu’un prolongement perfectionné. « J’exagère peut-être, a-t-il glissé, mais l’intelligence artificielle aujourd’hui est le système humain le plus abouti. »

Le chercheur a dressé un panorama sans concession des exactions qui marquent les conflits armés en Afrique : actes de torture, assassinats ciblés, violences sexuelles, usage d’armes prohibées, détentions arbitraires, destruction de biens civils… Autant de violations qui rendent urgente une meilleure documentation des faits.

Les débats ont rappelé l’importance de clarifier la nature juridique des conflits, qu’ils soient internationaux, non internationaux ou définis, selon une approche plus large inspirée du Traité de Vienne, comme des situations de violence prolongée entre groupes organisés.

Au cœur des échanges : une question centrale.

L’IA peut-elle fiabiliser et renforcer la documentation des violations des droits humains ?

Deux pistes majeures se dégagent :

La fiabilité technologique : l’IA peut-elle authentifier des images, vérifier des scènes de crime, aider à distinguer le vrai du faux dans un contexte de manipulation accrue des contenus ?

L’impact sur les dynamiques de conflit : des stratégies militaires aux opérations de désinformation, l’IA influence déjà le terrain. Mieux comprendre ces interactions devient indispensable.

Le Dr TUEKAM a insisté sur un point : l’IA peut devenir un levier puissant contre l’impunité, à condition d’être encadrée par une éthique rigoureuse. Citant Rabelais, il a rappelé la formule qui a servi de fil rouge à son intervention :

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

Dans un contexte où les conflits armés en Afrique se complexifient, l’IA pourrait représenter un allié déterminant pour les acteurs humanitaires. Mais seulement si son usage demeure guidé par un impératif moral, humaniste et responsable. L’IA sans conscience n’est que ruine de la réputation, pourrait-on dire.

Par Loïc Souop

Congo : Le plan de l’État pour les cybermenaces exposé au Forum Brazza Cybersecurity 2025

[DIGITAL Business Africa] – Léon-Juste Ibombo ouvre les travaux du Forum Brazza Cybersecurity 2025. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique a présidé, ce 26 novembre 2025, l’événement placé sous le thème « Innovation et souveraineté cyber : bâtir des solutions africaines pour des défis africains ».

Organisé par la startup SkyTech Coco, du « décomplexé » Hakem Elyon, ce rendez-vous stratégique réunit experts, institutions et acteurs du numérique pour renforcer la cybersécurité.

Le Forum a pour but de promouvoir des solutions africaines en matière de cybersécurité adaptées aux. Il nous rappelle que la sécurité des pays n’est plus seulement un enjeu technique, elle est devenue une question de souveraineté, de stabilité nationale et même de dignité continentale.

Le ministre Ibombo est revenu sur la montée des cybermenaces et la dépendance technologique qui fragilisent les États africains et leurs économies. Face à ces défis, le patron du numérique congolais a indiqué que l’Afrique n’a plus le choix : développer, produire et maîtriser ses propres solutions technologiques et nous en avons la capacité. Autrement dit, passer d’un modèle de consommation à un modèle de création et d’autonomie.

Mais avant d’y arriver, petit rappel des chantiers structurants ressassés par Léon-Juste Ibombo.

« On peut citer la création et maintenant l’opérationnalisation de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, véritable pilier de la gouvernance cybernationale, pour protéger, défendre, garantir et assurer la cyberrésilience de notre pays. L’édification en cours du datacenter national, un facteur critique nécessaire pour garantir l’émergence souveraine des données critiques de notre pays. Le développement du centre africain de recherche en intelligence artificielle, CARIA, pour accroître nos capacités de recherche et d’innovation ».

En plus de ces efforts du gouvernement, on peut citer des programmes de formation et de certification visant l’émergence d’une génération de cyberprofessionnels africains. Sur le plan international, le Congo bénéficie de l’appui technique de certaines organisations comme l’alliance Smart Africa et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique pour ne citer que celles-là.

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de la vision stratégique du gouvernement, conduit par Anatole Colini-Marcosso, Premier ministre, Congo Digital 2025. Ces initiatives sont alignées sur les orientations de l’Union africaine en matière de souveraineté numérique.

Par Jean Materne Zambo, source : forum Brazza Cybersecurity

CMDT 2025 : Le Sénégal et le Kenya sillonnent de nouvelles pistes de coopération dans le numérique

[DIGITAL Business Africa] – Rencontre entre les dirigeants de la Communications Authority of Kenya et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes. Les deux régulateurs des télécommunications kenyan et sénégalais se sont entretenus en marge de la Conférence mondiale de Développement des Télécommunications (CMDT).

La Conférence mondiale sur le développement des télécommunications 2025 (WTDC-25) est organisée par le gouvernement de l’Azerbaïdjan à Bakou du 17 au 28 novembre 2025 sur le thème « Une connectivité universelle, pertinente et abordable pour un avenir numérique inclusif et durable ».

Dahirou Thiam de l’ARPT et son homologue kenyan David Mugonyi ont exploré de nouvelles pistes de collaboration dans le domaine du numérique. À savoir, la qualité de service et la protection des consommateurs ; les sandbox « bac à sable réglementaire » pour encourager l’innovation ; les solutions numériques basées sur l’intelligence artificielle ; le commerce électronique, entre autres.

Prenant la parole, le directeur général de Communications Authority of Kenya a salué le leadership de l’ARTP dans la régulation matérialisée par des leviers de régulation qui ont fait le tour du monde, ses contributions pertinentes et ses positions courageuses. David Mugonyi a d’ailleurs invité Dihirou Thiam, le directeur général de l’ARTP, à une visite de courtoisie et de travail dans son pays.

Sur le fondement des items discutés et des expériences partagées de vive voix, les deux autorités ont décidé d’aller vers la signature prochaine d’une convention (Memorandum of Understanding) visant à structurer la coopération technique, le partage d’expertise, la formation et le développement de projets conjoints.

Selon l’ARPT, ce rapprochement stratégique confirme la volonté du Sénégal et du Kenya de renforcer leur leadership dans la transformation numérique en Afrique.

De même, les échanges ont également porté sur la candidature des deux pays au Conseil de l’Union internationale des télécommunications (UIT), à la Conférence des plénipotentiaires prévue en novembre 2026 à Doha, au Qatar, pour un soutien mutuel.

Par Jean Materne Zambo, source : ARTP

Gabon : Oligui Nguema invite le MEDEF à saisir les opportunités qu’offrent le numérique et d’autres secteurs stratégiques

[DIGITAL Business Africa] – Le chemin des investissements au Gabon semble déblayé. Surtout pour des partenariats ambitieux capables d’accompagner le développement du Gabon. Le chef de l’État l’a réitéré, ce 25 novembre 2025. S.E Brice Clotaire Oligui Nguema a reçu une importante délégation de MEDEF International conduite par Philippe Labonne.

Le président du comité Afrique de l’organisme et président d’Africa Global Logistics était à la tête d’une soixantaine d’entreprises françaises dédiées à l’énergie, au traitement des eaux, à la logistique, au numérique, au secteur minier et à l’agroforesterie. L’objectif est d’évaluer les opportunités d’investissement et d’identifier les projets structurants capables de renforcer la coopération économique entre les deux pays.

Le président Oligui Nguema a renouvelé son engagement à concrétiser son projet de transformation économique du Gabon. Celui-ci repose sur une meilleure valorisation des ressources nationales, la création d’emplois pour la jeunesse, l’industrialisation durable et la consolidation d’un environnement productif compétitif et innovant.

Il a encouragé les entreprises françaises à saisir les opportunités qu’offre le pays, soulignant que le Gabon reste ouvert aux partenariats ambitieux capables d’accompagner son développement.

Message reçu 5/5 par Philippe Labonne, qui estime que le dynamisme économique observé depuis la transition engagée au Gabon constitue un signal positif pour les investisseurs français

« J’ai bien compris l’ordre que le Président avait donné et la nécessité de s’engager dans un processus de transformation des matières premières au Gabon pour donner l’emploi à de la jeunesse. Toutes les entreprises ont bien compris cela et ont compris aussi la nécessité de structurer avec leurs partenaires gabonais des projets gagnant-gagnant.

Des projets qui se conçoivent dès le départ avec nos partenaires gabonais qui s’exécutent avec nos partenaires gabonais, qui se financent avec nos partenaires gabonais et aussi avec qui on partage les fruits… Donc on a eu une très belle séance de travail hier avec la FEG. On passe à l’ère de l’action », a-t-il dit.

 

Forum économique Gabon–France

 

Dans la même journée, le ministre de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba, était reçu par le MEDEF International. C’était à la faveur du Forum économique Gabon–France organisé par la FEG, l’ANPI-Gabon et le MEDEFI. Une consultation tenue en marge de la visite officielle du Président français, S.E. Emmanuel Macron.

Le ministre Doumba a présenté les axes prioritaires de la transformation numérique au Gabon, en insistant sur la loi sur la digitalisation, qui vise à moderniser et à rendre plus efficaces les services publics et privés. Il a souligné comment le numérique peut être un levier stratégique pour renforcer la compétitivité des entreprises, améliorer la gestion des ressources naturelles et soutenir une croissance durable et inclusive.

Selon le MENDI, ces échanges ont permis de réaffirmer la détermination du Gabon, sous l’impulsion du Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, S.E. Brice Clotaire Oligui Nguema, à accélérer la transformation digitale comme levier stratégique de développement économique, social et environnemental.

Par Jean Materne Zambo, source : MENDI

 

 

 

Numérique au Cameroun : il est urgent d’impliquer la diaspora dans la stratégie nationale

C’est une évidence que beaucoup feignent encore d’ignorer. Le Cameroun regorge de talents du numérique — ingénieurs, chefs de projet, experts en cybersécurité, data scientists, développeurs — dont une grande partie exerce aujourd’hui à l’étranger, dans des entreprises et institutions de premier plan. Cette diaspora compétente, disponible et patriote, aspire à contribuer activement au développement du pays.
Pourtant, elle reste rarement associée aux décisions stratégiques, notamment celles qui concernent la transformation numérique du Cameroun.
Et c’est là une erreur fondamentale. Essayons de comprendre pourquoi :
Le numérique n’est pas une affaire de technologie, mais de vision.
Le numérique n’est pas qu’un ensemble d’outils : c’est un levier de transformation, de coordination et d’émancipation. Une stratégie numérique claire permet à l’État de mieux piloter la délivrance de ses services, d’améliorer la cohérence des politiques publiques, et d’offrir à la jeunesse un véritable accès aux opportunités d’emploi, d’auto-entrepreneuriat et de formation. Le Cameroun numérique ne peut se construire sans une vision globale et des compétences éprouvées capables d’en assurer la mise en œuvre.

Des décisions trop politiques, pas assez stratégiques

Aujourd’hui, les grandes orientations du numérique national se décident souvent dans des cercles restreints, composés de responsables plus administratifs que stratèges.
Ils assistent volontiers à des conférences internationales, mais consultent rarement leurs propres experts — notamment ceux de la diaspora, pourtant porteurs d’expériences concrètes acquises dans les meilleurs écosystèmes mondiaux.
Résultat : des programmes qui peinent à aboutir, des projets redondants ou sans impact mesurable, et une dépendance accrue vis-à-vis de prestataires étrangers et de bailleurs prescripteurs.
Ce verrou institutionnel — volontaire ou non — prive le Cameroun d’un atout majeur : l’intelligence collective de sa diaspora.
Une diaspora enracinée, compétente et prête
On peut débattre de tout, sauf d’un fait : les Camerounais de la diaspora restent des Camerounais.
Et parmi eux, des milliers sont des professionnels du numérique.
Ils ne viennent pas “donner des leçons”, mais partager un savoir-faire, transférer des compétences et co-construire des solutions adaptées au contexte local.
Leur expérience internationale permettrait d’éviter des erreurs coûteuses, d’accélérer les projets et de bâtir des infrastructures numériques durables.
Écarter cette expertise reviendrait à vouloir construire un avion sans les ingénieurs qui savent déjà le faire voler.

Des exemples à suivre…

Des pays comme le Rwanda, le Maroc ou le Ghana ont compris l’enjeu. Ils ont intégré leurs diasporas dans leurs politiques numériques en créant de conseils stratégiques nationaux du numérique associant experts locaux et expatriés, en tissant des partenariats public-diaspora sur des projets structurants, en donnant un rôle consultatif et exécutif des experts de la diaspora dans les comités de pilotage. Les résultats sont tangibles : amélioration de la gouvernance numérique, réduction des coûts d’expertise, montée en compétence locale etc.
Le Cameroun dispose de talents équivalents, souvent supérieurs. Il est grand temps de leur faire confiance, de leur donner une place dans la gouvernance et le leadership stratégique du numérique national.
Pour un leadership ouvert et visionnaire
L’erreur fondamentale ne réside pas dans le manque de moyens ou dans la cohérence les débats sur la « double nationalité », mais dans la confusion entre origine et contribution. Être un expert camerounais vivant à l’étranger ne fait pas de vous un étranger. Cela fait de vous un atout stratégique unique.
La réussite du Cameroun numérique ne dépendra pas seulement des infrastructures ou des budgets, mais avant tout des femmes et des hommes qui conduiront cette transformation.
La diaspora ne demande ni privilèges ni postes politiques : elle propose un partenariat exigeant, patriote et constructif au service du pays.
Il serait dommage — et contre-productif — de laisser cette richesse collective en marge de l’avenir numérique du Cameroun… et, au-delà, de la CEMAC tout entière.
Par Pierre Ndjop POM, Conseil en stratégie et transformation numérique