Un évènement majeur vient de marquer la nouvelle année scolaire lancée le 5 septembre 2011 par le ministre des Enseignements Secondaires. Il s’agit de l’ouverture de la filière Informatique dans cet ordre enseignement avec à la clé, l’introduction d’un baccalauréat en Informatique dans le paysage éducatif camerounais. Pareil évènement ne saurait passer inaperçu, au regard des multiples avantages qu’il apporte dans le processus de création des cursus professionnalisants ou de réorientation de ceux déjà existant, mais parfois trop généralistes. Au-delà de ce fait d’actualité, cette modeste chronique se propose d’exposer de manière globale, les défis majeurs et les contraintes relatives à l’intégration des TIC dans l’éducation au Cameroun.
En effet, les principaux défis de la réussite du processus d’intégration des TIC dans l’éducation au Cameroun se résument en quelques points, à savoir, la consolidation d’une politique sectorielle d’intégration des TIC, la diminution des iniquités entre les écoles en milieu urbain et en milieu rural, la résolution des inégalités de genre, la multiplication des formations à l’utilisation pédagogique des TIC par les enseignants, la réduction des charges inhérentes.
S’agissant des politiques sectorielles, il faut reconnaître que l’amélioration du paysage des TIC au Cameroun, c’est d’abord une volonté politique du Chef de l’Etat, S.E Paul BIYA qui se matérialise chaque jour davantage avec le développement exponentiel des structures favorables à l’éclosion des TIC telles que les sociétés de téléphonie et de cybernétique, avec au passage, le déploiement progressif de la fibre optique sur l’étendue du territoire national. Il existe donc bel et bien une politique conséquente de vulgarisation des TIC prônée par le Chef de l’Etat qui a inauguré il y a plusieurs années, les Centres multimédias des Lycées Leclerc et bilingue, accompagnée de son Illustre épouse.
Une initiative que le gouvernement continue de matérialiser au quotidien avec la multiplication de ces centres dans plusieurs établissements scolaires pour palier au problème du genre, mais aussi d’iniquité entre les écoles en milieu urbain et en milieu rural, comme en témoigne également l’avènement des Télécentres communautaires du Ministère des Postes et des Télécommunications. Sans fosse modestie, fidèle à sa politique d’accompagnement de l’action gouvernementale, l’IAI-Cameroun se rapproche aussi considérablement de ce milieu, avec notamment l’ouverture des Centres régionaux et départementaux, mais aussi dans le cadre de « l’Opération 100.000 Femmes/Horizon 2012 » et du programme social « Youth on Line ».
Il faut par ailleurs reconnaître qu’en amont, il existe des politiques de formation des formateurs en Informatique avec des projets tels que celui que développent le MINESEC, le MINEDUB et l’UNESCO, en partenariat avec l’IAI-Cameroun.
Le dernier défi qui peine à être relevé est financier et est relatif aux coûts encore élevés des charges inhérentes, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en électricité, la maintenance et le renouvellement des équipements, la connexion Internet, etc.
Une recherche accrue de solutions est par conséquent nécessaire, puisque l’intégration des TIC devient un phénomène incontournable, singulièrement dans le secteur de l’éducation où leur utilisation semble pouvoir favoriser l’accès à l’information, faciliter la construction des connaissances et l’acquisition des savoirs, ainsi qu’accroître la réussite éducative et l’employabilité des jeunes.
* Armand Claude Abanda est le représentant résidant de l’Institut africain d’informatique (IAI) au Cameroun. Il est aussi le Pca de l’Institut supérieur de formation aux métiers des télécommunications, de l’innovation technologique, de commerce et de gestion (IFTIC-SUP). Retrouvez sa chronique sur www.digitalbusiness.africa à partir du 20 de chaque mois.