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Gabon : le projet de la cybercity de l’île de Mandji retardé par la chute des cours du pétrole

Au Gabon, le projet de la cybercity de l’île de Mandji fait partie des projets majeurs dans le domaine des TIC. Ce vaste technopole a pour vocation d’inciter les principaux acteurs de l’économie numérique à venir s’installer au Gabon. Mais, depuis son annonce en 2012, le projet ne s’est pas encore matérialisé. 

Le ministre gabonais en charge de l’Economie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’neme, confie dans un entretien accordé à TIC Mag que ce projet n’est pas encore lancé en raison des nouvelles contraintes économiques dont fait face le Gabon.

« La Cybercity de l’ile Mandji est effectivement un projet important qui fait partie de l’ensemble du plan sectoriel Gabon numérique. Les difficultés économiques que connait notre pays avec la chute brutale des revenus du pétrole nous ont emmenées à différer le lancement du projet », confie Pastor Ngoua N’neme à TIC Mag.

En effet, la chute des prix du baril de pétrole sur le marché international a eu un impact considérable sur les recettes pétrolières du Gabon qui ont baissé, contraignant ainsi le pays à choisir certaines priorités, laisse entendre le ministre.

La Cybercity de l’ile Mandji sera composée de huit technopoles. On peut citer parmi eux,  le Gabon Internet City (GIC), le Gabon Hosting Zone (GHZ), le Gabon Outsourcing Zone (GOZ), le Gabon Media City (GMC), le Gabon Studio City (GSC) ou encore le Gabon Tech Zone (GTZ).

Maquette de la Cybercity de l’ile Mandji

Le GIC, par exemple, sera une plateforme d’attraction des entreprises internationales des TIC pour la promotion et le développement de l’e-commerce et des téléservices. Des entreprises comme Google, Microsoft, Cisco Systems, IBM, HP, Dell, Siemens, Sony Ericsson, Telemedicine.com, RAFT, Resintel, etc. y sont attendues. Le président Ali Bongo leur promet : « l’exonération d’impôts pendant les 10 premières années, un taux d’impôt réduit sur les bénéfices plafonné à 10% à partir de la 11ème année, l’enregistrement rapide et facile des sociétés à partir d’un guichet unique, la liberté d’expatriation des fonds, etc. »

Lin Mombo : « Le président Ali Bongo Ondimba n’est pas pour le blocage des appels Viber, Skype ou WhatsApp »

( Le Nouveau Gabon) – Le Gabonais Lin Mombo, président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), qui a récemment été désigné par l’UIT ambassadeur des bonnes pratiques de régulation dans le monde, présente les enjeux de la régulation des télécoms au Gabon, donne son avis sur les problématiques de l’heure comme la concurrence faite par Viber, Skype ou encore WhatsApp aux opérateurs mobiles et présente ses nouvelles missions d’ambassadeur de bonnes pratiques de régulation.

Le Nouveau Gabon : Le marché de la data fait partie des nouveaux services qui intéressent les opérateurs mobiles et occupent une place importante dans le monde tout comme au Gabon. Comment entendez-vous réguler au niveau du Gabon la concurrence que font les acteurs de l’économie numérique comme Skype, Facebook ou encore Viber aux opérateurs télécoms en grignotant leurs parts de marché avec les appels sur IP ?

Lin Mombo : Je vous remercie pour cette question pertinente qui fait l’objet des discussions au sein de l’UIT en ce moment. Je peux vous dire que récemment lors de la conférence des plénipotentiaires à Dubaï, cette question a été au centre des discussions entre les opérateurs et Viber, Google, Skype et les autres. Cette question a à nouveau été posée lors d’un panel au Gabon lors du Colloque mondial des régulateurs télécoms (GSR 2015) qui s’est tenu du 09 au 11 juin 2015 à Libreville. Vous avez des attitudes de certains pays qui font bloquer les appels voix sur IP de Skype et Viber. Au motif bien sûr que nous donnons les licences aux opérateurs pour transporter la voix. Ces licences sont payantes. Ils ne comprennent pas pourquoi ces opérateurs annexes passent les appels par la voix gratuitement. Quelle est l’attitude du Gabon en la matière ? Au regard des instructions du chef de l’Etat, je continue à faire en sorte que les discussions se poursuivent avec ces personnes-là pour voir la solution appropriée. Le président de la République Son Excellence Ali Bongo Ondimba n’est pas pour le blocage des appels Viber, Skype ou WhatsApp. Il appartient aux opérateurs de trouver un arrangement, un terrain d’entente avec Skype, Viber, WhatsApp et les autres. Ceci afin que tout le monde puisse bénéficier de l’acheminement et de la portabilité de la voix dans le monde entier.

LNG : A l’international, certains opérateurs mobiles demandent à ces géants de l’économie numérique qui se lancent dans les appels voix sur IP de leur verser des taxes de transmission parce que, disent-ils, Skype, Viber, WhatsApp et les autres utilisent plus ou moins leurs infrastructures. Comment les opérateurs mobiles peuvent-ils parvenir à faire en sorte que ces acteurs du numérique payent aux opérateurs cette taxe de transmission ?

LM : La question est extrêmement complexe. Et elle mérite beaucoup d’études approfondies avant de trouver une solution. Au stade d’aujourd’hui, je ne peux pas me permettre de tenter de trouver une orientation quelconque.

LNG : Lors du Colloque mondial des régulateurs de télécommunications (GSR 2015) qui s’est tenu du 09 au 11 juin 2015, l’ensemble des régulateurs du monde et l’UIT vous a désigné comme l’ambassadeur qui divulguera les bonnes pratiques de régulation dans le monde. Quelles sont les missions que confère ce titre ?

LM : Au cours de mon mandat qui va de l’année 2015 à l’année 2016, il s’agira, comme l’indiquent les lignes directrices qui sont le résultat des consultations lancées par le Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, de mener des actions sur quatre thématiques. La première, stimuler la demande. Ce qui passe par une invitation des gouvernements à mettre en œuvre des initiatives visant à connecter des administrations et des institutions publiques telles que les établissements scolaires, les bibliothèques et les hôpitaux qui peuvent ouvrir d’importants débouchés commerciaux et stimuler l’offre aussi bien que la demande de services et d’applications sur mobile. La deuxième thématique consiste à œuvrer pour faciliter dans les Etats la mise à disposition et l’utilisation d’applications et de services sur mobile ainsi que l’accès à ces applications et services. La troisième sera de divulguer les bonnes pratiques pour la protection des utilisateurs et les fournisseurs et enfin la quatrième thématique est axée sur le rôle des parties prenantes du secteur des TIC. En effet, les régulateurs et les décideurs doivent collaborer avec les organismes publics, le secteur privé et les structures non gouvernementales, afin d’intégrer les TIC, ainsi que les services et applications sur mobile en particulier, dans leurs stratégies socio-économiques nationales.

Lin Mombo : « Le président Ali Bongo Ondimba n’est pas pour le blocage des appels Viber, Skype ou WhatsApp »
Lin Mombo reçoit de Brahima Sanou (UIT) son trophée et un exemplaire du document des bonnes pratiques de régulation.

LNG : Quand vous invitez les régulateurs à une réglementation plus souple, qu’est-ce que cela implique concrètement ?

LM : Cela signifie simplement qu’il faut comprendre qu’aujourd’hui les investisseurs vont dans les pays émergents pour développer les TIC. Il faudrait donc mettre en place une réglementation souple et adaptée qui protège ces investisseurs. Et comme vous le savez, les coûts des infrastructures des télécommunications sont très élevés. Vous comprenez donc que celui qui vient avec des millions de dollars investir dans votre pays souhaite que le retour sur investissement se fasse dans une sécurité politique et dans une sécurité économique liée à la règlementation. Pour ce qui est du Gabon, nous venons de bénéficier d’un fonds de la Banque mondiale pour revoir toute la réglementation en matière de TIC. Les études ont commencé et un cabinet a été choisi à cet effet après un appel d’offres.

LNG : Le directeur général d’Airtel Afrique a déclaré pendant le GSR que certains régulateurs ne sanctionnent pas toujours tous les opérateurs défaillants. Sanctionnant certains et d’autres pas. Ce qui est, d’après lui, un frein au développement du secteur. Est-ce le cas au Gabon en matière de sanction des opérateurs ?

LM : Non. Nous ne percevons pas les choses de cette manière. Dans le cadre du plan stratégique Gabon émergent cher au président de la République, Son Excellence, Ali Bongo Ondimba, et précisément dans le volet Pilier des services, il est clairement indiqué que le secteur des TIC et télécommunications devrait booster au maximum l’économie nationale en termes de croissance. L’Union nationale des télécommunications (UIT) a indiqué à tous les régulateurs une proportion en termes de ratio que 11% d’accroissement du chiffre d’affaires du secteur des télécommunications enrichit le PIB de près de 1,5 à 2%. Donc, c’est une richesse en termes de valeur ajoutée. Pour rester dans les critères de performance, il va donc de soi de faire en sorte que les opérateurs améliorent leur chiffre d’affaires. En ce qui concerne le régulateur du Gabon, lorsque nous sanctionnons les opérateurs, parce qu’ils n’ont pas rempli leur cahier de charges, il arrive, et il nous est arrivé que nous ne percevons pas le cash de ces sanctions. Nous signons une convention en disant cet argent devait servir à développer leurs infrastructures. Et nous suivons avec l’opérateur le développement de ces infrastructures dans les zones où le signal n’est pas continu. Je dirais que nous travaillons avec des arrangements.

LNG : Vous-êtes donc davantage pour une co-régulation avec les opérateurs…

LM : Absolument, c’est le terme approprié. Nous faisons de la co-régulation.

LNG : Comment entendez-vous mener vos missions d’ambassadeur des bonnes pratiques de régulation dans le monde ?

LM : Il faudrait rappeler que lorsqu’un forum aussi important que le GSR se tient, il est organisé conjointement avec le gouvernement du pays hôte. Le Gabon a conjointement organisé ce colloque avec l’UIT dans le cadre d’un protocole d’accord qui a été signé. La conséquence c’est que nous sommes appelés à appliquer et à faire appliquer les directives de l’UIT. Donc, je ne travaille pas forcément ex-nihilo. Il y a un cadre élaboré à travers les lignes directrices que j’ai énumérées. Donc, tout ce que je fais (et tout ce que je ferai) est orienté par l’UIT. Et l’une des lignes directrices importantes que les pays émergents appliquent aujourd’hui, c’est d’avoir une autorité de régulation indépendante, autonome et hors influence politique. Ce qui nous permet de travailler dans le cadre purement réglementaire sans intervention du politique.

LNG : Et c’est le cas au Gabon ?

LM : Absolument ! C’est le cas au Gabon. Et en plus de cette directive, il y a une loi. La loi numéro 20 qui précise que le président du conseil de l’Autorité de régulation ne dépend pas forcément d’un membre du gouvernement. C’est l’article 58 qui le stipule. Et ceci est rappelé dans le cadre de l’harmonisation des textes réglementaires de la Cémac.

LNG : La Présidence ou le ministère en charge des Télécoms ne vous donnent-ils pas de directives ?

LM : Je dirais plutôt que nous avons le pouvoir délégué en la matière. La Présidence et le ministère de l’Economie numérique regardent quand même ce que nous faisons. Dès lors que nous sommes dans la ligne droite des directives du gouvernement, je peux vous rassurer que chacun est dans son couloir et de manière étanche. Lire la suite sur Le Nouveau Gabon

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum, à Libreville.

Le Gabon n’entend pas bloquer les appels VoIP de Viber, Skype ou WhatsApp

Inquiets de la réduction de leurs recettes du segment voix par l’entrée des acteurs de l’économie numérique dans ce domaine avec la voix sur IP, les opérateurs mobiles de certains pays africains ont déjà bloqué ou ont été accusés de bloquer les appels VoIP sur Viber, Skype ou WhatsApp. Ceci avant de revenir à la raison. C’est par exemple le cas au Sénégal où le 03 mars 2015, suite à une plainte des consommateurs, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a sommé la Société nationale des télécommunications du Sénégal Sonatel de lui fournir dans les 48h suivant sa saisine, une explication sur les causes du blocage d’accès au service de Voix sur IP VIber. Au-delà des raisons de ce blocage, le régulateur télécom avait surtout demandé à l’opérateur historique, filiale du groupe télécom français Orange, de remédier au problème sans délai.

Au Gabon, les opérateurs mobiles ne se prêteront pas à ce jeu de suspension des appels sur IP. Du moins, si l’on en croît au régulateur de ce pays. Dans un entretien réalisé par Beaugas-Orain Djoyum pour le site web Le nouveau Gabon, Lin Mombo, le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), indique que le président gabonais en personne, Ali Bongo Ondimba, a demandé que les appels sur VoIP ne soient bloqués en aucune manière. « Le président de la République Son Excellence Ali Bongo Ondimba n’est pas pour le blocage des appels Viber, Skype ou WhatsApp. Il reste aussi dans la démocratie de tout ce qui est NTIC. Il appartient aux opérateurs de trouver un arrangement, un terrain d’entente avec Skype, Viber, WhatsApp et les autres. Ceci afin que tout le monde puisse bénéficier de l’acheminement et de la portabilité de la voix dans le monde entier », confie Lin Mombo.

Avant le Sénégal, Maroc Telecom avait déjà été accusé en 2012 et en août 2014 de bloquer les appels via Viber et Skype. De même, Comores Telecom avait bloqué les appels VoIP en septembre 2013 et avait d’ailleurs subi les foudres des hackers qui ont piraté et diffusé des documents internes de l’entreprise en représailles à cette suspension.

Le président de l’Arcep qui a été récemment nommé par l’UIT et par ses pairs ambassadeurs des bonnes pratiques de régulation dans le monde donne son avis sur cette problématique et revient dans cet entretien sur ses nouvelles missions.

Gabon : Lin Mombo désigné par l’UIT ambassadeur des bonnes pratiques de régulation dans le monde

Au terme du Symposium mondial des régulateurs de télécommunications (GSR 2015) qui s’est tenu du 09 au 11 juin 2014 à Libreville au Gabon, le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Gabon, Lin Mombo, a été désigné par ses pairs ambassadeur de l’UIT pour la diffusion des bonnes pratiques de régulation dans le monde et notamment dans les pays membres de l’UIT.

C’est M. Brahima Sanou, le directeur du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT qui lui a remis cette distinction ainsi que la cravate bleue de l’UIT.  D’après Brahima Sanou, Lin Mombo est désormais le porte flambeau des bonnes pratiques de régulation dans le monde. Il se doit ainsi de parcourir le monde pour vulgariser ces pratiques prises de commun accord avec les régulateurs. Une décision approuvée par l’ensemble des régulateurs télécoms du monde qui ont à la même occasion attribué le trophée de l’UIT au président de l’Arcep pour la bonne organisation du GSR 2015. Forum qu’il a organisé avec l’UIT en tant que président du GSR 2015.

Travailler ensemble

Et comme pour résumer ces bonnes pratiques, mais aussi comme recommandation aux régulateurs, Brahima Sanou a invité les participants à travailler ensemble avec tout l’écosystème des TIC et télécommunications. « Il s’agit de transformer les défis en opportunités. Il faut que nous travaillions tous ensemble. Soit nous gagnons tous ensemble, soit nous perdons tous ensemble », a-t-il insisté.

Au cours de la cérémonie de clôture du GSR 15 où Lin Mombo a reçu cette double distinction, le président du GSR 2015 a remercié ses pairs, s’est dit honoré par cette distinction et a promis de remettre le trophée à lui attribué au président de la République, Ali Bongo, qu’il a remercié à l’occasion d’avoir accepté de placer le GSR 15 sous son très haut patronage.

Les régulateurs télécoms des pays membres de l’UIT se sont en effet réunis à Libreville au Gabon du 09 au 11 juin 2015 pour partager les meilleures pratiques de régulation et discuter avec les opérateurs et acteurs du secteur des problématiques de l’heure. Parmi les sujets abordés cette année figuraient « l’argent sur mobile »,  « le monde nouveau des services financiers numériques », le « tout-Internet », « enjeux et perspectives, stratégies innovantes pour promouvoir l’inclusion numérique », la « cyberaccessibilité », la « taxation et économie numérique » ou encore, l’interopérabilité dans l’écosystème numérique. Le thème général Symposium mondial des régulateurs était : «Attention à la fracture numérique ! Mesures d’incitation réglementaires visant à concrétiser le potentiel du numériques. » 

 

Extraits du Guide de bonnes pratiques de régulation adopté au GSR 2015 à Libreville au Gabon

« I – Stimuler la demande

Les gouvernements devraient également faire preuve d’innovation et devenir des utilisateurs chefs de file dans ce domaine. Les initiatives visant à connecter des administrations et des institutions publiques telles que les établissements scolaires, les bibliothèques et les hôpitaux, peuvent ouvrir d’importants débouchés commerciaux et stimuler l’offre aussi bien que la demande de services et d’applications sur mobile. (…) Nous reconnaissons que les régulateurs peuvent jouer un rôle en appuyant et encourageant les partenariats, afin de faciliter la mise au point de services et d’applications sur mobile et de sensibiliser les parties concernées à la manière dont ils peuvent contribuer à accroître la productivité économique.

II – Faciliter l’utilisation d’applications et de services sur mobile

Les décideurs et les régulateurs doivent être conscients du fait qu’il est important de concevoir des cadres politiques et réglementaires souples, incitatifs et orientés vers le marché, en ce qui concerne l’attribution et l’assignation de fréquences pour les services mobiles à large bande, de façon à instaurer la confiance et à créer les conditions nécessaires au développement des marchés des services et applications sur mobile.

Le développement de nouveaux marchés et l’industrie des terminaux mobiles doivent être soutenus au moyen de mesures d’ordre réglementaire adaptées, en particulier dans les pays en développement.

III – Protéger les utilisateurs et les fournisseurs

Nous reconnaissons qu’il est important d’adopter des cadres réglementaires intersectoriels tenant compte des spécificités et des besoins des services et applications sur mobile garantissant la liberté de choix, la protection des consommateurs et permettant à ces derniers d’exercer dûment leurs droits.

Nous reconnaissons qu’il est important d’assurer l’éducation et la responsabilisation des consommateurs par le biais de diverses mesures et initiatives, consistant notamment à mettre en place des mécanismes permettant de comparer, de manière conviviale et actualisée, les offres de services et les tarifs correspondants, à informer les consommateurs des dispositions juridiques et des procédures en matière de plainte et de réparation et à promouvoir une culture de la cybersécurité.

IV – Rôle des parties prenantes du secteur des TIC

Les régulateurs et les décideurs devraient collaborer avec les organismes publics, le secteur privé et les structures non gouvernementales, afin d’intégrer les TIC, ainsi que les services et applications sur mobile en particulier, dans leurs stratégies socio-économiques nationales et concevoir des politiques et une réglementation globales propres à favoriser les synergies et les interactions fructueuses entre l’économie des services et applications sur mobile et les autres secteurs. (…) »

 

Le coup de gueule de Christian de Faria aux régulateurs télécoms !

Intervenant le 09 juin 2015 au premier débat général du Symposium mondial des régulateurs du secteur des télécommunications (GSR 15) qui se tient à Libreville au Gabon, Christian de Faria, directeur Afrique du groupe indien Airtel, a titillé les régulateurs de télécommunications. D’après lui, « les régulateurs ne remplissent pas toujours leur rôle de régulation dans certains pays africains. Les régulateurs ne sanctionnent pas certains opérateurs qui ne remplissent pas leur cahier de charges », a-t-il lancé lors de son exposé. Toute chose qui, d’après lui, ne bénéficie pas au développement des télécoms et conduit plutôt à une « lost – lost situation » au lieu d’une situation « gagnant-gagnant » à la fois pour les régulateurs et les Etats d’une part et pour les opérateurs et les abonnés d’autres part.

Christian de Faria a également profité de la tribune du GSR 15 pour condamner la perception qu’ont parfois certains régulateurs des opérateurs de téléphonie mobile. « Les opérateurs sont traités comme des délinquants, parce que nous gagnons de l’argent », a-t-il observé. Dans la réalité, laisse-t-il entendre, c’est tout autre chose et c’est une fausse perception. « Nous participons au développement des pays !», s’est-t-il défendu.

Sponsor officiel du GSR 2015, la direction Afrique d’Airtel a baissé le ton en soirée lors du dîner que le groupe indien a offert aux régulateurs télécoms. Moment propice pour Christian de Faria de présenter les activités et les actions du groupe indien dans ses 17 opérations en Afrique. Aux abonnés d’Airtel Gabon, il a promis le lancement de la 4G d’Airtel Gabon avant la fin de cette semaine, soit au plus tard le 13 juin 2015. Mais, pour le moment, a-t-il précisé, seule la ville de Libreville va expérimenter cette technologie. Le reste du pays sera progressivement connecté à la 4G.

Les régulateurs télécoms des pays membres de l’UIT sont en effet réunis à Libreville au Gabon du 09 au 11 juin 2015 pour partager les meilleures pratiques de régulation et discuter avec les opérateurs et acteurs du secteur des problématiques de l’heure. Parmi les sujets abordés cette année, on peut noter « l’argent sur mobile »,  « le monde nouveau des services financiers numériques », le « tout-Internet », « enjeux et perspectives, stratégies innovantes pour promouvoir l’inclusion numérique », la « cyberaccessibilité », la « taxation et économie numérique » ou encore, l’interopérabilité dans l’écosystème numérique. Le thème général Symposium mondial des régulateurs est : «Attention à la fracture numérique ! Mesures d’incitation réglementaires visant à concrétiser le potentiel du numériques. »

Le Top 50 des tweets qui raillent Eneo, ’’Sponsor officiel de l’obscurité’’ au Cameroun

Les Camerounais expriment de diverses manières leur mécontentement face aux coupures d’électricité observées dans la quasi-totalité des villes du pays depuis le début de l’année 2015. Le problème aujourd’hui c’est que ces coupures sont plus fréquentes depuis deux semaines. De nombreux quartiers sont privés d’électricité durant plusieurs heures. Parfois pour près d’une journée. L’arrivée du Fonds d’investissement britannique Actis qui a racheté les parts de l’Américain Aes en 2014 a pourtant donné des espoirs de courte durée à certains Camerounais. Le nom de la marque du concessionnaire du service public de l’électricité a même changé. L’on est ainsi passé d’Aes-Sonel à Eneo. Entendez Energy of Cameroon que les Camerounais ont vite rebaptisé Energie Noire et Obscure du Cameroun à la suite des coupures intempestives qui ne sont malheureusement pas parties avec l’ancienne appellation. Face à ces coupures répétées, Eneo accuse la baisse du débit du fleuve Sanaga et la limite par l’Etat de sa production électrique  à 1000 Mw. Pas suffisant pour calmer les esprits des Camerounais, car les conséquences sont nombreuses.

Aujourd’hui, les ménages et les commerçants en souffrent. Des activités qui dépendent de l’électricité tournent au rabais. Le coiffeur du quartier par exemple a un nouvel ennemi redoutable : Eneo. Celui qui a la chance d’installer un groupe électrogène double le tarif de ses services. « Tara, la coiffure de la barbe c’est 1 000 Francs et non plus 500 Francs. Toi-même tu vois que c’est le groupe et qu’il faut l’essence !», lance un coiffeur du quartier Emana (Yaoundé) à un client à peine assis et qui a passé la nuit dans le noir. « Mince ! Non seulement, je dors dans l’obscurité à cause d’Eneo, mais là encore je dois dépenser plus d’argent toujours à cause d’une coupure d’électricité  d’Eneo ? C’est pas possible ! », fulmine le client courroucé qui se coiffe malgré sa colère.

Sur les réseaux sociaux des histoires pareilles abondent au fil des heures. Les plaintes et moqueries aussi. Chacun y va avec ses mots et ses tournures. Sur le site de microblogging Twitter, l’entreprise camerounaise qui fait le buzz ces dernières semaines est sans doute Eneo. Sélection de quelques 50 tweets.

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https://twitter.com/carole_kouam/status/606402668706320384
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https://twitter.com/cj_link/status/606785731999186944
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https://twitter.com/FraMat_Inc/status/605755378303963136
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Le Camerounais Freddy Tchala, nouveau directeur général de MTN Côte d’Ivoire

L’actuel directeur général de MTN Congo, le Camerounais Freddy Tchala (Photo), sera le prochain directeur général de MTN Côte d’Ivoire après la démission le 16 mai 2015 de Wim Vanhelleputte (Photo) après six ans passé à la tête de la filiale ivoirienne du sud-africain MTN. L’information n’est pas encore officielle, mais à en croire des sources introduites et un post publié sur la page Twitter du Camerounais, on peut bien imaginer que Freddy Tchala s’installera en Côte d’Ivoire dans les tous prochains jours. « New Venture, Same Great Brand, New Great Country”, a-t-il écrit hier, 29 mai 2015 sur le site de microblogging Twitter. Entendez, « Nouvelle aventure, même grande marque, nouveau grand pays ».

Tout porte à croire que ce nouveau grand pays dont parle Freddy Tchala est la Côte d’Ivoire. Le groupe MTN, Freddy le connaît très bien, car la Côte d’Ivoire sera le troisième pays où il officie comme directeur général de MTN. Il a notamment été DG de MTN en Guinée de septembre 2008 à juillet 2011. Soit deux ans et 11 mois à la tête de cette filiale de MTN Group. Après son séjour en Guinée, il sera affecté au Congo Brazza en juillet 2011. Poste qu’il occupe encore aujourd’hui en attendant le communiqué officiel du groupe l’annonçant comme DG de MTN CI.

Freddy Tchala a également travaillé chez MTN dans son pays d’origine le Cameroun. Il a occupé le poste de directeur Marketing de MTN Cameroon durant trois années de septembre 2005 à octobre 2008. Ceci après avoir été tour à tour Trade Marketing Manager (de septembre 2002 à janvier 2004) et Custom Segment Manager (de janvier 2004 à septembre 2005). Soit au total, six ans et quatre mois à MTN Cameroon.

Avant de rejoindre MTN Cameroon l’ancien étudiant de l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC, Yaoundé) avait travaillé pour la British American Tobacco où il a occupé le poste stratégique de Brand Manager de janvier 1999 à avril 2002. A l’Ucac, Freddy a étudié le Marketing, les Sciences sociales, les Finances et même l’Econométrie. Le Camerounais Freddy Tchala, nouveau directeur de MTN Côte d’Ivoire

Ses anciens collaborateurs disent de lui que c’est non seulement un manager moderne, mais également un travailleur compétent et acharné. Sekou Mohamed, superviseur du Call center de MTN Guinée, qui a par exemple travaillé avec Freddy du moment où il officiait à MTN Guinea affirme que « Freddy est un manager exemplaire qui maîtrise les techniques de communication et le marketing sans oublier son leadership et son intelligence très fine ».

Au Congo, MTN, deuxième opérateur du pays, a fêté ses 15 ans de présence le 01er mai 2015. D’après l’Agence d’information d’Afrique centrale,  en 15 ans le capital de MTN Congo est passé de 10 millions à 11 milliards F.Cfa, avec une part de marché qui a cru de 30 à 50%, pour passer d’une vingtaine de sites entre Brazzaville et Pointe Noire à près de 500 sites sur l’ensemble du territoire national.

Freddy Tchala partira donc d’un pays où MTN est deuxième acteur du marché pour un pays où MTN est leader du marché. Dans le magazine Réseau Telecom Network, Wim, son prédécesseur, déclarait récemment que « l’année 2014 a été une année extraordinaire pour nous, parce que nous avons reçu plusieurs reconnaissances notamment le prix ATP Awards du meilleur opérateur d’Afrique de l’Ouest. Aussi, le régulateur nous a confirmé pour la 2ème année consécutive comme étant le meilleur réseau télécom en Côte d’Ivoire. Alors, ce sont des preuves objectives de notre qualité et de notre performance mais au-delà de tout cela, en 2014, on a franchi la barre des 8 millions d’abonnés. Ce sont 8 millions de consommateurs tous les jours qui nous font confiance. Cela fait plaisir parce qu’on continue à chercher de la croissance dans un marché qui commence de plus en plus à atteindre son niveau de saturation ».

Un nouveau challenge donc comme Freddy le reconnaît lui-même, car il faudra maintenir le leadership et faire face à la concurrence.


Information confirmée sur son profil LinkedIn. 

Freddy Tchalla - LinkedIn

Comment le groupe MTN rémunère ses directeurs et employés

La philosophie de rémunération des cadres chez le sud-africain MTN vise, comme le groupe le clame d’ailleurs, à offrir une structure de rétribution compétitive, différenciée et flexible comme moyen d’attirer, de récompenser et de retenir les employés et directeurs performants et de qualité. La démission de Wim Vanhelleputte, le directeur général de MTN Côte d’Ivoire, après six ans d’activité pour cause de refus de revalorisation de ses conditions de travail, si l’on en croit les différents médias ayant rapporté l’information, amène à questionner cette philosophie, sinon à croire qu’il y a quelque chose qui n’a pas marché cette fois-ci. Il y a également quelques semaines (le 14 mai 2015), Serame Taukobong, le DG de MTN Ghana avait démissionné de son poste pour rejoindre General Electric où il occupera, d’après des sources concordantes, le poste de directeur commercial pour l’Afrique. Celui-ci a été remplacé quelques heures plus tard par le Ghanéen Ebenezer Asante.

D’après les informations obtenues de bonnes sources, après six ans en Côte d’Ivoire, Wim Vanhelleputte devait en principe être muté dans un autre pays où la taille des opérations est au moins équivalent à celle de la Côte d’Ivoire, voire plus grande. En effet, parmi les trois plus grandes opérations (large Opco) du groupe, le Ghana vient en première position, le Cameroun en deuxième position et la Côte d’Ivoire en troisième position en termes de chiffres d’affaires (avec respectivement au 31 décembre 2015, 2 674 Rm ; 2 651 Rm et 2 475 Rm). Le Ghana et le Cameroun ayant déjà chacun eu un nouveau Dg en avril et en mai 2015, apparaissait-il compliqué de trouver à Wim une nouvelle destination ? Rien n’est moins sûr.

Ces deux démissions amènent à s’intéresser sur le modèle de rémunération au sein du groupe MTN. Si les chiffres exacts des salaires des directeurs généraux des filiales de MTN ne sont pas rendus publics, ceux des directeurs exécutifs le sont. Tout comme les principes qui déterminent la rémunération de l’ensemble des employés du groupe. Chez MTN Group donc, c’est le Comité des Ressources humaines et de la rémunération qui se charge de proposer au conseil d’administration et aux actionnaires le montant des salaires et bonus des directeurs exécutifs et directeurs non-exécutifs du groupe. Ce comité, à qui le conseil d’administration a délégué ces pouvoirs, s’assure que cette rémunération rime avec les stratégies de l’entreprise et la bonne gouvernance. Il veille également à ce que les montants fixés n’aillent pas en contradiction avec les intérêts des actionnaires. Pour fixer ces salaires, le Comité peut faire appel à des consultants externes. Idem pour la revue constante de la stratégie de rémunération si l’on note un dynamisme du marché. « Nous croyons que l’investissement dans le capital humain doit être proportionné avec la performance. En sélectionnant un individu, nous considérons la combinaison compétence, habileté et expérience nécessaires pour réaliser nos priorités stratégiques », précise le groupe MTN.

Salaires des directeurs exécutifs chez MTN

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Source : MTN Group [à noter, 1000 Rands = 50 000 FCfa env. = 76,3 euros env.]

De manière générale, la compagnie ne rémunère pas ses salariés sur un principe d’égalité. Le groupe MTN explique que ces différences salariales existeront toujours, car influencées par l’offre et la demande des compétences, ainsi que par les autres charges salariales dont bénéficie chaque employé. Les salaires des directeurs exécutifs et des directeurs généraux des opérations de MTN à travers le monde sont quant à eux fixés en fonction de la taille de la compagnie, de la complexité du travail, du chiffre d’affaires et des taux du marché. Pour ce qui est de la prise en charge des directeurs expatriés, le Groupe MTN a révisé sa politique il y a quelques années pour introduire une relative équité salariale entre les directeurs généraux de ses différentes opérations à travers le monde. Il existe donc une base salariale pour les directeurs expatriés. Mais, les spécificités locales et le dynamisme du marché y sont ajoutés.

Salaires des directeurs du Comité exécutif de MTN Group

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Source : MTN Group [à noter, 1000 Rands = 50 000 F.Cfa env. = 76,3 euros env.]

Eléments de la rémunération

Pour ce qui est de la structure de la rémunération, MTN a opté pour un package annuel baptisé « Total Reward ». L’on y inclut le salaire fixe, les différents bonus, les avantages sociaux, les paiements d’incitation à court et à long terme et enfin des diverses indemnités. Chez MTN, le salaire fixe est déterminé en fonction de la performance. Le groupe a mis en place les paiements d’incitation basés sur le rendement. Ils sont réglés à court et à long terme pour encourager les directeurs exécutifs performants à rester au sein de la compagnie. Ces paiements d’incitation peuvent se traduire en attribution des parts dans la société (à long terme) ou encore en espèces sonnantes à la fin d’un exercice quand les résultats annuels ont été atteints ou dépassés. « L’attribution des actions vise à conduire la durabilité à long terme et la performance du groupe (…) Les régimes d’incitation à long terme sont conçus pour retenir les employés clés et les hauts cadres en alignant leur contribution à long terme au succès de la société et aux intérêts des actionnaires », a expliqué MTN Group lors de la présentation de ses résultats financiers pour l’exercice 2014 sans toutefois préciser le montant ou le pourcentage de ces actions. Mais, il est indiqué que la valeur de cette récompense est exprimée en pourcentage de la rémunération fixe. MTN Group prévoit par ailleurs dans sa politique de rémunération la récompense des bonnes habitudes qui permettent aux filiales respectives de parvenir aux résultats financiers fixés.

En ce qui concerne les bonus, le staff général et les directeurs exécutifs sont tous éligibles. Ces bonus sont calculés et attribués en fonction de la performance du groupe, de la performance des équipes et/ou des individus. « Au cours de l’année 2014, nous avons réexaminé le régime du bonus de rendement pour nous assurer qu’ils soient alignés avec les tendances du marché. Après ce réexamen, nous avons fait un réajustement du score de performance requis pour obtenir le maximum de bonus. Auparavant, un score de 3,30 était requis. Il a été abaissé à 2,80 et communiqué à tous les employés », explique le groupe. Ces primes sont payées dans les différentes filiales du groupe après validation par le Comité qui s’assure au préalable que les seuils minimaux de performance ont été atteints ou dépassés.

Salaires des directeurs non-exécutifs chez MTN

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Source : MTN Group [à noter, 1000 Rands = 50 000 F.Cfa env. = 76,3 euros env.]

Il faut également relever qu’en 2014, le groupe, pour se prémunir des fuites et dans l’optique de préserver ses stratégies d’entreprise, a révisé la structure de ses contrats signés avec ses dirigeants pour y inclure des dispositions visant à protéger l’entreprise. Par exemple, les démissionnaires ne pourront pas aller chez les concurrents de MTN les six premiers mois qui suivent leur démission. De même, ils doivent donner un préavis de démission six mois à l’avance. Certains contrats signés en 2014 comportent ces obligations.

S’il y a eu des démissions ces dernières semaines chez MTN, on peut également relever l’arrivée d’autres directeurs. Par exemple, l’ex-directeur de Vodacom en charge des services financiers digitaux, Herman Singh, a démissionné de son poste le 12 mai 2015 pour rejoindre le groupe MTN. Il y occupera d’après certaines indiscrétions le poste de directeur en charge du Digital du groupe (Chief Digital Officer). Tout n’est donc pas négatif, parait-il.

Source : Agence Ecofin

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Au secours, Google arrive!

Cri de détresse des opérateurs mobiles. S’ils ne le lancent pas haut et fort, c’est à peu près ce que les opérateurs mobiles des Etats-Unis d’Amérique disent en sourdine. On le savait déjà depuis le 21 janvier 2015 après les révélations du journal américain spécialisé en TIC et télécoms, The Information, confirmation en a été faite le 2 mars 2014 à Barcelone lors du Mobile World Congress 2015, la grand-messe du mobile. Le géant américain de l’économie numérique a annoncé son entrée dans le segment du mobile en devenant opérateur mobile virtuel (MVNO) aux Etats-Unis.

Le célèbre moteur de recherche, par la voix de Sundar Pichai, chargé de produits à Google, a précisé que la société n’a pas vocation (pour le moment ?) à devenir un opérateur à grande échelle comme le sont les leaders du marché tels AT&T ou Verizon aux Etats-Unis. Sundar Pichai voit plutôt en ce partenariat avec Sprint et T-Mobile, dont les réseaux seront utilisés par Google, un moyen pour le moteur de recherche de tester les trouvailles de ses laboratoires, ses innovations, et d’inciter les acteurs du mobile à les adopter. Officiellement, il ne s’agira donc pas de donner des tarifs moindres que AT&T ou Verizon, même si cela peut arriver.

Pas sans doute suffisant pour calmer les esprits des opérateurs, car l’on ne sait pas encore clairement les objectifs non avoués de cette entrée inquiétante (pour les opérateurs mobiles) de Google dans leur segment d’activité. D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un concurrent comme les autres. Il est question d’affronter sur le même segment de marché un As de l’internet. Doté d’atouts extraordinaires et démesurés. Parmi ses forces, il faut relever Android, le système d’exploitation de smartphones le plus répandu des Etats-Unis, édité par Google et que la moitié des détenteurs de téléphones intelligents utilise. Probablement, le géant américain veut tester Android et d’autres applications sur un réseau dont il maîtrise les paramètres. Et après quoi ? Là est toute la question qui se pose. Avec la percée du mobile money et son succès en Afrique, il n’est pas exclu que le géant de l’internet ait l’ambition d’offrir l’achat de ses multiples services via le paiement mobile. Ce qui serait une révolution importante.

Fournisseur d’accès Internet

« Au secours ! Google arrive ! » Le même cri de détresse pourrait également être lancé par les fournisseurs d’accès Internet (FAI). Le moteur de recherche ne souhaite pas seulement se lancer dans la téléphonie mobile. Il a commencé bien avant l’annonce de son entrée dans le mobile à offrir la fibre optique aux Américains. Présentement, Google propose aux particuliers une connexion Internet à la vitesse maximale d’1 Gbit/s et son offre inclut un service de diffusion de 200 chaînes de télévision HD. Cette offre est opérationnelle dans les agglomérations de Kansas City, Provo (Utah) et Austin (Texas). Mais en 2014 Google avait proposé à 34 villes situées dans neuf zones métropolitaines des Etats-Unis d’y déployer son offre de réseau Google Fiber. Une offre accessible à partir de 70 dollars HT par mois pour une connexion symétrique à 1 Gbit/s et 1 To d’espace de stockage dans le cloud. Pour bénéficier de la télévision HD, il faut débourser 200 dollars.

Et l’Afrique dans tout cela ? Il serait naïf de croire que Google ne compte pas dupliquer un jour en Afrique les services qu’il expérimente aux Etats-Unis. Toutes les études et la plupart des cabinets de conseils le montrent à suffisance. L’Afrique est considérée comme un relais de croissance pour les grands opérateurs télécoms. La couverture réseau n’est pas complète dans toutes les localités africaines et de nombreux opérateurs investissent des milliards de francs CFA pour connecter et offrir la téléphonie mobile aux localités vierges n’ayant pas accès aux réseaux de télécommunications. Google ne saurait rester en marge de cette tendance. D’ailleurs, sa branche africaine a déjà clairement déclaré son ambition d’être un FAI en RD Congo. Tidjane Deme, le responsable du bureau francophone de Google, a rencontré Thomas Luhaka, le vice-Premier ministre congolais, ministre des Postes, des Télécommunications, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, en février 2015 à Kinshasa, où il a présenté l’ambition du moteur de recherche de fournir une connexion haut débit dès son installation à Kinshasa afin d’accompagner le pays de manière efficace dans son développement économique. Sans oublier de mentionner qu’avant la RDC, Tidjane Deme, dans une « démarche d’exploration », s’est entretenu avec Thierry Lézin Moungalla, le ministre des Postes et des Télécommunications du Congo Brazza, pour évaluer avec lui les opportunités d’affaires dans le secteur de l’internet.

Les autres projets du géant américain en Afrique, comme le projet Loon destiné à offrir le WiFi dans les zones non couvertes en réseaux de télécommunications via des ballons dirigeables, ou encore le projet O3B (Other Three Billion) qui consiste à lancer dans l’espace de petits satellites pour connecter les autres trois milliards de personnes sur terre qui n’ont pas accès à l’internet le montrent à suffisance. Il appartiendra donc aux départements Recherche et Développement des opérateurs mobiles et fournisseurs d’accès Internet de l’Afrique de préparer la concurrence du géant. Trois solutions gratuites : l’investissement, l’innovation et le rapprochement vers Google pour d’éventuels partenariats ou collaborations. Il faudrait aller au-delà de l’imagination et offrir des services innovants, incontournables et accessibles aux bourses des Africains. Ce sera le prix de la survie.

Chronique de Beaugas-Orain DJOYUM parue dans le magazine Réseau Télécom No 77.

Bounandele Koumba : « Les TIC ont un rôle très important dans la reconstruction de la RCA »

Le ministre des Postes, des Télécommunications, chargé des Nouvelles technologies de la République centrafricaine, Bounandele Koumba, expose les actions menées contre la cybercriminalité, et reconnait que les tarifs de roaming en Afrique centrale sont excessifs.
En quoi est-il urgent pour la RCA de lutter contre la cybercriminalité ?
Bounandele Koumba : Nous avons un espace sous-régional qui est aujourd’hui gangrené par le terrorisme, et il est important et urgent pour les six Etats de mettre en place les bases stratégiques pour lutter contre ce fléau qui menace dangereusement nos pays.
Quelles sont les actions déjà menées en RCA pour la lutte contre la cybercriminalité ?
BK : Au plan juridique, il fallait mettre les bases en mettant en place les textes qui régissent la cybercriminalité, et ensuite définir une stratégie au niveau de la sous-région pour assurer une lutte efficace contre la cybercriminalité.
Le forum de Yaoundé a demandé la mise en place de centres d’alertes et de réponses aux incidents cybernétiques. Etait-ce déjà le cas dans votre pays ?
BK : Il s’agit d’un engagement que nous venons de prendre. Nous prendrons toutes les dispositions pour que ces centres d’alertes soient mis en place afin de participer, avec les autres Etats, à la lutte contre ce fléau. Parce qu’il s’agit aujourd’hui d’établir une sorte d’osmose entre nos Etats pour le partage de nos différentes expériences.
La RCA fait partie des pays qui bénéficient du projet du Central African Backbone. Quelle est la situation du déploiement du projet de fibre optique en RCA ?
BK : Nous avons en vue la réalisation du projet CAB en RCA, qui, malheureusement, piétine du fait des turbulences que connaît notre pays depuis plus de deux ans. Mais il s’agit d’une priorité pour nous, parce que si nous devons participer à l’œuvre qui est aujourd’hui engagée suite au premier forum sur la cybercriminalité organisé à Yaoundé, nous devons tout faire pour assurer une connexion efficace afin de jouer véritablement le rôle qui est le nôtre. C’est-à-dire celui d’être avec les autres Etats et de lutter efficacement contre la cybercriminalité.
Comment les TIC peuvent-elles participer à la reconstruction de votre pays ?
BK : Les TIC ont un rôle très important dans la reconstruction du pays. Au plan économique, les TIC ont une très grande part de contribution du fait de leur implication dans toutes les activités économiques. Les TIC revêtent une importance non négligeable et nous pensons mettre un accent pour que leur développement se fasse en tenant compte des priorités des entreprises.
Comment jugez-vous les tarifs de roaming en Afrique centrale et comment faire en sorte que les populations de la sous-région puissent payer moins lorsqu’elles appellent d’un pays à un autre ?
BK : Il s’agit là d’un dossier très délicat. Les tarifs de roaming dans notre sous-région aujourd’hui nous paraissent excessifs. Nous pensons qu’avec les opérateurs de téléphonie mobile nous allons engager des débats et voir la possibilité de réviser ces tarifs afin qu’ils soient abordables aux utilisateurs de la téléphonie mobile.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom No 77.

1 500 M de F.Cfa en 10 ans pour Orange Cameroun – La chronique de Muriel Edjo

Muriel Edjo, le rédacteur en chef de TIC Mag, revient sur l’annonce faite par la DG d’Orange Cameroun d’investir 1 500 milliards de F.Cfa au Cameroun. Dans sa chronique, il présente quelques projets que la filiale de l’opérateur français Orange souhaite implémenter dans le pays. Et parmi ces projets, le lancement de la 3G et même de la 4G.
Chronique vidéo du 17 décembre 2014. Retrouvez d’autres vidéos en cliquant ICI

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It provides a written communication concerning the landlordis determination so far as the tenant’s stay is worried. If the correspondence is palm-provided, a closed and created acknowledgment of delivery has to be extracted from the tenant. Incase the letter has to be mailed, authorized email services that sustain a record of the users have to be availed. A landlord usually takes the tenant to courtroom, if he doesn’t consent to evict the area, although an eviction page cannot be thought to be a legitimate notice.

MTN en Afrique : un pari sur le numérique pour consolider le leadership

Le groupe sud-africain de télécommunications va fêter cette année 2014 son vingtième anniversaire. Avec 208 millions d’abonnés, dont 160 millions en Afrique, le groupe reste le leader de la téléphonie mobile en Afrique. Son principal marché africain, le Nigeria (avec 56,8 millions d’abonnés et de CA en 2013), suivi de l’Afrique du Sud (avec 25,7 millions d’abonnés et de CA en 2013). Viennent ensuite le Ghana (avec 12,9 millions d’abonnés), l’Ouganda (8,8 millions d’abonnés) et le Soudan (8,7 millions d’abonnés), le Cameroun (8,7 millions d’abonnés), la Côte d’Ivoire (7,1 millions d’abonnés). Dans la plupart de ces pays, MTN est le leader local en termes d’abonnés (voir tableau ci dessous). De quoi réjouir le staff dirigeant du groupe :« MTN est toujours le pionnier qu’il a été au début des années 1990, allant courageusement là où les autres avaient peur d’aller : connectant les populations et faisant la différence. Parti d’une seule licence en Afrique du Sud décernée en 1994, MTN a investi des centaines de milliards de rands dans les réseaux et les licences pour connecter aujourd’hui 208 millions de personnes dans 22 pays à travers l’Afrique et le Moyen-Orient », se réjouit le groupe.

Si hier le groupe misait sur les stratégies pouvant davantage maximiser les gains liés aux appels téléphoniques, l’orientation a aujourd’hui changé. L’avenir est dans les données et Internet. D’ailleurs, pour l’année 2013, MTN a annoncé le 5 mars dernier un chiffre d’affaires en hausse de 12%, à 9,4 milliards d’euros (136,5 milliards de rands). Une hausse essentiellement due au bond spectaculaire du segment data. En 2013, les recettes data ont augmenté de 41,4% à 20,7 milliards de rands (1,4 milliard d’euros). « Les données ont contribué à 15,1% des recettes totales. Le nombre de smartphones sur le réseau a augmenté de 63,1% à 6,2 millions à la fin de décembre. Comme nous continuons d’investir dans le réseau 3G, à l’avenir, nous allons être mieux placés pour étendre notre offre de données », explique Sifiso Dabengwa le président et CEO du groupe en commentant les résultats de 2013.

Le tout numérique

A ce titre, il faut noter que c’est le Nigeria qui tire la croissance du groupe. Si les revenus « données » ont progressé, c’est également dû aux investissements de MTN dans ce segment. En 2013, dans le cadre des dépenses d’investissement, le groupe a déboursé 30,2 milliards de rands pour le déploiement de 5 161 sites 2G et de 4 413 sites 3G. La même année, précise Sifiso Dabengwa, 2743 sites 2G et 1607 sites 3G ont été mis en service. L’internet est donc capital pour le groupe. « Nous pensons que cela sera une partie importante de nos activités et que le digital représentera dans les prochaines années une partie sensible de nos revenus. Nous avons commencé avec l’e-commerce, une activité encore peu développée, via Africa Internet Holding et Middle-East Internet Holding », précise le président du groupe. « L’innovation est essentielle pour maintenir un avantage compétitif et nous avons mis en place un certain nombre d’initiatives à l’appui, telles que notre investissement dans le Fonds Amadeus IV Digital Prosperity ainsi que l’établissement d’une plateforme intégrée pour s’assurer que nos filiales partagent les idées et les meilleures pratiques », poursuit Sifiso Dabengwa.

Le PDG ne jure donc plus que par le digital : « Nous croyons qu’offrir la technologie et fournir plus de services via Internet est la plus grande source d’opportunités, d’autant plus que la pénétration de l’internet dans les pays où nous disposons d’un réseau est encore faible. Nous ambitionnons donc d’accroître notre présence dans l’espace numérique et de profiter de la croissance du trafic de données et des solutions TIC. » Aussi, MTN va conclure avec l’incubateur mondial des jeunes sociétés digitales Rocket Internet (Rocket), dans la première moitié de 2014, un partenariat. Partenariat qui a déjà été matérialisé par la signature de deux accords : le premier, entre Rocket et Millicom International Cellular, a pour but de développer les activités de MTN sur Internet en Afrique à travers l’Africa Internet Holdings (AIH) ; dans le deuxième, Rocket et MTN deviennent actionnaires à 50% chacun de Middle East Internet Holding pour développer les services internet et digitaux de MTN au Moyen-Orient.

Mobile money

Il n’y a pas que le digital. Le groupe sud-africain mise aussi sur son service de paiement mobile, MTN Mobile Money. Ici, le groupe ne veut pas seulement acquérir de nouveaux clients, mais surtout augmenter le volume des transactions dans ce service. MTN Mobile Money revendique déjà 14,8 millions d’abonnés. En mars dernier, le groupe a signé un partenariat avec Ecobank pour offrir ce service dans douze pays africains (Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Ghana, Guinée-Bissau, République de Guinée, Liberia, Congo Brazzaville, Rwanda, Soudan du Sud, Ouganda et en Zambie). Les usagers de MTN Mobile Money, également clients d’Ecobank, pourront donc bientôt retirer de l’argent dans les distributeurs automatiques d’Ecobank. Ils auront aussi la possibilité de transférer de l’argent entre leurs comptes MTN mobile Money et Ecobank.

Nelson Mandela

Le groupe né la même année que l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud et la même année que la célèbre prestation de serment de Nelson Mandela, ne peut que se réjouir d’être à l’avant-garde de l’innovation. C’est la première compagnie à avoir lancé le réseau 4G (LTE) en Afrique du Sud en 2011. Elle promet un « nouveau monde digital » aux abonnés de ses 22 filiales. Mais un accent reste à mettre sur l’amélioration de la qualité de son réseau et sur la baisse du coût de ses services, encore jugés assez onéreux dans certains pays.


MTN en Afrique
Chiffre d’affaires 2013 : 13 milliards de dollars
Cash flow opérationnel : 5,7 milliards de dollars
EBITDA : 5,6 milliards de dollars
Nationalité : sud-africaine
Effectif : 25 424 employés dans le monde
Nombre de clients : 160 millions d’abonnés mobiles en Afrique (207,8 millions dans le monde)
Investissements en 2013 (CAPEX) : 2,8 milliards de dollars
MTN dans le monde
Afghanistan, Bénin, Botswana, Cameroun, Côte d’Ivoire, Chypre, Ghana, Guinée-Bissau, République de Guinée, Iran, Liberia, Nigeria, République du Congo (Congo Brazzaville), Rwanda, Afrique du Sud, Soudan, Soudan du Sud, Swaziland, Syrie, Ouganda, Yémen et Zambie. MTN a également des licences de FAI en Namibie et au Kenya, et une licence de services à valeur ajoutée en Ethiopie.
 


 

MTN dans ses principaux marchés en 2013

Pays Nombre d’abonnés en 2013 Chiffre d’affaires (en millions de rands SA) Part de marché Technologies utilisées
Nigeria 56,8 millions 48 159 49,4% (N°1) 2G (87%)3G (49%)
WiMAX (11%)
Iran 41,3 millions 9 514 46,5% (No 2) 2G – 83%WiMAX – 23%
Afrique du Sud 25,7 millions 39 707 34,6% (No 2) 2G – 99%3G – 76%
LTE – 5%
Ghana 12,9 millions 8 269 50,2% (N°1) 2G (80%)3G (26%)
Cameroun 8,7 millions 5 204 59,3% (N°1) 2G – 90%WiMAX – 46%
Côte d’Ivoire 7,1 millions 5 480 37,8% (N°1) 2G – 93%3G – 36%
WiMAX – 40%
Ouganda 8,8 millions 4 467 53,5% (No 1) 2G – 78%3G – 24%
WiMAX – 15%
LTE – 1%
Soudan 8,7 millions 2 496 33,8% (No 2) 2G – 65%3G – 34%
Syrie 5,8 millions 3 229 43,7% (No 2) 2G – 65%3G – 30%

Par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom No 69-70

SMS, orthographe en danger

En attendant de voir un peu plus clair, si on peut, dans les évolutions que pourrait connaître la langue française en usage chez nous, plutôt que de nous fier au laisser aller desdites évolutions, un minimum de vigilance ne s’impose-t-elle pas lorsqu’on se situe au niveau des contrôles normatifs officiels donnant lieu à des effets civils des diplômes délivrés ? Nous venons de vivre la semaine dernière une effervescence francophone au cours de laquelle l’intérêt pour la langue française elle-même est passée au second plan par rapport à d’autres intérêts, notamment aux intérêts économiques. S’agissant de ces intérêts économiques, s’il est évident qu’ils sont eux-mêmes pris dans le tourbillon de la multipolarité constituée par la mondialisation, il n’est pas moins évident que le soin à apporter à la qualité de la langue ne peut être pris en charge que dans l’espace francophone et par les francophones eux-mêmes. Notre intention en proposant ce billet consiste à attirer l’attention de tous, sur le nécessaire contrôle qui devrait continuer à être exercé sur la qualité de la langue parlée et surtout écrite au niveau de l’école en général et des examens officiels en particulier.

En laissant de côté les questions de grammaire pour lesquelles il y aurait énormément de glissements et de déviances à relever, comme pour le mauvais usage parfois de la forme pronominale (chacun se renvoie la balle, au lieu de ils se renvoient la balle), ou même des mauvais accords dans l’usage du singulier à la place du pluriel quand le sujet de la phrase est un pourcentage (50% des visiteurs sont constitués d’étrangers et non pas 50% des visiteurs est constitué d’étrangers… (on accorde en compréhension), nous voulons ne sonner l’alarme aujourd’hui que sur les conséquences éventuelles de l’invasion de l’orthographe phonétique des « sms» particulièrement en usage chez les jeunes en général, les lycéens et les étudiants en particulier.

Nous recevons sur l’espace-échanges de notre site Internet personnel de nombreux messages venant des candidats au baccalauréat. Certains nous écrivent parfois, si ce n’est souvent, avec des « ki » à la place de « qui», des « koi » à la place de « quoi », des « kel » à la place de « quel », de « g » à la place de « je » ! En voici un tout petit spécimen :

« Salut Pr. J’aimerais savoir ; dans votre chapitre 3 de ‘’De la médiocrité à l’excellence’’ kan vous parlez de l’homme critique, à koi faites-vous allusion ? Kel est le problème ke que vous avez posé ? » Voici ce que nous avons répondu comme nous le faisons chaque fois que cette situation se présente à nous : « Je ne peux pas admettre que vous m’écriviez comme vous le faites avec vos copains ; c’est-à-dire avec des « kan » à la place de «quand », « koi » à la place de « quoi », «ke» à la place de « que », « kel » à la place de « quel », etc. Si vous rédigez vos dissertations de cette manière, vous risquez de mauvaises surprises le jour de l’examen. Si votre professeur corrige vos dissertations écrites de cette manière, il ne vous rend pas service ».

Nous passons donc notre temps à répondre de cette manière à nos jeunes lycéens, mais qu’en est-il exactement sur le terrain de la correction des copies, non seulement au baccalauréat, mais également à tous les autres examens du système éducatif et des concours divers de recrutement dans la Fonction publique ? Quelle différence dans la notation établit-on entre ceux qui écrivent normalement (en respectant les normes en vigueur depuis toujours) et ceux qui écrivent en utilisant une orthographe non encore normée ou validée ? Il y aurait quelque chose d’injuste à tout situer sur le même plan, ou sur le même niveau.

Il ne doit pas être question ici de faire prévaloir l’argument selon lequel il serait en train de se forger plusieurs langues françaises : une langue française camerounaise, une langue française ivoirienne, béninoise, congolaise, malienne, tchadienne, togolaise, etc. et que par conséquent il ne servirait à rien d’envisager d’agir contre cette tendance.

Il ne s’agit pas ici, de nier ce fait ; mais de dire que les particularismes nationaux divers ne sauraient concerner que des expressions typiques, des façons de parler, comme du reste il en existe déjà du côté de la Belgique et du Canada, par exemple. Mais à part cela, les règles d’orthographe et de grammaire devraient continuer de demeurer les mêmes pour tous les usagers de cette langue. Et l’Académie française devrait se faire davantage entendre et pourquoi ne pas envisager de se donner une Antenne africaine? A moins que nous-mêmes en Afrique, choisissions de créer une Académie de la langue française d’Afrique !

in Cameroon Tribune (N° 10824/7023 /Lundi, 20 Avril 2015)

Jean-Baptiste Essissima : « J’ai tout plaqué pour ce challenge : AFRICA AHEAD TV »

Africa Ahead WebTv, est une jeune entreprise audiovisuelle basée au Canada qui émet en ligne depuis le 02 mars 2015. Le Camerounais Jean-Baptiste Essissima, promoteur de ce projet, présente aux internautes de TIC Mag cette télévision.

Vous avez lancé une télévision exclusivement diffusée sur Internet baptisé Africa Ahead Web Tv. Pourquoi le choix de la web TV ?

Avant de répondre à votre question, il faudrait d’abord expliquer aux lecteurs ce que c’est une web tv. C’est tout simplement la diffusion et la réception par une interface Web de signaux vidéos. Ce qui permet aux internautes de regarder du contenu vidéo (c’est-à-dire télévisuel ou venant d’une autre source) à partir d’un navigateur Web. Pour revenir à la question, le choix d’une web Tv tout simplement parce que sa mise en place est moins lourde sur le plan matériel, financier et humain. Et sur le plan administratif, on n’est pas soumis à une licence pour diffuser le contenu. Il faut préciser que la chaine diffuse en continue à l’adresse www.africaaheadtv.com depuis le 2 mars dernier.

Est-ce une TV généraliste ou thématique ?

C’est une chaine généraliste, de l’information et beaucoup de divertissement. La rentrée des programmes est prévue ce mois d’avril. Mais, nous avons commencé à diffuser pour roder nos équipements et tester la capacité de nos serveurs. Au deuxième jour de son lancement, nous étions à près de 3800 webtivinautes connectés sur le site. Et ce nombre augmente chaque jour un peu plus, grâce au marketing web que nous faisons sur les réseaux sociaux. La chaine a été bien accueillie par la diaspora.

Quelles sont les cibles principales de cette télévision ?

La cible principale, c’est la diaspora africaine. C’est-à-dire tous ces Africains qui sont hors de l’Afrique. Les autres cibles intègrent la communauté noire dans le monde (Usa, les Antilles) et ceux qui aiment l’Afrique. Les Africains du continent ne seront pas en reste, malgré les problèmes liés au faible taux de pénétration de l’Internet dans certains pays et la qualité du débit.

De nombreux africains ne sont pas toujours connectés et ne disposent pas d’une connexion fluide pour suivre une TV en ligne en direct. Comment comptez-vous faire pour capter l’audience africaine vivant en Afrique ?

Dans bon nombre de pays africains des efforts sont fait pour améliorer la qualité de la connexion au réseau Internet. Nous espérons que dans un avenir très proche, les gouvernants feront de leur mieux pour que l’Internet ne soit plus considéré comme un luxe, afin de permettre aux jeunes africains de trouver leur voie dans les différents métiers liés à l’Internet et que les entreprises et foyers puisse bénéficier des avantages de l’Internet.

Vous annoncez que les internautes peuvent diffuser en live leurs cérémonies de mariages, anniversaires et autres. Est-ce assez sympa d’imposer les mariages des inconnus à votre public en direct ?

Imposer, le terme est un peu fort. Nous ne comptons pas imposer quoi que ce soit aux webtivinautes de notre chaine. Nous proposons un contenu comme tout media le fait. Chaque contenu a une cible. Il y a bien des personnes qui aiment regarder des évènements strass et paillettes, sans pour autant connaitre ceux qu’ils voient à l’écran. On va dire que c’est le côté people que nous voulons donner à la chaine. Vous savez, les Africains de la diaspora organisent pleins d’évènements et cérémonies grandioses qui sont très peu ou pas médiatisé, en dehors des réseaux sociaux. Nous voulons leur donner cette opportunité de communiquer et de montrer ce qu’ils font.

Comment vous organisez-vous pour diffuser en direct ces mariages ? Envoyez-vous des correspondants ?

Il faut déjà préciser que nos contenus sont diffusés en pur direct. C’est-à-dire, lorsqu’un webtivinaute se connecte, il voit la même chose au même moment que celui qui est connecté à Miami, à Paris, a Londres, au Caire …. Nous allons aussi proposer un contenu à la demande (VoD). Nous diffusons 24h/24  et sept jours sur sept. C’est une chaine qui va diffuser en continu avec une grille de programme, comme une chaine traditionnelle. Pour la diffusion de ces évènements, il est évident que nous devons envoyer une petite équipe sur place.

Quelle est la vision d’Africa Ahead Web Tv ?

Notre vision c’est d’être leader des webtv panafricaines sur la toile. A long terme, nous allons basculer la chaine sur le satellite pour toucher des cibles qui n’ont pas accès a l’Internet.

Présentez-vous à nos internautes…

Je m’appelle Jean-Baptiste Essissima. Je suis un Camerounais. Un passionné des medias et des TIC depuis la tendre enfance. Je fais mon premier plateau télé en classe de 3e. Je présentais alors une édition du journal Télé-Jeune, un programme pour jeunes qui passait à la CRTV a l’époque. Quelques années après, j’attrape le virus de l’informatique avec l’arrivée des NTIC au pays. Mon parcours professionnel m’a toujours permis de concilier ces deux passions. Après avoir travaillé à NewTech, un provider qui avait fait chuter le prix de la connexion Internet au Cameroun (de 2000 F.CFA/heure à 1000 F.CFA), j’ai été responsable du site web de Cameroon-Tribune pendant 10 ans. Ce qui m’a permis de suivre une formation en cyber journalisme a l’ESSTIC dans le cadre du partenariat entre cette école et la SOPECAM. Je suis par ailleurs consultant en développement des projets web. Je fais de la télé aujourd’hui. J’ai tout plaqué pour me concentrer sur ce nouveau challenge.

Kiro’o Games annonce le closing de son fonds d’investissement à 182 504 euros et se projette dans son futur

Kiro’o Games, la jeune entreprise camerounaise qui s’est lancé dans la production d’un jeu vidéo à partir d’un studio local, a annoncé le closing de son capital d’investissement à 182 504 euros (120 millions de francs CFA), deux ans après son lancement. « Le projet a généré suffisamment de garanties et de visibilité mondiale. Cela s’est ressenti par un effet « dynamite » en générant plus de concrétisations que de souscriptions », a confié à l’agence Ecofin, Olivier Madiba, le jeune directeur général de l’entreprise, visiblement satisfait.

La somme peut paraître petite, mais dans l’environnement de création de l’entreprise, c’est pratiquement une réussite pionnière. Kiro’o Games est déjà le premier studio de production de jeux installé en Afrique francophone, il est aussi l’une des toute première très petite entreprise à avoir exploré les voies du capital risque pour mobiliser des financements en vue de son expansion.

Selon les données financières publiées par l’entreprise, la mobilisation de ces ressources a suivi trois étapes principales. Une première dite de “tirs rafales”, qui consistait à ouvrir le capital à tout le monde. Dans la deuxième année en 2014, il était désormais question de “tirs de précision”, avec pour effet peu de souscription pour près de 98% de concrétisation en ce début d’année 2015, le projet a connu un effet “boule de neige”, qui s’est caractérisé bien plus rapidement par un grand nombre de concrétisation.

« En observant la courbe de la somme levée cumulée du Tableau 2, on remarque aisément deux pentes brutes entre septembre 2013 et janvier 2014 d’une part, et entre janvier 2015 et avril 2015. Ces pentes traduisent une accélération au niveau des ventes de part et les périodes concernées correspondent respectivement aux parutions dans le journal Le Monde et l’ouverture du Studio d’une part, et d’autre part au reportage sur France 24 et la sortie de la démo », nous explique-t-on chez Kiro’o Games.

Les résultats de l’analyse statistiques démontrent que les tranches d’âge les plus sensibles sont de 26 à 30 ans et de 31 à 35 ans, qui détiennent à elles deux 60% du capital ouvert aux investisseurs. Toutefois, la comparaison avec les chiffres de 2013 à 2014 démontre deux choses : Les 26 à 30 ans ont été les plus réactifs, c’est-à-dire les plus aptes à prendre des risques dès la prise de contact. Les 30 à 31 ans ont pris plus de recul, mais une fois décidés, ont investi d’avantage que leurs homologues de 26 à 30 ans

Les hommes avec 79% de participation l’emportent largement la majorité sur toute la durée du projet. « Toutefois, on peut remarquer en comparant les années que les femmes ont été plus rapides à prendre le risque que les hommes au début, même si elles ont progressivement perdu du terrain avec le temps », a fait savoir M. Madiba sur ce point précis.

Autre leçon qui ressort des tableaux de l’entreprise, c’est que le projet a accroché une majorité de Camerounais, qui dominent dans l’actionnariat, avec 74% de participations. Les personnes de nationalité française sont le deuxième gros actionnaire avec une participation de 20%. On retrouve par la suite des Togolais, des Congolais, des Allemands et des Béninois. Toutefois le gros des Camerounais ayant investi dans le projet résident à l’étranger.

L’entreprise est désormais orientée vers l’optimisation de son capital, afin de tenir les promesses et les engagements pris auprès de ses investisseurs. « J’aime à dire qu’on est parti de loin et aujourd’hui on vit une aventure sans pareille. Personne n’y croyait vraiment sauf nous et aujourd’hui nous avons la confiance de plusieurs personnes, je ne peux être que confiant et avec nos équipes nous avons à cœur de tenir nos promesses en terme de rentabilité », a confié Olivier Madiba.

[Message] RRP – A Canadian Company Commited To African Growth

Not too many companies enter Africa without the intention of exploiting our abundant resources and our genuine people, while simultaneously filling their own pockets for generations to come. Especially during these current economic conditions affecting the Energy industry; Our Nationals continue to work hard for these companies barely making enough to make ends meet while subsequently their bosses continue to lead an extravagant lifestyle, travelling the world, attending lavishes parties at the expense of Africans. But there is a company that is making a difference. This company puts the needs and welfare of our Nationals first before themselves. This company is RRP – Rapid Response Project a proudly Canadian owned and operated company.

RPP Logo

RRP began its operations in 2003 specializing in Engineering, Procurement and Construction Management;With the intention and drive to provideengineering excellence, safety and quality while always being on budget & on schedule.

The unique business model that RRP employs allows them to be nimble, competitive while still continuing to deliver a quality product and service. One method that RRP has used during economic turmoil in the energy industry is FLAT RATE ENGINEERING. They have provided and continue to provide this for a number of Major Global Producers within their Major Projects Division. Not many companies are set up to do this. *References can be provided.

RRP has a team of individuals each of which having over 35 plus years of experience in their disciplines to provide the quality that supports these lower rates. The culture within RRP fosters an environment of passion, hard work and loyalty which most EPCM’s lack. The dollar is not the main focus but the results are. This combined experience and this model allows RRP to streamline the projects whereby eliminating redundancy and inexperience. This ensures that things are done right.

Further the basic principal is such, when times are tough – RRP is committed to its clients first and foremost to ensure that the project is feasible and the economics allow the client to continue their projects which facilitates work for locals and boosts the local economy. Bottom Line – Everyone Continues To Work.

RRP entered Chad by being awarded a two year contract with a one year extension with GLENCORE in August 2013. GLENCORE is a leader in the oil and gas sector making great advances by employing locals and developing the industry and country. RRP has since provided engineering and field support for GLENCORE.

As we all know, during these current economic conditions companies like RRP need to demonstrate its commitment to its Clients and the Nationals not only by talking but actually doing something. As you would have guessed RRP not only stepped up to the challenge but enforced it immediately. RRP not only provided FLAT RATE ENGINEERING but substantially reduced its rate in early 2015 to show its commitment to all its clients including GLENCORE in CHAD.
RRP’s continued commitment to their clients not only has the same team over the many years working and dedicated to their projects but also providing the same if not better engineering excellence and field support.

RRP has opened an office in Chad with the determination of hiring many locals. RRP has also had tremendous success in its Cameroon office which it opened in 2012. RRP continues to work on many major projects.

RRP’s impressive project portfolio with offices around the world exemplifies strength, performance and growth for their clients and the countries they work in. With RRP the future economic growth in AFRICA looks bright and prosperous.


Rapid Response Project Ltd.

Head Office

Suite 200

1134 – 8th Avenue SW. Calgary,

Alberta – Canada

Phone :  +1 403-920-0095
Fax :  +1 403-920-0525

Website: www.rrplimited.com


Tidjane Deme : « La révolution se fera parce qu’il y a une masse de passionnés »

Dans la communauté des internautes passionnés et autres geeks du continent africain, son nom résonne comme une promesse et son parcours semble un appel à l’imiter. Dire pourtant de Tidjane Deme, directeur général de Google pour l’Afrique francophone, qu’il a tout d’une icône serait quelque peu erroné cependant. En fait, ce quadragénaire dont l’étonnante jeunesse surprend toujours tiendrait plus de l’iconoclaste, comme il en donne la preuve en qualifiant, pince sans rire, le Choiseul 200 (qui désigne les 200 jeunes leaders économiques africains de moins de 40 ans et qui l’a classé 5ème sur cette liste l’an dernier) de «concours de beauté».

Simple, direct, ce passionné de science-fiction qui se définit comme un Tech-optimiste a accepté de se confier à nous sans complexes ni langue de bois en marge du lancement de l’espace Jokkolabs Bénin. De la révolution technologique actuellement en cours en Afrique à la conception de l’économie numérique de nos dirigeants, il a accepté de poser pour nous son regard d’expert et d’idéaliste sur les mutations et les défis du continent.

Agence Ecofin: L’Afrique a été prise il y a bientôt une vingtaine d’années dans la vague technologique. Comment évaluez-vous la capacité du continent à surfer sur cette vague aujourd’hui?

Tidjane Deme: L’Afrique n’a pas été prise dans une vague technologique, je pense qu’elle a pris la vague technologique. Et si je dois me faire une impression sur la relation du continent aux technologies pendant les vingt dernières années, ce serait la suivante: Je crois que tout le monde sous-estime chaque jour la capacité des africains à prendre les technologies et à en faire quelque chose.

Il y a moins d’une vingtaine d’année, les gens ont fait les premiers business plans pour les réseaux mobiles en Afrique et si vous retournez voir ces business plans aujourd’hui, vous serez étonnés de voir qu’ils ont largement sous-estimé les marchés potentiels. Au Sénégal je crois que le marché potentiel était estimé à 50 000 personnes. Très probablement au Bénin c’était beaucoup moins. Et donc à l’époque les gens ont sous-estimés la capacité des africains, lettrés ou pas, pauvres ou riches, à prendre un outil qui résout un problème dans leur vie, à l’adopter et à l’utiliser. A mon avis, il en est de même pour internet, et pour chaque nouvelle technologie qui arrive. Je pense aussi qu’il y a beaucoup plus de potentiel dans ce qui arrive que dans les révolutions que nous avons déjà vu.

AE: On vous a vu par le passé être peu tendre envers les dirigeants africains par rapport à leur approche de l’économie numérique. Que leur reprochez-vous concrètement ?

TD: C’est vrai que je reproche beaucoup de choses à nos dirigeants dans le développement de l’économie numérique. Mais Je vais bien préciser ce que je leur reproche. D’abord je pense que nos dirigeants n’ont souvent pas compris l’économie numérique au-delà des télécoms. Ils ont vu les télécoms comme un secteur où le gouvernement pouvait tirer immédiatement des revenus, fiscaux en général, des frais de licence, des revenus à court terme et ils n’ont pas regardé dans le long terme. Parce que dans le long terme, l’économie numérique, c’est une opportunité de développer le PIB, de créer beaucoup d’emplois pour cette vague de jeunes Africains qui sont de mieux en mieux formés et qui ne trouveront pas d’emplois dans l’économie traditionnelle. Et comprise comme ça, la démarche devrait être différente, elle devrait regarder dans le long terme et réaliser que, si les opérateurs télécoms vont être le vecteur du développement de l’internet, ce n’est cependant pas chez eux que se fera la création d’emplois. Il faut qu’en aval des opérateurs se créent des ISP, que l’économie du numérique se développe. C’est une question de compréhension, et ça, nos dirigeants ne l’ont pas bien compris.

AE: Le tableau que vous présentez n’est-il pas un peu alarmiste?

TD: Aucun de nos pays ne sait mesurer le poids du secteur IT dans le PIB au-delà des télécoms. Toutes les mesures s’arrêtent aux télécoms. Et on ne peut pas développer et faire grandir quelque chose qu’on ne sait pas mesurer.

AE: C’est un argument qui se défend, mais qu’est-ce qui pourrait être fait différemment?

TD: Mon rêve c’est de voir nos dirigeants venir vers nous et dire, nous voulons voir des milliers d’entreprises internet se développer, nous voulons les voir créer des centaines de milliers d’emplois, comment pouvons-nous faire ? C’est la conversation que nous devrions avoir avec eux.

AE: En attendant, le continent a une révolution numérique à mener. Pensez-vous qu’elle se fera juste par quelques passionnés ou ce mouvement devra-t-il impérativement bénéficier d’un soutien de ces dirigeants?

TD: Est-ce que vous pensez vraiment qu’il n’y a que quelques passionnés? Il y a une masse de passionnés. La révolution se fera parce qu’il y a une masse de passionnés. Parce qu’on a maintenant une génération qui grandit le portable à la main. Parce que la connectivité va leur permettre d’accéder au savoir, aux technologies et aux marchés du monde entier. C’est une tendance forte. Maintenant, nos dirigeants pourront travailler plus ou moins à accompagner cette révolution là et à l’accélérer et je pense qu’ils doivent le faire, parce que en attendant nous avons une jeunesse qui cherche vraiment de l’emploi et ça, c’est une urgence.

AE: Avez-vous le sentiment qu’un décalage entre ceux qui ont le pouvoir et cette jeunesse, en ce qui concerne le développement numérique, est aussi un peu la conséquence d’une fracture générationnelle?

TD: Je ne parlerai certainement pas de fractures générationnelle, parce que dans la plupart des pays vous trouverez des vétérans de l’internet qui se sont battus pour développer le net dans leur pays et qui se retrouvent toujours avec leurs cheveux blancs assis parmi les jeunes devant un ordinateur.

AE: On entend souvent nos dirigeants professer leur désir de faire de nos villes des capitales numériques. Comment parvient-on à ce stade?

TD: Alors, c’est une bonne nouvelle que chaque gouvernement africain dise qu’il veut faire de son pays un hub numérique car cela veut dire que les dirigeants voient beaucoup d’opportunités dans le secteur. Maintenant, comment y arriver? Je pense qu’il y a quelques fondamentaux qui sont incontournables.

La connectivité demeurera toujours le premier problème fondamental qu’il va falloir résoudre. Si vous voulez faire de votre pays un hub numérique, cela nécessitera une bande-passante abondante. Il faudra qu’elle soit disponible depuis l’international jusqu’au last-mile. Par exemple, les entreprises qui veulent uploader des vidéos youtube dans les capitales africaines aujourd’hui connaissent bien ce problème. Certaines m’appellent tous les jours pour me demander : «est-ce qu’on peut venir dans votre bureau uploader? Parce qu’uploader une vidéo HD d’un gigaoctet leur prend deux jours, alors qu’elles peuvent produire 20 vidéos par jour et ils n’arrivent même pas en uploader deux par jour. Donc toutes les industries de contenu auront besoin de ce très haut-débit. Je pense que les gouvernants doivent se pencher sur la question et être très ambitieux. Mais, hélas, tous vous diront, «je veux être un hub numérique», puis ils vous diront je veux construire un data-center, je veux construire un immeuble ou deux où on va mettre les entreprises tech. En fait, ils essaient de trouver des solutions à un problème qui n’existe pas. Le problème que nous rencontrons, c’est la connectivité.

Le deuxième fondamental ce sera qualité de la formation qui va être un différenciateur. Il y a un certain nombre de pays que je regarde aujourd’hui avec beaucoup d’envie. Prenez un pays comme le Cameroun dont le niveau de formation universitaire est élevé, le niveau d’alphabétisation est très élevé et ils sont bilingues. C’est un cocktail formidable pour réussir sur internet. Mais la connectivité est un énorme problème. Résolvez les problèmes de connectivité du Cameroun et vous avez un champion potentiel de l’internet. Et derrière la formation, les initiatives pour encourager l’entreprenariat comme celle que nous avons ici avec Jokkolabs vont jouer un rôle clé. Beaucoup de nos Etats essaient de le faire, mais hélas d’une manière très conventionnelle.

AE: Quelle serait la bonne manière selon-vous ?

TD: Je crois qu’il faut laisser l’initiative à la communauté et l’accompagner plutôt. En tout cas à Google, c’est ce que nous faisons. Nous ne pensons pas que nous allons venir, installer les communautés et faire les choses, mais plutôt qu’il faut regarder dans la communauté, trouver les champions et les pousser pour qu’ils réussissent. Il y a beaucoup de champions dans nos communautés maintenant.

Propos recueillis par Aaron Akinocho, Agence Ecofin