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Côte d’ Ivoire : SUTEL 2024, un catalyseur de l’inclusion numérique en Afrique

[DIGITAL Business Africa] – L’ Agence régionale du service universel des Télécommunications -TIC (Ansut) organise le SUTEL 2024. La cérémonie de la première édition de SUTEL s’est tenue ce 28 novembre 2024 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Plusieurs acteurs clés du secteur des télécommunications se retrouvent à Abidjan pour aborder les défis et solutions liés à la réduction des zones blanches et à l’ de la connectivité en zone rurale .

L’ atelier qui se tient durant deux jours offre une opportunité unique de :

-partage d’expériences: Les participants pourront échanger leurs bonnes pratiques et leurs retours d’expérience sur les projets de connectivité.

-réseautage: Les acteurs du secteur pourront nouer de nouveaux partenariats pour développer des projets collaboratifs.

– d’Accélération le développement numérique: Les décisions prises lors de cet atelier auront un impact direct sur l’amélioration de la connectivité en Afrique et sur le développement socio-économique du continent.

Le directeur de cabinet du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation , zones blanches, représentait le ministre Kalil Konate à l’ouverture des travaux. Il a mis en avant les avancées significatives réalisées par la Côte d’Ivoire. Notamment, l’extension de la couverture de la 4G le développement du mobile money pour l’inclusion financière, l’ accroissement du taux de pénétration.

Selon le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation, « Ces progrès s’inscrivent dans le Programme national de connectivité rural (PNCR). Il vise à garantir un accès équitable aux services numériques pour tous, en ligne, avec la vision du président Alassane Ouattara de faire des TIC un moteur de développement durable”.

Par Jean Materne Zambo

Numérique : Le téléversement à défaut de la dématérialisation des demandes de protection à l’OAPI

[DIGITAL Business Africa] – L’OAPI est relativement à la traine en matière de modernisation de certaines procédures. L’ Organisation africaine de la Propriété intellectuelle n’a toujours pas dématérialisé la procédure de demande de protection des œuvres. Mais faute de mieux, l’organisation aux 17 États dispose d’une plateforme numérique dédiée au téléversement. Elle a une fois de plus été présentée au cours du webinaire de l’ OAPI jeudi 28 novembre 2024.

Le Dr Michel Gomony est chef de service des indications géographiques, dessin et modèles industriels à l’ OAPI. Il a indiqué que la plateforme de téléversement de l’ OAPI a été créée pour simplifier l’envoi des demandes liées à la protection des droits de propriété intellectuelle. L’utilisateur a juste besoin d’envoyer un spécimen de ce qu’il souhaite protéger. Visitez la plateforme de téléversement de l’ OAPI en cliquant sur ce lien :

https://test.oapi-int.com/televerser-votre-demande/

Il fait rappeler que la propriété intellectuelle renvoie à tous les biens issus de la référence de l’activité humaine. Et on distingue deux grandes familles de propriétés, notamment la propriété industrielle ( Brevets d’invention, modèle d’utilité, obtention végétale, circuits intégrés, marques, noms commerciaux, dessins et modèles industriels, indication géographique) et la propriété littéraire artistique (droit d’auteur, droit voisin).

 

Comment protéger son œuvre?

 

La protection des œuvres auprès de l’ Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) est subordonnée à une procédure que le Dr Michel Gomony, chef de service des indications géographiques, dessin et modèles industriels à l’ OAPI, a détaillée. En voici la matérialisation.

Le séminaire en ligne de l’ OAPI a porté sur le thème : « Métiers de la mode et du design : quels mécanismes de protection et de défense des œuvres ? ». Une quarantaine de conférenciers de plusieurs pays étaient en ligne pour faire le tour de la question.

Le Dr Michel Gomony a indiqué que le design est la conception d’une œuvre. Alors que la reproduction revient aux différents acteurs de la mode, notamment les stylistes. Comme défi du secteur de la mode, Dr Michel Gomony a évoqué la faible intégration de la propriété intellectuelle dans le secteur de la mode.

Il a aussi souligné que l’ apparition de l’internet a fructifié le secteur de la mode. Ce qui explique la forte implication du numérique dans la distribution des produits. L’ expert a aussi déploré le fait que l’ Afrique ne tire pas assez d’argent des créations dans le secteur de la mode.

Par Jean Materne Zambo

Côte d’Ivoire : 60,78 milliards de FCFA pour le budget du ministère chargé du numérique, les 4 axes stratégiques de 2025

[DIGITAL Business Africa] – L’ Assemblée nationale, à l’unanimité des députés, a adopté le budget de 60 780 440 826 FCFA pour le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation. Le ministre Ibrahim Kalil Konaté était face à la Commission des Affaires économiques et financières de l’ Assemblée nationale, ce novembre 2024, pour dresser un bilan des activités de 2023 et présenter les priorités de 2025.

Selon le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, les études réalisées sur le réseau national pour le haut débit (RHND) ont permis de constater que le linéaire de 5 207 km a été porté à 15 000 km. Cette action vise à réduire le coût des communications. L’on annonce d’autres études qui sont en cours. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre de la couverture des zones blanches en Côte d’Ivoire.

 

Bilan et perspectives

 

L’année 2023 a été marquée une progression du côté du ministère en charge du numérique, si l’on s’en tient aux données publiées par le ministère. Selon l’institutions, sur une prévision de 63 % de population à couvrir par le mobile 4G, il a été réalisé 91 %, soit un écart positif de 28 % comparativement à 2021 où le taux de réalisation était de 60 %.

Kalil Konate et ses collaborateurs ne comptent pas s’en contenter. Le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation entend accélérer la cadence en 2025. Le présent budget ( 60 780 440 826 FCFA) est structuré autour de quatre axes stratégiques. Notamment, l’administration générale pour garantir un pilotage efficace des actions du ministère de l’Économie numérique et de la Digitalisation pour promouvoir un écosystème numérique dynamique et innovant, la taxe pour le développement des nouvelles technologies en zones rurales (ANSUT).

Et ce, afin de faciliter l’accès aux technologies dans les zones éloignées. Cela devrait contribuer à réduire la fracture numérique et à soutenir la régulation du secteur des télécommunications/TIC dans le but de renforcer la régulation pour un développement équilibré et sécurisé du secteur.

 

Projet d’Accélération de la Transformation Digitale en Côte d’Ivoire (CIDAP) 

 

La Côte d’ Ivoire a sollicité un financement de 200 millions USD pour une approbation à l’horizon 2024 auprès de l’Association internationale de développement (IDA) (la “Banque mondiale”). Ce financement est consacré à l’implémentation du Projet d’Accélération du Numérique en Côte d’Ivoire (CIDAP).

Aligné sur le Plan National de Développement (PND) 2021-2025, l’Objectif de Développement du Projet (ODP) CIDAP est : (i) de renforcer les fondements de l’écosystème numérique ; (ii) étendre l’accès à une connectivité haut débit résiliente au changement climatique ; (iii) d’améliorer la fourniture et l’adoption de services publics numériques sélectionnés.

Les activités principales du projet sont structurées sous trois (3) composantes que sont :

Composante 1 — Fondements de l’écosystème numérique : Cette composante est axée sur la création d’un écosystème numérique solide et florissant. Elle comprend des mesures telles que la mise en place de réglementations favorables, la promotion de normes ouvertes et interopérables, et le soutien à la création et à la croissance d’entreprises dans le domaine du numérique.

Composante 2 — Expansion de la connectivité à haut débit résiliente au changement climatique : Cette composante vise à étendre l’accès à Internet haut débit à travers le pays, y compris dans les régions rurales et éloignées. Elle met également l’accent sur la résilience climatique, en s’assurant que les infrastructures sont conçues pour résister aux événements climatiques extrêmes.

Composante 3 — Amélioration de la prestation et de l’adoption des services numériques du gouvernement : Cette composante se concentre sur l’amélioration de la fourniture de services gouvernementaux par le biais de canaux numériques. Elle englobe la numérisation des services existants, la création de nouveaux services en ligne, et la mise en place de mesures incitatives pour encourager l’adoption de ces services par les citoyens et les entreprises.

Les composantes 4 et 5 s’ajoutent aux principales composantes citées ci-dessus.

Composante 4 « Gestion du projet » : Elle porte sur la mise en place d’une unité d’exécution du projet, qui sera responsable de la mise en œuvre de toutes les activités.

Composante 5. « Composante d’intervention d’urgence contingente CERC » : En reconnaissance de la vulnérabilité actuelle de la région et des pays aux chocs, une composante d’intervention d’urgence contingente (CERC) est ajoutée à la structure du projet pour fournir un soutien aux pays participants pour répondre rapidement aux crises et aux urgences, y compris les catastrophes climatiques et naturelles et les urgences de santé publique.

Par Jean Materne Zambo, sources : telecom.gouv.ci, banquemondiale.org

Cameroun : À la Finance Week, le DG de la CNPS milite pour l’adoption et la réglementation des cryptoactifs

[DIGITAL Business Africa] – Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo reste persuadé que les États de la Cémac peuvent tirer parti des cryptommonaies. Le directeur général de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS) a une fois de plus rappelé la nécessité de recourir aux cryptomonnaies pour booster la croissance économique de la zone. Il est intervenu au cours du Panel 2 de la Finance Week intitulé « Marché domestique des capitaux : un levier de croissance économique pour la Cémac ? ».

Pour Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, il est hors de question de rester frileux face à cette évolution technologique qui a été mise au point en 2009 par Satochi Nakamoto, fondateur du Bitcoin. On peut évidemment comprendre que la Béac en soit rétive lorsqu’on regarde les inconvénients que couvent cette monnaie électronique. Le terme “crypto”, qui signifie ” caché” n’aide pas aussi. Les décideurs  reprochent aux cryptomonnaies des fluctuations de prix extrêmes, des vulnérabilités de sécurité. Sans oublier que la monnaie échappe au contrôle des banques centrales.

 

Avantages des cryptoactifs

 

Mais à côté de ces inconvénients, il y a des avantages qu’Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, DG de la CNPS, préfère mettre en avant, même s’il insiste sur la réglementation de ces cryptoactifs.

 

« Règlementer signifie qu’on tient compte du phénomène, et on le règlemente pour mieux le maitriser et en tirer les avantages. Toutes les grandes institutions mondiales sont en train de constituer les actifs en cryptomonnaies. Demain, on nous l’annonce, le Trésor américain lui-même va suivre… Cela peut être rentable. Pourquoi n’explorerions-nous pas cette voie ? », s’est-il enquis.

Et de reconnaitre : « Je dois dire de manière un peu cruelle que si on n’avait adopté au moment où nous en parlions à Douala, je crois il y a une ou quelques années, j’avais demandé à ce que la CNPS constitue les actifs en crypto pour 1 milliard (de FCFA). Tel que cela évolue aujourd’hui, nous aurions eu 7 milliards environ. On aurait récupéré notre milliard et on serait en toute liberté de faire venir cinq, six milliards autres… On peut prendre des cryptos, les mettre en réserve et attendre que cela prenne de la valeur. Donc, on peut aussi évoluer vers une économie financiarisée ».

Le DG de la CNPS, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, déplore le fait que les États africains, encore rétifs aux cryptoactifs, aillent contracter des dettes auprès d’autres États qui, eux, ont acquis les cryptomonnaies et tirent des bénéfices de ces investissements.

« J’aimerais bien investir dans le Bitcoin. Mais ce secteur n’est pas règlementé parce que la Béac en a fait un tabou. Les États ne peuvent pas le faire, au moins sans le consentement de la BEAC. Et moi, je milite pour que le Bitcoin et les cryptoactifs en général soient adoptés et règlementés », a-t-il dit.

En guise de réponse aux cryptomonnaies dans la zone Cémac, l’ancien gouverneur de la Béac, Abbas Tolli, a désigné, en 2023, un groupe de travail de 11 personnes chargées d’effectuer, en étroite collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), le suivi et la mise des travaux relatifs à la réflexion sur une monnaie numérique de la Béac.

 

Les Titres publics

Avant le DG de la CNPS, Alain Olivier Noël Mekulu Mvondo, le gouverneur de la Béac, Yvon Sana Bangui, a livré une communication sur le thème : « Marché des titres publics de la Béac, défis et perspectives ». Il en ressort que les titres publics sont des instruments émis par les États membres de la Cémac pour financer leurs besoins budgétaires.

On distingue deux types de titres publics, notamment les bons du Trésor assimilables (BTA) dont l’échéance est à court terme (3,6, ou 12 mois) et les obligations du Trésor assimilables (OTA) avec une échéance à moyen ou long (1 à 5 ans au plus).

L’émission de ces trésors publics se fait par adjudication ( vente aux enchères publiques) ou syndication ( lorsque les banques se regroupent pour octroyer un prêt à une entreprise). Et la Béac en assure la supervision.

Selon le Gouverneur de la Béac, le marché des titres publics dans la région de la Cémac fait face à plusieurs défis. Au nombre desquels la faible liquidité et la profondeur du marché, la dépendance aux financements extérieurs, les taux d’intérêt élevés et la faible attractivité des titres, l’instabilité économique et politique dans certains pays de la zone Cémac. En référence à l’insécurité qui prévaut et à la mauvaise gestion des finances. Tout ceci dissuade parfois les investisseurs de s’engager dans les investissements à long terme.

Par Jean Materne Zambo

Reconnu « CXO of the Year » 2024, Patrick Benon présente son prix à Minette Libom Li Likeng

Désigné « CXO of the Year » 2024 lors de l’Africa Tech Festival, titre qui récompense chaque année un leader d’exception dans le domaine des nouvelles technologies, le directeur général d’Orange Cameroun a présenté ce lundi 25 novembre 2024 son prix à Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun.
Organisée chaque année au Cap, en Afrique du Sud, cette cérémonie est un événement majeur dans le monde des télécoms, car depuis 27 ans, elle célèbre les réalisations technologiques les plus innovantes et les plus percutantes en matière de transformation numérique à travers l’Afrique.
Arrivé à la tête d’Orange Cameroun le 1er septembre 2021, M. Patrick Benon, travailleur acharné et manager visionnaire, a permis à l’entreprise de réaliser d’importants progrès. « Sous son leadership, on a vu se renforcer en s’améliorant les relations avec les parties prenantes, dont la tutelle, et un plus grand engagement du personnel résolument acquis à la vision déclinée dans un plan stratégique des plus ambitieux », commente un cadre d’Orange.
Le Dr Patrick Benon était en compétition pour ce prix avec des décideurs tout aussi brillants sélectionnés par l’équipe des Africa Tech Festival Awards, tous des managers chevronnés.
Le Dr Patrick Benon désigné « CXO of the Year » 2024 lors des Africa Tech Festival Awards en Afrique du Sud
À son actif des trois dernières années, on peut noter son engagement à développer l’inclusion numérique et à assurer la résilience de l’entreprise face aux risques, traduite par son programme de reconquête des régions sensibles que sont le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord, et le plan d’investissement de 150 milliards de francs CFA sur la période 2023-2027, présenté et adopté par le conseil d’administration, dans l’optique de moderniser et d’étendre son réseau pour améliorer la connectivité et l’expérience client.
D’après la filiale camerounaise d’Orange, sous la direction de M. Patrick Benon, Orange Cameroun a enregistré :
• Une croissance de 18 % au premier semestre 2024 traduite par une augmentation significative du parc des abonnés, atteignant 12,84 millions d’utilisateurs et 51 % des parts de marché en volume ;
• La filiarisation d’Orange Money, qui a permis à la filiale de devenir le premier établissement de paiement mobile agréé en Afrique centrale.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’état et d’un doctorat en télécommunications obtenus à l’École nationale supérieure des télécommunications de Paris, M. Patrick Benon prend la direction générale d’Orange Cameroun en septembre 2021, fort d’une riche expérience du management des entreprises de télécommunications.
Il a été tour à tour directeur général de Bénin Télécom de 2007 à 2011, directeur général d’Orange Centrafrique entre 2011 et 2014 et enfin directeur général d’Orange Botswana où il aura passé six années de 2014 à 2021.
Cette reconnaissance met non seulement en avant son brillant parcours, mais aussi honore le Cameroun, qui obtient pour la première fois ce prix prestigieux. Cela renforce la position du pays sur la carte mondiale des technologies de l’information et de la communication, et souligne l’importance des dirigeants capables de guider leurs entreprises vers l’innovation et la croissance durable.
Source : Orange Cameroun

Cameroun : l’Assemblée nationale adopte le projet de loi relatif à la protection des données à caractère personnel

[Digital Business Africa] – Dans quelques semaines, au Cameroun, des entreprises pourront être déclarées pénalement responsables et condamnées à une peine d’amende allant jusqu’à un milliard (1 000 000 000) de francs CFA, lorsque des infractions (comme le transfert des données à caractère personnel vers un pays tiers, sans autorisation préalable de l’Autorité de protection des données à caractère personnel ou encore la violation des données personnelles) seront commises par les responsables desdites personnes morales.

Plus encore, les usagers des services de communications électroniques auront désormais la possibilité de demander aux opérateurs télécoms de ne plus recevoir des SMS promotionnels sans leur consentement. Car, sans consentement, sera puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) à un million (1 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant (entendez par là toute entreprise, personne physique ou morale) qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel, malgré l’opposition de la personne concernée. Surtout lorsque ce traitement répond à des fins de prospection directe ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs prévus par la loi.

Ce sont là quelques-unes des dispositions du projet de loi N° 2062/PJL/AN relatif à la protection des données à caractère personnel au CAMEROUN qui a été adopté par l’Assemblée nationale ce 26 novembre 2024 à Yaoundé en séance plénière après la discussion générale. Ce projet était défendu par la ministre des Postes et des Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng.

Création d’une Autorité de protection des données à caractère personnel

Ce projet de loi propose au président de la République de créer l’Autorité de protection des données à caractère personnel. Cette autorité, comme dans plusieurs pays africains, est un organisme public indépendant qui sera chargé notamment de veiller à l’application de la loi, des textes ainsi que des conventions internationales en la matière.

Elle sera chargée de délivrer les autorisations prévues par la loi, assorties des cahiers des charges conséquents ; d’élaborer, publier et mettre à jour le référentiel des mesures techniques et organisationnelles des données à caractère personnel ; d’approuver les mécanismes de certification des processus et techniques de traitement des données à caractère personnel ; de traiter les réclamations, pétitions et plaintes introduites par des usagers, par un organisme, une organisation ou une association et d’examiner ou d’enquêter sur l’objet desdites réclamations, pétitions ou plaintes, et de informer l’auteur de la réclamation, pétition ou plainte de l’état d’avancement et de l’issue de l’enquête dans un délai raisonnable.

L’autorité sera également chargé d’établir et de publier la liste des pays reconnus comme offrant un niveau de protection des données à caractère personnel équivalent aux exigences prévues par le droit camerounais. Tout comme elle pourra coopérer avec d’autres autorités en charge de la protection des données à caractère personnel, en liaison avec les administrations et structures concernées.

Les interdictions

 De nombreuses interdictions sont prévues dans cette loi.

Désormais, il est interdit de procéder à tout traitement des données relatives aux opinions et activités religieuses, philosophiques, politiques, syndicales, à l’origine raciale ou ethnique, linguistique ou régionale, à la génétique et à la biométrie en matière de santé.

Il est interdit de procéder au traitement des données à caractère personnel dans le cadre des transactions bancaires sans autorisation préalable des administrations et structures compétentes, dans les conditions et suivant les modalités prévues par les lois en vigueur.

Autre interdiction, le traitement des données à caractère personnel sans autorisation préalable des administrations et structures compétentes, dans les conditions et suivant les modalités prévues par la loi.

A présent donc, le traitement des données à caractère personnel sans le consentement préalable de la personne concernée est interdit.

L’article 51 de ce projet stipule que « tout traitement de données à caractère personnel est interdit lorsque la suppression desdites données a été ordonnée par l’Autorité de protection des données à caractère personnel et lorsqu’il est contraire à l’ordre public, aux bonnes mœurs ou aux intérêts de la communauté nationale. »

Par ailleurs, le traitement des données à caractère personnel ne doit porter atteinte ni à la dignité et l’identité humaines, ni aux libertés individuelles et collectives, ni aux droits humains en général reconnus par la législation en vigueur et les conventions internationales dûment ratifiées.

Selon la ministre Minette Libom Li Likeng qui défendait ce projet de loi, le traitement des données à caractère personnel est désormais au cœur de l’économie numérique. « La donnée, matière première de l’économie numérique, est ainsi devenue le principal centre d’intérêt des géants du monde digital, communément appelés GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), dont les modèles économiques reposent essentiellement sur le traitement et l’exploitation des données personnelles de leurs utilisateurs », explique-t-elle.

D’après elle, avoir une loi sur la protection des données à caractère personnel est crucial pour plusieurs raisons, en ce sens qu’elle garantit :

la sécurité des informations : « Les données personnelles peuvent être utilisées à des fins malveillantes si elles tombent entre de mauvaises mains. Une telle loi protège les individus contre le vol d’identité, la fraude et d’autres abus », justifie la ministre ;

– la confiance numérique : « Lorsque les citoyens savent que leurs données sont protégées par la loi, ils sont plus enclins à faire confiance aux institutions publiques et privées, ce qui peut améliorer l’adoption des services numériques » ;

– la responsabilité des entreprises : « les entreprises qui collectent, traitent et stockent les données personnelles doivent respecter des normes strictes pour éviter les violations de données, ce qui les rend plus responsables et transparentes » ;

Et la conformité internationale : « De nombreux pays disposent d’une législation spécifique sur la protection des données, et pour favoriser le climat des affaires pour les étrangers et autres multinationales, il est souvent nécessaire de se conformer aux standards internationaux. Aussi, facilite-t-elle la coopération internationale en matière de cybercriminalité et de protection des consommateurs ».

Le projet de loi qui sera également débattu au Sénat dans les prochains jours et qui passera probablement sans grand changement sera promulgué par le Président de la République. Dès lors, les personnes physiques ou morales chargées du traitement des données à caractère personnel disposeront d’un délai de dix-huit (18) mois pour se conformer aux dispositions de la loi.

Par Beaugas Orain DJOYUM 

Quelques sanctions pénales prévues par le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale

 

ARTICLE 63. (1) Est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de deux cent mille (200 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui collecte les données à caractère personnel ou y accède par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite.

(2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque la collecte ou l’accès par un moyen frauduleux s’accompagne d’un verrouillage, d’un cryptage ou de toute autre technique portant atteinte à la disponibilité et à l’intégrité des données.

ARTICLE 64. (1) Est puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) à un million (1 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel, malgré l’opposition de la personne concernée, lorsque ce traitement répond à des fins de prospection directe ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs prévus par la loi.

(2) Est puni des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui ne procède pas ou ne fait pas procéder aux opérations demandées par une personne physique justifiant de son identité, et qui exige que soient rectifiées, complétées, mises à jour, verrouillées ou effacées les données à caractère personnel la concernant ou concernant la personne décédée dont elle est le représentant légal ou l’ayant-droit.

ARTICLE 65. Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à dix (10) ans et d’une amende d’un million (1 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel à des fins de profilage.

 ARTICLE 66. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable ou le sous-traitant qui met ou conserve en mémoire, informatisée ou non, sans le consentement exprès de la personne concernée, des données sensibles au sens de la présente loi.

(2) Est puni des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus, celui-ci qui procède ou fait procéder à la récupération frauduleuse des données à caractère personnel supprimées.

ARTICLE 67. Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement :

  • le responsable de traitement ou le sous-traitant qui, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou de toute autre forme de traitement, détourne ces informations de leur finalité initiale.
  • le responsable du traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement ultérieur de données à caractère personnel incompatible avec la finalité initiale.

ARTICLE 68. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de deux cent mille (200 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui recueille, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou d’une autre forme de traitement, des données à caractère personnel dont la divulgation aurait pour effet, soit de porter atteinte à la dignité ou à la vie privée de la personne concernée, soit de porter, sans autorisation de l’intéressé, ces données à la connaissance d’un tiers qui n’a pas qualité de les recevoir.

(2) Dans le cas prévu à l’alinéa 1 ci-dessus, les poursuites ne peuvent être exercées que sur plainte de la victime, de son représentant légal ou de ses ayants-droits.

ARTICLE 69. Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à dix (10) ans et d’une amende de deux millions (2 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui procède ou fait procéder à un transfert de données à caractère personnel faisant l’objet ou destinées à faire l’objet d’un traitement vers un État étranger ou une organisation internationale, en méconnaissance des dispositions de la présente.

ARTICLE 70. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à trois (03) ans et d’une amende de cent mille (100 000) à cinq cent mille (500 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui entrave l’action de l’Autorité de protection des données à caractère personnel :

  • soit en s’opposant à l’exercice des missions confiées à ses membres ou agents envoyés en mission ;
  • soit en refusant de communiquer aux membres ou aux agents de l’Autorité de protection des données à caractère personnel, en mission, les renseignements ou les documents utiles à leur mission.

(2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque lesdits documents ou renseignements sont dissimulés, falsifiés ou supprimés.

ARTICLE 71. Nonobstant la responsabilité pénale de leurs dirigeants, les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables et condamnées à une peine d’amende de cinquante millions (50 000 000) à un milliard (1 000 000 000) de francs CFA, lorsque les infractions prévues par la présente loi ont été commises par les responsables desdites personnes morales.

Cameroun : Bientôt des peines d’amende d’ un milliard de francs CFA pour violation des données personnelles 

[Digital Business Africa] – Dans quelques semaines, au Cameroun, des entreprises pourront être déclarées pénalement responsables et condamnées à une peine d’amende allant jusqu’à un milliard (1 000 000 000) de francs CFA, lorsque des infractions (comme le transfert des données à caractère personnel vers un pays tiers, sans autorisation préalable de l’Autorité de protection des données à caractère personnel ou encore la violation des données personnelles) seront commises par les responsables desdites personnes morales.

Plus encore, les usagers des services de communications électroniques auront désormais la possibilité de demander aux opérateurs télécoms de ne plus recevoir des SMS promotionnels sans leur consentement. Car, sans consentement, sera puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) à un million (1 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant (entendez par là toute entreprise, personne physique ou morale) qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel, malgré l’opposition de la personne concernée. Surtout lorsque ce traitement répond à des fins de prospection directe ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs prévus par la loi.

Ce sont là quelques-unes des dispositions du projet de loi N° 2062/PJL/AN relatif à la protection des données à caractère personnel au CAMEROUN qui a été adopté par l’Assemblée nationale ce 26 novembre 2024 à Yaoundé en séance plénière après la discussion générale. Ce projet était défendu par la ministre des Postes et des Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng.

Création d’une Autorité de protection des données à caractère personnel

Ce projet de loi propose au président de la République de créer l’Autorité de protection des données à caractère personnel. Cette autorité, comme dans plusieurs pays africains, est un organisme public indépendant qui sera chargé notamment de veiller à l’application de la loi, des textes ainsi que des conventions internationales en la matière.

Elle sera chargée de délivrer les autorisations prévues par la loi, assorties des cahiers des charges conséquents ; d’élaborer, publier et mettre à jour le référentiel des mesures techniques et organisationnelles des données à caractère personnel ; d’approuver les mécanismes de certification des processus et techniques de traitement des données à caractère personnel ; de traiter les réclamations, pétitions et plaintes introduites par des usagers, par un organisme, une organisation ou une association et d’examiner ou d’enquêter sur l’objet desdites réclamations, pétitions ou plaintes, et de informer l’auteur de la réclamation, pétition ou plainte de l’état d’avancement et de l’issue de l’enquête dans un délai raisonnable.

L’autorité sera également chargé d’établir et de publier la liste des pays reconnus comme offrant un niveau de protection des données à caractère personnel équivalent aux exigences prévues par le droit camerounais. Tout comme elle pourra coopérer avec d’autres autorités en charge de la protection des données à caractère personnel, en liaison avec les administrations et structures concernées.

Les interdictions

 De nombreuses interdictions sont prévues dans cette loi.

Désormais, il est interdit de procéder à tout traitement des données relatives aux opinions et activités religieuses, philosophiques, politiques, syndicales, à l’origine raciale ou ethnique, linguistique ou régionale, à la génétique et à la biométrie en matière de santé.

Il est interdit de procéder au traitement des données à caractère personnel dans le cadre des transactions bancaires sans autorisation préalable des administrations et structures compétentes, dans les conditions et suivant les modalités prévues par les lois en vigueur.

Autre interdiction, le traitement des données à caractère personnel sans autorisation préalable des administrations et structures compétentes, dans les conditions et suivant les modalités prévues par la loi.

A présent donc, le traitement des données à caractère personnel sans le consentement préalable de la personne concernée est interdit.

L’article 51 de ce projet stipule que « tout traitement de données à caractère personnel est interdit lorsque la suppression desdites données a été ordonnée par l’Autorité de protection des données à caractère personnel et lorsqu’il est contraire à l’ordre public, aux bonnes mœurs ou aux intérêts de la communauté nationale. »

Par ailleurs, le traitement des données à caractère personnel ne doit porter atteinte ni à la dignité et l’identité humaines, ni aux libertés individuelles et collectives, ni aux droits humains en général reconnus par la législation en vigueur et les conventions internationales dûment ratifiées.

Selon la ministre Minette Libom Li Likeng qui défendait ce projet de loi, le traitement des données à caractère personnel est désormais au cœur de l’économie numérique. « La donnée, matière première de l’économie numérique, est ainsi devenue le principal centre d’intérêt des géants du monde digital, communément appelés GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), dont les modèles économiques reposent essentiellement sur le traitement et l’exploitation des données personnelles de leurs utilisateurs », explique-t-elle.

D’après elle, avoir une loi sur la protection des données à caractère personnel est crucial pour plusieurs raisons, en ce sens qu’elle garantit :

la sécurité des informations : « Les données personnelles peuvent être utilisées à des fins malveillantes si elles tombent entre de mauvaises mains. Une telle loi protège les individus contre le vol d’identité, la fraude et d’autres abus », justifie la ministre ;

– la confiance numérique : « Lorsque les citoyens savent que leurs données sont protégées par la loi, ils sont plus enclins à faire confiance aux institutions publiques et privées, ce qui peut améliorer l’adoption des services numériques » ;

– la responsabilité des entreprises : « les entreprises qui collectent, traitent et stockent les données personnelles doivent respecter des normes strictes pour éviter les violations de données, ce qui les rend plus responsables et transparentes » ;

Et la conformité internationale : « De nombreux pays disposent d’une législation spécifique sur la protection des données, et pour favoriser le climat des affaires pour les étrangers et autres multinationales, il est souvent nécessaire de se conformer aux standards internationaux. Aussi, facilite-t-elle la coopération internationale en matière de cybercriminalité et de protection des consommateurs ».

Le projet de loi qui sera également débattu au Sénat dans les prochains jours et qui passera probablement sans grand changement sera promulgué par le Président de la République. Dès lors, les personnes physiques ou morales chargées du traitement des données à caractère personnel disposeront d’un délai de dix-huit (18) mois pour se conformer aux dispositions de la loi.

Par Beaugas Orain DJOYUM 

Quelques sanctions pénales prévues par le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale

 

ARTICLE 63. (1) Est puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de deux cent mille (200 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui collecte les données à caractère personnel ou y accède par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite.

(2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque la collecte ou l’accès par un moyen frauduleux s’accompagne d’un verrouillage, d’un cryptage ou de toute autre technique portant atteinte à la disponibilité et à l’intégrité des données.

ARTICLE 64. (1) Est puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) à un million (1 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel, malgré l’opposition de la personne concernée, lorsque ce traitement répond à des fins de prospection directe ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs prévus par la loi.

(2) Est puni des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui ne procède pas ou ne fait pas procéder aux opérations demandées par une personne physique justifiant de son identité, et qui exige que soient rectifiées, complétées, mises à jour, verrouillées ou effacées les données à caractère personnel la concernant ou concernant la personne décédée dont elle est le représentant légal ou l’ayant-droit.

ARTICLE 65. Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à dix (10) ans et d’une amende d’un million (1 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement de données à caractère personnel à des fins de profilage.

 ARTICLE 66. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable ou le sous-traitant qui met ou conserve en mémoire, informatisée ou non, sans le consentement exprès de la personne concernée, des données sensibles au sens de la présente loi.

(2) Est puni des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus, celui-ci qui procède ou fait procéder à la récupération frauduleuse des données à caractère personnel supprimées.

ARTICLE 67. Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement :

  • le responsable de traitement ou le sous-traitant qui, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou de toute autre forme de traitement, détourne ces informations de leur finalité initiale.
  • le responsable du traitement ou le sous-traitant qui procède ou fait procéder à un traitement ultérieur de données à caractère personnel incompatible avec la finalité initiale.

ARTICLE 68. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de deux cent mille (200 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui recueille, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou d’une autre forme de traitement, des données à caractère personnel dont la divulgation aurait pour effet, soit de porter atteinte à la dignité ou à la vie privée de la personne concernée, soit de porter, sans autorisation de l’intéressé, ces données à la connaissance d’un tiers qui n’a pas qualité de les recevoir.

(2) Dans le cas prévu à l’alinéa 1 ci-dessus, les poursuites ne peuvent être exercées que sur plainte de la victime, de son représentant légal ou de ses ayants-droits.

ARTICLE 69. Est puni d’un emprisonnement de trois (03) à dix (10) ans et d’une amende de deux millions (2 000 000) à vingt millions (20 000 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui procède ou fait procéder à un transfert de données à caractère personnel faisant l’objet ou destinées à faire l’objet d’un traitement vers un État étranger ou une organisation internationale, en méconnaissance des dispositions de la présente.

ARTICLE 70. (1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à trois (03) ans et d’une amende de cent mille (100 000) à cinq cent mille (500 000) de francs CFA, ou de l’une de ces deux peines seulement, le responsable de traitement ou le sous-traitant qui entrave l’action de l’Autorité de protection des données à caractère personnel :

  • soit en s’opposant à l’exercice des missions confiées à ses membres ou agents envoyés en mission ;
  • soit en refusant de communiquer aux membres ou aux agents de l’Autorité de protection des données à caractère personnel, en mission, les renseignements ou les documents utiles à leur mission.

(2) Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque lesdits documents ou renseignements sont dissimulés, falsifiés ou supprimés.

ARTICLE 71. Nonobstant la responsabilité pénale de leurs dirigeants, les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables et condamnées à une peine d’amende de cinquante millions (50 000 000) à un milliard (1 000 000 000) de francs CFA, lorsque les infractions prévues par la présente loi ont été commises par les responsables desdites personnes morales.

Gabon : Début de la 22e réunion du Fratel placée sous le sceau des évolutions technologiques

[DIGITAL Business Africa] – Le Gabon abrite la 22e réunion du Fratel. Le Réseau Francophone de la régulation des télécommunications, à travers ses 23 membres, se réunit à Libreville les 26 et 27 novembre 2024 pour discuter des tendances et innovations technologiques qui influencent le marché des télécommunications, ainsi que des enjeux de régulation et des transformations des régulateurs. Le thème retenu pour ces travaux d’une importance capitale étant : « Quels modèles d’affaires et quelles stratégies des opérateurs télécom dans le futur ? » 

Occasion pour les acteurs de renforcer la coopération et de partager les meilleures pratiques en matière de régulation en vue de favoriser les investissements et l’innovation dans le secteur des télécommunications.

L’événement est placé sous la férule du président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), Célestin Kadjidja.

Les 23 membres du réseau devraient en principe échanger sur les impacts des évolutions technologiques sur l’organisation de la chaîne de valeur des télécommunications. L’impact des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, sur l’exploitation des réseaux et la fourniture de services de communications électroniques sera mesuré. Les discussions porteront sur les transformations attendues des régulateurs et des raisons et moyens d’améliorer la collaboration entre régulateurs télécoms et ceux des autres secteurs.

Au terme des travaux, l’on aura droit au  rapport des activités  2024. Le nouveau Comité de coordination pour l’exercice 2025 sera également connu.

Par Jean Materne Zambo

Sénégal : Activité postale, l’ARTP fixe les règles du jeu

[DIGITAL Business Africa] – L’ Autorité de régulation des Télécommunications et des Postes met de l’odre dans le secteur postal. Le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, vient de signer un communiqué relatif à la conformité de l’activité postale au Sénégal, ce 26 novembre 2024. Dans cette note adressée aux sociétés de facturation, les banques , les compagnies d’assurances et autres sociétés émettrices de factures, il est mentionné que ces entités doivent avoir une licence d’exploitation du courrier délivrée par arrêté du ministre chargé des Postes. Ceci après avis de l’institution de régulation.

La recommandation obéit aux articles 27 et 28 du Code des Postes.

Art 27 : « Tout opérateur postal, excepté l’opérateur en charge du service postal universel doit pour effectuer les opérations ou prestations, disposer au préalable d’une licence d’exploitation du courrier ». L’article précise aussi :

« Cet opérateur doit être obligatoirement constitué sous la forme d’une société commerciale de droit sénégalais et remplir les conditions techniques et financières, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur ».

Art 28 : « La licence d’exploitation du courrier à laquelle est annexé un cahier des charges et un droit attribué par arrêté du ministre chargé des Postes après avis conforme de l’institution de régulation. Elle est attribuée pour une durée de 5 ans renouvelable … »

Les sociétés exerçant sans obtention de licence d’exploitation au préalable encourent des sanctions prévues par les articles 43 et 45 du Code des Postes.

Consultez la loi n°2006-01, portant Code des Postes en cliquant sur ce lien

https://www.digitalbusiness.africa/wp-content/uploads/2024/11/Loi-n°-2006-01-portant-Code-des-Postes.pdf

L’ARTP a par la même rendu publique la liste des entités agréées dans les opérations et prestations postales. Lorsqu’on parle de ces deux activités, on fait allusion à la collecte, au tri, à l’acheminement et à la distinction du courrier. Ces sociétés légales sont : la Société nationale La Poste, EMS, DHL, Flash car, Speedex, Coudou, Africa Global Logistics, Globe, Rapides, Tiak Tiak, Tex Courrier, Unipax, 2W Logistics, Carapid, Paps, Kaz Logistics, Africa Courrier central.

La Société nationale La Poste a l’exclusivité de la collecte, du tri, de l’acheminement, de la distribution, du publipostage et des services relatifs aux envois recommandés et aux envois avec valeur déclarée.

Par Jean Materne Zambo

Connectivité : Les pays de l’AES s’engagent pour le free roaming 

[DIGITAL Business Africa] – L’ Alliance des États du Sahel a déjà une mesure d’urgence pour l’année 2025. Le trio audacieux, à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali, pense à la mise en place du free roaming entre les trois pays en 2025. La signature de ce mémorandum d’entente a eu lieu en marge de la célébration des 25 ans de l’ Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) du Niger. MTN, un des opérateurs concessionnaires au Benin, a une expérience sur le free roaming.

« Le Free roaming est un service d’itinérance réglementé qui vous permet de bénéficier de certains avantages en émission et réception d’appels en fonction de la zone dans laquelle vous êtes. L’abonné qui se connecte sur le réseau partenaire bénéficie de 300 minutes gratuites en réception d’appels valables un mois. La cagnotte des 300 minutes est réinitialisée à chaque nouvelle entrée dans le pays partenaire (MTN Côte d’Ivoire, MTN Guinée Conakry, Orange Mali, Orange Burkina Faso, Expresso Sénégal & Moov Togo) », indique l’opérateur.

Une forte délégation malienne a pris part aux festivités (25 ans de l’ Arcep Togo). Dans cette délégation on trouvait le président de l’AMRTP, Saidou Pona Sankaré qui pense que cet accord sera bénéfique aux populations des trois pays de l’ AES.

« Cet Accord, qui engage nos pays à lever les barrières techniques et tarifaires à la mobilité numérique transfrontalière, est le fruit de la vision commune et de la détermination de nos dirigeants à bâtir un espace de communication sans frontières… »

« Nous sommes confiants que cet accord stimulera la croissance économique, créera de nouvelles opportunités et contribuera à l’essor d’un marché numérique sans frontières dans notre région…».

Saidou Pona Sankaré a par la suite rappelé aux autorités nigériennes :

« 25 ans se sont écoulés depuis la création de votre organisme, et nous sommes comblés de joie en célébrant ce jalon significatif. Pour avoir suivi ces dernières années l’Arcep du Niger, nous savons que c’est là une occasion de regarder en arrière avec fierté les réalisations et les défis surmontés au cours de ce quart de siècle », a-t-il dit.

Un défi qu’il faut très rapidement surmonter. C’est le lancement officiel de la plateforme numérique de communication. Elle est destinée à renforcer la communication si chère aux Chefs d’États de l’ AES. Une fois lancée, cette plateforme jouera un rôle clé dans l’ instauration d’une communication inter-étatique, basée sur l’information citoyenne et la valorisation des projets phares de la Confédération de l’AES. La plateforme intègre une web TV.

Par Jean Materne Zambo, source : CCOM/MCENMA

Côte d’Ivoire : les circonstances du départ de Namahoua Bamba Touré de l’ARTCI

[Digital Business Africa] – Mercredi 20 novembre 2024. Lors du Conseil des ministres au Palais de la Présidence de la République à Abidjan, sous la présidence d’Alassane OUATTARA, Président de la République, un divers spécial est inscrit. Le communiqué signé par Amadou COULIBALY, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, sanctionnant ce conseil renseigne brièvement que « le Conseil a mis fin aux fonctions du directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI), madame Namahoua Bamba TOURE. Un directeur général par intérim sera nommé ultérieurement. »

Jeudi 21 novembre 2024. Le Conseil de régulation de l’ARTCI  se réunit et désigne M. Ouattara Lakoun, 56 ans, ancien directeur général de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), directeur général par intérim de l’ARTCI.

Vendredi 22 novembre 2024. Passation de pouvoir entre Madame Namahoua Bamba Touré, le directeur général sortant, et Monsieur Lakoun Ouattara, qui prend désormais les rênes de l’institution. La cérémonie est présidée par le président du Conseil de régulation, le Dr. Souleïmane Diakite Coty qui a présidé la réunion de la veille.

Nouveaux vents à l'ARTCI : Lakoun Ouattara prend les rênes du régulateur ivoirien des télécoms
Passation de service entre le DG entrant et la DG sortante

Lors de cette cérémonie, le Dr. Souleïmane DIAKITÉ COTY va exprimer sa gratitude à Madame Namahoua Bamba Touré pour son « dévouement durant son mandat ». Il va ensuite féliciter Monsieur Lakoun Ouattara pour sa nomination et lui assurer de tout son soutien.Côte d'Ivoire : les circonstances du départ de Namahoua Bamba Touré de l'ARTCI

Madame Namahoua Bamba Touré, à son tour, va exprimer sa satisfaction quant à l’héritage qu’elle laisse à son successeur et va remercier l’ensemble des équipes de l’ARTCI pour leur engagement. Elle a par ailleurs souligné les avancées significatives réalisées sous sa direction et s’est dite convaincue que l’ARTCI continuera de jouer un rôle clé dans le développement du numérique en Côte d’Ivoire.

En trois jours, la DG sortante a donc vu sa vie professionnelle basculer.

Pourquoi a-t-elle été relevée de ses fonctions à la tête de l’ARTCI ? Officiellement, aucune explication.

Côte d'Ivoire : L'ARTCI menace de sanctionner Starlink pour fourniture des services Internet sans autorisation
Désormais ex DG de l’ARTCI

« De la même façon qu’on ne donne pas de raisons en général quand on nomme quelqu’un, je pense que le Conseil est souverain pour démettre aussi un haut cadre de ses fonctions », a indiqué Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

À noter que Namahoua Bamba Touré avait été nommée DG de l’ARTCI lors du conseil des ministres du 13 avril 2022. Soit deux ans et demi de service.

Il y a quelques semaines, du 07 au 08 novembre, elle organisait pourtant au Parc des expositions d’Abidjan les ARTCI DAYS. Un événement majeur réunissant près de 1500 participants autour du thème « Régulation et cybersécurité au service de l’inclusion numérique : protéger les citoyens et favoriser la croissance des entreprises ». Cette rencontre stratégique a mis en lumière les enjeux cruciaux de la protection numérique dans le développement économique et social ivoirien. Elle a, à l’occasion, appelé à une mobilisation de tous pour sécuriser le cyberespace ivoirien.

Au sujet des avancées significatives réalisées sous la direction de cette DG, on peut évoquer les chiffres présentés récemment par le directeur de la régulation des télécommunications à l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), Guy-Michel Kouakou. Le 29 octobre 2024, lors de la conférence de presse hebdomadaire “Tout Savoir Sur”, organisée par le Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG) à Abidjan-Plateau, il présentait les performances du secteur des télécommunications et des investissements en fortes croissances.

Selon M. Kouakou, le chiffre d’affaires global du secteur est passé de 940 milliards FCFA en 2019 à 1 219 milliards FCFA en 2023.

Il avait également indiqué que concernant les infrastructures de télécommunications, la Côte d’Ivoire dispose de 30 240 km de fibre optique au 31 mars 2024. Au total, 8 080 localités sont couvertes sur un nombre total de 8 518 prévues, soit une proportion de 94,86 %. Quant aux taux de pénétration de la téléphonie mobile, le pays enregistre 181,1 % avec 57 195 791 d’abonnés mobiles. L’accès à Internet s’établit à 74 % des ménages en 2023, en augmentation de 21 % par rapport à 2022.

Pour Guy-Michel Kouakou, cette amélioration démontre l’engagement des opérateurs et de l’ARTCI à garantir un accès large et équitable aux services de télécommunications.

Lors des ARTCI DAYS, Namahoua Bamba Touré  avait salué la création par décret, de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), nouvel organisme national dédié à la cybersécurité en Côte d’Ivoire, adopté par le Conseil des ministres du 30 octobre 2024. Elle expliquait que l’ANSSI vise à renforcer la sécurité des systèmes d’information dans le pays et sera la structure unique chargée de la coordination, de la protection et de la gestion des crises en matière de cybersécurité, couvrant aussi bien les infrastructures critiques que les systèmes d’information publics et privés. Son message avait-il été entendu ?

Par B-O.D., Digital Business Africa

Lire aussi: Nouveaux vents à l’ARTCI : Lakoun Ouattara prend les rênes du régulateur ivoirien des télécoms

Nouveaux vents à l’ARTCI : Lakoun Ouattara prend les rênes du régulateur ivoirien des télécoms

[Digital Business Africa] L’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) a connu un tournant majeur ce 22 novembre 2024 à Abidjan avec la passation de pouvoirs entre Madame Namahoua Bamba Touré et Monsieur Lakoun Ouattara. Ce dernier, fort de son expérience dans le secteur privé, est appelé, en tant que DG par intérim de l’ARTCI, à insuffler un nouveau dynamisme à la régulation des télécommunications en Côte d’Ivoire.

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La nomination de Monsieur Ouattara intervient dans un contexte où le secteur des télécommunications en Côte d’Ivoire est en pleine mutation. La digitalisation accélérée, la convergence des technologies et l’émergence de nouveaux acteurs posent de nouveaux défis réglementaires. L’expérience de Monsieur Ouattara, ancien DG de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), laisse présager une approche plus pragmatique et orientée vers les besoins du marché.

Né le 4 novembre 1968, Ouattara Lakoun possède une vaste expérience acquise auprès d’organisations patronales, gouvernementales et de petites et moyennes entreprises (PME) durant près de 28 ans. Les médias ivoiriens indiquent qu’il a piloté des initiatives innovantes et relevé des défis économiques complexes, tant à l’échelle nationale qu’internationale.Nouveaux vents à l'ARTCI : Lakoun Ouattara prend les rênes du régulateur ivoirien des télécoms

Les enjeux pour le secteur

 Les prochaines années s’annoncent cruciales pour le secteur des télécommunications en Côte d’Ivoire. Parmi les principaux enjeux figurent :

  • L’accélération de la couverture numérique : il s’agit de réduire la fracture numérique et de garantir un accès équitable à Internet pour tous les Ivoiriens.
  • Le développement des services à valeur ajoutée Les services financiers mobiles, la santé connectée, l’éducation en ligne… les opportunités sont nombreuses pour stimuler l’innovation et améliorer la qualité de vie des populations.
  • La protection des consommateurs : Face à la multiplication des offres et des acteurs, il est essentiel de renforcer la protection des consommateurs et de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.
  • La cybersécurité : La multiplication des cyberattaques exige une vigilance accrue et la mise en place de mesures de sécurité robustes.Nouveaux vents à l'ARTCI : Lakoun Ouattara prend les rênes du régulateur ivoirien des télécoms

Nombreuses sont les attentes envers le nouveau directeur général

Les acteurs du secteur attendent de Monsieur Ouattara qu’il :

  • Simplifie la réglementation : Une réglementation trop complexe peut freiner l’investissement et l’innovation.
  • Favorise la concurrence : Une concurrence saine est essentielle pour faire baisser les prix et améliorer la qualité des services.
  • Renforce le dialogue public-privé : un dialogue constructif avec les opérateurs est indispensable pour co-construire les politiques publiques.
  • Mettre en œuvre une stratégie de développement numérique ambitieuse : La Côte d’Ivoire a l’ambition de devenir un hub numérique en Afrique.

La nomination de Monsieur Lakoun Ouattara à la tête de l’ARTCI marque un tournant important pour le secteur des télécommunications en Côte d’Ivoire qui va expérimenter le management venant du secteur du privé. Les défis sont nombreux, mais les opportunités sont immenses.

Il revient désormais au nouveau directeur général de mettre en œuvre une vision ambitieuse pour faire de la Côte d’Ivoire le leader numérique africain qu’il ambitionne d’être. Déjà, Monsieur Ouattara a déclaré qu’il mettra tout en œuvre pour garantir la stabilité et l’innovation dans ce secteur stratégique pour l’économie nationale. « L’ARTCI est un acteur clé de la transformation numérique du pays et je suis honoré de pouvoir contribuer à son développement en cette période charnière », a-t-il indiqué.

Par B-O.D., Digital Business Africa

Afrique de l’ Ouest : Recommandations de la 2e session de l’ARTAO

[DIGITAL Business Africa] – Le groupe de travail de l’Autorité de Régulation des Télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO) s’est réuni à Conakry, Guinée. Du 19 au 22 novembre 2024, les acteurs des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) de la région de l’ Ouest Afrique ont discuté du développement des infrastructures numériques, de la formation des consommateurs sur les risques et de la cybersécurité.

Le thème retenu pour cette deuxième session de l’ ARTAO, après celle de Banjul, Gambie, était : « Accompagner la transformation numérique en Afrique de l’Ouest : renforcer la connectivité, la sécurité et l’accès ». 

Les débats ont permis  d’adresser des recommandations pour améliorer le cadre réglementaire et favoriser le développement harmonieux du secteur des télécommunications en Afrique de l’Ouest.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Rose Pola Pricemou, ministre guinéenne des Postes, des Télécommunications et de l’Économie.

Dans son discours d’ouverture, elle a souligné l’importance de relever les défis majeurs auxquels fait face le secteur des télécommunications en Afrique de l’Ouest, à savoir :

– La protection des données personnelles : Il s’agit d’un enjeu crucial dans un contexte de digitalisation accélérée.

-Le déploiement accéléré des ininfrastructures. Notamment par satellite, est essentiel pour garantir un accès équitable et de qualité aux services numériques, en particulier dans les zones rurales et isolées.

– L’optimisation du spectre des fréquences pour la 5G : la mise en place de cadres réglementaires harmonisés et de mécanismes de coordination régionale permettra de maximiser l’efficacité du déploiement de la 5G et de favoriser l’innovation.

À la clôture des travaux, le secrétaire exécutif de l’ARTAO Aliyu Yusuf Aboki, a noté que ces travaux de quatre jours ont permis de « faire un pas de plus vers la réalisation des objectifs stratégiques de notre organisation. »

« Les riches délibérations de ces derniers jours ont abouti à des projets de recommandations exploitables qui guideront la prochaine phase de notre parcours. Ces résultats sont au cœur de nos efforts pour présenter des résolutions percutantes à la Conférence des régulateurs lors de la prochaine Assemblée générale annuelle à Bissau, en Guinée-Bissau, au premier trimestre 2025 ».

Et d’ajouter :

« Les progrès que nous avons réalisés [à Conakry] mettent en évidence l’essence de l’ARTAO (WATRA) en tant que plateforme de partage des connaissances, de résolution des défis communs et de promotion de l’harmonisation des réglementations des télécommunications. Cette harmonisation est essentielle pour libérer le potentiel socio-économique de notre sous-région, permettre l’innovation et favoriser l’intégration pour une économie numérique florissante. »

Le directeur général adjoint de l’ARPT, Adama Condé, de son côté, a rappelé que des discussions riches et variées ont permis d’identifier les défis auxquels l’ARTAO est confrontée, mais aussi les opportunités qu’elle peut saisir pour renforcer ses actions et ses réglementations dans les domaines stratégiques débattus.

Par Jean Materne Zambo

Transformation numérique : la Côte d’Ivoire rejoint la Déclaration de Smart Africa

[DIGITAL Business Africa] – Trois délégations étrangères ont foulé le sol ivoirien. Parmi elles, celle de Smart Africa. Son directeur général, Lacina Koné, a été reçu, ce jeudi 21 novembre 2024 par le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konate.

Point d’orgue de la rencontre : la signature de la Déclaration de Smart Africa.  La Côte d’ Ivoire est ainsi devenue le 15ᵉ pays membre de Smart Africa. L’initiative panafricaine se donne les moyens d’orienter l’économie du continent sur les TIC et la connaissance. Ce qui devrait accroître la compétitivité de l’Afrique dans l’économie mondiale. Selon les membres de l’association Smart, « les TIC ont la capacité d’uniformiser les règles du jeu au niveau mondial, de libérer le capital humain et d’exploiter tout son potentiel ».

Et c’est simplement en cette magie que croit le ministre ivoirien de la Transition Numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konate.

« Grâce à la magie du numérique, nous pouvons connecter nos nations, mutualiser nos efforts et accélérer le développement socio-économique de notre continent », a-t-il dit.

Cette adhésion, selon l’entourage du ministre Konate, démontre l’engagement fort pour le renforcement de la coopération entre les pays africains et la mutualisation des efforts en matière de transformation numérique.

L’audience acco s’inscrit également dans le cadre des Assises de la Digitalisation pour la Transformation de l’Afrique (ATDA), tenues les 20 et 21 novembre 2024 au Radison Blu, organisées à Abidjan par CIO Mag et Smart Africa. L’événement a rassemblé des experts, des professionnels et des décideurs autour de panels et de tables rondes enrichissants.

Deux autres délégations sont également venues à la rencontre du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, ce 21 novembre 2024. Le ministre des Postes et des Télécommunications, Justin Gourna Zacko et Hajatiama Rajaonarivony, Conseiller Technique de la ministre Malgache en charge du numérique ont été reçus par le ministre Ibrahim Kalil Konaté.

Cette série d’audience s’inscrit dans le cadre des Assises de la Digitalisation pour la Transformation de l’Afrique (ATDA). Les travaux se sont tenus les 20 et 21 novembre 2024 au Radison Blu, organisés à Abidjan par CIO Mag et Smart Africa.

Par Jean Materne Zambo

Côte d’ Ivoire : Soupçonné de blanchiment de capitaux, l’influenceur web « Apoutchou » risque gros

[DIGITAL Business Africa] – L’ influenceur Web « Apoutchou national » est dans de sales draps. De son vrai nom Stéphane Agbré, le jeune artiste multimensionnel est soupçonné de blanchiment de capitaux. Lui et ses proches sont apparus dans une vidéo avec un sac de voyage Louis Vuitton rempli de plusieurs millions de francs CFA en liasses.

S’ils sont reconnus coupables, Apoutchou national et cie seront frappés par la loi n°2005-554 du 2 décembre 2005 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux.

Art. 37 : « Les personnes physiques coupables d’une infraction de capitaux sont punies d’un emprisonnement de trois à sept ans et d’une amende égale au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment », stipule la loi.

Des rumeurs selon lesquelles ils auraient écopé de cinq ans d’emprisonnement ont envahi la toile ces dernières heures. Il n’en est rien. Pour l’instant, Apoutchou national et CIE ont été déférés devant le parquet près du Pôle économique et financier.

L’affaire a été abordée par le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, lors de la conférence de presse Poste-Conseil des ministres ce mercredi 20 novembre 2024.

« Concernant ce jeune utilisateur des réseaux, je veux dire que ce n’est pas la première fois que les services de l’État interpellent quelqu’un qui s’est exhibé avec des liasses de billets. Cela n’est pas nouveau. Donc, il ne faut pas lier cela à notre volonté de satisfaire les exigences de Gafi ( Le Groupe d’action financière (GAFI) dirige l’action mondiale de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et de la prolifération).

Ce sont des choses qui se sont défaites. On a même un élu qui a lui aussi connu une interpellation. Il a justifié les ressources et puis il n’a pas inquiété. Donc ce n’est pas nouveau. Nous avons un État qui fonctionne. Nous avons des mécanismes qui fonctionnent et l’État a réagi chaque fois qu’il y a eu des situations de ce genre… », a dit le ministre

En octobre 2024, la Côte d’Ivoire s’est engagée politiquement à travailler avec le GAFI et le GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest) pour renforcer l’efficacité de son régime de LBC/FT (lutte contre le blanchiment d’argent, contre le financement du terrorisme).

Par Jean Materne Zambo

Congo : Denis Sassou N’guesso lance la 5G de MTN, une première en Afrique centrale

[DIGITAL Business Africa] – MTN Congo a promis et a fait. Cela démontre que l’opérateur nourrit véritablement les ambitions d’être leadeur de la Transformation numérique en Afrique  subsaharienne. MTN Congo a lancé son service commercial 5G le 12 octobre 2024. Mais le lancement officiel de la technologie de cinquième génération a eu lieu ce 21 novembre 2024 par les soins de S.E Denis Sassou N’guesso , président de la République du Congo. Ce qui fait de MTN Congo le premier opérateur de télécommunications d’Afrique centrale à déployer un réseau 5G.

Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, explique que « la technologie 5G représente un potentiel immense dans la transformation numérique, en apportant des bénéfices significatifs dans divers secteurs de l’économie ».

Pour le vice-président de la zone de l’Afrique centrale et de l’Ouest du Groupe MTN, Ebenezer Asante, c’est le Congo qui en profite grandement.

« Le déploiement de la 5G ne fait pas que faire entrer le Congo dans l’ère de l’ultra-connectivité, il pose également les bases d’un écosystème favorable à l’innovation locale ».

Un point de vue qui rejoint celui du ministère de la Communication et des médias.

« Le lancement de la 5G marque une avancée significative dans le domaine des télécommunications et du numérique au Congo, plaçant le pays parmi les rares en Afrique à adopter cette technologie de pointe ».

La source puursuit :

” La 5G promet des débits beaucoup plus rapides, une latence réduite et des capacités accrues pour connecter des millions d’appareils, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités pour l’économie numérique et les services innovants” .

Léon Juste Ibombo assurait en 2022 que les débits de la 5G dépassent les 10 GB/s. Les premiers tests de cette nouvelle technologie ont eu lieu le 24 décembre 2019, à Brazzaville, en présence d’une délégation de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et de l’ Union internationale des télécommunications (UIT).

Mais c’est le vendredi 28 octobre 2022 que l’on va assister au lancement de la phase pilote de la 5G. C’était à la faveur de la célébration des 20 ans de MTN au Congo.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Le ministère des Postes et Télécommunications sauve 965 jeunes informaticiens et électriciens

[DIGITAL Business Africa] – Décembre pointe. Les cybercriminels ne trouvent pas le sommeil dans les laboratoires à Fake. C’est le branle-bas. Le ministère des Postes et Télécommunications vient peut-être d’ éviter le pire, en déjouant une tentative d’arnaque en ligne. Il s’agit d’un présumé recrutement spécial en vue de la contractualisation de 965 jeunes.

Le faux document a été transféré dans plusieurs forums WhatsApp, même ceux dédiés aux TIC. Au sein de la population estudiantine, l’on croyait en une manne tombée du ciel. Entre 19 et 38 ans, on pouvait tenter sa chance dans les domaines de l’informatique et de l’électrotechnique.

Le fameux communiqué en circulation depuis le 12 novembre 2024 aura certainement fait florès jusqu’à ce que le chargé de la communication du Minpostel, Japhet Thimothée Djetabe, y apporte un démenti ce 18 novembre 2024.

Il est évident que pendant six jours, des individus véreux auraient profité de la naïveté des internautes en vue de la contractualisation de 965 jeunes. Ce recrutement  présumé serait ouvert au Minpostel et valable sur toute l’étendue du territoire national.

Sur la forme du document, cela a tout d’un Fake. Pour ceux qui ont l’habitude de consulter les notes officielles et communiqués de presse commis par le Minpostel savent à quoi peut ressembler un document authentique signé par une autorité du Minpostel. Voici par exemple une note d’information signée par la ministre des Postes  et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng.

 

Le ministère des Postes et Télécommunications, à travers son chargé de la communication, Japhet Djetabe, invite les jeunes à doubler de vigilance et à contacter la cellule de communication en cas de préoccupations via les numéros ci-après : 222 23 34 70/ 674 44 17 34/ 690 32 82 90.

Par Jean Materne Zambo

Sénégal : Avec l’appui d’Orange Digital Ventures, la startup Socium lève 3,2 milliards FCFA

 [DIGITAL Business Africa] – De nouveaux défis s’offrent à Socium. La plateforme spécialisée en gestion des ressources humaines va devoir conquérir de nouveaux marchés. Grâce à une mobilisation de 5 000 000 de dollars, soit 3,2 milliards FCFA, Socium compte renforcer sa position dans 15 pays d’Afrique, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Cameroun. Socium obtient aussi d’autonomiser des déclarations fiscales et la détection des écarts de rémunération.

Ce 20 novembre 2024, le ministère de la Communication et de l’Économie numérique du Sénégal a adressé des félicitations à Samba Lo et Serigne Seye fondateurs de Socium. Non sans manquer de leur souhaiter « un succès continu dans son développement ».

Ce tour de table, le deuxième du genre, a été porté par Breega et appuyé par des investisseurs comme Partech, Orange Digital Ventures et Chui Ventures.

La solution de Socium a séduit plus d’un. Elle propose aujourd’hui une suite complète intégrant la gestion des talents, la paie et la performance. La plateforme vient résoudre le problème lié aux processus manuels chronophages, sources d’inefficacité opérationnelle et de risques financiers.

Elle propose aujourd’hui une suite complète intégrant la gestion des talents, la paie et la performance. Ces outils s’adressent à des entreprises souvent confrontées à des processus manuels chronophages, sources d’inefficacité opérationnelle et de risques financiers. Avec une clientèle de plus de 100 entreprises, dont des acteurs majeurs comme Auchan et EY, la startup a démontré sa pertinence sur un marché en pleine croissance, estimé à 8,5 milliards d’euros d’ici 2030.

Cette opération, portée par Breega et appuyée par des investisseurs comme Partech, Orange Digital Ventures et Chui Ventures.

Ce tour de table a lieu après celui de 2022 d’une valeur d’1,1 M de dollars. La levée avait été menée par presque les mêmes partenaires. Bien entendu, Breega avec son fonds dédié à l’Afrique et appuyée par des investisseurs internationaux. Parmi eux, Partech, Chui Ventures, Orange Digital Ventures, Sonatel, Outlierz Ventures, Super Capital, DNA.

Sans oublier l’implication de plusieurs business angels africains de renom, dont Mossadeck Bally (fondateur du groupe Azalaï), Hassan Bourgi (fondateur de Djamo) et Babacar Seck (fondateur de Askya Investment Partners).

Lancée en 2021, la startup revendique une clientèle de 100 entreprises.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : 57 jeunes victimes de cybercriminalité à Ngaoundéré dans un état « exécrable »

[DIGITAL Business Africa] – La recherche d’opportunités d’emploi par les jeunes facilite l’activité des cybercriminels. On ne le dira jamais assez. Il n’est que de poster une annonce sur les réseaux sociaux, beaucoup plus sur Facebook, et voilà que nombreux parmi eux s’y jettent comme des vautours assoiffés de carnage. Parfois sans prendre la moindre précaution pour savoir si l’offre à leur soumise est fausse ou fondée. Le cas de Ngaounderé dans la région de l’Adamaoua en est une parfaite illustration.

Le gouverneur de cette région du Cameroun, Boukar Kildadi Taguieke, informe l’opinion publique qu’un vaste réseau d’escroquerie, d’arnaque et de trafic de personnes en bande organisée par voie de cybercriminalité a été démantelé. Le communiqué est signé ce 15 novembre 2024, et parle de comment les victimes sont appâtées et capturées.

« Le mode opératoire de ce réseau a consisté en l’enrôlement en ligne de 57 jeunes gens ( 19 filles et 38 garçons) dont l’âge varie entre 15 et 34 ans, ressortissants du centre, du littoral et du sud, pour suivre une formation avec emploi direct, contre le versement d’une somme de 650.000 FCFA par personne …», poursuit le communiqué.

Un montant qui a fait rougir ces jeunes personnes de la même manière qu’un poisson face à un ver. La tactique reste la même : faire miroiter des gains, des emplois ou une rémunération aux internautes. Un numéro de téléphone est indiqué généralement. La plupart de ces offres sont postées dans les groupes dédiés à l’insertion professionnelle. On y trouve des jeunes en quête d’emploi. La cible parfaite. Ici, il a été promis à ces jeunes des emplois dans des structures basées en Malaisie et en Afrique de l’Ouest.

Plutôt que de voir le bout du tunnel, ils vont connaître la pénombre d’une chambre exiguë et la fraîcheur de la natte. L’intervention des forces de maintien de l’ordre, en l’occurrence la Police nationale, est venue doucher l’espoir des ravisseurs, qui pour l’heure sont en cabale.

Les captifs retrouvés dans des conditions « exécrables » sont quant à eux conduits au Centre de Promotion de la Femme et de la Famille, apprend-on, sous l’encadrement de la Sûreté nationale. Le gouverneur de la région de l’Adamaoua invite les parents de ces enfants à aller les récupérer.

 

 

Conduite à tenir

 

Les arnaques en ligne étant devenues récurrentes, il faut que les internautes fassent montre de plus de vigilance. Alors, pour éviter de tomber dans ce piège, l’internaute doit lui-même apprendre à vérifier l’annonce.

« Le gouverneur profite donc de cette occasion pour attirer l’attention des populations de notre pays en général et celle de l’Adamaoua en particulier, sur le fait que lesdites formations ne sont pas connues des services de l’ Etat et que les manœuvres trompe-l’œil qui semblent ne fleurir que dans le seul psyché de leurs auteurs ne devraient pas égarer les jeunes en quête d’insertion professionnelle », précise le communiqué.

Techniquement, il faut apprendre soi-même à vérifier les annonces publiées en ligne. Si l’annonce indique le nom de la supposée structure qui recrute, rechercher dans la barre de recherche (la loupe à droite ) la page de ladite structure. Si le recrutement est avéré, vous y trouverez l’annonce en bonne et due forme. Vous pouvez également visiter le site Web de la structure pour contacter directement les responsables.

Par Jean Materne Zambo

 

Stéphane Chenard [Euroconsult] : « On n’envisage pas a priori qu’il y ait un satellite dédié camerounais »

[Digital Business Africa] – Le prestataire retenu pour la réalisation de l’étude technique en vue de la mise en œuvre du programme spatial camerounais estime qu’avoir un satellite dédié pour le Cameroun serait onéreux et nécessitera plusieurs années de planning et de ressources humaines qualifiées. Il recommande d’adopter aussi des solutions à plus court terme pour que le programme fournisse des résultats tangibles sans attendre.

En octobre 2023, la toile camerounaise était en ébullition après la publication du communiqué du Minpostel portant attribution du marché de réalisation d’une étude technique approfondie en vue de la « mise en œuvre d’un programme spatial au Cameroun ». C’est le groupement de bureaux d’études techniques EUROCONSULT/INTEGC SARL/DIGIGLOBE qui avait été choisi suivant l’ autorisation de gré à gré N°04658-23/N/MINMAP/SG/DGMAS/DMSPFCE4/CEA7 du 14 septembre 2023 pour ce marché d’un montant de 2 milliards 012 061 089 F.CFA.

Plus tard, le Minpostel expliquait que le programme spatial camerounais permettra de connecter à Internet 15 000 villages, 23 000 écoles primaires (dont 14 000 situées en zones rurales), 4 400 écoles secondaires et 6 000 structures de soins, y compris 4 500 petits dispensaires.

Au niveau des services publics, ce programme mettrait fin à la limitation actuelle de la bande passante, améliorant ainsi l’efficacité et l’accessibilité des services de l’État. Dans le domaine de la défense, le Minspotel indique que les satellites seraient cruciaux pour la surveillance quotidienne des 4 600 km de frontières terrestres du Cameroun, avec une zone tampon de 100 km pour détecter les activités suspectes et prévenir les incursions.

Ce programme serait également, selon le Minpostel, d’une grande utilité pour la Marine nationale et les Douanes, car les satellites aideraient à surveiller les 16 500 km² de la zone économique exclusive, protégeant ainsi contre la pêche illégale, le transbordement clandestin et la piraterie.

Pour en savoir plus et surtout pour comprendre la nature du travail de ce groupement, Digital Business Africa s’est entretenu avec un cadre d’Euroconsult, membre du groupement retenu pour la réalisation de l’étude technique approfondie de ce programme spatial.

Stéphane Chenard est Senior Advisor à EuroConsult. Il est en ce moment au Cameroun avec des membres de son équipe pour certaines audiences dans trois régions du Cameroun en vue de la réalisation de cette étude. Stéphane Chenard, qui travaille sur les projets de satellites et les affaires spatiales depuis plus de 30 ans, nous fournit les détails sur le programme spatial qu’ils entendent proposer au Cameroun.

Digital Business Africa : Le groupement de bureaux d’études techniques EUROCONSULT/INTEGC SARL/DIGIGLOBE a été retenu l’an dernier pour la réalisation de l’étude technique en vue de la réalisation du programme spatial camerounais. Quelle est votre mission et la nature de votre travail ?

Stéphane Chenard : Déjà, j’ai lu dans certains journaux que nous ne sommes pas compétents pour la réalisation d’une telle étude. Non. C’est faux. EuroConsult est bien compétente pour ce type d’études. Nous sommes associés à un partenaire camerounais qui n’est pas un spécialiste des satellites : le groupe Integc. C’est nous qui sommes spécialistes des satellites. Sur le montant du contrat, je n’ai pas de commentaire, c’est le MINPOSTEL qui estime combien cela peut valoir.

Sur la mission exacte dont nous sommes chargés, on nous a demandé d’évaluer les besoins du Cameroun sur l’utilisation des techniques spatiales, que ce soit pour les télécoms ou pour l’observation de la terre et dans tous les services de l’État.

Il nous faut également savoir ce qui se fait dans le secteur privé, ce qui existe déjà dans le secteur des télécoms, dans l’agriculture, dans les secteurs de la sécurité, dans le domaine de la surveillance maritime. Vraiment dans tous les domaines dans lesquels les satellites peuvent être utilisés. Nous avons déjà recensé les besoins non desservis, qui sont nombreux puisqu’il y a peu d’utilisation des satellites en fait.

À présent, la phase dans laquelle on est, c’est de voir sur le marché des techniques et des services spatiaux ce qui est disponible. Qu’est-ce qui correspondrait bien aux besoins ? Et d’aider le Minpostel à structurer un appel à expression d’intérêt, puis un appel d’offres qui sortirait en principe au début de l’an prochain pour que les vendeurs de par le monde viennent et disent : « Voilà, moi, je peux vous proposer ceci à tel prix. » Et à ce moment-là, les discussions s’engagent entre le Minpostel ou l’État camerounais et ses fournisseurs potentiels. Et notre mission sera faite.

Digital Business Africa : Et quid de l’ agence spatiale camerounaise ?

Stéphane Chenard : Effectivement, on nous demande aussi de conseiller le gouvernement sur la forme que pourrait prendre une agence spatiale. Une organisation qui serait chargée de gérer tout ça. Toutes ces passations de marchés, le fonctionnement des réseaux qui pourraient être mis en place, le choix des prestataires, puisqu’il y en aura bien sûr, le suivi et la promotion des techniques spatiales, la construction éventuellement d’une infrastructure industrielle, puisqu’il ne s’agit pas de faire un programme qui consisterait uniquement en importations. Surtout pas.

Nous avons pour mission d’essayer, dans la mesure du possible, de trouver des sources de revenus, d’identifier les bénéfices pour l’économie, pas seulement pour la société, et d’encourager la création d’entreprises ou des entreprises qui sont déjà à plein ou potentiellement dans ces domaines-là. Des entreprises qui font de la cartographie, des techniques géospatiales, des applications mobiles ou sur Internet, par exemple, qui souffrent du fait qu’il n’y a pas de connectivité Internet dans les campagnes et qui bénéficieraient donc du fait qu’on pourrait améliorer tout ça avec des réseaux satellites.

Et nous sommes sur deux pistes principales qui sont de rénover très largement, de créer des accès, plusieurs milliers d’accès Internet par satellite dans les régions, dans les endroits où il n’y a rien et où il y a le plus besoin.

Digital Business Africa : C’est toujours dans votre contrat d’installer ces milliers d’accès Internet par satellite ou bien vous faites simplement des études pour cela ? Vous parlez comme si c’était vous qui allez réaliser…

Stéphane Chenard : Alors non, non. Nous fournissons uniquement des études. Évidemment, il y aura des prestataires pour installer des satellites, mais ils seront choisis sur la base d’un appel d’offres différent. Et ce ne sera pas nous, parce que nous, ce n’est pas notre métier d’installer des antennes.  Tout ce qu’on peut faire, c’est de recommander le nombre et le type d’antennes, par exemple. Mais on ne va pas recommander le fournisseur, parce que, cela doit être un marché public et ouvert.

Digital Business Africa : En clair, vous proposez simplement les termes de référence (TDR)…

Stéphane Chenard : Voilà ! Exactement. Nous recommandons les termes de référence et on va au-delà. Mais, notamment pour ces marchés, on recommande les termes de référence qui évidemment demandent une connaissance spécialisée que le Minpostel n’a pas ou pas entièrement. Ensuite, derrière, c’est entièrement leur affaire de réaliser ou pas.

Mais nous, une fois qu’on a fourni notre étude, notre job est fait. Nous sommes purement des consultants, des réalisateurs d’études. Il y a des recommandations institutionnelles aussi. On nous a demandé quelle forme pourrait prendre une agence spatiale. Et comment cela se passe dans d’autres pays.

Digital Business Africa : C’est tout cela qui coûte deux milliards de francs CFA ?

Stéphane Chenard : Oui, parce que c’est un long travail. Mais, encore une fois, sur le prix, je n’ai pas à m’exprimer. Je sais que le prix a fait débat. Je ne peux pas dire plus que cela. On est heureux d’avoir été choisi. C’est tout.

Digital Business Africa : Vous allez travailler en combien de temps ?

Stéphane Chenard : Nous avons commencé à travailler en février et nous sommes sur un programme qui normalement s’achève en février prochain. Donc, un an de travail. Et c’est un travail d’équipe. C’est une équipe de trois personnes, plus notre partenaire qui l’intègre, qui lui a également une équipe qui travaille sur les questions d’impact environnemental. Puisque légalement, on doit regarder les impacts environnementaux de ce genre de programme, même si, en l’occurrence, ils sont très limités.

Digital Business Africa : Comment est structuré votre partenariat ? Dans le communiqué portant attribution de ce marché, il est indiqué que c’est un groupement. Comment est structuré ce Groupement de trois entreprises ?

Stéphane Chenard : C’est un groupement. Mon patron connaît sans doute mieux que moi les contours de ce groupement, parce que ce n’est pas moi qui ai négocié le contrat. Nous avons un groupement ad hoc avec Integc et c’est le groupement qui a gagné le marché.

C’est une façon traditionnelle de travailler. Installés à Paris, nous ne sommes pas les mieux placés pour signer des contrats avec le gouvernement camerounais. Donc, en général, dans ces affaires-là, il y a toujours un partenaire local.

Il y a quelques constructions envisageables, des antennes à installer ou encore des moyens techniques existants à rénover. Ils ont un rôle bien identifié et dans leur domaine de compétence.

Digital Business Africa : Si l’on s’en tient à vos explications, leur rôle n’est pas d’installer tous ces moyens techniques…

Stéphane Chenard : Non. Mais, pour pouvoir s’installer, il y a quand même beaucoup d’études à faire. Il ne s’agit pas de débarquer et d’installer des antennes dans les villages. Il faut qu’il y ait une antenne maîtresse et un centre pour gérer tout le réseau. C’est plusieurs milliers de points. Et il faut un moyen centralisé. Il doit y avoir une architecture définie. Cela ne s’improvise pas. Il y a un travail de définition technique à faire avant de pouvoir solliciter l’industrie sur ce genre de fourniture. Il faut quand même pouvoir expliquer ce qu’on veut acheter.

Digital Business Africa : Quels sont les types d’antennes VSAT que vous allez proposer pour cette agence spatiale ? Seront-ils similaires à ce qu’on retrouve à Zamengoué ou simplement des petites antennes ?

Stéphane Chenard : Le centre que l’on propose de réhabiliter et où doit normalement se tenir la première réunion publique, c’est justement celui de Zamengoué qu’on a identifié, qui est un petit peu à l’abandon. Mais, il y a une bonne base à remettre en état. Il n’y a pas besoin de réinventer les choses.

Ensuite, dans les régions, dans les villages, il faudrait de petites antennes. Ce qu’on appelle des VSAT, qui sont des antennes d’un peu moins d’un mètre autonomes et qui communiquent avec le satellite par l’intermédiaire de la station centrale qui coordonne le réseau. C’est l’architecture standard d’un réseau de satellites.

Digital Business Africa : Combien de petites antennes de ce type prévoyez-vous dans toutes les dix régions ?

Stéphane Chenard : L’idée sur laquelle nous sommes, c’est d’avoir au moins 5 000 sites. C’est une estimation assez approximative de ce qui permettrait de desservir les localités qui, aujourd’hui, n’ont rien, qui ne sont pas sur la fibre, qui sont hors de la couverture des réseaux 4G et où on pourrait faire le plus de différence au final.

D’abord, ce ne sont pas 5000 sites dès le premier jour. Pour l’industrie du satellite, ce n’est pas un très gros réseau. Mais pour installer 5 000 sites, il faut quand même un certain temps. Et puis, au final, ça peut être plus. Si les cadres au Minpostel estiment que cela répond vraiment à des besoins, ils sont bien entendu libres de donner au programme toutes les évolutions qu’ils veulent.

Stéphane Chenard [Euroconsult] : « On n'envisage pas a priori qu'il y ait un satellite dédié camerounais »

Sur les 5000 sites, c’est une hypothèse pour nos calculs purement. On ne spécifie pas un réseau de 5000 sites VSAT. L’appel d’offres ne sera pas nécessairement pour 5 000 sites, mais on est bien obligé d’avoir un chiffre pour estimer les coûts et les budgets. Pour donner un ordre de grandeur à l’industrie. Et donc, il ne faut pas nécessairement trop se polariser sur ce chiffre.

Digital Business Africa : Au-delà de ces sites-là, il y a aussi un débat sur les réseaux sociaux concernant le satellite en question. Le satellite en question, ce sera quoi exactement comme satellite ? Quelles sont les spécificités du satellite que le Cameroun entend envoyer dans l’espace ?

Stéphane Chenard (mise à jour 16h46): JE VOUS CONFIRME QUE NOTRE MISSION EST BIEN D’ECLAIRER LE GOUVERNEMENT SUR LES OPTIONS TECHNIQUES ET LES MOYENS QU’IL LUI FAUDRA METTRE EN OEUVRE POUR ACQUERIR UN SATELLITE OU DES SATELLITES, DE COMMUNICATIONS ET D’OBSERVATION. MAIS ON N’ENVISAGE PAS SEULEMENT D’ATTENDRE QU’IL Y AIT UN SATELLITE DEDIE CAMEROUNAIS.

Stéphane Chenard (version INITIALE): À ce stade, on n’envisage pas a priori qu’il y ait un satellite dédié camerounais. Parce qu’on travaille quand même à coûts minima. Dans l’hypothèse, on essaie de trouver les meilleures solutions et les moins chères possibles. Ce que je dis toujours aux gens, c’est que je suis là pour essayer de faire économiser de l’argent à l’État.

UN SATELLITE PLEINEMENT DIMENSIONNE POUR LES BESOINS D’UN PAYS COMME LE CAMEROUN DEMANDE PLUSIEURS ANNEES DE PLANNING ET PEUT-ETRE 300 MILLIONS DE DOLLARS DE CAPEX. IL FAUDRA ENSUITE AVOIR ÉVIDEMMENT LES RESSOURCES HUMAINES ET TECHNIQUES POUR LE FAIRE FONCTIONNER. SI ON N’Y PREND GARDE IL PEUT NE PAS  APPORTER FORCÉMENT TANT D’AUTONOMIE QUE ÇA. PARCE QU’ON PEUT AVOIR UN SATELLITE NATIONAL ET IL TOMBE EN PANNE, COMME C’EST ARRIVÉ AU NIGÉRIA OU EN ANGOLA OU DANS UN AUTRE PAYS… UN AUTRE RISQUE EST DE NE PAS ETRE UP-TO-DATE, PARCE QUE LA TECHNIQUE ÉVOLUE RAPIDEMENT ET, PAR AILLEURS, IL FAUT DES FRÉQUENCES POUR AVOIR UN SATELLITE.

Or, la compréhension qu’on a des dossiers de fréquences déposés par le Cameroun, c’est que pour l’instant, il n’y a pas les ressources qui permettent vraiment de monter un satellite.

COMPTE TENU DU TEMPS QU’IL FAUT POUR PREPARER, ACHETER ET CONSTRUIRE UN SATELLITE AUX DIMENSIONS DES BESOINS DU CAMEROUN, DES MOYENS IMMEDIATEMENT DISPONIBLES ET DE L’URGENCE DE CERTAINS BESOINS, NOUS EXAMINONS DONC AUSSI, A MINIMA, TOUT CE QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE EN ATTENDANT, EN LOUANT OU EN ACHETANT DES SOLUTIONS D’ATTENTE, DES SOLUTIONS  INTERMEDIAIRES, POUR QUE LE PROGRAMME SPATIALE PUISSE DES QUE POSSIBLE COMMENCER A FOURNIR DES RESULTATS TANGIBLES.

NOUS NE CONSEILLONS DONC PAS DE TOUT CONDITIONNER AU LANCEMENT DE SATELLITES SOUVERAINS, MAIS CELA NE VEUT CERTAINEMENT PAS DIRE QU’ILS SOIENT EXCLUS DES ETUDES EN COURS, DONT CES SATELLITES FONT ABSOLUMENT PARTIE COMME OBJECTIFS A MOYEN TERME. NOUS EXAMINONS LES MODALITES D’ACQUISITION, LES COUTS, ET LES RETOURS A ATTENDRE SUR LE PLAN ECONOMIQUE, INDUSTRIEL, ET EN TERMES DE L’AUTONOMIE ET DE LA FLEXIBILITE QU’ILS PERMETTRAIENT.

Digital Business Africa : Est-ce que la location ne reviendra pas plus cher au Cameroun ?

Stéphane Chenard : Non, pas forcément. Nous, on a travaillé plus d’une fois sur des dossiers comme ça. Il y a quand même un marché concurrentiel. Ça ne revient pas forcément plus cher. On n’est même pas obligé forcément de louer une formule qui est possible, qui est d’acheter des capacités. C’est comme acheter un étage dans un immeuble. Ensuite, c’est à vous. On ne peut plus vous le prendre. C’est payé d’avance à des tarifs qui peuvent être plus avantageux que de louer.

Par ailleurs, sur le marché des satellites, le prix des capacités a beaucoup baissé depuis. Par exemple, on le voit dans les fameuses études du Minpostel et de l’ART qui ont été faites. Les prix ont énormément baissé, parce que le marché est devenu plus concurrentiel. Les constellations sont arrivées, etc.

Donc, il y a moyen de trouver des solutions fiables à des prix raisonnables. Maintenant, vous trouverez toujours quelqu’un qui vous dira : « Moi, je peux vous faire un satellite pour 80 millions de dollars, y compris le lancement ». Ça ne veut pas dire que c’est forcément la meilleure solution OU la plus rapide. Surtout lorsqu’on a vraiment une priorité dans la feuille de route qui veut que tout cela fournisse des résultats tangibles, concrets et rapidement. Il ne s’agit pas que les gens attendent cinq ans pour qu’une merveille technologique arrive.

Moi, ce que j’aimerais bien, c’est commencer à avoir des antennes connectant les hôpitaux dans les villages reculés à partir de l’an prochain. Il est possible d’aller très vite maintenant.

Digital Business Africa : Oui, mais cela peut décevoir certains Camerounais qui pensaient par exemple que, comme le Sénégal avec GaindéSat, le Cameroun allait également lancer pour bientôt son propre satellite… 

Stéphane Chenard : Je connais le Programme sénégalais et l’Agence spatiale sénégalaise. Ce qu’ils ont lancé ne permettrait pas de répondre à des besoins de l’ampleur de ce qu’on a identifié au Cameroun. Ce sont des petits satellites d’une dizaine de kilos qui permettent notamment de collecter des données sur l’hydrologie. C’est intéressant ce qu’ils font. Mais, cela ne fournit pas l’Internet dans les villages.

Par ailleurs, à plus court terme le Cameroun a certainement les moyens de réaliser un satellite avec des objectifs scientifiques ou technologiques plus limités, dont la mission pourrait être à définir en concertation avec l’industrie et avec la riche communauté scientifique du pays.

Personnellement, je n’envisage pas qu’on lance des satellites juste pour se faire plaisir. Il faut qu’il y ait une mission. Le programme Gaindésat n’est pas conçu pour répondre aux besoins massifs de connectivité d’un pays comme le Cameroun.

Une meilleure comparaison serait le satellite de l’Angola qui s’appelle AngoSat.

Ou le NigComSat-1, celui du Nigéria. Vous en avez certainement entendu parler. Il y a plusieurs systèmes qui ont été lancés par des pays africains. L’Égypte en a. L’Algérie aussi. Mais, ils ont pris des années de planification. Ils ont passé vraiment beaucoup de temps pour récupérer les fréquences. Est-ce que c’est économiquement la meilleure solution pour ces pays ? C’est la voie qu’ils ont choisie pour des raisons qui les regardent. Mais est-ce que ces systèmes-là sont de brillants succès commerciaux ? La question fait débat.

Je vous invite à regarder au Nigéria les difficultés que NigComSat a eu pour se mettre en place. Je n’ai rien contre NigComSat, mais le fait est que dans le monde des satellites, aujourd’hui, vous avez des opérateurs qui en ont 50, 100 ou plusieurs milliers de satellites. Donc, pour arriver avec un seul satellite et dire que cela va satisfaire mes besoins, il faut soit avoir des besoins modestes, soit avoir trouvé la bonne architecture. Surtout, il faut avoir trouvé des fréquences pour ça. Ça ne s’improvise pas les fréquences.

Digital Business Africa : Et les fréquences se gèrent au niveau de l’Union internationale des télécommunications…

Stéphane Chenard : Oui. Pour les fréquences, il faut les demander à l’Union Internationale des Télécommunications. Il faut informer l’Union internationale des télécommunications qu’on voudrait utiliser telle ou telle gamme de fréquences pour un satellite qui transmettrait dans telle zone. Le problème, c’est que comme il y a déjà des satellites qui utilisent les mêmes fréquences dans une zone qui peut les recouvrir, il faut se mettre d’accord avec les copains pour ne pas les brouiller. Ça, ça prend des années.

Et en face, ils ne sont pas obligés de faire des concessions.

Par ailleurs, c’est un programme qui est mis en œuvre. Ce n’est pas un jouet pour que les Happy Few se disent qu’ils ont un satellite. On travaille vraiment dans l’esprit de comment on peut améliorer la vie quotidienne dans les villes et les campagnes, dans des régions où la couverture des télécoms s’est avérée très difficile à mettre en place par d’autres moyens. En prenant en compte la sécurité du pays. On touche réellement à beaucoup de problématiques. C’est très bien de travailler pour les gens, mais il faut quand même que les Camerounais soient au courant.

Les réunions publiques vont avoir lieu cette semaine. Le but est que les populations nous disent s’ils sont d’accord ou pas, ce qu’ils en pensent ou pas.

Dans un programme spatial, les gens s’attendent à ce qu’il y ait des fusées. Ou encore s’attendent à ce qu’il ait une base de lancement des fusées depuis le Cameroun. Nous étudions également l’intérêt de la faisabilité de ces options, mais la question reste entièrement ouverte.

Digital Business Africa : Toujours en terme de comparaison, parce qu’il y a beaucoup de comparaisons qui seront faites quand le Cameroun va communiquer sur ce que le pays va réaliser. Lorsque vous évoquez la possibilité d’installer 5 000 sites de satellites sur l’ensemble du pays pour que le pays ait l’accès à l’Internet haut débit, partout dans les régions, dans les villages et les localités, il y a d’abord deux milliards de francs CFA pour les études. Pour la réalisation de ces sites, cela va encore coûter beaucoup d’argent et beaucoup plus de milliards. Ne serait-il pas plus facile et moins onéreux pour le Cameroun d’autoriser un opérateur satellitaire comme Starlink qui est disponible partout dans le monde et même dans des villages ?

Stéphane Chenard : Cela coûterait forcément quelque chose, parce que Starlink ne travaille pas gratuitement dans la mesure où c’est un opérateur commercial. Sur le cas spécifique de Starlink, je vous invite plutôt à interroger le Minpostel sur l’opportunité de les autoriser ou pas. Ou encore sur les problèmes qu’ils ont à se légaliser.

Digital Business Africa : Je parle davantage de comparaison sur les coûts à dépenser. Pas sur l’opportunité de les autoriser ou pas. En dépensant deux milliards de francs CFA aujourd’hui pour les études que vous faites en ce moment et beaucoup plus prochainement pour l’implémentation des antennes satellites, est-ce que le pays ne gagnerait pas plus ou n’économiserait pas plus en autorisant simplement un opérateur satellitaire comme Starlink à pouvoir donner la connectivité à tout le monde, y compris dans les villages ? Que répondez-vous à ceux qui pensent ainsi ?

Stéphane Chenard : Je comprends votre question. Le Minpostel a estimé qu’il leur fallait une étude pour voir combien d’antennes il fallait installer. Et par ailleurs, le programme ne se limite pas à installer des antennes. On travaille sur beaucoup d’autres choses. Les accès à l’imagerie spatiale, par exemple, pour améliorer la cartographie qui est très défaillante, ou encore la constitution et la création d’une agence spatiale pour coordonner tout cela.

Notre client a estimé qu’il voulait que quelqu’un le conseille sur la meilleure façon de s’y prendre, parce qu’il n’avait pas les ressources pour faire cela. C’est pour cela qu’ils ont choisi de travailler avec nous. C’est une décision totalement souveraine de l’État camerounais.

Alors, est ce qu’ils auraient pu juste dire à tel ou tel autre : vous êtes libres d’installer des antennes, mais à ce moment-là, le marché aurait joué ? Oui. Mais qui dans les villages a les moyens de se payer une antenne Starlink par exemple ? Aujourd’hui, ça coûte plusieurs centaines de dollars et parfois, en plus, plusieurs centaines de dollars par mois. Et en laissant de côté le cas spécifique de Starlink qui pose quelques problèmes à cause de l’architecture de leur réseau, qui fait qu’il échappe à tout contrôle.

Mais l’idée est aussi bien de confier tout ça au marché et d’acheter les meilleures solutions. Est-ce que, au moment où cet appel d’offres sortira, Starlink soumissionnera ? Peut-être. Nous ne faisons absolument pas une croix, ni sur eux, ni sur aucun autre fournisseur potentiel. Ce n’est pas notre rôle de fermer des portes. On n’est même pas là pour recommander un fournisseur. À ce stade, on peut les lister, par contre. Donc, c’est ce qu’on fait.

Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM