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Digital Africa : Rebecca Enonchong dévoile les causes de l’imbroglio et affirme que les Africains exigent aux Français le respect des règles de bonne gouvernance

[Digital Business Africa] – L’association Digital Africa lancée en 2018 à l’initiative d’Emmanuel Macron, le président français, est dans la tourmente. Un conseil d’administration convoqué par Jean-Pierre BARRAL, représentant de l’Agence Française de Développement (AFD), s’est tenu le 18 février, en l’absence de plusieurs membres, dans le but de dissoudre l’association. L’absence de nombreux membres à ce conseil entraîne la nullité des résolutions de ce CA, apprend-on de plusieurs sources. Digital Africa n’est donc pas encore dissoute comme le souhaite l’AFD, mais la tempête demeure.

Le dernier épisode épique à Digital Africa commence le 16 février 2021 quand le Sud-africain Kizito Okechukwu, président par intérim de Digital Africa (à la suite de la démission de Karim Sy), publie un communiqué de presse pour s’opposer à la convocation d’un CA sollicité par l’AFD et annonce par ailleurs que l’association a mandaté deux avocats pour défendre l’intérêt de Digital Africa et solliciter un audit sur la gestion de l’association.

« Le Président de l’Association DIGITAL AFRICA, Kizito OKECHUKWU, s’oppose à la tenue d’une réunion du Conseil d’Administration de l’Association le jeudi 18 février 2021, considérant que l’auteur de la convocation, Monsieur Jean-Pierre BARRAL, représentant de l’Agence Française de Développement (MD), ne détient aucun titre à demander la réunion de ce Conseil et n’a au surplus pas respecté les dispositions statutaires relatives aux convocations du Conseil », indique le communiqué.

Kizito Okechukwu fait savoir qu’il avait déjà convoqué un Conseil d’Administration pour la date du 25 février 2021 dans le but d’évoquer le souhait de l’AFD de voir DIGITAL AFRICA dissoute. Ce délai accorderait d’après lui le temps nécessaire à l’examen et à la remise d’un rapport sur les causes qui pourraient motiver cette dissolution.

« Il semble que l’empressement de l’AFD soit motivé par l’intention d’empêcher la rédaction de ce rapport. L’Association DIGITAL AFRICA a mandaté Mes Gaspard de MONCLIN et Charles CONSIGNY, avocats au Barreau de Paris, pour défendre ses intérêts », précise le président de Digital Africa dans son communiqué.

REBECCA ENONCHONG et Karim Sy, Digital Africa
REBECCA ENONCHONG et Karim Sy, en 2018 lors de la signature de l’accord pour la mise en place de l’initiative Digital Africa

Les révélations de Rebecca Enonchong

Ce même 16 février 2021, dans un thread sur Twitter, la Camerounaise Rebecca Enonchong dévoile les causes de l’imbroglio à Digital Africa. La PDG d’Appstech et PCA d’AfriLabs dont les propos sont traduits par Nathalie Yamb raconte :

Je me souviens quand Emmanuel Macron, lors du salon Viva Technology (Paris, 2018) a annoncé son initiative Digital Africa. Cette partie de son discours était en anglais. Je me suis dit: Oui! Bye bye Françafrique, bonjour à une nouvelle relation entre la France et l’Afrique.

Eh bien … les vieilles habitudes ont la vie dure.

On ne savait pas à quoi ressemblerait le programme ni qui le dirigerait mais finalement, conformément à l’état d’esprit «partenaires, pas colonisateurs», l’association Digital Africa a été créée avec des organisations africaines et françaises comme co-fondatrices.

En signant l’accord pour la création de l’association au nom d’AfriLabs, j’étais super excitée d’en être l’une des co-fondatrices.

L’idée était de s’assurer, à travers l’association Digital Africa, que les voix africaines auraient un poids égal dans cette toute nouvelle approche des relations Afrique-France.

Nous avons mis en place un conseil d’administration et voté pour faire de Karim Sy le président du conseil. Afrilabs, représenté par moi, et 22OnSloane, représenté par Okechukwu Kizito, ainsi que des organisations françaises comme l’AFD, ont également été élus.

En tant que tout nouveau modèle dans lequel le budget venait du gouvernement français via l’AFD, mais la prise de décision se situait au niveau du conseil d’administration de Digital Africa, l’organisation a mis du temps à se mettre en place.

Je ne pense pas qu’il existe déjà un modèle similaire et je peux imaginer que pour une structure comme l’AFD, ne disposer que d’un seul vote dans un conseil d’administration est une situation bizarre.

Mais pour moi, dans mon esprit d’entrepreneur peut-être naïf et optimiste, la structure même de l’organisation était la preuve qu’Emmanuel Macron était déterminé à construire une nouvelle relation plus égalitaire avec les jeunes Africains du continent.

Des fissures ont commencé à apparaître lorsque le premier cadre de l’organisation a été embauché, Stephan-Éloïse Gras. Ce n’était pas tant la personne que la manière. Le conseil a reçu un courriel nous annonçant son embauche. Nous n’avons jamais été consultés ou intégrés au processus.

J’ai, avec d’autres, soulevé cela comme une question de gouvernance. On nous a assuré que ça resterait un cas unique. Mais, comme Stephan-Éloïse Gras n’a pas été embauchée par le conseil d’administration, elle n’a jamais ressenti le besoin de nous rendre compte ou de nous consulter. Finalement, Karim Sy a démissionné de son poste de président, bien qu’il soit resté au conseil d’administration.

Nous avons ensuite élu le représentant de 22OnSloane, Okechukwu Kizito, en tant que vice-président et président par intérim. Au moins, l’organisation était toujours présidée par un Africain. Symbolique peut-être, mais toujours important.

Malheureusement, la situation ne s’est jamais améliorée. Le conseil a été constamment contourné et rarement informé, obtenant la plupart de ses informations par le biais d’annonces sur les réseaux sociaux. Les décisions stratégiques et coûteuses sont prises sans que le conseil d’administration ne soit informé, et encore moins d’accord.

Les voix des trois membres africains du conseil d’administration qui, ensemble, représentent une communauté de plus d’un million d’entrepreneurs africains, sont ignorées.

Lorsque nous nous sommes plaints, les membres français du conseil d’administration, dirigés par le secrétaire du conseil d’administration de l’AFD, ont décidé que l’association devait être dissoute.

En fin de compte, c’est leur argent, l’argent des contribuables français. Je comprends ça. Mais, c’est NOTRE conseil d’administration. Et nous avons des obligations fiduciaires et juridiques envers l’association que nous ne pouvons pas remplir.

Il est ironique que ce soit nous, Africains, qui luttions pour la transparence des processus et la bonne gouvernance du conseil d’administration, alors que les organisations françaises essayent de faire sauter l’association plutôt que de corriger les dysfonctionnements !

Mais, c’est une nouvelle ère dans les relations Afrique-France. Les Africains n’ont pas capitulé, malgré la pression. Nous sommes totalement solidaires pour essayer de faire ce qui est juste pour l’association, pour les entrepreneurs tech africains et pour les contribuables français, en insistant pour une utilisation diligente de leurs fonds.

L’AFD et les autres organisations françaises vont sûrement réussir à dissoudre l’association et en recréer une plus française. Mais, quelle occasion manquée pour Emmanuel Macron de mettre en pratique ce qu’il prêche: un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique.

Je dois souligner qu’il y a une différence entre l’association Digital Africa et le fonds Digital Africa de l’AFD France pour lequel AfriLabs et l’association ABAN Angels ont généreusement reçu un financement de projet en cours de déploiement dans l’écosystème technologique africain.

Les Africains exigent la transparence et la bonne gouvernance

En clair, la Camerounaise s’étonne de ce que ce soient les Africains du CA de Digital Africa qui luttent aujourd’hui pour la transparence des processus et la bonne gouvernance du conseil d’administration de DA, alors que les organisations françaises, l’AFD principalement, s’activent pour dissoudre l’association au lieu de corriger les dysfonctionnements qu’ils ont créés !

Pour la femme politique et activiste d’origine camerounaise Nathalie Yamb, cette histoire est la preuve et la parfaite illustration de ce que les Français ne considéreront jamais les Africains comme de véritables partenaires.  « J’ai exprimé mon yako à Rebecca. Et je lui ai rappelé que la France ne considérera jamais les Africains comme des partenaires. Jamais. Pour eux, nous ne sommes que les habitants de ses colonies. Une fois qu’on a compris cela, on sait comment y faire face », écrit-elle sur son blog dans un post intitulé : « Françafrique: La mésaventure de Rebecca Enonchong ».

La version de l’AFD

Interrogé par nos confrères de CIO Mag, l’AFD essaye de se justifier. En ce qui concerne le CA convoqué rapidement le 18 février, elle répond que « ce conseil d’administration devait se tenir rapidement afin de mettre fin au mandat des avocats recrutés par le Président de DA aux fins de conduire une enquête auprès des salariés et des administrateurs ».

Pour l’AFD, l’enquête sollicitée par le président de DA « est apparue juridiquement infondée et financièrement disproportionnée. Elle n’a jamais été validée par le board de Digital Africa et ses termes de référence sont inconnus. Le conseil d’administration a donc demandé l’annulation de cette enquête ». 

L’AFD aurait proposé qu’un auditeur indépendant soit nommé par le CA, pour « protéger les salariés de Digital Africa, convoqués à des entretiens enregistrés par ces avocats, sous peine de sanctions, sans connaître les fondements de cette situation ».  

A la question de savoir si l’AFD exige toujours la dissolution de DA, l’agence française reste ambiguë dans sa réponse chez nos confrères. « Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’aborder le sujet en Conseil d’Administration, explique la cellule de communication de l’AFD. Aujourd’hui il s’agit de discuter de la meilleure façon d’avancer et d’amplifier l’initiative ambitieuse et novatrice lancée au printemps 2018 pour soutenir les start-up africaines et accompagner le développement de projets d’innovation numérique à impactLa refonte de la gouvernance était attendue depuis juin 2020, lorsqu’un vice-président avait été choisi pour assurer la présidence par intérim après la démission du Président fondateur ».  

Comme l’indique Rebecca Enonchong, l’AFD et les autres organisations françaises vont sûrement réussir à dissoudre l’association Digital Africa et en recréer une plus française. Dissolution ou pas, pour l’histoire, il faudrait bien qu’un audit soit lancé ou se poursuive pour savoir les raisons de l’échec de cette initiative qui affichait pourtant de grandes ambitions.

Par Beaugas Orain DJOYUM

L’association Digital Africa

L’initiative Digital Africa réunit une communauté de partenaires de toutes nationalités – incubateurs, financiers institutionnels, venture capitalists, clusters techs – au service des entrepreneurs numériques africains, au premier rang desquels se trouve l’ Agence française de Développement (AFD), principal financier. Les 10 organisations cofondatrices sont l’AFD, AfriLabs , Bond’Innov, CFI Développement Médias, Do4 Africa, FING,  le Réseau Global Entrepreneurship (GEN), Jokkolabs, La Fabrique des Mobilités et l’association La Ferme digitale.

L’initiative Digital Africa est soutenue par le président français Emmanuel Macron, qui avait annoncé la dotation de 65 millions d’euros en faveur des jeunes innovateurs africains lors de son discours à l’ouverture de la troisième édition du salon Viva Technology en mai 2018. Le Trésorier de cette association est CFIMédias, l’agence française de développement médias.

Annoncée également à Ouaga par le président français Emmanuel Macron, l’association Digital Africa a été créée en octobre 2018. C’est ce qu’on apprenait alors le 14 octobre 2018 sur le compte Twitter de Karim Sy, fondateur de Jokkolabs, premier espace de travail collaboratif en Afrique de l’Ouest, nommé par la même occasion président de cette association.

Pour rappel, Digital Africa est une initiative développée par l’Agence Française de développement sous la prescription d’Emmanuel Macron. Cette plate-forme se présentait comme un « outil collaboratif favorisant l’émergence des start-ups africaines et de leurs écosystèmes » pour reprendre les propos de JP Barral de l’AFD sur twitter, félicitant au passage Karim Sy.

Digital Africa cherche également à rapprocher les écosystèmes numériques européen et africain. Parmi ses actions jusqu’ici, on peut citer la promotion et le soutien à l’entrepreneuriat africain à travers le Challenge des 1000, le programme Social & Inclusive Business Camp (SIBC) ou encore le lancement du Bridge Fund, en collaboration avec Proparco.

Par B-O.D.

Déjà 9,15 millions d’internautes Camerounais dont 4,3 millions sur les réseaux sociaux, selon Hootsuite (Rapport)

[ICT Media STRATEGIES] – Le dernier rapport de Hootsuite et We are social baptisé Digital 2021 – Cameroon est disponible depuis le 11 février 2011. D’après ce rapport, le Cameroun comptait au 31 janvier 2021 environ 9,15 millions d’internautes. Un chiffre ayant augmenté de 1,3 million (+ 16%) entre 2020 et 2021. Ce qui leur faire dire que le taux de pénétration de l’Internet au Cameroun se situe à 34,0% en janvier 2021.

Parmi ces internautes, 4,3 millions sont utilisateurs des réseaux sociaux. Ceci sur une population globale estimée à 26,88 millions d’habitants en janvier 2021. Car, selon les auteurs du rapport, la population du Cameroun a augmenté de 672 mille (+ 2,6%) entre janvier 2020 et janvier 2021.

Hootsuite, We are social et leurs partenaires, auteurs de ce rapport, sont allés recueillir  les données auprès des sources autorisées. Notamment chez les réseaux sociaux concernés et quand cela a été nécessaire, auprès de la GSMA, l’association mondiale des opérateurs mobiles et équipementiers télécoms, et auprès des institutions internationale comme la Banque mondiale ou encore les Nations-Unies entre autres sources fiables. Extraits de leur rapport:

Statistiques des médias sociaux pour le Cameroun

Selon ce rapport, il y avait 4,3 millions d’utilisateurs des médias sociaux au Cameroun en janvier 2021.  Le nombre d’utilisateurs de réseaux sociaux au Cameroun aurait donc augmenté de 600 000 (+ 16%) entre 2020 et 2021.

Aussi, le nombre d’utilisateurs des médias sociaux au Cameroun équivalait à 16,0% de la population totale en janvier 2021.

Connexions mobiles au Cameroun

Il y avait 26,60 millions de connexions mobiles au Cameroun en janvier 2021. Le nombre de connexions mobiles au Cameroun a augmenté de 2,6 millions (+ 11%) entre janvier 2020 et janvier 2021. Faisant ainsi passer le pourcentage de connexions mobiles au Cameroun en janvier 2021 à 99 % de la population totale. Ceci avec la précision que de nombreuses personnes au Cameroun ont plus d’une connexion mobile.

Sur Twitter, la plateforme de microblogging, 122 000 Camerounais sont inscrits.

Il y a plus de Camerounais sur LinkedIn que sur la plateforme de microblogging. 720 000 Camerounais sont inscrits sur le réseau social professionnel.

Pour ce qui est de l’application Facebook Messenger, les publicités de Facebook peuvent toucher jusqu’à 750 000 Camerounais. Et davantage les hommes qui représentent 61,3% ce chiffre. Si le rapport ne précise pas le nombre d’abonnés Facebook, un checking sur la plateforme Facebook par ICT Media STRATEGIES fait état de 04 millions d’abonnés camerounais pouvant êtres touchés par les publicités Facebook. Autre donnée intéressante, ce sont davantage les femmes qui cliquent sur les messages publicitaires diffusés et sponsorisés sur FAcebook.

Cameroon Data HootSuite 1

Sur Instagram, ils sont 600 000 Camerounais.

Le comédien Ulrich Takam entre dans le top 10 des recherches les plus effectués sur YouTube par les Camerounais.

Et pour se connecter sur Internet, les internautes Camerounais utilisent davantage des smartphones Android (84,9% contre 6,7% pour les i-Phone).

e-Commerce

Côté e-Commerce, l’on n’observe pas beaucoup d’évolution, car comme en 2020, seuls 5,6% des internautes camerounais effectuent des achats en ligne.

Par B-O.D.

Le forum Digicloud Africa se tient en ligne Du 17 au 19 mars 2021

[Digital Business Africa] – Organisé en partenariat avec 17 clubs DSI de pays africains, le Forum Digicloud Africa Online se tient du 17 au 19 mars 2021. L’événement s’adresse aux DSI, Managers IT, Directeurs de la Stratégie Digitale des pays du Maghreb et d’Afrique ayant des projets de transformation Digitale de leur entreprise ou organisation.

2021, une édition 100% Virtuelle
Selon les organisateurs, avec le contexte de la crise sanitaire du COVID 19, les entreprises ont dû s’adapter et le recours au digital est devenue une alternative incontournable. La digitalisation offrant aux entreprises une possibilité d’adaptation aux changements et cette crise a eu cet impact positif de mettre en exergue les enjeux cruciaux de la transformation digitale.

Le Forum DIGICLOUD Africa 2021 s’inscrit dans cette évolution et proposera aux éditeurs, constructeurs et société de conseil IT de valoriser auprès de notre communauté de 500 décideurs IT leurs meilleures solutions pour les aider dans cette
inévitable transition.

Le programme
Du lundi 15 février au lundi 15 mars : Programme de Webinaires sous forme d’ateliers de présentation pour présenter les produits et solutions des éditeurs.

Lundi 1 mars : Ouverture de la plateforme à l’ensemble de la communauté afin de générer leur planning de rendez-vous et préparer leur expérience du Forum Digicloud Africa Online.

Mercredi 17 mars : Lancement Officiel du Forum Digicloud Africa Online qui se tiendra jusqu’à vendredi 19 mars, semaine durant laquelle vous profiterez d’une expérience hautement personnalisée et riche en networking.

Plus d’informations sur : http://online.digicloud.ma/

Par DigiCloud Africa

Bank’ Up : La Fintech qui favorise les micro-prêts aux particuliers non-bancarisés

[Digital Business Africa] – Filiale de la Française SAS 2 Cash Enterprises (loan2cash), Bank’Up est une FinTech camerounaise qui propose aux particuliers et petits commerces peu ou pas bancarisés, des services de paiement et de nano-prêts 100% digital.

La startup créée par Noé Bakouba-Kaljop, propose aux particuliers trois types de produits : le paiement à crédit, le nano-prêt en cash et la micro-assurance. « Nous proposons à nos utilisateurs d’acheter des produits et services auprès de certaines de nos partenaires et de payer en 1,2 ou 3 mensualités ;  nous offrons la possibilité à nos utilisateurs  de résoudre des problèmes survenus en urgence en leur permettant de bénéficier de petits prêts en espèce et nous leur donnons  la possibilité de souscrire à nos produits de micro-assurance, conçus en partenariat avec des compagnies locales », explique Noé Bakouba-Kaljop ,  fondateur de Bank’Up.

Noé Bakouba-Kaljop , fondateur de Bank’Up
Noé Bakouba-Kaljop , fondateur de Bank’Up

Pour bénéficier des services de  la plateforme, l’utilisateur doit suivre quelques étapes : il doit tout d’abord s’inscrire sur la plateforme, formuler une demande de financement à l’achat et identifier le fournisseur, une fois que la demande est approuvée et le transfert effectué dans le compte (Banque ou MoMo) du fournisseur vient ensuite la dernière étape qu’est le prélèvement des traites à la source par le partenaire financier.

Le Fintech Bank’Up a plafonné la facilité à l’achat à 100000 Fcfa en fonction de la capacité d’endettement de chaque client. Les commerces partenaires sont payés aussitôt l’achat effectué et le client a le choix de rembourser son achat sur plusieurs mois. Un taux d’intérêt est également connu à l’avance. « Nous appliquons un taux d’intérêt de 2% mensuel, pour une demande de 50000Fcfa payée sur une mensualité… le demandeur paiera 51420 Fcfa soit 1000 Fcfa de taux d’intérêt + 350 Franc HT de frais de service », fait savoir Noé Bakouba-Kaljop.

 La Fintech a pour ambition  de faire plus de 250 000 transactions par mois et contribuer à bancariser plus de 5000 petits commerçants utilisateurs de la solution dans les trois prochaines années. Un projet ambitieux surtout que d’après le rapport 2018 FinScope, seulement 3% de la population a accès au crédit formel.

Côté sécurité, Noé Bakouba-Kaljop  rassure : « Nous avons prévu pour les utilisateurs des comptes d’avoir la possibilité de changer leur code secret autant de fois qu’ils le désir à la différence de ce que l’utilisateur n’a qu’un seul numéro de sécurité, ici il peut lui même changer son code de sécurité. Pour les dissuader d’ être dans cette situation, nous faisons un système de messagerie préventive… »

Par Ghislaine Deudjui

Comment le succès des attributions des fréquences peut accélérer les programmes numériques à travers l’Afrique ?

[Digital Business Africa – Avis d’expert – Par Akinwale Goodluck] – Les avantages du haut débit mobile sont évidents dans toute l’Afrique. Pour les gouvernements qui souhaitent continuer à étendre la couverture et maximiser les avantages de la connectivité, s’assurer qu’il y a un spectre plus abordable est la première étape.

À la fin de 2019, 477 millions de personnes en Afrique subsaharienne étaient abonnées à des services mobiles, soit 45% de la population. En outre, le déploiement de la technologie mobile a entraîné un cinquième de la croissance du revenu par habitant au cours des 20 dernières années. Ce sont des chiffres impressionnants. Mais avec quelque 900 millions de personnes en Afrique toujours non connectées, il reste encore du travail à faire. 

Les décisions d’octroi de licences de spectre, et la tarification en particulier, jouent un rôle crucial pour accélérer l’adoption des services mobiles et fournir de meilleurs réseaux et services aux consommateurs et aux entreprises. Notre nouveau rapport «Tarification efficace du spectre en Afrique» est sans précédent par sa portée et sa profondeur, et suit les attributions de spectre dans près de 50 pays africains pour la période 2010-2019.

Les effets négatifs des prix élevés du spectre sur la connectivité en Afrique sont malheureusement évidents. Il s’agit d’un problème qui doit être résolu pour que la région tire pleinement parti des avantages que le haut débit mobile peut apporter. 

Les principales conclusions du rapport sont :

  • Les gouvernements africains ont attribué environ la moitié de la quantité de spectre mobile par rapport à la moyenne mondiale. Cette lacune dans les attributions de spectre est apparue et s’est élargie au cours de la dernière décennie, rendant difficile pour les opérateurs d’offrir des vitesses haut débit mobiles rapides. Les gouvernements de la région ont également autorisé en moyenne le spectre 3G et 4G environ trois ans plus tard que ceux des autres régions.
  • Les pays africains représentent une grande partie des pays ou les prix du spectre sont les plus élevés au monde. Lorsque les prix du spectre sont ajustés en fonction du revenu, l’Afrique représente environ la moitié de tous les prix du spectre élevés ou extrêmement élevés dans le monde. Même en excluant les valeurs extrêmes, les prix du spectre restent élevés. Les prix médians sont quatre fois plus élevés que dans les pays développés et deux fois plus élevés que la médiane mondiale.
  • L’octroi de licences plus tôt et à des prix abordables peut rapporter des dividendes aux consommateurs. Des quantités plus élevées de spectre et des prix plus bas du spectre sont étroitement liés à une couverture de la population, à des vitesses de téléchargement et à une adoption plus élevées. Les pays qui ont attribué le spectre plus tôt ont également atteint des niveaux de couverture plus élevés.

En bref, l’industrie mobile ne peut plus être considérée comme une vache à lait. Les interventions gouvernementales visant à maximiser les revenus ont des conséquences négatives pour les citoyens des villes et des zones rurales. Au lieu de cela, les gouvernements devraient libérer plus de spectre en temps opportun. Cela aide les opérateurs à étendre la couverture de leur réseau, à améliorer les vitesses et à encourager l’adoption. L’objectif de notre nouveau rapport est de donner aux gouvernements et aux régulateurs les arguments dont ils ont besoin pour mettre en œuvre des politiques qui contribuent à améliorer la capacité mobile et à étendre la connectivité.

Le marché de la téléphonie mobile dans la région subsaharienne devrait atteindre plusieurs jalons importants au cours des cinq prochaines années: un demi-milliard d’abonnés mobiles en 2021, un milliard de connexions mobiles en 2024 et 50% de pénétration des abonnés d’ici 2025. Comme souligné dans notre récente publication sur l’expansion de la couverture mobile, la clé pour atteindre ces objectifs réside dans de véritables partenariats entre les gouvernements et les opérateurs mobiles. 

Plus important encore, ensemble, nous pouvons préparer le terrain pour des services mobiles plus innovants et connecter plus de personnes, où qu’elles vivent. Et avec cela, apportez les avantages de la connectivité mobile à des millions d’autres.

Le rapport «Tarification effective du spectre en Afrique» peut être téléchargé ici en français et ici en anglais.

Par M. Akinwale Goodluck, Directeur Afrique à la GSMA.

Akinwale Goodluck

Nature juridique des crypto-monnaies en droit international en zone CEMAC et au Cameroun

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[Digital Business Africa – Avis d’expert. Par Winston K. POUKA ] – Adulées dans les milieux technophiles, par les geeks et autres acteurs de la  fintech,  conspuées par les opposants au courant libertarien, les technophobes,       les critiques du capitalisme à outrance et même les écologistes, les crypto monnaies divisent !  Pour certains elles sont l’or numérique, l’or binaire ou l’investissement du futur ; pour d’autres il s’agit d’un dangereux ennemi pour la stabilité de l’économie mondiale,  d’un nouveau défi à l’autorité de l’Etat.

Une chose est certaine les crypto monnaies telles les filles de ces temps où tout s’accélère, occasionnent des questions plus que d’actualité pour l’univers juridique  en général et le droit international en particulier.

Orthographiées crypto monnaies, cryptomonnaies ou crypto-monnaies, invariablement ce mot comprend deux particules très importantes  crypto d’une part et monnaie d’autre part. Du grec « Kryptos » qui signifie caché. La membrane « Crypto » renvoie à la cryptographie  qui est définie comme l’étude des écritures secrètes, c’est l’art de dissimuler ses informations et ses instructions à ses ennemis tout  en les transmettant à ses amis au moyen d’un texte chiffré. 

La cryptographie désigne aussi une opération qui permet de rendre incompréhensible un message intercepté par une personne autre que son destinataire. Au sens juridique, la cryptographie est définie comme  application des mathématiques permettant d’écrire l’information de manière à la rendre inintelligible à ceux ne possédant pas les capacités de la déchiffrer. 

Dans certaines législations on entend par  cryptographie (prestations de) « toute opération visant à transformer par des conventions secrètes des informations ou signaux clairs en informations ou signaux inintelligibles pour des tiers, ou à réaliser des opérations contraires grâce à des matériels et logiciels conçus à cet effet ».        

Elle peut enfin être définie comme un moyen technique permettant d’assurer l’intégrité des données et leur confidentialité. Le terme cryptographie est souvent remplacé par encodage et chiffrement qui est en réalité l’expression consacrée.

 La seconde composante, « monnaie » vient du latin moneta surnom de la déesse  romaine Junon, dans laquelle les romains frappaient la monnaie (pièces).                La monnaie est juridiquement appréhendée comme instrument légal des paiements pouvant avoir, suivant les systèmes monétaires, une base métallique ou une base fiduciaire, le plus souvent par combinaison des deux (souvent nommée monnaie de paiement). Elle  peut aussi être conçue comme l’instrument légal de payement, émis par une banque centrale, ayant cours sur l’ensemble d’un territoire donné.          En outre,  lui sont reconnues les fonctions de réserve de valeur, d’unité de compte et  d’intermédiaire du commerce.

La crypto monnaie fusion de ces deux éléments désigne donc une application mathématique et économique de la Blockchain c’est-à-dire un système de base de données qui permet de rendre infalsifiable l’historique des transactions effectuées entre des parties. En d’autres termes, la crypto monnaie permet de produire virtuellement une unité de valeur, de réserve et d’échange de manière décentralisée, sécurisée et autonome.      

La crypto monnaie est décentralisée parce qu’elle n’est pas émise par une banque centrale. Elle est sécurisée dans la mesure où l’ensemble des transactions est enregistré simultanément et de manière fragmentée par les appareils de chaque utilisateur de la technologie blockchain.

Enfin, la crypto monnaie est autonome car les transactions ne requièrent pas la présence d’un tiers de confiance tels que les banques, services du cadastre et autres établissements de crédits.

La cryptomonnaie peut s’appréhender comme une monnaie électronique et peer-to-peer, se basant sur les principes de la cryptographie pour valider les transactions et la génération de la monnaie elle-même.

Chaque  crypto monnaie requiert sur une technologie blockchain, chaque blochkchain utilise une « monnaie » (appelée token) qui lui est propre. Il en ressort ainsi qu’il y a plusieurs cryptomonnaies, le bitcoin, le litecoin, l’ether, moreno, ntx pour ne citer que celles-là.  

En droit, il est généralement admis que ce qui n’est pas interdit est permis. L’interrogation dans un contexte où les crypto monnaies sont peu ou prou connues  pourrait être de prime abord  celle de savoir si les crypto monnaies sont légales. Cependant, cette interrogation nous semble malvenue  en ce sens où la question de l’existence d’une technologie ne devrait pas poser de préoccupations au droit, c’est beaucoup plus les usages, les manipulations, les motivations, les buts recherchés qui lui sont prégnantes.

Dès lors, il existera toujours des technologies nouvelles, innovantes, même disruptives, le véritable questionnement est celui de la direction juridique  que l’on donne à ces avancées technologiques. 

En définitive, sans être sentencieux la seule et  véritable préoccupation tout au long de cette analyse sera de savoir quelle est la véritable nature juridique des crypto monnaies particulièrement au sens des dispositions financières, monétaires et fiscales ?

Parler de la nature d’une chose  c’est évoquer un ensemble de caractères qui la définissent, c’est donner sa catégorie, sa place dans la classification juridique.

Afin de déterminer la nature juridique exacte des crypto monnaies, il nous faudra passer en revue quatre hypothèses toutes plus dignes d’intérêt les unes que les autres sur le sujet 

  • Les crypto monnaies ignorées / inconnues du droit 
  • Les crypto monnaies comme moyens de payement
  • Les crypto monnaies assimilées ou traitées comme des monnaies
  • Les crypto monnaies comme actifs numériques.

Les crypto monnaies inconnues du droit

Quoi que cela puisse sembler étrange,  il existe des situations qui sont aux yeux du droit des inconnues, des objets juridiques non identifiés surtout si comme  les « crypto monnaies », il s’agit d’éléments  nouveaux et disruptifs. 

D’aucuns peuvent s’empresser de parler de vide juridique, il convient de rappeler qu’au demeurant le droit ou les règles juridiques sont élaborées ou créées pour régir un fait social et ne  seront jamais exhaustives. On trouvera toujours une question ou un aspect oublié ou encore délaissé.  Le droit ne remplit pas tout l’univers social, il est plus petit que l’ensemble des relations entre les hommes comme disait un célèbre penseur.

 Il y a peut-être un silence mais pas de vide juridique sur la question des crypto monnaies. Le silence, d’aucuns diraient l’obscurité n’est pas synonyme de néant car il existe des matériaux précieux  pour l’érection d’un droit qui sera jugé par tous  comme adéquat. Ce silence s’explique par le caractère nouveau et disruptif de ces éléments or le droit n’est que la transposition au plan juridique plus ou moins parfaite des dynamiques d’une société à un moment donné.

Comment donc le droit peut-il se prononcer sur une chose nouvelle quand les autres sphères de la société n’ont pas encore clairement intégré ces nouvelles venues ? Ainsi suivant cet argument l’apparition de tout phénomène nouveau demandera une « mise à jour » du droit.

Ensuite, la non maîtrise technologique par de nombreux Etats explique leur silence tant au plan national qu’au niveau communautaire (pour ceux inscrits dans une dynamique d’intégration)  relativement aux crypto monnaies. L’indice de maîtrise de cette technologie peut s’analyser sur au moins  trois critères : celui  de la zone de création d’une crypto monnaie; le critère  du minage  qui désigne la validation d’une transaction réalisée en devise virtuelle en cryptant les données et l’enregistrement de celle-ci dans la blockchain ; et enfin au niveau d’utilisation des crypto monnaies entendons ici le nombre de transactions par jour effectuées dans le pays/zone et  poids dans les transactions et la possession des crypto monnaies .

 Enfin, l’absence d’une opinion juridique dominante sur le sujet semble être une des causes  du silence d’un nombre conséquent d’Etats. 

Mais de toute manière ce silence muet ne pourra perdurer très longtemps car soit on en déduira un sens, soit une décision ou option juridique sera prise.

Les crypto monnaies comme moyens de paiement

« Sont considérés comme des moyens de paiement tous les instruments qui permettent à toute personne de transférer des fonds quel que soit le support ou le procédé technique utilisé ». Cette définition non limitative donnée par l’article 12      du  règlement CEMAC relatif aux systèmes moyens et incidents de paiements y classe    la monnaie électronique, le virement, la carte de paiement, le chèque, le billet à ordre, la lettre de change. La catégorie des moyens de paiement qui parait la plus proche des crypto monnaies est celle de la monnaie électronique. Toutefois cette rapide conclusion est erronée, les crypto monnaies ne peuvent être inclues au rang de monnaie électronique au sens du droit positif  CEMAC. Examinons pourquoi.

Dans l’espace communautaire CEMAC, le texte de référence en la matière est le règlement CEMAC relatif aux systèmes moyens et incidents de paiements, en son article 193 alinéa 1 la monnaie électronique  est définie comme un moyen                  de payement constituant un titre de créances incorporé dans un instrument électronique et accepté en paiement par les tiers autres que l’émetteur. L’alinéa 2       du même article poursuit en précisant que l’on entend par instrument électronique l’enregistrement des signaux dans une mémoire informatique, soit incorporée par une carte fournie à l’émetteur au porteur et qui peut être nominative ou anonyme, soit incluse dans un ordinateur, chargé par l’utilisateur ou utilisé de manière centralisée.    Si jusqu’à présent il y a osmose, les crypto monnaies ne remplissent pas la dernière condition du règlement à savoir être soumise à la Banque Centrale : « tout projet de création de monnaie électronique doit préalablement être soumis à la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC)  pour autorisation », or nous savons pourtant que les crypto-monnaies brillent par l’élément de décentralisation, en clair par une absence d’autorité centrale qui en matière monétaire se trouve être la Banque Centrale. 

Donc les crypto monnaies ne sont pas des monnaies électroniques au sens du droit communautaire CEMAC. Elles remplissent certes toutes leurs caractéristiques            et finalité à quelques exceptions près, elles ne sont pas listées comme des moyens de paiement et surtout elles sont décentralisées. 

Il convient tout de même de souligner quelques points  importants, premièrement, ce règlement date de 2003, période à laquelle les crypto monnaies n’avaient pas encore été créées. Second point tout aussi important, la liste des moyens de paiement n’est pas limitative, la formulation « notamment » suggère que la liste est passible de connaître des changements.  Partant de ces deux points de manière prospective il n’est pas exclu que les autorités communautaires intègrent dans un avenir plus ou moins proche  un système blockchain,   ce qui de facto pourrait permettre l’assimilation des crypto monnaies, pas toutes, mais quelques-unes   à des moyens de paiement notamment celles qui seraient émises par des banques centrales. 

Des crypto monnaies reconnues ou traitées comme des monnaies

C’est dans les années 1990, dès les prémices du world wide web, que l’économiste Milton FRIEDMAN parlait déjà du rôle d’une monnaie aux caractéristiques proches du bitcoin. En effet, le bitcoin est le  nom d’une célèbre cryptomonnaie inventée par Satoshi NAKAMOTO en 2008. Elle fut mise en ligne en 2009 avec des premières transactions réalisées en 2010.

Au-delà des considérations purement juridiques l’hypothèse des crypto monnaies assimilées comme des monnaies est le théâtre d’affrontements idéologiques                et stratégiques (pour ne citer que ces deux aspects) immenses. D’un côté nous avons les tenants des thèses ultra libérales qui prônent la liberté de création monétaire privée qui  serait autorégulé par les forces du marché et  les approches libertariennes qui rêvent à la limite d’une destruction de l’Etat ; et de l’autre,  les puissances étatiques  assez esquintées par une mondialisation qui n’a pas toujours été heureuse refusent de céder un autre pan de souveraineté celui de battre monnaie ou de contrôler la politique monétaire. 

 Ainsi suivant cette hypothèse les crypto monnaies sont des monnaies. Examinons d’un peu plus près cette conjecture.

D’emblée, une monnaie représente le pouvoir d’un Etat, que ce pouvoir soit imparfait ou total, il n’en demeure pas moins la matérialisation d’une emprise sur un territoire, de la soumission d’une population qui décide de payer ses impôts et effectuer ses transactions dans cette monnaie. De manière imagée, la situation s’assimile à celle d’un roi qui en contre partie de la protection de ses populations contre les exactions étrangères reçoit de ces dernières un impôt payé avec sa monnaie. Pour preuve les pièces de monnaies étaient bien souvent frappées à l’effigie du Roi. Laisser prospérer une multitude de monnaies (nous sommes dans l’ordre des milliers) qui auraient cours légal nous semble dangereux. 

C’est pourquoi cette hypothèse ne trouve pas un écho favorable dans la législation Camerounaise ou communautaire CEMAC.

En effet, le Franc CFA est la monnaie de l’espace commun aux six (06) pays de la zone CEMAC comme en dispose l’article 6 de la convention régissant l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) du 25 juin 2008. Les autres  devises ou monnaies étrangères sont convertibles sur le marché de change légal.  

À titre de comparaison,  la situation est un peu plus compliquée  dans l’espace de l’Union Européenne. En droit européen il y a un arrêt fondateur de la Cour de Justice de l’Union Européenne qui est souvent évoqué à tort par certains pour parler d’une reconnaissance des cryptomonnaies comme des monnaies au sens pur et dur du terme.

En effet, l’arrêt Skatteverket (administration fiscale suédoise)  contre David HEDQVIST du 22 octobre 2015 concerne une demande préjudicielle pour savoir si les opérations de change des devises traditionnelles  contre la devise virtuelle «bitcoin», ou inversement effectuée par une entreprise est soumise ou non à la taxe sur la valeur ajoutée.  Sur la base de l’interprétation des dispositions de la   directive 2006/112/CE du Conseil, du 28 novembre 2006, relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée, la juridiction s’est prononcée et a exempté la conversion de bitcoin de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). À défaut de reconnaître que les crypto monnaies sont des monnaies, cette décision reconnait la légalité de l’une d’elle et  impose que le traitement des opérations de conversion de ces « devises virtuelles » avec les devises légales soit exempt de TVA. Cette exemption jurisprudentielle signifie que la cryptomonnaie bitcoin soit traitée comme une devise traditionnelle sans pour autant avoir été reconnue comme telle (soulignons-le avec force).  Le procédé que la société devait mettre sur pied était supposé  utiliser            les adresses bitcoins assimilées à des comptes bancaires par la cour et permettre             la réalisation de services financiers (les opérations de dépôt, de transferts de fonds, conversion de devises). Ces visées obligent ou mieux justifient cette approche de la Cour. 

En France, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, autorité de contrôle du secteur bancaire et des assurances exige depuis le début de l’année 2014 que les plates-formes de conversion d’euro à bitcoin reçoivent un agrément en tant qu’établissement  de paiement. Il ne s’agit pas d’une reconnaissance du bitcoin mais d’un moyen de garantir l’Euro.

Hors de l’espace européen le sort des crypto monnaies est divers en Russie par exemple, les crypto monnaies sont légales mais il est illégal d’acheter des marchandises avec une monnaie autre que le Rouble Russe. Par conséquent l’achat de biens via une crypto monnaie est un acte illicite car seul la monnaie russe  doit être utilisée pour des raisons évidentes de maîtrise de l’économie précisément de la valeur de son instrument monétaire.

Il existe pourtant des zones dans le monde où les crypto monnaies  ont cours légal notamment le bitcoin au Japon depuis septembre 2017 ou encore   elles sont traitées comme telle sans avoir reçu l’onction des pouvoirs politiques. 

  • Les crypto monnaies comme des actifs numériques

La quatrième et dernière hypothèse semble opter pour une approche faisant primer le caractère économique. En effet, les crypto-monnaies génèrent beaucoup d’argent. Véritable manne financière sur laquelle les Etats ne peuvent pas fermer les yeux.         A titre d’illustration la branche de St Louis pour la Banque Fédérale de États-Unis d’Amérique (FED) estime que la thésaurisation générée par un bitcoin est de l’ordre de 1.800 Dollars en 2018

Sachant que les crypto monnaies notamment le bitcoin ne sont pas détenues par tout le monde, il  y a une concentration des crypto monnaies entre les mains d’une poignée de personnes, cette réalité est encore plus frappante avec le bitcoin. L’ouvrage La blockchain décryptée nous apprend que 0,001% des utilisateurs de bitcoin détient la grande majorité de cette cryptomonnaie. Ainsi, parmi les 2,5 millions d’adresses bitcoins utilisées (au moment de la rédaction de l’ouvrage),          les 100 adresses avec le plus de solde représentent à elles seules 20% de tous les bitcoins en circulation. Il est dans une certaine mesure assimilable à un bien rare, le bitcoin s’échangeait au moment du rapport de cette branche de la FED à 7.500 dollars USD. 

Les cryptomonnaies sont assimilées à des actifs financiers dans certains pays comme les États-Unis et sont par conséquent soumis aux impôts. Cela explique pourquoi l’Internal Revenu Service (IRS) a décidé de traiter le bitcoin comme un bien à des fins fiscales plutôt que comme une monnaie depuis le 25 mars 2014. Pour confirmer cette approche, soulignons qu’un juge de l’Etat de Californie a relaxé un prévenu poursuivi pour blanchiment d’argent car le bitcoin n’est pas un instrument monétaire. Cette solution est également partagée par de nombreux pays et territoires fiscaux comme la Finlande, Israël et  le Portugal.  La terminologie dans cette hypothèse  parlera  de crypto actifs.

En somme, le débat sur la nature juridique des crypto-monnaies est vif, il est fonction des divers prismes sous lesquels sont perçues ces préoccupations.                 Les positions sont assez  divergentes entre le silence, l’assimilation à des moyens de paiement, la reconnaissance de leur cours légal ou d’un traitement assimilé et le rangement de ces éléments dans la catégorie des actifs numériques. Le juriste tout comme le citoyen ne peut s’ennuyer devant les traits  protéiformes que peuvent prendre ces technologies.  En fonction des choix juridiques ou des préférences on parlera de crypto actifs, de monnaies alternatives, de monnaies numériques etc. Désormais nos regards sont tournés vers l’horizon qui s’annonce plus que riche en péripéties avec la création par des acteurs géopolitiques majeurs de leurs crypto monnaies nationales dans un avenir clairement défini ou  la volonté de certains géants du numérique de se positionner en amont sur la question .

Par Winston K. POUKA

Nature juridique des crypto-monnaies en droit international en zone CEMAC et au Cameroun

Winston K. POUKA est Juriste, Titulaire d’un Master II en Droit Public Université de Dschang, Spécialiste en droit du numérique. Intervenant auprès de nombreuses administrations, Chargé de Projets au sein du Cabinet Proactive Management.

Fibre optique : Le consortium Africa-1 annonce l’installation d’un réseau de 10 000 km pour relier l’Afrique et le Moyen-Orient

[Digital Business Africa] C’est un nouveau projet qui devrait contribuer à renforcer la connectivité sur le continent africain. Le consortium Africa-1, formé d’Etisalat, G42, Mobily, Pakistan Telecommunication Company, Telecom Egypt et Alcatel Submarine Networks (ASN) a annoncé la mise en œuvre d’un nouveau réseau sous-marin optique de télécommunications. Il s’agit d’un câble de 10 000 km qui devra fournir 8 paires de fibres pour relier l’Afrique et le Moyen-Orient vers l’est au Pakistan et vers l’ouest vers l’Europe.

Suivant les prévisions, le nouveau système Africa-1 devrait être prêt à fonctionner d’ici la fin de 2023 et aura initialement des atterrissages au Kenya, à Djibouti, au Pakistan, aux Émirats arabes unis, au Royaume d’Arabie saoudite, en Égypte et en France. Le système atterrira également au Soudan, traversera l’Égypte par diverses nouvelles routes terrestres en route vers la France et reliera davantage d’autres pays de la Méditerranée comme l’Algérie, la Tunisie et l’Italie. La prochaine phase comprendra des débarquements supplémentaires au Yémen et en Somalie, ainsi qu’une extension du Kenya à l’Afrique du Sud avec des débarquements intermédiaires en Tanzanie et au Mozambique.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Nigeria : Le nombre d’abonnés au mobile a chuté de 3,3 millions en décembre 2020

[Digital Business Africa] – Au Nigeria, la Commission des communications du Nigéria (NCC) a rendu public les données mensuelles du secteur des télécommunications dans le pays pour le compte du mois de décembre 2020. Il en ressort notamment que le nombre d’abonnés actifs était de 204 601 millions au 31 décembre 2020, contre contre 207 907 millions en novembre 2020. Ce qui représente une légère baisse de 3 306 millions d’abonnés. Suivant un effet domino, la télédensité a également enregistré une légère baisse à 107,18% au cours du mois de décembre 2020 par rapport à novembre 2020 où il était de 108,92%.

Dans le même sillage, on apprend de la NCC que les opérateurs télécoms présents sur son marché ont également enregistré une légère baisse de leurs parts de marchés. Ainsi, les opérateurs filaires fixes et VoIP glissent respectivement à 107 031 et 265 604 abonnés. MTN continue de maintenir sa domination de 39,55%, ce qui se traduit par 80764128 abonnés, Airtel trail de 27,25% avec 55642209 abonnés, l’opérateur mobile indigène Globacom décroche la troisième place avec 26,85% et 54840192 abonnés, tandis que le réseau 9mobile se trouve au bas du chat avec 6,36% avec un abonné total de 12 982 149 abonnés.

Enfin, la NCC affirme également que la pénétration du haut débit a légèrement diminué à 45,2% par rapport à 45,07% du mois précédent. Ce qui implique un nombre total d’abonnements au haut débit à 85 941 222.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique du Sud : La Commission de la Concurrence approuve la reprise de T-system SA par Gijima

[Digital Business Africa] En Afrique du Sud, le fournisseur de réseaux, d’applications et de solutions TIC T-system SA sera finalement racheté par Gijima. L’opération a finalement reçu l’aval de la Commission de la concurrence. Ce qui de fait, positionnera Gijima comme étant la plus grande entreprise de TIC appartenant à des Noirs en Afrique australe, avec environ 500 nouveaux employés qui vont rejoindre ses effectifs en mars 2021.

«La nature synergique de cet accord, à un moment où les TIC jouent un rôle majeur dans la nouvelle normalité introduite par COVID-19, place Gijima à l’avant-garde de l’ère numérique, pleinement habilitée à fournir des services et des solutions de classe mondiale dans le cloud habilitation, IA, cybersécurité, IOT et transformation innovante de la numérisation. Nous sommes en outre encouragés et reconnaissants envers Deutsche Telekom pour avoir conclu la vente historique à une société détenue et gérée à 100% par des Noirs qui améliore la transformation dans notre pays», réagit Maphum Nxumalo, directeur général du groupe Gijima.

L’annonce de la reprise de T-system SA par Gijima a été faite depuis octobre 2020, après plusieurs mois de négociations. Mais l’accord de rachat devait encore recevoir le feu vert de la Commission de la concurrence, ce qui est désormais chose faite. Cet accord permettra à Gijima d’avoir accès à la propriété intellectuelle internationale, au Centre mondial des opérations de cybersécurité (SOC) de la TSSA, aux certificats, à son expertise.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Ziad Dalloul [Africell] : « Tout le monde chez Africell est déterminé à travailler avec le gouvernement angolais »

[Digital Business Africa] – Le marché angolais des télécommunications enregistre désormais un nouvel opérateur télécoms. Le groupe américain Africell, déjà présent dans quatre pays du continent avec une base clientèle de plus de 12 millions d’abonnés a annoncé avoir obtenu des autorités angolaise sa licence en tant que quatrième opérateur télécoms du pays.

«Nous sommes honorés que le gouvernement angolais ait mis sa confiance dans nos affaires et tout le monde chez Africell est déterminé à travailler avec le gouvernement angolais pour transformer le marché angolais des télécommunications grâce à une accessibilité et une accessibilité accrues. Un marché plus compétitif et transparent stimulera non seulement le secteur des télécommunications grâce à une innovation et une efficacité accrues, mais il développera également des secteurs complémentaires tels que le divertissement, les services financiers, les solutions technologiques ou encore l’accès et la création des emplois», explique Ziad Dalloul, PDG et président du groupe Africell. (Photo, en cravate noire)

Pour lui, l’obtention de cette licence qui marque le lancement de ses activités en Angola représente la suite logique de l’expansion d’Africell sur le continent africain, dans sa stratégie d’investissement 2021. Le groupe est déjà présent en Ouganda, en Sierra Leone, en Gambie et en République démocratique du Congo.

Africell est une société africaine spécialisée dans les technologies mobiles, détenue aux États-Unis et basée au Royaume-Uni.  Aujourd’hui, la société sert plus de 12 millions de clients sur ses quatre marchés.

Africell est un disrupteur soucieux de remettre en question les inefficacités, d’adopter une réflexion nouvelle et de fournir des produits et des services innovants, qui engendrent une différence dans la pratique pour les gens ordinaires.

En mars 2020, le groupe Africel a achevé sa réorganisation stratégique avec l’installation de son nouveau siège social à Londres (Jersey, place financière internationale reconnue). C’est ce nouveau siège qui fournira une base stratégique pour les opérations et la croissance futures d’Africell. Ziad Dalloul, fondateur et PDG d’Africell, avait pour l’occasion déclaré que : « La réorganisation du groupe est un moment important pour Africell. Les modifications adoptées nous certifient en tant qu’entreprise dotée de plans de croissance audacieux, d’une perspective entièrement internationale et de normes de gouvernance et de conformité parmi les plus élevées. La culture entrepreneuriale d’Africell issue du Liban, lieu de fondation d’Africell, continue d’animer l’entreprise, toutefois notre nouvelle base londonienne fournit une nouvelle plateforme qui nous permettra de mettre en œuvre la prochaine étape du développement de notre société. » 

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

En manque de liquidités, Airtel Africa vend des parts minoritaires dans Airtel Money

[Digital Business Africa] – La filiale africaine du groupe indien de télécommunications Airtel poursuit sa stratégie de renflouement de ses caisses par la vente de certains de ses actifs sur le continent. Dans un communiqué de l’opérateur, il a annoncé son intention de vendre des parts minoritaires dans le capital de son service de mobile money, Airtel Money.

«Nous poursuivons activement la vente des sites de tours détenus restants qui se trouvent dans plusieurs de nos pays d’exploitation et le groupe est en pourparlers avec divers investisseurs potentiels concernant d’éventuels investissements minoritaires dans Airtel Money. Des discussions sont en cours entre les parties et il ne peut y avoir aucune certitude qu’une transaction sera conclue ni quant aux conditions finales de toute transaction», affirme l’opérateur dans une mise à jour commerciale.

Pour l’instant, Airtel Africa n’a fournie aucune information sur les détails de l’opération. Notamment la date de la mise en vente, ou encore le montant qu’il espère tirer de l’opération. Seule certitude, selon les chiffres rendus publics par l’opérateur, son service enregistre plutôt une croissance importante, avec des revenus 2020 qui ont atteint 291 millions de dollars sur ses marchés.

«Notre base de clients d’argent mobile a atteint 21,5 millions, en hausse de 29% par rapport à la période précédente, les clients d’Airtel Money représentant désormais 18% de l’ensemble de nos clients, soit une augmentation de 2,5 points de pourcentage. Le revenu moyen par utilisateur de l’argent mobile (ARPU) a augmenté de 5,1% à 1,7 USD (Sh187), en raison de l’augmentation des valeurs de transaction et d’une contribution plus élevée des paiements marchands, des retraits, des transferts de personne à personne et de la recharge des services mobiles via Airtel Money », déclare Airtel Africa.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Kenya : Pour son expansion, Jambo Pay choisit d’utiliser le réseau mobile virtuel

[Digital Business Africa] – Après l’obtention de sa licence télécoms auprès de la Communications Authority of Kenya (CA), l’opérateur Jambo Pay envisage de lancer un réseau mobile virtuel avec lequel il opérera. L’annonce est faite par le PDG de Jambo Pay, Danson Muchemi : « Oui, nous avons obtenu une licence d’opérateur de réseau virtuel mobile. Nous avons l’intention de l’utiliser pour fournir des services supplémentaires à notre clientèle. Les services comprendront l’Internet des objets».

Le choix d’utiliser un réseau virtuel permettra principalement à Jambo Pay de réduire ses coûts d’investissement. Au lieu de procéder à une installation d’un nouveau réseau, il pourra simplement louer du spectre auprès des opérateurs de réseaux mobiles et déployer des services mobiles. Ce qui devrait intensifier la concurrence dans ce secteur des télécoms dominé par Safaricom.

Pour ce qui est des investissements, on apprend de nos confrères de Business Daily que l’entreprise investirait «300 millions de shillings après l’approbation et ciblera les paiements mobiles dans des secteurs comme les transports publics et le secteur de l’énergie».

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Performance : La crise sanitaire a dopé les résultats de Google et Amazon

[Digital Business Africa] – A la suite de Facebook et Apple la semaine dernière, les groupes Amazon et Google ont rendu public le 02 février 2020 leurs résultats pour le compte du quatrième trimestre 2020. Des résultats qui confirment leur position dominante sur le secteur de la Tech mondial, particulièrement sur le marché de la publicité sur internet et celui du comamerce en ligne.

Alphabet, la maison mère de Google et YouTube, a largement surpassé les attentes au dernier trimestre 2020, avec un bénéfice net de 15,2 milliards de dollars, en hausse de 50% sur un an. L’entreprise a engrangé un chiffre d’affaires de 56,9 milliards, soit 10 milliards de plus qu’il y a un an, et bien au-delà des 53 milliards attendus par les analystes.

Comme ses principaux concurrents que sont Amazon, Apple ou Facebook, Google s’est renforcé pendant la pandémie, la demande pour ses services étant encore plus forte avec les diverses mesures de confinement. Ce qui a conforté la place de leader incontestée de Google sur le marché de la publicité en ligne. Google a récolté 46 milliards de dollars de recettes publicitaires au dernier trimestre 2020, dont près de 7 milliards générés sur la plateforme de partage de vidéos YouTube.

Dans le même sillage, Amazon a de son côté dépassé les 100 milliards de chiffre d’affaires trimestriel pour la première fois de son histoire et vu son bénéfice doubler au quatrième trimestre 2020, à 7,2 milliards de dollars. Le géant du commerce en ligne anticipe par ailleurs des profits compris entre 3 et 6,5 milliards de dollars entre janvier et mars 2021, en prenant en compte des dépenses prévisionnelles d’environ 2 milliards de dollars liées à la lutte contre le coronavirus. La division d’informatique à distance du groupe, Amazon Web Services, a aussi vu ses revenus monter, pour atteindre 45,4 milliards de dollars en 2020.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique du Sud : Pour contourner le déficit infrastructurel, MTN lance son offre Supersonic AirFibre

[Digital Business Africa] – En Afrique du sud, le géant télécoms MTN a annoncé le lancement de son offre Supersonic AirFibre. Une solution qui selon l’opérateur, outrepasse la distance et le manque d’infrastructures dans les communautés urbaines, cantonales et rurales pour apporter une connectivité de qualité.

«Nous éliminons les barrières traditionnelles à l’entrée qui ont empêché une grande partie de l’accès à une vie moderne et connectée. De Soweto à Swellendam, nous pensons que chaque foyer mérite la vitesse et les avantages d’une connectivité de type fibre, et grâce à AirFibre, nous pensons pouvoir y parvenir», explique Calvin Collett, directeur du FAI de MTN SA: Supersonic.

Parmi les avantages d’AirFibre, MTN explique qu’il peut être installé rapidement car aucune tranchée n’est nécessaire comme c’est le cas avec la fibre traditionnelle. « En souscrivant au service, les clients auront accès à la nouvelle technologie qui équivaut à celle d’une installation entièrement fibre », explique MTN.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Cameroun : Les cabinets PWC, AXYS Sarl et CAEAC shortlistés pour être commissaire aux comptes à l’ART

[Digital Business Africa] – A la suite de la réorganisation en décembre 2020 de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun en « un établissement public à caractère spécial, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière », l’agence a engagé le processus de recrutement d’un commissaire aux Comptes. Le 27 janvier 2021, le directeur général de l’ART, le Pr Philémon Zoo Zame, a publié un communiqué indiquant les entreprises retenues pour candidater à cette fonction. 

Le communiqué portant publication des résultats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt n°0000001/AAMI/ART/2021 du 05 janvier 2021 pour le recrutement d’un commissaire aux comptes à l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) pour les exercices 2021, 2022 et 2023 indique donc que les cabinets PriceWaterhouseCoopers Cameroon Sarl
(PWC),
AXYS Sarl et le Cabinet d’Etudes et d’Audit Comptable (CAEAC) sont préqualifiés pour soumettre à l’ART leurs propositions administratives, techniques et financières.

Le nouveau statut spécial de l’ART avait été acté par le président de la République, Paul Biya, à travers le décret N°  2020/727 du 03 décembre 2020 portant réorganisation et fonctionnement de l’ART.

D’après le précédent texte, notamment le décret N°  2012/203 du 20 avril 2012 portant réorganisation et fonctionnement de l’ART, cette agence était considérée comme « un établissement public administratif doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière ».

Ce caractère spécial octroie en effet à l’ART plus de pouvoir, plus d’avantages et de flexibilité pour mieux exercer ses missions de régulation, de contrôle, de suivi des activités de communications électroniques au Cameroun, et de ce fait, accroît sa performance.

Parmi les réformes majeures, sa gestion. Le caractère spécial de son statut fait que l’ART est désormais gérée suivant les règles de la comptabilité privée, conformément aux dispositions de l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt économique.

En clair, il n’y aura plus d’agent comptable comme par le passé. L’article 29 du précédent décret indiquait qu’un agent comptable, nommé par arrêté du Ministre des Finances parmi les comptables du Trésor, est chargé de l’exécution des opérations financières de I’Agence. « A ce titre, il enregistre toutes les recettes et toutes les dépenses ; assure le règlement des dépenses effectuées ; s’assure de la régularité des dépenses », stipulait les textes de 2012. L’agent comptable avait seul qualité pour opérer tout maniement des fonds ou des valeurs et signer les chèques relatifs aux décaissements des fonds. Il était responsable de la tenue des comptes et de la sincérité des écritures.

Désormais, selon l’article 40 du nouveau décret, « les comptes de l’Agence sont tenus selon les règles du système comptable OHADA. Ils doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière ».

Aussi, l’exercice budgétaire de l’ART commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de chaque année (Art. 36) Son budget annuel est assorti d’un plan de performance et présenté sous forme de Sous programmes en cohérence avec la politique publique nationale et sectorielle.

L’article 41 précise qu’en cas d’excédent budgétaire constaté à la fin de l’exercice, cinquante pour cent (50%) dudit excédent est affecté au Fonds spécial des télécommunications, et l’autre moitié est consacrée à l’acquisition des équipements de régulation et de contrôle. Pour remplacer l’agent comptable, le Conseil d’Administration de l’ART désigne un ou plusieurs commissaires aux comptes choisis parmi les experts inscrits à l’Ordre National des Experts Comptables du Cameroun (ONECCA), après appel à candidatures conduit par le directeur général.  Le conseil d’administration fixe les honoraires du ou des commissaires aux comptes dont la durée du mandat ne peut être supérieure à trois (03) ans renouvelable une (01) fois.

Toutefois, l’ART reste soumise au contrôle des organes compétents de l’Etat. Ses ressources financières sont des deniers publics et sont gérées selon les règles prévues par le régime financier de l’Etat.

Par Digital Business Africa

Cameroun / Camtel : Judith Yah Sunday s’explique, Minette Libom Li Likeng conteste [Documents]

[Digital Business Africa] – A la suite des récentes correspondances de la ministre des Postes et des Télécommunications et du PCA de Camtel adressées à la DG de Camtel et qui ont fuité sur les réseaux sociaux, la DG de Camtel, Judith Yah Sunday, a répondu à la ministre des Postes et des Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, le 19 janvier 2021.

D’après Judith Yah Sunday, dont la correspondance a également fuité sur les réseaux sociaux, la direction générale de Camtel suit à la lettre les instructions de la hiérarchie ainsi que l’orthodoxie managériale tout comme, contrairement à ce qui avait été présenté, Camtel dispose d’un Business Plan pour Blue, l’opérateur mobile. Pour la DG donc, Camtel est prêt pour le lancement de son réseau mobile, Blue.

 « Aussi avons-nous, dans le cadre de l’incontournable extension de ce réseau où le retard accusé par rapport aux autres opérateurs est par ailleurs conséquent, procédé au recrutement en septembre 2020, des Cabinets internationaux DELOITTE et COSSETTE, chargés d’élaborer un Business Plan y relatif. Ce document sera disponible autour du 25 janvier 2021, et ses conclusions seront examinées lors de la prochaine session du Conseil d’Administration », explique la DG.

Mais en attendant,  Judith Yah Sunday indique que le Business Plan réalisé de concert avec le cabinet PRICEWATERHOUSECOOPER en 2016 pour la commercialisation, l’opérationnalisation et le développement de la branche mobile de Camtel est suivi.

Et la DG de conclure, « Autrement dit, CAMTEL dispose effectivement d’un Business Plan adapté au réseau actuel dont le lancement est envisagé ».

Cameroun : La pincette de Minette Libom Li Likeng à Judith Yah Sunday au sujet de Camtel
Yaoundé, 17 décembre 2018. La ministre Minette Libom Li Likeng procède à l’installation de Judith Yah Sunday épouse Achidi

Des explications et bien d’autres arguments qui semblent n’avoir pas convaincus la ministre des Postes et Télécommunications. Dans une autre correspondance ayant également fuité sur les réseaux sociaux Minette Libom Li Likeng désapprouve la DG.

« (…) Vous m’avez fait tenir, dans une correspondance dont copies ont été transmises au Minetat-SGPR (ministre d’État secrétaire général de la présidence de la République), au SGPM (secrétaire général des services du Premier ministre) au Minfi (ministre des Finances) et au PCA (président du Conseil d’administration), des éléments de réponse non seulement sans véracité avérée, mais encore qui témoignent d’un manque de connaissance et de maîtrise des dossiers importants de l’entreprise dont vous avez la charge, lesquels doivent pourtant conduire la réforme de Camtel et son entrée réussie dans le segment du mobile », assène la ministre dans une lettre envoyée à la DG de Camtel le 26 janvier 2021.

Digital Business Africa partage avec vous les deux correspondances qui en disent long sur les relations entre les chefs des deux entités et surtout sur la question des réformes engagées à Camtel.

Par Digital Business Africa

« Yaoundé, le 19 JANVIER 2021

LE DIRECTEUR GENERAL  DE CAMTEL

A MADAME LE MINISTRE DES POSTES  ET TELECOMMUNICATIONS

Objet : Conduite de la Réforme de Camtel

Madame le Ministre,

Permettez-nous de vous renouveler nos vœux les meilleurs pour l’année 2021.

Par correspondance N° 008/CAB du 11.01.2021, vous avez bien voulu nous informer des difficultés dont vous aurait fait part Monsieur le Commissaire aux Comptes dans l’exercice de ses fonctions à CAMTEL, et aussi, avoir constaté « en plus un certain nombre d’irrégularités dans la Prise de décisions stratégiques dont les effets ne concourent pas à une réussite de la réforme organisationnelle et fonctionnelle de CAMTEL prescrite par le gouvernement» (sic).

Qu’il nous soit permis de vous remercier d’avoir bien voulu attirer notre attention sur ce qui vous est apparu comme des irrégularités sur certaines décisions prises par la Direction Générale, nous donnant ainsi l’opportunité de vous apporter les éclaircissements y relatifs :

1— Sur le clan financier •

Des obstructions de la Direction Générale évoquées par le Commissaire aux Comptes dans son travail de contrôle de la gestion de l’entreprise Monsieur MFOU’OU Jean Claude, Expert-Comptable agréé CEMAC, qui ne saurait à ce titre ignorer les principes cardinaux qui encadrent l’exercice de la profession de Commissaire aux Comptes, occupe en continu depuis 2006, soit quinze (15) ans, les fonctions de commissaire aux Comptes à CASTEL et ne remplit plus les conditions d’exercice de cette activité dans l’entreprise, conformément à la réglementation en vigueur et à la déontologie en la matière, notamment :

  • l’article 114 des Statuts de CAMTEL, approuvés par Décret n° 2019/264 du 28.05.2019, qui circonscrit à une durée de trois (3) ans renouvelable une fois, le mandat du Commissaire aux Comptes.
  • l’article 704 de l’Acte Uniforme relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique de l’OHADA, fixant à six (6) exercices sociaux au maximum, le mandat du Commissaire aux Comptes.
  • le code de déontologie de l’IFAC/1ESBA dont l’objectivité, l’indépendance et l’absence de familiarité sont parties intégrantes de la norme de conduite attendue d’un professionnel comptable)

Pour ces raisons, le processus de désignation d’un nouveau Commissaire aux Comptes à CAMTEL, a été engagé puis a fait l’objet d’échanges lors des sessions de l’Assemblée Générale du 23.02.2020 et du 23.10.2020, ainsi qu’à la dernière session du Conseil d’Administration du 30 .12.2020, où ce sujet a été débattu, amenant le Conseil à Instruire la Direction Générale de signer la lettre de mission de Monsieur MFOU’OU pour l’année 2020, en attendant l’aboutissement du processus de désignation d’un nouveau Commissaire aux Comptes en fin janvier 2021 par l’Assemblée Générale, compétente en la matière.

• De la validation du budget de CAMTEL en douzième provisoire

Lors de la session du Conseil d’Administration sus évoquée, Il a été demandé à la Direction générale de procéder à quelques ajustements du projet de budget 2021 soumis pour examen et approbation. La mise en œuvre de ces modifications, qui ne remettait pas en cause l’enveloppe totale du budget, mais affectait la présentation du document assez volumineux, ne pouvait être faite avant la fin des travaux.

En conséquence, le Conseil, conformément à la procédure réglementaire prévue dans un tel cas de figure, a validé le budget en douzième provisionnel, afin de permettre à CAMTEL de fonctionner pendant le mois de janvier. Les ajustements sollicités ont déjà été effectués, et la mouture du budget mise à jour sera soumise à l’appréciation des membres du Conseil d’Administration lors des travaux de la prochaine session, prévue le 28 janvier 2021.

• De l’absence d’un business plan mettant en exergue la cohérence entre les investissements et la viabilité des activités fiées au segment du mobile

Le projet mobile de CAMTEL initié en 2014, était basé sur un Business Plan élaboré en interne et intégré au Programme NBN-2 pour la recherche des financements. Il a permis le lancement en Juin 2016, du service 4G sous l’appellation X-TremNet et en 2017 du service 3G.

En concert avec le cabinet PRICEWATERHOUSECOOPER, un autre Business Plan a été produit en 2016 pour la commercialisation, l’opérationnalisation et le développement du Mobile.

Autrement dit, CAMTEL dispose effectivement d’un Business Plan adapté au réseau actuel dont le lancement est envisagé.

En raison du faible volume de l’infrastructure actuelle, des mutations technologiques constantes dans notre secteur d’activité hautement concurrentiel qui imposent la prise en compte de nouvelles options, Il s’avère Indispensable d’adapter le projet aux besoins des clients et à la réalité du marché, afin de garantir la compétitivité de nos produits.

Aussi avons-nous, dans le cadre de l’incontournable extension de ce réseau où le retard accusé par rapport aux autres opérateurs est par ailleurs conséquent, procédé au recrutement en septembre 2020, des Cabinets internationaux DELOITTE et COSSETTE, chargés d’élaborer un Business Plan y relatif. Ce document sera disponible autour du 25 janvier 2021, et ses conclusions seront examinées lors de la prochaine session du Conseil d’Administration.

• De l’immaturité avérée des projets de l’entreprise

Le Conseil d’Administration ayant mis en place par Résolution N° 021/CA/2020 du 21 98.2020 un Comité Interne de Maturation des Projets d’Investissements (CIMPI) de CAMTEL, les projets relatifs au WTTx déjà Implémenté ainsi qu’à l’extension du Mobile sus-évoquée y ont été examinés, comme le seront de manière systématique, tous les projets ultérieurs de CAMTEL.

2— Sur le vlan des ressources humaines

• Des entorses au principe de nomination par la Direction Générale des responsables relevant de la compétence du Conseil d’Administration : toute chose de nature à compromettre le climat social au sein de l’entreprise et sa capacité à se positionner sur des projets nouveaux.

Il convient de noter que la Direction Générale n’a pas à proprement parler, procédé à la nomination des personnels relevant de la compétence du Conseil d’Administration.

En effet, suite d’une part à l’absence prolongée pour trois (3) mois avec certificat d’arrêt maladie pour durée Indéterminée du Directeur des Finances et du Budget en cette période vitale d’élaboration du budget de l’entreprise et d’autre part aux départs à la retraite de responsables occupant certaines positions stratégiques, nous avons cru utile, dans l’optique de citer la paralysie de certaines activités, et ceci après consultation du Président ainsi que certains membres du Conseil d’Administration afin de nous assurer de la cohérence de la démarche entreprise, de désigner à titre provisoire, par Note de Service sans effet financier, des intérimaires à quelques positions de travail bien ciblées.

Il revient au Conseil d’Administration compétent en la matière, de prendre le moment venu une Résolution entérinant ou non, la nomination des responsables auxdits postes de travail.

En ce qui concerne le volet social, trouvé critique au moment de notre prise de fonction il y a deux (2) ans et auquel une grande priorité est accordée depuis lors dans la mesure où nous considérons le personnel comme la première ressource de l’entreprise, les actions suivantes ont été engagées avec succès

– paiement systématique des salaires à la fin de chaque mois ;

– liquidation intégrale du 13ème mois 2019 dû au personnel et paiement partiel du 13ème mois 2020 ;

– apurement d’une bonne partie des arriérés dûs à la CNPS ouvrant la voie à la reprise des paiements effectifs des allocations familiales au personnel ainsi que des pensions-vieillesse aux retraités de CAMTEL,

– apurement progressif des droits des personnels admis à faire valoir leurs droits à la retraite ;

– liquidation des droits des ex-employés au moment du départ ;

– apurement progressif des dettes du personnel en fonction de la trésorerie ;

– rétablissement effectif de l’assurance-maladie ;

– Etc.

3 – Sur le plan technique et stratégique

• Du non-respect de la mise en place effective des trois (03) Business Units qui conditionne la réussite de l’exploitation  réforme prescrite à des concessions octroyées.

En effet, la CAMTEL, suite aux concessions (Mobile, Fixe et Transport) qui lui ont été attribuées le 04 mars 2020 par le Gouvernement,  prescrit la mise en place d’un CONTINUUM ORGANISATIONNEL OUVERT avec la création en son sein des Business Unit en  fonction de chacun des titres d’exploitation attribués.

A la faveur de l’obtention des titres susmentionnés, et en accord avec vos orientations ainsi que celles du Conseil d’Administration, la Direction Générale a engagé les principales démarches suivantes :

– Mise en place d’un Comité de Travail MINPOSTEL/CAMTEL qui a élaboré dans les cinq (5) mois suivant l’obtention des licences, un organigramme transitoire créant trois (3) Business Units, validé par le Conseil d’Administration par Résolution N° 025/CAMTEL/CA du 25 août 2020 portant organisation des services de la société Cameroon Telecommunications, suivie de la nomination des chefs de ces Business Units ainsi que des responsables jusqu’au rang des sous-directeurs par Résolution N° 026/CAMTEL/CA du 25 août 2020.

– Recrutement du cabinet PRICEWATERHOUSECOOPER de renommée internationale, chargé d’accompagner CAMTEL dans l’élaboration détaillée, jusqu’aux positions de travail des personnels d’appui, de son organigramme. Le rapport des travaux est attendu fin janvier 2021 pour mise en œuvre.

– L’opérationnalisation des activités des Business Units dans les Réglons (volet non affiné lors des travaux du Comité MINPOSTEL/CAMTEL) au courant du mois de février 2021 matérialisera la fin du processus de leur mise en place.

En conséquence, en mars 2021, soit un an après l’octroi des licences, les trois (3) entités chargées de la gestion des activités du Fixe, du Mobile et du Transport, seront opérationnelles pour une phase pilote de deux (2) ans, au terme de laquelle, les Business Units seront prêtes pour la filialisation tel que prescrit par le Gouvernement.

C’est également l’occasion de préciser qu’un cabinet a été commis pour la rédaction des termes de référence (TDR) préalables à la mise en place de la Comptabilité analytique à CAMTEL. Les résultats de cette diligence ont permis de lancer le processus de recrutement de la structure devant procéder à la mise en place effective de la comptabilité analytique.

• De la mise sur pied d’une « task force » composée de 170 personnels en lieu et place de la Business Unit Mobile sans aucune précision sur les missions et les aspects liés à la gestion de cette unité.

Préalablement à la désignation des membres de ce Groupe de Travail, les missions et aspects liés à sa gestion sont l’objet de la Décision N° 268/DG du 30 décembre 2020 portant création et organisation d’une « Task Force » chargée du lancement du réseau mobile (BLUE), qui ne remplace, ni ne se substitue à la Business Unit Mobile (BOB) créée par l’organigramme di 26.08.2020, mais dont l’effectif réduit constituait un sérieux handicap au lancement du mobile, alors imminent.

Il vous plaira de noter que les activités de ce groupe de travail, créé à la suite de vos observations très pertinentes relatives à l’insuffisance du personnel affecté à la Business Unit M bile, n’ont qu’un caractère essentiellement transitoire, et sont toutes placées sous la supervision des responsables de la Business Unit Mobile, qui en sont également les principaux armateurs.

En fait, ledit groupe de travail est appelé à être dissout dès l’opérationnalisation effective, courant février 2021, des activités des Business Units dont celle du mobile, donnant ainsi lieu à la création d’unités fonctionnelles animées par des responsables nommés ou désignés conformément aux dispositions en vigueur à CAMTEL.

• De la planification du lancement du mobile sans Business Plan

Ladite panification est effective, un cabinet de renommée Internationale ayant conçu le go-to-market de la marque BLUE, etc.,

*Des insuffisances réglementaires notoires à la mise en œuvre du réseau mobile relevées au cours d’une réunion que vous avez présidée en présence du Régulateur le 16 décembre 2020, ayant différé son lancement

S’agissant du lancement du Mobile initialement prévu en décembre 2020 et suite aux réserves formulées lors de la séance de travail tenue sous votre présidence à l’occasion, CAMTEL dont les équipes ont tenu par la suite plusieurs séances de travail avec celles de l’ART, a transmis au Régulateur, par correspondance n°001/DG/CT2/BUM/PS du 8 janvier 2021 dont une copie vous a été transmise, un dossier comprenant ses catalogues d’Interconnexion, ses tarifs à l’international, un dossier administratif et fiscal, un dossier technique dans un CD-Rom, trois demandes d’homologations, etc.

En réponse, l’Agence avec laquelle un accord a été trouvé pour le paiement d’une partie de la dette de CAMTEL (un acompte de FCFA 300.000.000 de FCFA a déjà été versé en ce sens, et le reste, soit FCFA 1,5 milliards sera payé par convention de dettes croisées avec l’Etat en 2021), nous a fait parvenir un dossier levant leurs réserves précédentes, ouvrant ainsi la voie au lancement du réseau mobile.

Au vu de tout ce qui précède, sauf meilleur avis de votre part, nous pensons humblement d’ une part, que les actions entreprises à ce jour par la Direction Générale de CAMTEL vont dans le sens de la mise en place dans l’horizon de trois (3) ans prescrit par le Gouvernement, de la réforme fonctionnelle et organisationnelle de l’entreprise, et d’autre part, qu’en l’état actuel des préparatifs y relatifs, toutes les conditions sont réunies pour le lancement du réseau mobile tant attendu par les Camerounais et le Gouvernement, et dont la résolution N° 01 i/CAMTEL/CA du 30 décembre 2021 du Conseil d’Administration a fixé la date au plus tard le i5 janvier 2021.

Nous vous saurons gré de bien vouloir nous accorder une audience au cours de laquelle nous pourrions vous apporter plus d’éclaircissements sur les actions entreprises par la Direction Générale de CAMTEL depuis l’attribution des trois licences par le Gouvernement.

Tout en vous remerciant une nouvelle fois pour la sollicitude que vous portez à notre entreprise, nous vous rassurons que nous restons profondément attachée au respect des instructions de la hiérarchie ainsi qu’à l’orthodoxie managériale, et vous prions d’agréer, Madame le Ministre, l’expression de notre haute considération.

Copies :

  • ME/SGPR
  • SGPM
  • MINFI
  • PCA

(é) Mme Judith Yah Sunday, épse Achidi, Directeur général de Camtel »


L’Etat camerounais octroie enfin à CAMTEL une convention pour la commercialisation des services 4G

“Yaoundé, le 26 janvier 2021

Le Ministre des Postes et Télécommunications

A Madame Le Directeur Général de la Cameroon Telecommunications (CAMTEL)

Objet : Conduite de la Réforme de Camtel

Madame le Directeur Général, Par ma correspondance sus visée, je vous avais fait part des irrégularités constatées dans la prise de décisions stratégiques au sein de CAMTEL, tout en vous prescrivant un retour sans délai à l’orthodoxie managériale, à l’effet de garantir le succès de la réforme organisationnelle et fonctionnelle prescrite par le Gouvernement.

Y faisant suite, vous m’avez fait tenir, dans une correspondance dont copies ont été transmises au MINETAT-SGPR, au SGPM, au MINFI et au PCA, des éléments de réponse non seulement sans véracité avérée, mais encore qui témoignent d’un manque de connaissance et de maîtrise des dossiers importants de l’entreprise dont vous avez la charge, lesquels doivent pourtant conduire la réforme de CAMTEL, et son entrée réussie dans le segment du mobile.

J’ai l’honneur de vous marquer ma désapprobation vis-à-vis d’une telle attitude dont le principal but est d’induire en erreur les autorités de tutelle et la haute hiérarchie.

En effet, s’agissant du Commissaire aux Comptes, il ressort qu’en dépit des prescriptions faites par la première Assemblée Générale, le 13 février 2020 au Conseil d’Administration et au Directeur Général, de faire les diligences nécessaires en vue du recrutement d’un nouveau Commissaire aux Comptes avec mandat effectif à compter du 1 er janvier 2021, le Commissaire aux Comptes en poste, devant achever l’exercice 2020 en cours en attendant son remplacement. Aucune démarche n’ayant été engagée dans ce sens huit (08) mois après, cela a amené la deuxième Assemblée Générale à réitérer ses prescriptions le 23 octobre 2020.

Votre correspondance n° 936/DG/DFB du 28 décembre 2020, en réaction aux diverses sollicitations des 23 novembre et 07 décembre 2020 du Commissaire aux Comptes traduisent à suffisance une volonté de faire obstruction aux missions de contrôle de l’entreprise.

En ce qui concerne le rejet du budget de CAMTEL pour l’année 2021, lequel a amené le Conseil à adopter un budget en douzième provisoire, il ne s’agissait nullement de modifications mineures sans impact sur le montant total du budget, mais plutôt d’une remise en cause de l’enveloppe globale du budget, en raison entre autres, du fait que dans le projet présenté, les recettes attendues de la production sont passées du simple au double, alors que l’outil de production n’a pas changé.

Pour ce qui est de l’inexistence d’un Business Plan mettant en cohérence les investissements et la viabilité des activités liées au segment du mobile, il est important de souligner qu’au regard de l’évolution du marché des communications électroniques, un Business Plan élaboré en 2014 et une étude de marché réalisée en 2016 que vous faites valoir, ne peuvent apporter de manière pertinente en 2021, les éléments de visibilité sur la rentabilité du mobile de CAMTEL.

Relativement à la nomination par la Direction Générale de personnels relevant de la compétence du Conseil d’Administration, j’ai reçu copie de la correspondance n° 003/PCA du 11 janvier 2021, par laquelle le PCA dont vous prétendez avoir reçu autorisation, vous demandait de surseoir à l’exécution de la note de service n° 005/DG/DRH/SG/CE du 08 janvier 2021, portant désignation des intérimaires à la CAMTEL, pour cause d’irrégularités.

Ainsi qu’il apparait, tous ces éléments témoignent de votre absence d’engagement dans la conduite de la réforme prescrite par le Gouvernement, afin que les investissements réalisés par l’Etat au sein de l’opérateur historique, puissent être rentabilisés.

Aussi, je saisis cette opportunité pour vous réitérer à nouveau, les instructions qui vous ont déjà été données par la tutelle technique, à savoir : un retour à l’orthodoxie managériale à l’effet de garantir le succès de la réforme engagée, et la crédibilité de l’opérateur historique.

Pour sa part, mon département ministériel est déterminé à vous accompagner dans la mise en œuvre des options stratégiques choisies, afin de garantir une entrée réussie de CAMTEL dans le segment de la téléphonie mobile, mais également, la neutralité, l’objectivité et la transparence dans le segment de marché du mobile qui est très concurrentiel, et pour lequel l’un des input essentiel est son monopole sur le segment du transport.

A cet effet, je vous invite à prendre personnellement part, accompagnée de vos collaborateurs ayant une parfaite connaissance du dossier, à la séance de travail de haut niveau que je présiderai le mardi, 2 février 2021 à partir de 10 heures, dans la salle de réunions de mon Cabinet.

Veuillez croire, Madame le Directeur Général, à l’assurance de ma considération distinguée.  • 

Copies :

  • MINETAT/SGPR
  • SGPM
  • MINFI
  • PCA

(é) Mme Libom Li Likeng, née Mendomo Minette, Ministre des Postes et Télécommunications »


A travers Honoris United Universities, Le Wagon fait son entrée en Afrique pour des formation en coding

[Digital Business Africa] – Le coding bootcamp Wagon a fait le 26 janvier 2021 son entrée sur le marché africain. Ceci, à travers un partenariat avec Honoris United Universities qui va déboucher sur l’ouverture des centres en Afrique. « Unis par une volonté commune de renforcer l’employabilité de leurs lauréats, Honoris et Le Wagon formeront les apprenants aux compétences nécessaires pour décrocher des postes au sein d’entreprises de l’ecosystème tech, pour travailler en free-lance ou encore pour lancer un projet entrepreunarial » explique un communiqué conjoint.

Selon Le Wagon, son programme sera dispensé à temps plein (sur 9 semaines) ou en temps partiel (sur 24 semaines) et permettra aux étudiants d’obtenir une certification reconnue au niveau international pour exercer des professions d’avenir dans le monde entier.

Suivant les termes de cet accord, le Wagon, s’établira au sein des communautés où le réseau d’Honoris est présent en commençant par l’Île Maurice et le Maroc et poursuivra son développement au cours des cinq prochaines années dans 15 hubs technologiques majeurs en Afrique.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Désormais, le masque anti-Covid ne vous protège plus de la reconnaissance faciale

[Digital Business Africa] – Avec la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de la Covid 19, le port du masque s’est généralisé. De ce fait, les systèmes mondiaux de reconnaissance faciale ont rapidement été dépassés. Désormais, les 2/3 du visage des usagers sont recouverts, ce qui rend leur identification improbable avec les outils existants. Ce qui a mis en difficultés les solutions comme Face ID de Apple dont l’architecture reposait sur la reconnaissance de trois éléments: Les yeux, le nez et la bouche. Or, un masque correctement porté recouvre la bouche et le nez. Soit 2 ressources sur deux dont a besoin l’application pour fonctionner.

Seulement, les fournisseurs de solutions digitales ont rapidement trouvé le moyen de contourner cette difficulté. Pionner de ce système, le japonnais NEC a annoncé depuis septembre 2020 travailler à l’amélioration de son système de reconnaissance faciale qui intègrera le port du masque. Ce qui en soit n’est pas une surprise, vu qu’au Japon, le port du masque est une tradition qui précède la Covid: “depuis longtemps énormément de personnes portent des masques contre la grippe et les allergies aux pollens. On nous a fait part du besoin d’un système reconnaissance faciale adapté. Avec le coronavirus, la demande s’est amplifiée d’un coup« , explique Shinya Takashima, un des développeurs de la nouvelle solution de NEC.

De ce fait, NEC a développé un moteur de reconnaissance faciale spécialement conçu pour reconnaître les sujets portant des masques faciaux. “La reconnaissance faciale fonctionne en extrayant des points caractéristiques, tels que la position, la forme et la taille des yeux, du nez et de la bouche d’un sujet, et en faisant correspondre et en identifiant les visages détectés. Ce moteur se concentre sur les zones entourant les yeux d’un individu qui ne sont pas couvertes par des masques pour extraire et analyser les caractéristiques”, explique NEC.  

De manière simple, le principe consiste en premier à définir si le sujet porte un masque ou non. Si tel est le cas, la solution opère une reconnaissance sur les parties visibles du visage, en utilisant un algorithme dédié. L’algorithme se focalisera ainsi sur des details comme la forme et la taille des yeux, leur écartement, les sourcils et autres. Par contre, si aucun masque n’est détecté, l’application utilise les repères classiques que sont la bouche, le nez et les yeux et analyse les correspondances. D’après NEC, cette solution fonctionne très bien et offre un taux de réussite de 99,9% avec ou sans masque porté par le sujet.

La preuve que la technologie ira toujours plus loin, en s’adaptant et/ou en anticipant sur l’évolution du monde.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Avec l’acquisition de Revue, Twitter se dirige vers la monétisation des contenus de ses utilisateurs

[Digital Business Africa] – Les utilisateurs du réseau social Twitter pourront peut-être prochainement monétiser leurs contenus. C’est en tous cas l’objectif de l’oiseau bleu qui a annoncé l’acquisition de la plateforme néerlandaise d’emailing Revue. Celle-ci donne la possibilité aux utilisateurs de publier et de monétiser leurs contenus. Ce qui permettra de fait à Twitter de rejoindre ce modèle économique que propose la plupart des réseaux sociaux et à offrir une plus-value financière à ses utilisateurs et annonceurs.

« Revue va accélérer notre travail pour aider les gens à rester informés de leurs centres d’intérêt tout en donnant à tous les types d’auteurs un moyen de monétiser leur audience – que ce soit par le biais de celle qu’ils ont construite dans une publication, sur leur site web, sur Twitter ou ailleurs. De nombreux écrivains et éditeurs établis ont construit leur marque sur Twitter, amassant un public avide du prochain article ou du prochain point de vue qu’ils tweetteront. Notre objectif est de leur permettre de communiquer facilement avec leurs abonnés, tout en aidant les lecteurs à mieux découvrir les ‘writers’ et leurs contenus », expliquent Kayvon Beykpour, chef de produit, et Mike Park, vice-président Publisher Products chez Twitter.

Ces annonces représentent une évolution sur Twitter et de son modèle économique moins commercialement agressif que ses principaux concurrents. Dans le sillage de cette réorientation, Twitter a récemment effectué des acquisitions importantes, à l’instar de la plateforme Squad qui permet d’effectuer des partages d’écran avec ses amis, ou encore l’acquisition de Breaker, spécialiste des technologies vocales. Aussi, Twitter a récemment intégré sur sa plateforme des stories.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE

Afrique : La GIZ et Orange annoncent un plan de soutien à l’employabilité numérique des jeunes dans 14 pays

[Digital Business Africa] – Le groupe de télécommunication Orange, via sa filiale Sonatel a annoncé avec la GIZ la signature d’un accord de partenaritat qui devrait renforcerl’employabilité numérique des jeunes, l’entrepreneuriat et promouvoir l’innovation à travers les Orange Digital Centers.

D’après un communiqué conjoint, ce partenariat de développement est mis en œuvre dans le cadre du programme develoPPP du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et contribuera à développer les compétences numériques d’au moins 20 000 jeunes et à créer 8 000 emplois dans 14 pays africains.

A la suite de cet accord global et pour sa mise en œuvre au Sénégal, au Mali, en Guinée et en Sierra Leone, les Fondations Orange de chacun de ces pays ont signé un accord de partenariat avec la GIZ pour déployer un Orange Digital Center et renforcer ses activités.

Ces Centres comprennent chacun une école du code, un FabLab Solidaire de la Fondation Orange, un accélérateur de start-up « Orange Fab » et bénéficie de l’appui de Orange Ventures Africa, le fonds d’investissement du Groupe Orange.

Déjà lancé en Tunisie et au Sénégal, l’écosystème Orange Digital Center sera inauguré prochainement au Mali, en Guinée et en Sierra Leone. Il sera également déployé au Cameroun, au Maroc, en Jordanie, en Ethiopie, à Madagascar, en Côte d’Ivoire, en Egypte, au Burkina Faso et au Libéria.

Ecrit par Jephté TCHEMEDIE