Télécommunications. Les opérateurs de la téléphonie mobile, sous la menace des sanctions de l’Art, évoquent les problèmes d’électricité pour justifier les perturbations observées sur le réseau.
Face aux plaintes récurrentes des usagers, l’Agence de régulation des télécommunications a enquêté sur la qualité des services offerts par Mtn et Orange, qui se partagent aujourd’hui plus de dix millions d’abonnés.
Mais avant, Jean-Louis Beh Mengue, le Dg de l’Art, dans son communiqué de vendredi dernier, affirme que les résultats d’Orange et de Mtn au Cameroun sont médiocres. Parmi les désagréments constatés par les abonnés, il y a la mauvaise qualité des communications entre correspondants, les problèmes de transfert de crédit, le crédit siphonné pour des appels inaudibles ou encore pour un service non rendu. Alors que le Sms n’est pas envoyé, le crédit est débité chaque fois que sur la demande de l’opérateur, vous « réessayez » l’opération, illustre l’Art. D’où les menaces de sanctions qui pèsent sur eux. Une enquête mixte est sur le terrain à cet effet.
Electricité
Joint au téléphone pour expliquer les désagréments constatés sur le réseau, le responsable de la communication d’Orange Cameroun pointe un doigt accusateur sur les problèmes d’électricité d’Aes-Sonel. « Il y a instabilité de l’énergie. Ce qui a une incidence sur notre réseau. Quand il y a coupure d’électricité, il y a des incidences dans plusieurs secteurs. Nos réseaux ne sont pas épargnés», explique Samuel Ngondi, qui précise qu’Orange dispose aujourd’hui d’un réseau de plus en plus stable. A Mtn, l’on soutient presque les mêmes arguments. Pour les opérateurs de téléphonie, si l’Art autorisait la construction des groupes électrogènes dans les villes pour approvisionner les pylônes en temps de coupures d’électricité et si le gouvernement leur donnait la possibilité d’utiliser la fibre optique, il y aurait moins de problèmes de réseau.
Pour l’Art, le taux de couverture moyen de la téléphonie mobile « serait de moins de 20%, alors que les cahiers de charges (d’Orange et de Mtn) exigent 95%. La qualité de service dans les localités contrôlées serait de moins de 66%, alors que les exigences du cahier de charges le placent à 92,5% », révèle-t-il. Des chiffres non contestés pas les opérateurs. « Nous avons un cahier de charges contraignant que nous respectons. 20% du territoire n’est certes pas couvert par notre réseau, mais plus de 90% des populations sont touchées par notre réseau. Dans le cahier de charges, toutes les villes de plus de 50 000 personnes doivent être couvertes. C’est ce qui est fait par notre réseau et nous allons même au-delà des villes ayant moins de 50 000 habitants », clame un cadre d’une compagnie de téléphone.