[DIGITAL Business Africa] – Cotonou, septembre 2025 – Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Économie et des Finances depuis 2016, n’est plus seulement l’architecte des réformes budgétaires et fiscales qui ont transformé le Bénin. Désigné par la majorité présidentielle comme candidat à la succession du président Patrice Talon pour l’élection de 2026, il apparaît aujourd’hui comme l’incarnation d’une gouvernance qui associe rigueur économique et modernisation numérique.
Une fiscalité digitalisée et plus inclusive
Dans une interview accordée à Bénin Révélé Mag en 2019, il racontait comment, sous son impulsion, l’administration fiscale béninoise a connu une transformation profonde, centrée sur la digitalisation des procédures et la simplification des démarches pour les contribuables.
Parmi les innovations majeures qu’il a citées, il évoquait déjà :
- la mise en place d’une plateforme d’échanges d’informations Impôt-Douane-Budget, destinée à lutter efficacement contre la fraude ;
- le déploiement d’un nouveau Système de Gestion des Impôts et Taxes (SIGTAS) enrichi d’un entrepôt de données et d’outils de Business Intelligence (BI) pour améliorer le pilotage des recettes ;
- l’introduction des Machines Électroniques Certifiées de Facturation (MECeF), qui garantissent une meilleure collecte de la TVA ;
- la généralisation des téléprocédures (télédéclaration, télépaiement), d’abord pour les grandes entreprises, puis progressivement pour les PME ;
- la simplification des attestations fiscales et de la taxe professionnelle synthétique pour les petites et microentreprises;
- le lancement de la plateforme ebilan.impots.bj pour le dépôt des états financiers des entreprises.
Depuis lors, plusieurs autres réformes ont été mises en place et ont permis une hausse notable des recettes fiscales (+14,5% à fin octobre 2018 par rapport à 2017), tout en renforçant la confiance et l’adhésion des contribuables.
Douanes : la dématérialisation au service de la transparence
Les douanes béninoises ont également été modernisées grâce aux réformes numériques impulsées par Romuald Wadagni. On note notamment :
- la dématérialisation de la liasse documentaire de dédouanement ;
- la réduction des délais de séjour des marchandises aux frontières grâce à la digitalisation des contrôles ;
- l’opérationnalisation du Guichet Unique du Commerce Extérieur ;
- l’adoption du paiement électronique pour sécuriser les transactions ;
- le tracking et le scanning des marchandises en transit, permettant une meilleure gestion et une réduction des fraudes ;
- l’instauration du statut d’Opérateurs Économiques Agréés (OEA) pour renforcer la compétitivité et la confiance dans les échanges.
Ces innovations ont accéléré les procédures, réduit les fraudes et sécurisé les recettes douanières, des avancées validées par le Fonds Monétaire International (FMI) lors de sa 3ᵉ revue du programme économique et financier du Bénin en octobre 2018.
De la rigueur numérique au pari politique
Romuald Wadagni n’a cessé d’insister sur le rôle central du numérique dans la gouvernance publique : pour lui, digitaliser les régies financières, c’est gagner en transparence, renforcer la confiance et libérer des ressources pour l’investissement public.
Aujourd’hui, celui qui a contribué à repositionner le Bénin comme un modèle de bonne gestion financière est appelé à relever un nouveau défi : porter la continuité politique et économique en 2026.
Avec le soutien affirmé du président Patrice Talon et le consensus des deux grands partis de la majorité (UPR et BR), Romuald Wadagni devient le dauphin désigné d’un système dont il a bâti les fondations numériques et économiques.
A travers la digitalisation de la fiscalité et la dématérialisation des douanes, Romuald Wadagni a non seulement modernisé la gouvernance financière du Bénin, mais il pose aussi les bases d’un futur politique où la technologie et la rigueur économique demeureront au cœur de la stratégie de développement.
Réformes et assainissement des finances publiques
Quand il prend ses fonctions en 2016, le Bénin affiche un déficit budgétaire de 8%, une dette sociale de près de 300 milliards de FCFA et un budget de fonctionnement pléthorique. Romuald Wadagni lance alors une série de réformes radicales : rationalisation budgétaire, lutte contre le gaspillage, élargissement de la base fiscale.
En moins de trois ans, les résultats se font déjà sentir : hausse des recettes fiscales (+14,5% en 2018), retour à une notation souveraine internationale (B+ avec perspective stable de Standard & Poor’s) et restauration progressive des équilibres macroéconomiques. En 2018 déjà, la croissance avoisinait 7%, tandis que le déficit était ramené à 2,7% en 2019.
« Les fruits de la croissance sont déjà présents et les perspectives de l’économie sont bonnes », affirmait déjà le ministre dans l’interview accordée à Bénin Révélé Mag, soulignant l’impact direct des réformes sur la trajectoire du pays.
Une reconnaissance au-delà des frontières
Ce travail a été salué à l’international. Romuald Wadagni est élu ministre africain de l’année 2018 par Financial Afrik, puis meilleur ministre des Finances d’Afrique en 2019 par African Banker Awards. Ces distinctions ont renforcé son image de technocrate rigoureux, à la fois proche des milieux financiers internationaux et profondément engagé dans la transformation du Bénin.
Le choix de la continuité pour 2026
Aujourd’hui, l’histoire prend une nouvelle dimension. Les deux principaux partis de la majorité, le Bloc Républicain (BR) et l’Union Progressiste pour le Renouveau (UPR), ont officialisé la candidature de Romuald Wadagni à la présidentielle de 2026.
Le 1er septembre 2025, ces deux partis de la majorité ont officialisé la candidature de Romuald Wadagni à la présidentielle de 2026.
Patrice Talon, qui a réitéré son engagement à ne pas briguer un troisième mandat, apporte son plein soutien à son ministre de l’Économie, considéré comme son dauphin naturel.
Cette désignation, fruit d’un consensus, contraste avec la tendance observée dans certains pays voisins où les dirigeants cherchent à prolonger leurs mandats. Le Bénin mise ainsi sur la stabilité institutionnelle et la continuité économique.
Une trajectoire de bâtisseur
Du technocrate discret de 2016 au candidat à la magistrature suprême en 2026, le parcours de Romuald Wadagni est celui d’un bâtisseur. Il a assaini les finances publiques, restauré la crédibilité internationale du Bénin, relancé la croissance et posé les bases d’un développement durable.
Si les urnes lui accordent la victoire, celui que la presse décrit comme « l’homme de confiance de Patrice Talon » aura la responsabilité de transformer ces fondations en un projet politique global, à la hauteur des attentes d’une jeunesse nombreuse et d’une société avide de progrès social.
Romuald Wadagni incarne aujourd’hui le pari d’un Bénin qui veut conjuguer rigueur économique, stabilité politique et transition démocratique apaisée.
Par Beaugas-Orain DJOYUM