[DIGITAL Business Africa] – « L’IA, une affaire de souveraineté et d’équité ». Cette pensée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Amal El Fallah-Seghrouchni, traduit l’intérêt que le gouvernement marocain porte à la technologie émergente. Amal El Fallah-Seghrouchni a eu ces mots à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des premières Assises nationales de l’intelligence artificielle, ce 1ᵉʳ juillet 2025, sur le campus de l’université Mohammed VI Polytechnique.
L’événement qui va durer deux jours aura pour but de confronter les visions, d’aligner les politiques publiques et de construire une autonomie stratégique en matière d’IA au Maroc. Pour relever ce défi, la ministre de la Transition numérique et de la Réforme administrative recommande une mise à jour des esprits.
« L’intelligence artificielle n’est plus cette technologie mystérieuse dont on parle dans les films de science-fiction… Elle est déjà dans nos hôpitaux, nos écoles, nos banques. La question n’est plus de savoir si nous devons l’adopter, mais comment la maîtriser… Nous avons pensé digitalisation, mais le monde nous impose maintenant de penser IA native. C’est un saut quantique que nous devons assumer »,a dit Amal El Fallah-Seghrouchni.
La ministre voit en l’IA un tremplin à la transformation numérique du Maroc.
« Nous voulons qu’un citoyen d’Ouarzazate puisse accéder aux mêmes services qu’un Casablancais, sans se déplacer, sans paperasserie kafkaïenne ». Et d’ajouter : « L’IA doit irriguer l’ensemble de notre action publique », insiste la ministre. « De la santé à l’éducation, de l’agriculture au tourisme, chaque politique doit intégrer cette dimension algorithmique » .
À côté de cette modernisation des services publics, Amal El Fallah-Seghrouchni pense qu’il faudra soutenir l’écosystème entrepreneurial local.
« Nous avons des pépites technologiques extraordinaires dans ce pays… Des startups qui développent des solutions d’IA pour l’agriculture saharienne, pour l’alphabétisation en tamazight, pour la microfinance rurale. Il faut les accompagner, les financer, les propulser ».
Le sport n’est pas en reste dans ce Maroc nouveau pensé par la ministre en charge du numérique. Amal El Fallah-Seghrouchni évoque notamment la Coupe du monde 2030, que le Maroc coorganisera.
« Imaginez : des stades intelligents, des flux de supporters gérés par IA, des traductions instantanées en berbère, en arabe, en français… C’est notre vitrine technologique mondiale ». En dépit de cet éloge à l’endroit de l’IA, il y a l’envers du décor. Et la ministre Amal El Fallah-Seghrouchni prévient : « Cette technologie amplifie tout », explique-t-elle.
Un projet de loi sur la numérisation et l’IA est en préparation au Maroc. « Il ne s’agit pas d’un énième texte technocratique pondu dans les bureaux. Nous travaillons main dans la main avec la CNDP, la DGSI, tous les acteurs qui protègent déjà nos données et notre souveraineté numérique », rassure la ministre. Le pays, d’après la ministre Amal El Fallah-Seghrouchni, participe à l’élaboration de la stratégie continentale de l’IA au sein de l’Union africaine. En plus de contribuer aux travaux de l’UNESCO sur l’éthique algorithmique.
Par Jean Materne Zambo, source : fr.hespress.com