FGI–AC : L’ Afrique centrale appelée à former les ingénieurs de la Sous-région dans le déploiement de la fibre, ratifier les conventions sous régionales en matières de régulation [ lire l’ensemble des recommandations issues des travaux]

[DIGITAL Business Africa] – Au terme du Forum sur la Gouvernance de l’internet en Afrique centrale,  un sentiment émerge parmi les acteurs conviés. Celui de faire bouger les lignes. Placés sous le  appelée à parrainage de S.E Paul Biya,  président de la République du Cameroun et la présidence de madame le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, les travaux y relatifs ont permis aux experts, universitaires du numérique,  société civile de trouver la formule idoine pour que l’Inclusion numérique soit effective dans la sous-région Afrique centrale et que tous les secteurs liés au cyber espace de cette zone soit assainis.

Le thème choisi pour les assises était d’ailleurs évocateur  « Inclusion numérique et connectivité des Pays de l’Afrique Centrale pour quelle gouvernance de l’internet ? ». Les travaux du FGI se sont déroulés au Palais des Congrès de Yaoundé du 30 août au premier septembre 2023. A l’issu de ceux-ci des recommandations ont été formulées par les participants.

Gouvernance numérique, internet et jeunes 

Pour la Session 1 modérée par Nanga Ayissi, Directeur des Infrastructures, et Réseaux d’Accès au TIC/Minpostel intitulée : « Gouvernance numérique et internet : entre souveraineté sous régionale et mondialisation », il est recommandé de :

– Poursuivre le maillage de l’infrastructure à fibre optique afin de réduire la fracture numérique ;

– Privilégier les anneaux au détriment des boucles optique dans le déploiement des réseaux de collecte et de distribution à fibre optique.

– Former les ingénieurs de la Sous-région dans le déploiement de la fibre pour limiter la dépendance aux prestataires étrangers.

– Le Dr Raphaël Nlend Conseiller Technique N°1 au Minpostel, a conduit la Session 2 libellée « La solidarité numérique : une réponse locale à l’exclusion numérique »Son  panel a recommandé :

– la création d’un Fonds de Solidarité Numérique dans le but d’accompagner le développement des technologies numériques au sein des pays d’Afrique Centrale ;

– la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation visant à informer sur les avantages et l’importance de l’utilisation des technologies numériques ;

– la mise en place d’un observatoire de la Solidarité Numérique ;

– l’élaboration d’un cadre réglementaire engageant les acteurs clés, visant à faciliter les initiatives opérationnelles liées à la connectivité, à la tarification, à la qualité de service, au renforcement des capacités, à la sensibilisation, et autres aspects connexes.

François Joseph Nnemete Beyeme, Sous-Directeur de la Réglementation des Télécommunications et des TIC au Minpostel, et par  Afiah Faith du Togo ont co-modéré la Session 3 : « Amplifier la voix de la jeunesse africaine francophone : Façonner l’écosystème de la gouvernance de l’internet par l’engagement, un regard sur PAYAIG (PANAFRICAN YOUTH AMBASSADOR FOR INTERNET GOVERNANCE) ». Les recommandations ci-après ont été effectuées :

– Mettre en place une ceinture digitale afin de promouvoir les innovations et la création des solutions qui correspondent aux réels besoins de l’Afrique;

– Promouvoir les initiatives inclusives tels que les réseaux et télécentres communautaires en vue de favoriser l’implication et l’accès des jeunes à internet ;

– Promouvoir la création et le développement des plateformes et des contenus locaux en vue de renforcer la souveraineté numérique et répondre aux besoins spécifiques de la sous-région Afrique centrale.

– Recenser les domaines prioritaires en matière de recherche et d’innovation et renforcer les capacités des jeunes dans ces domaines de compétence en vue de la prise en compte de leurs contributions dans le processus d’élaboration des politiques et des stratégies inhérentes à la gouvernance d’internet ;

– Mettre en place une plateforme dans la sous-région pour recenser et mettre en œuvre des petits projets  qui ne nécessitent de gros appuis financiers institutionnels.

Juste à côté, la Session 4. Elle portait sur l’ « Atelier / Gouvernance de l’internet et ses impacts sur la diplomatie préventive. » Modérée par  Nanga Ayissi, Directeur des Infrastructures, et Réseaux d’Accès au TIC/Minpostel, la session a retenu  ce recommandations :

– Renforcer le niveau institutionnel;

– Concentrer les efforts vers et les orienter vers des organismes qui concourent au   développement;

– Faire des analyses qui contribuent à régler des problèmes sans retourner dans les mêmes échecs;

– Décourager les demandes d’aide qui ne mènent pas au développement;

– Mettre à contribution  les ressources qualifiées pour la prise de décision.

Tous ces modérateurs sus cités seront pour la plus part reconduits dans les segments qui vont suivre.

 

De l’IPv4 à  l’IPv6

 

Ce segment a abordéla migration de l’IPv4 vers l’IPv6 et à l’interconnexion des IXP dans la sous-région Afrique Centrale.

La session 1 : « Adoption du protocole IPv6 : Enjeux et perspectives pour la sous-région Afrique Centrale » était moderée par le Dr Denis Ngae, Chef de Division des Projets, des Etudes et de la Prospective au Minpostel. Il a pu recenser ces recommandations :

– Elaborer d’une feuille de route claire pour une migration concertée et réussie vers l’adressage  IPv6 et

– Sensibiliser des entreprises en vue de les amener à migrer vers le protocole IPv6.

Albert Kamga, représentant de de l’Agence National des TIC du Cameroun avait la charge de diriger la Session 2 : « Interconnexion des points d’échanges Internet (IXP) : facteur de l’inclusion numérique en Afrique centrale ». Lui également à retenu les recommandations ci-dessous :

– Inviter les Points d’échanges Internet de la Sous-Région à collaborer dans la perspective de leur interconnexion ;

– Adopter les mesures visant à héberger les contenus au niveau local afin de booster les échanges sur le plan Sous Régionale notamment en rendant gratuit pour l’abonné l’accès aux contenus hébergés localement ;

– Rendre contraignant les Opérateurs à l’acheminement de leur trafic à travers les Points d’Echange.

 

Regulation, Inclusion numérique …

Deux panels ont largement décortiqué ces thématiques,  notamment « la Réglementation/Régulation collaborative pour une transition réussie de l’Afrique Centrale vers l’économie numérique. » et « L’usage responsable de l’Internet : Les défis d’une réglementation sous régionale »

 

 

La  Session 1, intitulée : « Réglementation/Régulation collaborative pour une transition réussie de l’Afrique Centrale vers l’économie numérique donne lieu à ces recommandations :

– Ratifier les conventions sous régionales en matières de régulation, sans remettre en cause les souverainetés des Etats membres ;

– Mettre sur pied un cadre réflexion communautaire pour harmoniser les points de vue des pays de la sous-région en matière de réglementation pour une meilleure régulation.

 

Au niveau de la Session 2 portant sur « L’usage responsable de l’Internet : Les défis d’une réglementation sous régionale », l’on retient  qu’il est recommandé de :

– Sensibiliser les utilisateurs à l’usage responsable de l’internet par la promotion des bonnes mœurs et des comportements responsables dans le cyber espace;

– Sensibiliser les citoyens et promouvoir la mise sur pied d’outils de détection des fausses informations « fake news » sur internet ;

– Mettre en place en relation avec les Fournisseurs d’Accès Internet, des mécanismes de limitation d’accès des enfants à certains sites Internet ;

– Mettre en place une plateforme de lutte contre les fausses informations « fake news » en intégrant les différents acteurs pour la vérification des informations véhiculées sur internet ;

– Mettre sur pied une cartographie des bonnes pratiques à mettre à jour annuellement;

– Prendre en compte le civisme et la moralité dans le processus de recrutement des citoyens aux emplois administratifs pour éviter la divulgation des informations confidentielles.

 

Innovations technologiques 

 

Le Segment IV a abordé la question de : HIGH TECH & INNOVATION. La Session 1  sur  « Les enjeux et défis des technologies émergentes » a donné lieu à ces recommandations:

– La sensibilisation et formation des politiques et des populations sur les technologies innovantes;

– La nécessité d’une collaboration pour la mise en place d’une autorité de protection des données ;

– La mise en place d’une diplomatie numérique (pour un partage d’expérience, cadre global de coordination sous-régional, renforcement des capacités dans la sous-région) ;

– L’évaluation du niveau de préparation des projets par le gouvernement en vue de préparer les utilisateurs à ces technologies innovantes ;

– La réplique dans la sous-région du modèle du Règlement Général sur la Protection de Données (RGPD).

Quant à la  Session 2 sur l’ « Internet des Objets (IoT) et les Réseaux LPWAN : Innovations, Applications et Opportunités pour l’Afrique Centrale », les recommandations suivantes ont été formulées à l’issue des débats :

– Créer un cadre réglementaire favorable pour le développement et l’utilisation de l’IoT ;

– Homologuer tous les objets objets qui seront connectés comme c’est le cas pour les autres terminaux de communications électroniques ;

– Identifier toutes les bandes de fréquences à utiliser par les technologies par les objets connecté et LPWAN ;

– Revoir les curricula des écoles des formations en TIC, ainsi que celle des écoles de droits pour intégrer les métiers innovants du numérique.

 

Commerce électronique et  ZLECAf 

 

Le Segment V en relation avec : La fracture numérique et les échanges commerciaux dans un contexte d’inclusion éclaté évidemment  en deux sessions,  D’abord  la Session 1 : « Réseaux communautaires et Télécentres : Une alternative crédible pour booster l’inclusion numérique », suggèrede :

– Mettre en place un cadre de réflexion sous régionale pour la question liée aux TCP ;

– Réouvrir urgemment les TCP abandonnés afin de permettre à la jeunesse rurale, de rester au fait du développement du numérique ;

– Améliorer le cadre réglementaire ;

– Mettre à jour la liste des partenaires intéressés par les thématiques liées aux TCP ;

– revoir les coûts d’accès et la qualité de service dans les TCP ;

– utiliser les énergies renouvelables et photovoltaïques pour les TCP ne disposant pas de l’énergie conventionnelle ;

– à MTN Cameroon, à travers son projet COVERAGE VILLAGE, de travailler ave le MINPOSTEL pour le partage d’expériences.

 

Ensuite, la  Session 2 : « Promotion de l’inclusion financière et les impacts de la zone de libre-échange continentale Africaine », qui a accouché ces recommandations :

– Réglementer le secteur de l’inclusion financière en vue de garantir la sécurité des opérations et rassurer les utilisateurs ;

– Procéder à l’éducation sur ce concept qui vient bousculer les habitudes des populations, qui font plus confiance à la finance classique ;

– Bâtir des infrastructures solides sans lesquelles l’inclusion financière reste impossible, jusque dans les zones rurales, afin que toutes les couches de la population soient concernées par ce vent de modernisme.

Protection des données 

La cybersécurité était attendue. Pour en débattre deux panels ont été constitués, dont la « Prolifération des commerces et des paiements numériques : les aspects sécuritaires » et la « Confiance numérique : une réglementation efficace au service de la transformation digitale ».

Dans la  Session 1, intitulée « Prolifération des commerces et des paiements numériques : les aspects sécuritaires », les recommandations suivantes ont été formulées à l’issue des débats :

– Réviser la réglementation afin d’exiger l’intégration des mécanismes de certificats numériques dans toutes les plateformes ;

– Proposer la création d’un observatoire des plateformes certifiées dans la sous-région ;

– Mettre en place un mécanisme préventif basé sur le Tier de Confiance, similaire au crédit documentaire ;

– La mise en place d’une “cross-border certification” dans la sous-région.

La Session 2 sur la  « Confiance numérique : une réglementation efficace au service de la transformation digitale » donnera lieu à ces recommandations  :

– Harmoniser le cadre juridique sur le e-Commerce pour la sous-région ;

– Mettre en œuvre une coopération internationale pour lutter contre les attaques cybernétiques ;

– Harmoniser les certificats électroniques.

Le Forum sur la Gouvernance de l’ Internet  à l’échelle mondiale se tiendra au Japon en octobre 2023. La zone Afrique centrale y est conviée.

Par Jean Materne Zambo,  Rapport synthèse FGI- AC

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