[DIGITAL Business Africa] – La « Reine des bois » sort de l’antre de la forêt, mais contre son gré. Grâce au travail efficace de l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC), l’activiste des médias sociaux Geneviève Timma Ella, alias « Reine des Bois », a été arrêtée par des éléments de la Gendarmerie nationale à Yaoundé et présentée à la presse ce 30 octobre 2025.
Dans un audio d’une minute et 11 secondes partagé sur WhatsApp, l’activiste appelle au renversement des institutions de l’État ainsi qu’à l’utilisation des explosifs artisanaux. Elle recommande aussi des enlèvements et des assassinats de personnalités politiques, y compris leurs proches.
Depuis la proclamation des résultats finaux de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel le 17 octobre 2025, de vives têtes sont nées dans plusieurs villes du Cameroun. Les manifestants contestent le verdict de la Haute Juridiction qui donne Paul Biya vainqueur du scrutin avec 53,66 % des suffrages valablement exprimés contre 35,19 % pour son poursuivant Issa Tchiroma Bakary.
Dans le sillage des manifestations, plusieurs biens ont été mis à sac, des institutions publiques incendiées. Des centaines de manifestants ont été interpellés. « Des manifestations illégales se sont soldées par des pertes en vies humaines et la destruction de biens publics et privés », a reconnu le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.
L’appel au dialogue
L’Union européenne invite de son côté les autorités camerounaises à « identifier les responsabilités, à faire preuve de transparence et à faire justice, afin de lutter contre le recours excessif à la violence et les violations des droits humains », a réagi un porte-parole de la Commission, Anouar El Anouni.
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avait demandé des enquêtes après ces violences. « Nous appelons à la retenue, à l’ouverture d’enquêtes et à la fin des violences », avait indiqué le Haut-Commissariat, sur le réseau social X.
Illaria Allegrozzi, analyste sénior d’Afrique pour Human Rights Watch, a également dénoncé « l’usage excessif de la force par les forces de sécurité ». « Les forces de l’ordre devraient protéger les gens et non alimenter la violence », a-t-elle ajouté dans un communiqué de presse.
Par Jean Materne Zambo






