[DIGITAL Business Africa] – 562 millions USD, soit près de 320 milliards FCFA. Selon une enquête d’INTERPOL et d’AFRIPOL, c’est le préjudice causé par la fraude, les enlèvements contre rançon, le commerce illicite, les escroqueries en ligne, l’utilisation abusive d‘actifs virtuels et les systèmes de Ponzi ( un montage financier frauduleux de type cavalerie qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants).
L’opération Catalyst menée de juillet à septembre 2025 visait à identifier et à perturber les flux et les schémas financiers liés au financement du terrorisme et à ses réseaux de soutien. Le résultat de l’enquête publiée sur le site d’INTERPOL depuis le 22 octobre 2025 indique que l’opération a aussi conduit à 83 arrestations, 21 concernaient des crimes liés au terrorisme, 28 des fraudes financières et du blanchiment d’argent, 16 des escroqueries facilitées par le cyberespace et 18 autres l’utilisation illicite d’actifs virtuels.
INTERPOL indique que les autorités des pays participants ont examiné plus de 15 000 personnes et entités d’intérêt, et ont mis au jour environ 260 millions de dollars américains en monnaies fiduciaires et virtuelles potentiellement liées à des activités terroristes. Près de 600 000 dollars américains ont déjà été saisis, et des enquêtes complémentaires sont en cours pour retracer et récupérer d’autres avoirs.
Le secrétaire général d’INTERPOL, Valdecy Urquiza, a déclaré :
« L’opération Catalyst marque une première : les unités de lutte contre la criminalité financière, la cybercriminalité et le terrorisme de plusieurs pays africains unissent leurs forces à celles d’INTERPOL et d’AFRIPOL pour s’attaquer au financement du terrorisme. En partageant renseignements, expertise et ressources, nous pouvons identifier et perturber plus efficacement les flux financiers qui alimentent les activités terroristes, garder une longueur d’avance sur ces menaces et assurer la sécurité de nos communautés. »
L’ambassadeur Jalel Chelba, directeur exécutif d’AFRIPOL, a déclaré :
« Le succès de l’opération Catalyst repose sur la synergie et la convergence des efforts entre les unités nationales de lutte contre la criminalité financière, la cybercriminalité et le terrorisme. Cette initiative conjointe, visant à démanteler le financement du terrorisme sur le continent africain, illustre comment une action coordonnée entre les États membres, facilitée par AFRIPOL et INTERPOL, peut répondre efficacement à des menaces sécuritaires complexes et évolutives. Cette coopération témoigne concrètement que la communauté africaine des forces de l’ordre, unie, apporte une réponse décisive et adaptée pour bâtir une Afrique sûre et stable. »
Pour réussir cette opération, INTERPOL et AFRIPOL ont travaillé en synergie avec les autorités de 17 pays, dont le Cameroun, ainsi qu’avec des entités privées. Notamment l’entreprise chinoise de cryptomonnaies, Binance, qui a, sans doute, fourni des données sur l’utilisation abusive d’actifs virtuels.
Moody’s, l’agence de notation de crédit mondiale qui évalue la santé financière et le risque de crédit d’entreprises, d’institutions et de gouvernements était aussi de la partie. Tout comme et Uppsala Security, qui a fourni des outils d’analyse forensique et une détection des menaces liées à la blockchain à grande échelle.
Par Jean Materne Zambo, source : interpol.int




 
                                    
