[Digital Business Africa] – Le président français a plaidé pour la création de nouveaux droits en matière du numérique ce 12 novembre 2019 à Paris à l’ouverture de la deuxième édition du Forum de Paris sur la Paix. Pour Emmanuel Macron, les pays du monde ont des défis et un agenda partagés.
Parmi ces défis, énumère Emmanuel Macron, celui de la lutte contre les discriminations et l’accès aux droits ; celui de la construction de nouveaux équilibres et de nouveaux droits en matière de numérique notamment le défi technologique et numérique et tout ce qui va avec comme transformation de méthodes de travail, de nos imaginaires et de l’interrelation de nos pays ; celui de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité ; celui de la lutte contre les migrations et enfin celui de la lutte contre les déséquilibres géographiques.
Parlant des nouveaux droits en matière du numérique, l’on se rappelle qu’en octobre 2019 lors du Conseil des ministres franco-allemand à Toulouse, les deux pays avaient réaffirmé « leur détermination à mettre en œuvre la nouvelle directive européenne sur le droit d’auteur et à assurer le plein respect de ces règles ». « Nous avons récemment renforcé le droit d’auteur au niveau européen en l’adaptant à l’univers numérique. Des acteurs comme Google souhaitent aujourd’hui s’affranchir de ces règles », avait expliqué Emmanuel Macron.
Le système actuel fait renaitre l’unilatéralisme
Ces différentes propositions sont faites après le constat du président français qui pense que le monde vit aujourd’hui « une crise sans précédent de notre système économique et politique mondial ».Ce système étant basé sur l’ouverture et le libre-échangisme. « Ce système de coopération pensé après la deuxième guerre mondiale a formidablement été efficace pendant 70 ans. Il a sorti de centaines de millions de personnes de la pauvreté… Mais, il a fait ré-émergé des inégalités nouvelles parfois dans notre société, il a fracturé les sociétés contemporaines faisant naître aussi une crise de nos démocraties avec un doute dans toutes les démocraties occidentales qui en étaient le pilier, il a fait renaitre l’unilatéralisme… », argumente Emmanuel Macron.
Pour répondre aux grands défis ci-dessus présentés, ajouté au défi de la lutte pour la démocratie et les libertés publiques, le président français indique qu’on a besoin des voies de coopération nouvelles, des alliances nouvelles entre les gouvernements, les organisations internationales, les ONG, Fondations et acteurs académiques et entre les entreprises.
« Le nationalisme c’est la guerre. L’Europe géopolitique, qui est le laboratoire du multilatéralisme, a une part de réponse à la solution… L’Afrique également. Nous avons des destins liés. L’Afrique a longtemps été un objet du multilatéralisme. Elle est en train de devenir un des sujets du multilatéralisme. Elle y prend sa part active et je veux saluer l’engagement des Etats africains ici présents qui prennent leur destin en main et construisent les solutions concrètes… », élabore le président français qui pense que les pays africains doivent également relever le défi politique et qu’il faut travailler ensemble pour cela.
Le plaidoyer de réformes de Paul Biya
Concernant justement ces voies de coopération nouvelles et ces alliances nouvelles évoquées par Emmanuel Macron, le président camerounais Paul Biya, présent à ce Forum de Paris sur la Paix, a plaidé non seulement pour le renouvellement ou des réformes des textes fondateurs des institutions de Bretton Woods, notamment le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, mais également pour la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu. Ceci afin de porter le nombre de ses membres à 26 avec deux Etats africains comme membres permanents disposant du droit de veto, suggère Paul Biya.
S’agissant par exemple du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, le président camerounais estime qu’ils sont désuets. « Ces institutions ont été créées à la fin de la deuxième guerre mondiale. Le monde a changé depuis lors. Il faut tenir compte des nouvelles entités qui participent à présent à la vie internationale. Je pense à l’Afrique. Nous souhaitons que les réformes aient lieu au sein de ces institutions-là », argumente Paul Biya.
Plusieurs chefs d’Etat africains ont participé à ce forum. En plus du président Paul Biya du Cameroun, Félix Antoine Tshisekedi de la RD Congo, Mahamadou Issoufou du Niger, Idriss Déby Itno du Tchad ou encore Faustin Archange Touadera de la RCA y étaient présents.
Paris Peace Forum 2019
Le Forum de Paris sur la Paix, tous les ans du 11 au 13 novembre à la Grande Halle de La Villette à Paris, se veut un lieu de dialogue et de coopération autour des solutions de gouvernance mondiale. C’est aussi un espace de networking, de rencontres bilatérales et de médiations. Plus qu’une conférence, c’est aussi un congrès, un salon et un sommet, structuré autour de trois espaces complémentaires : l’Espace des solutions où toute organisation peut y faire connaître et faire avancer un nouveau projet de gouvernance ; l’espace des débats où les parties prenantes de la gouvernance mondiale y échangent sur des projets, des initiatives et des idées pour affronter les défis contemporains et enfin l’espace innovations où sont présentés les solutions technologiques répondant aux besoins actuels ou à venir du monde.
Par Beaugas-Orain DJOYUM, à Paris