[DIGITAL Business Africa] – Jour de clôture du 22ᵉ séminaire technique du FRATEL ce 22 mai 2025. Abidjan a accueilli les représentants des 48 États membres du Réseau francophone des régulateurs des télécommunications (FRATEL) depuis le 20 mai 2025. L’événement organisé par l’ARTCI en collaboration avec le FRATEL était placé sous le thème : « Connectivité internationale : état des lieux et perspectives ».
Deux acteurs du secteur des télécommunications en Afrique occidentale et centrale ont partagé la vision de leurs pays pour améliorer la connectivité. Le Tchad, représenté par le directeur de l’Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes ( ARCEP), Haliki Choua Mahamat, a décliné sa stratégie pour que le pays atteigne les standards internationaux en matière de connectivité.
Selon l’ARCEP, « le Tchad ne dispose que d’un seul lien actif via le Cameroun, ce qui limite fortement sa résilience et sa capacité de connectivité internationale. » Le directeur général a dressé un état des lieux du déploiement national de la fibre optique, en soulignant les défis rencontrés : couverture incomplète, coût élevé, dépendance unique et insuffisance des points d’interconnexion .
Cette situation cause des désagréments comme celui survenu en octobre 2024. D’autres interruptions ont été observées, notamment la suspension de la connectivité internationale du Tchad par le Cameroun en raison d’arriérés de paiement.
Ainsi, pour remonter la pente, l’ARCEP envisage plusieurs pistes stratégiques. Notamment, la mise en place de points d’échange Internet (IXP) dans les grandes villes pour renforcer l’accessibilité locale et réduire la latence. Le DG de l’ARCEP, Haliki Choua Mahamat a aussi annoncé la signature d’accords bilatéraux et multilatéraux visant à établir des liens de redondance avec des pays voisins comme la Libye, l’Algérie et le Nigeria, en plus du lien existant avec le Cameroun.
Des initiatives en droite ligne avec la vision globale de développement de l’économie numérique et de renforcement de la souveraineté numérique du Tchad.
La délégation de l’ARCEP était conduite par son directeur général, Haliki Choua Mahamat, accompagné de Khalid Bachar Ali Souleymane, directeur de Contrôle et Inspection, Mahamat Saleh Yacoub Ourada, Chef de Service Interconnexion et Itinérance, ainsi que Houzibe Tcholna, Chef de Service Contrôle et de gestion.
Le cas de la CEDEAO était aussi évoqué à l’ouverture des travaux. C’est le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, qui s’en est fait le porte-parole. Ibrahim Kalil Konaté a soutenu que « la connectivité internationale ne peut plus être perçue comme un luxe ». Un besoin vital, une condition de survie économique, un vecteur de souveraineté, de compétitivité et d’inclusion sociale.
« C’est pourquoi, dans une dynamique collaborative, la Côte d’Ivoire soutient l’intégration des backbones régionaux entre les pays de la CEDEAO, encourage la coopération technique et réglementaire pour harmoniser les cadres juridiques, et promeut la mutualisation des infrastructures critiques dans une logique d’économie d’échelle », a déclaré Ibrahim Kalil Konaté.
Le directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), Lakoun Ouattara, lui, a justifié le thème arrêté pour la circonstance.
« À l’heure où la connectivité mondiale conditionne l’accès à l’économie numérique, à l’innovation et à la compétitivité, il est essentiel de réfléchir aux défis et opportunités liés aux infrastructures internationales, qu’il s’agisse des câbles sous-marins, des réseaux terrestres transfrontaliers ou des constellations satellitaires. »
Lakoun Ouattara a aussi insisté sur l’importance de ces infrastructures dans les stratégies de souveraineté numérique des États membres :
« Plus de 99 % du trafic Internet mondial transite par les câbles sous-marins. Ce sont des infrastructures critiques, dont la résilience conditionne le développement de nos économies numériques », a-t-il dit.
Le 22ᵉ séminaire technique du FRATEL, selon l’ARTCI, constitue également une plateforme unique d’échanges, favorisant le partage de bonnes pratiques, la recherche de solutions innovantes et la construction d’un avenir numérique inclusif, résilient et durable pour tous.
Par Jean Materne Zambo