Valentin MBOZO’O : «Les Etablissements de paiement, à l’exemple des anciens TELCOS, peuvent désormais disposer des comptes à la BEAC »

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[Digital Business Africa] – Le GIMAC s’exprime par la voix de son Directeur Général, M. Valentin MBOZO’O, sur Digital Business Africa. L’on apprend par exemple qu’à ce jour, l’écosystème GIMACPAY agrège 92 participants et a traité plus de 27 millions de transactions interopérables depuis  janvier 2015 sans incident majeur. Pour un montant cumulé des transactions de plus de 1 110 milliards de FCFA.

Digital Business Africa : Quel était l’objectif de votre rencontre de Douala du 23 au 24 mars 2023 avec les banques et les opérateurs mobiles de l’Afrique centrale ?

Valentin MBOZO’O : Il s’agissait d’une rencontre de revue conformément à l’instruction de Monsieur Gouverneur de la BEAC de 2022 inhérente à la tarification des services monétiques interopérables dans la sous-région, pour plus d’inclusion financière et digitalisation des paiements en Afrique centrale.

Digital Business Africa : Le constat fait par la BEAC est qu’il n’y a pas une meilleure compréhension de la réglementation ? Comment expliquer cela ?

Valentin MBOZO’O : Certains acteurs semblent n’avoir pas pris conscience des évolutions apportées par l’interopérabilité et veulent rester dans les logiques qui étaient les leurs avant la grande disruption que connait la sous-région depuis la réforme des systèmes et moyens de paiement.

Ils n’ont pas pris en compte le grand bond qui est en train de s’opérer dans la finance digitale dans la sous-région avec la convergence des transactions entre les comptes bancaires, les comptes mobiles, les transferts d’argent et bien d’autres acteurs.

Ils n’ont pas également pris en compte les évolutions de la réglementation à la Banque Centrale.

Pour ne prendre que cet exemple, le fait que les Etablissements de Paiement issus des anciennes branches Mobile Money des Telcos puissent ouvrir des comptes à la Banque Centrale, leur procure des avantages en termes de rémunération des fonds, pouvant suppléer à ce qui est apprécié comme manque à gagner des transactions sont d’un certain montant.

A titre d’exemple, la commission d’une transaction d’un Etablissement de Paiement à un autre via le mobile de cinq millions de FCFA semble à leur appréciation en deçà des frais réels engagés par ceux-ci pour traiter cette transaction. Ils estiment qu’ils tournent à perte pour une telle transaction.

Valentin Mbozo'o DG GIMAC Pay
Valentin Mbozo’o, Directeur général du Gimac : Favoriser l’interopérabilité intégrale en zone Cémac.

Digital Business Africa : Avec la nouvelle réglementation, les Telcos qui par le passé devaient s’associer à une banque classique pour offrir les services de paiement mobile, peuvent désormais se passer des banques et ouvrir eux-mêmes des comptes à la Banque Centrale. C’est bien cela ?

Valentin MBOZO’O : Effectivement. Cependant, cette possibilité est offerte au Etablissement de Paiement. Aussi, bien que le mot Telcos soit la désignation la plus usitée jusqu’à une époque récente, il serait souhaitable de désigner ces acteurs par le vocable Etablissement de Paiement (EP), conformément au règlement de 2018 inhérent au service de paiement.

Cela dit, selon le règlement sur la monnaie électronique de 2011,  lesdits Telcos étaient tenus de s’associer en tant que partenaire technique aux banques titulaires de l’autorisation d’émission de monnaie électronique, pour les problèmes de compensation.

A présent, en tant que Etablissement de Paiement, ils peuvent disposer d’un compte à la Banque Centrale et bénéficier de tous les avantages en rapport.

Digital Business Africa : Comment amener tous les acteurs à accepter une grille tarifaire commune et équitable relative aux services mobiles interopérables ?

Valentin MBOZO’O : Obtenir un consensus sur une grille tarifaire n’est pas chose aisée. Néanmoins, le GIMAC a par le passé réussi à le faire avec succès. La révision de l’actuelle grille tarifaire, débuté à Douala prendra certainement du temps.

Le GIMAC est à l’écoute de chaque acteur et connaît parfaitement les contextes nationaux dans lequel il évolue. C’est pourquoi le Groupement saura les accompagner pour s’approprier la réglementation afin d’en tirer le meilleur de celle-ci.

Les textes sur la tarification des services bancaires et mobiles sont des textes datant de cinq ans et c’est tout à l’honneur de Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale. Des instructions spécifiant l’usage ont été prises, mais l’application