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SKYPE : Le président de Microsoft décrypte le plus gros achat de son histoire

Microsoft a annoncé mardi le rachat du logiciel de téléphonie par Internet Skype pour 8,5 milliards de dollars. Jean-Philippe Courtois, président et responsable du groupe pour tous les pays sauf les Etats-Unis et le Canada, revient sur la plus grosse acquisition de l’histoire de la firme de Redmond.

Dépenser 8,5 milliards pour Skype, est-ce bien raisonnable?
Nous sommes convaincus que ça en vaut la peine. L’achat de Skype est stratégiquement important parce qu’il améliore l’offre de Microsoft en matière de communication, pour le grand public et pour les entreprises. Nous allons enrichir nos périphériques et nos logiciels en y intégrant Skype: la console Xbox et la Kinect, les téléphones Windows et bien sûr nos produits pour PC comme Outlook. C’est un domaine d’avenir parce que la nouvelle génération, adepte des réseaux sociaux, adore la vidéo.

 

Vous cherchez à redorer votre image en achetant si cher une marque qui a les faveurs des internautes?
Quand on fait un chèque de 8,5 milliards de dollars, on ne le fait pas que pour l’image. Evidemment, c’est important pour Microsoft de s’associer à un service populaire et attrayant, mais il y a surtout une réalité économique.

Le problème, c’est que jusqu’à aujourd’hui Skype peine à être rentable. Comment comptez-vous faire de ce service une poule aux œufs d’or?
Microsoft a trois métiers: la vente de logiciels au grand public, les services de «cloud computing» pour les entreprises et la publicité en ligne. Ce dernier secteur représente plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires. Skype fonctionne justement grâce à la publicité, en plus des abonnements payants. Nous avons donc les compétences pour rentabiliser ce service.

C’est pourtant l’un de vos autres secteurs d’activité, «l’informatique dans le nuage», qui prend de l’importance aujourd’hui.
Notre vision est que Microsoft va, dans le futur, fournir un service dans le «cloud» à chaque personne et chaque entreprise sur la planète. C’est très ambitieux et cela va prendre du temps, probablement plusieurs dizaines d’années au moins. Quand on pense à cette vision, l’acquisition de Skype prend tout son sens. C’est un service très apprécié dans le monde entier, y compris dans les pays émergents. C’est donc un atout pour pénétrer ces marchés.

Cette vision implique-t-elle qu’à terme la suite Office que l’on installe sur son ordinateur pourrait disparaître au profit d’applications que l’on utilise dans son navigateur Internet?
Non, parce qu’un logiciel spécifique permettra toujours d’utiliser des fonctionnalités plus poussées. Pour ajouter des vidéos à votre présentation PowerPoint, il faut travailler sur votre ordinateur, pas sur le Web. Le navigateur est efficace pour des tâches moins complexes et collaboratives. Les deux solutions sont complémentaires.

Une version de Windows dans le «cloud», comme le système d’exploitation Chrome OS de Google lancé cette semaine, n’est donc pas envisagée?
Pas pour l’instant. Mais certaines fonctionnalités de Windows peuvent déjà être gérées depuis le «cloud». Nous avons récemment lancé Windows Intune qui permet d’administrer la sécurité d’un PC depuis n’importe où.

Comment Microsoft compte-t-elle s’imposer face à des concurrents comme Google ou Amazon?

Nous sommes les seuls à avoir développé des compétences non seulement pour le grand public, mais pour dans les entreprises. Nous avons commencé il y a quinze ans avec la messagerie Hotmail et MSN. En plus de cette offre grand public, Microsoft travaille depuis une dizaine d’années avec toutes les sociétés du monde. Ni Google, ni Amazon, ni IBM, ni aucun autre concurrent n’est en mesure de leur offrir des prestations aussi complètes. 40 millions d’entreprises font appel à nos services pour héberger leurs logiciels. Parmi elles, pour donner un exemple suisse, Novartis, 119 000 utilisateurs, dont la structure est complexe et très sensible en matière de sécurité.

La sécurité justement, c’est la limite du «cloud»? Plusieurs de vos concurrents ont connu des problèmes ces dernières semaines…
Microsoft prend la sécurité très au sérieux. Pour nos services, nous avons sept niveaux de défense. C’est le plus haut degré de sophistication possible. Cela va de la sécurité physique de nos centres de données à celle du serveur, en passant par celle du réseau.

En quoi l’informatique «dans le nuage» modifie-t-il le monde du travail?

Cette technologie permet de travailler de manière mobile: depuis chez soi, en déplacement ou même chez le client. Cela correspond aux nouvelles exigences de notre société. Le «cloud» permet d’importants gains de productivité, tout en améliorant le confort des employés. En plus, notre expérience montre que l’empreinte carbone s’en trouve diminuée de 20% environ, notamment grâce à la réduction des kilomètres parcourus. Accessoirement, cela permet aussi d’éviter la cohue dans les transports aux heures de pointe…

C’est rentable, le «cloud», pour Microsoft?
Pas encore. Mais ça le devient si on prend en compte que cela nous permet d’attirer de très nombreux nouveaux clients.

«Notre vision est que Microsoft va, dans le futur, fournir un service de «cloud computing» à chaque personne et à chaque entreprise sur la planète. Quand on pense à cette vision, l’acquisition de Skype prend tout son sens», explique le président du groupe, Jean-Philippe Courtois.Bloomberg

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