Rodrigue Ngonzo : « Le système développé au Cameroun est en train d’être étendu en RDC et au Ghana »

(TIC Mag) – Le Chef des projets de l’Association Forêts et développement rural présente les conséquences des faits de corruption dans le secteur forestier national.

TIC Mag : Vous venez de produire une étude sur la perception de la corruption dans le milieu forestier et faunique. En marge de cette étude, vous annoncez la mise en place d’un système de suivi des forêts. De quoi s’agit-il ?

Rodrigue Ngonzo : Le système de suivi en temps réel des forêts est un système qui permet aux communautés riveraines des forêts de dénoncer les pratiques avérées ou soupçonnées illégales sur le terrain, mais avec cette particularité que l’information est transmise soit en temps réel, soit dans un délai raisonnablement court aux autorités et aux parties prenantes susceptibles de les utiliser aux fins d’application de la loi.

TIC Mag : Comment fonctionne ce système ?

RN : Le système fonctionne sur la base d’un outil technologique de collecte des données. Il peut être un smartphone, un kit adapté pour la collecte et la transmission des informations. Il utilise un système de véhiculation de l’information rapide. Plusieurs options ont été envisagées. La transmission par satellite, la transmission par voie Internet (Wifi), la transmission par voie de l’Internet mobile. Cela permet de transmettre l’information à une base de données en ligne, qui, automatiquement la relaie par voie de message (sms) à des adresses de personnes clés compétentes en matière d’application de la loi.

Les alertes sont aussi envoyées automatiquement par e-mail aux adresses de ces différentes cibles. Elles peuvent, au moment où elles sont informées, prendre des mesures pendant que l’infraction ou le phénomène d’illégalité est encore en cours sur le terrain. Voilà la particularité du système. C’est pour ça qu’on l’appelle Système de suivi en temps réel.

TIC Mag : Les communautés sont-elles équipées par Foder et Rani Forest Foundation ?

RN : Dans la première phase du projet, les communautés ont été équipées de kits de collecte et de transmission des données. La deuxième phase du projet a développé une application qui sera libre d’accès. Elle ne l’est pas encore pour le moment. Elle pourra être installée sur tout smartphone utilisant le système d’exploitation Androïd. Elle permettra à tout individu, n’importe où qu’il soit, une fois qu’il a téléchargé l’application et l’a installé dans son téléphone, de pouvoir transmettre les dénonciations à la base de données et de recevoir en retour une information sur la situation du traitement des informations qu’il a transmises.

TIC Mag: Quelles sont les premiers retours que vous avez de ce nouvel outil basé sur les Technologies de l’information et de la communication ?

RN : C’est un système qui a été développé et mis en place par Rainforest foundation et l’association Forêts et développement rural. Il a été développé et testé pour la première fois au Cameroun. Aujourd’hui, il est en train d’être étendu en République démocratique du Congo (RDC) et au Ghana pour améliorer la participation des communautés locales aux efforts de lutte contre l’exploitation forestière illégale.

Le système n’a pas encore véritablement généré les résultats que nous avons évoqués en matière d’observation indépendante. Pour le moment, il est dans une phase expérimentale.

Propos recueillis par Frégist Bertrand Tchouta

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