A quelques semaines de son introduction en Bourse, Facebook s’est offert, lundi 9 avril 2012, l’application de retouche et de partage de photos Instagram. L’acquisition à un milliard de dollars est la plus importante jamais réalisée par Facebook.
Un milliard de dollars, c’est ce que vient de dépenser le géant des réseaux communautaires Facebook pour s’acheter Instagram, une application qui permet de prendre des photos depuis son téléphone mobile, de les retoucher et de les partager en ligne sur un réseau social. Une somme plutôt conséquente pour une toute petite entreprise dont le service de photos est gratuit et sans publicité et dont le chiffre d’affaires est confidentiel.
Dans son communiqué, le patron de Facebook Mark Zuckerberg a évoqué la complémentarité des deux sociétés, affirmant qu’Instagram gardera son indépendance. « Nous devons conserver les atouts d’Instagram plutôt que d’essayer de tout intégrer à Facebook », a-t-il déclaré. Rappelons-le, l’échange de photos est l’une des applications les plus utilisées sur Facebook.
Neutraliser un concurrent
L’objectif pour Mark Zuckerberg est d’intégrer de nouveaux services pour son réseau. Mais pas seulement. D’autres raisons expliquent ce rachat. Facebook veut également se prémunir de l’essor d’un futur concurrent. Car en deux ans d’existence, Instagram a déjà séduit plus de 30 millions d’utilisateurs à travers le monde et près de 5 millions de photos transitent chaque jour via cette application.
Une telle croissance sur le créneau de la photo et des réseaux sociaux représente aujourd’hui une véritable menace pour Facebook. Sans compter que l’entreprise de Mark Zuckerberg s’assure au passage qu’Instagram ne filera pas chez un des principaux concurrents comme Twitter. Facebook veut également être présent sur les applications de téléphonie mobile, la nouvelle porte d’entrée à Internet.
Une introduction prochaine sur le Nasdaq
Mais pour bon nombre de spécialistes, cette opération est également pour Facebook une façon insolente d’afficher sa puissance à quelques semaines de son entrée en Bourse. Cette introduction pourrait être l’une des plus grosses entrées de l’histoire d’internet. Selon l’agence financière Bloomberg, Facebook, qui revendique 845 millions d’utilisateurs dans le monde, devrait être valorisée environ 100 milliards de dollars et lever près de 10 milliards de dollars au moment de son entrée en Bourse.
Une situation telle que beaucoup de commentateurs n’hésitent pas à évoquer d’ores et déjà une nouvelle bulle internet, avec des valorisations très optimistes. Preuve en est, la remontée de l’indice du Nasdaq a plus de 3 000 points, son plus haut niveau depuis 11 ans. Il est vrai que l’amélioration de la croissance américaine est plutôt favorable pour les sociétés high-tech. Les actions dans ce secteur ont ainsi bondi de 17% en moyenne au quatrième trimestre, battant toutes les autres catégories.
Source : RFI