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République des retardataires

Beaugas Orain Djoyum

Pourquoi le gouvernement tarde à dévoiler le nom du troisième opérateur de la téléphonie mobile au Cameroun ? Annoncé, il y a un an, c’est la semaine dernière que le ministère des Postes et Télécommunications a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour  l’élaboration d’une short-list d’investisseurs intéressés. Surprenant, quand on sait que ce travail avait été fait depuis plus d’un an et qu’on attendait plutôt le nom de cet opérateur. Le Premier ministre, chef du gouvernement,  avait donné une instruction à ce sujet-là. Un tapage médiatique avait été fait là-dessus. Puis, plus rien. Le gouvernement prend son temps et les populations attendent. Et attendent encore.

Que s’est-il donc passé entretemps ? Pourquoi le gouvernement a jeté l’argent public par la fenêtre ? En effet, le travail de sélection d’une short-list avait été confié au cabinet Mass Telecom. La procédure de gré à gré avait été validée par le Pm, seul habilité à autoriser ce type de procédure. Le marché avait donc été attribué à ce cabinet qui a remis sa copie avant la fin de l’année 2011. Quatre opérateurs de téléphonie mobile étaient proposés. Le Minpostel et Mass Telecom sont toujours restés muets sur les opérateurs proposés. Certaines sources annonçaient alors qu’il y figurait Viettel, Airtel et Monaco Telecom. Jusqu’à ce que l’on apprenne que Paul Biya a décidé de remettre tout à zéro et d’exiger une ouverture à la concurrence.

Pourquoi le Minpostel n’a pas pensé à lancer cet appel à manifestation d’intérêt bien avant ? Comment le Cameroun n’arrive-t-il toujours pas à comprendre que dans le monde des TIC tout va à une vitesse impressionnante et que ceux n’avancent pas reculent à grand pas ?

Les retards, le Cameroun en est coutumier. Il prend son temps. Où est passé la Cameroon Mobile Telecommunications S.A créée en 2006 ? Où est passé la Sitelcam annoncé en 2009 pour s’occuper du déploiement de la fibre optique et des infrastructures de télécommunications au Cameroun ? Et bien d’autres structures… Pendant ce temps, ailleurs, on avance. A grand pas. Au Cameroun, on traîne. Vive la République des retardataires !

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