Quel logiciel d’élections !

Les opposants camerounais n’ont pas véritablement compris qu’avec les TIC on pouvait significativement améliorer la transparence des élections, bien qu’Elecam, l’organe chargé de l’organisation de ces élections, soit déjà autant contesté. Il est notoire qu’aujourd’hui les TIC contribuent à une meilleure organisation et gestion des élections dans les pays sérieux. L’opposition camerounaise ne s’est pas préoccupée des stratégies de gestion et de décompte des voix lors de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011. Un logiciel a été offert à Elecam par le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) en mai 2010 dans ce sens. Il est baptisé SIGCE, entendez Système d’information et de gestion cartographique des élections. Un logiciel conçu exclusivement pour le Cameroun par le Pnud avec un partenaire local. Mais, comment comprendre que des Camerounais aient pu obtenir quatre cartes d’électeurs avec un même nom ? Comment comprendre que des morts aient pu voter et jusqu’à deux fois ? Quel logiciel aurait pu laisser passer ce genre de scandale ?

Le SIGCE a-t-il véritablement été utilisé ? Si oui, est-il encore fiable ? Faut-il encore l’utiliser ? Des questions qu’on ne poserait sans doute pas aujourd’hui si l’opposition camerounaise avait été exigeante sur ce point précis. Les opposants n’ont pas exigé avant l’élection un audit ou un contrôle du logiciel SIGCE et même du fichier électoral par ses membres ou par un cabinet indépendant. Car SIGCE, qui est aujourd’hui la propriété exclusive d’Elecam, n’avait jamais été utilisé dans un pays quelconque par le passé. Non loin du Cameroun, en République démocratique du Congo (Rdc) notamment, les opposants n’ont pas laissé une telle situation se passer. L’élection présidentielle est prévue le 28 novembre prochain. Pendant des jours et des mois les militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi, opposant historique, ont manifesté devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à Kinshasa pour demander l’audit du fichier électoral, l’accès au serveur de la Ceni ainsi qu’aux programmes et logiciels qui seront utilisés. Après trois mois de résistance (une manifestation tous les jeudis), la Céni a cédé le 22 octobre dernier et a accordé aux membres de l’Udps et à ses experts ce qu’ils désiraient.

«Nous félicitons le fait qu’après plusieurs mois d’insistance, la Céni revient aux bons sentiments et réalise que c’est tous ensemble que nous devons construire un processus électoral apaisé », s’est réjouit le Sg de l’Udps, Jacquemin Shabani à l’annonce de la nouvelle.  Au Cameroun, ce n’était visiblement pas la priorité des opposants. Pauvre opposition camerounaise ! Cet exemple congolais peut servir pour les élections législatives de l’an prochain.

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