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Côte d’ Ivoire : 10 nouvelles juridictions désormais connectées à la plateforme de délivrance des actes judiciaires e-justice.ci

[DIGITAL Business Africa] – Passage obligatoire par la case e-justice.ci. Depuis ce 26 juin 2025, la plateforme de Digitalisation et de Sécurisation des Actes de Justice est devenue la seule voie que doivent emprunter certains citoyens pour l’obtention des certificats de nationalité et des casiers judiciaires. Les autorités garantiront désormais l’obtention d’un certificat de nationalité en 72 heures, pour un montant total de 3 000 FCFA.

La Plateforme de Digitalisation et de Sécurisation des Actes de Justice de Côte d’Ivoire est portée par le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire. Ce portail numérique vise à moderniser le système judiciaire en dématérialisant et sécurisant les actes de justice.

Cette solution innovante que propose le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire devrait donc faciliter et sécuriser l’accès aux documents judiciaires. Grâce à elle, l’usager pourra obtenir « rapidement » et en toute sécurité des actes tels que le certificat de nationalité, le casier judiciaire et bien d’autres, apprend-on.

Selon le coordonateur numérique du ministère, Auger Cadet Séoulou, « il s’agit d’offrir un accès équitable et sécurisé aux documents judiciaires, tout en renforçant la confiance des citoyens envers le système ». La plateforme annoncerait aussi la fin des interventions et les lenteurs, comme le signale le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Jean Sansan Kambilé.

« Toute délivrance d’actes en dehors de ce dispositif numérique sera considérée comme une entorse à la réglementation », prévient le ministre Kambilé.

La phase pilote de la plateforme e-justice.ci existait déjà à Yopougon et Dabou. 10 nouvelles juridictions sont concernées par ce lancement de l’extension de la plateforme de digitalisation. Il s’agit de Grand-Bassam, Adzopé, Agboville, Aboisso, Tiassalé, San Pedro, Bouaké, Korhogo, Abidjan-Plateau et Abobo. Lancée officiellement le 30 janvier 2025, la plateforme a déjà reçu et traité plusieurs centaines de requêtes, selon le ministère de la Justice et des Droits de l’ Homme.

Par Jean Materne Zambo, source : e-justice.ci

Voici le Dr George Elombi, le Camerounais qui prend la tête d’Afreximbank engagée dans de nombreux projets numériques

[DIGITAL Business Africa] – Le Camerounais Georges Elombi a été officiellement désigné président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) ce samedi 28 juin 2025, à Abuja (Nigeria). Sa nomination a été l’une des décisions clés adoptées lors des 32ᵉˢ assemblées annuelles du groupe Afreximbank et des événements connexes qui se sont tenus à Abuja du 25 au 28 juin.

Il succède ainsi au Nigérian Benedict Oramah qui y a passé dix ans (en poste depuis 2015) et devient le quatrième président de cette institution financière panafricaine fondée en 1993. Ceci après le passage de Christopher Edordu du Nigeria (de 1994 à 2005), de Jean-Louis Ekra de la Côte d’Ivoire (de 2005 à 2015) et de Benedict Oramah du Nigeria (de 2015 à 2025).

Une consécration pour ce Camerounais, précédemment vice-président exécutif (gouvernance d’entreprise et services juridiques) et secrétaire exécutif d’Afreximbank, qui travaille depuis près de trente ans dans cette institution africaine. « J’ai travaillé aux côtés de collègues remarquables et de dirigeants exceptionnels pour aider à forger la vision, le mandat et la croissance de cette institution.  Alors que nous nous penchons vers l’avenir, je vois Afreximbank comme une force à la fois pour l’industrialisation de l’Afrique et la restauration de la dignité des Africains où qu’ils se trouvent.  Je travaillerai à préserver cet atout important », a-t-il indiqué juste après sa désignation. Avec comme ambition, tracée par les actionnaires et exprimée par son prédécesseur, de faire d’Afreximbank une banque d’une valeur de 250 milliards de dollars US en dix ans. Sachant que, lors des 32 dernières années, la banque a mobilisé plus de 250 milliards de dollars en Afrique et renforcé des industries longtemps négligées par les financiers conventionnels.

L’engagement, la loyauté et la fidélité du Dr Georges Elombi à la banque ont sans doute convaincu les administrateurs de lui accorder leur confiance. Ces administrateurs « se disent satisfaits de la solidité financière de l’institution et de la pertinence de ses projets. Ils souhaitent que nous poursuivions sur cette trajectoire. Ils ont également réaffirmé leur attachement aux engagements pris à la création de la banque. Les nombreux témoignages d’approbation exprimés tout au long de la semaine montrent que ces messages ont été pleinement partagés », a-t-il déclaré après sa désignation.

Les actionnaires de la banque ont donc opté pour quelqu’un qui connaît bien la banque et qui a travaillé en parfaite synergie avec le président sortant Benedict Oramah.

En effet, d’après une anecdote racontée par Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, lors de son discours d’ ouverture de ces assemblées d’Afreximbank, Benedict Oramah avait été nommé président en 2015 en raison de sa loyauté envers l’ancien dirigeant d’Afreximbank, l’Ivoirien Jean-Louis Ekra.

« Quand Afreximbank a été créée, l’Égypte a fait pression pour obtenir que le siège soit au Caire, au motif qu’elle ne ferait jamais pression pour que le directeur général lui revienne. Après le départ de Christopher Edordu du Nigeria, l’Égypte a commencé à faire du lobbying pour ce poste et tout le monde était sur le point d’accepter, mais j’ai dit non », a révélé Olusegun Obasanjo dont les propos sont rapportés par Jeune Afrique.

Olusegun Obasanjo raconte que cette résistance égyptienne a atteint son paroxysme lorsque Jean-Louis Ekra a été nommé. En signe de protestation, les Égyptiens lui ont refusé un visa, l’obligeant à opérer depuis le Nigeria pendant tout son mandat. « Donc, pendant cinq ans, il a dirigé Afreximbank depuis les hôtels Hilton d’Abuja. Et une personne a tenu bon, avec fermeté, loyauté et un engagement total : Oramah », a relaté Olusegun Obasanjo à l’occasion de son discours en ouverture des assemblées de l’institution.

Pour le cas du Dr Georges Elombi, la même logique de la loyauté semble avoir primé, car le Camerounais travaille depuis de longues années en symbiose et aux côtés de Bénédict Oramah. Son dernier poste avant sa désignation étant celui de vice-président exécutif (gouvernance d’entreprise et services juridiques) et secrétaire exécutif.

Un riche parcours

De nationalité camerounaise, George Elombi travaille à Afreximbank depuis 1996, où il a débuté en tant que juriste. Il a gravi les échelons pour devenir vice-président exécutif, en charge de la gouvernance, des services juridiques et ministériels. Au cours de près de trois décennies passées à la banque, il a occupé les fonctions de directeur et secrétaire exécutif (2010-2015) ; directeur adjoint des services juridiques/secrétaire exécutif (2008-2010) ; directeur juridique (2003-2008) ; et juriste principal (2001-2003). 

Avant de rejoindre Afreximbank, il a enseigné le droit à l’Université de Hull, au Royaume-Uni.

Dr Elombi a joué un rôle central dans la mise en place de la structure du groupe Afreximbank, notamment dans la création de filiales clés qui ont renforcé la capacité de la Banque à remplir son mandat. En tant que Président du Comité d’intervention d’urgence, il a piloté la réponse de la Banque à la crise de la COVID-19, mobilisant plus de 2 milliards de dollars US pour l’acquisition et le déploiement de vaccins dans les pays africains et caribéens. Sous sa supervision du département Mobilisation des capitaux propres et Relations avec les investisseurs, le total des capitaux propres ordinaires mobilisés par la Banque s’élevait à 3,6 milliards de dollars US en avril 2025. 

Le Dr George Elombi est titulaire d’une maîtrise en droit (LL. M.) de la London School of Economics de l’Université de Londres et d’un doctorat en arbitrage commercial de la même université. Il a également obtenu une maîtrise en droit de l’Université de Yaoundé en 1989.

Sa nomination fait suite à un processus de sélection rigoureux lancé en janvier 2025, qui comprenait un appel à candidatures mondial publié dans les médias internationaux et sur le site web d’Afreximbank. Les candidats présélectionnés ont été interviewés par un cabinet international de recrutement de cadres. Les meilleurs candidats ont été présentés au conseil d’administration, qui a recommandé le Dr Elombi à l’Assemblée générale des actionnaires pour approbation finale.

En vertu de la Charte d’Afreximbank, le président est nommé par l’Assemblée générale des actionnaires sur recommandation du conseil d’administration pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

À propos d’Afreximbank 

La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Depuis 30 ans, Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique.

Fervente défenseur de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf.

En collaboration avec le Secrétariat de la ZLECAf et l’UA, la Banque a mis en place un Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars US pour aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf.

À la fin de décembre 2024, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 40,1 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 7,2 milliards de dollars US.

Afreximbank est notée A par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, AAA par China Chengxin International Credit Rating Co., Ltd (CCXI), A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB par Fitch. Au fil des ans, Afreximbank est devenue un groupe constitué de la Banque, de sa filiale de financement à impact appelée Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), et de sa filiale de gestion d’assurance, AfrexInsure, (les trois entités forment « le Groupe »). La Banque a son siège social au Caire, en Égypte.

Afreximbank et le numérique en Afrique

Afreximbank, la Banque Africaine d’Import-Export, utilise activement le numérique pour stimuler le commerce intra-africain et l’industrialisation du continent. Elle a développé diverses plateformes et solutions numériques pour faciliter les transactions, améliorer l’accès au financement et renforcer l’intégration économique. 

Un palmarès de projets numériques pionniers

Sous l’impulsion de son prédécesseur, Afreximbank s’est positionnée comme un acteur majeur de la transformation numérique du commerce intra-africain. Avec des projets comme :

Ces plateformes  –  ATG, PAPSS, Mansa, ATEX, etc.  –  ont pour objectifs non seulement de fluidifier le commerce intra-africain, mais aussi de renforcer l’inclusion financière et la traçabilité des transactions. Le Dr Elombi, premier Camerounais à présider une institution continentale de cette envergure, marquera sans doute l’histoire en maintenant ces acquis, en les faisant évoluer, en y apportant sa vision et sa touche personnelle de l’innovation avec pragmatisme.

Par Beaugas – Orain DJOYUM

Yello Tech Summit : Pour Ebenezer Asante, le Cameroun est la « porte d’entrée » du groupe MTN en Afrique de l’Ouest et du Centre [Vidéo] 

[DIGITAL Business Africa] – Lors du Yello Tech Summit qui s’est achevé ce 26 juin 2025 à Douala après deux jours de conférences et d’expositions, Ebenezer Twum Asante, Senior vice-president Markets du groupe MTN, a réaffirmé la place stratégique du Cameroun au cœur de l’expansion technologique du géant sud-africain des télécoms :

« Le Cameroun, pour MTN, est la porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest et centrale : avant de nous lancer sur l’ensemble de cette région (WECA, ndlr), nous avons d’abord testé notre modèle ici, au Cameroun. Ce n’est pas un hasard si j’y suis aujourd’hui et que je choisis de transformer les succès de ce pays en initiatives déployées non seulement en Afrique de l’Ouest et centrale, mais dans tous les marchés MTN. »

La déclaration du Vice-Président de MTN Group, région West and Central Africa (WECA), souligne à quel point MTN considère le Cameroun comme un véritable « laboratoire » d’innovations et de services avant leur déploiement à l’échelle continentale.

Deux grandes initiatives continentales en 2026

Pour capitaliser sur cet écosystème camerounais et partager ses meilleures pratiques, M. Asante a dévoilé deux projets majeurs qui seront lancés l’an prochain dans les filiales du groupe MTN et qui tirent leur origine du Cameroun :

  1. La réplique du Yello Tech Summit camerounais
    Le dispositif d’innovation collaboratif, d’échange et d’exposition mis en place localement, qui associe start-ups, instituts de recherche, partenaires et clients pilotes, sera dupliqué dans tous les marchés MTN. Cet événement de deux jours a réuni de nombreux experts nationaux et internationaux autour des solutions qui transforment la vie des PME. Le Yello Tech Summit qui s’est achevé aujourd’hui était piloté par la branche MTN Business de MTN Cameroon. Objectif de cette extension dans les autres pays, selon M. Asante : harmoniser le design thinking et l’expérimentation agile pour créer des services digitaux répondant aux spécificités régionales.

Voir une session de discussion du Yello Tech Summit

  1. Un hackathon technologique local, puis panafricain.
    Chaque opérateur MTN (OP) organisera, sur son territoire, une « Innovation, Technology & Digital Hackathon » dont les trois à cinq meilleurs talents seront invités à un grand hackathon africain organisé par le groupe.

À Douala, M. Asante a promis :

« J’essaierai aussi d’attirer des investisseurs potentiels pour qu’ils assistent à vos pitchs. De cette compétition naîtront un ou deux projets africains d’excellence, qui bénéficieront d’un soutien en même temps sur leur marché d’origine et sur l’ensemble du footprint MTN. »

Voir les explications de M. Asante au Yello Tech Summit

Le Cameroun : un hub d’expérimentation et d’accélération

Depuis son arrivée en 2000, MTN Cameroun a multiplié les premières : lancement du premier réseau 3G, de la première plateforme de mobile money en zone CEMAC, ou encore d’un centre d’innovation ouverte. Cette trajectoire d’« early adopter » confirme le statut du pays comme vivier de talents et champ d’expérimentation propice aux nouveaux services numériques.

À l’heure où les groupes télécoms investissent massivement dans le cloud, l’intelligence artificielle et la fintech, l’appel d’Ebenezer Asante place le Cameroun au centre des stratégies d’industrialisation de l’innovation. Notamment avec :

  • l’accélération des partenariats public-privé pour déployer les plateformes POC (Proof of Concept) en moins de six mois.
  • la formation et le mentoring de jeunes développeurs locaux via les hackathons nationaux, puis panafricains. Dans cette lancée, le lancement du chantier de construction d’un grand centre d’incubation de start-up est d’ailleurs annoncé par MTN Cameroon dans les mois à venir.
  • Ouverture aux investisseurs via un « pitch day » associé au Hackathon continental.

Vers une nouvelle ère d’innovations africaines

En choisissant le Cameroun comme « banc d’essai » pour ses modèles de développement digital, MTN s’appuie sur l’un des écosystèmes les plus dynamiques du continent porté par Franck Gérard Kom (General Manager Enterprise Business Unit) et Wanda Matandela (CEO de MTN Cameroon).

Performances de MTN Cameroon vs MTN Côte d’Ivoire

En rappel, sur les revenus de MTN Cameroon vs MTN Côte d’Ivoire au T1 2025, l’on constate que MTN Cameroun réalise un chiffre d’affaires de 2 708 millions de rands au 1er trimestre 2025, en progression de +14,1 % à taux de change constant.

MTN Côte d’Ivoire, pour sa part, enregistre 2 304 millions de rands, mais affiche une décroissance de -7,3 % à taux de change constant.

MTN Cameroon consolide ainsi sa position sur le marché local avec une forte croissance (+14,1 %), contrastant avec la contraction enregistrée en Côte d’Ivoire (-7,3 %). Cette dynamique favorable place le Cameroun parmi les marchés les plus porteurs pour le groupe MTN en Afrique de l’Ouest et Centrale au premier trimestre 2025.

Ce qui reflète un marché camerounais plus dynamique actuellement pour MTN (en ligne avec la croissance de l’adoption du mobile money, des services digitaux et de la data) ; une probable pression concurrentielle ou régulatoire intense en Côte d’Ivoire sur cette période.

Les prochaines initiatives de 2026 – Yello Tech Summit dans plusieurs pays et hackathons – devront à la fois fédérer les communautés tech locales et attirer des capitaux pour transformer les idées en start-ups viables.

Le message d’Ebenezer Asante est clair : le Cameroun n’est pas seulement un marché ; c’est un véritable catalyseur pour l’ensemble des opérations du groupe MTN en Afrique francophone et anglophone. Restez connectés : en 2026, « watch this space », les plus belles innovations africaines pourraient bien prendre leur envol depuis Douala.

Par Beaugas – Orain DJOYUM

Décès de Sonia Annick Agbantou : Ses projets phares qui ont illuminé le Bénin et le monde

[DIGITAL Business Africa] – C’est avec une profonde émotion que le monde des médias et notamment la toile béninoise et ses nombreux admirateurs ont appris le décès de Sonia Annick Agbantou, survenu ce lundi 23 juin 2025. L’annonce, partagée sur Facebook par l’animateur Souleymane Djibril, qui a simplement écrit « Repose en paix, Sonia – c’est très, très douloureux », a rapidement été confirmée par une source du groupe Banouto, indiquant que Sonia serait décédée des suites d’une crise.

Une carrière riche de plus de 20 ans


Auteur d’une carrière remarquable de plus de deux décennies, Sonia Annick Agbantou a animé et fait rayonner l’audiovisuel béninois sur plusieurs générations. Elle s’est notamment illustrée sur Radio Tokpa et Radio Bénin Culture, avant de rejoindre la Télévision nationale du Bénin, où son professionnalisme et sa chaleureuse présence à l’écran lui ont valu une place de choix.

À la télévision, elle était l’animatrice de programmes phares tels que Rue des décideursCoup de pouce et Graines de star. Parallèlement, elle a prêté sa voix et son charme à de nombreux événements, tant au Bénin qu’à l’international : États-Unis, France, Togo et Côte d’Ivoire.

Pionnière du web TV et vlogging


En 2012, forte de ses années d’expérience dans les médias traditionnels, elle lance sur Facebook SONIA TV, une web TV multiformat (magazine, vidéos) à travers laquelle elle prodigue conseils et partage son quotidien. Elle devient ainsi la première vlogueuse béninoise à cultiver une présence régulière en ligne, avec des émissions à forte audience comme Les minutes de Sonia et Le canapé de Sonia, rassemblant des milliers d’abonnés sur sa page Facebook. A son décès, cette page Facebook totalisait 231 000 abonnés.

Dans son dernier vlog sur Facebook le 06 juin, elle indiquait qu’ « une vie de couple c’est aussi un investissement rentable gagnant-gagnant ! Même en étant une femme mariée on investit sur soi!  Quand il pleut il faut recueillir un peu d’eau pour les saisons sèches. Ohhh gros bisous aux intelligentes ! ». Ce sera son dernier conseil à ses milliers d’abonnées.

Engagement social et culturel


Au-delà des écrans, Sonia Agbantou traduisait son empathie par l’action :

  • Les Peintres du Sourire, projet d’art-thérapie à l’HOMEL (hôpital de référence de Cotonou), qui a aidé de nombreux enfants hospitalisés à surmonter leur épreuve.
  • SOS, pour venir en aide aux personnes en situation difficile, et un programme d’accompagnement des orphelinats.
  • Entrepreneuriat Digital au Féminin (EDF) : en décembre 2018, elle organise la première édition de cette journée dédiée aux femmes entrepreneures du numérique, réunissant une trentaine de participantes autour de formations et de retours d’expérience d’experts en entrepreneuriat, digital, marketing, finance, etc.

Interrogée par Digital Business Africa en 2019 sur le projet qui fait sa fierté, elle répondra sans douter la réalisation du projet PEINTRES DU SOURIRE à l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant. « Le sourire sur le visage de ces milliers d’enfants qui défilent dans cet hôpital à la vue des personnages de dessins animés, c’est de l’OR ! », affirmait-elle. 

Et parmi les plus grands succès de Sonia TV, elle citera la mobilisation des followers pour  une collecte de fonds en soutien aux orphelinats ; la mobilisation des internautes pour participation financière aux opérations de survie des cas de cancer de gorge( le jeune Hervé) et le cas de spina bifuda (la petite Mireille) ; la réalisation du projet PEINTRES DU SOURIRE, qui revient à donner vie aux  pédiatries de nos centres de santé à travers le dessin des personnages de dessins animés sur les murs pour créer la petite enfance, les stickers , les cadeaux aux petits patients, l’installation des écrans plasma pour divertissement , etc…


« Je vais également mentionner la journée de l’Entreprenariat Digital Féminin #EDF, qui est une journée exposition vente commerciale, échange de cartes de visite, relationnel , creuset de partage, atelier sur les astuces du digital, sur le développement du carnet d’adresses et sur la visibilité des entreprises », avait-elle ajouté. 

Relire l’interview intégrale de Sonia Annick Agbantou sur Digital Business Africa : 

Entrepreneure et coach pluridisciplinaire


Depuis plusieurs années, Sonia avait bâti sa propre structure de coaching, spécialisée en création de contenu et développement des soft skills (compétences comportementales et de vie). Chefs d’entreprise et particuliers appréciaient son accompagnement sur mesure, tant pour soigner leur image que pour renforcer leur leadership.

Une prêtresse Vodun engagée


Dès ses débuts, Sonia affichait également son engagement spirituel et culturel : prêtresse Vodun, elle revendiquait fièrement sur les réseaux sociaux son rôle de passeuse de traditions ancestrales.

Un héritage qui perdure
Par son talent, sa générosité et son ouverture d’esprit, Sonia Annick Agbantou laisse derrière elle un héritage durable, nourri par sa passion du métier et son engagement communautaire. À sa famille, à ses proches et à tous ceux qu’elle a inspirés, l’équipe de Digital Business Africa leur adresse ses plus sincères condoléances.

Par Digital Business Africa

Élection controversée à AFRINIC : l’ICANN menace de retirer sa reconnaissance, 24h pour s’expliquer 

[DIGITAL Business Africa] – L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a adressé ce 25 juin 2025 une mise en demeure à Gowtamsingh Dabee, l’administrateur judiciaire désigné de l’AFRINIC, le registre régional Internet pour l’Afrique et l’océan Indien. Il exprime dans cette lettre une « grave préoccupation » quant au déroulement de l’élection du conseil d’administration d’Afrinic. Dans cette lettre officielle, signée par le président-directeur général de l’organisation, Kurt Erik Lindqvist, l’ICANN avertit qu’un audit de conformité pourrait être engagé si les irrégularités signalées ne sont pas rapidement corrigées .

Des irrégularités majeures pointées du doigt

L’ICANN rapporte plusieurs problèmes signalés par les membres :

  • Problèmes d’enregistrement au vote électronique : des candidats n’auraient pas reçu les documents requis pour voter en ligne.
  • Abus de procurations : alors que les statuts d’AFRINIC limitent chaque mandataire à cinq procurations pour le vote en personne, les élections 2025 ont autorisé des pouvoirs sans plafond, laissant craindre des « POA » frauduleux et un bourrage d’urnes.
  • Fuite des listes de votants : des représentants du Numbers Resource Society (NRS) ont diffusé un formulaire d’« endorsement » arborant le logo d’AFRINIC, suggérant un accès inapproprié aux listes officielles de membres habilités à voter.
  • Suspension du scrutin : l’élection, reprise le 23 juin, a été « gelée » à 17 h 32 (heure de Maurice) pour « permettre des enquêtes », sans calendrier transparent de reprise.

Digital Business Africa a pu obtenir les témoignages de deux témoins oculaires ayant participé au scrutin annulé. Tous les deux décrivent un scrutin en présentiel « apocalyptique ». Leurs récits, corroborés par la mise en demeure récente de l’ICANN, appellent les membres d’AFRINIC à s’organiser et à reprendre en main la gouvernance de leur registre régional.

« Une démonstration de fraude organisée »

« Nous avons assisté à une démonstration de fraude organisée planifiée par la NRS et son équipe, via un impressionnant lot de procurations – certaines authentiques, d’autres piratées », confie un témoin. Selon cet observateur, des dizaines de procurations falsifiées ont été déployées au bureau de vote, la plupart émises par des délégués NRS non-inscrits dans la base de données officielle d’AFRINIC. 

Seuls l’intervention conjointe de représentants de TESPOT, de l’ISPA-RDC, d’un opérateur local (Emtel) et d’un candidat de l’océan Indien, assistés de leur conseil juridique, a forcé la commission électorale à suspendre provisoirement le scrutin pour vérifications.

« Emtel a découvert une procuration truquée »

« Emtel a appris qu’une personne extérieure avait voté en son nom grâce à une procuration fabriquée, avec une fausse signature validée par un notaire sud-africain nommé Alexander Agyei », explique le représentant d’Emtel qui était pourtant dans la salle de vote en présentiel. 

Ce deuxième témoignage décrit le même modus operandi : des procurations entièrement fictives, attestées par un acte notarié douteux. Le représentant d’Emtel a donc invité tous les membres n’ayant pas voté en ligne à vérifier que personne n’a usurpé leur droit de vote.

L’ICANN passe à l’offensive

Face à ces entorses graves au processus, le 25 juin 2025, l’ICANN a sommé AFRINIC de clarifier les graves irrégularités constatées avec des « réponses complètes et étayées » avant la clôture des bureaux à Maurice le 26 juin 2025, sous peine de lancer un audit formel de conformité. Comme l’indiquent les témoignages ci-dessus, l’ICANN reproche notamment :

  • L’usage de procurations hors statut
  • L’accès non autorisé aux listes de votants
  • L’absence de transparence dans la suspension et la reprise du scrutin

Parmi les points d’information demandés figurent aussi : l’état exact du scrutin, la gestion des procurations, l’usage du logo d’AFRINIC par des tiers, et les mesures prises pour rétablir un processus électoral équitable.

Vers quelle issue ?

En attendant la réponse du receveur judiciaire de la procédure, AFRINIC voit son autorité et sa légitimité fragilisées. Toute décision de certification des résultats ou de reconduction du conseil d’administration sans résolution de ces dysfonctionnements pourrait conduire ICANN à refuser sa reconnaissance, menaçant l’accès aux numéros IP et ASN pour tout le continent africain.

Un appel à la mobilisation citoyenne

Face à cette crise, des membres d’Afrinic soucieux de la réussite de ce processus électoral proposent une riposte collective qui passe par plusieurs étapes :

  1. Création de groupes nationaux sur WhatsApp, Signal… modérés par les gestionnaires d’IXP, pour informer et alerter tous les membres d’un même pays.
  2. Coordination continentale entre modérateurs nationaux pour partager bonnes pratiques et directives.
  3. Ouverture des groupes à l’ensemble des membres AFRINIC, qu’ils soient ou non affiliés à un IXP.
  4. Privilégier le vote en ligne via les contacts officiels répertoriés dans la base AFRINIC, pour limiter les fraudes par procuration.

« Tirer les leçons de cette expérience malheureuse, c’est voir les membres AFRINIC s’organiser pour prendre en main le destin de leur propre organisation », explique un membre de l’Afrinic.

Risques de non-conformité et enjeux pour l’Afrique

AFRINIC, reconnu par ICANN en 2005 comme Regional Internet Registry (RIR) et tenu de respecter le « ICP-2 », doit garantir l’impartialité, l’indépendance et l’égalité de traitement de ses membres. Les allégations en cours menacent directement :

  1. Le maintien du soutien de sa communauté (critère 2.6)
  2. L’égalité de traitement des ressources (2.11–2.12)
  3. Son statut d’association à adhésion ouverte et non lucrative (2.13)
  4. La fiabilité des archives et enregistrements indispensables à la transparence (2.19) .

Si ces dysfonctionnements demeurent sans réponse satisfaisante, AFRINIC risque non seulement de perdre la confiance de sa communauté mais aussi de voir son agrément par l’ICANN remis en question, menaçant ainsi l’attribution des blocs IPv4, IPv6 et ASN essentiels au déploiement d’Internet sur le continent africain.

Digital Business Africa suivra de près les développements autour de cette crise inédite, qui place pour la première fois en péril la pérennité institutionnelle de l’unique RIR africain.

Par Digital Business Africa

Petite chronologie de la crise de gouvernance à AFRINIC

Décembre 2019 : Des allégations font état d’un détournement de millions d’adresses IPv4 par un employé d’AFRINIC, entraînant la démission d’auditeurs externes.

Mars 2018 : Des plaintes pour harcèlement sexuel et intimidation sont déposées contre de hauts responsables d’AFRINIC, entraînant des démissions et une nouvelle atteinte à la réputation.

Juin 2020 : AFRINIC fait l’objet de poursuites judiciaires de la part de diverses parties concernant des litiges relatifs aux adresses IP, mettant en évidence des problèmes de gouvernance et de fonctionnement.

Octobre 2021 : Des poursuites judiciaires sont engagées contre AFRINIC concernant l’attribution d’adresses IP, aggravant ainsi les difficultés juridiques de l’organisation.

Juillet 2021 : Une bataille juridique avec Cloud Innovation Ltd entraîne le gel des comptes bancaires d’AFRINIC, impactant gravement ses activités.

Juin 2022 : Une injonction est émise contre le conseil d’administration d’AFRINIC pour avoir tenté de prolonger le mandat d’un administrateur sans élection.

Juillet 2022 : Le PDG suspendu, Eddy Kayihura, porte plainte contre AFRINIC.

12 septembre 2023 : Suite à l’ordonnance de la Division des faillites de la Cour suprême de Maurice, le tribunal nomme Vasoodayven Virasami, administrateur judiciaire. Notamment pour maintenir le statu quo d’AFRINIC, organiser un processus électoral visant à reconstituer le conseil d’administration d’AFRINIC et nommer un nouveau directeur général. L’administrateur judiciaire a également été chargé de se conformer aux dix pouvoirs qui lui sont conférés (tels qu’énumérés à l’annexe 8 de la loi mauricienne de 2009 sur l’insolvabilité), de gérer AFRINIC pendant cette période et d’exécuter l’ordonnance du tribunal, si possible dans un délai de six mois.

12 février 2025 : Signature de l’ordonnance de la Chambre des faillites de la Cour suprême de Maurice qui nomme M. Gowtamsingh Dabee nouvel administrateur judiciaire d’AFRINIC. Il lui a été ordonné d’accélérer le processus afin d’organiser et de mener des élections pour reconstituer le conseil d’administration d’AFRINIC d’ici le 25 avril 2025. La Cour a reconnu les pouvoirs de l’administrateur judiciaire tels que prévus par la législation mauricienne.

Mars 2025 : John Crain, directeur technique de l’ICANN, adresse une lettre à AFRINIC, l’exhortant à reprendre l’attribution d’adresses IP dans le contexte des préparatifs électoraux.

Juin 2025 : Des élections sont prévues sous contrôle judiciaire pour rétablir la gouvernance.

Lettre de l’Icann à Afrinic

Cybersécurité/Gabon : Oligui Nguema assure au 17ᵉ Sommet des Affaires États-Unis Afrique à Luanda

[DIGITAL Business Africa] – Déplacement fructueux en Angola pour S.E Brice Clotaire Oligui Nguema. Le président de la République du Gabon a rencontré à Luanda des partenaires stratégiques au développement en marge du 17ᵉ Sommet des Affaires États-Unis Afrique, qui se tient depuis lundi 23 juin 2025 à Luanda.

Le chef de l’État s’est entretenu avec une délégation du groupe américain Cybastion, spécialisée dans la cybersécurité et la digitalisation. Le président-directeur général, Thierry Wandji, a de nouveau exprimé son souhait d’accompagner le gouvernement gabonais dans la mise en œuvre de sa stratégie numérique.

« Il était question de discuter des infrastructures digitales du Gabon et de son ambition de devenir un hub numérique en Afrique centrale… Nous allons apporter la technologie, mais surtout transférer la connaissance aux Gabonais. Le chef de l’État tient à ce que les nationaux soient au cœur de cette transformation », a précisé le PDG de Cybastion.

Le projet proposé comprend la construction d’un data center national et la formation de 1 000 jeunes Gabonais aux métiers du numérique, en vue de faire du Gabon un pôle technologique en Afrique centrale.

L’entreprise technologique américaine Cybastion veut en fait joindre l’acte à la parole. L’ accord avait déjà été scellé au Gabon le 28 janvier 2025 à Libreville par le Dr Thierry Wandji, PDG de Cybastion, et le général de Brigade Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre gabonais de l’Économie Numérique. L’accord s’inscrit dans le cadre de l’accélération de la transformation numérique.

Le président gabonais a par ailleurs rencontré ses homologues leurs Excellences Duma BUKO, président de la République du Botswana, et Netumbo Nandi-Ndaitwah, présidente de la République de Namibie. S.E Brice Clotaire Oligui Nguema a salué les avancées enregistrées par le Botswana en matière de développement, en particulier dans la digitalisation de l’administration publique et la gestion des recettes. Il n’a pas dissimulé son ambition de s’inspirer du modèle botswanais pour impulser des réformes similaires au Gabon. Les deux chefs d’État ont convenu d’explorer de nouveaux axes de coopération.

Par Jean Materne Zambo

CAF 2025 : Bilan du numérique au Congo et priorités majeures du secteur pour les 10 années à venir

[DIGITAL Business Africa] – Léon Juste Ibombo n’était pas au Cyber Africa Forum juste pour de la figuration. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo a effectué ce déplacement vers le Bénin pour partager la vision numérique du Congo pour l’Afrique. Le ministre en charge du numérique a pris part au panel ministériel ce 24 juin 2025. Le CAF devant s’achever ce 25 juin 2025.

Le Cyber Africa Forum appelle à repenser les approches actuelles afin de bâtir un futur numérique plus sûr et plus inclusif, capable de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain. Le CAF 2025 est placé sous le thème : « Résilience des écosystèmes numériques : de la nécessité de changer de paradigme ». Il réunit des leaders du secteur privé, décideurs publics, experts tech, startups et partenaires.

L’opportunité était donc donnée au ministre Ibombo d’exposer l’approche proactive du Congo. Celle-ci étant organisée autour de plusieurs initiatives stratégiques. Premièrement, le Plan national de Développement 2022-2026 qui, selon le ministre, érige le numérique en pilier stratégique. Ensuite, la Stratégie nationale de Développement de l’Économie numérique vision 2030. Cette vision semble dessiner un avenir ambitieux pour la transformation digitale.

De l’avis de l’entourage de Léon Juste Ibombo, le cadre juridique et institutionnel s’est renforcé. Cela explique l’adoption de lois sur la cybersécurité et la protection des données personnelles, la création de l’Agence nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), et la mise en œuvre de la Commission Nationale de Protection des Données.

Le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo indiqu’ en dix ans, la part du numérique dans le PIB congolais est passée de moins de 2 % à près de 6 %. La source rapporte aussi que le secteur du numérique a généré plusieurs milliers d’emplois, favorisant l’émergence d’une économie numérique inclusive. Des zones économiques numériques sont en cours de développement pour accélérer l’industrialisation axée sur les technologies numériques.

On note également quelques avancées dans la gouvernance publique. La transformation numérique est passée par là. Selon le ministre, les services publics essentiels dans les domaines de l’état civil, de la fiscalité, de l’éducation et de la santé, en renforçant la résilience nationale, ont été modernisés. Notamment durant la pandémie de COVID-19.

La jeunesse a occupé en 2024 une place prépondérante dans la politique du président de la République du Congo, S.E Sassou N’Guesso. Il l’a d’ailleurs désignée « année de la Jeunesse ». En raison de plusieurs initiatives lancées pour renforcer les compétences numériques des jeunes. On pense notamment à des partenariats avec Huawei à travers l’édition Denis Sassou N’Guesso de l’innovation numérique et « Seeds for the Future », l’Académie digitale de Smart Africa, ainsi que le Programme des Nations Unis pour le Développement.

En plus de cela, le Congo, rappelle le ministre Ibombo, soutient aussi activement l’entrepreneuriat numérique féminin avec des programmes ciblés de formation, d’incubation et de financement.

 

Les priorités majeures sur 10 ans

 

Après le bilan, les projections. Et le ministre a d’ores et déjà tracé la voie. Pour la prochaine décennie, le ministre Léon Juste Ibombo a défini cinq priorités stratégiques majeures :

– L’intelligence artificielle appliquée aux langues africaines et aux services publics constituera une priorité, afin de développer des solutions technologiques adaptées au contexte africain. – – L’interconnexion régionale pour créer un marché numérique africain intégré est également mise en avant.

– La sécurité numérique est identifiée comme socle indispensable de la confiance numérique, tandis que

– L’adoption de technologies souveraines (cloud, identité numérique, blockchain). Elle vise à renforcer l’autonomie technologique.

– L’investissement dans la recherche et développement ainsi que la production locale de solutions technologiques complètent cette vision.

Autre annonce forte. Pour renforcer les capacités en matière d’intrusion, d’attaque ou de réponse à une cyberattaque, le ministre a annoncé l’organisation d’un cyberdrill régional à Brazzaville-Kintélé les 1er et 4 juillet 2025. L’exercice de simulation sera soutenu par l’Union internationale des Télécommunications, Interpol, l’ANSSI et le Centre Africain de Recherche en Intelligence Artificielle (CARIA).

Par Jean Materne Zambo, source : MPTEN

Transformation numérique : Michel Boukar partage les ambitions du Tchad à l’IGF 2025 en Norvège

[DIGITAL Business Africa] – Illestrom. ville Norvégienne connaît la ferveur du Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI) qui se tient du 23 au 27 juin 2025. La 20ᵉ édition se tient sous le thème « construire la gouvernance ensemble », et a pour objectif de façonner et renforcer le dialogue multipartite pour les années à venir.

Le Tchad y est représenté, à travers une forte délégation conduite par le ministre des Télécommunications, de l’Économie numérique et de la Digitalisation, Dr Michel Boukar. Dans sa suite, on retrouve le secrétaire général adjoint du ministère, Mahamat Saleh Brahim, le directeur général des communications électroniques du ministère, Hamid Djeroua, le directeur général de l’ADETIC, Adoum Djimet Saboun, le directeur général de l’ARCEP, Haliki Choua, la directrice générale adjointe de SAFITEL, Tomboye Ibrahim Mahamat Itno, ainsi que quelques directeurs techniques des entités sous tutelle.

À l’ouverture des travaux, Dr Boukar Michel a rappelé que la présence stratégique du Tchad traduit la volonté du gouvernement d’affirmer une vision numérique ambitieuse. Celle-ci est adossée aux réformes engagées par le Tchad afin de moderniser son écosystème numérique.

Michel Boukar a rappelé que le Tchad envisage de renforcer les infrastructures, de déployer l’Internet dans les zones rurales, de créer un cadre légal robuste et de développer des compétences locales. Il a également souligné le rôle essentiel de la coopération régionale et internationale pour relever les défis liés à la gouvernance numérique.

Une ambition qui est motivée par la vision du chef de l’État, rapporte la cellule de communication de l’ADETIC sur sa page Facebook.

« Sous l’impulsion du Président de la République, chef de l’État, le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, le pays s’inscrit résolument dans la dynamique mondiale de transformation digitale, avec une stratégie claire, des institutions mobilisées et une volonté affirmée de faire du numérique un levier central de développement durable… Le numérique n’est plus une option pour le Tchad. Il est un levier stratégique de développement et de souveraineté. À l’IGF 2025, le Tchad n’a pas seulement participé. Il a affirmé sa position, partagé sa vision et ouvert la voie à de nouvelles alliances pour un futur digital maîtrisé ».

Selon Karianne Tung, ministre norvégienne de la Digitalisation et de la Gouvernance publique, le FGI joue un rôle essentiel dans la définition des priorités pour l’avenir d’Internet.

Le Forum sur la gouvernance de l’Internet est également un moment charnière pour façonner et renforcer le dialogue multipartite pour les années à venir.

« Ensemble, nous renforcerons la diversité et la collaboration grâce à une gouvernance numérique inclusive, essentielle à un écosystème numérique dynamique et durable. Façonnons l’avenir ensemble », a dit la ministre.

La 20ᵉ édition du forum annuel réunit les gouvernements, institutions internationales, experts du numérique et représentants de la société civile.

Par Jean Materne Zambo, source : DCRI /ADETIC

Cameroun : CAMTEL, acteur clé des synergies entrepreneuriales pour la croissance des territoires

[DIGITAL Business Africa] – Un sol bien préparé favorise une bonne germination. Cette image peut s’accommoder des journées des synergies entrepreneuriales pour la croissance des territoires, un colloque organisé par l’initiative entrepreneuriale IPES dans les communes et les régions. L’événement se tient du 24 au 25 juin 2025 au Palais des verres Paul Biya sis à Yaoundé sous le thème : « Territoires connectés : l’élan numérique des jeunes entend ». 

L’opérateur historique des télécommunications, CAMTEL est invité d’honneur de l’événement qui réunit entrepreneurs et porteurs de projets.

Selon Anicet Akoa, vice-président des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC), les Journées des synergies entrepreuneriales pour la croissance des territoires sont un espace de réflexion et d’action pour que le numérique irrigue tous les territoires et offre un élan nouveau.

Cela passe assurément par un raz de « Blue ». La DG de Camtel réaffirme son engagement à implémenter la vision du Chef de l’ Etat, S.E Paul Biya.

« Nous, en tant qu’opérateur historique, nous nous assurons d’accompagner la vision du chef de l’État. Aujourd’hui, le chef de l’État nous a demandé d’oser. Non seulement d’attendre d’être employés. Mais aussi de pouvoir créer des emplois eux-mêmes. Alors, notre but est de pouvoir soutenir notre jeunesse en lui donnant une infrastructure de qualité, une connexion de qualité pour pouvoir se déployer et créer ses propres offres de services. C’est vraiment une manne du ciel que de pouvoir utiliser la digitalisation et créer des emplois. Vous n’avez pas besoin d’un investissement énorme. Vous avez juste besoin de la connexion, de la créativité, vous offrez des emplois et vous êtes opérationnel », a-t-elle dit.

Avant d’accomplir cette nouvelle mission qui lui est assignée, celle d’accompagner les jeunes innovateurs des CTD, CAMTEL peut se vanter de certains faits d’armes.

« Sur le segment fixe, l’offre de fibre optique à domicile s’est imposée comme notre produit phare. Nous avons aujourd’hui déployé plus de 180 000 ports Fiber To The Home (FTTH), capables de connecter des milliers de foyers et d’entreprises. Notre objectif est clair : atteindre 230 000 ports d’ici décembre 2025. La fibre optique doit devenir un droit d’accès essentiel. Car le télétravail, l’enseignement numérique, la télémédecine, les contenus immersifs, l’intelligence artificielle exigent un réseau robuste, fiable et à très haut débit.

Notre réseau national de fibre optique s’étend aujourd’hui sur plus de 12 000 kilomètres. Nous avons connecté 100 % des chefs-lieux des régions et une large majorité des départements. Avec le déploiement du projet Backbone dans sa phase 4, qui ajoutera plus de 4 000 kilomètres, nous renforcerons la résilience de notre backbone. L’objectif est clair : éviter tout isolement en cas de coupure, garantir la qualité de service, soutenir les applications gourmandes en bandes passantes et accompagner le développement de la 5G et du Cloud », a dit la DG de CAMTEL, Judith Yah Sunday.

La DG de CAMTEL rappelle un vaste chantier d’extension du réseau mobile pour densifier son réseau, mais aussi et surtout pour améliorer l’expérience client de nos abonnés. Car au-delà de la couverture, ajoute sa DG Judith Yah Sunday, la qualité perçue au quotidien — fluidité des appels, rapidité des transferts de données, continuité de service — constitue la véritable valeur ajoutée d’un réseau.

Grâce à ce programme, CAMTEL pourra offrir aux abonnés, jeunes ou moins jeunes, une expérience unique, capable de répondre aux exigences des usages modernes, qu’il s’agisse de e-commerce, d’apprentissage en ligne ou de streaming vidéo.

Deux sessions sont prévues pour capaciter les jeunes participants venus des quatre coins du pays. Les travaux en atelier débutent par la session 1 intitulée : ” Numérique, un secteur  stratégique de promotion  de l’ entrepreneuriat jeune au Cameroun. Et la deuxième  session  aura pour fil conducteur : ” collectivités territoriales. Connectivité et écosystèmes d’innovation. Et enfin, la troisième

Par Jean Materne Zambo

Coopération : Le Sénégal renforce les partenariats clés du New Deal Technologique en Chine

[DIGITAL Business Africa] – La pérégrination d’Ousmane Sonko dans l’Empire du milieu s’annonce prometteuse. Le Chef du gouvernement, accompagné d’une forte délégation dont le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, effectue depuis le 22 Juin 2025 une mission de haut niveau en Chine. La visite de travail avait pour but de renforcer les partenariats clés du New Deal Technologique.

Cette nouvelle stratégie numérique du Sénégal vise à transformer le pays en un hub numérique régional et international, en modernisant l’administration, en développant les compétences numériques et en favorisant l’innovation et l’entrepreneuriat technologique. Le plan est évalué à 1105 milliards FCFA (environ 1,7 milliard de dollars) et s’articule autour de quatre axes principaux sur la période 2025-2029.

Le New Deal Technologique a été lancée en février 2025 par le président de la Républoque , S.E Bassirou Diomaye Faye.
Pour Alioune Sall, ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, « le New Deal Technologique place l’innovation au cœur de notre développement . Cette mission incarne notre vision : une économie numérique résiliente, créatrice d’emplois et ouverte sur le monde ».

La  Premier ministre sénégalais revient avec des prévisions. Le géant chinois Alibaba, l’une des plateformes de commerce B2B en ligne au monde, s’est engagé à accompagner le Sénégal dans l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse prévus à Dakar.

L’autre tête-à-tête a eu lieu entre hier Alioune Sall, ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique et S.E Li zighang, ambassadeur de la République populaire de Chine au Sénégal.

« Nous avons eu des échanges de vues approfondis sur le renforcement de la coopération sino-sénégalaise dans des domaines clés tels que le développement de l’industrie numérique et la formation des talents numériques », a dit  S.E Li Zighang.

Les deux partenaires se sont engagés à œuvrer pour le développement d’infrastructures critiques (fibre optique, 5G, IA etc.) et le transfert de compétences et d’investissements pour l’écosystème startup sénégalais.

La coopération sino-sénégalaise s’inscrit dans l’objectif de faire du Sénégal une référence technologique, en capitalisant sur l’expertise chinoise tout en créant des emplois locaux et en préparant l’héritage numérique des Jeux olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, avec Alibaba Cloud.

Par Jean Materne Zambo

Gabon : « B Cash », la banque 100 % mobile calquée sur le modèle philippin ?

[DIGITAL Business Africa] – La Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon mise sur B Cash une néo-banque 100 % mobile, pour booster l’inclusion financière au Gabon. La BCEG a fait cette annonce fin juin 2025 à la faveur du programme certifiant pour dirigeants de la prestigieuse HEC Paris, en partenariat avec la BGFIBusiness School.

Le projet B cash est porté par Daisy-Helen Eyang Ntoutoume, la directrice générale de la BCEG. B Cash proposera une offre qui se veut simple et accessible via smartphone ou téléphone basique (USSD). Question de bancariser des populations encore largement exclues des circuits financiers classiques, notamment dans les zones sous-desservies. Dans ce lot, on retrouve les commerçants, les artisans, les transporteurs, les agriculteurs périurbains et les petits entrepreneurs.

« Nous souhaitons faire de ce projet un véritable levier d’émancipation économique, au service des populations les plus éloignées des circuits financiers classiques », déclare Ntoutoume. « B Cash s’inscrit pleinement dans la vision d’un Gabon plus solidaire, plus numérique et résolument tourné vers l’innovation sociale ».

Le projet B Cash s’inscrit dans une dynamique nationale de bancarisation et de modernisation de l’économie. Son lancement est prévu pour les mois à venir. Cependant, on peut déjà se faire une idée de ses avantages.

Un B Cash en cache un autre. Aux Philippines, une solution dédiée à l’inclusion financière porte aussi le même nom que ce que propose la BCEG. Reste à savoir si les fonctionnalités seront les mêmes.

Aux Philippines, B Cash est une des applications de micro-prêt les plus récentes conçues pour offrir aux Philippins une expérience de prêt rapide et fiable.

Selon l’équipe de B Cash, l’application offre toutes les fonctionnalités de base disponibles dans n’importe quelle autre application. Notamment :

-Décaissement d’espèces rapide et fiable

Réclamez votre argent dans le canal de décaissement sélectionné en un instant et sans tracas.

-Processus simple et direct

Inscription et demande de prêt simplifiées. Aucune exigence supplémentaire n’est requise.

-Plusieurs niveaux de sécurité des comptes

Pour vous protéger de toute forme de fraude et de vol d’identité.

-Événements et promotions réguliers

Des promotions et des réductions intéressantes vous attendent.

-Service client amical

Un représentant du service client amical est prêt à vous aider à chaque fois que vous en avez besoin.

Par Jean Materne Zambo, sources : bcash.ph, gabonreview.com

Cameroun : 16 startups numériques en lice pour le prix spécial du président de la République

[DIGITAL Business Africa] – La Semaine de l’ Innovation numérique s’ouvre. Nous y voilà. 16 startups sont en le Prix spécial du président de la République. Une session de formation accélérée à leur destinée a été organisée sous la présidence de la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, ce 23 juin 2025. Le meilleur projet présenté recevra un prix spécial du président de la République, S.E Paul Biya.

Le lancement officiel de la Semaine de l’ Innovation numérique a eu lieu le 27 mai 2025. Evénement au cours duquel la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, avait déroulé les tenants et les aboutissants de cette fête de l’innovation placée sous le thème : « Mobiliser l’intelligence artificielle pour une transformation numérique ambitieuse et répondant aux besoins de la société camerounaise ».

Le but de la quatrième édition est d’engager une réflexion collective sur l’intégration responsable de l’IA dans les politiques publiques, les entreprises, les services sociaux et les institutions. Cela, afin d’en faire un moteur de transformation locale au service de la jeunesse, des communautés et du développement durable.

La Semaine de l’innovation numérique se déroulera du 23 au 27 juin 2025 sur plusieurs sites selon le besoin :

– La salle de conférences du MINPOSTEL ;

– la SUP’PTIC Business Academy ;

– L’Institut national de Formation des Formateurs et du Développement des Programmes (MINFOP) ;

– le Cameroon Digital Innovation Center (CDIC) ;

– Le Palais des Sports / Palais des congrès.

Qui succédera à Serge Stéphane Meye Mba Ntiam, « Prix spécial du président de la République », promoteur de l’antivirus MeyeProtect ? Un sacre qui lui a permis d’empocher la somme de 10 millions de FCFA, ainsi que bien d’autres récompenses. Réponse au crépuscule de la compétition le 27 juin 2025.

Par Jean Materne Zambo

RD Congo : L’ ARPTC fixe les conditions d’obtention des titres pour les activités et services numériques, une mission dévolue à l’ARN

[DIGITAL Business Africa] – Le décret de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka se fait toujours attendre deux ans après l’entrée en vigueur de la loi n°023/010 du 13 mars 2023. Celle-ci porte sur la création du Code du numérique en RDC. La loi devrait en principe éclater certaines  missions de l’ARPTC. Des structures sous-tutelles ont d’ailleurs une existence légale. Mais leur opérationnalisation reste en souffrance. Et l’ARPTC de continuer son action. Le régulateur fixe les conditions d’obtention des titres pour les activités et services numériques. Information contenue dans un communiqué signé par le DG Kristian Katende ce 20 juin 2025.

Les personnes désireuses d’obtenir des titres pour des activités et des services numériques et celles déjà en activité sont invitées à déposer leurs demandes en bonne et due forme à ses bureaux situés au 7ᵉ étage, immeuble 1113, croisement de l’ Avenue des Forces armées et du Boulevard du 30 juin par un courrier adressé au président du collège, indique le communiqué.

Pour ceux des travailleurs d’une autre catégorie, il est fortement recommandé de faire un tour au siège même de l’ARPTC.

 S’agissant des personnes physiques et morales exerçant déjà de fait des activités et services numériques soumis à l’autorisation ou à la déclaration, il leur est demandé de s’approcher l’ARPTC, afin d’être identifiés et de régulariser leurs situations, conformément à la réglementation en vigueur, précise le communiqué.

Pourtant, la loi n°023/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique prévoit, dans ses articles 262 à 270, la création de l’Autorité de Régulation du Numérique. C’est elle qui devrait se prononcer sur des questions relatives aux activités du numérique en RDC. L’ ARN devrait être instituée par un décret de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, après délibération en conseil des ministres. La structure organisationnelle de l’ARN n’étant pas encore « clairement définie », apprend-on.

L’Autorité de Protection des Données (APD) est aussi dans la même situation. L’ ADP, depuis le 17 août 2024, suite à un arrêté ministériel a vu ses missions attribuées à l’Autorité de Régulation des Postes, Télécommunications et Technologies de l’Information et de la Communication (ARPTIC).

« L’Autorité de Régulation, ARPTIC/ARPTC, exerce toutes les missions dévolues respectivement à l’Autorité de Régulation du Numérique, à l’Autorité Nationale de Certification Electronique et à l’Autorité de Protection des Données par le Code du Numérique, en attendant la création effective de ces trois organes », stipule l’article premier du Code du numérique.

L’APD aura pour mission de sensibiliser le public aux droits relatifs au traitement des données, en mettant un accent particulier sur les groupes vulnérables, tels que les enfants ou les personnes âgées. Elle proposera également des modifications législatives susceptibles d’améliorer le cadre juridique en matière de protection des données et mettra en place des mécanismes de coopération avec les autorités de protection des données d’autres États pour partager des informations et favoriser l’assistance mutuelle, entre autres.

Autre structure suspendue au décret de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, l’Autorité nationale de Certification électronique (ANCE). Ses missions sont également conférées à l’ ARPTC.

L’ANCE aura pour mission principale de jouer le rôle d’Autorité de Certification Électronique pour les activités et services numériques, en veillant à la sécurité et à la fiabilité des transactions électroniques. Bien que le Code du numérique énumère ses attributions de manière succincte, nous en proposons ici un éclairage approfondi, afin d’expliquer les enjeux et implications de ces missions pour l’écosystème numérique.

Par Jean Materne Zambo

16 milliards de mots de passe volés et mis en vente sur le Darkweb, panique dans l’univers des cryptos

[DIGITAL Business Africa] – 16 milliards d’identifiants dérobés en ligne. Le chiffre donne des sueurs froides. L’information est donnée par CyberNews, ce 19 juin 2025. Selon les conclusions de l’enquête du site spécialisé, les mots de passe en question sont ceux associés aux GAFAM, dont Apple, Google et Facebook. La source prévient sur de possibles risques de vol d’identité et d’accès non autorisé à des comptes personnels. Même les comptes avec des mots de passe uniques pourraient être compromis si un malware a déjà infiltré un appareil, précise la source.

Dans l’univers des cryptomonnaies, la sérénité fait ses valises. Les disciples de Satoshi Nakamoto (père de bitcoin) risquent gros. Depuis l’avènement de cette monnaie numérique, certains observateurs avisés n’ont pas cessé d’évoquer les risques de sécurité des cryptomonnaies.

En effet, les actifs (l’argent) qui sont stockés dans des portefeuilles numériques dits hot wallets peuvent être vulnérables aux cyberattaques et aux piratages. On dit alors que le portefeuille est compromis. Dans ce cas, les fonds peuvent être perdus sans la moindre possibilité de les récupérer.

Ce qui amène à dire que ces identifiants compromis dans le cadre de cette attaque historique pourraient faciliter des prises de contrôle de comptes et des vols d’actifs. Le site Cointelegraph rapporte ce 19 juin 2025 que cette fuite « pourrait entraîner des prises de contrôle de comptes de cryptomonnaies et des pertes d’actifs », les données incluant des jetons, des cookies et des métadonnées qui en facilitent l’exploitation (Cointelegraph, 2025).

Le site Beincrypto confirme que les détenteurs de portefeuilles cryptos sont particulièrement exposés aux tentatives de prise de contrôle de comptes liés aux plateformes d’échange ou aux portefeuilles custodial.

« Avec une base massive d’adresses email et mots de passe potentiellement réutilisés, les attaquants peuvent lancer des attaques à grande échelle afin d’accéder à des comptes d’échange et dérober des actifs. Même pour les portefeuilles non custodial, tout service web lié à l’email (alertes de transaction, notifications de sécurité) peut servir de vecteur pour compromettre les fonds en cryptos », précise la source.

 

Et de poursuivre :

 

« De plus, de nombreux utilisateurs conservent leurs phrases de récupération (seed phrases) dans des services cloud protégés par mot de passe. Si ce mot de passe est exposé ou réutilisé, un attaquant pourrait exploiter la fuite pour accéder au stockage cloud, extraire la seed phrase et restaurer le portefeuille, mettant en péril les cryptos. Même la méthode d’authentification 2FA n’est pas infaillible avec la possibilité de contourner des mécanismes d’authentification renforcée ».

 

Les mesures salvatrices

 

Pour limiter l’impact de cette crise sur les cryptos, Beincrypto prescrit quelques mesures salvatrices.

• Renouveler immédiatement les mots de passe avec un gestionnaire de mots de passe générant des chaînes complexes et uniques.

• Activer systématiquement la 2FA, idéalement via clés physiques ou applications d’authentification plutôt que par SMS.

• Ne pas stocker les phrases de récupération dans des environnements cloud sans chiffrement local robuste.

• Segmentariser les portefeuilles : déplacer une partie des fonds vers des hardware wallets hors ligne pour les réserves à long terme, et n’utiliser que des adresses dédiées aux transactions courantes.

• Mettre en place une surveillance active des connexions et utiliser des alertes en cas d’accès suspect afin de réagir rapidement en cas de compromission de credentials.

Ce vol de données historique rappelle une série d’incidents observés auparavant. Notamment, la brèche de Yahoo, affectant les 3 milliards de comptes d’utilisateurs entre 2013 et 2016, et la fuite de Facebook de 2021, exposant 530 millions d’enregistrements, dont des mots de passe en texte clair, rappellent la vulnérabilité persistante des écosystèmes numériques (UpGuard, 2025).

Par Jean Materne Zambo, sources : critikmag.com, presse-citron.net

Télécoms au Cameroun : l’ART publie ses comptes 2024 [73,4 milliards de F.CFA de CA] et fixe le cap 5G & IA

[Digital Business Africa] – Réuni les 18 et 19 juin 2025 à Ebolowa sous la présidence du Professeur Justine DIFFO née TCHUNKAM, le Conseil d’administration de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) a dressé un bilan financier solide pour l’exercice 2024 et lancé un nouveau cycle d’innovations pour la 5G et l’intelligence artificielle.

Bilan financier 2024 : un exercice sain

Au cours de sa 56ᵉ session ordinaire, le Conseil a étudié et arrêté les comptes 2024, préparés selon l’Acte Uniforme OHADA relatif au droit comptable et à l’information financière :

  • Bilan équilibré à l’actif et au passif : 346 635 614 058 FCFA
  • Chiffre d’affaires (frais et redevances perçus) : 73 416 664 437 FCFA
  • Résultat net comptable : 12 659 392 646 FCFA
  • Excédent budgétaire : 14 786 369 103 FCFA

En parallèle, les Rapports Annuels de Performance (RAP) pour 2024 et à mi-parcours (au 15 mai 2025) attestent d’une « exécution optimale » des missions de régulation assignées à l’ART. Le Conseil a donc approuvé le RAP 2024, pris acte du RAP 2025 et donné quitus à la direction pour la gestion de l’exercice passé.

5G et IA : une ambition technologique

Lors de la 65ᵉ session extraordinaire du 19 juin, l’ART a invité des experts pour un partage d’expériences sur la 5G et l’intelligence artificielle, soulignant :

  • Les enjeux et perspectives économiques et réglementaires de ces technologies
  • Les défis techniques : couverture, qualité de service et sécurité
  • Les usages émergents dans les secteurs public et privé

Feuille de route opérationnelle

La Direction générale a également présenté son actualité réglementaire. Le Conseil retient trois priorités :

  1. Concertations régulières avec les opérateurs concessionnaires
  2. Lancement de la phase 2 de l’audit du backbone national en fibre optique
  3. Coordination internationale des fréquences : mise à jour de l’accord avec le Tchad et signature en juillet 2025 d’un protocole similaire avec le Gabon

Vers une régulation résiliente

En clôture, le Conseil a salué la qualité des documents produits et félicité l’ART pour les mesures visant à améliorer la qualité de service. Il a en outre exhorté le Directeur général à poursuivre l’exécution du plan d’actions, « sans se laisser perturber par la manipulation et la désinformation », afin de consolider les performances engrangées ces dernières années.

Avec ces décisions, l’ART affiche sa volonté de conjuguer rigueur financière, excellence opérationnelle et ouverture aux technologies de rupture pour soutenir l’essor du secteur des télécommunications au Cameroun.

Par Digital Business Africa

Nkoa Ayissi : « La BÉAC a acquis une application pour savoir toutes les opérations passées par les banques » [Vidéo]

[ICT Media STRATEGIES] – La Banque centrale des États de l’Afrique centrale s’arrime aux nouvelles technologies. Elle a acquis un outil numérique qui lui permet de savoir les opérations de transfert effectuées par les banques.

C’est ce qu’on a appris lors de l’édition 2025 de la Finance Week by EcoMatin, organisée le 17 juin au Star Land Hôtel de Yaoundé. Événement qui a mis en lumière des avancées cruciales pour l’économie de la CEMAC. Sous le thème général « Nouvelle réglementation des changes et développement économique en zone CEMAC », cet événement, initié par EcoMatin dont le directeur de publication est Émile FIDIECK, a réuni de nombreux experts.

Parmi les intervenants, Perre-Emmanuel Nkoa Ayissi, directeur national de la BEAC-Cameroun, a captivé l’audiencei avec sa présentation sur les « réglementations des changes au Cameroun et secteur bancaire : innover pour dépasser les obstacles ». Pendant une trentaine de minutes, il a détaillé les innovations récentes mises en place par la Banque centrale depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation.

Il a notamment insisté sur l’introduction de plateformes dédiées à la gestion des opérations en capital. M. Ayissi a expliqué :

« Avec l’e-transfer, l’e-tracking, tout le monde est à l’aise déjà avec ça. Et maintenant, il y a e-RC. En fait, il s’agit d’une application, d’un module qui va gérer tout ce qui est opérations de capital. Ce sont les opérations de capital. La Banque centrale a acquis un outil, pour avoir un regard holistique sur toutes les opérations passées par les banques commerciales. La Banque centrale est au courant de tout. Une fois qu’une banque est installée dans la CEMAC et qu’elle fait des opérations sur Swift, la Banque centrale est au courant de ces opérations-là, avec cet outil que nous avons acquis. » Cette avancée majeure garantit une transparence et une traçabilité accrues des flux financiers, indique-t-il.

La lutte contre le blanchiment : une priorité grâce au partage d’informations

Le directeur national a également souligné l’importance des conventions signées avec d’autres directions pour faciliter le partage d’informations, un levier essentiel dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Il a précisé :

« Nous avons signé des conventions avec la Direction générale des douanes et la Direction générale des impôts pour le partage des informations. Nous sommes en train de travailler pour qu’on ait des protocoles informatiques qui permettent que les informations puissent être échangées de part et d’autre, et que le contrôle puisse être plus pertinent. Cette collaboration inter agences vise à renforcer l’efficacité des mécanismes de surveillance et de contrôle. »

ICT Media STRATEGIES vous propose cet extrait de la présentation du directeur Ayissi.

L’intégralité de l’événement a été diffusée en direct sur la page Facebook officielle d’EcoMatin par ICT Media STRATEGIES. Pour revivre ces discussions capitales et approfondir votre compréhension des enjeux de la réglementation des changes, visionnez les sessions complètes via ces liens :

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Louis Banga Ntolo (BVMAC) : « La CEMAC doit lever les freins aux transferts de la diaspora ! » [Vidéo]

[ICT Media STRATEGIES] – La troisième édition de la Finance Week by EcoMatin, qui s’est tenue le 17 juin 2025 au Star Land Hôtel de Yaoundé, a offert une plateforme d’échanges privilégiée autour du thème crucial : « Nouvelle réglementation des changes et développement économique en zone CEMAC ». À l’initiative d’Ecomatin dont le directeur de publication est Émile FIDIECK, les débats ont mis en lumière des défis persistants, notamment en ce qui concerne l’attractivité des investissements et le rapatriement des fonds de la diaspora.

Des chiffres révélateurs : la CEMAC en retrait sur les transferts de la diaspora

Lors de sa keynote address sur le thème « Attractivité des marchés à capitaux domestiques et promotion des IDE en valeurs mobilières », Louis BANGA NTOLO, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), a dressé un tableau comparatif saisissant avec la sous-région ouest-africaine, souvent perçue comme dotée d’une réglementation des changes plus souple.

L’exemple de la diaspora sénégalaise a été particulièrement éloquent. Louis Banga Ntolo a souligné qu’« en 2023, les transferts de fonds vers le Sénégal, je ne parle même pas de la zone UEMOA, je vais comparer le Sénégal seul avec la zone CEMAC. Vous allez voir qu’il y a un petit décalage. Alors les transferts de fonds ont représenté 2,7 milliards d’euros, soit 1 818 milliards [de FCFA]. Et d’ailleurs, en 2022, ce montant était déjà de 1 700 milliards de transferts de fonds de la diaspora. »

En contraste frappant, il a révélé que pour la même période, « l’ensemble de la CEMAC (les six États membres réunis) n’a enregistré qu’environ 700 milliards de FCFA de transferts de fonds de la diaspora. La diaspora camerounaise, à elle seule, ne représente qu’environ 400 milliards de FCFA de ce total. » Ce décalage significatif soulève de sérieuses questions sur les obstacles qui freinent l’afflux de ces capitaux essentiels au développement de la CEMAC.

Louis Banga Ntolo a également abordé la situation préoccupante du marché financier de la zone. Selon lui, « depuis la fusion des marchés financiers en 2019, concomitante à l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, la CEMAC n’a capté péniblement qu’environ 20 milliards de FCFA ».

Ce constat est d’autant plus alarmant que des fonds de pension internationaux, initialement intéressés par la région, réduisent progressivement leur engagement. Des témoignages révèlent que des investisseurs ayant des projets d’injection de millions de dollars ou d’euros sont freinés par les difficultés à rapatrier leurs précédents investissements.

Pour dynamiser le marché financier et exploiter pleinement l’épargne de la diaspora ainsi que les investissements institutionnels internationaux, Louis Banga Ntolo a émis une doléance claire. Il suggère la « mise en place par la Banque centrale d’un corridor dédié aux déclarations des capitaux étrangers qui souhaitent s’investir dans les valeurs mobilières de la région. »

Ce « guichet dédié » serait exclusivement réservé aux banques, qui agissent comme intermédiaires et sont déjà chargées des vérifications nécessaires pour assurer la légalité des fonds (lutte contre le financement du terrorisme, identification des clients, etc.). L’objectif est de « faciliter au maximum les déclarations à l’arrivée des IDE ainsi que leur rapatriement ». Une telle mesure, selon le DG de la BVMAC, rendrait le marché financier de la CEMAC beaucoup plus attractif et stimulerait son développement.

ICT Media STRATEGIES vous propose cet extrait de la keynote address du DG de la BVMAC.

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Coopération : Michel Boukar au Niger pour parler du Projet DTS à Fibre Optique

[DIGITAL Business Africa] – Le Dr Michel Boukar, en visite de travail au Niger. Le ministre des Télécommunications, de l’Economie Numérique et de la Digitalisation de l’Administration du Tchad y a rencontré son homologue du Niger, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou ce mercredi 18 juin 2025. La seance de travail a porté sur l’interconnexion Niger-Tchad par fibre optique. Elle a connu la présence de l’ambassadeur de la République du Tchad au Niger, SE Abdoulaye Abdelkérim Abbo Grou et de plusieurs autres personnalités.

Le Projet DTS à Fibre Optique vise à relier plusieurs pays sahéliens par fibre optique, facilitant ainsi l’accès à des services numériques fiables et à moindre coût. Ce qui représente une avancée capitale de développement pour la sous-région.

En effet, une délégation tchadienne conduite par Michel Boukar, ministre en charge des Télécommunications, séjourne au Niger du 17 au 20 juin 2025, dans le cadre d’une visite de travail pour l’interconnexion Niger-Tchad par fibre optique, à travers la Dorsale Transsaharienne à Fibre Optique (DTS).

 

A propos du projet Dorsale Transsaharienne à Fibre Optique

 

Le projet concerne l’installation et la mise en production au Niger et au Tchad, d’un linéaire de 1.510 km de fibre optique comprenant également les équipements actifs ainsi que les systèmes d’énergie et de climatisation. Il s’agit de cinq axes au Niger dont deux pour une mise à niveau et d’un axe au Tchad.

Le projet se distingue par sa couverture géographique dans la mesure où il vise l’interconnexion à fibre optique de trois régions du Continent (Ouest, Centre et Nord). Il porte, en effet, sur le développement de systèmes internationaux de communication au profit du Niger, du Tchad, de l’Algérie et du Nigéria à travers la pose de câbles sous-marins à longue distance, offrant ainsi à ces pays un accès alternatif, dans des conditions optimales de capacité, de vitesse et de coûts au trafic international transitant par les côtes algérienne et nigériane.

D’un point de vue opérationnel, le projet de la Dorsale Transsaharienne à fibre optique (DTS) s’inscrit dans le prolongement naturel de la Route Transsaharienne (RTS) et des composantes camerounaise et congolaise du projet CAB dont les financements par la Banque ont été, respectivement, approuvées en juillet 2015 et mai 2016. La mise en œuvre de ces axes fait partie des chainons manquants des dorsales nationales à fibre optique (avec les sorties vers les pays voisins) des deux pays.

L’intervention de la Banque permettra au Niger et au Tchad d’accroitre la capacité et la vitesse de leurs réseaux interrégionaux de communications dans les meilleures conditions de sécurité et d’économie, dans le strict respect normes et standards internationaux en la matière. Elle permettra également d’accompagner la réforme du secteur des TIC à travers la mise en place d’un cadre juridique, réglementaire et fiscal favorable à l’éclosion d’’une économie numérique dans les deux pays.

Le projet contribuera à la réduction de la fragilité à travers le renforcement de l’administration et de la cohésion sociale grâce à une mise à jour technologique en facilitant la connexion de l’administration à de nouveaux services intégrés. Il sera exécuté sur quatre ans sur la période 2017-2020 pour un coût total estimé à 62,262 millions d’UC.

Selon le ministère des Télécommunications, de l’Economie Numérique et de la Digitalisation de l’Administration, la rencontre entre les deux pays pose les bases de la mise en place des dispositions techniques nécessaires à l’interconnexion de la fibre optique, à la frontière nigérienne et tchadienne, en vue d’ouvrir une nouvelle voie de coopération numérique entre les deux pays.

Par Jean Materne Zambo, sources : MTND, mapafrica.afdb.org

Côte d’Ivoire : Adoption d’un décret instituant le certificat de nationalité numérique et l’attestation recognitive de nationalité

[DIGITAL Business Africa] – L’obtention d’un certificat de nationalité, en Côte d’Ivoire, sera désormais chose facile. Le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation et le ministère de la Justice et des Droits de l’homme sont à l’origine d’une réforme concernant la délivrance du certificat de nationalité. Le Conseil des ministres de ce mercredi 18 juin 2025, le gouvernement, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, a annoncé l’adoption d’un décret instituant deux nouveaux instruments numériques : le certificat de nationalité numérique et l’attestation recognitive de nationalité.

Objectif : simplifier, sécuriser et moderniser l’accès aux preuves de nationalité ivoirienne, en tirant pleinement parti des outils numériques, comme l’a expliqué Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement.

« Ce décret vise à alléger la procédure de délivrance du certificat de nationalité. Il introduit à cet effet l’attestation recognitive de nationalité, la délivrance sous forme électronique du certificat de nationalité. L’attestation recognitive de nationalité est délivrée sur cinq productions de certificat de nationalité existant par un dépositaire central à qui seront transmises par les juridictions pour conservation des copies de tous les certificats de nationalité délivrés sur l’ensemble du territoire national ».

En d’autres termes, l’attestation reconnaissant la nationalité est délivrée à chaque nouvelle demande de certificat de nationalité, sur simple production d’une copie du certificat de nationalité existant. Une démarche qui profite au citoyen lambda, précise Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement.

Cette procédure dispense l’Ivoirien disposant d’un certificat de nationalité non contesté de recourir chaque fois que de besoin à un certificat de nationalité. Par ailleurs, dans la dynamique de la modernisation des services publics, le certificat de nationalité et l’attestation recognitive de nationalité peuvent être délivrés sous forme électronique et validés, et leur validité est la même que celle des documents de même nature délivrés sous forme papier » .

Il faut rappeler que la nationalité ivoirienne peut être acquise soit par filiation, adoption, naturalisation, mariage, déclaration ou réintégration.

Par Jean Materne Zambo

Datacenters certifiés, écosystème délaissé : le paradoxe de la gouvernance numérique au Cameroun

[Digital Business Africa – Avis d’expert] –  À la suite de l’interview du Pr Chantal Mveh, DG de la CENADI, qui, dans une interview sur Digital Business Africa, affirmait l’absence de datacenter Tier III au Cameroun, Anthony Same, PDG de ST Digital, réplique et liste quatre infrastructures nationales conformes à ce standard (Orange, Camtel, MTN et ST Digital).

Pour lui, le Cameroun dispose d’infrastructures numériques de pointe. Il déplore cependant le fait que malgré ce potentiel, plusieurs obstacles majeurs freinent l’essor de ces infrastructures. Il lance donc un appel pressant à l’État pour soutenir et accompagner ce secteur clé de notre souveraineté numérique.

Digital Business Africa vous propose l’intégralité de sa tribune.

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 « Il n’y a pas de datacenters Tier III au Cameroun » : le Pr Chantal Mveh alerte sur les failles structurelles

« Il n’y a pas de datacenters Tier III au Cameroun » : le Pr Chantal Mveh alerte sur les failles structurelles

L’actualité récente, marquée par plusieurs ruptures de câbles sous-marins, a rappelé avec force à quel point l’infrastructure numérique est devenue vitale pour le bon fonctionnement de nos sociétés. Au cœur de cette infrastructure se trouve la filière datacenter, véritable colonne vertébrale du numérique, aujourd’hui comme demain.

Aujourd’hui, les datacenters sont les premiers points de connexion aux câbles sous-marins. Ils assurent le routage et la continuité du trafic internet, hébergent les applications et sites web des entreprises, et soutiennent les services publics dans leur transition numérique — tels que l’e-visa, la carte nationale d’identité, le passeport ou encore la gestion des examens scolaires officiels.

Demain, avec l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle et les nouveaux usages numériques, ce sont des infrastructures encore plus robustes, sécurisées et souveraines qu’il faudra mettre en place.

Plus que jamais, un pays qui ambitionne la croissance et la modernité doit garantir la souveraineté de ses données et disposer de datacenters localisés sur son propre territoire. L’enjeu de la souveraineté et de la résilience numérique est stratégique. Il impose de valoriser, de renforcer et de promouvoir le dynamisme de la filière datacenter camerounaise, afin d’en faire un levier majeur de croissance et de compétitivité.

Des datacenters certifiés et sécurisés au Cameroun

Le Cameroun dispose aujourd’hui d’infrastructures numériques de pointe, avec quatre datacenters aux standards Tier III (Orange, Camtel, MTN et ST Digital). À cela s’ajoutent deux autres (Campost et Cenadi) qui, bien que présentant des éléments de redondance, comportent quelques points de défaillance uniques (SPOF), les rapprochant d’un niveau Tier II. Pour rappel, la dénomination Tier III renvoie à un standard international de classification des datacenters, garantissant une haute disponibilité et une redondance des systèmes comme l’illustre le schéma ci-après :

Il est important de noter que si la dénomination Tier III est un référentiel standard, des organismes de certification indépendants apportent un avis neutre et objectif sur la réalité des dispositifs techniques mis en œuvre. Parmi eux, l’Uptime Institute est très connu pour avoir déposé le label “Tier III” comme propriété intellectuelle. D’autres entités reconnues incluent le TIA-ANSI, l’ISO, ainsi que l’OCP (Open Compute Program), OIX, HDS, LEED, SOC1, SOC2, etc.

Au Cameroun, deux des quatre datacenters aux standards Tier III se distinguent par des certifications obtenues auprès d’organismes indépendants :

Ces réalisations démontrent clairement l’existence de datacenters certifiés et sécurisés aux normes internationales au Cameroun, constituant de véritables infrastructures de souveraineté numérique.

Pourtant, un écosystème local encore délaissé

Malgré ce potentiel, plusieurs obstacles majeurs freinent l’essor de ces infrastructures.

Le premier est un manque de confiance envers les acteurs locaux.

L’administration et de nombreuses entreprises publiques continuent de privilégier des clouds étrangers pour héberger leurs applications et leurs données, y compris les plus sensibles (finance, santé, sécurité, identité). Il n’est pas rare de voir des responsables gouvernementaux utiliser exclusivement des services de messagerie hébergés à l’étranger, comme Gmail, Yahoo ou Outlook.

De très nombreux de clients camerounais, privés comme publics, font appel à des prestataires étrangers pour l’hébergement de leurs sites web et leurs serveurs virtuels alors qu’une offre locale fiable existe. Ce réflexe d’externalisation des données dans des environnements géopolitiquement incertains n’est pas sans conséquence. L’exemple de l’Ukraine, où la souveraineté numérique est devenue un enjeu stratégique majeur entre puissances, devrait nous inviter à plus de vigilance.

Les dysfonctionnements réglementaires constituent un autre frein.

En théorie, des lois obligent les acteurs de secteurs sensibles à héberger leurs données localement. En pratique, ces dispositions ne sont ni contrôlées, ni appliquées, ce qui les prive de toute efficacité. Sur le plan fiscal et douanier, le Cameroun applique encore des droits de douane et une taxe TSR sur les logiciels, en contradiction avec les accords de l’OMC. Ce surcoût freine l’adoption de solutions numériques. De plus, dans un contexte énergétique instable, les datacenters doivent investir dans des groupes électrogènes et autres équipements pour garantir une disponibilité continue. La suppression des droits de douane sur ces équipements essentiels constituerait une mesure de soutien forte et cohérente.

À cela s’ajoute une gestion peu transparente des subventions publiques dédiées au numérique. Les fonds comme le FST (Fonds Spécial des Télécommunications portant sur 3.5% du chiffre d’affaires des opérateurs Telecom), le PATNUC (Plan d’Accélération de la Transformation Numérique du Cameroun ayant reçu une importante subvention de la Banque Mondiale) ou la REDEVANCE INFORMATIQUE (0.45% de la valeur de toute marchandise importée au Cameroun), représentent des montants importants. Pourtant, leurs effets sur l’écosystème numérique local restent peu visibles.

Les partenariats public-privé, quant à eux, peinent à émerger.

Les marchés publics sont souvent attribués à des entreprises étrangères, sans obligation de collaboration avec les acteurs locaux. Les bailleurs internationaux ont aussi leur part de responsabilité. Ils travaillent principalement avec le secteur public, délaissant le secteur privé même pour de simples consultations. Cela conduit à des projets peu efficaces, générant d’énormes coûts en “assistance technique” et aboutissant à des solutions difficiles à maintenir, rapidement abandonnées faute de compétences suffisantes au sein du secteur public.

Enfin, les coûts élevés de l’internet et la qualité inégale de l’énergie demeurent des handicaps majeurs.

Le Cameroun, malgré la présence de plusieurs câbles sous-marins, continue d’afficher l’un des tarifs internet les plus élevés du continent. Le réseau de distribution électrique est quand lui trop souvent défaillant. Cette situation fragilise la compétitivité de l’ensemble du secteur numérique.

Conclusion : un appel à l’État

Le secteur privé camerounais a su, par ses propres moyens, développer une infrastructure numérique moderne et sécurisée, sans aide publique significative. Ce n’est plus l’absence de datacenters qui pose problème, mais bien le manque de reconnaissance, de soutien et d’accompagnement de l’État à l’égard d’un secteur crucial pour notre souveraineté et notre développement.

Il est urgent que les autorités publiques prennent la mesure de cet enjeu, en instaurant un cadre favorable à l’essor de la filière datacenter locale, au bénéfice de l’économie nationale, de la sécurité des données et de la souveraineté du pays.

Anthony Same
Anthony Same

Par Anthony Same, PDG de ST Digital