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Ghana : La stratégie du gouvernement pour l’inclusion numérique des  handicapés

[DIGITAL Business Africa] – Les personnes handicapées sont au centre des préoccupations au Ghana. Samuel Nartey George a porté haut leur voix à la finale du Hackathon « Tekyerma Pa » 2025 tenue cette fin du mois de mai 2024. Le ministre de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation a dévoilé le plan du gouvernement visant à promouvoir l’inclusion numérique des personnes handicapées (PWD).

 Selon plusieurs sources, au Ghana, l’exclusion numérique représente un défi majeur pour les personnes handicapées, entravant leur pleine participation à une société de plus en plus numérique. Pour pallier ce problème, le ministère de la Communication, des Technologies numériques et de l’Innovation annonce que, dans le cadre de l’initiative « Un million de codeurs », le gouvernement veillerait à ce qu’au moins 10 % des bénéficiaires soient des personnes handicapées.

Le ministre Samuel Nartey George a ajouté que cette initiative serait complétée par le déploiement de centres numériques régionaux et de pôles d’innovation TIC zonaux pour fournir une formation structurée aux groupes vulnérables, en particulier aux femmes et aux personnes handicapées.

« À mesure que de nouvelles innovations émergent, les acteurs de l’industrie numérique doivent veiller à ce que les inégalités ne prévalent pas », a-t-il averti.

L’intelligence artificielle, selon le ministre Samuel Nartey George, sera d’un apport capital. Cette technologie émergente, comme d’autre, pourrait soit combler le fossé, soit approfondir les inégalités, selon la manière dont elle est appliquée.

Le Hackathon « Tekyerma Pa » 2025 », dirigé par le professeur Isaac Wiafe, chercheur principal du projet, était consacré à l’avancement de l’intelligence artificielle (IA) pour une communication inclusive dans les langues ghanéennes, avec un accent particulier sur le soutien aux personnes souffrant de troubles de la parole.

Quatre établissements d’enseignement supérieur et une équipe industrielle se sont affrontés pour remporter les honneurs.

• « Kasa Noma » de l’Université de l’environnement et du développement durable a remporté la première place.

• « Whisper Wave » de l’industrie a obtenu la deuxième place.

Le gouvernement ghanéen peut compter sur ces solutions pour scolariser les personnes. Et même servir de rééducation pour des personnes de troisième âge atteintes d’ un AVC. Le ministre Samuel Nartey Georgeen en est persuadé.

« Vos outils pourraient un jour permettre à une enfant atteinte de paralysie cérébrale de parler à ses camarades de classe et à sa famille à Nzema. Vos outils pourraient aider un homme âgé se remettant d’un AVC à s’exprimer à nouveau avec dignité au Ghana. »

Par Jean Materne Zambo, Source : myjoyonline.com

Sénégal : Le gouvernement peaufine le projet Guichet unique du Citoyen

[DIGITAL Business Africa] – Les choses se précisent peu à peu pour le projet Guichet Unique du Citoyen. Une réunion d’initialisation dudit projet s’est tenue au ministère de la Communication et de l’Économie numérique ce 30 mai 2025. Les ministères pilotes du projet sont celui de la Fonction publique, de l’Économie et du Plan, du Commerce et de la Justice comme le prévoit la stratégie du New Deal Technologique.

Lancée par le président de la République S.E. Bassirou Diomaye Faye le 24 février 2025, la nouvelle stratégie numérique du Sénégal, s’engage à renforcer la souveraineté numérique. Cela en développant des solutions locales et en sécurisant ses infrastructures, en rendant effective la digitalisation de l’administration et des services publics, en assurant l’accès universel à Internet, en créant un environnement propice à l’émergence de champions, en instaurant une identité numérique unique basée sur la biométrie et en soutenant l’innovation et l’entrepreneuriat.

En dehors de tous ces apports ci-dessus mentionnés, le New Deal technologique prévoit aussi d’introduire un accès universel à internet, une connectivité de qualité, performante et à un coût abordable ; une identité numérique unique, une plateforme numérique centralisée et intégrée, un programme d’incubation et de financement et le projet Guichet unique du Citoyen dont l’objectif est de :

– Démarrer avec les services les plus matures des ministères, pour un déploiement progressif et réussi. Ceci avant une intégration continue de l’ensemble des 970 procédures déjà identifiées.

– Une plateforme unifiée pour tous les services administratifs

– Fin des démarches longues et complexes

– Transparence et efficacité grâce au numérique

Selon le MCTN, le projet de Guichet Unique joue un rôle clé dans l’écosystème DPI :

– Identité numérique : Un même login sécurisé pour tous les services de l’État

– Données fiables : Un référentiel partagé entre administrations (plus de justificatifs à ressaisir )

– Paiements unifiés : Intégration avec la future plateforme e-paiement du Trésor

– Expérience citoyenne : Un seul canal d’accès pour toutes les démarches, du certificat de naissance à la création d’entreprise.

Les prochaines étapes du projet sont des ateliers techniques avec les équipes des ministères pilotes, une démo utilisateur d’ici fin juin 2025.

Par Jean Materne Zambo

« Il n’y a pas de datacenters Tier III au Cameroun » : le Pr Chantal Mveh alerte sur les failles structurelles

[Digital Business Africa] –  À l’occasion de la Journée internationale des datacenters, le Cameroun a organisé une rencontre de présentation officielle  d’une étude sur les datacenters au Cameroun. C’était ce 22 mai 2025 à l’hôtel Mont FEBE de Yaoundé sous la présidence du ministre des Finances, Louis-Paul MOTAZE. Un événement stratégique au cours duquel la Directrice générale du Centre national de développement informatique (CENADI), le Pr Chantal Marguerite Abia épouse Mveh, a dressé un état des lieux sans concession de l’écosystème des datacenters au Cameroun.

Un constat sans appel : aucun datacenter Tier III au Cameroun

La déclaration du Pr Chantal Mveh a fait l’effet d’un électrochoc : « le Cameroun ne dispose, à ce jour, d’aucun datacenter certifié Tier III ». Une lacune majeure dans un contexte où la disponibilité, la fiabilité et la sécurité des données sont devenues des exigences critiques pour le développement numérique.

Après cette présentation, Digital Business Africa, votre plateforme d’informations stratégiques sur les TIC, les Télécoms et le Numérique en Afrique, s’est rapprochée d’elle pour plus d’explications.

Dans cette interview vidéo qu’elle nous a accordée, elle indique que cette situation est principalement due à l’absence de deux sources d’énergie totalement indépendantes, condition indispensable à la certification Tier III.

En effet, les infrastructures existantes reposent principalement sur une seule source d’électricité, fournie par l’opérateur public Eneo, complétée par des groupes électrogènes qui ne peuvent être considérés comme une source distincte mais plutôt comme un simple dispositif de secours.

Face à cette contrainte, la DG du CENADI lance un appel à l’investissement dans les énergies vertes, qui permettraient de diversifier les sources d’alimentation et de poser les bases d’une certification Tier III future.

Mutualisation des datacenters : vers un cloud souverain camerounais ?

Autre piste de solution envisagée : la mutualisation des ressources entre les grands opérateurs publics et privés, notamment Camtel, Campost, Orange, MTN, ST Digital, etc. Plutôt que de centraliser les infrastructures, la DG du CENADI propose la mise en place d’un cloud camerounais, constitué de plusieurs datacenters interconnectés répartis sur le territoire. Cette approche permettrait une meilleure résilience, une sécurisation accrue des données et une optimisation des coûts d’investissement et de maintenance.

Souveraineté numérique : urgence de mettre en œuvre la loi sur les données personnelles

Dans cette interview que nous vous invitons à regarder, le Pr Chantal Mveh a également insisté sur l’impératif de renforcer la souveraineté numérique du Cameroun. Elle plaide pour l’application effective de la loi promulguée en décembre 2024 sur la protection des données personnelles, qui demeure pour l’instant sans textes d’application.

Elle souligne l’importance d’accélérer la rédaction et la validation des décrets qui définiront les missions de l’autorité de régulation, la désignation des délégués à la protection des données (DPO) dans les organisations, et les mécanismes de contrôle.

Pour bâtir une stratégie cohérente, la CENADI envisage de s’inspirer des modèles mis en œuvre dans des pays comme le Gabon, le Sénégal ou le Bénin, déjà plus avancés dans la mise en œuvre de leur cadre légal de protection des données.

Une transformation numérique conditionnée par la fiabilité de l’infrastructure

À travers cette journée, la Directrice générale du CENADI a rappelé que la transformation numérique du Cameroun ne pourra se faire sans des infrastructures robustes, fiables et souveraines. Pour  elle, les défis sont nombreux, mais les opportunités sont à portée de main, à condition d’adopter des approches collaboratives, de renforcer la réglementation et d’investir massivement dans des solutions énergétiques durables.

Vous pouvez suivre l’interview intégrale du Pr Chantal Mveh sur Digital Business Africa

Par Digital Business Africa

RD Congo : La ministre de l’ESU lance la plateforme E-learning « VodaEduc » et relance Augustin Kibassa pour le projet « Ebale »

[DIGITAL Business Africa] – L’enseignement supérieur et universitaire congolais ouvre une nouvelle page. Pas celle d’un registre ou d’un cahier. Mais la page de la Modernisation, de la digitalisation. La ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo, a lancé officiellement, ce 28 mai 2025, « VodaEduc », la plateforme de l’enseignement ouvert et à distance (EOD). C’était en présence de ses collègues membres du gouvernement Judith Suminwa, Première ministre, Raïssa Malu (Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté), Augustin Kibassa (Numérique) et Patrick Muyaya (Communication).

Le projet « VodaEduc »  est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Vodacom, en partenariat avec le ministère de l’ESU, Huawei RDC et Kadea Academy. Grâce à cette synergie public-privé, VodaEduc devient un outil stratégique de transformation digitale. Une nouvelle manière d’apprendre et d’enseigner pour la ministre de l’ESU, Marie-Thérèse Sombo.

« Il s’agit d’un grand outil que nous avons développé non seulement pour partager les contenus pédagogiques, mais aussi pour assurer la gestion efficiente et rationnelle tant sur le plan administratif que financier des établissements ».

Au fait, la plateforme favorise l’apprentissage tout au long de la vie dans le cadre d’une formation permanente et continue. Elle devrait, selon la ministre de l’ESU, empêcher que les inégalités géographiques ne se creusent davantage en entraînant, une sorte de discrimination dans l’accès à l’éducation. Par ailleurs, elle réduit la massification des étudiants dans les auditoires ; promeut la relève académique ; et enfin réduit la mobilité coûteuse et risquée du personnel enseignant dont la moyenne d’âge se situe à 65 ans.

Le représentant de l’Unesco en RDC, Isaias Barreto da Rosa, a souligné que l’EOD est aujourd’hui un impératif qui constitue une option valable pour répondre aux besoins des jeunes. Il contribue à la transformation du paysage universitaire de la RDC en le rendant plus inclusif, flexible et résilient face aux défis actuels.

D’une pierre deux coups. La ministre a profité de l’occasion pour lancer la campagne « Je suis Tech » en vue de promouvoir les compétences numériques auprès des jeunes.

« Dans cet autre registre, c’est ici l’occasion pour moi de saluer vivement la campagne “Je suis Tech” qui débute aujourd’hui, tout en remerciant la Fondation Vodacom qui en a pris l’initiative en vue d’apporter sa contribution à l’édifice de la sensibilisation des Congolaises et des Congolais sur la numérisation de notre système éducatif de niveau supérieur », a souligné la ministre Marie-Thérèse Sombo.

Si la ministre de l’ESU s’est montrée ravie du lancement de ces deux initiatives soutenues par le gouvernement, elle n’a pas manqué d’exprimer une doléance. Marie-Thérèse Sombo a sollicité auprès de son collègue en charge des Postes, des télécommunications et du numérique, Augustin Kibassa Maliba, la relance du projet d’interconnexion des établissements de l’ESU, dénommé « Ebale ». Il porte sur la recherche et l’innovation basée sur la fibre optique. Son opérationnalisation est attendue depuis 2015.

Par Jean Materne Zambo, sources : ESU, Unesco Kinshasa, lehautpanel.com

Les fruits du numérique exposés à l’étal des Mali Digital Awards

[DIGITAL Business Africa] – Le numérique devient presque indissoluble de la politique des États. Le Mali n’est pas une exception. À l’ouverture de la 5e édition des Mali Digital Awards (MDA), du 29 mai 2025, le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, a réaffirmé la volonté politique des décideurs de faire du numérique un levier stratégique de développement, de souveraineté et d’inclusion.

Le thème de cette édition en dit long : « Transformation digitale et industrialisation inclusive : le pari de l’Afrique ».

Le PM, le général de division Abdoulaye Maïga, a souligné que le numérique dépasse aujourd’hui le simple cadre technologique pour s’imposer comme un moteur de transformation économique et sociale.

Le chef du gouvernement a également rappelé l’engagement du président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, en faveur de la digitalisation des services publics. Cette vision a été marquée par le lancement, le 19 juillet 2024, de la digitalisation des moyens de paiement de l’État.

Une initiative que le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Alhamdou Ag Ilyène, avait saluée.

« Elle contribue à une plus grande transparence des processus administratifs et renforce la confiance du public », a-t-il précisé. Il a ajouté que ce nouveau processus permettra de lutter efficacement contre la fraude, la corruption, le népotisme et les falsifications de documents administratifs, tout en améliorant l’accessibilité des citoyens aux services publics et privés grâce à des services numériques plus conviviaux, simples et accessibles indépendamment de la géographie, avec des réponses plus rapides, transparentes et pertinentes.

Après la cérémonie d’ouverture, les autorités ont visité les stands d’exposition sous la conduite du Premier ministre Abdoulaye Maïga. Ce qui leur a permis de découvrir de près les solutions numériques, innovations locales et projets portés par les jeunes talents maliens.

Par Jean Materne Zambo

Numérique : La 26e session de l’UAT vise la connectivité inclusive, sécurisée et souveraine de l’ Afrique

[DIGITAL Business Africa] – L’ascension de la transformation numérique en Afrique  se négocie à Dakar, Sénégal. Du 28 au 30 mai 2025, les acteurs et décideurs du secteur des télécommunications se concertent à la faveur de la 26e session du Conseil d’administration de l’Union africaine des Télécommunications (UAT). L’événement est organisé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique en collaboration avec l’ARTP et a pour but de renforcer une connectivité inclusive, sécurisée et souveraine sur tout le continent africain.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN). Étaient aussi présents le directeur général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), Dahirou Thiam, le secrétaire général de l’Union africaine des Télécommunications, John Omo, et le représentant de la secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Le ministère de la Communication et de l’Économie numérique, Alioune Sall, a réaffirmé la volonté de l’État du Sénégal de positionner le Sénégal comme un acteur clé de l’intégration numérique africaine. Le ministre Sall a reconnu que la rencontre a permis aux États membres de l’UAT et à ses partenaires de renforcer leur coopération autour de solutions concrètes, en vue d’un accès équitable aux technologies, d’un développement harmonisé des infrastructures et d’un environnement numérique sûr et durable.

« L’UAT reste un levier majeur pour bâtir une Afrique connectée, innovante et résiliente, dans un cadre concerté. Le Sénégal est résolument engagé à accompagner cette dynamique continentale, en mobilisant ses talents, ses institutions et ses partenaires pour faire du numérique un moteur de souveraineté, d’inclusion et de prospérité partagée », a-t-il indiqué.

Prenant la parole, le directeur général de l’ARTP, Dahirou Thiam, a souligné que cette rencontre marque une étape préparatoire « clé » en vue de la Conférence mondiale de Développement des Télécommunications (CMDT) prévue en Azerbaïdjan en novembre 2025 et de la Conférence des plénipotentiaires (PP) de 2026. Dahirou Thiam en a appelé également à la mutualisation des efforts de la part des régulateurs des télécommunications de l’Afrique.

Par Jean Materne Zambo, Sources : MCTN, ARTP

Quand l’IA et les deepfakes menacent l’information, Smart Click Africa et l’UPF Cameroun répondent par l’éducation

[Digital Business Africa] – À l’initiative de l’Union de la Presse Francophone (UPF) – Point focal Littoral Cameroun, une formation inédite a été organisée ce 23 mai 2025 à Douala autour du thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2025 : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ».

Le 03 mai 2025, la communauté mondiale des journalistes a célébré la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette année, l’intelligence artificielle (IA) et ses implications sur l’écosystème médiatique ont été au cœur des échanges.

À Douala, le point focal Littoral de l’UPF Cameroun a marqué l’événement par une formation stratégique animée par Beaugas-Orain Djoyum, président de Smart Click Africa, une association engagée pour un usage responsable du numérique. Et celui-ci a choisi de sensibiliser sur les risques de manipulation des journalistes et créateurs de contenus avec les deepfakes vocaux et vidéos. En cas pratique, il a utilisé le récent faux débat de RFI sur le mandat impératif au Cameroun largement partagé sur les réseaux sociaux.A Douala, l’IA au cœur d’une formation sur la fiabilité de l’information avec l’UPF et Smart Click Africa

Deepfakes, IA générative : vers une nouvelle menace pour la liberté d’informer ?

La révolution technologique en cours, portée par l’essor des modèles d’IA générative, transforme profondément la manière dont l’information est produite, relayée et reçue. Si ces technologies offrent des gains de productivité aux journalistes, elles posent, d’après Beaugas Orain, de nouveaux défis : éthique, fiabilité, responsabilité et protection contre la désinformation.

« Aujourd’hui, une simple vidéo ou un extrait vocal de 10 secondes peut être cloné et manipulé pour générer un faux débat, une fausse déclaration ou simuler un enlèvement », alerte Beaugas-Orain Djoyum, prenant pour exemple récent un faux contenu attribué à RFI sur le mandat impératif, généré par des outils d’IA et largement partagé sur les réseaux sociaux. Il a d’ailleurs montré de manière pratique comment découvrir que c’est un fake audio, mais également montré comment ce deepfake vocal a été créé.

« Désinformation, manipulation politique, perte de crédibilité… Les impacts sont majeurs, surtout à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025 », souligne le président de l’association Smart Click Africa, appelant à renforcer la culture de vérification numérique et la formation à l’intelligence artificielle appliquée au journalisme.

8 recommandations pratiques contre les deepfakes

Lors de la formation à Douala, Beaugas-Orain Djoyum a partagé 8 conseils clés pour lutter contre la désinformation générée par l’IA :

  1. Vérifiez vos sources – Jamais se fier à un seul canal, recoupez toujours.
  2. Soyez rigoureux – Comparez les contenus suspects à des sources officielles.
  3. Attention à la permutation de carte SIM (SIM swap) lors de la vérification des faits – Optez pour des appels longs et applications d’authentification (ex. : Google Authenticator) plutôt que les SMS.
  4. Analysez les incohérences visuelles – Expressions figées, lèvres désynchronisées…
  5. Écoutez les intonations – Les voix clonées manquent d’émotion ou sont trop mécaniques.
  6. Provoquez des émotions réelles lors des appels téléphoniques en vue de la vérification des infos – Criez, riez ou testez des réactions imprévues.
  7. Examinez les métadonnées – Elles révèlent l’origine d’un fichier multimédia.
  8. Utilisez des outils de détection IA à l’instar de :
    • WhiSpeak pour l’audio,
    • InVid WeVerify pour les vidéos et images,
    • Deepware pour détecter les deepfakes.

Des solutions plus avancées comme Sensity AI ou Reality Defender permettent un filtrage renforcé des manipulations, mais nécessitent des abonnements payants.Quand l’IA et les deepfakes menacent l’information, Smart Click Africa et l’UPF Cameroun répondent par l’éducation

Sensibiliser, c’est déjà protéger

La formation s’est achevée sur un appel fort : sensibiliser les journalistes, les créateurs de contenus et le grand public aux risques des technologies émergentes. Un engagement réaffirmé par l’UPF, à travers son point focal Littoral, qui entend multiplier ce type d’initiatives dans les régions.

« La meilleure défense collective face aux manipulations numériques reste l’éducation et la vigilance partagée », conclut Beaugas-Orain Djoyum.

Pour le point focal Littoral de l’UPF Cameroun cette formation vient à point nommé.

La représentante du ministère de la Communication à Douala a également salué cette initiative.

Digital Business Africa continuera de suivre ces initiatives en Afrique qui allient intelligence artificielle, cybersécurité et intégrité de l’information, au service d’une transformation numérique responsable.

Par Digital Business Africa

Yaoundé accueille le Forum 2025 sur l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI)

[Digital Business Africa] – Penser l’EMI comme un pilier des politiques éducatives à l’ère numérique. Le Forum 2025 sur l’Éducation aux Médias et à l’Information s’est ouvert ce 27 mai au Palais polyvalent des sports de Yaoundé, réunissant acteurs institutionnels, éducateurs, journalistes et experts autour d’un impératif commun : intégrer l’EMI dans les programmes éducatifs pour mieux outiller la jeunesse face aux enjeux du numérique et de la désinformation.

Co-organisé par Eduk-Media et le CLEMI, avec le parrainage du ministère de la Jeunesse et de l’Éducation civique, et le soutien de l’UNESCO et de CFI (Canal France International), l’événement se tient sous le thème : « Réflexion pour une éducation aux médias et à l’information dans les programmes éducatifs ».

Une tribune pour repenser l’éducation à l’ère des infox

La cérémonie d’ouverture, tenue en présence d’un large public d’enseignants, de formateurs et de décideurs, a été marquée par l’intervention de Blaise Pascal Andzongo, président d’Eduk-Media. Celui-ci a salué l’engagement des partenaires, en particulier CFI, acteur clé dans le développement des projets EMI au Cameroun et dans la sous-région.

L’une des présentations phares de cette première journée fut celle du projet « Desinfox Jeunesse », initié en 2022. Ce programme, qui couvre quatre pays africains (Cameroun, RCA, RDC et Côte d’Ivoire), promeut une éducation critique face à la désinformation à travers la production et la diffusion de dessins de presse ciblant les jeunes sur leurs plateformes numériques favorites.Yaoundé accueille le Forum 2025 sur l'Éducation aux Médias et à l'Information (EMI)

L’EMI, un enjeu de société à intégrer à tous les niveaux

Tout au long de la journée, les échanges ont mis en lumière la nécessité de déployer l’EMI à tous les échelons du système éducatif : de l’école primaire à l’université, sans oublier la formation continue des journalistes.

Plusieurs tables rondes sont prévues pour la deuxième journée du forum, avec des thématiques fortes telles que :

  • « Intégrer l’EMI dans la politique éducative », avec la participation du Prof. François Marc Modzom, Directeur de l’ESSTIC, qui abordera les défis de la formation des professionnels de l’information.
  • « Engagement civique et numérique en période électorale », avec l’intervention d’un représentant du Conseil national de la communication (CNC), un sujet d’actualité à l’approche des scrutins de 2025.

Clôture attendue avec le ministre de la Jeunesse

Le forum se clôturera ce 28 mai par une allocution du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, suivie des remerciements officiels du comité d’organisation.

Dans un contexte marqué par l’essor de l’intelligence artificielle, des deepfakes et des fausses informations virales, ce forum réaffirme l’urgence d’éduquer à l’information pour préserver la démocratie, renforcer l’esprit critique et responsabiliser les citoyens numériques de demain.

Par Loïc Souop, DBA

Tomboye Ibrahim Mahamat Itno, candidate du Tchad au conseil d’administration d’AFRINIC

[Digital Business Africa] – Le Tchad présente la candidature de Tomboye Ibrahim Mahamat Itno au Conseil d’administration de l’AFRINIC, l’organisme panafricain en charge de la gestion des ressources Internet (adresses IP, ASN) pour l’Afrique. Cette initiative portée par les autorités nationales témoigne de la volonté du pays de renforcer sa présence dans les instances clés de gouvernance numérique sur le continent.

Une femme de terrain engagée pour la transformation numérique

Ingénieure de conception en télécommunications et réseaux, Tomboye Ibrahim Mahamat Itno possède un parcours solide au sein de l’administration tchadienne. Elle a occupé plusieurs postes de responsabilité au Ministère des Télécommunications et de l’Économie Numérique, ainsi qu’à l’ADETIC (Agence de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication). Elle milite activement pour la promotion des TIC auprès des femmes et des jeunes filles.

Actuellement Directrice Générale Adjointe de Sahel Fiber Telecommunications (SAFITEL), elle incarne une nouvelle génération de leadership féminin dans le numérique. Multilingue, elle parle couramment l’anglais et l’arabe, avec une maîtrise fonctionnelle de l’espagnol et de l’hindi, des atouts dans un environnement de gouvernance technique ouvert à l’international.

Mobilisation des FAI tchadiens autour du processus électoral

En prélude à l’élection d’AFRINIC prévue en juin 2025 en République de Maurice (siège de l’organisation), une réunion d’information a été organisée le mercredi 21 mai 2025 à N’Djamena par le Ministère des Télécommunications. Présidée par le Secrétaire général du ministère, Hissein Brahim Abdelkerim, la rencontre visait à mobiliser les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) autour de la candidature nationale, et à clarifier les modalités de participation au vote.

Les responsables du comité technique d’appui, mis en place à cet effet, ont rappelé que seuls les FAI à jour de leurs cotisations avant le 2 juin 2025 pourront voter. Les inscriptions se feront en ligne, et nécessiteront une adresse email professionnelle ainsi qu’un nom de domaine associé à l’identité numérique nationale.

Une visioconférence avec AFRINIC pour édifier les électeurs

Dans un souci de transparence et de pédagogie, la réunion a été enrichie par une visioconférence avec un expert d’AFRINIC, qui a détaillé le rôle du Conseil d’administration, les obligations des membres votants, ainsi que les enjeux de cette élection continentale. Le scrutin se déroulera en présentiel et en virtuel, conformément aux standards établis par l’organisation.

Une candidature pour renforcer la voix du Tchad et des femmes dans la gouvernance Internet

La présence de Tomboye Ibrahim Mahamat Itno dans cette élection incarne un double symbole : celui d’un Tchad plus impliqué dans la gouvernance des réseaux numériques africains, et celui d’une représentation féminine renforcée dans les sphères de décision techniques. Sa candidature est une opportunité pour le pays de contribuer activement aux décisions relatives à la souveraineté numérique, à la cybersécurité et à l’inclusion digitale à l’échelle du continent.

Par Digital Business Africa

Identité numérique : Le Tchad sollicite l’expertise d’une société française

[DIGITAL Business Africa] – Le Tchad sous le charme du Groupe IN, la société française spécialisée dans les solutions d’identité numérique. Les représentants de l’Agence de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (ADETIC) et de l’Agence nationale des Titres Sécurisés (ANATS) ont eu une séance de travail avec le groupe Groupe IN à Addis-Abeba, en Éthiopie, cette fin du mois de mai 2025. C’était en marge de l’assemblée générale annuelle de l’ID4AFRICA, tenu du 20 au 23 mai 2025. Il s’agit d’une initiative panafricaine dédiée à la promotion de l’identité numérique en Afrique.

La présence tchadienne à l’ID4AFRICA 2025 est conforme à la vision du gouvernement d’offrir à chaque citoyen une identité légale reconnue, condition essentielle à l’exercice de ses droits fondamentaux. Le renforcement des systèmes d’identification permettra, à terme, de faciliter l’accès aux soins, à l’éducation, aux aides sociales et à la participation démocratique.

L’ID4AFRICA 2025 a donc été le cadre idéal pour nouer des partenariats avec les sociétés de choix dans le secteur. Les rois entités, à savoir l’ADETIC, l’ANATS et le Groupe IN, ont exploré les opportunités de collaboration en matière de gestion sécurisée de l’identité numérique, en s’appuyant sur l’expertise du Groupe IN dans les domaines de l’authentification, des services de confiance et de la dématérialisation des titres. Par ce probable partenariat, le Tchad souhaite s’inspirer des modèles efficaces et contribuer, à son tour, à la construction d’une Afrique interconnectée, inclusive et résiliente.

Cette première rencontre laisse présager des lendemains meilleurs entre les parties structures. Selon la cellule de communication de l’ADETIC, les parties prenantes ont exprimé leur volonté de poursuivre les discussions à travers la mise en place d’un groupe de travail technique et d’envisager un protocole d’accord en vue d’un partenariat stratégique.

L’Agence de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication (ADETIC) est chargée de  la promotion et les réalisations des projets aboutissants au développement. L’agence pourrait apporter une expertise technique et un accompagnement institutionnel en matière de déploiement d’infrastructures numériques sécurisées pour l’enregistrement, l’authentification et la vérification de l’identité des citoyens.

Par Jean Materne Zambo, source : ADETIC

Orange Cameroun fait de Bafoussam III la nouvelle étape de son programme « Green City » avec 1 000 arbres plantés

[Digital Business Africa] – Après Garoua en 2024 et Douala il y a quelques semaines, Orange Cameroun a lancé le 27 mai 2025 une opération de reboisement à Bafoussam III, marquant la troisième étape de son ambitieux programme environnemental « Orange Green City ». En partenariat avec la mairie de cette commune de l’Ouest, 1 000 arbres ont été mis en terre dans les quartiers Kéna et Kamkop pour lutter contre la déforestation urbaine, les glissements de terrain et les vagues de chaleur.

Ce programme s’inscrit dans le cadre de « Engage for Change », l’initiative climat de l’opérateur télécom, qui mobilise chaque mois de mai ses salariés autour d’actions à fort impact environnemental. Pour cette édition, 50 volontaires d’Orange ont apporté leur soutien aux autorités locales afin de renforcer la végétalisation de la ville et améliorer la résilience des populations face aux effets du réchauffement climatique.

« Il devient impératif d’intégrer la question environnementale à la gouvernance urbaine », a déclaré Daniel Ndefonkou, maire de Bafoussam III. « Les dérèglements climatiques, s’ils sont ignorés, peuvent entraîner des pertes économiques majeures et des déplacements de populations. »

Du côté d’Orange Cameroun, le message est clair : faire du reboisement une réponse concrète aux défis écologiques urbains.

« Notre objectif est de freiner l’érosion, prévenir les éboulements et rafraîchir les villes à travers des forêts urbaines. C’est une démarche qui s’inscrit dans la stratégie zéro carbone du Groupe Orange », a affirmé Joseph Sala Moussa, Délégué régional de l’opérateur pour l’Ouest.

Au-delà de l’impact écologique immédiat, cette opération vise à sensibiliser les citoyens, en zone urbaine comme en zone rurale, à adopter des gestes simples, mais essentiels, comme planter un arbre dans son jardin ou dans un espace public.

Selon Justo Epee Ndoumbe, représentant d’Orange Cameroun,

« les forêts urbaines remplissent des fonctions vitales : stockage du carbone, lutte contre la pollution, régulation hydrique, sécurité alimentaire. Chez Orange, nous ne considérons plus nos clients uniquement comme des utilisateurs, mais comme des partenaires pour un avenir plus durable ».

Ce type d’initiative confirme l’engagement croissant des acteurs du numérique à prendre part à la transition écologique, tout en renforçant leur ancrage territorial à travers des projets de reforestation et de mobilisation citoyenne.

Par Digital Business Africa

Câbles, fibre et satellites : les trois recettes des régulateurs du Fratel pour renforcer la connectivité en Afrique

[Digital Business Africa] – À l’heure où plus de 99 % du trafic Internet mondial transite par les câbles sous-marins, les États africains s’accordent sur un impératif stratégique : diversifier et renforcer leurs infrastructures numériques pour garantir souveraineté, résilience et inclusion. C’est le cœur des échanges qui ont animé le 22e séminaire du réseau francophone de la régulation des télécommunications (FRATEL), tenu du 20 au 22 mai 2025 à Abidjan, à l’invitation de l’ARTCI (Côte d’Ivoire) et de l’Arcep France, présidente du réseau pour l’année.

Digital Business Africa vous présente les grandes lignes des discussions et recommandations de la rencontre d’Abidjan. 

  1. Des câbles sous-marins au cœur de la souveraineté numérique

Les discussions ont souligné l’importance d’un accès sécurisé, ouvert et compétitif aux câbles sous-marins pour les pays africains, qu’ils soient côtiers ou enclavés. La qualité de la connectivité internationale, condition sine qua non de la compétitivité numérique et économique, repose sur la capacité des États à participer aux projets d’atterrissement et à établir un cadre réglementaire attractif pour les investisseurs. Une infrastructure sous-marine résiliente est considérée comme un pilier de la souveraineté numérique, garantissant la continuité des services même en cas d’incident.

  1. La fibre terrestre transnationale pour désenclaver les États

 Au-delà des côtes, le trafic Internet doit circuler à l’intérieur du continent par des dorsales terrestres interconnectées. Ces infrastructures, encore fragmentées ou inégalement développées, sont essentielles pour désenclaver les pays sans façade maritime et améliorer la qualité de service globale. Le séminaire a mis en lumière les freins persistants : disparités réglementaires, manque de coordination, défis techniques ou encore faibles incitations à l’investissement. Les participants ont partagé des bonnes pratiques sur la coopération régionale, les mécanismes de financement, et la planification d’interconnexions transfrontalières. 

  1. Les constellations satellitaires en orbite basse, une alternative complémentaire

 L’émergence d’acteurs satellitaires opérant des constellations en orbite basse, tels que Starlink, Eutelsat OneWeb ou Amazon Kuiper, ouvre de nouvelles perspectives, notamment pour les zones rurales, isolées ou difficilement accessibles. Les participants ont reconnu le potentiel de ces solutions pour compléter les réseaux terrestres, mais ont également évoqué les défis réglementaires, économiques et concurrentiels qu’elles posent. Une réunion à huis clos entre régulateurs a permis d’échanger sur les conditions d’autorisation de ces services et sur la nécessité d’une régulation concertée à l’échelle régionale.

Une vision commune portée par la formation et la coopération

Le séminaire a également été l’occasion de faire le point sur l’initiative D4D (Digital for Development), soutenue par la Commission européenne, la Suède et le Luxembourg, en partenariat avec Télécom Paris. L’objectif : renforcer les capacités des régulateurs africains à travers des formations en français sur la régulation des TIC, la couverture mobile, et la représentation de la qualité de service. 

Les 150 participants présents, représentant 15 autorités membres de FRATEL, ont également visité la station d’atterrissement de MTN Bayobab,  du câble 2Africa, l’un des projets les plus ambitieux en matière de connectivité sous-marine à l’échelle continentale.

Rendez-vous en octobre au Luxembourg

La prochaine réunion annuelle de FRATEL se tiendra les 9 et 10 octobre 2025 à Luxembourg, autour du thème : « Grands acteurs internationaux du numérique : quels impacts au niveau local ? »

Par Digital Business Africa

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Connectivité au Tchad : entre vulnérabilité et ambitions de transformation numérique

Connectivité au Tchad : entre vulnérabilité et ambitions de transformation numérique

[Digital Business Africa] – Lors du 22e séminaire du réseau FRATEL à Abidjan (20-22 mai 2025), M. Haliki Choua Mahamat, directeur général de l’ARCEP Tchad, a présenté une analyse approfondie de la connectivité du pays. Son exposé a mis en lumière l’état actuel des infrastructures, les défis persistants et les stratégies envisagées pour améliorer l’accès à Internet, notamment par l’intégration de solutions satellitaires comme Starlink.

La délégation de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP Tchad) conduite par son directeur général, était constituée de Khalid Bachar Ali Souleymane, directeur du Contrôle et de l’ Inspection, Mahamat Saleh Yacoub Ourada, chef de service Interconnexion et Itinérance, ainsi que Houzibe Tcholna, chef de service du Contrôle et de la Gestion.

Digital Business Africa vous présente l’économie de l’ exposé de  Haliki Choua Mahamat.

  1. État des lieux de la connectivité au Tchad

Le Tchad, pays enclavé d’Afrique centrale, présente une situation de connectivité encore limitée malgré des avancées infrastructurelles notables.

À ce jour, 3 015 kilomètres de fibre optique ont été déployés à travers le pays. Parmi les tronçons majeurs réalisés figurent les liaisons N’Djamena–Mbéré (870 km), N’Djamena–Adré (1 142 km), et le réseau métropolitain de la capitale N’Djamena (1 003 km). D’autres villes bénéficient également d’un maillage de 267 km.

À cela s’ajoutent 3 009 kilomètres en cours de réalisation, couvrant les axes stratégiques Massaguet–Doboua (509 km), Doba–Abeché–Iriba (1 200 km), Kalait–Faya–Fada (525 km) et Abeché–Amjarass–Iriba (775 km).

Un projet à plus long terme prévoit 7 980 kilomètres de fibre supplémentaires pour connecter des corridors essentiels comme N’Djamena–Guelendeng–Bousso–Sahr, Amdjarass–Mourdi–Koufra et Ngoura–Ati–Oum-Hadjer.

Sur le plan international, le Tchad dispose déjà de passerelles avec le Cameroun et le Soudan. Des interconnexions avec le Niger sont en cours, tandis que des projets vers la Libye et le Nigeria sont envisagés.

  1. Une connectivité encore fragile et dépendante

Malgré les efforts déployés ces dernières années, le Tchad reste confronté à de nombreux défis structurels en matière de connectivité. D’abord, le pays dépend fortement de ses voisins pour son accès à l’Internet mondial, ce qui a pour conséquence une qualité de service souvent dégradée, un coût élevé de la bande passante, et une vulnérabilité accrue en cas d’incident. En effet, une simple coupure physique sur une liaison peut entraîner une interruption totale du service Internet pendant plusieurs jours, affectant l’économie, les services publics et la vie quotidienne.

Le maillage intérieur du territoire reste également insuffisant. Avec une superficie de plus de 1,2 million de km², le Tchad est l’un des plus vastes pays d’Afrique, mais seules quelques grandes villes sont aujourd’hui raccordées à la fibre optique. Cette situation limite l’accès équitable à l’Internet haut débit pour la majorité de la population.

Les contraintes techniques et logistiques pèsent aussi lourdement sur le déploiement du réseau. Le manque de main-d’œuvre qualifiée, les difficultés d’accès à certaines zones enclavées, et l’instabilité énergétique compliquent la construction et l’exploitation d’infrastructures numériques fiables et continues.

Enfin, la faiblesse des routes de connectivité internationales aggrave la situation. Le pays ne dispose que de très peu d’options pour accéder aux câbles sous-marins via ses voisins, ce qui limite la capacité de redondance et expose le réseau national à des interruptions brutales.

  1. Une stratégie d’amélioration tournée vers la résilience et l’ouverture

Face à ces défis, l’ARCEP propose une vision claire et pragmatique pour renforcer durablement la connectivité nationale. La première priorité consiste à diversifier les routes d’accès à l’Internet international. Le Tchad cherche à établir de nouvelles interconnexions avec plusieurs pays côtiers disposant de points d’atterrage de câbles sous-marins, tels que le Cameroun, le Soudan, le Niger, mais aussi à moyen terme, la Libye et le Nigeria. L’objectif est d’accéder à des systèmes comme SAT3, WACS ou Main One, afin de réduire la dépendance à une seule route de transit et garantir la redondance du réseau.

Parallèlement, le pays mise sur le déploiement de points d’échange Internet (IXP) dans plusieurs villes stratégiques comme N’Djamena, Abéché, Mao,

Connectivité au Tchad : entre vulnérabilité et ambitions de transformation numérique
M. Haliki Choua Mahamat, Directeur général de l’ARCEP Tchad, au séminaire du FRATEL à Abidjan

Moundou ou Sahr. Ces infrastructures permettront de garder le trafic local à l’intérieur du pays, réduisant ainsi la latence, les coûts d’interconnexion internationale, tout en favorisant l’émergence de contenus et de services locaux.

Sur le plan réglementaire, l’ARCEP recommande la mise en œuvre d’un cadre politique incitatif, qui facilite l’accès aux infrastructures et encourage la concurrence sur le marché de la fibre optique. Des partenariats public-privé doivent être promus pour soutenir le financement et l’exploitation des réseaux. En parallèle, des mesures doivent garantir l’accès ouvert et non discriminatoire aux infrastructures existantes.

La stratégie tchadienne prévoit également l’intégration de technologies complémentaires dans les zones difficiles d’accès. Le recours à des solutions comme le Wi-Fi longue distance, les réseaux radio point à point, ou les satellites à bas coût permettra d’étendre la couverture dans les zones rurales. L’utilisation des « espaces blancs » du spectre TV est aussi envisagée pour proposer une connectivité plus abordable dans les régions éloignées.

Enfin, la réussite de cette transformation numérique passe par une coopération régionale renforcée. Le Tchad plaide pour des projets transfrontaliers structurants, un dialogue soutenu entre États, opérateurs et bailleurs de fonds, et une coordination réglementaire accrue à l’échelle régionale. C’est par cette approche collective que l’Afrique pourra bâtir une interconnexion souveraine, inclusive et résiliente.

  1. Starlink : une avancée stratégique pour la connectivité

En novembre 2024, le Tchad a officiellement autorisé Starlink, le service Internet par satellite de SpaceX, à opérer sur son territoire. Cette décision vise à améliorer l’accès à Internet, notamment dans les zones rurales et enclavées où les infrastructures terrestres sont limitées. Le ministre de la Communication, Boukar Michel, a souligné que « Starlink aidera à combler le fossé numérique » dans le pays (source : Reuters, 12 novembre 2024).

Les premiers tests ont montré des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 150 Mbps, ce qui représente une amélioration significative par rapport aux vitesses actuelles, souvent inférieures à 1 Mbps dans les zones rurales.

Avec l’arrivée de Starlink, il est estimé que le taux d’accès à Internet au Tchad pourrait passer de 11 % à 40 % d’ici 2026, touchant ainsi des millions de personnes qui n’avaient pas accès à des services Internet fiables (source : Capmad.com).

Le coût d’un abonnement mensuel à Starlink est estimé à environ 50 USD (29 000 francs Cfa) , avec un coût initial du matériel d’environ 250 USD (150 000 francs Cfa). Bien que ces tarifs puissent représenter un obstacle pour certaines familles, ils restent compétitifs par rapport aux autres fournisseurs de services Internet dans le pays.

L’amélioration de l’accès à Internet pourrait également avoir un impact économique significatif. Selon une étude de la Banque mondiale, une augmentation de la connectivité pourrait accroître le PIB du Tchad de 2 à 3 % par an, en stimulant l’innovation et en facilitant l’accès aux marchés internationaux.

 Une souveraineté numérique en construction

Le Tchad illustre les contraintes systémiques des pays enclavés africains : dépendance à des infrastructures extérieures, faible redondance, maillage national limité. Pourtant, par une approche proactive et coopérative, le pays jette les bases d’une connectivité inclusive et résiliente.

À travers une diversification des routes, un développement des infrastructures nationales, l’intégration de solutions satellitaires comme Starlink, et une régulation modernisée, le Tchad s’engage à rompre son isolement numérique. L’ARCEP, à travers cette feuille de route, appelle à un sursaut collectif régional pour bâtir l’Afrique de la connectivité souveraine.

Par Digital Business Africa

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[Digital Business Africa] – Grâce à l’atterrissement du câble sous-marin ACE, la Guinée a connu une baisse spectaculaire du coût de la bande passante et une augmentation massive de sa capacité internationale. Mais cette avancée masque un risque majeur : l’absence d’infrastructures de secours. Lors du séminaire FRATEL 2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire du 20 au 22 mai 2025, l’ARPT a lancé un appel stratégique à la diversification de la connectivité internationale.

Un seul câble sous-marin pour toute la Guinée : un risque systémique

Avec ses 320 km de façade maritime, la Guinée ne dispose que d’un seul câble sous-marin international : le câble ACE, entré en service en 2013 après son atterrissement en novembre 2012. Avant son arrivée, le pays dépendait des liaisons satellites (V-sat) avec une capacité inférieure à 200 Mbps et un coût de 4 000 USD/Mbps, rendant l’accès Internet hors de portée pour la majorité des citoyens.

Le câble ACE a transformé le paysage numérique guinéen

Depuis l’exploitation du câble ACE, les indicateurs ont radicalement changé :

  • Capacité internationale portée à près de 1 Tbps (540 Gbps au nord, 440 Gbps au sud)
  • Coût du Mbps inférieur à 5 USD
  • Explosion de la pénétration de l’Internet mobile (à 52% de nos jours)
  • Multiplication des fournisseurs d’accès Internet (Huit FAI à ce jour)

Cette évolution a permis une meilleure inclusion numérique et a encouragé l’émergence d’un écosystème digital local.

Vers une connectivité résiliente : les recommandations de l’ARPT

Connectivité en Guinée : le coût du Mbps chute de 4 000 à moins de 5 dollars, mais la dépendance à un seul câble inquièteLors de son exposé, Mohamed KEITA, Directeur des Réseaux et Services à l’ARPT, a souligné la vulnérabilité critique du pays en cas de panne ou de sabotage du câble ACE. Il a plaidé pour une stratégie nationale axée sur :

  • L’atterrissement de nouveaux câbles sous-marins
  • L’interconnexion régionale via le backbone national
  • La valorisation des câbles de garde des réseaux électriques
  • La mise en place d’incitations fiscales et réglementaires pour attirer les investisseurs

Objectif : faire de la Guinée un hub numérique sous-régional

D’après Mohamed KEITA, la Guinée entend capitaliser sur sa position géostratégique pour devenir un nœud régional de connectivité, au service des pays enclavés comme le Mali ou le Burkina Faso. Des accords ont déjà été signés avec la Côte d’Ivoire, la Sierra Leone, LeonCom et SMTD, dans le cadre de l’opérationnalisation du backbone national géré par la SOGEB.

Une souveraineté numérique en construction

Si les progrès réalisés sont notables, l’heure est à la consolidation. La diversification des connexions internationales devient un impératif de souveraineté numérique. La Guinée, comme de nombreux pays africains, doit désormais sécuriser son avenir numérique à travers des infrastructures redondantes, régionales et résilientes.

Par Digital Business Africa

“L’IA ne remplacera pas l’humain, mais lui permettra de faire plus et mieux”

Johneys, entreprise innovante dans le secteur du voyage et des transports allie l’innovation à la bienveillance.

« On nous a longtemps accusé de détruire des emplois au sein du tissu économique des entreprises de voyages », explique Wilfrid YOTAT, Directeur des Opérations.

“Notre objectif est plutôt de sublimer leurs activités en mettant en lumière les offres des entreprises légalement établies, ce qui leur permettra de fournir des services de meilleure qualité à une clientèle de plus en plus exigeante, tout en participant à l’éradication des entreprises illégales ou clandestines.Johneys travaille désormais avec une centaine de partenaires de qualité et est déterminé à améliorer la manière dont on voyage au Cameroun”, ajoute-t-il

Johneys met à disposition son IA pour fournir aux voyageurs de manière fiable et rapide des informations de voyage.

Les personnes qui n’ont pas l’habitude d’utiliser des plateformes digitales ou qui souhaitent une approche plus personnalisée, pourront acheter un forfait d’accompagnement et bénéficieront d’un(e) assistant(e) local(e) dédié(e) pour : la réservation de moyens de transport, les restaurants et les loisirs, les services de conciergerie et les bons plans de voyage.

Écrit par Johneys

Cameroun : L’IA au cœur de la Semaine de l’innovation numérique lancée par le Minpostel [inscrivez-vous au concours du meilleur projet TIC !]

[DIGITAL Business Africa] – De l’avis de Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications, « l’IA peut être un puissant levier de souveraineté et de développement ». Cette assertion peut  justifier le choix du thème de la quatrième édition de la Semaine de l’innovation numérique. L’événement est placé sous le thème : « Mobiliser l’intelligence artificielle pour une transformation numérique ambitieuse et répondant aux besoins de la société camerounaise ».

La cérémonie de lancement officiel a eu lieu au cours d’un point de presse donné par la ministre des Postes et Télécommunications ce 27 mai 2025.

La Semaine de l’innovation numérique se déroulera du 23 au 27 juin 2025 sur plusieurs sites selon le besoin :

–  La salle de conférences du MINPOSTEL ;

– la SUP’PTIC Business Academy ;

– L’Institut national de Formation des Formateurs et du Développement des Programmes (MINFOP) ;

– le Cameroon Digital Innovation Center (CDIC) ;

– Le Palais des Sports / Palais des congrès.

Le but de cette quatrième édition est d’engager une réflexion collective sur l’intégration responsable de l’IA dans les politiques publiques, les entreprises, les services sociaux et les institutions. Cela, afin d’en faire un moteur de transformation locale au service de la jeunesse, des communautés et du développement durable.

Ce développement pourra être impulsé par les solutions innovantes retenues lors du concours du meilleur projet TIC. La compétition se déroulera du 28 mai au 16 juin 2025. Mais pour y participer, inscrivez-vous du 28 mai au 17 juin 2025 à 15H30 au plus tard en cliquant ici www.ictinnovationweek.cm

Le concours est organisé à l’attention des jeunes porteurs d’idée ou de projets TIC sur l’ensemble des dix régions du Cameroun.

 

Conditions d’éligibilité

 

– Etre de nationalité camerounaise ;

– Etre porteur d’un projet innovant mettant à contribution les TIC ;

– Résider sur le sol camerounais.

• Critères d’évaluation

– Niveau de différenciation du projet innovation au sens large (innovation de produit, de procédé, de commercialisation ou d’organisation) ;

– Business model : modèle de génération des revenus clairs et bien défini ;

– L’équipe : expertise, complémentarité, connaissance du métier et du marché ;

– Le marché : marché bien défini, de taille importante ;

– L’offre : répondre à un besoin ou à une problématique clairement identifiée / retour favorable du marché à l’offre présentée ;

– Potentiel à l’international : projet apte à se développer à l’international ;

– Potentiel de création d’emplois.

N.B : – Les startups déjà en activité (opérationnelles) ne sont pas concernées par le concours.

– Les candidatures féminines sont vivement encouragées.

Les activités phares de la semaine de l’innovation numérique sont :

– Le concours national du meilleur projet d’innovation numérique de l’année, avec l’attribution d’un prix spécial du président de la République au meilleur projet.

– Une exposition des meilleurs projets sélectionnés est prévue, pour permettre aux jeunes de présenter leurs savoirs et leur savoir-faire ;

– Des espaces d’échanges, conférences – débats, ateliers thématiques et diverses formations sont prévus tout au long de cette semaine.

• Les activités de la Semaine de l’Innovation numérique se déroulent en présentiel et/ou en visioconférence.

Le fait que la quatrième édition de la semaine de l’innovation numérique soit axée sur l’IA n’est pas anodin. On se rappelle que les concertations nationales sur l’intelligence artificielle (CONIA) s’étaient tenues du 25 au 26 juin 2024 à Yaoundé, sous le thème : « Quelles politiques gouvernementales pour une meilleure appropriation de l’intelligence artificielle au Cameroun ? ».

À l’issue de ces travaux, des recommandations avaient émergé. Notamment, mettre en place une structure d’accompagnement des initiatives publiques et privées en matière d’intelligence artificielle. Il avait également été suggérer de mettre en place une coopération solide avec les géants du numérique que sont les GAFAM (Google-Apple-Facebook-Amazon-Microsoft). Ceci pour la formation et la recherche en matière d’IA.

Le gouvernement envisage aussi de favoriser l’intégration de l’intelligence artificielle dans les curricula de formation des apprenants notamment des filières liées au numérique. Les CONIA ont aussi recommandé d’encourager la collecte et la sécurisation des données, doter les administrations publiques de lignes budgétaires dédiées à la recherche et au développement des technologies innovantes en général et de l’intelligence artificielle en particulier etc.

Par Jean Materne Zambo

Performance : Le journal « Intégration » et ses plateformes numériques décrochent la certification CWA 17493

[DIGITAL Business Africa] – Le journal « Intégration » intègre le cercle fermé des entreprises de presse de qualité. Le 29 avril 2025, le Comité de certification JTI, un programme de certification de médias d’informations sur la base d’une norme internationale pour la qualité et la transparence, a livré son verdict. Le journal « Intégration » (version papier et numérique) est certifié selon la norme CWA 17493 VERSION 2019.

Aller à l’assaut du numérique aura sans doute été une sage décision. Son site web https://www.journalintegration.com offre aux lecteurs en un simple clic l’information panafricaine dans des domaines variés et particulièrement autour des questions d’intégration régionale. Le tout en respectant les règles de l’art. Le journal garde également une proximité avec le public et assure une interaction avec ses lecteurs à travers ses différentes plateformes numériques. C’était d’ailleurs l’un des critères qui a prévalu dans cette étude, apprend-on.

La décision résulte d’un audit mené à Nkomkana 2, quartier de la ville de Yaoundé. Les équipes techniques du Bureau Norme Audit (BNA) ont investi ce quartier situé dans l’arrondissement de Yaoundé II le 9 avril 2025. Il était question d’évaluer la conformité du service de production de l’information du média conformément à la norme CWA 17493 et au domaine d’application ; de déterminer la mise en œuvre des exigences ; de s’assurer que la norme est efficacement mise en œuvre dans les services du média ; de relever les points d’amélioration.

Il semble que le support médiatique « Intégration » ait coché quasiment toutes les cases. En tant que norme de type ISO, la certification JTI est une reconnaissance de la conformité de votre média au standard international du journalisme, notamment l’existence légale du média, le respect des règles éthiques et déontologiques, l’existence et le respect d’un guide éditorial, la structuration et la répartition des rôles au sein du média, l’existence de processus éditoriaux et de méthodes de travail clairs ainsi que de mécanismes d’interaction avec le public.

Sur la certification, il est clairement indiqué que le service certifié est la : « Production d’informations panafricaines générales spécialisées sur les problématiques d’intégration nationale, régionale et continentale en version hebdomadaire papier et numérique ». 

Le mérite revient à une équipe rompue à la tâche depuis plus d’une décennie sous le leadership de Thierry Ndong Owona, DP du journal, qui exprime sa gratitude envers le Comité de certification JTI.

« Le journal « Intégration » est honoré de cette certification positive, qui vient confirmer les efforts quotidiens du journal depuis une quinzaine d’années en matière de pratiques répondant aux standards éthiques et déontologiques universellement établis », indique le DP.

Des efforts salués par Blandine O. Angbako, Africa Regional Officer Journalism Trust Initiative :

« C’est avec une grande joie que j’ai appris par le Certificateur BNA et constaté sur la plateforme Journalism Trust Initiative votre réussite au processus de certification JTI. Je tenais à vous féliciter d’avoir débuté et achevé cette longue procédure à trois étapes de la JTI, qui vous place aujourd’hui dans la communauté des médias de qualité ».

Thierry Ndong Owona exhorte ses collaborateurs à ne surtout pas tomber dans le piège de la suffisance.

« C’est une invite à davantage de travail et, partant, de performance. Il est plus difficile de se maintenir au sommet que d’y arriver. Nous ne dormirons pas sur nos lauriers… Nous dédions cette certification à tous ceux qui soutiennent de quelque façon le label Intégration, désormais patrimoine commun des peuples du Cameroun, d’Afrique et du monde », confie-t-il.

Un statut qu’il faudra assumer durant deux ans. Entendu que la validité de la certification CWA 17493 version 2019 court jusqu’au 28 avril 2027. La prochaine surveillance, quant à elle, aura lieu la première quinzaine du mois de mars 2026.

Par Jean Materne Zambo

Cameroun : Pour progresser vers la souveraineté numérique, le CENADI préconise une gestion efficace des données

[DIGITAL Business Africa] – Le Centre national de Développement informatique interpelle le gouvernement sur la gestion des données à l’ère de l’IA. Dans son rôle de conseil en matière d’informatique, le CENADI a présenté, au cours d’un atelier, ce 22 mai 2025, les résultats de l’étude sur l’écosystème des datacenters au Cameroun sous le thème : « Datacenters au Cameroun : Compétitivité et viabilité ». L’atelier de présentation a été présidé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, des représentants des administrations et des partenaires techniques, de Chantal Marguerite Mveh, directeur du CENADI.

Selon elle, l’objectif de cette étude était d’évaluer l’état actuel des centres de données (datacenters) au Cameroun, d’analyser leurs performances selon les normes internationales et de donner des recommandations au gouvernement ou aux décideurs pour leur meilleure exploitation.

L’étude (menée pendant 3 ans) sur l’écosystème des Datacenters au Cameroun, rapporte que l’essor des Datacenters au Cameroun est un moteur qui entraîne trois mutations majeures : la souveraineté numérique ; la croissance économique ; l’amélioration des services.

Arrêtons-nous sur la souveraineté numérique. Le président de la République du Sénégal, S.E Bassirou Diomaye Faye, pense qu’elle repose sur trois axes. Notamment, la maîtrise des infrastructures, le développement des compétences et la maîtrise du cadre réglementaire. Le CENADI semble aller dans le même sens que le chef de l’État sénégalais. Selon le rapport, les pouvoirs devraient accorder une attention particulière en matière de certification, de sécurité, de connectivité et d’efficacité énergétique.

Le conseiller du gouvernement en matière d’informatique rappelle aussi l’importance de la rétention des données à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) et la nécessité de développer des infrastructures de données sécurisées et efficaces.

Les travaux présidés par Louis Paul Motaze, ministre des Finances du Cameroun, ce 22 mai 2025, ont aussi porté sur la journée mondiale des datacenters, célébrée le 26 mars 2025 sous le thème : « Souveraineté numérique des États africains : la question de la rétention des données à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) ».

Par Jean Materne Zambo

 

Orange Cameroun a investi 1,5 milliard F.CFA pour accélérer l’innovation numérique via ses Orange Digital Centers

[Digital Business Africa] – Orange Cameroun intensifie sa stratégie d’inclusion numérique avec un investissement massif de 1,5 milliard de FCFA déjà injecté pour renforcer l’écosystème tech local à travers ses Orange Digital Centers (ODC)Le chiffre est annoncé par Orange Cameroun qui explique que ces centres d’innovation visent à démocratiser l’accès aux compétences numériques de pointe, à accompagner les jeunes entrepreneurs et à favoriser l’émergence d’une économie numérique inclusive au Cameroun.

Des hubs technologiques pour former, créer et innover

Véritables « serres d’innovation », les Orange Digital Centers combinent des espaces de formation, des ateliers de fabrication numérique et des dispositifs d’accélération de startups. Le programme se déploie actuellement autour de cinq sites : un hub principal à Douala et quatre ODC Clubs implantés dans les universités de Buea, Dschang, Ngaoundéré et Yaoundé. Un sixième centre à Maroua est en préparation.

Chacun de ces centres intègre trois pôles complémentaires :

  • L’École du Code, où sont dispensées des formations intensives en développement numérique ;
  • Le FabLab, un atelier équipé d’outils avancés (imprimantes 3D, fraiseuses numériques…) pour le prototypage rapide ;
  • Orange Fab, un programme d’accompagnement et de mise en relation avec des investisseurs pour les startups prometteuses.

Investissement matériel et contenus éducatifs de pointe

Sur les 1,5 milliard FCFA mobilisés, plus de 500 millions ont été consacrés à l’aménagement architectural des centres et à leur équipement technologique. Mais au-delà des infrastructures physiques, Orange Cameroun mise fortement sur le contenu éducatif, avec près de 900 millions FCFA investis dans l’achat de formations, de logiciels spécialisés, de consommables et de programmes de mentorat.

Ces contenus permettent aux bénéficiaires – étudiants, porteurs de projets, chercheurs d’emploi – de se former aux métiers du numérique, d’obtenir des certifications internationales, et de bénéficier d’un accompagnement sur-mesure incluant coaching, mentoring, concours d’innovation, et même appuis financiers désintéressés.

Des startups camerounaises connectées aux financements internationaux

Les ODC de Cameroun s’intègrent dans un réseau mondial de plus de 30 centres répartis dans 25 pays, offrant des opportunités d’échange et de rayonnement à l’international. Grâce à cette dynamique, des startups locales ont pu accéder à des compétitions de grande envergure telles que POESAM (Prix Orange de l’Entrepreneur Social en Afrique et au Moyen-Orient) et lever plus de 340 millions FCFA auprès de fonds comme Orange VenturesFuzé (Digital Africa) ou encore Investisseurs & Partenaires.

Tech4Good
Tech4Good

Une ambition nationale en marche

Selon Orange Cameroun, le déploiement du concept ODC se poursuivra dans toutes les régions du pays. De nouveaux centres sont à l’étude, avec pour ambition d’élargir la base d’accès à l’innovation technologique et à l’entrepreneuriat numérique, dans un Cameroun où la jeunesse constitue un levier central de développement.

Par Digital Business Africa

Coopération numérique : Pour le Dr Michel Boukar, le Tchad et le Cameroun ont un avenir digital partagé [Interview vidéo]

[DIGITAL Business Africa] – Une mission officielle de haut niveau, menée par le Dr Michel Boukar, ministre tchadien des Télécommunications, de l’Économie numérique et de la digitalisation de l’administration s’est tenue à Yaoundé les 14 et 15 mai 2025. Cette rencontre a marqué une étape décisive dans le renforcement de la coopération numérique entre le Tchad et le Cameroun, ouvrant la voie à une connectivité optimisée et à un avenir digital commun.

La connectivité transfrontalière a été au cœur des discussions. Le Dr. Boukar a salué l’implication de la ministre camerounaise des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, soulignant son implication dans la résolution des défis rencontrés par les concessionnaires tchadiens.

Dans une interview accordée à Digital Business Africa, la plateforme d’informations stratégiques sur les TIC, les Télécoms et le Numérique en Afrique, le Dr. Michel Boukar indique que les négociations ont abouti à un réexamen des accords tarifaires et des conditions de service, avec pour objectif d’assurer une meilleure compensation en cas de coupures. La mise en place d’équipements de contrôle fiables a également été évoquée pour une traçabilité précise des interruptions et des compensations.

Un point majeur de l’accord est la création de multiples redondances pour sécuriser la connectivité internet du Tchad, actuellement très dépendante du Cameroun. Les équipes techniques de Camtel et du Tchad sont autorisées à explorer des liaisons alternatives, notamment de Nana Beré (Cameroun) vers Bessao (N’Djamena, Tchad), et une autre redondance est envisagée entre Bongor et Yagoua.

Ces initiatives stratégiques visent à prévenir les coupures prolongées, assurant ainsi une continuité de service essentielle pour les utilisateurs tchadiens. En parallèle, des discussions sont en cours pour des projets d’interconnexion ambitieux avec la Libye et l’Égypte, ainsi que via la dorsale transsaharienne (DTS) vers le Niger et l’Algérie, la priorité restant la résolution des problèmes avec le Cameroun.

Le ministre tchadien a également mis l’accent sur l’importance de la formation de la jeunesse et des administrateurs à l’intelligence artificielle et aux outils numériques. Il a annoncé un programme de “vacances numériques” pour former des milliers de jeunes, soulignant le potentiel de l’IA pour révolutionner des secteurs clés comme l’agriculture, l’éducation et la santé.

Inspiré par l’enthousiasme des étudiants de l’IAI Cameroun, le Dr. Boukar s’est engagé à leur fournir de la documentation spécialisée, réaffirmant la nécessité de capitaliser sur l’IA pour un avenir performant.

L’interview intégrale dans cette vidéo de Digital Business Africa :

Par Digital Business Africa.