[Digital Business Africa] – Contrairement à ce que laissent entendre certaines publications sur les réseaux sociaux depuis hier, entre le DG et le PCA de l’Agence de régulation des télécommunications, il existe un climat empreint de franche collaboration, de sérénité et de compréhension mutuelle. C’est le message qu’a tenu à faire passer le Pr Philémon Zoo Zame ce 09 juillet 2020.
Dans un communiqué de presse, il précise relève que depuis le 08 juillet 2020, les réseaux sociaux et certains organes de presse relayent une prétendue note non datée, portant sa signature, impliquant de hautes personnalités. Ceci en vue de jeter du discrédit sur la personne du Pr Justine Diffo, présidente du conseil d’administration de l’ART, qui entretiendrai des incompréhensions et relations non cordiales avec la direction générale de l’ART.
« Je tiens à démentir formellement l’authenticité de cette note dont l’intention est de maintenir un climat conflictuel entre les principaux dirigeants des organes sociaux de l’ART et de jeter l’opprobre sur le fonctionnement des institutions de la République », précise le Pr Philémon Zoo Zame.
Le DG rappelle aussi que, depuis sa nomination, le Pr Justine Diffo a présidé deux sessions du Conseil d’administration, « dans un climat empreint de franche collaboration, de sérénité et de compréhension mutuelle, dans le strict respect des règles d’éthique ».
Lors de sa 46ème session ordinaire tenue le 30 juin 2020, le conseil d’administration de l’ART a en effet adopté les comptes et états financiers de l’exercice 2019, ainsi que plusieurs autres résolutions.
Le Pr Philémon Zoo Zame dans son communiqué rassure l’opinion publique que « les différentes manœuvres de déstabilisation ne sauraient perturber la détermination et l’engagement des dirigeants des organes sociaux de l’ART, pour remplir pleinement les missions qui leur ont été confiées avec loyauté par le gouvernement et le Président de la République, Chef de l’Etat ».
[Digital Business Africa] – En 2018, le cabinet Quintly, inconnue du grand public, était parvenu à analyser quelque 44 millions de messages sur Facebook. Si ces publications étaient en rapport avec 218.289 marques de référence, les initiateurs des messages qui furent analysés provenaient des quatre coins du monde.
En faisant le choix de se lancer sur des marchés à fort potentiel, cette start- up qui fait preuve de discrétion professionnelle surf sur la cyberéconomie dont la data est le pétrole du 21e siècle. A travers la collecte et l’analyse d’information sur Facebook et Instagram, Quintly a surgi sur le devant de la scène après une étude sur l’utilisation des émojis proposés par Facebook en 2016. Il convient cependant de souligner que Facebook a toutefois rendu disponible un nouveau bouton de réaction.
Apres l’apparition de la Covid-19, la firme de Mark Zuckerberg lança un nouvel emoji. Selon les responsables du réseau social au logo bleu, cet émoticône qui tient dans ses bras un cœur permet aux mobinautes d’exprimer leur soutien à leurs proches et amis. Pour Facebook, cet émoticône est venu combler un besoin en raison de la distanciation sociale imposée par le coronavirus.
Dans la palette de boutons disponible sur Facebook, on retrouve aussi le pouce, le cœur, le rire, la surprise, les pleurs et la colère.
En 2016, le cabinet Quintly a pu analyser les réactions de nombreux internautes au travers de leurs réactions sur Facebook. Initiée sur quatre mois, à savoir du 1er janvier au 30 avril 2018, l’étude réalisée par ce fleuron de l’économie numérique allemande révèle que les émoticônes de Facebook n’auraient pas trouvé de nombreux adeptes.
Selon la firme allemande, les internautes préféraient à l’époque, le bouton classique J’aime. La société d’analyse des réseaux sociaux précise cependant qu’en avril 2016, seuls 2,4% des interactions étaient soit un « J’adore », « Haha », « Wouah », « Triste » ou « Grrr ». Deux ans plus tard, Quintly annonce que les habitudes des utilisateurs de Facebook ont évolué. Afin d’illustrer ses propos, la start- up souligne qu’en 2018, l’utilisation des émoticônes représentait désormais 12,8% de toutes les interactions, entraînant une baisse de la cote du traditionnel bouton j’aime.
Toujours selon le cabinet Quintly, le bouton j’aime représentait 76,4% de toutes les interactions en avril 2016 avant de passer en 2018 à 61,2%. A la même époque, la firme allemande note que les boutons de réactions J’adore et Haha étaient à égalité avec 35%.
L’étude de Quintly indiquait également les pays où les internautes utilisaient le plus la réaction « Grrr», synonyme de colère. En s’appuyant sur les opinions exprimées sur divers sujets, il fut facile pour Quintly de parvenir à ce résultat, tout en cernant dans un espace politique structuré par des préférences politiquement définies, les inclinations, les doutes, les attentes et finalement les probabilités de vote des internautes.
En 2018, le Mali figurait parmi les pays qui ont fourni les données produites dans le cadre de l’étude du cabinet allemand. Pour la réaction « Grrr», on retrouvait cependant en tête du classement la Corée du Sud et la France. Il y a deux ans de cela, la place occupée par la Corée du Sud dans le classement de Quintly, serait lié à une série de mauvaises nouvelles qui ont frappé ce pays d’Asie de l’est.
Parmi ces nouvelles, on retrouve par exemple, l’incendie qui a détruit un hôpital de la ville de Miryang par exemple. À la suite de cet incendie, l’enquête réalisée a révélé que l’hôpital ne disposait pas de système d’extincteurs automatiques ni de système de contrôle de la fumée. En Corée du Sud, les conclusions de l’enquête avait provoqué un fort état d’énervement auprès des populations qui s’étaient tourné vers Internet afin d’exprimer leurs frustrations.
Dans le classement réalisé par Quintly en 2018, la France suivie par la Suède et les Etats-Unis arrivait juste derrière la Corée du Sud dans l’utilisation de l’émoticône fâché. Au regard du vent de colère qui souffle actuellement au Mali, on pourrait toutefois s’interroger sur le rang qu’occuperait le Mali si ce classement était actualisé. En effet, suite à l’appel du Rassemblement des forces patriotiques du Mali, une coalition regroupant des chefs religieux, des partis politiques et des membres de la société civile, plusieurs dizaines de milliers de personnes expriment leur ras-le-bol à travers le Mali.
Par ailleurs, ces manifestants réclament la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 et réélu en 2018. Si la situation sociopolitique actuelle du Mali est largement débattue sur les réseaux sociaux, il convient de souligner que certaines agences de communication utilisent désormais des logiciels qui scrutent les commentaires postés sur les réseaux sociaux.
Ces logiciels permettent une surveillance à travers laquelle les utilisateurs sont mesurés en fonction de leur humeur et de leur réceptivité aux messages diffusés. Il convient cependant de regretter que cette surveillance favorise désormais des prospections pour le compte des officines politiques. A l’aide des algorithmes d’intelligence artificielle, l’utilisation de cette méthode permet de générer des usages manipulateurs de l’information et des fake news. Lors des dernières élections brésiliennes par exemple, un logiciel du nom de WNL a été utilisé en pleine campagne par un politicien afin de diffuser du contenu dans plus d’une centaine de groupes WhatsApp.
Par Dr Qemal Affagnon
Le Dr Qemal Affagnon est le responsable Afrique de l’Ouest de l’ONG de défense des droits numériques, Internet Sans Frontières. Dans le cadre de ses travaux de recherche, il a publié plusieurs articles académiques sur la multifonctionnalité de l’Internet et des réseaux sociaux dans la pratique de la religion. Il est également spécialiste en stratégie de lutte contre les coupures internet, la protection des données, la cybercriminalité et l’éducation aux médias sociaux. En sa qualité d’expert électoral, il a observé des scrutins électoraux en RDC, en Afrique du Sud et au Mozambique.
[Digital Business Africa – Avis d’experts – Par Antonio Pedro*] – Ce n’était pas un cauchemar: cela est arrivé. Ce n’était pas le film « Contagion » de Steven Soderbergh (2011) ou un film de science-fiction où un personnage voyou déclenche une guerre biologique pour maximiser les profits. Ce n’était pas un cauchemar non plus! Cela a réellement eu lieu.
Bill Gates l’avait prédit en 2015, et avait indiqué que le monde n’y serait pas préparé. Ce n’était pas le cas! Une prophétie réalisée? Un Nostradamus du 21è siècle?
Mis à part les théories du complot, la pandémie a touché les riches et les pauvres, les pays développés et les pays en développement, les vieux et les jeunes, les légendes de la musique et les Premiers ministres et même un célèbre virologue comme Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine et l’un des découvreurs du virus Ebola; bref, nous avons tous été touchés et de manière apocalyptique!
Des mesures draconiennes ont été prises. Les États membres ont déclaré l’état d’urgence, des couvre-feux ont été imposés, des cabinets de guerre ont été établis, le confinement est devenu une norme et les soldats sont sortis des casernes pour faire respecter cette mesure. Et plus encore; les frontières ont été fermées, compromettant les moyens de subsistance des commerçants transfrontaliers informels, en particulier les femmes, et causant des ravages dans les pays en développement sans littoral tels que le Tchad et la République centrafricaine.
Des vols ont été suspendus et de nombreux avions sont restés cloués au sol. Deux de mes collègues sont restés bloqués à Brazzaville pendant environ un mois et, Inge, ma fille, étudiante en Afrique du Sud, n’a pas pu nous rejoindre à Yaoundé pour les congés de Pâques. Tragiquement, les restrictions de voyage nous ont contraints, moi-même et beaucoup d’autres à travers le monde, de ne pouvoir voyager pour aller voir des parents et rendre un dernier hommage à des êtres chers décédés au cours de cette période.
Instabilité macroéconomique accrue
Les prix du pétrole ont chuté en dessous de 20 USD le baril en raison de la dynamique de l’offre et de la demande ainsi que des guerres de prix entre la Russie et l’Arabie saoudite, aggravant l’instabilité macroéconomique dans les pays dépendants des exportations de pétrole. L’on peut en citer quelques-uns en Afrique centrale comme l’Angola, le Tchad, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale.
Nous avons assisté à un Jeudi Noir, et sommes entrés dans un marché à la baisse avec des actions chutant de près de 30% en-deçà des chiffres records. Les entreprises ont déclaré faillites et des sauvetages massifs nous ont rappelé l’effondrement économique mondial et la crise financière de 2008 et l’histoire «trop grand pour faire faillite». La firme Boeing avait besoin de milliards d’aide pour survivre. Certaines compagnies aériennes se sont effondrées, l’IATA estimant les pertes de ce secteur industriel à 84 milliards de dollars en 2020.
Les usines sont restées fermées, les restaurants aussi. L’industrie des jeux et du divertissement a été durement touchée avec la fermeture des théâtres, des musées et des salles de concert. Le sport n’a pas été épargné non plus ; après une interruption de 3 mois, s’en sont suivis de rencontres surréalistes joués à huis clos sans spectateurs, à l’instar du derby Everton-Liverpool Merseyside qui, en temps normal, aurait attiré des dizaines de milliers de fans. À la consternation de beaucoup, en raison de l’interdiction de la vente de l’alcool pendant la période du confinement, et du manque de capacité de stockage, les sociétés brassicoles en Afrique du Sud ont dû déverser l’équivalent de 400 millions de bouteilles de bière, les détaillants ayant cessé de se faire livrer la bière.
Partout, des emplois ont été perdus, poussant de nombreuses personnes au seuil de pauvreté, notamment dans le secteur informel. Pour le 2è trimestre 2020, l’OIT a estimé une baisse des heures de travail mondiales équivalente à 305 millions d’emplois à temps plein. Elle a également indiqué que 1,6 milliard de travailleurs de l’économie informelle seraient fortement touchés par les mesures de confinement, en particulier dans les pays en développement dépourvus de filets de sécurité appropriés. La violence basée sur le genre a augmenté, les dépressions mentales également.
Les pays se retrouvent dans un gouffre financier
Les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été perturbées, la domestication de la production et de l’approvisionnement a augmenté, ce qui a conduit les analystes à indiquer que le rythme de la déglobalisation était irréversible. Alors que les économies s’effondraient, la restructuration de la dette a dominé le discours politique, car le manque de liquidité financière risquait de plonger les nations dans un trou financier encore plus profond. Les sociétés de notation étaient présentes, plusieurs pays étant inquiets que tout mouvement précipité de restructuration de la dette ou un appel à l’annulation de la dette pourrait conduire à une dégradation du «statut indésirable», leur fermant ainsi l’accès aux marchés!
Tout comme en 2008, le débat cette fois-ci est également devenu alphabétique,[1] les économistes se demandant si la forme de la reprise économique serait un Z, U, V ou W, en d’autres termes, une frénésie de dépenses et un bref boom après la fin du confinement suivis d’une trajectoire de croissance au même niveau que lors de la période pré-pandémique (Z); un ralentissement lent suivi d’une lente reprise (U); une chute dramatique suivie d’une forte reprise (V); ou une reprise suivie d’une autre rétraction puis d’un deuxième rebond (W), respectivement. D’autres, inspirés par le logo « Nike », parlaient d’une reprise «Nike swoosh», c’est-à-dire une montée subite rapide mais courte à la fin du confinement suivie d’une vitesse de récupération longue et plus lente.
La forme de toutes ces trajectoires de reprise économique dépendait, bien entendu, de nombreux facteurs, notamment de l’intensité de la pandémie, de sa durée, de l’éventualité d’une deuxième flambée d’infections et de l’efficacité des plans de relance pour accélérer la reprise. De nombreux experts ont convenu que la reprise économique dépendrait principalement de la vitesse à laquelle nous sortirions de nos appréhensions, car c’est ces facteurs, et non les mesures administratives, qui détermineraient la confiance des consommateurs, si nous pourrions nous rendre dans les restaurants, voyager, partir en vacances ou aller au salon de coiffure.
Malheureusement, contrairement à 2008, cette crise était différente. La COVID-19 a été une crise sanitaire, économique, sociale et humanitaire unique et tragique, avec tous les pays du monde touchés, des millions de personnes infectées et des centaines de milliers de morts, y compris Manu Dibango, dont le titre à succès sorti en 1972, Soul Makossa, a inondé les pistes de danse dans le monde entier. Pas même la potion magique de Druid Getafix n’aurait sauvé Obélix des effets déprimants de la COVID-19. Les masques et les désinfectants sont devenus une illustration de notre peur et du danger croissant auquel nous étions tous confrontés.
Nos habitudes et nos coutumes ont été éprouvées; le commerce électronique a explosé et de nouvelles applications ont frappé les marchés offrant des solutions à la vie en mode confinée. Nous avons appris à prendre des distances sociales et à naviguer entre Microsoft Teams, Zoom, Webex, Bluejeans, Skype for Business et de nombreuses autres plates-formes, le télétravail s’étant imposé. L’avenir du travail a changé sous nos yeux, illustrant mieux le concept selon lequel les pays pourraient passer à une économie de la connaissance et à une société numérique, et les anciennes pratiques désormais obsolètes.
Nous sommes résilients
Au milieu des souffrances et des ravages causés par la COVID-19, nous avons été témoins des meilleurs moments de l’humanité. Des vieux ennemis ont oublié leurs vieilles querelles et se sont réunis pour le bien commun, certaines sanctions ont été levées pour des raisons humanitaires et les combats ont connu une trêve.
Au Royaume-Uni, le capitaine Tom Moore, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale âgé de 100 ans, a collecté plus de 28 millions de livres pour la charité, un record mondial en dons recueilli pour la charité par un individu. Le méga concert virtuel de l’OMS, de Global Citizen et de Lady Gaga «Ensemble à la maison» a permis de recueillir 128 millions de dollars pour le Fonds de réponse solidaire COVID-19 de l’OMS pour aider à traiter et accélérer le développement d’un vaccin.
Des milliardaires de l’intérieur et de l’extérieur ont apporté de l’aide aux moins nantis. Les usines se sont rénovées pour pouvoir fabriquer des ventilateurs, des masques, des désinfectants, et d’autres équipements de protection individuelle (EPI). Sept équipes de Formule 1, un de mes sports préférés, se sont mis ensemble pour produire des ventilateurs.
Le tissu africain, le kitenge, est devenu un moyen à la mode et personnalisé de se protéger en donnant de la couleur aux masques et, mieux encore, des emplois aux petites et moyennes entreprises (PME) informelles. Heru Tech, une start-up de jeunes sénégalais a inventé le Yessal Box, un portique désinfectant, qui active la pulvérisation de solutions désinfectantes équipé d’un distributeur de désinfectant pour les mains et un appareil photo pour prendre la température et vérifier le port du masque par l’usager. Ceci n’est qu’un exemple de l’explosion de l’innovation déclenchée par la pandémie.
La course à la découverte d’un vaccin anti COVID-19 a mobilisé les gouvernements, les universités, les instituts de recherche et le secteur privé dans une relation symbiotique ou concurrente pour produire le vaccin entre 12 et 18 mois ou moins, par rapport au cycle habituel de quatre ans de recherche, d’essais précliniques et cliniques, d’approbation, de fabrication et de distribution, nécessaires pour produire et propager un vaccin tout nouveau et le mettre à la disposition du public. Et du coup 95 vaccins liés à COVID-19 étaient à l’étude au même moment[2].
Unir les forces pour sauver des vies
L’ONU est également venue en force, soutenant les gouvernements dans la réponse sanitaire et socio-économique aux niveaux mondial, régional et national. Le Secrétaire général de l’ONU a exhorté le monde à «travailler ensemble pour sauver des vies, alléger les souffrances et atténuer les conséquences économiques et sociales bouleversantes» de la COVID-19. Il a appelé les pays à reconstruire mieux afin que l’après COVID-19 soit plus pure, plus écolo, plus sain, plus sûr et plus résilient.
Les ministres africains des finances se sont réunis, sous l’impulsion de la Secrétaire exécutive de la CEA, le Dr Vera Songwe, et à la lumière du rapport fondateur de la CEA intitulé «COVID-19 en Afrique: protéger les vies et les économies»[3], qui a fourni une évaluation précoce des impacts socio-économiques de la pandémie sur l’Afrique et les réponses à y apporter, pour définir des mesures visant à restaurer la croissance et l’espoir sur le continent. Il s’agissait notamment d’un appel à: 100 milliards de dollars EU pour la relance économique; 100 milliards de dollars pour la réponse sanitaire; un soutien budgétaire de la Banque mondiale renforcé par des ressources; un meilleur accès aux décaissements d’urgence du FMI grâce à sa fenêtre de facilité de crédit rapide et à d’autres facilités d’urgence; un moratoire de deux ans pour la dette de toute l’Afrique afin de fournir un espace budgétaire aux gouvernements souffrant de pertes de revenus importantes; une attribution de droits de tirage spéciaux (DTS) afin de fournir des liquidités supplémentaires pour le développement du secteur privé; et la mise en place d’un fonds commun de créance (FCC) pour gérer la dette commerciale de l’Afrique. Des entretiens qui ont suivi avec le G20, le Club de Paris, le FMI, la Banque mondiale, les bailleurs privés et les agences de notation ont façonné l’architecture de la réponse financière de l’Afrique à la pandémie.
En partenariat avec le Groupe Alibaba, la CEA a également facilité l’accès des PME africaines à la plate-forme électronique du commerce mondial (eWTP), leur permettant ainsi d’accéder à de nouveaux marchés grâce à des ventes B2C (entre les entreprises et les consommateurs) efficaces et rapides. Cette action a permis à de petites marques et à des produits distincts du continent tels que le poivre blanc de Penja, du Cameroun ou le beurre de cisaillement du Mali et la vanille des Comores ou de Madagascar, mondialement reconnus, de se remettre rapidement de la pandémie grâce à l’augmentation du volume de ventes permises par la plateforme. La plateforme a également offert une formation et un soutien dans des domaines tels que le commerce électronique, la logistique, le financement, le cloud computing et les paiements mobiles.
Par Antonio Pedro, directeur du Bureau sous-régional Afrique centrale de la CEA
Un double péril à coup sûr
En septembre 2017, les États membres de l’Afrique centrale ont adopté le Consensus de Douala sur la diversification économique (grâce à l’industrialisation induite par les ressources et par le commerce) et le programme Made in Central Africa, des cadres que la CEA a élaborés en réponse à l’instabilité macroéconomique créée par la baisse des prix des matières premières en 2014. En construisant des économies résilientes et structurellement transformées dans la sous-région, l’Afrique centrale briserait enfin les cycles vicieux des booms et des contractions associés à sa dépendance excessive à l’exportation des matières premières. La COVID-19 a rendu cet impératif plus évident et urgent.
Les prévisions de la CEA prévoyaient que, dans le pire des cas, l’économie africaine passerait de la croissance du PIB de 3,2% prévue pour 2020 à -2,6%, annulant deux décennies de gains tirés des réformes soutenues et une croissance positive. Les pays africains exportateurs de pétrole devraient à eux seuls perdre 65 milliards de dollars américains en 2020.
La COVID-19 a durement touché l’Afrique centrale, principalement par les canaux de transmission des produits de base et du tourisme et la contraction de la demande intérieure. La pandémie a déclenché des perturbations du commerce international et un ralentissement de l’activité économique mondiale avec une baisse importante de la demande de biens et services, y compris le tourisme. Nos projections ont montré que les pays de la sous-région perdraient collectivement 4,1% de leur PIB prévu précédemment.
La sous-région a exporté la plupart de ses marchandises vers l’Asie (53%) et l’Europe (29%), deux des quatre régions les plus touchées par la COVID-19. Le ralentissement de la croissance dans le reste du monde, en particulier en Chine, a entraîné une baisse de la demande pour de nombreux produits d’exportation de l’Afrique centrale. Cette situation a eu un impact négatif sur les exportations et les revenus de l’Afrique centrale, les prix du pétrole, des minéraux, du cacao et d’autres produits de base ayant chuté, la visite des touristes aussi. Pour les pays comme l’Angola, le Tchad, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon, le pétrole représente plus de 50% des exportations totales et la part des rentes pétrolières dans le PIB dépasse 20%.
Avec une baisse de plus de 50% du prix du pétrole causée par la COVID-19, la situation budgétaire de ces pays s’est brusquement affaiblie, limitant leur possibilité de déployer des ressources adéquates pour répondre à la pandémie sanitaire ou stimuler l’économie, d’où un cas de double péril! Les impacts négatifs de la COVID 19 sur l’Afrique centrale ne se sont pas limités aux pays producteurs et exportateurs de pétrole. Les restrictions de voyages en Europe ont réduit les revenus de Sao Tomé-et-Principe, tributaire du tourisme, et ont ralenti l’activité économique, entraînant une baisse de 34,2% du PIB, la plus élevée d’Afrique centrale et près du double de la baisse en pourcentage (18,5%) du PIB des producteurs de pétrole. Et l’exportation de la Guinée équatoriale, la deuxième pire réduction du PIB de la sous-région.
Contrairement à la Chine, l’Europe ou les États-Unis, la sous-région disposait d’un espace / capacité sanitaire faible et des moyens financiers insuffisants pour faire face immédiatement à une pandémie aussi massive que la COVID-19. C’était le péril épidémiologique. De plus, l’espace budgétaire trop réduit de la sous-région hérité de la crise de 2014 a limité les moyens disponibles pour renflouer le secteur productif et stimuler l’économie. En 2020, la relance budgétaire en pourcentage du PIB de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni était respectivement de 11,8%, 11,7% et 6,7%, contre une moyenne de moins de 1% en Afrique centrale. Là était le péril financier.
Les pays d’Afrique centrale ont annoncé divers plans de relance pour atténuer l’impact de la crise sur la population et sur l’économie. Cependant, ces mesures n’ont eu que des effets de redistribution à très court terme, sans effet significatif sur le niveau de production global.
Si, comme le préconisait la CEA depuis des décennies, les pays d’Afrique centrale avaient soigneusement investi dans la diversification économique et la transformation structurelle de leurs économies, en particulier grâce à l’industrialisation induite par les ressources et le commerce, la sous-région aurait simplement été parmi le bloc le plus avancé en Afrique, dotée d’une marge budgétaire suffisante pour faire face à des éventualités comme la COVID-19. Au lendemain de la COVID-19, l’Afrique centrale aurait dû commencer à reconstruire mieux, avec une économie et des emplois plus écolos, tirant le meilleur parti du capital naturel et des services écologiques du bassin du Congo dans le monde grâce à une monétisation intelligente de cette classe d’actifs et de cette attraction de financements innovants sous forme d’obligations vertes et d’autres investissements à impact.
Nous insistons: Diversifier et poursuivre le label Made in Central Africa
Ainsi, plus que jamais et conformément au Consensus de Douala, les voies de sortie de l’après COVID-19 devaient être centrées sur la diversification économique, un appel que nous avons à nouveau lancé le 17 juin 2020 avec le président de la Commission de la CEMAC et du Secrétaire général adjoint de la CEEAC en charge de l’intégration physique, économique et du marché. La CEA a lancé le processus d’harmonisation et de consolidation des stratégies de la CEMAC et de la CEEAC sur le développement industriel et la diversification économique en un seul modèle intégré, le plan directeur industriel de développement et de diversification économique régional (PDIDE régional). Le webinaire a réuni une centaine de représentants des gouvernements, du secteur privé, des OSC, des agences des Nations Unies, des médias et d’autres parties prenantes de l’Afrique centrale.
Nous avons aidé les pays à saisir les opportunités créées par la COVID-19 pour monter et déployer des plans directeurs de diversification économique et d’industrialisation que les États membres de la région avaient élaborés ou élaboraient, y compris des stratégies nationales de la ZLECAf.
Nous avons aidé le Tchad à exceller dans la production d’énergie solaire et la valeur ajoutée industrielle dans les produits bovins, rivalisant avec le Botswana. Le Congo quant à lui est devenu la plaque tournante des engrais de l’Afrique centrale, transformant ses milliards de dollars de valle de potasse local en engrais, ce qui a fait de l’Afrique un exportateur net de produits alimentaires plutôt qu’un importateur, comme ce fut le cas pendant la COVID-19. Le Cameroun est devenu un leader régional de l’agro-industrie et de l’économie numérique. La Guinée équatoriale a accéléré ses gains dans la prestation de services, la R&D en médecine tropicale, l’éducation en ligne et la logistique, grâce à la force de son excellente infrastructure. Le Gabon est devenu un fournisseur de meubles en bois de classe mondiale grâce à sa rupture avec un passé récent où seul le bois brut était exporté. La République démocratique du Congo a ébloui le monde avec la transformation locale du cobalt en batteries lithium-ion pour les voitures électriques, se classant au premier plan de l’électrification des systèmes de transport en Afrique. Enfin, Sao Tomé-et-Principe a transformé ses abondantes ressources en matière d’économie bleue pour devenir une destination privilégiée pour le tourisme durable et un centre d’excellence pour la pêche et le développement marin.
Une approche d’investissement et de développement tournée vers l’intérieur, ancrée dans le libre-échange continental africain, a propulsé le label Made in Central Africa pour devenir une référence domestique de qualité et de haut niveau. Pour soutenir la diversification économique en Afrique centrale, nous avons lancé une révolution des compétences, en adaptant efficacement les investissements dans le développement du capital humain aux besoins du marché et de la société.
Il s’agissait de favoriser l’équité intergénérationnelle. C’est ce que nous, en Afrique centrale, avions à faire pour que nos enfants et petits-enfants et leurs générations vivent après dans un monde bien meilleur. Contrairement à ce que Bill Gates avait prévu en 2015, la sous-région a fait des investissements qui l’ont plus que jamais préparée pour faire face à la crise systémique des défis économiques et sanitaires. Une meilleure Afrique centrale a été construite.
La COVID-19 a été une expérience meurtrière, humiliante et d’apprentissage profond sans précédent dans l’histoire récente de l’humanité!
Le Prix Nobel de la paix et la personnalité de l’année
C’est là une manière bien brutale et incohérente de conclure, mais je n’ai pas pu résister à ajouter ce point.
Au lendemain de la COVID-19, le comité Nobel sera confronté à un dilemme pour choisir le lauréat du prix Nobel de la paix. Les infirmières, les médecins et les autres primo-intervenants feront partie des favoris du public avec l’OMS parmi les prétendants. Plus tard en janvier, les rédacteurs du journal Times auront également du mal à opérer un choix final sur la personnalité de l’année en spéculant entre leurs propres opinions et les résultats du sondage du choix du lecteur.
############################
*Antonio Pedro est le directeur du Bureau sous-régional Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).
[Digital Business Africa] – Le géant américain des vidéos en ligne YouTube, propriété de Google, a lancé cette semaine « Analytics for Artists ». YouTube souhaite ainsi offrir aux artistes « une vision complète et détaillée de leur audience ». Pour accéder à ces statistiques détaillées, les artistes doivent se rendre dans YouTube Studio.
Il s’agit en effet, d’une amélioration de son outil d’analyse des performances des vidéos. Ainsi donc, les artistes pourront désormais recevoir des données complètes, en temps réel (interactions du public, données démographiques, engagement sur les vidéos…) ; mieux comprendre leur public, avec le nouveau KPI « Total Reach » qui intègre les vues sur les vidéos officielles, les collaborations et les créations des fans et aussi voir comment les fans s’approprient leurs œuvres via des créations dérivées, pour chaque titre diffusé sur YouTube.
La vidéo d’explication de YouTube
Analytics for Artists est disponible sur la version web de YouTube Studio et sur smartphone via l’application mobile dédiée (Android et iOS).
[Digital Business Africa] – La vague de pression mondiale antiracisme suscitée par l’assassinat de George Flyod aux Etats-Unis a relancé le débat sur la modération des discussions sur les réseaux sociaux et notamment Facebook. Jusqu’ici, le réseau social était engagé sans une politique d’intervention à minima dans la modération des discussions sur sa plateforme.
Une politique dénoncée par l’Anti-defamation league et d’autres organisations antiracistes américaines qui dénoncent ainsi le silence complice de Facebook dans la propagande raciste sur sa plateforme.
Leurs multiples appels et interpellations à l’endroit de Facebook pour changer sa politique de modération de ses contenus racistes sont restés sans effet. Et Face à l’ignorance de leurs appels, ces organisations ont lancé la campagne #Stophateforprofit qui consiste à appeler les entreprises à boycotter Facebook et ses plages publicitaires durant le mois de juillet 2020.
Un appel qui a plutôt été largement suivi par des entreprises, dont les gros annonceurs de Facebook. Verizon, Honda, Unilever, Coca Cola, Starbucks…120 entreprises au total ont adhéré à la campagne #Stophateforprofit initiée par des mouvements antiracistes.
Sentant la pression de ses annonceurs monter, Facebook sortira finalement de sa réserve. Dans un message en direct le 3 juillet 2020, le PDG-fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a annoncé une série de réformes, parmi lesquelles un contrôle plus rigoureux des publicités haineuses ainsi qu’une meilleure signalisation des messages politiques potentiellement haineux. Une avancée certes, mais jugée insuffisante par les organisations à l’origine de la campagne de boycott, qui appellent plus d’entreprises à participer.
Toutefois, l’effet financier de cette campagne ne devrait pas être catastrophique pour Facebook. Dans les faits, les presque 70 milliards de dollars de revenus publicitaires de Facebook sont davantage le fait de petits commerces, qui peuvent difficilement se passer de la plateforme pour atteindre leur cible.
Pour cette catégorie de personnes, une adhésion à cette campagne de boycott impactera forcément leurs propres revenus. Selon les projections, Facebook devra enregistrer une baisse de son chiffre d’affaire de l’ordre de 1% au mois de juin 2020. Une baisse davantage consécutive à la pandémie de la Covid 19.
[Digital Business Africa] – Au Nigeria, le régulateur du secteur des télécommunications, la Nigerian Communications Commission (NCC), a rendu publique les performances du secteur pour le mois d’avril 2020. De manière générale, ces données font état d’une constante croissance, notamment au niveau de l’accès aux services Internet. A titre d’indicateur, le nombre d’abonnements Internet mobile (fixe et voix sur IP) a atteint dans le pays 138,7 millions au mois d’avril 2020.
Dans le même registre, on note que la pénétration du haut débit dont dépendent l’accès à Internet et la connectivité dans le pays a connu un léger recul, passant de 39,90% en mars 2020 à 39,58% en avril 2020.
Aussi, le régulateur souligne le rôle crucial des opérateurs dans cette performance. En effet, la grande partie de la connectivité Internet provient de la technologie GSM utilisée par les téléphones portable, et donc, fournis par les opérateurs tels que MTN, Globacom, Airtel, ou encore 9mobile ainsi que les Fournisseurs d’accès Internet.
[Digital Business Africa] – Après plusieurs reports, le lancement des activités de l’opérateur Uzi Zambia, qui devrait être le quatrième opérateur télécoms en Zambie n’aura finalement pas lieu. Le régulateur télécoms, la Zambia Information and Communications Technology Authority (ZICTA) a annoncé avoir résilié la licence octroyée en mars 2018 à l’opérateur. Elle a dans la foulée invitée les opérateurs régionaux et internationaux intéressés par le marché zambien à postuler pour devenir le quatrième opérateur télécoms du pays et concurrencer MTN Zambia, Airtel Zambia et Zamtel.
Initialement, la licence attribuée à Uzi Zambia est pourvue d’une durée de 15 ans, et devrait être valide jusqu’en 2033. Au moment de la signature de la licence en mars 2018, il était convenu qu’Uzi Zambia lance ses activités en décembre 2018. Seulement, l’opérateur dont l’actionnaire principal est Unitel International Holdings B.V enregistré aux Pays-Bas n’a cessé d’éprouver d’importants soucis financiers.
Il a réclamé et obtenu du gouvernement plusieurs reports du lancement de ses activités. Seulement, le gouvernement avait fixé le 31 mai 2020 comme délai de rigueur pour lancer ses activités. Ainsi, sa nouvelle demande de report a été rejetée par le régulateur qui a finalement résilié son contrat de licence. De ce fait, la course est à nouveau ouverte. Ecrit par Jephté TCHEMEDIE
[Digital Business Africa] – L’Afrique a généré 2,9 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques en 2019. Soit 2,5kg par habitant dans 49 pays africains. Ces D3E comportaient des matières premières d’une valeur de 3,2 milliards de dollars. En plus, seuls 13 pays africains sur les 43 analysés détiennent une politique nationale de régulation et de gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E).
Extrait de l’étude baptisée Global E-waste Monitor 2020.
C’est ce qu’on peut lire de la troisième édition de l’étude baptisée Global E-waste Monitor 2020, publiée le 03 juillet 2020 par le Global E-waste Statistics Partnership. Mais jusqu’ici, très peu de pays africains mesurent la gravité de ce fléau et prennent des mesures idoines. Cette étude a le mérite de nous montrer et de nous rappeler l’importance et l’urgence de l’action face à ces D3E.
Le Global E-waste Monitor 2020 offre en réalité un aperçu intéressant pour relever le défi mondial des déchets électroniques. Il faut préciser que le Global E-waste Monitor 2020 est le fruit d’une collaboration entre l’Union internationale des télécommunications (UIT), le programme SCYCLE (Sustainable Cycles) actuellement co-organisé par l’Université des Nations Unies (UNU), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Association internationale des déchets solides (ISWA).
Au niveau mondial, il y a de plus en plus de D3E. Du fait de l’augmentation des revenus disponibles, de l’urbanisation et de l’industrialisation dans de nombreux pays en développement qui entraînent une augmentation des quantités importantes d’équipements électriques et électroniques (EEE) et, par conséquent, des quantités de D3E.
Toujours plus de déchets électroniques dans le monde
En 2019 donc, un record de 53,6 millions de tonnes métriques (Mt) de déchets électroniques – des produits mis au rebut avec une batterie ou une prise tels que les ordinateurs et les téléphones portables – ont été générés dans le monde, relève l’étude. Soit une augmentation de 9,2 Mt en cinq ans.
L’étude précise que des substances toxiques et dangereuses telles que le mercure, les retardateurs de flamme bromés (BFR) ou les chlorofluorocarbures (CFC) se trouvent dans de nombreux types d’équipements électroniques et présentent un risque grave pour la santé humaine et l’environnement si elles ne sont pas manipulées de manière écologique.
Le nouveau rapport prévoit également que les déchets électroniques mondiaux atteindront 74 Mt d’ici 2030, soit presque le double du chiffre de 2014, en raison de taux de consommation électrique et électronique plus élevés, de cycles de vie plus courts et d’options de réparation limitées.
En 2019, seuls 17,4 % des déchets électroniques étaient officiellement répertoriés comme officiellement collectés et recyclés. En 2018, l’organe politique suprême de l’UIT, la Conférence de plénipotentiaires, a fixé comme objectif de porter le taux mondial de recyclage des déchets électroniques à 30 % d’ici 2023. Pour atteindre cet objectif, le taux de collecte et de recyclage officiel devrait augmenter à un rythme beaucoup plus rapide.
Lenteur dans les réglementations et mise en place des programmes de recyclage en Afrique
Le nombre de pays qui ont adopté une politique, une législation ou une réglementation nationale en matière de déchets électroniques est passé de 61 à 78 entre 2014 et 2019. Toutefois, précise l’étude, dans de nombreuses régions, les progrès en matière de réglementation sont lents, l’application de la législation est faible et la collecte et la gestion des déchets électroniques sont insuffisantes.
Plus encore, et c’est à déplorer, l’on se demande pourquoi certains pays africains qui ont adopté des réglementations et des programmes de recyclages pour faire face aux D3E tardent à implémenter ces programmes et réglementation. C’est par exemple le cas des pays comme le Togo, le Ghana, le Bénin et la Côte d’Ivoire.
SGS Renovo
En effet, plusieurs parmi ces pays africains ont adopté le programme SGS Renovo® qui apparaît aujourd’hui en Afrique comme une meilleure réponse pour faire face aux D3E. Car non seulement elle collecte une écotaxe, mais également elle recycle dans les règles de l’art ces D3E et crée aussi des emplois.
En réalité, plus du fait que les pays africains produisent des D3E, tous les Etats africains ne disposent pas toujours des mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe qui sont largement déversés en Afrique. Face à ces déficits et face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, le groupe suisse SGS SA a mis en place le programme Renovo® qui a déjà démarré et/ou validé au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.
SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion de ces D3E à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée. Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.
Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec deux entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR), de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).
Ce qui permettra par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe.
Pourquoi la lenteur et les retards ?
Photo : Huguette Roe, Shutterstock
Mais, l’on se demande encore pourquoi des pays africains comme le Ghana, le Bénin, le Togo ou la Côte d’Ivoire prennent du retard dans la mise en place de ce programme SGS Renovo®.
C’est à se demander si ce ne sont pas des lobbys des équipementiers et/ou des importateurs qui empêchent la mise en œuvre de ce programme ou alors incite les gouvernements africains à manquer d’intérêt à la gestion de ces D3E.
En tout cas, l’étude Global E-waste Monitor 2020 rappelle les bénéfices de l’économie circulaire que peuvent générer les D3E, (possibilité d’extraction dans les normes requises des matières premières d’une valeur de 3,2 milliards de dollars sur les 2,9 Mt de D3E produits en Afrique en 2019), mais aussi et surtout montre les dangers de leur mauvaise gestion comme c’est le cas actuellement dans de nombreux pays africains devenus dépotoirs de pays européens en matière de D3E.
De graves dangers pour la santé humaine
Le Global E-waste Monitor 2020 précise à nouveau que de nombreuses études continuent à mettre en évidence les dangers pour la santé humaine de l’exposition à des toxines bien étudiées, comme le plomb. On peut lire dans ce travail de recherche que des études ont fait état d’associations entre l’exposition au recyclage informel des déchets électroniques et des résultats défavorables à la naissance des enfants (mortinatalité, naissance prématurée, âge gestationnel plus bas, poids et longueur de naissance plus faibles et scores APGAR plus faibles), une croissance accrue ou réduite, un développement neurologique altéré, des résultats d’apprentissage et de comportement défavorables, le fonctionnement du système immunitaire et la fonction pulmonaire.
Aussi, de nombreuses autres études ont examiné l’impact de l’exposition aux déchets électroniques sur la fonction thyroïdienne des enfants, mais ont fait état de résultats incohérents. Un petit nombre d’études ont aussi suggéré que des dommages à l’ADN, des changements dans l’expression des gènes, des changements dans la régulation cardiovasculaire, une coagulation sanguine rapide, une perte d’audition et de mémoire olfactive peuvent être associés avec exposition à la gestion informelle des déchets électroniques.
De quoi inciter les gouvernements africains à agir avec urgence pour limiter les dégâts, mais aussi, par ricochet, pour créer des emplois!
[Digital Business Africa] – C’est la nouvelle innovation d’Arthur Zang dans le secteur de la santé après le Cardiopad. Le promoteur de l’entreprise Himore Medical Equipments et son équipe ont mis sur pied une station de production d’oxygène médical connectée baptisée Oxynnet.
En effet, explique Himore Medical Equipments, les Maladies respiratoires sont celles qui touchent les poumons et les voies respiratoires, entrainant ainsi des difficultés à respirer. Parmi les plus fréquentes, on peut citer l’asthme, la grippe, la pneumonie, la tuberculose. L’infection des voies respiratoires inférieures étant la forme la plus mortelle. Celle-ci serait à l’origine de plus de trois millions de décès dans le monde.
Avec l’apparition de la Covid-19, des centaines de milliers de personnes dans le monde ont perdu leur vie. Plus de 300 au Cameroun. Or, l’un des traitements les plus essentiels dans la prise en charge des patients souffrant de covid-19 et de maladies respiratoires en général est l’oxygénothérapie. Un traitement qui consiste à apporter de l’oxygène médical (pure a 95%) au patient.
Des stations de production d’oxygène interconnectées
Sauf qu’en Afrique, l’oxygène médical, qui est exclusivement vendu sous forme de bouteille, reste une denrée rare et très coûteuse. Au Cameroun, il n’est disponible que dans les hôpitaux de référence et les grandes cliniques. Ainsi, pour s’en procurer, le patient doit payer environ 10 000 FCFA par heure de respiration, ce qui est assez coûteux.
En conséquence, au Cameroun par exemple, estime Himore Medical Equipments, les 79% de la population vivant en zones rurales et péri-urbaines, sont obligées de voyager vers les centres urbains pour recevoir de l’oxygène médical quand ils sont malades. Avec les risques de contagion dans les transports en commun que cela pourrait procurer.
Pour résoudre ce problème, Himore Medical Equipments a donc développé la solution Oxynnet (Oxygen National Network) qu’elle présente comme un réseau de production d’oxygène médical, qui permettra à chaque hôpital de produire de l’oxygène médical. Il est constitué de plusieurs stations de production d’oxygène interconnectées à un même système de contrôle.
D’après les explications de la jeune entreprise, chaque station est installée dans un hôpital et produit de l’air concentré en oxygène à 95% de manière continue à partir de l’air ambiant qui lui, est concentré en oxygène seulement à 21%. Elle fonctionne grâce au courant électrique et est munie d’un circuit d’alimentation via l’énergie solaire et d’une batterie.
La station pourrait fournir de l’oxygène médical à plus de 10 patients simultanément et sans interruption et est contrôlée à distance à partir d’un téléphone portable et à travers le réseau téléphonique mobile grâce à une application Android.
Le fonctionnement d’Oxynnet
La station peut être installée dans une salle dédiée ou à l’extérieur de l’hôpital, apprend-on. Elle est reliée au réseau électrique de l’hôpital à partir duquel elle s’alimente. Elle est également reliée à son panneau solaire placé à l’extérieur de l’hôpital à partir duquel elle s’alimente en cas de coupure d’électricité. Une fois mise en service, la station démarre la production d’oxygène en continu à un rythme de 60 litres d’oxygène pur par minute.
La sortie de la station est reliée à l’entrée d’un réseau de distribution d’oxygène médical. Ce réseau est constitué « d’un ensemble de splits et de débitmètres qui permettent de délivrer de l’oxygène au chevet des patients à travers les masques reliés à leurs visages ». Des respirateurs peuvent être adaptés à chaque prise du réseau afin de fournir de l’oxygène de manière plus efficace aux patients. Grâce à son application android, la station peut être paramétrée à distance.
Aider l’Afrique
La jeune entreprise a pour vision de rendre l’oxygène médical accessible partout en Afrique, afin qu’aucun patient ne soit plus obligé de parcourir plus de cinquante kilomètres afin de bénéficier de l’oxygène médical. Ce qui passera par l’implantation d’une usine de production de stations d’oxygène en Afrique et de la mise sur pied d’un réseau de production d’oxygène médical répandu dans tous les hôpitaux d’Afrique.
Au Cameroun, ce projet Oxynnet a déjà remporté le concours du PNUD pour la meilleure innovation technologique pour la lutte contre le covid-19 et a déjà obtenu de l’avis de Himore Medical Equipments d’une première commande du Ministère de la Santé publique du Cameroun.
Annonçant cette innovation ce 06 juillet 2020 sur son compte Facebook, Arthur Zang remercie son équipe en ces termes : « Pendant tout ce temps, nous avons su rester concentrés malgré la peur que le monde traverse. En partant comme nous le faisons toujours, du problème à la solution, avec le même esprit d’innovation qui nous caractérise. Aux grands problèmes, les grandes thérapies, parce que les grandes solutions exigent de grandes équipes ».
[Digital Business Africa] – Sur son compte Twitter, les messages de bienvenue au Cameroun fusent. Quelques heures avant, ce 02 juillet 2020, Stephen Blewett écrivait : « Je suis très heureux de rejoindre la dynamique équipe de MTN au Cameroun ! Merci pour l’accueil chaleureux et les messages aimables de soutien ».
Ce ne sera pas son seul tweet qui annonce la nouvelle, car cela sera suivi d’un autre tweet comportant sa photo avec le goléador camerounais Samuel Eto’o Fils et d’un visuel du groupe précisant que Stephen Blewett prendra fonction au Cameroun à partir du 01er août 2020.
Le Sud-africain remplace à ce poste le Néerlandais Hendrik Kasteel qui a quitté MTN Cameroon fin mars 2020 « pour des raisons personnelles » comme l’avait indiqué le Sud-Africain Rob Shuter, PDG du groupe MTN, dans un communiqué en janvier dernier. L’intérim à la direction générale de MTN Cameroon était alors assuré par le Camerounais Alain Nono, directeur de MTN Mobile Money.
Des bisbilles avec les pouvoirs publics
Stephen Blewett quittera donc le Bénin après cinq années de service dans le pays de Patrice Talon. Un pays dans lequel son passage n’aura pas été de tout repos. Episode le plus retentissant, novembre 2017. Une décision du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia, ordonne son expulsion du Bénin. «Il est mis fin au séjour de Monsieur Stephen Blewett de nationalité sud-africaine, pour avoir mené, sur le territoire de la république du Bénin, des activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public», indiquait l’arrêté du ministre béninois qui donnait dix jours au Sud-africain pour quitter le Bénin, au plus tard le 24 novembre 2017.
Parmi ces « activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public », Digital Business Africa avait alors appris que les plus hautes autorités du pays n’avaient pas du tout apprécié les « attitudes et méthodes peu catholiques » de Stephen Blewett envers les collaborateurs directs du président Patrice Talon qui exigeaient de voir clair sur les activités, dettes et redevances de MTN Bénin envers le pays.
Moins d’une semaine après cette sommation de quitter le Bénin, une décision de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste du Bénin (Arcep) datée du 17 novembre 2017, sommait l’entreprise Spacetel Bénin SA qui exploite MTN Bénin de payer aux autorités du Bénin, une somme de 134,4 milliards de F.Cfa, au titre de redevances impayées.
L’Arcep reprochait alors à l’entreprise sud-africaine de téléphonie de n’avoir pas payé un peu plus de 134 milliards de F.Cfa de redevances annuelles de gestion et d’utilisation des fréquences au titre des années 2016 et 2017.
Le recours gracieux sera introduit par le Sud-africain sollicitant la levée de sa sanction administrative conformément à l’article 33 de la loi n° 086-012 du 26 février 1986 portant régime des étrangers au Bénin. Ce qui lui sera accordé sans toutefois annulée son expulsion. « La décision d’expulsion n’a pas été annulée. Nous l’avons juste différée », avait alors précisé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Pendant plus de six mois, Stephen Blewett fera profil bas et ne fera plus de sortie publique. Le groupe MTN entrera dans le processus de négociationsjugeant ce montant « excessif » et proposant de procéder à un paiement de 60 milliards de F Cfa. Ce que refusent les autorités béninoises.
Le groupe MTN et Ralph Mupita au secours
Ralph Mupita, directeur financier de MTN Group / Photo : Waldo Swiegers / Bloomberg
Le 18 mars 2018, la tension monte encore d’un cran lorsque, commentant les résultats financiers du groupe publié le 8 mars 2018, Ralph Mupita, le Chief Financial Officer de MTN Group, menace ouvertement d’un retrait du groupe au Bénin… et au Cameroun. Une fois encore, l’opérateur évoque des frais « trop élevés » et poursuit néanmoins les négociations.
En effet, dans une interview à Bloomberg en mars 2018, Ralph Mupita indiquait que MTN avait lancé une étude pour voir, de ses 22 opérations en Afrique et au Moyen Orient, quels étaient les marchés où il pourrait se retirer à cause des faibles revenus, des guerres civiles ou encore des malentendus avec les régulateurs télécoms. Le Cameroun et le Bénin apparaissaient en tête de cette étude.
« C’est une grande priorité pour nous de résoudre ce problème à court terme. Si ce n’est pas résolvable, alors ce ne sera pas résolvable. Nous voulons trouver une solution à l’amiable pour rester au Cameroun », affirmait-il concernant la filiale camerounaise, avant d’ajouter « Nous nous battons dur pour rester dans ce marché, le sens économique doit prévaloir », parlant de la filiale béninoise. Même si les deux pays vont plus tard démentir l’intention de quitter ces marchés, le message, qui selon de nombreux observateurs avertis était en réalité un moyen de pression, était passé.
Malheureusement, cela ne fait pas fléchir le gouvernement béninois qui reste droit dans ses bottes, sans réduire la sanction. Ce n’est que le 07 mai 2018 qu’un accord est trouvé. Celui-ci permet à MTN Bénin dirigé par Stephen Blewett de payer ses redevances de fréquences 2016, 2017, par tranche. Même si dans son communiqué l’opérateur indique qu’il juge toujours le coût de ces redevances élevées et annonce poursuivre les discussions avec le gouvernement béninois en vue de sa revue à la baisse.
MTN Bénin indique également avoir demandé et obtenu du gouvernement béninois la prolongation de sa licence d’exploitation pour une durée de cinq ans, tout comme il a obtenu l’ajout de la fibre optique dans les conditions actuelles de sa licence.
Stephen Blewett, nouveau DG de MTN Cameroon.
L’autre amende
Cette affaire ne sera pas la seule. Car en mars 2019, l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep) va infliger à MTN Bénin une autre amende de 1,345 milliard de F CFA pour « non-respect des obligations liées à l’exploitation de sa licence ». Cela représente 1 % du chiffre d’affaires de Spacetel pour le compte de l’exercice de 2017. Cette amende devait être réglée dans un délai de 60 jours, à compter de la date à laquelle la sanction lui a été notifiée, soit le 12 mars 2019.
Le régulateur reprochait à MTN Bénin des « irrégularités et manquements » sur certaines de ses offres, principalement les « Forfaits maxi bonus » qui ont été observés par une mission de contrôle de l’Arcep tenue du 17 au 31 décembre 2018.
Ces griefs concernaient notamment des « manquements à plusieurs obligations contractuelles » de l’opérateur ; la commercialisation cumulative de l’ancienne et de la nouvelle offre autorisée ; le défaut d’implémentation de certaines options de la nouvelle offre autorisée au profit de la commercialisation des anciennes options ; la double implémentation d’une option avec des avantages différents sur le réseau ; le maintien de la tarification de 1 franc la seconde avec une durée de validité de 24 heures contrairement à l’offre autorisée qui est de 0,85 franc la seconde avec une durée de validité de 48 heures ; maintien de la facturation des SMS à 14 francs au lieu de 5 francs autorisés ; impossibilité pour les abonnés de choisir sur le réseau l’option sans Internet lors de l’activation du forfait Maxi Bonus, entre autres.
Le 14 janvier 2019, l’opérateur avait été officiellement notifié de ces remarques. Il avait alors réagi en réfutant la plupart de ces accusations, affirmant par exemple que « le processus d’implémentation d’une offre ne permet pas la coexistence de l’ancienne et de la nouvelle offre dans le même menu d’activation… Il n’est pas techniquement possible d’obtenir sur le même menu d’activation, une même offre implémentée deux fois avec des avantages différents ».
Visiblement pas suffisant pour convaincre le régulateur à renoncer à sanctionner l’opérateur et à exiger le paiement intégral de cette amende.
Vigilance sur les redevances dues et veille sur les tarifs de MTN !
C’est donc un DG ayant une forte expérience des problèmes et tensions avec les Etats et régulateurs télécoms qui est envoyé au Cameroun. Pays où MTN Cameroon, leader de la téléphonie mobile dans le pays avec 10 182 000 d’abonnés au 31 mars 2020, compte toujours de nombreux différents avec le régulateur, l’ART, au sujet du paiement de ses amendes et redevances.
Par exemple, en plus des redevances sur la fibre optique, MTN Cameroon avait été frappé d’une amende de 6,6 millions de dollars de la part de l’Agence de régulation des télécommunications ainsi que d’une réduction d’un an de sa période de licence pour n’avoir pas respecté la réglementation sur l’enregistrement du spectre et des abonnés. La même sanction était infligée à Orange Cameroun.
Et à ce jour, apprend-on, MTN n’a toujours pas réglé cette amende et plusieurs autres redevances qui restent en suspens. Les rencontres se multipliant à ces sujets.
L’on se rappelle qu’il y a exactement un an jour pour jour que MTN Cameroon avait écopé d’une amende d’un milliard de F.CFA. Le régulateur télécoms lui reprochait (comme à d’autres opérateurs) une indifférence à ses différentes mises en garde relatives aux manquements récurrents observés dans la mise en œuvre du décret N°2015/3759/PM du 03 septembre 2015 fixant les modalités d’identification des abonnés et des terminaux notamment la commercialisation des cartes SIM pré-activées, la commercialisation des cartes SIM dans les rues, la détention par des personnes physiques de plus de trois (3) cartes SIM et l’activation des numéros sans identification préalable.
Mais, le règlement de ces amendes et redevances restent toujours problématique et en suspens pour la plupart. Si bien que le DG, Le Pr Philémon Zoo Zame, prescrit parfois à ses collaborateurs « le recouvrement forcé » des créances de l’ART. La nouvelle PCA de l’ART, le Pr Justine Diffo, elle aussi évoque dans sa stratégie quelques méthodes pour faire payer à MTN et aux autres opérateurs leurs redevances et autres amendes.
Et les abonnés de MTN Cameroon ?
Stephen Blewett au regard de son expérience au Bénin, est-il envoyé au Cameroun pour régler ces différends ou alors pour tenir un bras de fer avec les autorités publiques et décideurs en charge de la gestion du secteur des télécoms ? L’avenir nous le dira. Son expérience en la matière sera probablement mise en service et exploitée.
Et les abonnés de MTN Cameroon dans tout cela ? Les tarifs de la data étant plus chers chez MTN Bénin qu’à MTN Cameroon, Stephen Blewett, aura-il tendance à implémenter des stratégies pour imposer une légère hausse sur les tarifs data au Cameroun ?
A voir les griefs à lui imputés par l’ARCEP Bénin en 2019 et rappelés plus haut, la question mérite d’être posée. Surtout quand on sait qu’au premier trimestre 2020, l’ARPU (Average Revenue Per User, chiffre d’affaires moyen réalisé par une entreprise avec un client sur une période donnée) par abonné au Bénin était de 2 937,03 francs Cfa alors qu’au Cameroun il s’élevait simplement à 1 804 francs Cfa.
Sa nomination à la tête de MTN Cameroon apparaissant comme une récompense pour son action à la tête de MTN Bénin, le nouveau DG défendra donc mordicus les intérêts du groupe sud-africain. Aux autorités publiques et décideurs en charge du secteur des télécoms et du numérique au Cameroun de veiller fermement aux intérêts de l’Etat et des abonnés !
[Digital Business Africa] – Le groupe MTN a procédé à quelques nominations au sein de ces filiales ce 02 juillet 2020. Le Sud-africain Stephen Blewett, précédemment DG de MTN Bénin est nommé DG à MTN Cameroon. Il remplace à ce poste le Néerlandais Hendrik Kasteel qui a quitté MTN Cameroon fin mars 2020 « pour des raisons personnelles » comme l’avait indiqué le Sud-Africain Rob Shuter, PDG du groupe MTN, dans un communiqué en janvier dernier. L’intérim à la direction générale de MTN Cameroon était alors assuré par le Camerounais Alain Nono, directeur de MTN Mobile Money.
Pour remplacer Stephen Blewett au Bénin, le groupe a choisi la Nigériane Uche Ufodile, ex DG de MTN Liberia.
« Je suis très heureux de rejoindre la dynamique équipe de MTN au Cameroun ! Merci pour l’accueil chaleureux et les messages aimables de soutien », tweete le nouveau DG de MTN Cameroon ce 02 juillet 2020.
Ce ne sera pas son seul tweet qui annonce la nouvelle, car cela sera suivi d’un autre tweet comportant sa photo avec le goléador camerounais Samuel Eto’o Fils et d’un visuel du groupe précisant que Stephen Blewett prendra fonction au Cameroun à partir du 01er août 2020.
C’est un Stephen Blewett doté d’une forte expérience dans le secteur des télécoms et du numérique qui rejoint ainsi le Cameroun. Il est arrivé au Bénin en septembre 2015 après sept mois à Windhoek à MTC Namibia comme directeur commercial.
D’après ce qu’on peut lire sur son profil LinkedIn, s’il avait été durant près de trois ans (de juin 2012 à février 2015) CEO du cabinet sud-africain 3D Consulting spécialisée dans le conseil et les stratégies en 3D, sa plus longue expérience dans le secteur a été à Altech Autopage Cellular, une entreprise sud-africaine de fourniture des services télécoms et de communications électroniques. Il y aura passé près de sept ans comme directeur général, avec une consécration une année comme meilleure entreprise du groupe Altech et Altron.
Stephen Blewett est également passé par la case Telkom (décembre 2009 à mai 2012), Vodacom (janvier 1999 à janvier 2001) et mCell (Mozambique, de janvier 2001 à janvier 2003) où il a été respectivement Responsable Marketing et Ventes, Responsable des Chaînes nationales et Responsable Marketing et Ventes.
Tout ce qui fait en sorte que Stephen Blewett se présente comme un PDG expérimenté dans l’industrie des télécommunications. Il ne manque pas d’exhiber ses compétences en négociation, planification d’entreprise, expérience client, développement commercial et stratégie marketing.
Dans la carrière professionnelle de ce diplômé de l’Université du KwaZulu-Natal en Commerce, Economie, Administration des affaires et Marketing, il faut également relever son passage au groupe pétrolier Shell en Afrique du Sud. Il y aura passé six années (de janvier 1993 à janvier 1999) dont les deux dernières comme Brand manager.
Uche Ufodile à MTN Bénin
Uche Ufodile pour sa part avait été nommée CEO de Lonestar Cell MTN Liberia en avril 2018. Elle venait de Londres où elle travaillait pour Facebook après son passage en RD Congo. Là-bas, elle occupait le poste de DG de TIGO (d’octobre 2014 à juin 2016). En effet, en 18 mois, elle avait réussi à reconstruire la stratégie de l’entreprise, avec une croissance de 20 % d’une année sur l’autre. Ce qui a permis à l’entreprise d’engranger des gains et des parts de marché. Des résultats commerciaux qui ont encouragé et favorisé l’acquisition de TIGO RDC par Orange, le géant français des télécommunications.
Mais avant la TIGO RDC, Uche Ufodile avait passé cinq années (juillet 2009 à juin 2014) à Vodafone Ghana commeDirectrice marketing. Elle relève par exemple qu’à ce poste elle a joué un rôle déterminant dans l’obtention, durant trois années consécutives, d’une croissance à deux chiffres du chiffre d’affaires de Vodafone Ghana. Ce qui s’est traduit par de nombreux prix remportés comme le prix de « l’Entreprise de télécommunications de l’année », le prix de « la meilleure marque de télécommunications » et du prix de la « Marque la plus admirée du pays ».
Puis, en 2017, elle s’envole pour Londres, où elle rejoint Facebook en comme Responsable région Afrique – Express Wi-Fi. Elle y passera un an et trois mois de février 2017 à avril 2018 avant de rejoindre MTN Liberia.
Il faut aussi noter que dans son Nigéria natal, Uche Ufodile, diplômée du prestigieux Columbia University en Management stratégique, a été tour à tour directrice commerciale de MTS First Wireless (2005 à 2007) et directrice marketing de Nutricima (mai 2007 à mai 2009). Elle mettra sans doute toute son expérience et son expertise pour faire rayonner MTN Bénin.
[Digital Business Africa] – Le géant américain Google, maison-mère de Youtube a annoncé le 30 juin 2020 avoir supprimé la chaine Youtube du comédien français Dieudonné M’Bala M’Bala qui comptait environ 400.000 abonnés.
Pour justifier sa décision, Google évoque des enfreintes répétées au règlement de la communauté YouTube. Le géant américain qui indique également avoir supprimé plusieurs chaînes de suprémacistes blancs aux Etats-Unis rappelle avoir renforcé ses règlements sur le ‘ hate speech’’ (discours haineux) en juin 2019.
Dieudonné M’Bala M’Bala est un comédien franco-camerounais dont les comédies l’ont amené plusieurs fois devant les tribunaux, et lui ont valu plusieurs condamnations, notamment pour leur style jugés antisémites, et qui ne lui vaut pas que des admirateurs. Parmi les dénonciateurs de ce style, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui a signalé « des dizaines de vidéos » du comédien à Youtube ces derniers mois.
L’association a dit dans un communiqué se réjouir de la disparition de la chaîne Youtube de Dieudonné : « Les centaines de milliers d’abonnés de Dieudonné se retrouvent orphelins de leur prêcheur de haine, et c’est tant mieux », explique la présidente de l’UEJF, Noémie Madar, en saluant une décision qui » marque une avancée majeure dans la lutte contre la haine sur internet ».
Dans la foulée, l’UEJF appelle les autres acteurs d’Internet à faire de même, notamment Twitter et Facebook sur lesquels Dieudonné compte respectivement 150.000 et 1,2 millions d’abonnés.
Le principal concerné a lui aussi réagi sur Facebook, en dénonçant des « pressions israéliennes ». La suppression de sa chaîne rappelle selon lui « les autodafés des heures les plus sombres de l’Histoire ».
[Digital Business Africa] – Au Sénégal, passé la phase des débats, le parlement a adopté le 30 juin 2020 un texte qui fait du bracelet électronique une alternative à la prison ferme. Si pour l’instant aucune date n’a été annoncée pour son entrée en vigueur, le ministère de la Justice indique que son application interviendra « dans les six mois », soit avant la fin de l’année en cours de 2020.
De manière générale, avec cette disposition, les autorités souhaitent décongestionner les prisons surpeuplées du pays, en offrant des restrictions de libertés dans des cas de peines presque purgées, ou des alternatives à la détention provisoire. Seulement, cette mesure ne concerne pas les personnes condamnées pour « viol, pédophilie et trafic de drogue ».
Le Sénégal devrait recourir avant la fin de l’année au bracelet électronique comme alternative à la détention pour désengorger ses prisons, après l’adoption d’un texte en ce sens par le Parlement, a indiqué mardi un responsable du ministère de la Justice. ‘‘L’introduction du bracelet est destinée à humaniser le milieu carcéral et offrir au condamné une étape intermédiaire avant qu’il ne retourne à la vie civile’’, explique le député de la majorité, Djiby War.
Seulement, le projet qui date de 2018 avait suscité plusieurs réticences de la part d’organisations de la société civile, notamment en raison des interrogations sur les capacités techniques et matérielles du Sénégal à appliquer et contrôler rigoureusement ce système. Mais également sur une équité entre les justiciables qui en bénéficieront ou pas et sur la crainte que l’introduction du bracelet électronique ne vienne obstruer le problème de fond qu’est le recours disproportionné au mandat de dépôt.
[Digital Business Africa] – En Espagne, trente-quatre personnes impliquées dans l’exportation illégale vers le Nigeria et sept autres pays d’Afrique de 2.500 tonnes de déchets d’appareils électriques et électroniques dangereux ont été ont été arrêtées, a annoncé, ce lundi 29 juin, la Garde civile espagnole.
La Garde civile qui annonce cette information dans un communiqué précise que l’opération a été menée en collaboration avec l’agence européenne de police Europol. L’enquête a établi qu’entre 2018 et 2019, 138 transferts illégaux de déchets dangereux ont été effectués de Tenerife vers des pays africains suivants : Sénégal, Ghana, Gambie, Togo, Bénin, Guinée Conakry, Sierra Leone et Nigeria, pays le plus ciblé.
Les suspects, pour la plupart de nationalité ou d’origine africaine, ont été arrêtés à Tenerife et Grande Canarie, deux îles de l’archipel espagnol des Canaries, dans l’Océan Atlantique, apprend-on.
Danger pour la santé
D’après l’enquête, une Italienne de 62 ans était chargée de transmettre les documents nécessaires à la douane, en falsifiant les certificats pour faire croire que ces appareils fonctionnaient parfaitement. Ce qui n’était pas le cas. Selon les enquêteurs espagnols, ces déchets électroniques parvenaient entre des mains d’enfants qui en extrayaient de l’aluminium et du cuivre. Déchets qui contenaient malheureusement des substances dangereuses pour l’environnement et nocives pour la santé humaine.
Généralement, une fois en Afrique, après avoir extrait de ces déchets électroniques l’aluminium et le cuivre, les carcasses sont détruits ou brulés. Or, selon les experts, brûler, détruire ou mener ces déchets électroniques à la décharge ne signifie ni plus ni moins que mettre de côté un problème dont devront s’occuper les générations futures.
Le groupe suisse SGS explique par exemple que plus de 1 000 substances présentes dans les déchets électroniques sont libérées dans l’écosystème, notamment le plomb, le cadmium et le mercure et constituent une menace tant pour les pays africains que pour leurs habitants, compte tenu des graves problèmes que cela pourrait causer en matière de santé et d’environnement, aussi bien aujourd’hui que demain.
L’Afrique destination des déchets électroniques
L’on se rappelle qu’en février 2018, l’ONG Basel Action Network (BAN) avait publié une enquête baptisée Holes in the Circular Economy: WEEE Leakage from Europe, qui indiquait que l’Europe exporte illégalement 352 474 tonnes de déchets électroniques par an dans le monde, soit l’équivalent, de 2,5 milliards de smartphones !
Et l’enquête qui avait inséré des outils de tracking des appareils électroniques défectueux précisait bien que l’Afrique était de loin la région du monde la plus ciblée par les exportateurs de déchets électroniques de l’UE. Des volontaires de l’ONG avaient en effet déposé 314 ordinateurs, écrans plats, et imprimantes équipés d’un tracker GPS dans des points de collectes agréés dans 10 pays européens.
Car d’après l’étude, le continent avait reçu sept unités exportées (5 vers le Nigeria, 1 vers le Ghana et 1 vers la Tanzanie) d’équipement traqué (64% des envois quittant l’UE).
Les exportations illégales de déchets dangereux en provenance de l’UE se sont dirigées vers les pays en développement que sont le Nigeria, le Ghana, la Tanzanie, l’Ukraine, le Pakistan, la Thaïlande et Hong Kong, avait révélé l’étude.
Les exportations des déchets électroniques par pays. Source : BAN. Holes in the Circular Economy: WEEE Leakage from Europe.
La porosité des Etats africains en matière d’accueil de ces déchets électroniques réside également dans le fait que les tous les Etats africains ne disposent pas toujours des mécanismes efficaces de contrôle de l’état des équipements importés d’Europe. Il faut ajouter à cela le manque des moyens, de ressources et/ou outils pour recourir à des inspecteurs portuaires et à des techniques de suivi GPS.
SGS Renovo
Face à ces déficits et face au manque des techniques de destruction de ces déchets électroniques en respectant les normes environnementales et de santé, comme le propose les experts, le groupe suisse SGS SA a mis en place le programme Renovo® qui a déjà démarré et/ou validé au Ghana, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.
SGS à travers SGS Renovo®, propose aux pays africains de concevoir, de planifier et de mettre en place un système autofinancé de gestion des déchets à grande échelle pour les pays. Cela passe par la collecte d’une éco-redevance anticipée. Le service couvre toutes les étapes : de la production à la récupération, du recyclage à l’élimination durable des déchets.
Dans ce programme, SGS se propose également, grâce au partenariat signé avec deux entités des Nations Unies (l’ONUDI et l’UNITAR), de former et d’encadrer le personnel local nécessaire pour traiter tous les types de déchets (appareils électriques et électroniques, pneus usagés et véhicules arrivés en fin de vie).
Ce qui permettra par ricochet la création de nouveaux emplois, mais également la création d’un nouveau secteur générateur de recettes et d’une base solide permettant d’accroître la sensibilisation aux comportements écologiques et au recyclage. « Le tout, pour donner lieu à une croissance significative », explique le groupe.
Moïse YAKAN, Directeur Régional Afrique Centrale et de l’Ouest du Programme SGS Renovo®
Moïse YAKAN, leDirecteur Régional Afrique Centrale et de l’Ouest du Programme SGS Renovo®, expliquait l’an dernier sur Digital Business Africa que ce programme permet aux gouvernements africains de lutter contre le problème des déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) sans avoir besoin d’investir de fonds propres. Parlant par exemple de l’exemple ghanéen, il expliquait que : « SGS collecte au nom du Gouvernement l’éco-redevance qui va être utilisée pour financer l’infrastructure de recyclage. Le fait que Renovo® soit une solution auto-financée est très intéressant pour le Gouvernement, car il est vrai que de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne n’ont pas à disposition de budget suffisant pour lutter contre le problème des D3E.
Ceci est d’autant plus vrai que ces D3E qui devraient être recyclés en Europe ou en Asie sont en fait exportés vers des pays comme le Ghana, sans la source de financement du recyclage correspondante. Pour la population locale, un programme comme celui-ci doit permettre, à terme, grâce au recyclage, de réduire la pollution environnementale et les risques sanitaires liés à ces déchets ». Une solution que les pays africains gagneraient donc à explorer pour faire face à ce fléau d’exportation illégale des D3E en Afrique.
« Il est indispensable que nous fassions davantage pour intégrer le numérique dans le fonctionnement de nos services publics et de notre économie. La société digitale qui s’annonce n’attendra pas les retardataires »
Extrait de l’adresse du Président Paul BIYA à la Nation, 31 décembre 2018
« Derrière chaque crise se cachent de nombreuses opportunités », nous enseigne un proverbe chinois chargé de sens. En effet, l’une des crises les plus violentes que traverse la planète toute entière depuis l’hiver 2019 est bien celle à laquelle font face les nations du monde entier avec, hélas, plus d’infortune que de vertus jusqu’à présent. Bien que le taux de létalité soit relativement bas comparé aux statistiques relevées dans certains pays, le Cameroun vient malheureusement de franchir la barre de 10 000 personnes testées positifs, alors même que les épidémiologies annoncent le pic de la pandémie dans les prochains jours.
Les économistes quant à eux annoncent la récession économique la plus violente du siècle avec un impact redoutable sur les économies en développement. Alors que la Covid-19 se révèle comme étant la catastrophe sanitaire la plus redoutable de ce dernier millénaire par son ampleur et sa gravité[1], il apparaîtrait de prime abord incohérent d’évoquer, voire d’envisager ou même d’identifier quelque vertu que ce soit à son actif. Pourtant, tels l’endroit et le revers d’une même médaille, chaque épreuve, aussi dure soit-elle, renferme en soi les germes d’une opportunité déguisée qu’il convient de repérer afin d’en exploiter les atouts dans leur plein potentiel.
Dans cette veine, force est de reconnaître qu’une riposte technologique robuste visant à démocratiser les outils numériques modernes, a offert aux acteurs sociaux et aux professionnels les moyens de rester connectés et productifs pendant le confinement. Rien de bien surprenant lorsqu’on se souvient que le secteur des TIC a démontré sa résistance face à la crise plusieurs fois au cours des années.
Pendant la récession économique de 2008-2009, qui a causé une diminution des investissements et du nombre de consommateurs, le secteur s’est porté mieux qu’après la crise de 2001-2002. À l’époque déjà, on s’attendait à ce qu’il joue un rôle instrumental dans la transformation positive de l’économie mondiale de l’après-crise.
Aujourd’hui plus qu’hier, l’on pourrait encore se demander en quoi la connexion en ligne peut aider les entreprises après la pandémie ! La dynamique observée avec le recours systématique aux outils technologiques permet cependant d’affirmer que la transformation la plus radicale que connaîtront les nations depuis la révolution industrielle est bien cette révolution numérique dont la principale vertu est l’essor inéluctable de l’économie numérique (I).
Cette mutation irréversible de l’écosystème numérique développé pendant le confinement s’analyse comme un levier important de soutien à la croissance économique (II) dans un contexte global où, face à l’adversité, les résistances intérieures à l’usage des TIC ont été littéralement apprivoisées.
I. Une transformation radicale des habitudes en faveur de la gouvernance numérique
«L’avenir est numérique», sont des mots que l’on entend depuis une décennie et dont la vision institutionnelle impulsée par le Président de la République en 2018 appelle encore des efforts d’ancrage et d’appropriation sociale. Cette vision de développement soutenue par l’économie numérique s’impose comme une réalité incontournable, en partie grâce à la pandémie à la Covid 19. Autrement dit, ceux qui n’ont pas la possibilité de migrer au numérique ne survivront probablement pas après la fin de la crise.
En effet, dès la découverte des premiers cas d’infections à la Covid-19 sur le territoire camerounais le 17 mars 2020, le Chef de l’Etat a instruit au Gouvernement que soit mis en place un dispositif de réponse capable de garantir une riposte prompte et efficace[2] pour réduire les effets néfastes de cette pandémie[3]. Aussi, la mesure n° 11 du plan de riposte à la Covid-19 a-t-elle fait une place de choix au déploiement des outils et ressources numériques comme une alternative efficiente de régulation de la vie humaine en temps de crise, parfois au prix de quelques inconforts jadis inacceptables.
Aucun secteur d’activités n’a échappé à cet ajustement des routines institutionnelles, administratives, professionnelles et sociales. Au contraire, la systématisation de l’usage des TIC dans l’activité gouvernementale, a accéléré l’effectivité du « e.management » de l’action publique, imprimant ainsi sans doute un tournant irréversible vers la réalité de la société digitale.
La crise à la Covid-19 est ainsi apparue comme une « opportunité déguisée » qui a permis de développer de nouvelles habitudes pour exister. L’on peut tout à fait penser, et à juste titre, que telle la révolution industrielle, le numérique est aujourd’hui responsable de la transformation radicale que connaissent les modes de production, d’échanges et de consommation[4]. Le vocable numérique est de plus en plus présent dans notre vocabulaire. Il est même « est en train de devenir un mot passe-partout qui sert à définir un ensemble de pratiques qui caractérisent notre quotidien »[5] ; mieux encore, il est devenu un environnement dans lequel nous sommes plongés, qui détermine et façonne notre monde. Il constitue dorénavant une « véritable culture avec ses enjeux sociaux, politiques et éthiques fondamentaux »[6].
Inévitablement, le numérique représente aujourd’hui un véritable marché en pleine expansion et dont il faut saisir toutes les opportunités qu’il offre pour améliorer les indicateurs de croissance de l’économie camerounaise. Tenez ! Avec le confinement institué par plusieurs pays à travers le monde, la Covid 19 a eu un impact significatif positif sur les communications électroniques.
Le software avec l’application Zoom, est devenu le support indispensable à la continuité du service public dans tous les secteurs : les réunions institutionnelles se tiennent par visioconférence ; le télétravail est devenu la règle et contribue à briser les murs invisibles du management vertical développé dans certaines structures au détriment de la convivialité sociale qui devrait innerver le relationnel professionnel pour une meilleure productivité ; les cours aussi bien dans l’éducation de base que dans l’enseignement supérieur sont dispensés en ligne, certaines consultations médicales se font par visioconférence ; la dématérialisation des procédures dans tous les secteurs de la vie économique s’est vue renforcée ; les consommateurs des services des télécommunications passent leur temps sur Internet ; etc.
La gouvernance numérique s’est imposée de façon radicale dans le quotidien des camerounais. Tout compte fait, sur le plan humain, les murs des résistances intérieures se sont naturellement estompées face aux nécessités du service public dont la continuité s’imposait dans l’intérêt général d’une part, mais aussi dans le but de limiter les répercussions économiques du confinement et la récession économique.
Afin de soutenir l’utilisation massive des services de communications électroniques dans le respect des exigences de qualité de service, la réaction des opérateurs du secteur des TIC s’est montrée rassurante du point de vue du développement. Ces derniers ont pris des mesures d’ordre commercial (gratuité des frais de transferts d’argent effectués de compte à compte via les services financiers mobiles ; gratuité des frais de paiement de factures d’eau via le service Money ; accès gratuit aux contenus éducatifs tels que des livres, épreuves d’examens et corrigés de cours en ligne pour les élèves et étudiants via la plateforme des jeunes pulse.orange.cm au #119# ; baisse des prix sur les modem (clés internet 3G et 4G, etc.) ; baisse sur les prix des forfaits internet résidentiels ; offres promotionnelles) et des mesures d’ordre technique ( disponibilité des services de télécommunications/TIC ; amélioration de la qualité d’expériences ; amélioration de la qualité de service ; amélioration de la couverture ).
Pour une meilleure appréciation de l’utilisation massive des services data, le graphique suivant[7] nous présentent une illustration par le trafic data des consommations de données chez les opérateurs concessionnaires (CAMTEL, MTN Cameroon, ORANGE Cameroun, et VIETTEL Cameroun).
Graphique : Total trafic data des opérateurs concessionnaires (MTN Cameroon +VIETTEL Cameroun +ORANGE Cameroun +CAMTEL)
Janv.
Fév.
Mars
Avril
Mai
TOTAL DATA en Gb
20 104 139
19 752 328
19 190 793
22 897 341
23 901 153
Les mesures de confinement instaurées par le Gouvernement, qui érige la distanciation sociale en riposte à la Covid 19 n’a donc visiblement causé aucun préjudice aux activités des opérateurs et entreprises du secteur des télécommunications.
L’on note d’ailleurs une forte demande en termes de trafic de communications électroniques notamment les données avec l’utilisation de nouvelles applications Over The Top (OTT) (Zoom, WhatsApp, Viber, Skype, You Tube, Netflix …). Le mois de mars 2020 a connu une forte croissance de l’utilisation de la data.
Entre mars et mai 2020, la croissance enregistrée est de 24%. L’éloquence de ces statistiques permet de constater que l’augmentation du nombre d’abonnés s’est faite progressivement, en même temps que l’amélioration de la qualité des infrastructures. Le chiffre d’affaires des opérateurs sur le segment de la data devrait naturellement connaitre une hausse, ce qui leur permettrait entre autres de s’acquitter de leurs redevances plus aisément et sans contrainte auprès du régulateur.Pr Justine Diffo TCHUNKAM
Entre mars et mai 2020, la croissance enregistrée est de 24%. L’éloquence de ces statistiques permet de constater que l’augmentation du nombre d’abonnés s’est fait progressivement, en même temps que l’amélioration de la qualité des infrastructures. Le chiffre d’affaires des opérateurs sur le segment de la data devrait naturellement connaitre une hausse, ce qui leur permettrait entre autres de s’acquitter de leurs redevances plus aisément et sans contrainte auprès du régulateur.
Nul doute que l’importance relevée du numérique dans la gestion de la crise actuelle permettra de renforcer davantage l’écosystème numérique dans l’optique d’une meilleure capitalisation des retombées technologiques et financières des ressources numériques engagées pendant la crise, cette aubaine devant également permettre aux entreprises d’envisager plus sereinement l’après crise, et à l’économie d’amorcer une reprise plus audacieuse.
II. Une mutation irréversible de l’écosystème numérique au service de la croissance économique
Bien que le recours aux outils numériques semble la voie à suivre pour asseoir définitivement la gouvernance numérique et accélérer l’essor de l’économie numérique au Cameroun, il convient de reconnaitre qu’un socle institutionnel solide existe depuis belle lurette. Dans son adresse de fin d’année 2015 à la nation, le Chef de l’Etat relevait déjà l’impérieuse nécessité d’investir dans les infrastructures de base pour soutenir le développement du secteur des télécommunications afin de permettre une meilleure couverture réseau et une accessibilité équitable à l’information sur l’étendue du territoire.
Par Arrêté du Premier Ministre n° 051/PM du 12 mai 2020, un Centre de Coordination des Opérations d’Urgences de Santé Publique, en abrégé « CCOUSP » ; le Centre d’appel des opérations d’urgence de la Santé Publique a été renforcé pour recevoir les sollicitations diverses des populations par le numéro vert 1510.
Toutefois, bien que la couverture réseau reste encore faible, l’on note une amélioration des infrastructures supports des télécommunications, en réponse aux différentes politiques publiques définies par le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL) dans le Plan Stratégique Numérique 2020[8] et mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour rattraper le retard accusé par le Cameroun dans le domaine du numérique.
C’est dans le même sens que l’initiative « Barcamp Cameoun », lancé le 24 avril 2020 et parrainé par le Ministre des Postes et Télécommunications. Articulé autour du thème « Digitalizing Cameroon after Covid-19 », l’édition de cette année 2020 avait pour objectif majeur, de « proposer des idées et solutions (numériques) concrètes pouvant permettre à l’Etat du Cameroun de gérer la crise occasionnée par la Covid-19.
Dans le domaine de la santé, le Ministère de la Santé Publique a mis sur pied un Plan Stratégique National Santé Numérique 2020-2024[9] dont l’objectif est, entre autres, d’améliorer l’infrastructure TIC qui est l’épine dorsale des systèmes d’informations incluant la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité.
Ce plan Stratégique aux allures futuristes, bénéficie d’un budget de 11 327 570 000 Francs CFA, soit 19 037 933 US Dollars, sur une période de cinq ans. Le domaine de la santé publique est donc désormais consubstantiel de celui du numérique.
Par ailleurs, alors que le taux de pénétration de la téléphonie fixe soit en constante augmentation depuis 2005 en raison principalement de la forte propension de l’abonnement au CDMA, il y a lieu de noter une faible pénétration du réseau filaire qui reste pratiquement en déclin sur la période[10].
S’agissant de la téléphonie mobile, l’on observe un déploiement des infrastructures de qualité portant taux de pénétration de l’ordre de 12% en 2005 à un taux de 82,87 % en 2016, selon les données recueillies par le régulateur.
L’on peut également relever une augmentation du taux de pénétration l’internet entre 2011 et 2016, soit de 0,24% à 35,43%. Cette augmentation du taux de pénétration des TIC[11] est de nature à favoriser l’interconnexion des hommes et es objets interconnectés, le développement de la finance digitale, la télévision numérique par le Web 2.0 notamment, la tenue des conseils d’administration par voie numérique, la dématérialisation des plateformes de suivi de l’action gouvernementale, la digitalisation des plateformes d’interconnexion des Collectivités Territoriales Décentralisées pour un meilleur ancrage de la décentralisation, et la liste des opportunités susceptibles de capitalisation des retombées de la Covid-19 du point de vue technologique est loin d’être exhaustive. Il convient une fois de plus d’entrevoir « derrière chaque épreuve une opportunité », une occasion de rebondir autrement.
Alors que le gouvernement s’est principalement concentré sur les PME et les ménages à faible revenu, une autre solution plus ambitieuse que le gouvernement chinois a déjà entreprise est l’augmentation des investissements dans l’économie numérique et la technologie numérique. Avec l’augmentation du nombre de services en ligne – et ceux déjà en ligne qui connaissent un boom – cela pourrait représenter un grand potentiel pour les marchés de consommation.
Il pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans la reprise de l’économie mondiale. Dans ce sens, il est démontré que les TIC facilitent l’accès à l’éducation, elles contribuent à l’augmentation de la productivité des entreprises[12], elles sont une véritable valeur ajoutée dans le secteur agricole, en permettant par exemple aux producteurs familiaux d’accéder à des informations ciblées sur des techniques d’amélioration de leurs rendements. Face à ce constat, il semble urgent d’intégrer dans les stratégies de sortie de crise le renforcement des facilités technologiques et d’opérabilité aux opérateurs du Secteur des télécom désireux d’accompagner la reconstruction du NOSO, en alignement avec le plan de développement des régions érigées en « zones économiquement sinistrées », selon le cahier des charges du régulateur.
Pour conclure, il convient de relever qu’alors que pratiquement tous les secteurs d’activités économiques redoutent l’après crise, celui des Télécommunications a développé, au-delà de la résilience, un écosystème support robuste susceptible de soutenir la reprise économique de même que la relance des activités des entreprises dont le principal challenge va être de gérer l’après crise.
La solution technologique numérique développée par les opérateurs sur le segment de la data ayant été confortée par la numéro 11 de la riposte gouvernementale, ces derniers devraient s’acquitter plus naturellement de leurs redevances dont la cote part, perçue à juste titre comme leur contribution au développement du secteur, permettra de renforcer plus durablement les infrastructures technologiques dédiées à l’éducation (Formation Ouverte et à distance), à la télémédecine, au télé-enseignement, à la démocratisation de l’accès aux ressources numériques et bases de données numériques (bibliothèques numériques).
Le choc violent de la récession économique annoncée pourrait ainsi être amorti grâce à une implication plus volontariste des opérateurs du secteur des télécom à travers le Fonds Spécial des Télécommunications.
Professeur Justine DIFFO TCHUNKAM
*Par leProfesseur Justine DIFFO TCHUNKAM
Maître de Conférences des Universités, Chercheur/Observatoire Africain de la Pratique des Affaires
[2]– Ce plan est un document-cadre qui déroule les composantes essentielles, selon l’OMS, dont les actions prioritaires sont à mener dans les 30, 60, et 90 prochains jours. Le coût de sa mise en œuvre est estimé à Six milliards Cinq Cent Millions Neuf Cent Soixante Trois Mille Deux Cent Trente Un francs (6 500 963 231) FCFA.
[4]-VITALI-ROSATI (Marcello), « Pour une définition du « numérique » », In Marcello VITALI-ROSATI et Michael E. SINATRA, Pratiques de l’édition numérique, Presses Universitaires de Montréal, 2014, Chapitre 4, p.2.
[6]– VITALI-ROSATI (Marcello), « Pour une définition du numérique », in Marcello VITALI-ROSATI et Michael E. SINATRA (dir.), Pratiques de l’édition numérique, op. cit., p. 69.
[7] – Source : Agence de Régulation des Télécommunications, Direction des Licences, de la Concurrence et de l’Interconnexion, Juin 2020
[8]– Ce plan stratégique « Cameroun numérique 2020 » se situant en droite ligne de la mise en œuvre de la politique des « Grandes Réalisations » prônée par le Chef de l’Etat, devra contribuer grandement à l’atteinte des objectifs de croissance et de plein emploi visés par le Gouvernement dans les cinq prochaines années, à travers un usage plus intensif des TIC dans les outils de production qui devrait induire une amélioration conséquente de la productivité nationale.
[10] MINPOSTEL, Annuaire Statistique des Télécommunicationset des Tic au Cameroun, 2017, p. 2. Cette première édition de l’annuaire statistique des télécommunications et TIC au Cameroun est l’un des fruits de la coopération fonctionnelle entre le MINPOSTEL et l’INS, matérialisée par la convention d’assistance technique n°00000001/MINPOSTEL-INS signée le 14 janvier 2016 entre les deux administrations pour la conception et la mise en place d’un système d’information statistique pour la production de l’annuaire statistique, entre autres.
[11]– Il faudrait relever qu’au 31 décembre 2004, malgré l’ouverture du marché camerounais des télécommunications, le Cameroun accusait un retard avec une densité téléphonique fixe estimée à 0,07% ; un taux de pénétration téléphonique mobile de l’ordre de 11,73% et un taux d’utilisateurs d’internet de 0,16%. En 2014, il a est à noter que le parc d’abonnés de la téléphonie mobile a connu une forte croissance, soit plus de 11,7 % pour environ plus de 1,7 millions d’abonnés supplémentaires par rapport à l’année précédente. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était quant à lui estimé en 2014 à 77,5 % de la population, soit une progression de 6,3 par rapport à 2013. Toutes ces statistiques montrent suffisamment que la téléphonie mobile s’enracine progressivement dans les usages des populations camerounaises. Pour plus d’analyse, lire AWONO (Louis Christian), La régulation du Mobile Money au Cameroun, Mémoire de Master en Administration des Postes, des Télécommunications et Tic, (Spécialité Réglementation, régulation et planification du secteur des PTTic), Ecole Nationale Supérieure des Postes, des Télécommunications et Tic, 2015-2016, 134 p. Spéc. p. 8. Sur l’utilisation des TIC, l’on observe que la proportion des ménages disposant d’un téléphone (fixe et/ou mobile) augmente au fil du temps (30,2% en 2005) et (89,4% en 2017). Il est évident que cette proportion est plus importante en milieu urbain et surtout dans les deux grandes métropoles que sont Douala et Yaoundé. Le constat est le même pour la proportion de ménages disposant d’un ordinateur. De même, la proportion de ménages disposant d’un accès à l’Internet à domicile est en augmentation depuis 2007 mais reste très faible (15,6%en 2017). Concernant l’utilisation de l’ordinateur et de l’Internet par les populations, l’enquête réalisée en 2017 auprès des ménages montre que l’appropriation de cet outil reste très faible. Durant les trois mois ayant précédé l’enquête, une personne seulement sur dix a utilisé un ordinateur et environ 47% d’individus ont eu recours à l’Internet, principalement à domicile pour les courriels, les posts et les messages instantanés. Cf. MINPOSTEL, Annuaire Statistique des Télécommunications et Tic au Cameroun, 2017, p. 3.
[Digital Business Africa – Avis d’expert – Par Cédric Ndawa*] – La pandémie de Covid-19 a créé une crise sanitaire inédite. La quasi-totalité de la population mondiale s’est retrouvée enfermée à domicile et contrainte de revoir ses habitudes de vie du tout au tout. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont fortement fait la promotion des mesures barrières, conditions sine qua non pour la limitation de la propagation de la pandémie. Des concepts innovants et de nouveaux mots sont devenus d’usage courant et c’est bien en période de crise que se mesure les engagements RSE d’une entreprise.
Alors que la plupart des agences internationales préconisaient un avenir sombre pour les employés et les employeurs en Afrique, force a été de constater que la destruction de 20 millions d’emplois estimée par les prévisions comme dommage collatéral découlant de la crise économique générée par la Covid-19 n’a pas eu lieu. Bien plus, de nombreuses entreprises ont pris les devants en usant d’innovation afin de préserver les emplois et même d’en créer des nouveaux, à l’instar du géant chinois Huawei présent sur le continent (Égypte, Maroc, Tunisie, Algérie, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, République Démocratique du Congo…).
Afin de tirer une leçon des événements récents et de capitaliser les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour l’avenir, il y a lieu de faire un point pour comprendre comment les entreprises en Afrique se sont mobilisées en interne pour faire face à la crise sanitaire et comment elles ont conjugué protection des salariés et poursuite de leur activité.
La mobilisation des entreprises face à la crise
Les deux principales solutions recommandées par l’OIT sont : le recours au télétravail et l’observation des mesures barrières. La mise en œuvre d’un système de travail à distance en Afrique n’est pas toujours évidente. Si même il était possible de faire abstraction du faible taux de pénétration d’internet et de l’insuffisance des équipements de travail à usage privé, alors ce serait la nature même des activités qui porterait naturellement un frein à l’implémentation du télétravail. Avec une économie reposant majoritairement sur les secteurs primaires et tertiaires, il est vrai que cette alternative n’est pas à la portée de la plupart des entreprises.
Toutefois, certaines entreprises de prestations de service ont testé ce modèle de fonctionnement avec plus ou moins de succès. Les entreprises du secteur du conseil et de l’accompagnement ont notamment eu plus de facilités à intégrer cette nouvelle modalité de travail. Pour encourager le télétravail et en assurer les meilleures conditions, Huawei a notamment pris un ensemble de mesures en totale adéquation avec le contexte socioprofessionnel local à travers la publication d’un guide du travail à distance ; la mise à disposition d’outils de travail à distance (casque, support de clavier, etc.) aux employés ou encore l’octroi de subventions de forfait mobile.
L’application effective des mesures barrières
Seule une faible partie des employés africains peuvent être mis en télétravail. Il a fallu trouver des moyens pour garantir la connaissance, la compréhension et la mise en application des mesures barrières par tout le personnel chargé d’assurer la continuité du service. Des outils tels que la « Check-list des mesures à prendre pour la prévention et la limitation de la propagation de la COVID-19 » mis à disposition sur le site de l’OIT ont permis aux PME et même aux grandes entreprises de procéder à une meilleure évaluation des risques inhérents à la pandémie et de les gérer plus aisément. L’entreprise chinoise s’est également inscrite dans cette démarche en mettant l’accent sur la prévention et la sensibilisation de ses employés. La plateforme Novel Coronavirus Toolbox Talk a ainsi été créée pour répondre aux questions des employés sur la pandémie.
D’autres bonnes pratiques ont été observées notamment dans les PME qui ne disposent pas d’assez de moyens pour apporter tout le matériel nécessaire pour la protection individuelle des employés. La distanciation sociale a généralement été leur principal outil de prévention. Ces entreprises ont pu réduire ainsi les risques de contamination en limitant le nombre de personnes présentes dans les locaux, tout en assurant la continuité de leurs services.
La préservation des emplois
À cause du ralentissement des activités, il n’a pas toujours été possible de maintenir la masse salariale. Même si de nombreuses entreprises ont préféré éviter les licenciements massifs, des réductions de salaire ont tout de même été observées notamment dans les PME et les TPE. Heureusement, des entreprises bien implantées ont pu assurer la sécurité de l’emploi de leurs employés tout en améliorant leurs conditions de travail à bien des égards.
Pour la RSE, les prochains mois seront charnières. Huawei peut à nouveau être citée à titre d’exemple, pour le remarquable tour de force qu’elle a effectué pour maintenir les salaires, les subventions et les primes dans leur intégralité. Certaines primes ont admirablement été augmentées et des indemnités spéciales ont été accordées aux employés qui étaient en poste pour assurer la qualité et la sécurité du réseau.
Cédric Ndawa
*Par Cédric Ndawa, Coordonnateur des ressources humaines dans une entreprise industrielle
[Digital Business Africa] – La première conférence virtuelle et 38ème conférence de district du Rotary International District 9150 se tiendra à Douala au Cameroun du 27 au 28 juin 2020 sous le thème : « Santé, vecteur de connexion du Rotary au Monde ». La partie virtuelle de cette conférence se tiendra sur Youtube et Zoom.
Parmi les sous-thèmes qui seront abordés lors de cette rencontre, le 27 juin notamment, « L’apport du Digital après la Covid 19 ». Un exposé qui sera présenté par Mr Omer BADANG, ingénieur de conception des systèmes d’information et des travaux en informatique.
Autres sous-thèmes à développer, « Comment tirer profit de la diversité ? » par la Professeure Viviane ONDOUA BIWOLE; « La santé, vecteur de connexion du Rotary au monde » par le Professeur TETANYE EKOE ou encore « Comment améliorer l’image publique du Rotary ? », par Jean Paul TCHOMDOU, expert en communication.
[Digital Business Africa] – Au Congo, le projet « Timbre électronique » piloté par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce)devrait entrer dans quelques jours, notamment dès le 1er juillet dans sa phase d’implémentation. De manière générale, il vise à permettre à l’Etat d’avoir une meilleure traçabilité sur le paiement de plusieurs taxes, notamment la TVA, le centime additionnel, la taxe audiovisuelle et bien d’autres. De ce fait, il sera davantage mis l’accent sur les paiements électroniques des services, qu’il s’agisse du téléphone, de l’eau, de l’électricité ou des abonnements TV.
« Nous demandons à tous les Congolais de privilégier le paiement de leurs factures par mobile money. Ainsi, ils ne seront plus obligés de se déplacer vers des agences. Ces derniers recevront après chaque paiement, un message certifié, émis par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce) qui confirmera pour l’Etat que vous avez bel et bien payé votre facture », a expliqué le directeur général de l’Arpce, Louis–Marc Sakala, cité par journaldebrazza.com.
En ce qui concerne le calendrier d’implémentation du projet, on apprend du directeur général des impôts et des domaines, Ludovic Itoua la phase de production est fixée au 1er juillet 2020, qui représente la date de lancement officielle. Cependant, explique-t-il, « on devra prendre une marge de deux mois pour suivre son évolution avant son démarrage effectif en septembre 2020». Le Timbre électronique sera doté d’une valeur de 50 F Cfa, supporté entièrement par le consommateur final à chaque paiement de facture.
Rappelons que c’est au regard de son expertise dans le monitoring des flux du trafic des communications électroniques que l’Arpce a été chargée de la mise en œuvre de ce dispositif. D’une valeur de cinquante francs CFA, le timbre électronique sera entièrement supporté par le consommateur final, à chaque paiement des factures, conformément à la loi.
[Digital Business Africa] – En Afrique du Sud, la pandémie de la Covid 19 n’a pas épargné Telkom, l’entreprise de télécommunications spécialisée dans la téléphonie mobile et détenue à 39 % par l’État. Après une chute de 66% de ses bénéfices annuels, l’opérateur a annoncé le 22 juin 2020 la suspension du versement des dividendes aux actionnaires sur une période de trois ans, soit jusqu’en 2022.
Outre la baisse importante des bénéfices, l’opérateur annonce également revoir à la baisse ses objectifs de croissance sur le moyen terme, pour consolider davantage son cœur de métier. Ainsi, l’argent qui devrait initialement être redistribué aux actionnaires en raison de 50,1 cents par action sera réinvestit dans l’achat de spectre hertzien.
Toutes ces mesures rentrent dans le cadre d’un vaste plan de restructuration de l’entreprise, mis sur pied dès mars 2020 et qui avait abouti au départ volontaire de 2 220 travailleurs. Telkom avait alors dû payer 1,2 milliard de rands (69,1 millions de dollars) pour les indemnités de départ volontaire et de retraite anticipée. Ce qui a également contribué à creuser les revenus de l’entreprise.
[Digital Business Africa] – En Guinée, le ministère en charge des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique a un nouveau patron. A l’issue du réaménagement ministériel du 19 juin 2020, le président Alpha Condé a nommé Koulibaly Oumar Saïd au poste de ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Il remplace à ce poste Moustapha Mamy Diaby, par ailleurs président du Conseil des ministres en charge des TIC de l’Alliance Smart Africa.
Le moins qu’on puisse dire est que le secteur des TIC ne lui est pas du tout inconnu. Il a en effet été directeur général adjoint de l’autorité de régularisation des télécommunications, avant d’assurer, des années durant l’intérim du directeur général, sans jamais être confirmé. Bien au contraire, il sera même limogé de son poste. C’est donc un retour en force qu’effectue ainsi Koulibaly Oumar Saïd, en devenant le patron du ministère en charge des TIC et de l’Economie numérique.
Même si le contexte politique actuel en Guinée n’est pas des plus stables, le nouveau ministre devra relever d’énormes défis dans ses nouvelles fonctions. En premier, la qualité tant décriée des services de télécommunications dans le pays, notamment Internet.
Pour ce faire, il devra gérer le dossier de l’opérationnalisation de la Société Guinéenne du Backbone (Sogeb), en charge de la gestion de la fibre optique dans le pays. Il devra aussi travailler à l’interconnexion de la Guinée avec les autres pays de la sous-région, notamment dans le cadre des projets tels que ACE.
Autre dossier chaud, le démarrage effectif des activités de la nouvelle société Guinée Télécoms, créée sur les cendres de l’ancienne Société des télécommunications guinéennes, Sotelgui. En raison de plusieurs difficultés rencontrées, cette entreprise n’a jamais pu décoller.