Jean Paul Nkama Amougou : Le gardien 2.0

Directeur Général de Solaris, une entreprise spécialisée dans la télémétrie, il veille sur la sécurité d’un millier de domiciles et d’entreprises abonnées.

 

Depuis son quartier général installé au quartier Ekounou, il assure la sécurité d’un millier de maisons abonnées à son réseau. Jean Paul Nkama Amougou, 34 ans, promoteur de Solaris S.A., une société spécialisée dans la télémétrie, qui compte parmi ses services la vidéosurveillance, est en quelque sorte un gardien 2.0 des domiciles et des entreprises.

Son téléphone n’est jamais loin, son Talkie-walkie et son écran non plus. Si dans la  plupart des cas les écrans plats servent à regarder la télévision, lui, son écran lui permet d’assurer la veille sur le millier de clients qui lui ont confié la sécurité de leurs domiciles. Et son téléphone, comme un petit carnet de bord, lui permet un suivi miniaturisé des activités dans sa plateforme électronique, surtout lorsqu’il est loin du bureau.

Ainsi, tous  les jours, toutes les heures, en temps réel, Jean Paul Nkama Amougou, sait, à travers son GPS  si les maisons placées sous sa surveillance sont en sécurité, ou si elles sont en danger. Dans le quartier général de son entreprise à Ekounou, il est difficile à toute personne étrangère de comprendre le procédé. Certes, on voit des écrans montrant une carte de la ville, des points illuminés dans un tableau et d’autres graphiques affichés. Mais pour trouver un lien à tout cela il faut se référer au spécialiste.

« Le système est pourtant simple », lance-t-il, amusé de nous voir perdus, avant d’ajouter « et je vais vous l’expliquer ». Dans un bureau, il installe des capteurs,  et active le système de surveillance sur un appareil semblable à un téléphone fixe. La porte fermée, il recommande à un collaborateur de l’ouvrir. Quelques secondes après l’ouverture de la porte, son téléphone sonne, « regardez, le message est déjà là », dit-il. Un peu plus tard, sur son écran, apparaît une image du globe. Par un zoom progressif, l’image se rapproche, puis s’arrête sur un point de la carte, avec une petite fenêtre sur laquelle on peut lire le nom du quartier.

Grâce à une petite flèche on voit la position d’une maison, celle qui abrite les services de Solaris. Moins de deux minutes se sont écoulées. « Si le système était complètement activé, deux personnes auraient reçu le même message de détresse. Il s’agit de proches, qui, après consultation du client, reçoivent des kits d’alerte, et qui  peuvent alerter la police ou la gendarmerie. Dans la plupart des cas, dans la minute qui suit le déclenchement du signal de détresse, nous alertons nos équipes sur le terrain », dit-il. Il s’agit en fait d’agents de sécurité formés et  employés par sa société. Mais le signal est également envoyé à un poste de police situé tout près du domicile concerné. « L’avantage ici est double. Les équipes d’interventions, que ce soit dans nos effectifs ou dans la police reçoivent la localisation exacte du domicile, et ils peuvent arriver sur le site environ 5 minutes maximum après l’intervention », ajoute-t-il.

Arrivé en aventure

Marketiste titulaire d’un diplôme de DFSS à l’Institut Mathieu Kerekou de Porto-Novo au Bénin, Jean Paul Nkama Amougou, arrive dans la télésurveillance par aventure. Après un travail au ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) comme pupitreur, analyste des données agricoles, il est employé au service marketing d’une entreprise spécialisée dans la télésurveillance. Mais là, il flaire la percée de ce marché au Cameroun, et s’envole à Dubaï.

« Je m’étais dit qu’en allant à là-bas, je serai directement en contact avec les fabricants, et donc, j’aurai une bonne marge  par rapport aux prix pratiqués au Cameroun », explique-t-il. Mais une fois à Dubaï, c’est la grande déception. Ici, il découvre  qu’il n’y a pas d’usine, mais des boutiques. Dubaï étant plus un centre commercial qu’un centre industriel. Il y vadrouille pendant un an, mais n’oublie pas de se spécialiser dans les métiers de la vidéosurveillance. De retour à Yaoundé, il réussit à écouler rapidement un stock de matériels de vidéosurveillance rapporté de son aventure émiratie. « J’avais apporté du matériel pour environ 4 millions de FCFA que j’ai vendu à 7 millions », susurre-t-il.

10 millions de FCFA de chiffre d’affaires

La clientèle ciblée est bourgeoise, « vous n’imaginez pas qu’un vulgaire habitant de la Briqueterie puisse solliciter une protection chez Solaris, rappelle-t-il. Cependant, à partir de 10 000 FCFA, le client peut choisir un service de protection de son domicile sur les six offerts : intrusion simple ; fuites de gaz, détection de fumée ;  détection d’inondation ; braquage, brise vitre. Ce service peut aller jusqu’à un million de FCFA. Mais  avant, il faudra s’entendre sur le matériel de protection, qui peut s’acheter, ou se louer, en fonction des besoins des clients. Ici, le service de base coûte 50 000 FCFA, et au regard des abonnés, il surfe sur un chiffre d’affaires d’au moins10 millions de FCFA. Aujourd’hui, sa PME emploie une vingtaine de personnes, administration et agents de terrains réunis.

Pour l’instant, ses activités sont concentrées dans les deux grandes métropoles : Yaoundé et Douala. « J’ai  déjà été approché par des clients vivant dans les autres régions, et  aussi par des gabonais. Mais je pense qu’il ne sera possible pour moi d’exporter ma technologie que si je couvre bien ces deux villes ». A 100% d’efficacité observée dans la protection des biens, ce célibataire et père de trois enfants dit avoir commencé à travailler sur la protection des personnes. « Dans mon quartier Ekounou, tous les jours, on enregistre des agressions, et parfois des meurtres. Je travaille  sur une montre qui pourrait par exemple activer un signal de détresse, et permettre de sauver un individu agressé, ou au moins, de le repérer ». La conception serait achevée, les prototypes sortent déjà de l’usine de montage en Chine. Pour préparer leur écoulement sur le marché local, il vient de lancer une campagne de  recrutement de commerciaux et de nouveaux agents de sécurité…

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